
Le Dr Adam Sachs n’est pas étranger à la discipline, qu’il s’agisse de pratiquer le Wing Chun Kung Fu ou de pratiquer la neurochirurgie.
En tant que directeur de la Neuromodulation et de la Neurochirurgie fonctionnelle et scientifique à L’Hôpital d’Ottawa, le Dr Sachs change la façon dont nous pensons au cerveau grâce à ses recherches sur les interfaces cerveau-ordinateur.
Après avoir étudié les mathématiques et la physiologie à l’Université McGill pour obtenir son baccalauréat, le Dr Sachs a vu le potentiel de les réunir grâce aux neurosciences et a obtenu un diplôme de médecine à l’Université McMaster avant d’obtenir une résidence en neurochirurgie dans sa ville natale, à Ottawa.
Découvrez comment le Dr Sachs pense que le cerveau est comme un ordinateur, ce qu’il aime de L’Hôpital d’Ottawa et pourquoi vous pourriez le trouver en train de se battre avec un collègue pendant sa pause.
Q: Pouvez-vous nous parler un peu de vos premières années?
R : Je suis né et j’ai grandi à Ottawa avec trois frères, et nous aimions tous le ski. Nous avons commencé assez jeunes. Adolescent, je me suis intéressé aux arts martiaux, au Wing Chun Kung Fu en particulier, et j’ai continué à le pratiquer toute ma vie.
À l’école, j’étais bon, mais il m’a fallu attendre l’université pour vraiment prendre mes études au sérieux.

Q: Comment avez-vous décidé de poursuivre des études en médecine, en particulier en neurosciences?
R : Mon père était chirurgien à L’Hôpital d’Ottawa, j’ai donc été attiré par la médecine très tôt. Mais à l’école secondaire, je pensais que j’allais faire des mathématiques ou de la physique et devenir enseignant. Puis, j’ai réalisé que je pouvais utiliser les mathématiques en tant que médecin et essayer de modéliser les processus médicaux comme des problèmes mathématiques. J’ai pensé que le meilleur organe pour appliquer cela serait le cerveau, car le cerveau est un ordinateur biologique et il peut être piraté.
J’ai fait ma maîtrise en neurosciences et en mathématiques, en modélisant un certain aspect de la vision humaine et en la comparant à la façon dont les programmeurs informatiques gèrent la vision par ordinateur. J’ai décrit comment je pouvais appliquer cela à la médecine dans mon dossier de candidature à la faculté de médecine, et ils ont évidemment été séduits!
Q: En quoi consiste exactement votre rôle de neurochirurgien à L’Hôpital d’Ottawa?
R : Je pratique un type de neurochirurgie appelé neurochirurgie fonctionnelle.
D’autres formes de chirurgie peuvent porter sur des problèmes structurels. Je suis aussi chirurgien de la colonne vertébrale, et si quelqu’un a le dos cassé, c’est un problème structurel. Si quelqu’un a une tumeur au cerveau, c’est un problème structurel que nous pouvons régler en enlevant la plus grande partie possible de la tumeur. Un anévrisme est une anomalie structurelle d’un vaisseau.
Mais la douleur chronique n’a peut-être pas de cause structurelle. Du moins, pas une que nous soyons en mesure de détecter. La maladie de Parkinson est un autre problème fonctionnel. Avec la neurochirurgie fonctionnelle, nous traitons les problèmes en utilisant la manipulation ou la stimulation électrique.
Q: Vous partagez votre temps entre les soins aux patients et la recherche, pouvez-vous décrire la recherche sur laquelle vous travaillez actuellement?
R : Nous recrutons actuellement pour un essai clinique visant à tester une interface cerveau-ordinateur pour les personnes ayant un handicap physique grave. Nous mettrons un implant dans leur cerveau, le brancherons sur un câble HDMI et écrirons des algorithmes pour essayer de décoder leurs pensées. Pas des pensées privées et profondes comme des souvenirs, mais des pensées de base, comme vouloir aller dans une certaine direction. Nous offrirons quelque chose comme un café, un téléphone cellulaire et un biscuit, et chercherons à répondre à des questions de base comme « Qu’est-ce que la personne veut? »
Ces implants « cognitifs » nous aideront à améliorer la performance d’un bras robotique contrôlé par un implant « moteur ». Nous publions depuis des décennies des articles sur les signaux cognitifs du cortex préfrontal à l’aide de ces types d’appareils, et dans cet essai, il y aura un petit nombre de personnes avec lesquelles nous interagirons assez intensément.

