Publié : novembre 2025
Temps de lecture : 2 min 30 s
Publié : novembre 2025
Temps de lecture : 2 min 30 s
Tracy Bacenas connaît bien l’art de raconter une histoire. Monteuse pour des émissions de téléréalité parmi les plus populaires — Survivor, The Amazing Race et The Bachelor —, elle a passé sa carrière à tenir les téléspectateurs en haleine. Pendant des années, elle s’est épanouie dans le rythme effréné de Los Angeles avant de laisser les palmiers derrière elle pour s’installer dans la capitale canadienne, où elle a emménagé avec son mari canadien il y a quinze ans et où le couple a accueilli des jumeaux.
Cependant, rien dans sa carrière ne l’avait préparée à vivre sa propre histoire — celle d’un diagnostic de cancer rare des os. Elle a rapidement découvert l’accès à des soins spécialisés offerts à L’Hôpital d’Ottawa — un privilège dont elle est profondément reconnaissante.
Une nouvelle bouleversante : un cancer rare
Alors que Tracy travaillait à distance à partir d’Ottawa, elle menait une vie active : elle faisait du sport avec ses fils, courait et marchait plusieurs kilomètres par jour pour compenser les longues heures passées devant l’écran que son travail exigeait.
En 2023, elle a commencé à ressentir des douleurs à la hanche, qu’elle attribuait à des troubles auto-immuns dont elle souffrait depuis plusieurs années. « Puis j’ai commencé à boiter, parce que la douleur était devenue intense. Ma médecin de famille a d’abord cru qu’il s’agissait d’une bursite, alors elle m’a demandé de faire des radiographies », raconte Tracy.
« Au bas du rapport, il était écrit : “on ne peut exclure un chondrosarcome”. Je suis restée figée. Et j’ai eu un très mauvais pressentiment, une boule dans l’estomac. »
— Tracy Bacenas
Lorsqu’elle a reçu les résultats, elle a senti son cœur se serrer. « Au bas du rapport, il était écrit : “on ne peut exclure un chondrosarcome”. Je suis restée figée. Et j’ai eu un très mauvais pressentiment, une boule dans l’estomac. »
Alors que sa famille tentait de la rassurer en lui disant que tout irait bien, Tracy et son mari, Jason, ont rencontré l’équipe d’oncologie orthopédique de L’Hôpital d’Ottawa, qui a confirmé ce qu’elle redoutait. « Tracy était atteinte d’un chondrosarcome, une tumeur osseuse maligne du bassin qui touchait aussi l’articulation de la hanche. Ces tumeurs peuvent se propager et former des métastases — ce sont des tumeurs dangereuses », explique le Dr Joel Werier, chef du Programme de lutte contre le sarcome de L’Hôpital d’Ottawa et oncologue orthopédiste.
Le chondrosarcome est un type de cancer rare qui prend généralement naissance dans les os, comme le bassin, la hanche ou l’épaule, mais qui peut parfois se développer dans les tissus mous avoisinants. La plupart des chondrosarcomes évoluent lentement et peuvent, au début, ne provoquer que peu de signes et symptômes. Certaines formes rares se développent rapidement et présentent un risque élevé de propagation à d’autres parties du corps, ce qui rend ces cancers difficiles à traiter.
Peu d’options de traitement pour le chondrosarcome
Le Dr Werier a expliqué à Tracy que la chirurgie était sa seule option pour traiter ce type de cancer. « Il est essentiel de retirer la tumeur en entier, mais le défi, c’est que cela exige de retirer une bonne partie du bassin et de l’articulation de la hanche — ce qui pose évidemment un problème de mobilité. »
Pour Tracy, c’était une nouvelle dévastatrice. « Comment peut-on encaisser une telle nouvelle? J’avais une vie active. Mes vacances, surtout avec ma sœur, étaient toujours axées sur la randonnée, et j’aimais visiter, avec mon mari, des villes qui se découvrent à pied. Cette journée-là a été extrêmement difficile. »
Cependant, grâce aux progrès de la médecine, L’Hôpital d’Ottawa peut désormais offrir à certains patients une nouvelle option de reconstruction osseuse : un implant pelvien fabriqué sur mesure en 3D.
Innovation médicale : un implant 3D fabriqué sur mesure
L’implant pelvien 3D est conçu sur mesure à partir d’images obtenues par IRM, tomodensitométrie et d’autres examens d’imagerie. Il est recouvert d’une couche d’argent afin de réduire le risque d’infection, qui est associé à ce type d’intervention.
C’est là qu’entre en scène le Dr Hesham Abdelbary. Chirurgien en oncologie orthopédique, il a fait partie de l’équipe qui a opéré Tracy et consacre une grande part de ses recherches aux infections associées aux implants. « Nous cherchons comment mieux aborder ce problème. Si une personne est guérie de son cancer, mais doit ensuite composer avec une infection, les conséquences peuvent être lourdes. J’espère que nos recherches permettront d’améliorer les soins offerts dans ce type de situation complexe », explique le Dr Abdelbary.
