Dr Kawan Rakhra

Vous avez pensé que le Dr Kawan Rakhra était en train de se détendre en jouant à des jeux vidéo lorsque vous l’avez croisé au travail? Détrompez-vous! Le port d’un casque de jeu classique fait partie du travail essentiel de ce radiologiste accompli.

Le DRakhra se spécialise dans la radiologie du système musculosquelettique, en plus de porter le chapeau de chercheur clinicien à L’Hôpital d’Ottawa. Il consacre des journées entières à la recherche de réponses sur des images médicales prises à l’aide des plus récentes technologies et est toujours à l’affût des nouveautés.

Poursuivez votre lecture pour découvrir ce qui a attiré le DRakhra vers la radiologie, ce qui le passionne le plus et ce qu’il fait dans ses temps libres.

Q : D’où venez – vous?

R : Je suis né et j’ai grandi à Ottawa, mais j’ai eu la chance de me former à l’extérieur de la ville. J’ai fait mes études de premier cycle à l’Université Queens, puis je suis allé à l’Université Memorial de Terre-Neuve, à St. John’s, pour faire ma formation médicale. J’ai ensuite fait ma résidence à l’Université de l’Alberta et une surspécialisation en radiologie à l’Université de Toronto. Ma formation m’a permis d’aller presque d’un océan à l’autre.

Q : Qu’est-ce qui vous a amené en médecine et plus particulièrement en radiologie?

R : Je suis attiré par les mathématiques et les sciences depuis ma tendre enfance. J’ai obtenu un diplôme de premier cycle en sciences de la vie, qui est un programme scientifique général. Lorsque j’ai suivi des cours d’anatomie et de physiologie, j’ai été davantage attiré par les sciences de la santé. C’est après ma deuxième année d’études universitaires que j’ai opté pour une carrière en médecine.

La radiologie m’a attiré parce qu’elle est fortement tributaire de la technologie. À l’époque où j’étudiais la médecine, je voyais les ordinateurs et les logiciels évoluer de manière exponentielle. Je savais qu’il y aurait aussi une transformation en radiologie et que ce domaine serait donc très dynamique. C’est stimulant de constater que nous ne pouvions même pas imaginer il y a 20 ans ce qui fait partie du quotidien de nos jours. On se croirait dans un film de science-fiction. Le rôle du radiologiste s’est vraiment transformé et nous pouvons aujourd’hui avoir une incidence plus importante sur les soins aux patients.

Q : Pouvez-vous nous décrire votre travail?

R : Les étudiants me demandent ce que je fais vraiment en tant que radiologiste. Pour simplifier ma réponse, j’explique que je joue à « Où est Charlie? » en noir et blanc toute la journée. C’est un jeu pour moi, et je l’adore. Je suis toujours à la recherche d’une maladie ou d’un indice caché dans une radiographie ou une image d’IRM. Une maladie peut porter des vêtements ou des chapeaux différents dans différentes parties du corps, mais elle est bien là. Mon travail est de trouver « Charlie ».

Dr Rakhra

Q : La réalité virtuelle est maintenant utilisée en radiologie. Comment a-t-elle influencé votre travail?

R : La réalité virtuelle va susciter un changement de paradigme en radiologie. Les images traditionnelles de tomodensitométrie et d’IRM que j’utilisais pour établir un diagnostic ne sont maintenant plus que des données brutes pour notre logiciel de réalité virtuelle. Il nous permet d’intégrer et de convertir des milliers d’images sans relief en 2D en un seul modèle complet en 3D. La plus grande force de la réalité virtuelle, toutefois, est de permettre la visualisation du modèle en 3D dans un espace virtuel à l’aide d’un casque. Je ne suis plus limité à un écran plat. Je mets le casque et, tout d’un coup, je suis propulsé à l’intérieur du corps du patient et je peux voir rapidement les tissus cancéreux d’une façon qui est totalement impossible à l’aide d’un écran plat en 2D.

