Lorsque Lorne Blahut a reçu un diagnostic de VIH en 2000, il a cru qu’il allait en mourir. Les spécialistes de L’Hôpital d’Ottawa, grâce aux percées inédites réalisées par nos chercheurs, avaient toutefois d’autres projets pour lui. En 2017, Lorne a été de nouveau confronté à un envahisseur effrayant : le cancer de la prostate. Cette fois, il savait qu’il était entre bonnes mains.
« Mon médecin, le Dr Stephen Kravcik, m’a conseillé de planifier ma retraite parce que je n’allais pas mourir », affirme Lorne. Il avait raison. Lorne, qui a maintenant 67 ans, a pris sa retraite il y a 7 ans de la Société canadienne d’hypothèques et de logement.
Sa crainte initiale de mourir du VIH était toutefois bien fondée. On estime à plus de 32 millions le nombre de personnes décédées à cause du VIH depuis le début des années 1980. Les taux de mortalité sont restés élevés pendant des années, jusqu’à ce que la recherche parvienne à inverser la tendance.
Excellence en recherche
« Le milieu des années 1990 représente assurément l’apogée de la recherche sur le VIH, avec la mise au point de nouveaux traitements. À L’Hôpital d’Ottawa, les Drs Bill Cameron et Jonathan ont dirigé une recherche révolutionnaire », relate le Dr Kravcik, qui s’est joint à l’équipe du Dr Cameron en 1994 pour faire de la recherche sur le VIH et mener des essais cliniques sur de nouveaux médicaments. Il se rappelle qu’à l’époque, environ 125 de leurs patients atteints du VIH mourraient chaque année.
De nos jours, le VIH n’est plus une condamnation à mort.
« Ce n’est même pas une maladie chronique. La plupart des gens, comme Lorne, prennent une ou deux pilules par jour et mènent une vie normale. Les médicaments sont d’une grande efficacité. Ils sont bien tolérés par les patients, qui se portent bien grâce à eux. » – Le Dr Stephen Kravcik
Au moment du diagnostic de Lorne il y a 20 ans, l’espérance de vie des personnes atteintes du VIH/sida s’était améliorée grâce aux médicaments antirétroviraux, mais elle n’atteignait pas des décennies.
« Recevoir ce diagnostic a été un choc terrible, confie Lorne. Pendant un certain temps, je n’en ai parlé à personne. Je faisais partie de la communauté des hommes gais; j’avais peur que les gens le découvrent. C’était intimidant et décourageant, mais on dit que nos pires craintes se concrétisent uniquement dans notre tête. »
Les craintes de Lorne se sont apaisées lorsqu’il a compris qu’il était entre des mains compétentes et compatissantes.
Aider les patients à composer avec la maladie
« Plusieurs personnes m’ont aidé à cheminer dans la maladie. Il y avait une équipe en place dès le début, dit Lorne. Le Dr Kravcik m’a expliqué ce qui allait se passer avec les différents médicaments et il a pris le temps de m’écouter lorsque j’avais des questions. Kim Lancaster, la travailleuse sociale de l’équipe, m’a aidé au moment du diagnostic et par la suite pour aller de l’avant et régler des problèmes personnels. »
Kim a travaillé à la Clinique des maladies infectieuses pendant neuf ans. Son travail consistait principalement à aider les patients à gérer l’impact émotionnel d’un diagnostic de VIH et à les accompagner sur les plans professionnel, social et émotionnel. Elle se désole que la maladie fait toujours l’objet d’une grande stigmatisation.
« Lorne savait qu’il avait besoin d’aide et il a eu le courage d’en demander, déclare Kim. La plupart des gens qui vivent mal avec le VIH maladie sont ceux qui ont trop honte ou peur de la discrimination pour avoir recours au soutien médical et psychosocial. Ils ne parlent pas aux autres de leur expérience ».
« Les soins étaient vraiment complets. J’ai reçu une aide psychologique, en plus d’être pris en charge physiquement » – Lorne Blahut
Lorne confirme que les soins multidisciplinaires l’ont aidé à composer avec une maladie mal perçue par la société. Il a aussi grandement tiré parti de la recherche menée à l’Hôpital et des médicaments antirétroviraux mis au point au fil des ans pour maintenir la maladie en rémission. Lorne est un survivant. Or, il s’est retrouvé soudainement confronté à une autre maladie potentiellement mortelle : le cancer de la prostate.
