Tout sur le cancer de l’ovaire

Le cancer de l’ovaire est souvent appelé « le cancer qui chuchote » – il n’est pas silencieux, mais ses premiers signes sont souvent très subtils ou ressemblent à ceux d’autres pathologies plus courantes.

Le premier cas confirmé de cancer de l’ovaire a été diagnostiqué chez une femme dénommée Jane Todd Crawford, qui pensait être enceinte de jumeaux. Il s’agit également de la première intervention chirurgicale abdominale réussie répertoriée (si l’on ne compte pas plusieurs césariennes documentées).

C’était à la fin de 1809. La patiente avait dépassé de plusieurs semaines sa date d’accouchement prévue, lorsque le chirurgien Ephraim McDowell a conclu qu’elle devait avoir une masse, ou une tumeur, à l’ovaire. Il a proposé une intervention chirurgicale expérimentale pour la retirer. À l’époque, les chirurgies abdominales présentaient un taux de mortalité très élevé et étaient largement considérées comme immorales. Cependant, cette opération semblait être la seule solution pour sauver la patiente. Ainsi, le jour de Noël, à Danville, dans le Kentucky, pour éviter que des foules ne se rassemblent en signe de protestation, Ephraim McDowell a réussi à retirer une tumeur ovarienne d’environ 22 livres. Sous une sédation légère, madame Crawford aurait chanté des hymnes et récité des psaumes pour se calmer. Non seulement elle a survécu à l’opération, mais elle a également vécu 32 ans de plus.

Depuis cette époque, notre compréhension et nos options de traitement pour le cancer de l’ovaire se sont considérablement élargies.

Qu’est-ce que le cancer de l’ovaire?

Le cancer de l’ovaire prend naissance dans les cellules qui composent l’ovaire ou les ovaires.

Il existe trois principaux types de cancer de l’ovaire :

Le carcinome séreux de haut grade (CSHG) représente 75 % des cancers épithéliaux de l’ovaire, ce qui en fait le type de cancer de l’ovaire le plus courant. Les cancers épithéliaux de l’ovaire sont non seulement les plus fréquents, mais aussi les plus mortels de tous les cancers gynécologiques.

Les personnes porteuses d’une mutation des gènes du cancer du sein (BRCA) présentent un risque significativement accru de développer un cancer de l’ovaire, du sein ainsi que d’autres cancers, tels que le cancer du sein et de la prostate chez les hommes, le cancer du pancréas et le cancer de l’estomac.

Comment diagnostique-t-on le cancer de l’ovaire?

En raison de la subtilité des symptômes du cancer de l’ovaire, ou de leur confusion possible avec d’autres pathologies, ce cancer est souvent diagnostiqué à un stade avancé, une fois qu’il s’est propagé au-delà des ovaires.

Les symptômes peuvent inclure des saignements vaginaux irréguliers, une masse dans la région pelvienne ou abdominale, des ballonnements, une sensation de plénitude, une pression abdominale ou des problèmes digestifs. Les spécialistes recommandent de consulter un professionnel de la santé si ces symptômes persistent pendant plus de deux semaines sans explication claire.

Un diagnostic officiel peut être posé au moyen d’une combinaison de tests, notamment : un examen physique pelvien et rectal, une biopsie des zones anormales, des examens d’imagerie comme une échographie, une tomodensitométrie ou une imagerie par résonance magnétique. Des analyses sanguines à la recherche de marqueurs tumoraux peuvent également être effectuées.

Quel est le pronostic du cancer de l’ovaire?

Le taux de survie à cinq ans pour le cancer épithélial de l’ovaire est actuellement de seulement 45 % en moyenne. Lorsque le cancer est dépisté et traité tôt, les chances de survie sont beaucoup plus élevées, autour de 85 à 90 %. Le cancer de l’ovaire est classé en quatre stades pour indiquer sa gravité. Quatre-vingt-dix pour cent des patientes diagnostiquées au stade 1 survivent cinq ans, contre seulement 17 % des patientes diagnostiquées au stade 4.

Le cancer de l’ovaire a également un taux de récidive élevé : alors que seulement 10 % des personnes traitées avec un cancer de stade 1 connaîtront une récidive, ces chiffres augmentent à 30 % pour le stade 2, à 70 à 90 % pour le stade 3 et à 90 à 95 % pour le stade 4.

Le cancer de l’ovaire est relativement rare, mais disproportionnellement dangereux : il représente seulement 2,5 % des cas de cancer chez les Canadiennes, mais il est responsable de 5 % de tous les décès par cancer dans ce groupe.

Comment traite-t-on le cancer de l’ovaire?

Bref historique du cancer de l’ovaire

L’intervention chirurgicale réalisée par Ephraim McDowell sur madame Crawford n’a été que la première étape de nombreuses avancées vers les soins modernes du cancer de l’ovaire que nous connaissons aujourd’hui. Malheureusement, ce parcours n’a pas été sans controverse, y compris dans la pratique ultérieure du chirurgien. Dans les années suivant sa première chirurgie réussie, Ephraim McDowell a opéré plusieurs femmes esclaves dans le Kentucky, devenant ainsi partie prenante d’une autre pratique historique moins positive, où des expériences médicales étaient menées sur des esclaves sans leur consentement, sans anesthésie ou sans les mêmes soins que ceux prodigués à des patientes blanches.

Pendant le reste des années 1800, l’ablation chirurgicale est restée le seul traitement disponible contre le cancer de l’ovaire. À la fin du XIXe siècle, cependant, la découverte des éléments nécessaires à la radiothérapie a ouvert la voie à l’utilisation de cette technique pour traiter le cancer dès le début des années 1900. Environ 50 ans plus tard, la chimiothérapie a été créée, et la première patiente atteinte d’un cancer de l’ovaire a été traitée en 1956.

Les années 1990 ont vu l’émergence des inhibiteurs de PARP et la découverte des gènes BRCA1 et BRCA2, qui augmentent le risque de cancer de l’ovaire.

Récemment, le développement de thérapies ciblées change à nouveau la manière dont nous traitons le cancer de l’ovaire, offrant ainsi un nouvel espoir aux patientes atteintes de ce cancer et à leur famille.

Les recherches menées à L’Hôpital d’Ottawa transformeront la façon dont nous traiterons le cancer de l’ovaire à l’avenir. Ensemble, nous pouvons révolutionner les soins du cancer de l’ovaire.

Combattre deux cancers et la mutation du gène BRCA

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