
Tout savoir sur l’endométriose
Une maladie de… Bohème? Ce n’est ni de la fantaisie ni de la fiction. En réalité, c’est
Carl von Rokitansky, médecin, pathologiste, philosophe et homme politique originaire de la Bohème, qui a officiellement donné le nom d’endométriose à cette maladie en 1860 après avoir observé sous microscope des tissus utérins anormaux.
Né dans l’actuelle République tchèque, Carl von Rokitansky n’est sans doute pas le premier à découvrir l’endométriose en tant que maladie. À vrai dire, des symptômes correspondant à ceux de l’endométriose ont été recensés dans des écrits égyptiens datant d’aussi loin que le
16e siècle avant J.-C. et même dans le Corpus hippocratique, un recueil de livres de médecine écrits en grec ancien et que la tradition attribue au médecin grec Hippocrate.
Il a fallu certes des milliers d’années après ces premiers écrits avant que l’on ne commence à comprendre véritablement ce qu’était l’endométriose.
Qu’est-ce que l’endométriose?
Comme l’a d’abord constaté Carl von Rokitansky, l’endométriose apparaît lorsque du tissu endométrial se développe à l’extérieur de l’utérus. Le tissu endométrial est la muqueuse qui tapisse l’intérieur de l’utérus et qui s’épaissit et se renouvelle à chaque cycle menstruel. En présence d’endométriose, ces groupes de cellules à l’extérieur de l’utérus forment des plaques appelées « implants » qui peuvent causer des douleurs et d’autres symptômes dans cette région.
L’endométriose est une maladie chronique et complexe. Dans certains cas, elle ne touche qu’un petit nombre d’endroits, comme les ovaires ou la paroi extérieure de l’utérus, tandis que dans d’autres cas, elle peut être observée dans d’autres parties plus profondes du corps, comme les intestins, la vessie ou d’autres organes, y provoquant alors des douleurs et des complications.
Quels sont les symptômes de l’endométriose?
Les symptômes de l’endométriose sont nombreux et peuvent varier en fréquence et en gravité. En voici quelques exemples :
- Douleurs pelviennes
- Saignements menstruels anormaux et (ou) abondants
- Fortes crampes menstruelles (dysménorrhée)
- Douleurs dans le bas du dos
- Relations sexuelles douloureuses
- Douleurs au rectum ou lors de l’évacuation des selles
- Infertilité
Quelles sont les causes de l’endométriose?
La cause exacte de l’endométriose n’est pas connue. Les menstruations rétrogrades, à savoir le sang menstruel qui remonte vers les trompes de Fallope et atteint la cavité abdominale, est l’une des principales théories expliquant l’endométriose. Environ 90 % des personnes ayant des menstruations ont des menstruations rétrogrades dans une certaine mesure, mais dans la grande majorité des cas, le corps fragmente le tissu qui se retrouve dans la cavité abdominale. Les menstruations rétrogrades n’expliquent pas à elles seules la maladie, et il est fort probable qu’entrent en jeu un système génétique et immunitaire complexe et des facteurs environnementaux qui doivent encore être étudiés.
Parmi les facteurs de risque de l’endométriose, mentionnons l’apparition précoce des premières menstruations, un cycle menstruel court ou encore abondant. L’existence d’une prédisposition génétique n’est pas écartée.
Comment traite-t-on l’endométriose?
Les deux principales options de prise en charge de l’endométriose sont la chirurgie (pour enlever les excroissances ou le tissu cicatriciel), ou la prise d’hormones (pour arrêter l’ovulation et les menstruations), et parfois les deux en même temps.
Dans le cas de la chirurgie, une intervention mini-invasive est d’habitude utilisée; le chirurgien fait de petites incisions dans l’abdomen et se sert d’une minuscule caméra laparoscopique pour voir ce qu’il fait.
Les traitements hormonaux donnent de bons résultats dans 60-80 % des cas et la progestérone figure parmi les médicaments qui sont le plus fréquemment administrés. D’autres options comprennent des médicaments comme la pilule anticonceptionnelle ou qui réduisent ou bloquent la production d’œstrogènes.
Les professionnels de la santé pourraient aussi inclure des options médicamenteuses comme des anti-inflammatoires, parmi lesquels de l’ibuprofène (Advil) ou du naproxène (Aleve), en cas de douleurs menstruelles liées à une endométriose.

Quel est l’avenir des soins et de la recherche sur l’endométriose?
Au Canada, les chefs de file dans le domaine de la santé augmentent leurs investissements dans les soins et la recherche sur l’endométriose pour en apprendre plus sur ses causes, ses effets et ses traitements. Et des experts comme le Dr Sony Singh à L’Hôpital d’Ottawa propulsent la recherche et les soins à un niveau supérieur en mettant au point des interventions chirurgicales novatrices et mini-invasives dans le but de réduire la douleur, d’étudier de nouveaux moyens d’utiliser l’imagerie dans la prestation des soins, d’explorer différentes thérapies médicales, et de coordonner et de collaborer avec d’autres disciplines pour trouver des solutions aux différents problèmes causés par l’endométriose, sur le plan physique et émotionnel, et bien au-delà.
Quand vous soutenez L’Hôpital d’Ottawa, vous apportez en fait votre appui à une nouvelle génération d’explorateurs scientifiques comme le Dr Singh, qui, à l’instar des médecins de l’Égypte ancienne et de Carl von Rokitansky au 19e siècle, vont changer ce que nous savons sur l’endométriose et la manière dont nous traitons cette maladie.