Les patients n’ont pas besoin de se faire visser un halo métallique au crâne lorsqu’ils reçoivent de la radiothérapie avec le système CyberKnife. C’est l’un des facteurs qui ont incité du neurochirurgien John  Sinclair à amener le robot de radiochirurgie à L’Hôpital d’Ottawa.

Pour toute autre radiochirurgie, un patient atteint d’une tumeur cérébrale devait se faire immobiliser la tête pendant le traitement. Un cadre métallique ou un « halo » était vissé sur son crâne, puis fixé à la table sur laquelle le patient était allongé pour le traitement. Cependant, un patient n’a pas besoin d’être immobilisé de façon rigide lors d’une radiochirurgie au CyberKnife. Le robot utilise des rayons X et un logiciel de précision complexe pour suivre avec précision la tumeur et administrer une forte dose de rayonnement vers l’emplacement précis de la tumeur cérébrale pendant que le patient est étendu sur la table, recouvert d’un masque en plastique fait sur mesure.

« Le CyberKnife a un avantage par rapport aux radiothérapies classiques, car il est beaucoup plus précis; sa précision est de moins d’un millimètre », déclare le D John  Sinclair, directeur de la Chirurgie vasculaire cérébrale à L’Hôpital d’Ottawa. « On peut diriger des doses très élevées de radiation sur la lésion, presque sans débordement vers les tissus sains. Par conséquent, les résultats à ce genre de traitement sont grandement supérieurs à la radiothérapie traditionnelle. »

Le D Sinclair a été initié au CyberKnife lorsqu’il a fait un stage postdoctoral au Stanford Medical Center en Californie. Le CyberKnife a été inventé à Stanford, de sorte que le neurochirurgien a été l’un des premiers à voir les avantages de ce traitement de radiochirurgie sans cadre.

Le Dr John Sinclair prend appui sur la table d’opération.
Le Dr  John  Sinclair a joué un rôle déterminant dans l’arrivée du CyberKnife à L’Hôpital d’Ottawa.

Lorsque le D Sinclair a été recruté pour l’Hôpital d’Ottawa en 2005, il espérait apporter cette nouvelle technologie aux patients d’ici. À l’époque, c’était une technologie qui n’avait pas été approuvée par Santé  Canada.

Le D Sinclair et son équipe ont donc plaidé en faveur de la radiochirurgie robotisée et ont présenté des données scientifiques qui en confirment le succès.

L’Hôpital d’Ottawa a finalement été l’un des deux  centres de recherche en santé de l’Ontario autorisés à tester le CyberKnife. Il n’y avait toute fois pas de financement gouvernemental disponible pour l’achat de cette machine. L’hôpital a fait appel à la collectivité, qui s’est mobilisée et a généreusement donnée la totalité des 4 millions de dollars nécessaires pour l’acheter. Les patients ont commencé à être traités au CyberKnife en septembre  2010.

« Puisqu’il administre une dose élevée, il est considéré comme similaire à la chirurgie sans scalpel. Il n’y a donc aucune perte de sang, aucune douleur, aucun séjour aux soins intensifs, ni aucun temps de récupération », dit le D Vimoj  Nair, l’un des radio-oncologues formés pour prescrire des traitements au CyberKnife. « La radiochirurgie au CyberKnife offre donc une option où les gens peuvent être traités avec des techniques ambulatoires », déclare le DNair.

Dans le cas des radiothérapies classiques, les doses quotidiennes étaient plus faibles et les patients devaient se rendre à la clinique pour un plus grand nombre de radiothérapies en général. Les traitements par radiation classiques peuvent durer de cinq à six semaines. Avec le CyberKnife, le rayonnement se concentre précisément sur la tumeur, ce qui permet l’administration de doses plus importantes et, par conséquent, le traitement total peut être administré en un à six jours. Le CyberKnife de l’hôpital est reconnu pour améliorer le traitement de diverses tumeurs. De plus, comme il ne s’agit que de l’un des trois systèmes CyberKnife au Canada, le D Nair a déclaré que des patients venant de la Colombie-Britannique aux Maritimes sont parfois aiguillés vers L’Hôpital d’Ottawa pour y être soignés.

« Au début, nous traitions une tumeur à la fois. Maintenant, nous traitons cinq ou six tumeurs individuelles à la fois et épargnons le reste du cerveau. Nous n’administrons des rayonnements qu’aux tumeurs métastatiques », dit le D Sinclair. « Une certaine proportion de patients ont des troubles cognitifs quelques mois après une radiothérapie du cerveau entier. Cependant, avec la radiochirurgie, parce que nous ne donnons une dose de radiation, plus élevée, qu’aux tumeurs réelles, les patients ont de meilleurs résultats et leur qualité de vie est donc meilleure. »

Julie  Gratton, radiothérapeute, dit que cela signifie une augmentation du nombre de patients atteints de plusieurs tumeurs qui sont traités au cours de la même séance. « Traiter plusieurs tumeurs à la fois aide à réduire au minimum les visites du patient à la clinique tout en ciblant les tumeurs individuelles plutôt que de traiter l’organe entier permet d’épargner les tissus sains et de réduire les effets secondaires », explique Julie, qui travaille avec le système CyberKnife depuis son installation à L’Hôpital d’Ottawa.

Robot CyberKnife
Le CyberKnife de L’Hôpital d’Ottawa n’est qu’un des trois systèmes CyberKnife au Canada.
Julie Gratton pose devant le système CyberKnife.
Julie Gratton, radiothérapeute, offre des traitements au CyberKnife depuis  2010.

Jusqu’en  2017, 1 825  patients ont été traités grâce au système CyberKnife. En  2018, 359  patients ont déjà reçu 1 824  traitements au CyberKnife. Julie dit que puisque plus de tumeurs sont traitées en même temps chez chaque patient, le nombre de traitements administrés chaque année a augmenté comme prévu.

Bien que 90 % des traitements au CyberKnife visent des tumeurs au cerveau bénignes et malignes, le CyberKnife est aussi utilisé pour traiter des tumeurs à l’extérieur de la tête. Ne nécessitant pas de cadre pour immobiliser rigidement la zone irradiée, le système de guidage d’image du CyberKnife est utilisé pour traiter les organes constamment en mouvement, comme les poumons, les reins, le foie, la prostate et les ganglions lymphatiques. Le système CyberKnife peut aligner avec précision le faisceau de rayonnement sur la tumeur même lorsqu’elle se déplace. Les recherches menées à L’Hôpital d’Ottawa ont permis d’améliorer la méthode de suivi des tumeurs dans les organes et les tissus mous.

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Fièrement affilié à l’Université d’Ottawa, L’Hôpital d’Ottawa est un centre de recherche et de santé universitaire de premier plan.

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