Cody Church, physicien médical à l’Hôpital d’Ottawa

Jeune garçon, Cody Church posait constamment à ses parents la même question redoutée : « Pourquoi? ». Mais tout a changé au secondaire lorsqu’il a découvert la physique et qu’il a soudainement eu l’impression de pouvoir trouver les réponses à toutes les questions qu’il s’était posées.

Aujourd’hui, en tant que physicien médical à L’Hôpital d’Ottawa, Cody met sa soif de trouver des réponses au service de l’élaboration des meilleurs traitements pour les patients en radiothérapie. Grâce aux dernières technologies permettant de personnaliser les traitements, Cody améliore l’expérience et les résultats des patients au quotidien.

Découvrez pourquoi Cody Church a choisi L’Hôpital d’Ottawa et ce qu’il ferait s’il n’aidait pas les patients.

Q : Pouvez-vous nous en dire un peu plus à votre sujet?

R : J’ai grandi à Dartmouth, en Nouvelle-Écosse, dans un milieu très sportif. J’ai joué au hockey, au baseball et au basketball, même si je n’étais pas assez grand pour bien jouer à ce dernier. Adolescent, j’ai commencé à me passionner pour le golf. C’est pourquoi je regrette de ne pas l’avoir commencé bien plus tôt.

À partir de 15 ans environ, j’ai occupé trois emplois à temps partiel de façon assez constante : j’ai commencé à travailler comme arbitre de baseball, puis comme plongeur. J’ai ensuite travaillé dans une épicerie, puis au centre d’événements de ma municipalité. Au début, je ne faisais que monter et descendre les escaliers avec du maïs soufflé. J’ai ensuite gravi les échelons, ce qui m’a amené à faire la même tâche, mais avec de la bière cette fois-ci. Finalement, je me suis retrouvé derrière le comptoir.

Cody au hockey
Cody, enfant
Cody avec son trophée

Q : Quelle était votre matière préférée à l’école?

R : Au primaire, j’adorais les mathématiques. Puis, au secondaire, j’ai découvert la physique, et c’était comme si on m’avait enlevé des œillères. J’étais un enfant qui posait beaucoup de questions, ce qui, comme tout enfant curieux, rend le rôle de parent difficile. La physique m’a permis d’étudier le « pourquoi » à son degré le plus fondamental. Soudainement, j’obtenais réponse à toutes mes questions.

Q : Que souhaitiez-vous devenir lorsque vous étiez enfant?

R : Comme c’est le cas pour la plupart des enfants les plus enthousiastes sur le plan académique, je pensais peut-être devenir médecin. J’ai effectué tous les choix de cours et les activités bénévoles nécessaires pour suivre un programme à l’Université Dalhousie qui me préparerait à intégrer une faculté de médecine. Toutefois, après avoir participé au programme, je me suis rendu compte que la médecine n’était pas pour moi. Le niveau de mémorisation requis ne m’a pas séduit, et je voulais davantage me pencher sur la résolution de problèmes.

Q : Quel a été votre cheminement vers la physique médicale?

R : J’ai opté pour la physique après la première année de mes études de premier cycle, mais ce n’est pas avant la quatrième année que j’ai découvert la physique médicale. Pour travailler comme physicien médical au Canada, il faut presque toujours avoir un doctorat. C’est pourquoi j’ai fait ma maîtrise et mon doctorat en santé et en physique médicale à l’Université Dalhousie.

Q : Qu’est-ce que la physique médicale au juste?

R : La physique médicale désigne la physique appliquée à l’imagerie et à la thérapie humaines. Il y a quatre types de physiciens médicaux, mais environ 85 % d’entre eux sont en radio-oncologie, comme moi. Nous nous préoccupons de l’utilisation sécuritaire des rayonnements à des fins de thérapie et d’imagerie. Les autres types de physiciens médicaux, plutôt rares, s’intéressent à l’utilisation des rayonnements électromagnétiques dans les imageries par résonance magnétique, travaillent en médecine nucléaire ou se consacrent exclusivement à l’imagerie diagnostique (échographie, mammographie, etc.).

Q : Pourquoi avez-vous choisi de travailler à L’Hôpital d’Ottawa?

R : La physique médicale est un domaine tellement compétitif qu’il faut faire une résidence de deux ans pour y travailler. J’ai postulé à plusieurs endroits, mais j’ai décidé de venir ici parce que je cherchais des personnes avec qui je souhaitais travailler. L’accueil que j’ai reçu lors de l’entrevue que j’ai passée à Ottawa était si chaleureux que je me suis senti comme chez moi dans la côte Est.