Q : Lorsque Michelle Kupé est arrivée à L’Hôpital d’Ottawa pour une maladie nerveuse extrêmement douloureuse, comment vous et votre équipe l’avez-vous aidée?
R : Michelle est venue nous voir avec une névralgie du trijumeau, une affection qui donne l’impression de recevoir une décharge électrique ou d’être poignardé au visage. La douleur est intense et peut être déclenchée par le simple fait de bouger votre visage, de vous brosser les dents, de prendre une douche ou même simplement d’être exposé au vent. C’est une maladie bien connue en médecine, mais la gravité du cas de Michelle s’est démarquée.
Michelle avait une artère qui appuyait sur son nerf trijumeau, et elle avait usé l’isolation autour du nerf. Dans la majorité des cas, cela se produit à cause de la façon dont les gens sont câblés, c’est-à-dire où leurs nerfs tombent.
Les médicaments sont la première ligne de traitement, et pour de nombreuses personnes, c’est suffisant. Mais la chirurgie était nécessaire pour Michelle, et elle l’est pour beaucoup d’autres. Nous avons constaté qu’en plus de l’artère, il y avait aussi un grand complexe de veines autour du nerf, ce qui le rendait techniquement exigeant. Nous avons détaché chirurgicalement l’artère et les veines du nerf, ce qu’on appelle la décompression microvasculaire, et nous avons placé un minuscule morceau de téflon en forme de cigare entre l’artère et la veine pour protéger le nerf.
Elle a eu un résultat très durable, et aujourd’hui, elle vit sans douleur nerveuse.
Q : Quelle est la recherche la plus passionnante dans votre domaine?
R : L’IA et les modèles d’apprentissage profond font progresser presque tous les aspects des neurosciences fondamentales. Parler d’IA, c’est comme parler de statistiques – c’est maintenant omniprésent. Elle peut être utilisée pour obtenir des données sur les patients ou pour examiner les signaux biologiques enregistrés par le corps. J’enregistre les signaux du cerveau, et nous avons commencé à utiliser des algorithmes d’apprentissage profond et des algorithmes d’IA plus avancés pour nous aider à comprendre ces signaux.
Q : L’Hôpital d’Ottawa travaille actuellement à la création d’un nouveau centre de santé et de recherche à la fine pointe de la technologie pour remplacer notre Campus Civic vieillissant. Qu’est-ce que ce nouvel hôpital signifiera pour vos patients?
R : La neurochirurgie est un domaine hautement technique à l’avant-garde des nouvelles technologies. Nous utilisons la navigation, l’imagerie peropératoire, la fluoroscopie biplanaire, l’assistance robotisée, la surveillance peropératoire de la fonction neurophysiologique, la fluorescence tumorale observée sur des microscopes spécialisés et d’autres technologies qui nécessitent certaines infrastructures. C’est l’architecture sous-jacente de tout cela qui sera mise en place sur le nouveau campus, ce qui nous permettra d’offrir les dernières nouveautés en neurochirurgie à nos patients.
Q : Pourquoi avez-vous choisi de travailler à L’Hôpital d’Ottawa?
R : Mon enthousiasme à l’idée de travailler ici est motivé par les valeurs communes que je partage avec l’Hôpital : des traitements empreints de compassion et le travail en équipe. J’y trouve également le soutien nécessaire pour faire les choses que je veux faire en clinique et en laboratoire. Ce que j’ai constaté, c’est que toutes les personnes qui travaillent ici veulent résoudre les problèmes ensemble.
Q : Comment le Kung-Fu continue-t-il de jouer un rôle dans votre vie?
R : Je vois un lien important entre les arts martiaux et la neurochirurgie. En fait, dans mon esprit, il y a un continuum entre le Wing Chun et la neurochirurgie – ils ne sont pas complètement distincts. Ils impliquent tous deux le contrôle et la conscience du corps, la discipline, et ils sont tous deux enracinés dans les principes scientifiques et la physiologie humaine.
Dans le Wing Chun, nous nous considérons comme des frères, et j’ai en fait un frère de Kung Fu, Doug, qui est phlébotomiste à l’Hôpital. Lorsque nous voulions nous entraîner, nous réservions une salle de conférence et profitions d’une pause pour nous entraîner ensemble. Parfois, des gens entraient alors que je recevais son poing en plein visage. Cela peut être un peu difficile à expliquer!

