Dans une famille comptant plus de 120 descendants, il peut être difficile de rassembler tout le monde autour d’une même cause. Mais lorsqu’il s’agit d’honorer les personnes mêmes dont ces descendants sont issus, c’est facile.
C’est une histoire que Camille Mikhael, résident d’Ottawa, aime raconter, celle des riches racines de sa famille, originaire du Liban, dispersée à travers le monde, et qui s’est installée, avec beaucoup de succès, à Ottawa. Ce sont des racines qui, aujourd’hui encore, nourrissent cette collectivité de bien des façons.
Mais pour comprendre l’histoire, il faut remonter au début, là où elle prend racine. Elle commence avec Youssef et Najebeh Mikhael, les grands-parents de Camille, qui dirigeaient une caisserie dans un petit village du Liban. Le couple a eu 13 enfants, dont plusieurs ont travaillé également dans l’entreprise. Camille raconte que lorsque la guerre civile a éclaté en 1975, Youssef et sa famille, membres d’une minorité religieuse, ont été pris pour cible. Après des tentatives d’assassinat contre lui et sa femme, Youssef a rassemblé toute la famille et s’est enfui au Canada, où l’un de ses fils allait déjà à l’école.
« Je crois qu’il y avait 20 personnes qui dormaient dans un appartement, raconte Camille. Mes grands-parents ne parlaient pas anglais, alors mes oncles et mes tantes ont trouvé des emplois en faisant tout ce qu’ils pouvaient ».
Soutenus par ces solides racines familiales et une bonne éthique de travail, ils ont tous réussi à créer des entreprises florissantes à Ottawa au fil des ans dans ce que Camille appelle « une belle histoire de réussite d’immigrants ». Et, comme tant d’autres qui sont reconnaissants à ce pays et à cette ville de les avoir accueillis, ils ont un fort désir de redonner.
« Il n’y a pas de meilleur hommage que celui-ci ».
— Camille Mikhael
La famille Mikhael vient de faire don de 100 000 $ provenant des recettes de son tournoi caritatif de poker à la campagne de L’Hôpital d’Ottawa Créons des lendemains. En guise de reconnaissance, une chambre d’hôpital du nouveau campus portera le nom de ses grands-parents.
« Il n’y a pas de meilleur hommage que celui-ci, explique Camille. Ce sont eux qui nous ont donné non seulement l’occasion de nous épanouir ici, mais aussi l’occasion de nous rassembler et de faire quelque chose de bien. Et voir leurs deux noms ensemble sur un mur est une si belle chose pour nous ».
Le don est fait par l’entremise de la Fondation Najah Ayoub, qui porte le nom de la tante de Camille, décédée d’un cancer du sein en 2010 à l’âge de 49 ans. La famille a déjà fait un don de 100 000 $ en sa mémoire et, en 2018, des membres de sa famille se sont rassemblés au Centre de santé du sein Rose Ages de L’Hôpital d’Ottawa pour assister au dévoilement de la salle de consultation Najah Ayoub.
« Notre objectif est de faire en sorte que notre lumière soit la plus brillante possible afin que nous puissions répandre notre générosité le plus loin possible ».
— Camille Mikhael
Camille explique que Najah avait pour surnom « Sunshine » en raison de son sourire et de sa joie de vivre qui rayonnaient dans la pièce. Après la mort de Najah, Camille, un professionnel de poker sponsorisé depuis de nombreuses années, a créé le plus grand tournoi caritatif de poker de la ville, appelé à juste titre le « Sunshine Poker Tournament », dont les recettes sont reversées à diverses causes, dont La Fondation de L’Hôpital d’Ottawa. Camille se dit impressionné par le fait que la Fondation est l’une des fondations de soins de santé les plus efficaces au Canada, avec un coût de 0,18 $ pour chaque dollar recueilli. De plus, pendant onze années consécutives, La Fondation de L’Hôpital d’Ottawa a été nommée parmi les organisations les plus performantes par l’Association of Healthcare Professionals.
À ce jour, la Fondation Najah Ayoub a recueilli plus d’un demi-million de dollars.
« Vous ne savez pas quand vous plantez ces graines de bonne qualité exactement quel genre d’arbre ou de fleur fleurira, explique Camille. Mais notre objectif est de faire en sorte que notre lumière soit la plus brillante possible afin que nous puissions répandre notre générosité le plus loin possible ».