Dr Rakhra portant le casque de RV

La visualisation du modèle dans un espace virtuel m’aide vraiment à jauger de la profondeur, de la taille et des relations spatiales de l’anatomie complexe. Je comprends beaucoup mieux où se situent les tissus cancéreux par rapport à d’autres structures importantes. Je suis capable de comprendre l’anatomie plus rapidement, avec une plus grande confiance, et mes rapports sont plus définitifs et plus percutants.

Je n’aurais jamais imaginé faire mon travail dans l’espace virtuel de modèles en 3D à l’aide d’un casque de jeu vidéo.

Q : Comment la réalité virtuelle influence-t-elle l’expérience des patients, par exemple celle d’Emeric Leblanc, l’un de nos récents patients?

R : Je me suis senti beaucoup plus proche d’Emeric en sachant qu’il allait voir le modèle que nous avions créé. J’estime que l’engagement est vraiment essentiel de nos jours, en particulier dans le traitement du cancer. Nous voulons comprendre la maladie et le plan chirurgical – tout comme de nombreux patients. Parfois, la meilleure façon d’y parvenir est de leur permettre de visualiser les tissus cancéreux. Nous ne pouvions pas le faire par le passé. Il ne vaut pas la peine d’essayer de montrer des centaines d’images au patient en espérant qu’il comprenne la vraie nature et l’anatomie de la maladie. Avec un seul modèle en 3D, le patient peut maintenant comprendre beaucoup plus vite et mieux. Nous devons communiquer au patient tellement d’informations sur la tumeur en peu de temps, alors si une image vaut mille mots, comme le dit un proverbe, un modèle de réalité en 3D en vaut alors un million.

En savoir plus sur Emeric Leblanc et la chirurgie par réalité virtuelle qui a permis de le libérer du cancer.

Q : Pourquoi avez-vous choisi de travailler – et de rester – à L’Hôpital d’Ottawa?

R : J’ai passé toute ma carrière ici. Je pense que ce qui me retient ici, ce sont les gens avec qui je travaille et la possibilité de collaborer avec des médecins en dehors de la radiologie, par exemple en orthopédie, en rhumatologie, en physiatrie et en neurologie. Il y a un grand nombre de spécialistes du système musculosquelettique qui travaillent à L’Hôpital d’Ottawa, et pouvoir les mobiliser dans des dossiers complexes est très gratifiant. Je ne m’ennuie jamais.

C’est un merveilleux endroit où travailler. Il y a tellement de possibilités dans toutes les spécialités. L’environnement est dynamique et regorge de jeunes esprits brillants.

Q : Qu’est-ce qui vous enthousiasme à propos de l’avenir?

R : Je ne le fais plus de la même manière aujourd’hui ce que je faisais il y a 20 ans. Dans 20 ans, il y aura probablement encore plus de choses passionnantes, plus de nouvelles technologies, davantage d’innovations. La radiologie est en constante évolution et nous avons tendance à suivre le rythme des évolutions technologiques. Une chose que j’ai apprise au fil des ans est de ne jamais me fixer de limite. Il ne faut jamais mettre de limite aux possibilités dans une spécialité. Il faut continuer d’aller de l’avant et tirer parti de toute innovation repérée en dehors de sa principale spécialité.

Q : Où peut-on vous trouver quand vous ne travaillez pas?

R : Ma femme et mes deux enfants me tiennent très occupé. Je fais beaucoup de trajets, comme vous pouvez l’imaginer. Dans le peu de temps libre que j’ai, j’ai commencé à faire des arts martiaux. Je devrais obtenir ma ceinture noire cette année si je ne me blesse pas en cours de route. Ma fille s’y est mise en premier, puis j’ai remarqué qu’il existe des cours pour adultes. Je me suis dit que je pouvais peut-être m’y mettre aussi. Nous allons passer nos ceintures noires ensemble – c’est donc une excellente occasion de créer des liens entre père et fille.

Dr Rakhra pratiquant les arts martiaux
Dr Rakhra avec sa femme et ses deux enfants

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