Les « grains » mesurent un millimètre sur trois  millimètres, sont du tiers de la taille d’un grain de riz et sont faits de platine. Créés par des chercheurs de L’Hôpital d’Ottawa, ces grains minuscules améliorent la précision du système robotique CyberKnife dans la détection et l’administration de doses précises de rayonnement aux tumeurs du cerveau et du corps.

Grain de riz et grain de platine au creux d’une main
Les grains de platine, qui mesurent un tiers de la taille d’un grain de riz, améliorent la précision des traitements au CyberKnife.

Le système CyberKnife utilise des rayons X et un logiciel de précision complexe pour suivre et concentrer le rayonnement directement sur la tumeur. Sa précision étant de moins d’un millimètre, il n’y a pratiquement pas de débordement vers les tissus sains. Les patients réagissent donc beaucoup mieux à ce traitement qu’à la radiothérapie traditionnelle, qui cible une plus grande surface.

« Puisque le système CyberKnife administre une dose élevée, il est considéré comme similaire à la chirurgie sans scalpel. Il n’y a donc aucune perte de sang, aucune douleur, aucun séjour aux soins intensifs, ni aucun temps de récupération », dit le D Vimoj Nair, l’un des radio-oncologues formés pour prescrire des traitements au CyberKnife.

90 % des traitements au CyberKnife sont destinés aux tumeurs cérébrales malignes ou bénignes, mais le système de guidage d’images du CyberKnife peut aussi traiter les tumeurs d’organes constamment en mouvement, comme les poumons, les reins, la prostate et les ganglions lymphatiques. Il peut aligner avec précision le faisceau de rayonnement sur la tumeur même lorsqu’elle se déplace. Cependant, les radio-oncologues et les chercheurs de L’Hôpital d’Ottawa perfectionnent les techniques afin d’accroître encore les performances de cette technologie de pointe pour améliorer l’état de santé des patients. Ces techniques sont en train de changer la pratique de la radiochirurgie.

Le Dr Vimoj Nair
Le DVimoj  Nair, radio-oncologue, affirme que les grains de platine rehaussent la précision de la radiochirurgie au CyberKnife.

« L’équipe de recherche du CyberKnife de L’Hôpital d’Ottawa a mis au point des grains de platine conçus à l’interne, qui sont compatibles avec l’imagerie par résonance magnétique (IRM) et qui peuvent être implantés autour de la tumeur en mouvement », explique le D Nair, chercheur clinicien à L’Hôpital d’Ottawa et professeur adjoint à l’Université d’Ottawa. « La tumeur et les grains sont plus visibles à l’IRM et le logiciel CyberKnife peut détecter et suivre le mouvement de la tumeur à l’aide de ces grains. Le bras robotique du système CyberKnife s’adapte au mouvement de la cible pour traiter la tumeur avec plus de précision pendant que le patient respire normalement. »

L’Hôpital d’Ottawa est l’un des premiers centres en Amérique du Nord à utiliser ces grains de platine. Dans le passé, les oncologues utilisaient de minuscules grains d’or, mais il était difficile de les voir dans les séquences d’IRM utilisées pour visualiser la tumeur. La planification du traitement était donc moins précise. Le D Janos Szanto, physicien médical, et le Dr Len Avruch, radiologiste (maintenant à la retraite), sont les premiers à s’être intéressés aux fils de platine (autrement destiné à la fabrication de bijoux), l’a coupé en petits morceaux, puis a soumis ces derniers à un processus de stérilisation pour s’assurer qu’ils pouvaient être implantés de façon appropriée dans le corps humain. Cela a fonctionné. Ces grains étaient visibles à l’œil nu, étaient plus visibles à l’IRM que les grains d’or et pouvaient être détectés par le système CyberKnife.

ulie Gratton en compagnie d’un patient près du robot CyberKnife
Julie Gratton, radiothérapeute, offre des traitements au CyberKnife depuis  2010.

« Cette technique nous permet de visualiser plus clairement notre cible et nos grains, ce qui nous permet d’utiliser au mieux l’imagerie de pointe et d’en améliorer la précision », affirme le D Nair, qui a qualifié cette découverte de recherche et d’application novatrices qui place L’Hôpital d’Ottawa très avantageusement sur le plan international.

Le D Nair a été le premier auteur de l’article de recherche publié sur les grains de platine. Selon lui, les chercheurs et les cliniciens partagent continuellement les techniques novatrices au CyberKnife qu’ils ont mises au point, comme celle-ci, lors de conférences et avec d’autres centres de santé du Canada et dans le monde. En septembre  2018, il a fait une présentation sur les pratiques de L’Hôpital d’Ottawa relatives aux utilisations cliniques du système CyberKnife lors d’une conférence en Inde.

*En anglais seulement:

« La tumeur et les grains sont plus visibles sur l’IRM et le logiciel CyberKnife peut détecter et suivre le mouvement de la tumeur à l’aide de ces grains. »

Apprenez-en davantage sur l’histoire du CyberKnife financé par la collectivité à L’Hôpital d’Ottawa.


Fièrement affilié à l’Université d’Ottawa, L’Hôpital d’Ottawa est un centre de recherche et de santé universitaire de premier plan.