Pendant son enfance en Autriche, le Dr Michael Schlossmacher ne s’imaginait pas porter un jour le double chapeau de médecin et de scientifique menant des recherches révolutionnaires sur la maladie de Parkinson à L’Hôpital d’Ottawa. Il a entamé sa carrière par des études à la faculté de médecine de Vienne et des études supérieures en biologie humaine. À la fin des années 1980, il s’est installé à Boston pour effectuer des travaux postdoctoraux sur la maladie d’Alzheimer. En 2006, l’Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa l’a recruté au sein de son équipe. Il a ouvert un nouveau laboratoire en tant que membre du Consortium pour la recherche sur le Parkinson d’Ottawa au début de l’année suivante. Il se dévoue aujourd’hui pour améliorer la vie des personnes atteintes de maladies neurodégénératives.
Poursuivez votre lecture pour découvrir son cheminement et le rôle du soutien philanthropique dans ses recherches.
Q : Quels étaient vos centres d’intérêt pendant votre enfance?
R : Quand j’étais très jeune, j’aimais beaucoup tailler des crayons de différentes couleurs. Je me disais que j’allais être tailleur de crayons plus tard! J’aimais aussi construire des choses comme des camions en blocs LEGO et des trains miniatures. À l’école intermédiaire et secondaire, les matières où j’étais le moins bon étaient la biologie et l’anglais. De 10 à 18 ans, je me suis concentré sur le football et l’athlétisme, mais après une blessure grave à un genou, je me suis intéressé à l’anatomie et aux façons de réparer les choses. Déjà à un très jeune âge, je m’intéressais à ce qui ne fonctionnait pas bien autour de moi.
Q : Qu’est-ce qui vous a incité à étudier en médecine, en biologie et plus tard en neurosciences?
R : Je ne me souviens pas de la décision précise. Je savais simplement que j’étais fasciné par la notion de santé et de maladie. C’était plutôt une intuition. Je m’intéressais aussi aux arts en même temps. C’est pourquoi j’ai entamé des études à la fois en médecine et en arts. J’ai fini par combiner l’anatomie, le dessin et les études.
Ma fascination pour la biologie a vraiment pris son envol lorsque j’ai commencé à étudier la pathologie. J’ai appris de manière plus structurée où toutes les maladies évoluaient dans le corps et comment le dysfonctionnement d’un organe progresse jusqu’à la maladie.
Après l’école de médecine, j’ai décidé de suivre une formation scientifique plus structurée et je me suis installé à Boston, au Massachusetts, grâce à une bourse Fulbright de l’Université Harvard. Après avoir rencontré ma femme, j’ai accepté un emploi d’assistant de recherche dans un laboratoire de recherche sur la maladie d’Alzheimer parce que je n’avais plus d’argent, ce qui m’a permis d’apprendre sur le terrain.
Q : Quelles sont les découvertes les plus prometteuses dans le domaine de la maladie de Parkinson en ce moment?
R : La première, qui n’est pas encore très répandue, est de comprendre que la maladie de Parkinson est similaire à d’autres maladies qui surviennent plus tard dans la vie en raison de multiples facteurs. Il y a une composante génétique, une série de facteurs environnementaux, l’effet du sexe – les hommes sont plus touchés que les femmes – et il y a ensuite une progression du risque avec chaque année de vie. C’est vrai pour toutes les autres maladies, qu’il s’agisse du cancer du sein ou des maladies coronariennes. Tous ces facteurs ont une incidence ensemble. Nous devons donc penser de manière plus holistique.
La deuxième consiste à reconnaître l’importance de l’inflammation. Nous savons maintenant que les personnes qui ont une inflammation chronique due à l’hépatite B, à l’hépatite C, à une maladie intestinale inflammatoire (comme la maladie de Crohn) ou des affections cutanées comme la rosacée ont un risque mesurable accru d’avoir la maladie de Parkinson. Peu importe où elle se trouve dans l’organisme, l’inflammation chronique semble favoriser l’apparition de la maladie de Parkinson.
Q : En quoi le soutien des donateurs est-il important pour votre recherche?
R : Le soutien philanthropique est essentiel, notamment pour les premières étapes d’un projet de recherche. Il nous aide à obtenir des résultats que nous pouvons ensuite utiliser pour recueillir efficacement des fonds auprès d’autres sources. Nous avons calculé les sommes recueillies par le biais de notre Consortium et chaque dollar recueilli grâce à la philanthropie a permis d’obtenir de 10 $ à 15 $ de sources fédérales et de fondations. Nous sommes très reconnaissants de ces dons!
Ils permettent également à nos chercheurs d’explorer des idées en dehors du courant dominant – de remettre en question les dogmes, de secouer l’arbre, d’ébranler nos collègues par de nouveaux concepts. Le soutien philanthropique nous a permis de faire plusieurs découvertes importantes ici à Ottawa qui ont influencé la donne dans le domaine.
La philanthropie a le potentiel de transformer les activités de recherche dans un laboratoire en amplifiant l’énergie et en revigorant les scientifiques. Elle permet aussi de soutenir des stagiaires talentueux et ainsi d’alimenter leur volonté créatrice.
Fièrement affilié à l’Université d’Ottawa, L’Hôpital d’Ottawa est un centre de recherche et de santé universitaire de premier plan.