« Un diagnostic de cancer prend du temps à accepter », confie Lorne. Il voulait néanmoins connaître ses options de traitement.
Mini-chirurgie robotisée
Lorne s’est renseigné au sujet des deux options chirurgicales pour traiter le cancer de la prostate avant de décider que la chirurgie robotisée, offerte uniquement à L’Hôpital d’Ottawa, était celle qui lui convenait. Elle est pratiquée grâce au système chirurgical da Vinci, un appareil robotisé de pointe qui est manipulé à distance par le chirurgien à l’aide de caméras et de minuscules instruments. Le patient s’en rétablit mieux par rapport à une opération traditionnelle, car elle n’exige que de petites incisions plutôt qu’une grande incision au basventre. L’Hôpital d’Ottawa a été le troisième établissement au Canada à faire l’acquisition de ce système de chirurgie miniinvasive, et ce, grâce à des fonds donnés par la collectivité.
« Ce qui m’a le plus frappé en comparant les deux options chirurgicales, c’est le temps de rétablissement. Guérir d’une opération classique prend du temps à cause de l’incision importante, qui, en plus d’exiger le port d’une sonde pendant des mois, présente un risque accru de blesser des nerfs. La décision pour moi était claire. »
Se préparer à la chirurgie
Lorne a rencontré le Dr Chris Morash, chirurgien, qui lui a parlé des effets secondaires potentiels d’une chirurgie du cancer de la prostate. Certaines personnes souffrent d’incontinence ou de dysfonction sexuelle, d’autres ont besoin d’une hormonothérapie. Quelques jours plus tard, Lorne a rencontré Liane Murphy, travailleuse sociale.
Liane rencontre des personnes qui reçoivent un diagnostic de cancer de la prostate pour les aider à se préparer à la chirurgie et à leur rétablissement, ainsi que pour discuter de leurs inquiétudes.
Grâce à ces échanges, Lorne a pu tenir une discussion positive avant l’opération avec le Dr Morash, qui a alors mieux tenu compte de ses préoccupations. En février 2018, Lorne a subi une chirurgie robotisée de trois heures. Il s’en est bien rétabli et profite de nouveau de sa retraite.
Des soins de calibre mondial, ici même, dans la capitale nationale
« Je viens de l’ouest du pays et je suis arrivé à Ottawa en 1992. Lorsque j’ai pris ma retraite il y a sept ans, on m’a demandé si j’allais retourner en Saskatchewan. Ma réponse immédiate était : “Non, car je ne pourrais pas y recevoir les soins de santé de L’Hôpital d’Ottawa”, affirme Lorne. « Dans l’ensemble, mon expérience à L’Hôpital d’Ottawa a été exemplaire. Les membres du personnel m’ont bien traité et énormément soutenu. Je ne saurais assez vanter leur mérite. »
Lorne n’est assurément pas le seul à devoir composer avec les diagnostics de VIH et de cancer de la prostate et les traitements connexes. Beaucoup d’hommes aux prises avec ces maladies vivent des expériences similaires. Pour ce qui est du VIH, toutefois, Lorne pave la voie dans un nouveau domaine des soins de santé.
« Peu d’hommes de son âge ont survécu au VIH », révèle Tim Hutchinson, ancien directeur des services sociaux du Centre de cancérologie de L’Hôpital d’Ottawa, qui connaît Lorne depuis de nombreuses années. « Il est donc un pionnier et un modèle pour nous permettre de comprendre ce qu’il advient à cette population à mesure qu’elle vieillit et l’expérience d’un homme gai au sein du système de santé. »
L’Hôpital d’Ottawa établit une Chaire de recherche en santé des hommes gais afin de créer un programme pour améliorer l’accès à des soins adaptés aux hommes gais et la prestation de ces soins, et ce, à toutes les étapes de la vie.
Fièrement affilié à l’Université d’Ottawa, L’Hôpital d’Ottawa est un centre de recherche et de santé universitaire de premier plan.