Dr. Christine Dickson, psychiatrist in the DBT Program at the Ottawa Hospital

Pour les patients du groupe de thérapie comportementale dialectique (ou programme allégé de thérapie comportementale dialectique) à L’Hôpital d’Ottawa, la Dre Christine Dickson renvoie une image aimable et familière. Depuis 2013, elle coanime le programme avec la travailleuse sociale Vicki Larsen, jusqu’au départ à la retraite de cette dernière en 2021.

La Dre Dickson et son équipe utilisent une thérapie empreinte de compassion et fondée sur des données probantes pour aider les patients à s’épanouir pleinement en leur enseignant à trouver un équilibre entre l’acceptation des émotions, les pensées et les pulsions intenses et pénibles et les changements de comportement. Unique en son genre, le programme était pendant longtemps le seul groupe de thérapie comportementale dialectique offert en anglais dans la ville et couvert par le Régime d’assurance-santé de l’Ontario (OHIP).

Q : À qui s’adresse le programme allégé de thérapie comportementale dialectique de L’Hôpital d’Ottawa, et qu’est-ce qui fait sa particularité ?

R : Le programme s’adresse aux personnes atteintes du trouble de la personnalité limite qui répondent, en tout ou en partie, aux critères d’admissibilité. Ces personnes sont hypersensibles aux signaux affectifs et y réagissent avec des sentiments intenses et durables. Elles ont un sentiment de vide intérieur et une perception trouble de leur identité. Elles ont peur d’autrui et peuvent avoir des relations chaotiques. Elles pensent, et s’adonnent souvent, à l’automutilation et à d’autres comportements impulsifs potentiellement destructeurs. Selon la thérapie comportementale dialectique, ces comportements sont un mécanisme pour gérer des expériences pénibles. Mais ils sont nuisibles, voire mortels. La thérapie comportementale dialectique permet de valider la douleur et le désir de soulagement, et offre l’occasion au patient d’apprendre de nouveaux comportements efficaces.

La thérapie comportementale dialectique soutient également les cliniciens qui traitent le trouble de la personnalité limite au moyen du groupe de thérapie, qui vient compléter le traitement que les patients reçoivent déjà des cliniciens en milieu communautaire. Cela signifie que nous soutenons autant les patients que leurs cliniciens.

Q: Qu’est-ce qui distingue la thérapie comportementale dialectique des autres thérapies, et comment aide-t-elle les patients comme Anita qui éprouvent des difficultés?

R : Cette thérapie combine la validation aux stratégies de changement. On décrit la thérapie comportementale dialectique comme une thérapie cognitivo-comportementale plus de la validation plus de la pleine conscience. La thérapie comportementale dialectique envoie le message dialectique (ou d’apparence contradictoire) selon lequel tout ce que vous pensez, ressentez ou faites est tout à fait cohérent, et voici les outils pour vous aider à changer, à atténuer votre souffrance de façon plus fonctionnelle, et à vous rapprocher de vos objectifs à long terme. Cela diminue énormément le sentiment de honte et d’autostigmatisation. En gros, nous voulons faire passer un message d’espoir — le trouble de la personnalité limite se traite très bien. Le trouble n’est pas statique et peut même passer en rémission par lui-même et encore plus rapidement avec un traitement.

Q : En quoi le trouble de la personnalité limite est-il si difficile à gérer ?

R : J’ai adoré travailler avec les personnes atteintes du trouble de la personnalité limite depuis l’époque de mes stages en psychiatrie à la Faculté de médecine. Ces personnes sont souvent créatives et passionnées par la vie, la société et l’environnement. Souvent, elles sont aussi empathiques et altruistes, et elles font vraiment de leur mieux et ont la volonté de guérir.

Cela dit, les personnes atteintes du trouble de la personnalité limite souffrent intensément. Certaines croient qu’elles ne pourront jamais en guérir. D’autres ont appris à se dévaloriser et à s’autostigmatiser. Certains cliniciens croient aussi que le trouble ne peut pas se traiter et ont de la difficulté à valider des comportements incohérents à leurs yeux. Il est très important que les cliniciens qui traitent le trouble de la personnalité limite bénéficient du soutien d’autres cliniciens traitants. Ainsi, le temps, la formation et les dépenses qu’il faut investir à ce travail peuvent poser un défi. Mais de toute évidence, ces ressources sont indispensables.