VAINCRE LE CANCER UN PAS À LA FOIS
Deux formes de lymphome non hodgkinien en cinq ans
Le cheminement contre le cancer de Janet Pigott a commencé à Paris, en France, vers la fin de 2010. Alors âgée de 51 ans, elle profitait de vacances avec son mari lorsqu’elle a remarqué des nœuds lymphatiques enflés. Comme elle n’avait pas de problème de santé, elle ne s’en est pas trop inquiétée, mais elle a consulté son médecin de famille à son retour chez elle.
Au début de 2011, Janet a reçu le diagnostic de lymphome non hodgkinien, plus particulièrement de lymphome folliculaire , une forme qui se développe habituellement lentement. Dès la fin de 2011, toutefois, le cancer avait atteint un stade qui nécessitait un plan de traitement. C’est ce que fit la Dre Isabelle Bence-Bruckler, hématologue.
Qu’est-ce que le lymphome non hodgkinien?
Les lymphomes sont des types de cancer du sang et de la moelle osseuse qui prennent naissance dans des lymphocytes, un type de globules blancs, qui ont subi une mutation. Les lymphocytes font partie du système lymphatique, qui fait à son tour partie du système immunitaire. Habituellement, le lymphome apparaît dans les nœuds lymphatiques, mais peut se propager dans l’ensemble du corps.
Il existe deux principaux types de lymphomes : hodgkinien et non hodgkinien (NHK). Il existe aussi plus de 30 différents types de lymphomes non hodgkinien. Les deux types causent des symptômes similaires : douleur et enflure des nœuds lymphatiques, fièvre, sueurs nocturnes et perte de poids. Il est possible de les distinguer par biopsie : la principale différence est que le lymphome hodgkinien comporte des lymphocytes massifs appelés cellules de Reed-Sternberg. Il y a aussi d’autres différences : le lymphome hodgkinien est souvent diagnostiqué chez les personnes plus jeunes, il est rare et plus de 86 % des patients y survivent cinq ans ou plus. Quant au lymphome non hodgkinien, il est souvent diagnostiqué chez les personnes de plus de 55 ans, c’est le septième cancer le plus diagnostiqué et environ 70 % des patients y survivent cinq ou plus. Les traitements des deux types peuvent inclure une chimiothérapie, des traitements médicamenteux, une radiothérapie, une greffe de cellules souches ou des essais cliniques de nouveaux médicaments, de combinaisons de médicaments ou d’approches.
Janet a alors saisi la possibilité de participer à un essai clinique qui comportait une immunothérapie et une chimiothérapie. « C’était formidable de participer à un projet susceptible de mener à des traitements contre le cancer moins toxiques, plus tolérables et moins douloureux que les soins traditionnels », confie Janet.
En mars 2014, après la fin de ses traitements, Janet a décidé de célébrer, car son cancer était en rémission. Peu après, en début 2015, elle a décidé de prendre sa retraite du Conseil des arts du Canada. Elle était prête à passer davantage de temps avec sa famille, dont sa mère âgée et ses trois enfants maintenant adultes. Elle a toutefois remarqué des lésions sur sa peau au cours de l’été suivant. Le répit a été de courte durée.
Elle a alors consulté la Dre Melanie Pratt, dermatologue, qui lui a fait passer une multitude d’examens. Tous les résultats étaient négatifs, mais les symptômes persistaient.
Il s’est écoulé trois ans avant que des biopsies permettent de poser un diagnostic. Janet remercie la Dre Pratt de sa persévérance pour révéler que ces mystérieuses lésions étaient une autre forme de lymphome non hodgkinien appelé lymphome T cutané.
Un médicament a permis d’éliminer la majorité des lésions sur le corps de Janet, mais l’une d’entre elles s’est aggravée jusqu’au point de nécessiter une radiothérapie. Elle a subi cinq séances de radiothérapie et le traitement a été déclaré un succès en janvier 2021. « On m’a dit que j’allais toujours avoir ce type de cancer, mais qu’il est traité comme une maladie chronique. »
Après plus d’une décennie de visites à l’Hôpital en raison de ces deux formes de lymphome, Janet est reconnaissante pour l’attention et les soins exceptionnels qu’elle a reçus. Elle a été témoin des efforts exceptionnels déployés par le personnel pour s’assurer que chaque patient est traité avec bienveillance. En fait, il y a eu un moment par une froide journée de janvier qu’elle n’est pas près d’oublier. « J’avais un rendez-vous tôt le matin et j’étais fatiguée parce que je recevais une chimio. Assise sur un banc de la salle d’attente, j’ai baissé la tête. Un membre de l’équipe est venu me voir et m’a enveloppée d’une couverture chauffante. Ce moment a été vraiment spécial », conclut Janet.
« C’était formidable de participer à un projet susceptible de mener à des traitements contre le cancer moins toxiques, plus tolérables et moins douloureux. »
Janet Pigott
Fièrement affilié à l’Université d’Ottawa, L’Hôpital d’Ottawa est un centre de recherche et de santé universitaire de premier plan.