Tout sur la polyarthrite rhumatoïde
Lorsque vous pensez à l’arthrite, vous vous imaginez probablement un trouble qui survient avec l’âge et qui cause, par exemple, une raideur dans les doigts ou les genoux. Mais l’arthrite, c’est plus qu’une seule chose. En fait, le mot décrit plus de 100 problèmes de santé différents qui n’apparaissent pas seulement chez les personnes âgées.
L’un des types d’arthrite les plus courants, mais l’un des plus mystérieux est la polyarthrite rhumatoïde.
Mais pourquoi est-elle mystérieuse et qui en est atteint?
Qu’est-ce que la polyarthrite rhumatoïde?
La polyarthrite rhumatoïde est une forme d’arthrite inflammatoire qui provoque le système immunitaire à s’attaquer par erreur aux articulations en santé, et particulièrement, à la membrane qui les entoure. Cette inflammation peut entraîner de l’enflure, de la douleur et de la raideur dans les articulations. Mais d’autres parties du corps peuvent aussi être touchées : la peau, les yeux, les poumons, le cœur et les vaisseaux sanguins.
Nous ne savons pas pourquoi le système immunitaire fait ainsi défaut. Un ensemble complexe de facteurs pourrait être en cause, de nature génétique, hormonale ou environnementale.
Qui est atteint de la polyarthrite rhumatoïde?
L’une des formes d’arthrite les plus courantes, la polyarthrite rhumatoïde touche environ 1 % des Canadiens. Les antécédents familiaux de cette maladie, la consommation de tabac et l’obésité sont parmi les facteurs de risque. Les femmes sont 3 fois plus susceptibles de la contracter que les hommes et elle se manifeste normalement entre 20 et 50 ans, même si les personnes de tout âge peuvent en être atteintes. Rarement, elle se déclare pendant l’enfance, auquel cas on la nomme habituellement polyarthrite idiopathique juvénile.
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Qu’est-ce que la polyarthrite idiopathique juvénile?
La polyarthrite idiopathique juvénile désigne toute forme d’arthrite chez une personne de moins de 16 ans. On l’appelait autrefois polyarthrite juvénile, mais ce nom a changé parce qu’il ne s’agit pas tout simplement d’une version de la maladie adulte chez une jeune personne. Le mot idiopathique signifie que les origines de la maladie ne sont pas tout à fait claires. En effet, il existe 7 types de cette maladie, dont les symptômes se ressemblent : douleur articulaire, enflure et raideur. Chez beaucoup d’enfants, la maladie s’estompera, mais pas chez tous.
Dans certains cas, la polyarthrite idiopathique juvénile deviendra une polyarthrite rhumatoïde.
Comment traite-t-on la polyarthrite rhumatoïde?
Si la polyarthrite rhumatoïde est inguérissable, les symptômes peuvent être gérés à l’aide de médicaments, de traitements ou de changements au mode de vie :
- Médicaments qui diminuent l’inflammation, la douleur et l’enflure dans les articulations, souvent des stéroïdes
- Médicaments qui modifient le système immunitaire
- Changements au mode de vie : maintenir un poids santé, faire de l’activité physique, protéger ses articulations au travail ou pendant les loisirs
- Chirurgie pour réduire la douleur, rétablir la fonction ou améliorer la mobilité dans les articulations touchées : remplacement de hanche ou de genou, synovectomie (retrait de la membrane entourant l’articulation lorsqu’elle est enflammée et cause des difficultés) et chirurgie pour corriger une difformité causée par l’arthrite, surtout si celle-ci est présente depuis l’enfance.
C’est souvent une combinaison de traitements, y compris plusieurs médicaments, qui aide le plus la personne affectée par la polyarthrite rhumatoïde.
Quels sont les autres types d’arthrite?
À la base, l’arthrite décrit un éventail de problèmes de santé causant l’inflammation ou l’enflure des articulations. En voici certains des principaux autres types :
- L’arthrose est le type d’arthrite le plus courant : il touche plus de Canadiens que tous les autres types d’arthrite réunis. Environ 1 Canadien sur 7 âgé de plus de 20 ans vit avec l’arthrose. Il s’agit d’un problème progressif causant la décomposition du cartilage et de l’os dans une articulation. L’origine peut être une surutilisation de l’articulation (résultant du transport de charges lourdes ou de l’exécution de travaux intenses pendant des années), des blessures, des articulations formées différemment ou un surpoids. Elle survient beaucoup plus couramment chez les personnes âgées.
- La goutte est un type d’arthrite très douloureux causé par une accumulation de cristaux d’acide urique dans une articulation, habituellement dans le gros orteil. Cela se produit parce que les reins décomposent trop lentement une substance appelée purine. Le changement du régime alimentaire est le principal moyen de gérer ce trouble. Environ de 2 à 4 % des Canadiens ont la goutte, laquelle est environ 4 fois plus courante chez l’homme que chez la femme.
- L’arthrite psoriasique résulte du psoriasis, trouble auto-immun touchant principalement la peau. Avec cette forme d’arthrite, la peau, les articulations et les zones où le tissu se connecte à l’os sont affectées. Environ de 2 à 3 % de la population est atteinte de psoriasis et jusqu’à 30 % de ces personnes ont de l’arthrite psoriasique.
ARTICULATION EN SANTÉ
- Os et cartilage en santé
- Membrane synoviale normale
ARTHROSE
- Friction des extrémités des os
- Cartilage aminci
ARTHRITE RHUMATOÏDE
- Dégradation du cartilage et érosion de l’os
- Membrane synoviale enflammée et enflée
Que fait-on à L’Hôpital d’Ottawa pour aider les personnes atteintes d’arthrite rhumatoïde?
Nos chercheurs de calibre mondial étudient la polyarthrite rhumatoïde pour améliorer les options de traitement et les soins des patients. En 2021, le Dr Peter Tugwell, rhumatologue, faisait partie du 1 % des chercheurs les plus cités au monde. Pionnier mondial de l’équité en santé et de l’application des connaissances, il apporte les découvertes d’aujourd’hui aux patients de demain. Par ailleurs, le Dr Paul Beaulé, scientifique à L’Hôpital d’Ottawa, améliore radicalement la chirurgie de la hanche et la qualité de vie des patients. Enfin, la recherche de la Dre Sibel Aydin, rhumatologue, utilise la technologie d’imagerie médicale comme l’échographie et l’IRM fonctionnelle pour comprendre les mécanismes de la douleur et cerner précisément l’articulation, le tendon ou le ligament touché par la maladie.