La chirurgie éveillée du cerveau
À L’Hôpital d’Ottawa, nous réalisons trois ou quatre chirurgies éveillées du cerveau par semaine. Grâce aux récentes avancées des techniques de cartographie du cerveau, nos interventions sont encore plus salutaires que par le passé. Aujourd’hui, nos spécialistes en chirurgie éveillée du cerveau forment des équipes chirurgicales partout au Canada en leur enseignant ses techniques de cartographie et protocoles d’anesthésie de pointe.
Qu’est-ce que la chirurgie éveillée du cerveau?
La chirurgie éveillée du cerveau est une intervention hautement spécialisée qui est pratiquée alors que le patient est conscient et alerte de sorte à pouvoir tester ses fonctions cognitives et motrices ainsi que ses capacités de parole et de sensation. La technique vise à cerner et à préserver ces fonctions essentielles, car leur emplacement dans le cerveau peut varier d’un patient à l’autre.
La chirurgie éveillée sert principalement à retirer des tumeurs au cerveau comme des astrocytomes, des oligodendrogliomes et des glioblastomes. Ces tumeurs ont souvent un contour mal défini et peuvent se propager aux tissus adjacents. Il est donc très difficile de les retirer entièrement sans blesser des zones cruciales du cerveau. La chirurgie éveillée permet au chirurgien d’identifier et de protéger ces régions pendant qu’il élimine la tumeur.
Le patient étant éveillé et apte à participer à des tests, c’est en lui demandant de compter, de lire, de nommer des images et de bouger différentes parties du corps, que le neurochirurgien parvient à discerner les parties du cerveau qui contrôlent la parole, la sensation et les fonctions cognitives et motrices, entre autres.
« Je parlais sans cesse, je riais et je chantais “Hakuna Matata”. Je racontais que j’irais à Disney World quand tout serait fini. J’ai eu l’impression que l’opération avait duré une heure et non cinq. »
– Kimberly Mountain, après sa chirurgie éveillée du cerveau à L’Hôpital d’Ottawa
Puisque le patient est éveillé, ressent-il de la douleur?
La chirurgie éveillée du cerveau nécessite une équipe complète de professionnels chevronnés, dont un neurochirurgien et un neuroanesthésiste spécialisé, qui travaillent ensemble avec une équipe de soins infirmiers pour veiller au confort et à la sécurité du patient. Le neuroanesthésiste s’assure que le patient est apte à participer aux tests de façon détendue durant la chirurgie. Habituellement, le patient reçoit un sédatif pour l’endormir au début et à la fin de l’intervention, mais il est éveillé tout au long du retrait de la tumeur. Ses réponses aux tests permettent à l’équipe chirurgicale de cartographier les parties du cerveau autour de la tumeur tout en veillant à ce que l’opération se déroule en toute sécurité.
Qu’est-ce que la cartographie du cerveau?
La cartographie cérébrale consiste à cerner l’emplacement des fonctions particulières du cerveau au moyen d’imageries par résonance magnétique (IRM) et d’examens cliniques réalisés avant la chirurgie. On applique un faible courant électrique à la surface ou aux connexions profondes du cerveau afin d’interrompre les fonctions normales pendant une ou deux secondes. Lorsqu’on coupe le courant, la fonction revient immédiatement à la normale. La présence ou l’absence de dysfonctionnement durant le test permet de créer une carte fonctionnelle de la région ciblée du cerveau. Par la suite, le neurochirurgien utilise la carte et des images du cerveau en trois dimensions créées par ordinateur pour le guider durant l’opération.
Chirurgie guidée par fluorescence
Grâce au soutien des donateurs, les neurochirurgiens de L’Hôpital d’Ottawa peuvent désormais pratiquer une chirurgie guidée par fluorescence avec de l’acide 5-aminolévulinique pour retirer des gliomes malins à l’aide d’un nouveau microscope spécialisé. Cette technique rend la tumeur brillante ou fluorescente sous une lumière spéciale, d’une longueur d’onde précise, émise par le microscope. Puisque le liquide ne fait pas briller les tissus sains du cerveau, les chirurgiens peuvent délimiter la tumeur avec une précision accrue et même retirer des tissus cancéreux qu’un microscope opératoire traditionnel n’aurait pas détectés. On peut ainsi mieux extraire les tumeurs et améliorer l’espérance de survie et la qualité de vie des patients.