Vous voyez quelqu’un sautiller ou faire le « moonwalk » dans les corridors de l’unité des transplantations et thérapies cellulaires de L’Hôpital d’Ottawa? C’est sûrement Phil Nguyen, l’infirmier le plus musical de l’unité. Infirmier de jour et danseur de hip-hop… à peu près tout le temps, Phil travaille depuis près de 10 ans avec des patients atteints du cancer à L’Hôpital d’Ottawa.

En plus d’avoir la « bougeotte », Phil enseigne à l’Université d’Ottawa, préside la section régionale de l’Association canadienne des infirmières en oncologie et est bénévole auprès de Culture Shock, organisme de danse hip-hop sans but lucratif qui travaille avec des jeunes à risque.

Lisez la suite pour savoir ce qui a motivé Phil à ne pas poursuivre ses études universitaires prévues pour se dévouer aux soins infirmiers et où ce gastronome déclaré recommande de prendre une bouchée en ville.

Q : Quand as-tu décidé de devenir infirmier?

R : Pendant mes études secondaires, j’étais bénévole au café du Campus Général. C’est en travaillant à la caisse et en versant du café que tout a commencé. Au contact de professionnels de la santé, je me suis aperçu que les soins de santé m’intéressaient. En 12e année, je devais faire un stage coop et j’ai dit que la médecine et parler avec les gens m’intéressaient. On m’a placé à l’unité de chimiothérapie du programme de cancérologie. Jumelé à des infirmières, à des bénévoles, à des médecins, etc., je trouvais inspirant de voir comment malgré les défis, le personnel était toujours gentil avec les patients tout en exerçant une médecine émergente.

J’avais déjà demandé à être admis en sciences politiques et en sociologie à l’Université Carleton. Mais après mon stage, je me suis dit : « Savez-vous quoi? Je vais tout simplement me diriger en sciences infirmières. Je crois que c’est cela pour moi. »

« Oui, c’est ici que je dois être. Ici, je suis chez moi. »

— Phil Nguyen

Q : Et pourquoi l’oncologie?

R : Pendant mes études en sciences infirmières, j’ai oublié l’oncologie parce que j’étais fasciné par d’autres disciplines des soins infirmiers et de la santé. Ce n’est que pendant ma dernière année, lorsque j’ai fait un stage en oncologie médicale, que je me suis aperçu que « Oui, c’est ici que je dois être. Ici, je suis chez moi. »

Les soins infirmiers m’ont toujours passionné, mais ce qui a m’a vraiment enflammé, c’était de travailler avec des patients atteints du cancer et de suivre leurs différents stades et trajectoires. Mes études terminées, j’ai demandé à travailler en oncologie médicale et c’est là que ma carrière a pris son envol. »

Aujourd’hui, je travaille à l’unité des transplantations et thérapies cellulaires.

Q : À quoi ressemble le travail d’un infirmier en oncologie de nos jours?

R : Pour moi, le cheminement de nos patients n’est pas un sprint, mais bien un marathon. C’est un cheminement qu’il m’est donné de voir, du diagnostic à la thérapie, jusqu’à la guérison, ou, malheureusement pour certains, à la fin de la vie. Dans ce domaine, on boucle toujours la boucle.

Aussi, nous offrons des soins de manière holistique et devons sortir des sentiers battus. En oncologie, soigner le patient, c’est voir non seulement à son bien-être physique, mais aussi à son mieux-être mental, psychologique et émotionnel. Nous valorisons la qualité de vie et nous ne pouvons pas offrir des soins à l’emporte-pièce. En fin de compte, ce sont les petites choses qui font toute la différence.

Être au chevet de patients a un autre avantage : je reste au courant des nouveautés et innovations. En ce moment, nous avons la nouveauté d’offrir des greffes de cellules souches à des patients qui ont la sclérose en plaques et de l’immunothérapie cellulaire CAR-T, que je décrirais comme une immunothérapie consistant à utiliser les cellules du patient pour tenter d’attaquer les cellules cancéreuses. Cela apporte de l’espoir à nos patients.

Q : Comme infirmier, pourquoi travaillez-vous à L’Hôpital d’Ottawa?

R : Nous avons des normes élevées et cherchons constamment des façons d’innover et d’améliorer les soins par la collaboration. Dans l’ensemble, nous prônons le perfectionnement personnel et professionnel. Nous sommes ouverts aux nouvelles idées et sommes prêts à défier le statu quo. Plutôt que dire : « C’est ainsi que nous faisons les choses et pas autrement », nous disons : « Parlons-en et explorons ensemble ».

Et puis, L’Hôpital d’Ottawa est un organisme très multiculturel. Nous avons une culture diversifiée et positive qui offre l’égalité des chances à tout le personnel. J’aime le fait que nous célébrons nos différences et apprenons les uns des autres.

Mais ce qui compte le plus, c’est que nous préconisons des soins centrés sur la famille. Nous invitons les familles à participer aux soins de leurs êtres chers. Nous comprenons que le patient qui est en état de choc après avoir appris son diagnostic ne retient pas nécessairement tout ce qui lui est dit. Il est important qu’une deuxième personne soit là pour écouter, prendre des notes et accompagner le patient au long de son cheminement.

Q : Qu’est-ce qui vous emballe le plus dans l’avenir des soins de santé?

R : Je porte plusieurs chapeaux, y compris celui de professeur clinicien et moniteur en simulation pour l’Université d’Ottawa. À ce titre, je dois encadrer des étudiants en sciences infirmières pendant leurs stages à L’Hôpital d’Ottawa, dans l’espoir qu’ils obtiendront le savoir nécessaire pour contribuer à notre société. Notre prochaine génération de professionnels de la santé a soif de savoir et veut faciliter le changement. J’ai hâte de voir ce qu’elle pourra apporter!

Q : À part les sciences infirmières, qu’est-ce qui vous passionne le plus?

R : On dit que je suis un gastronome, alors lorsque quelqu’un veut savoir où aller pour un rendez-vous galant ou quoi que ce soit, c’est moi qu’on vient voir. Mes deux recommandations principales à Ottawa sont le pho, qui est excellent, très bon marché, satisfaisant et sain. Et pour une expérience un peu plus intense, si on ne craint pas de manger avec ses mains, je dirais sans hésiter le shawarma, un classique à Ottawa.

Mes restos préférés sont Supply and Demand — qui sert un fabuleux plat de pâtes à l’encre de calmar à ne pas manquer – et Mati pour les mets méditerranéens.

Ce que j’adore aussi, c’est la musique et la danse. J’ai commencé à faire du hip-hop quand j’avais 16 ans. Avant cela, j’étais très introverti et j’aimais les jeux, mais c’est par le hip-hop que j’ai cheminé vers une personnalité plus extrovertie.

Ce n’est pas tout le monde qui aime le golf ou le football, mais la musique vient chercher tout le monde, elle nous entoure. Parfois, je fais jouer un peu de Lionel Richie ou de Lady Gaga pour les patients, dépendant de qui il s’agit.

La plupart du temps, je galope, sautille ou me dandine dans les corridors. Parfois, cela remonte le moral à quelqu’un, et cela fait sortir les patients de leur chambre!

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