When Petra Smith heard the news that she was pregnant, she thought the experience would be the greatest joy of her life. But instead, her mental health took a drastic turn for the worse. She battled peripartum depression and thoughts of suicide. When the thought of taking another step became too hard to bear, she sought out treatment and care from our experts who were ready to help her through her darkest time.

Un diagnostic de trouble bipolaire

Petra connaît bien les réalités de la vie avec la maladie mentale, puisqu’à 21 ans, elle a reçu un diagnostic de trouble bipolaire. Près d’une décennie plus tard, elle se souvient encore de la première fois où elle a senti que quelque chose clochait.

Elle avait un comportement erratique et a connu une variation extrême de l’humeur souvent caractéristique du trouble bipolaire. Après avoir été pleine d’énergie et dans un état d’euphorie extrême pendant plusieurs semaines, elle est tombée dans une phase dépressive dont elle a eu de la difficulté à ressortir. La famille de Petra l’a incitée à en parler à son médecin et peu de temps après, elle a reçu un diagnostic officiel.

« J’ai de la chance d’avoir une famille qui me soutient énormément et qui m’encourage à aller chercher l’aide dont j’ai besoin pour gérer mon trouble, affirme Petra. Pour les personnes qui sont atteintes d’une maladie mentale, un réseau de soutien solide est essentiel. »

Le soutien qu’elle reçoit de sa famille et l’aide qu’elle a reçue plus tard à notre hôpital ont joué un rôle crucial dans le cheminement de Petra.

Petra with her family.
Petra avec sa famille et son fils, William.

Combattre la dépression pendant la grossesse

Quand Petra a appris qu’elle était enceinte, elle était enchantée. Mais ces premiers moments de bonheur se sont vite assombris. Après deux mois de grossesse seulement, la santé mentale de Petra a commencé à se détériorer. Ne sachant pas trop quelles seraient les répercussions sur son enfant à naître, elle cachait ses sentiments à quiconque ne faisait pas partie de sa famille. Dissimulant ses angoisses derrière un large sourire, elle souffrait en silence. « Je m’imaginais que personne ne pourrait m’aider à me sentir mieux, confie Petra. J’avais peur d’être considérée comme une mère inapte et qu’on m’enlève mon bébé. »

Une nouvelle vie

À mesure que la grossesse de Petra avançait, sa santé mentale a continué à se dégrader sans qu’elle obtienne de soutien – jusqu’à la naissance de son fils, William, en 2018.

« J’ai été très impressionnée par les soins que j’ai reçus à L’Hôpital d’Ottawa. Quand j’ai donné naissance à mon fils, j’avais pleinement confiance en mon équipe de soins. Ils ont pris le temps de me tenir informée et m’ont rassurée tout au long de ma césarienne. J’étais vraiment en bonnes mains. »

Après la chirurgie, les infirmières de Petra vérifiaient fréquemment si elle se rétablissait bien. Elles ont donné à la nouvelle maman des conseils pour allaiter William et changer ses couches. Et parce qu’elle a tissé des liens particuliers avec son équipe de soins, pour la première fois, Petra s’est sentie à l’aise de parler de sa dépression. Après s’être confiée à l’une de nos infirmières, elle a été dirigée vers la Dre Jasmine Gandhi, directrice médicale du Programme de santé mentale périnatale.

Petra tenant son fils.

La Dre Gandhi, déterminée à l’aider, a planifié une consultation peu de temps après. Mais avant la date du rendez-vous, la dépression de Petra s’est beaucoup aggravée. Submergée par des sentiments de désespoir et d’épuisement total, elle songeait de plus en plus au suicide. Incapable d’effacer l’idée de son esprit, elle ne pouvait même plus se résoudre à mettre un pied devant l’autre. « J’étais au point le plus bas qu’un être humain puisse atteindre, confie Petra. Je me souviens que je me disais qu’un corps humain ne devrait pas avoir la possibilité de bouger quand il se sent comme ça. C’était comme de la torture. Et je devais prendre soin d’un nouveau-né en plus. »

Peu de temps avant le rendez-vous de suivi de Petra, sa mère, Sylvia, l’a encouragée à parler franchement de ses sentiments à la Dre Gandhi – c’était la seule manière d’obtenir l’aide dont elle avait désespérément besoin.

En suivant les conseils de sa mère, Petra a pris la meilleure décision de son existence – non seulement pour sauver sa vie, mais aussi pour offrir une vie plus belle à William.

Un diagnostic

Le jour du rendez-vous de Petra, Evan, son père, l’a conduite sur place et a patienté à l’extérieur pendant la rencontre d’une heure. Evan ne se doutait pas qu’il rentrerait seul à la maison ce jour-là.

« Quand j’ai été hospitalisée, elle m’a regardée droit dans les yeux et m’a dit : “Nous allons vous aider à vous sentir mieux.” »

– Petra Smith
La Dre Jasmine Gandhi est la directrice médicale du Programme de santé mentale périnatale à L’Hôpital d’Ottawa.

Dans le bureau de la Dre Gandhi, Petra a révélé ce qu’elle ressentait, y compris le fait qu’elle avait des idées suicidaires. Inquiète pour la sécurité de Petra et de son bébé, la Dre Gandhi a hospitalisé celle-ci sur-le-champ à l’unité du Programme de santé mentale périnatale.

