De stagiaire à gestionnaire de laboratoire

Entrevue avec Julianna Tomlinson, Ph.D.

Née, élevée et formée à Ottawa, la scientifique Julianna Tomlinson met à profit la recherche pour changer notre façon d’envisager la maladie de Parkinson. Ses travaux visent le volet génétique et révèlent la complexité de cette maladie. Au poste de gestionnaire du programme scientifique dans le laboratoire du Dr Michael Schlossmacher de l’Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa, Mme Tomlinson s’investit activement dans les activités communautaires et puise à la fois inspiration et créativité auprès de personnes atteintes de la maladie de Parkinson.
Poursuivez votre lecture pour en savoir plus sur la relation unique de Mme Tomlinson avec L’Hôpital d’Ottawa et les nouveautés et les projets palpitants en matière de recherche sur la maladie de Parkinson.

Q : Pouvez-vous nous parler de votre lien avec L’Hôpital d’Ottawa?

R : J’ai grandi près du Campus Civic et toujours eu un lien avec ce campus. Ma mère y a travaillé de nombreuses années. Je me rappelle être passée la chercher à son bureau. J’ai aussi été bénévole pendant plusieurs étés. J’ai passé beaucoup de temps dans l’unité d’évaluation gériatrique à écouter des patients et à les amener manger en bas. J’aimais énormément ce travail.

Pendant ma dernière année du secondaire au Collège Glebe, j’ai eu l’occasion de faire un stage dans un laboratoire de recherche de l’édifice Loeb. C’est là que j’ai été exposée à la recherche universitaire fondamentale. J’ai adoré immédiatement. Je venais de prendre conscience qu’un tel travail existait vraiment. Cette expérience a ouvert un tout nouveau monde de possibilités pour moi. Aujourd’hui, je suis vraiment reconnaissante que mon superviseur à l’époque, Robert Haché, ait accepté d’inclure un étudiant du secondaire. Cette année-là, j’ai surtout reçu des tâches qui permettaient à d’autres personnes d’effectuer leur travail. Je ne sais pas dans quelle mesure j’ai vraiment contribué à un projet.

J’ai fait ma maîtrise et mon doctorat dans le même laboratoire et, après avoir décroché mon diplôme, j’ai cherché un poste postdoctoral ici à Ottawa. J’ai alors suivi les conseils de mon mari, qui est également scientifique, et commencé à travailler dans le laboratoire du Dr Schlossmacher. J’ai ensuite mis à profit ma formation et mon expérience en recherche dans le domaine de la maladie de Parkinson.

Q : Qu’avez-vous appris de plus intéressant au cours de vos travaux sur la maladie de Parkinson?

R: Pendant mes études supérieures, mon projet ne portait que sur la recherche fondamentale – il n’y avait pas de lien avec des patients. Lorsque je me suis jointe au laboratoire de Michael, j’ai immédiatement senti qu’il y avait un lien avec des patients et un lien solide avec la collectivité qui les entoure, ce qui m’a ouvert les yeux. Mon travail de doctorat était lié aux maladies humaines, mais l’idée était d’étudier les mécanismes au niveau moléculaire. Lorsque j’ai commencé à étudier la maladie de Parkinson, je me suis penchée sur une maladie humaine précise qui afflige des gens. Je posais toujours des questions sur les mécanismes, mais je revenais toujours au modèle de la maladie chez le patient.

Q :Quels sont les travaux prometteurs ou novateurs en recherche sur cette maladie à L’Hôpital d’Ottawa?

R: Je pense que nous posons des questions nouvelles et audacieuses. Nous avons été l’un des premiers laboratoires à envisager de nouveaux rôles pour certains gènes liés à la maladie de Parkinson. Pour ce faire, nous avons regardé en dehors du cerveau et étudié les fonctions de protéines, notamment au sein du système immunitaire. Des collègues nous ont dit que c’étaient des efforts intéressants, mais ils ne voyaient pas le rapport avec la maladie de Parkinson. Aujourd’hui, il y a des laboratoires qui suivent ces mêmes pistes que nous avons contribué à établir! Je pense que nous avons pu poser ces nouvelles questions et sortir des sentiers battus, et ce, en grande partie grâce au soutien de la collectivité et à l’inspiration que nous donnent les patients et leurs proches. Une autre force d’Ottawa est l’environnement hautement collaboratif, notamment entre les laboratoires et les instituts de recherche, entre les différents domaines et grâce au rapprochement entre la recherche clinique et la recherche fondamentale. J’adore ça.

Julianna Tomlinson, Ph.D, est la gestionnaire du programme scientifique dans le laboratoire du Dr Michael Schlossmacher de l’Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa

Q : De quelle façon le soutien communautaire de la recherche permet-il d’aider les patients en définitive?

R: Pour nous, ce soutien est la motivation et le contexte communautaire. Nous avons ainsi des personnes ayant une expérience directe qui nous font confiance pour aborder des sujets complexes (et compliqués) et qui nous soutiennent généreusement. À court terme, ils sont vraiment enthousiasmés par nos découvertes lorsque nous leur en faisons part. Nous avons appris au fil du temps que cela les stimule également. À long terme, il s’agit d’aider les patients. Nous voulons être à la hauteur pour eux. En résumé, grâce au soutien de la collectivité, nous pouvons poser de nouvelles questions. Toute découverte qui permet de se rapprocher de la cause ou d’un meilleur marqueur de la maladie aura une incidence importante sur les traitements à venir.

Grâce au soutien de la collectivité, nous pouvons poser de nouvelles questions. Toute découverte qui permet de se rapprocher de la cause ou d’un meilleur marqueur de la maladie aura une incidence importante sur les traitements à venir.

– Julianna Tomlinson, Ph.D.
*photo prise avant COVID-19

Fièrement affilié à l’Université d’Ottawa, L’Hôpital d’Ottawa est un centre de recherche et de santé universitaire de premier plan.

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