L’Hôpital d’Ottawa a eu la chance d’accueillir de nouveau à Ottawa en 2005 le Dr John Sinclair, neurochirurgien de renom, après qu’il ait terminé deux surspécialisations à l’Université de Stanford, en Californie. Directeur de l’Oncologie neurochirurgicale et de la Chirurgie cérébrovasculaire, c’est notre spécialiste pour les patients atteints d’une tumeur au cerveau, y compris du glioblastome multiforme.
Le Dr Sinclair est un innovateur toujours à la recherche des plus récentes options de traitement pour les patients. Son dynamisme nous a d’ailleurs aidés à nous doter du système CyberKnife, de techniques avancées de craniotomie éveillée et, plus récemment, de la capacité nécessaire en chirurgie guidée par fluorescence. Grâce à ces outils, le Dr Sinclair et ses collègues obtiennent des taux de survie plus élevés auprès des patients atteints d’une tumeur cérébrale.
Q : Pourquoi avez-vous choisi de travailler à L’Hôpital d’Ottawa?
R :J’ai grandi à Ottawa. Le sentiment d’appartenance à la collectivité est fort ici. Je voulais faire partie de cette collectivité. Je me suis dit que je pouvais améliorer la vie des gens en aidant à perfectionner les soins aux patients, ici et ailleurs, afin qu’ils figurent parmi les plus exceptionnels. J’ai traité un certain nombre de patients que j’ai connu pendant mon enfance à Ottawa. C’est un lien qui insuffle confiance et espoir chez les patients. C’est ce lien qui m’a ramené à Ottawa.
Q : En tant que directeur de l’Oncologie neurochirurgicale, qu’est-ce qui distingue L’Hôpital d’Ottawa des autres hôpitaux selon vous?
R : Ce qui nous distingue est l’intégration de la chirurgie éveillée et de la cartographie avancée pour la résection de la plupart des tumeurs cérébrales, ainsi que le plus récent ajout de la chirurgie guidée par fluorescence. Ces innovations nous permettent de travailler aux côtés de nos collègues de l’Hôpital spécialisés en traitement contre le cancer et en recherche sur le cancer, et ce, au sein des spécialités complémentaires que sont la neuro-oncologie, la neuroradiologie, la neuropathologie, la neurophysiologie et l’oncologie neurologique. Ces deux percées, plus particulièrement, ont permis d’élargir la portée de l’approche centrée sur le patient en collaborant étroitement à tous les aspects des soins et des traitements.
Q : Vous avez joué un rôle déterminant dans l’acquisition du microscope guidé par fluorescence par l’Hôpital avec le soutien de la collectivité. Ce microscope illumine des cellules tumorales malignes pendant la chirurgie pour vous permettre d’en retirer encore plus. Qu’est-ce que ce microscope représente pour les patients atteints du cancer du cerveau?
R : Sans ce microscope, nous ne pourrions pas faire une chirurgie guidée par fluorescence. Ce type de chirurgie permet de réaliser la plus grande résection sécuritaire possible de tumeurs malignes, ce qui repousse une récurrence et augmente les taux de survie d’après les résultats des recherches. Le microscope offre certainement aux patients une meilleure chance de combattre le cancer du cerveau.
Q : L’Hôpital possède aussi un autre appareil grâce au soutien de généreux donateurs, à savoir le système CyberKnife. De quelles façons cette technologie nous a-t-elle permis d’aider des patients de L’Hôpital d’Ottawa ces dix dernières années?
R : Au cours de la dernière décennie, nous avons pu traiter des milliers de patients à l’aide du système CyberKnife. Il cible de façon très précise la dose de rayonnement, ce qui cause moins d’effets secondaires et diminue les risques pour les patients. Ce traitement de précision permet habituellement de réduire la durée du traitement, ce qui réduit aussi le nombre de visites à l’hôpital.
Q : Vous avez réussi à retirer un oligodendrogliome de grade 2 chez Stefanie Scrivens pendant une chirurgie éveillée et elle n’a pas eu besoin d’une chimiothérapie ou d’une radiothérapie. Qu’est-ce qui a permis de concrétiser ce résultat incroyable?
R : Utiliser des techniques de pointe en cartographie de la région sous-corticale pendant la chirurgie de Stefanie nous a permis de réaliser une résection maximale de sa tumeur et de retirer une bande de tissus « normaux » autour de la tumeur. Nous avons retiré cette bande dans l’espoir de retirer toute cellule tumorale microscopique qui se serait étendue au-delà de la tumeur, ce qui a permis de repousser indéfiniment une radiothérapie et une chimiothérapie.
Q : L’Hôpital d’Ottawa a intégré les techniques de cartographie cérébrale les plus perfectionnées au Canada pour contribuer au succès de la chirurgie éveillée au niveau du cerveau. Quelle est l’utilité de ces techniques pour les neurochirurgiens?
R : Les approches classiques de la craniotomie éveillée gèrent les fonctions de base du cerveau, à savoir la parole et le mouvement. C’est suffisant dans bien des cas. Les techniques de pointe en cartographie corticale et sous-corticale permettent de tester des fonctions cérébrales avancées qui peuvent avoir une incidence sur des fonctions cérébrales plus avancées, par exemple la cognition, la personnalité et la perception visuelle. Cartographier ces fonctions nous permet de préserver ces fonctions cérébrales, ce qui améliore les résultats et la qualité de vie des patients. Lorsqu’on gère seulement les fonctions de base, il est souvent nécessaire de laisser une portion de la tumeur en place au lieu de poursuivre la chirurgie dans ces zones éloquentes du cerveau.
Q : L’Hôpital d’Ottawa s’emploie actuellement à planifier la création d’un nouveau centre de santé et de recherche à la fine pointe de la technologie pour remplacer le Campus Civic vieillissant. Qu’est-ce que ce nouveau campus hospitalier , qui figurera parmi les établissements les plus perfectionnés sur le plan technologique au Canada, représente pour vos patients?
R : Le nouveau campus nous fournit l’occasion de prendre appui sur de solides assises afin de construire un centre où il sera possible d’offrir des soins multidisciplinaires réunissant toutes les facettes des soins de santé. Ce centre attirera des médecins et des équipes de soins de calibre mondial. Il contribuera à faire progresser les traitements et la recherche au sein de notre collectivité. Ce faisant, nous serons en mesure d’offrir un centre d’excellence. C’est l’occasion parfaite pour relever la barre au plus haut niveau en matière de soins aux patients.
Q : Quel message aimeriez-vous communiquer aux patients atteints d’une tumeur au cerveau?
R : Les statistiques citées portent bien souvent sur des technologies et des protocoles de traitements qui ne figurent pas parmi les plus récents. Il y a aussi régulièrement des percées en matière de traitements qui évoluent constamment. Les patients doivent garder espoir. Notre collectivité doit nourrir cet espoir en accordant un appui continu à L’Hôpital d’Ottawa pour concrétiser l’avenir des soins de santé dans les années à venir.