Petra souffrait d’une dépression périnatale. Semblable à la dépression postpartum, la dépression périnatale est une forme de dépression clinique sévère et de longue durée qui survient pendant la grossesse et jusqu’à un an après l’accouchement. Même si l’expérience varie d’une patiente à l’autre, les symptômes peuvent comprendre de sévères sautes d’humeur, de la difficulté à s’attacher au bébé, un sentiment de désespoir, de l’anxiété intense et l’idée de se faire du mal à soi-même ou d’en faire au bébé. Vu son diagnostic de trouble bipolaire, Petra était prédisposée à cette maladie. Heureusement, en se confiant à la Dre Gandhi, elle a franchi une étape importante vers la guérison. « C’était comme si je me libérais d’un poids, raconte Petra. Je ne voulais pas que le suicide soit la solution. Je voulais vivre et je voulais bien vivre. Je voulais aussi être une bonne mère pour mon fils. »

À son arrivée à la clinique du Programme de santé mentale périnatale, Petra se rappelle qu’elle était nerveuse, mais soulagée de savoir qu’elle recevrait finalement l’aide dont elle avait besoin.

Le Programme de santé mentale périnatale de L’Hôpital d’Ottawa

Notre Programme de santé mentale périnatale offre du soutien psychiatrique spécialisé aux personnes comme Petra, qui connaissent des problèmes de santé mentale avant, pendant et après la grossesse. Prête à s’attaquer même aux cas les plus complexes, l’équipe du Programme de santé mentale périnatale prend soin des patientes ayant des problèmes comme la dépression périnatale, l’anxiété et la psychose, de même que le trouble de stress post-traumatique postpartum. À ses débuts, ce programme de pointe était l’un des rares du genre au Canada. Conçu pour combler une lacune importante, ce programme novateur a été créé pour offrir un plan de traitement et de rétablissement unique aux futurs et nouveaux parents.

« Quand je suis arrivée à L’Hôpital d’Ottawa, j’étais extrêmement fragile. Mais quand j’en suis repartie, je sentais que j’allais non seulement survivre à une autre journée, mais m’épanouir. »

– Petra Smith

Notre équipe multidisciplinaire composée de psychiatres, de travailleuses sociales et d’infirmières traite près de 400 patientes par année. « L’accès à des soins de santé mentale pendant la période périnatale, c’est-à-dire quelque temps avant l’accouchement, pendant celui-ci ou après, peut véritablement changer la vie de nos mamans et de leur famille », affirme la Dre Gandhi. Ce programme permet aux futurs parents d’obtenir l’aide dont ils ont besoin pour avoir une vie meilleure, pour eux-mêmes et pour leurs enfants. C’est exactement ce que Petra a fait.

La vidéo est uniquement disponible en anglais.

Le chemin du rétablissement

Petra a suivi un traitement personnalisé pendant 12 jours, tout en demeurant à l’unité de psychiatrie. Elle réagissait bien à la médication et participait à des séances de groupe et individuelles. Après quelques jours seulement, Petra a commencé à se sentir mieux. « J’ai laissé derrière moi les longues nuits sans sommeil avec mon fils pour commencer à prendre les médicaments dont j’avais besoin pour penser clairement, explique Petra. Je savais que j’améliorais ma santé pour moi et William. »

Petra with her son William.
Petra et William.

« Le pire des scénarios aurait pu se produire pour Petra. Au lieu de cela, elle s’épanouit et va très bien. »

– Dre Jasmine Gandhi

Elle a accordé sa confiance à la Dre Veronica McCarthy, médecin à notre Unité de soins en santé mentale, qui était déterminée à aider Petra à se remettre sur pied. « Elle a été si bienveillante, dévouée et attentionnée », affirme Petra au sujet de la Dre McCarthy. « Quand j’ai été hospitalisée, elle m’a regardée droit dans les yeux et m’a dit : “Nous allons vous aider à vous sentir mieux.” À ce moment-là, je l’ai crue et effectivement, c’est exactement ce qu’elle a fait. C’est un médecin fantastique. »

La Dre McCarthy a pris grand soin d’adapter le traitement de Petra en fonction de ses besoins précis en trouvant des solutions qui fonctionneraient à long terme et qui conviendraient à la vie quotidienne de Petra à la maison.

Petra, qui se sentait si fragile à son arrivée, est rentrée chez elle non seulement prête à survivre, mais aussi à s’épanouir. Et elle avait un plan d’action pour y parvenir.

Un avenir souriant

Pendant son hospitalisation, Petra a commencé à planifier un avenir souriant et enrichissant : elle ferait des études collégiales, obtiendrait un diplôme et volerait de ses propres ailes. Aujourd’hui, elle s’apprête à obtenir son diplôme d’un programme d’assistante judiciaire et elle est impatiente d’offrir un bel avenir à son fils.

« En tant que médecin, l’une des choses les plus valorisantes que l’on peut vivre est de constater que l’on a contribué en partie à sauver la vie de quelqu’un, soutient la Dre Gandhi. Le pire des scénarios aurait pu se produire pour Petra. Au lieu de cela, elle s’épanouit et va très bien. Elle est éblouissante. »

Petra was treated at The Ottawa Hospital for peripartum depression after giving birth.
Petra a été traitée pour une dépression périnatale après l’accouchement.

Petra est éternellement reconnaissante des soins qu’elle a reçus et son histoire se veut un message d’espoir pour quiconque est aux prises avec des problèmes de santé mentale. Elle nous rappelle qu’il faut demander de l’aide, même quand tout nous semble impossible, car l’espoir d’un meilleur lendemain est toujours là. « Rien ne me rend plus heureuse que d’avoir retrouvé la santé et de me sentir bien à nouveau. Grâce aux soins que j’ai reçus à L’Hôpital d’Ottawa, l’avenir nous sourit, à moi et à mon fils. »


Lisez notre entrevue avec le Dr Jess Fiedorowicz, nouveau directeur du Département de santé mentale de L’Hôpital d’Ottawa.


Fièrement affilié à l’Université d’Ottawa, L’Hôpital d’Ottawa est un centre de recherche et de santé universitaire de premier plan.