Une chirurgie orthopédique complexe se prépare
L’opération, d’une durée de 16 heures, était prévue pour février 2024. Une fois la tumeur retirée, l’équipe chirurgicale a mis en place l’implant. « La conception comprend des guides pour s’assurer que la prothèse s’ajuste parfaitement — et celle de Tracy s’adaptait à son os avec une précision remarquable. Elle a permis de reconstruire la partie du bassin retirée, et Tracy a maintenant une hanche artificielle plutôt qu’un vide à cet endroit », explique le Dr Werier.
L’implant est fabriqué à partir d’un métal poreux qui, au fil de plus de douze mois, permet à l’os avoisinant de croître à l’intérieur de la structure, offrant ainsi à la patiente un bassin solide.
L’opération a été une réussite, et Tracy a passé six semaines à l’hôpital. Elle est reconnaissante envers sa famille — son mari, sa sœur et de nombreux amis — de l’avoir soutenue et aidée à traverser cette période difficile. Elle est également reconnaissante envers l’équipe de l’hôpital qui l’a entourée tout au long de ces semaines.
« On pourrait croire que je me serais ennuyée, puisque je ne pouvais pas bouger, mais pas du tout. Il y avait un va-et-vient constant d’infirmières et de membres du personnel — ils étaient tous d’une grande gentillesse », raconte Tracy. « Il y avait Miller, qui m’aidait à prendre mon bain et me lavait les cheveux. Une personne merveilleuse, pleine d’énergie bienveillante. La dame qui venait nettoyer la chambre me traitait comme une personne à part entière, pas seulement comme une autre patiente dans un lit. Et encore aujourd’hui, lorsque je vais à l’hôpital, je croise Renée, la préposée au transport qui illuminait mes longues journées de réadaptation. »
Après un mois de réadaptation intensive, Tracy était prête à rentrer chez elle. « À ce moment-là, je faisais du vélo à main dans la cour extérieure du centre de réadaptation. Je suis passée de presque incapable de me tenir debout à marcher avec deux béquilles », témoigne-t-elle.
Réapprendre à bouger avec un implant pelvien
« J’avais l’impression d’avoir une véritable équipe derrière moi, qui faisait tout pour que j’obtienne le meilleur rétablissement possible. »
— Tracy Bacenas
La prochaine étape du rétablissement de Tracy s’est déroulée au Centre de réadaptation de L’Hôpital d’Ottawa, où elle a rencontré une autre équipe dévouée, entièrement centrée sur un objectif : lui redonner sa mobilité. Du Dr Trudel, qui dirigeait son équipe de soins, à Alison Davis, sa physiothérapeute, en passant par Frankie Nadeau, son ergothérapeute, et Sanja Schlumberger, qui a découvert que l’enflure à sa jambe était causée par un lymphœdème — sans oublier bien d’autres —, Tracy ressent une profonde gratitude envers chacune et chacun d’eux. « J’avais l’impression d’avoir une véritable équipe derrière moi, qui faisait tout pour que j’obtienne le meilleur rétablissement possible. »
Frankie se souvient qu’à son arrivée, Tracy utilisait presque exclusivement un fauteuil roulant. Elles ont commencé doucement, avec pour objectif qu’elle puisse retourner chez elle et retrouver une plus grande autonomie. « Nous nous sommes concentrées sur sa capacité à rester debout et à reprendre confiance — en travaillant à renforcer sa force physique. »
Les deux femmes se sont tout de suite bien entendues, et Tracy se souvient que leurs éclats de rire résonnaient dans les couloirs. Frankie est reconnue comme une sorte de « MacGyver » en chair et en os, toujours pleine d’ingéniosité pour trouver des solutions pour ses patients. « C’est elle qui m’a fait découvrir l’enfile-bas — ça, c’était énorme. Grâce à cet outil, j’ai pu remettre mes bas toute seule. C’était mon avant-goût de cette nouvelle forme d’autonomie », se souvient Tracy.
Après un mois de réadaptation intensive, Tracy était prête à rentrer chez elle. « À ce moment-là, je faisais du vélo à main dans la cour extérieure du centre de réadaptation. Je suis passée de presque incapable de me tenir debout à marcher avec deux béquilles », témoigne-t-elle.
Des soins modernes et spécialisés à proximité : une source de gratitude
« Alors avoir ce genre de soins ici, pour les gens d’Ottawa et des environs, et un médecin comme le Dr Werier… wow, quelle chance on a! »
— Tracy Bacenas
« Je suis tellement reconnaissante, parce que si j’avais dû aller à Toronto, à Vancouver ou aux États-Unis, je n’ose pas imaginer les coûts — et être seule aurait été terrible. Si je vivais encore aux États-Unis, cela m’aurait ruinée. Alors avoir ce genre de soins ici, pour les gens d’Ottawa et des environs, et un médecin comme le Dr Werier… wow, quelle chance on a! »
Quant au Dr Werier, il attribue à ce type de technologie novatrice le mérite d’offrir aux patients une nouvelle qualité de vie. Il espère qu’elle continuera d’évoluer et de se perfectionner afin de pouvoir en faire bénéficier un plus grand nombre de personnes à l’avenir. « C’est une avancée majeure. Nous l’avons déjà utilisée dans plusieurs autres cas. C’est une technologie d’une puissance remarquable. »




