Publié : février 2025
Les visiteurs du septième étage du Campus Général de L’Hôpital d’Ottawa sont nombreux à s’arrêter devant la chambre 7123. Une plaque à côté de la porte mentionne « PapaJo » Johns. Mais qui était PapaJo? Et pourquoi l’appelait-on ainsi? La famille de PapaJo veut justement partager son histoire. L’histoire formidable d’un homme profondément aimé, d’une terrible maladie et d’un grand désir de changer les choses.
C’est dans la chambre 7123 que Peter « PapaJo » Johns a vécu ses derniers jours en 2016, après avoir lutté avec acharnement contre un sarcome pendant deux ans. Âgé d’à peine 50 ans, Peter est décédé entouré de 17 membres de sa famille s’entassant à ses côtés, soit le plus grand nombre de personnes que la petite chambre pouvait accueillir. Sa sœur, Lynda Clarke, affirme que l’élan positif de Peter s’est maintenu jusqu’à sa mort. À preuve, c’est Peter lui-même qui a suggéré à tout le monde d’entonner une chanson d’adieu écossaise, Auld Lang Syne.
« Il nous a dit : Maintenant, chacun d’entre vous doit prendre une parcelle de ma lumière et incarner une force positive dans ce monde ».
— Lynda Clarke
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« Nous étions un peu déconcertés. Nous lui avons demandé pourquoi il voulait que nous chantions cela, se souvient Lynda. D’habitude, c’est un chant de la veille du jour de l’An. On le chante pour dire adieu au passé et accueillir la nouvelle année. C’est ainsi que Peter souhaitait que nous vivions son décès. »
« Il savait que pour nous tous, la vie sans lui marquerait un nouveau début. Il nous a dit : J’ai cette lumière qui brille en moi. Maintenant, chacun d’entre vous doit prendre une parcelle de ma lumière et incarner une force positive dans ce monde. Et c’est ce que nous faisons », raconte Lynda.
100 jours de soins à L’Hôpital d’Ottawa
Lynda et son mari Greg dirigent Valley Utilities Ltd, une grande entreprise de services publics à Ottawa. Depuis 2007, leur entreprise a versé plus de 160 000 $ à L’Hôpital d’Ottawa pour répondre aux besoins prioritaires. Cette année-là, Greg avait été victime d’un grave accident de travail qui l’a conduit à l’Hôpital 80 fois en 100 jours.
« Nous étions tout simplement renversés par la qualité exceptionnelle des soins qui lui ont été prodigués ».
— Lynda Clarke
« Son gros orteil avait été pratiquement sectionné. Il était couvert de coupures, il avait des morceaux d’asphalte chaud sur tout le corps. Et il a eu deux infections potentiellement mortelles, détaille Lynda. Mais l’hôpital s’est tellement bien occupé de lui. Nous étions tout simplement renversés par la qualité exceptionnelle des soins qui lui ont été prodigués. »
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À l’appui de la campagne Créons des lendemains
Peu de temps après, Paul McCarney, un ami de Lynda et Greg qui soutient L’Hôpital d’Ottawa depuis longtemps, leur a demandé s’ils souhaitaient également appuyer l’Hôpital. Il les a invités à le faire à l’occasion du Déjeuner du PDG et, plus récemment, dans le cadre de la campagne Créons des lendemains. Chaque fois, Lynda et Greg ont accepté sans hésiter. Puis le diagnostic de sarcome de Peter les a aussi poussés à agir pour faire comprendre l’importance d’établir un nouveau campus en remplacement du Campus Civic, construit il y a un siècle.
Lorsqu’il ouvrira ses portes, le nouveau campus sera l’établissement hospitalier de recherche le plus avancé technologiquement au pays. Récemment, Lynda et Greg ont soutenu sa construction en faisant un don à la campagne Créons des lendemains. Cette ambitieuse campagne de 500 millions de dollars vise à propulser la recherche vers des sommets encore jamais atteints.
Faire briller la lumière de PapaJo dans la communauté
Toute sa vie, Peter a pratiqué des sports. Il aimait particulièrement le baseball et a cofondé l’équipe de baseball des Knights de Nepean. Père de trois enfants, il a entraîné leurs différentes équipes sportives. Lynda pense que le surnom « PapaJo » tire son origine de « Shoeless Joe » Jackson, nom d’un joueur de la ligue majeure de baseball au début des années 1900, mais personne n’en est tout à fait sûr.
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Les sarcomes sont des cancers rares qui se développent dans les os et les tissus mous. Peter était atteint d’un sous-type de sarcome qui formait des métastases. « Une fraction de la population reçoit un diagnostic de sarcome, explique Lynda. Selon nous, ce diagnostic très rare prouve à quel point Peter l’était aussi. »
« Il est temps que ce nouveau campus voie le jour. Nous avons tous assez attendu ».
— Lynda Clarke
Malheureusement, le cancer n’est pas rare dans la famille de Lynda. Plusieurs de ses proches luttent actuellement contre la maladie. Sa mère a eu quatre types de cancer. Lynda a aussi perdu deux de ses trois tantes à cause du cancer. Mais elle affirme que les recherches révolutionnaires déjà en cours à L’Hôpital d’Ottawa et le projet de nouveau campus lui donnent des raisons d’espérer.
« Il est temps que ce nouveau campus voie le jour. Nous avons tous assez attendu, dit-elle. J’espère ne jamais avoir besoin de ces services, mais je veux savoir qu’ils sont disponibles pour ceux qui en auront besoin. »
Tout en se tournant vers l’avenir, Lynda ne peut s’empêcher de penser au passé, en particulier à son frère qui, encore le jour de sa mort, se considérait comme l’homme le plus chanceux au monde.
« La prochaine fois que vous passerez devant la chambre 7123, vous connaîtrez l’histoire de PapaJo, dit-elle. J’espère qu’en passant par là, vous capterez un peu de sa lumière pour la partager avec les autres ».