VAINCRE LE CANCER UN PAS À LA FOIS
Denise Picard-Stencer boucle la boucle
Mise à jour : Denise est malheureusement décédée le 5 décembre 2023 après un nouveau diagnostic de cancer l’été dernier. Nous sommes profondément reconnaissants envers Denise pour avoir partagé son histoire avec nous et pour son leadership dans le secteur de la santé, y compris ses années de travail à L’Hôpital d’Ottawa.
Après 27 ans de services à L’Hôpital d’Ottawa, Denise Picard-Stencer a reçu un choc lorsqu’elle a dû revenir à l’Hôpital en 2019 – cette fois-ci en tant que patiente.
Denise est devenue infirmière à l’Unité de soins intensifs en 1990 au Campus Général. Elle est passée au poste de gestionnaire adjointe de la même unité 13 ans plus tard. Elle se souvient très bien de ce moment parce qu’il a coïncidé avec l’épidémie de SRAS. C’est à cette époque qu’elle a découvert son intérêt pour la gestion. Elle a travaillé dans divers services, dont l’Urgence, avant de cheminer vers le domaine des ressources humaines. En 2015, Denise a saisi une occasion professionnelle à l’Hôpital de Hawkesbury et du district : elle est devenue vice-présidente des Soins aux patients et chef des Soins infirmiers.
Toujours en santé, active et passionnée de vélo et de golf, Denise a vécu un revers en décembre 2018 lorsqu’elle est devenue très malade. « J’ai fait tous les tests possibles pour essayer de trouver ce qui clochait. Les investigations sont restées vaines pendant longtemps et mon état se détériorait, explique Denise. Je me souviens du jour, en juillet 2019, où j’ai reçu le diagnostic de myélome multiple. J’ai presque ressenti un soulagement de savoir enfin ce qui n’allait pas parce que nous allions maintenant pouvoir le traiter. »
Ce diagnostic a ramené Denise à L’Hôpital d’Ottawa, mais à un rôle tout à fait différent : celui de patiente. « J’ai reçu des traitements de chimiothérapie pendant 20 semaines, puis j’ai eu une greffe de cellules souches en février 2020. »
« Le prélèvement de mes cellules souches a été un processus épuisant qui a duré deux jours. J’étais branchée à des appareils et je devais rester immobile. Le résultat a toutefois été impressionnant », se rappelle Denise. Le jour de sa greffe est maintenant appelé par sa famille et ses amis le jour de sa renaissance. « J’ai mis un chandail avec des brillants le jour de la greffe parce que je célébrais. »
Après la greffe de cellules souches, Denise est rentrée chez elle. Elle est revenue ensuite chaque jour à l’hôpital pour donner des échantillons de sang et aller à des rendez-vous de suivi. C’est à ce moment que la pandémie de COVID-19 a commencé dans notre collectivité, ce qui était préoccupant parce que son système immunitaire était toujours fragile.
Dix jours après son retour chez elle, Denise a eu de la fièvre et a dû être hospitalisée pendant 10 jours. La fièvre a fini par disparaître, et son cheminement vers le rétablissement s’est simplifié un peu. La greffe a ensuite été jugée réussie. Lentement, elle a commencé à reprendre du poids. « Je pesais seulement 88 livres quand je suis sortie de l’hôpital après la greffe. J’avais perdu 30 livres. Ça m’a pris du temps à reprendre des forces, mais je vais bien depuis. Aujourd’hui, je fais du vélo et je joue au golf de nouveau », ajoute Denise.
Passer de l’autre côté du milieu hospitalier l’a incitée à réfléchir sur ses années de travail en soins infirmiers. « Tout au long de ma carrière, quand j’interagissais avec des patients en tant qu’infirmière ou quand j’agissais à un rôle de gestion, j’ai toujours mis le patient au cœur des efforts. C’était d’ailleurs la priorité de l’Hôpital : traiter les patients comme nos proches. Quand je suis devenue patiente, je ne savais pas à quoi je pouvais m’attendre. »
Denise se demandait si tous les efforts déployés pour centrer les soins sur les patients s’étaient maintenus après son départ. « La vérité est que j’ai été impressionnée. Des techniciens en radiologie, aux médecins, aux infirmières et aux préposés à l’entretien ménager, cette approche était de mise, poursuit Denise. Je me suis sentie comme une personne et non comme une patiente et, pourtant, ils ne savaient pas que j’avais travaillé à l’Hôpital pendant tant d’années. J’ai su que j’étais entre de bonnes mains. »
Constat de première main des retombées de la recherche
Son équipe de soins comprenait la Dre Arleigh McCurdy, qui est hématologue. Elle l’a rencontrée au début de son rétablissement. « J’étais tellement contente de reprendre ma vie. J’ai dit à la Dre McCurdy que c’était grâce à un miracle que je m’étais rendue si loin. Elle m’a dit : “ Non, c’est grâce à la recherche! “. Elle a entièrement raison! »
« Je me suis rappelé que j’ai participé à une activité de financement des années auparavant afin de soutenir la recherche sur le cancer à L’Hôpital d’Ottawa. C’est là que j’ai fait le lien avec la recherche. Je ne savais pas à cette époque que la recherche allait me sauver la vie un jour. »
— Denise Picard-Stencer
Denise admet qu’elle n’a pas pensé aux retombées de la recherche au début parce qu’elle était tellement concentrée sur la récupération de ses forces. C’est plutôt quand elle a réfléchi à ses soins et regardé de vieilles photos qu’elle a fait le lien. « Je me suis rappelé que j’ai participé à une activité de financement des années auparavant afin de soutenir la recherche sur le cancer à L’Hôpital d’Ottawa. C’est là que j’ai fait le lien avec la recherche. Je ne savais pas à cette époque que la recherche allait me sauver la vie un jour. »
En fait, le cancer de Denise a permis à l’équipe spécialisée en oncologie de tirer certains apprentissages. La Dre McCurdy lui a expliqué à quel point son cas était complexe. L’équipe en discutait chaque semaine pendant les visites médicales. « L’équipe épluchait les dernières recherches pour trouver des façons de mieux diagnostiquer mon problème. Mon cas n’était pas simple. C’est un autre lien avec la recherche. »
« C’est grâce aux essais cliniques que je suis vivante aujourd’hui. »
— Denise Picard-Stencer
Denise est consciente des efforts constants déployés pour découvrir les pratiques exemplaires et participer à des projets de recherche afin d’améliorer la qualité des soins aux patients. « Je sais que si le cancer récidive et que la seule option est un essai clinique, je vais y participer. C’est grâce aux essais cliniques que je suis vivante aujourd’hui. C’est parce que d’autres patients y ont participé et que des chercheurs et des spécialistes ont consacré d’innombrables heures à faire progresser la recherche. C’est une perspective que les gens n’ont pas toujours, mais j’en suis consciente. J’en ai été directement témoin. »
Aujourd’hui, Denise vit une retraite heureuse à Sherbrooke, où elle s’est créé un nouveau chez-soi. Elle demeure active et saisit chaque occasion de passer du temps avec ses deux petits-enfants.
Fièrement affilié à l’Université d’Ottawa, L’Hôpital d’Ottawa est un centre de recherche et de santé universitaire de premier plan.