Cody et son équipe de baseball
Cody et son groupe

Q : Qu’est-ce qui vous a surpris dans votre travail en physique médicale?

R : Ce qui m’a vraiment étonné du domaine, c’est l’importance des relations interpersonnelles multidisciplinaires pour traduire concrètement les connaissances en applications cliniques. On passe le plus clair de nos études à apprendre la physique fondamentale, les bases du métier de physicien, mais une fois qu’on exerce, la façon de faire les choses est plutôt statique. Il peut y avoir une grande inertie. Je n’aurais pas pu obtenir le tout dernier appareil que j’utilise aujourd’hui si je n’avais pas bâti de bonnes relations en amont et en aval de mon flux de travail en radiothérapie, qui m’ont permis d’accélérer son acquisition.

Q : Pouvez-vous nous en dire plus sur ce nouvel appareil, le dispositif de contrôle actif de la respiration?

R : Nous traitons les patients avec une machine qui tourne autour d’eux, produisant de très petites quantités de rayonnement ciblé. Nous nous efforçons de trouver une trajectoire claire pour administrer le traitement, car la respiration peut faire bouger les organes des patients pendant le traitement.

Le dispositif de contrôle actif de la respiration (ABC) mesure la quantité d’air que les patients respirent, puis est utilisé pour les aider à retenir leur souffle afin que nous puissions les traiter avec précision. Il nous permet d’être plus exacts et précis lorsque nous déterminons les doses de rayonnement, ce qui peut réduire les effets secondaires et les risques à long terme.

Récemment, nous avons traité un jeune patient atteint d’un cancer à l’aide du dispositif ABC pour la première fois au Canada. Nous devons dépister les patients très attentivement afin de déterminer si ce traitement leur convient. Un patient de 17 ans qui avait une excellente compréhension de ses capacités a fait appel à nous, et nous avons été en mesure de le traiter à l’aide du dispositif ABC.

Q : Comment L’Hôpital d’Ottawa repousse-t-il les limites de la radiothérapie?

R : Un terme important en radiothérapie est la radiothérapie adaptative, qui consiste à changer le plan de traitement en fonction des changements constatés chez le patient. L’Hôpital d’Ottawa a récemment fait l’acquisition d’un appareil d’IRM-Linac de pointe, un appareil hybride qui utilise l’imagerie par résonance magnétique (IRM) et la radiothérapie, ce qui nous permet de voir les tumeurs pendant le traitement et d’ajuster la thérapie en temps réel.

Nous sommes l’un des premiers centres au Canada à posséder un appareil d’IRM-Linac. Nous n’avons traité que quelques personnes avec ce dispositif, mais la possibilité d’effectuer des modifications personnalisées à la volée le jour même de la consultation afin d’offrir le traitement le plus optimisé possible représente l’avenir.

Q : Comment l’accès aux nouvelles technologies aide-t-il vos patients?

« L’accès aux nouvelles technologies offre de nouvelles possibilités. Chaque personne qui se présente pour un traitement est unique et mérite une thérapie personnalisée. »

— Cody Church

R : L’accès aux nouvelles technologies offre de nouvelles possibilités. Chaque personne qui se présente pour un traitement est unique et mérite une thérapie personnalisée. Le fait de disposer d’une multitude d’options nous permet de combiner différentes technologies afin d’offrir le traitement le plus adapté qui soit.

En tant que physicien médical, j’ai un parti pris. Bien que j’aime disposer de nombreux outils, ce qui importe véritablement est d’offrir à chacun les meilleures chances grâce aux meilleurs soins.

Q : Qu’auriez-vous aimé faire si vous n’étiez pas devenu physicien médical?

R : Étant perfectionniste et soucieux du détail, je serais probablement devenu cuisinier ou barista. En ce moment, j’ai une relation amour-haine avec la cuisine en raison du temps que cela demande, mais j’adore tous les aspects de la gastronomie.

Q : Où pouvons-nous vous trouver lorsque vous n’êtes pas au travail?

R : Vous pouvez me trouver en train de préparer du café; j’ai ma méthode bien rodée et tous les bons outils, comme un presse-café calibré, mais la préparation ne prend que de 5 à 10 minutes. Le reste du temps, vous pouvez peut-être me trouver en compagnie de mon husky. Je l’ai eue à l’âge de 20 ans, au point culminant de mes études de premier cycle. Nous passons beaucoup de temps à l’extérieur, bien que ce soit moins le cas maintenant qu’elle a 11 ans. Je joue encore au hockey et au golf, ainsi qu’au volleyball de plage avec quelques amis. On se fait démolir, mais c’est quand même agréable. Et je lis beaucoup de romans fantastiques!