VAINCRE LE CANCER UN PAS À LA FOIS
Un diagnostic de cancer du sein pendant sa deuxième grossesse
À l’âge de 22 ans, Alyssa Tremblay a perdu sa mère de 53 ans à cause du cancer du sein 13 ans après le diagnostic initial.
Alyssa a débuté le dépistage proactif à 26 ans après avoir découvert une bosse dans un sein qui s’est révélée être un fibrome. Après cette expérience et la naissance de sa propre fille, Gabrielle, elle a décidé de passer le test génétique afin de découvrir si elle courait un risque élevé d’avoir le cancer du sein.
La jeune maman alors âgée de 31 ans a appris très rapidement qu’elle était porteuse d’une mutation du gène BRCA2 , ce qui a fait naître un tourbillon d’émotions. « J’ai ressenti un choc, mais j’étais en même temps soulagée parce que je savais que j’avais la mutation du gène et que je pouvais maintenant commencer à prendre des précautions pour écarter la possibilité d’avoir le cancer du sein », explique Alyssa.
Que sont les gènes de cancer du sein?
Compte tenu de leur nom, les gènes de cancer du sein peuvent sembler être la cause du cancer, mais ce sont en fait des gènes qui contrôlent la production de protéines et qui aident à réparer l’ADN endommagé et à prévenir le cancer. Toutefois, s’il survient une mutation dans un de ces gènes la personne court un risque accru d’avoir plusieurs différents types de cancer – principalement du sein et de l’ovaire – et est plus susceptible de l’avoir à un jeune âge.
Chaque personne possède deux copies de chaque gène du cancer du sein : BRCA1 et BRCA2. On en hérite un de chaque parent et si un parent est porteur d’une mutation génétique, l’enfant court 50 % de risque d’en être aussi porteur. Heureusement, ces mutations génétiques ne sont pas courantes. Il y a seulement 1 personne sur 400 qui en hérite, mais les conséquences peuvent être graves. Globalement, 13 % des personnes de genre féminin à la naissance auront le cancer du sein à un moment de leur vie. Le risque grimpe de 55 % à 72 % chez les personnes qui ont une mutation dans le gène BRCA1 et de 45 % à 69 % chez celles qui ont une mutation du gène BRCA2. Les gens peuvent demander une prise de sang pour vérifier la présence de ces mutations s’ils ont des antécédents familiaux de cancer du sein ou de l’ovaire ou s’ils sont d’origine juive ashkénaze parce que la prévalence des mutations des gènes BRCA est plus élevée chez ce groupe.
Maintenant que la présence de la mutation du gène BRCA2 était confirmée, Alyssa voulait prendre les mesures nécessaires, mais elle et son mari Mathieu voulaient avoir un deuxième enfant. Elle a donc décidé de reporter quelque peu ces mesures.
Un an plus tard à peine, la maladie redoutée faisait son apparition. Alyssa a passé une échographie et une mammographie en novembre 2020 qui ont révélé la présence d’une tumeur au sein droit. « Je suis devenue anxieuse et craintive de ne plus être là pour ma fille et mon mari. Mes pensées se sont mises à se bousculer dans ma tête. »
Elle a appris que la tumeur était cancéreuse grâce à une biopsie à la fin du même mois, soit trois jours après la découverte qu’elle était enceinte. « J’ai eu peur pour mon bébé chaque jour », confie Alyssa.
En janvier, une mastectomie a permis de déterminer que les cellules cancéreuses s’étaient propagées aux nœuds lymphatiques. Ceux-ci ont donc aussi été retirés. Alyssa a ensuite rencontré le Dr Mark Clemons , oncologue médical, parce qu’elle avait besoin d’une chimiothérapie – un traitement qu’elle croyait impossible en pleine grossesse. Le Dr Clemons lui a toutefois donné espoir : « Il a été tellement rassurant quand il m’a dit qu’il allait nous sauver tous les deux, mon bébé et moi », ajoute Alyssa.
Ces mots sont restés gravés dans sa mémoire au fil des traitements et des mois pendant que son bébé grandissait en elle. Le 29 juillet 2021, la petite Audrée est née par césarienne – forte et en santé – et Gabrielle est devenue une grande sœur.
Le lendemain, Alyssa et son mari ont retenu leur souffle en attendant les résultats de l’examen d’imagerie médicale qui ne pouvait être fait qu’après la naissance du bébé. Bonne nouvelle: il n’y avait plus de cellule cancéreuse parce qu’il n’y avait pas eu de métastase. Alyssa s’est remise de sa césarienne, puis elle a reçu 15 séances de radiothérapie et a entamé une ménopause précoce pour veiller à ce qu’elle voit ses filles grandir.
« Grâce aux progrès de la médecine et aux précautions prises par mon équipe de soins à L’Hôpital d’Ottawa, mon mari et moi avons bon espoir de voir nos filles terminer leurs études, se marier et avoir leurs propres enfants un jour. Nous planifions notre avenir. »
Alyssa Tremblay
Fièrement affilié à l’Université d’Ottawa, L’Hôpital d’Ottawa est un centre de recherche et de santé universitaire de premier plan.