Le recrutement d’un chercheur vedette en médecine régénératrice pave la voie à l’interruption efficace du processus de dégénérescence pour permettre une guérison plus rapide et fiable des blessures.

« Ottawa est le meilleur endroit pour la recherche sur les cellules souches », explique Daniel Coutu, Ph.D. Il est bien placé pour le savoir. Ce spécialiste des cellules souches osseuses vient de la Suisse.

Agrandissement de cellules souches
Les cellules souches/progénitrices (vert) ont besoin de vaisseaux sanguins (rouge) pour produire du tissu osseux minéralisé (blanc et bleu).

M. Coutu est le premier titulaire de la Chaire de recherche en chirurgie orthopédique régénératrice. Il n’a pas été difficile de le convaincre d’accepter ce poste. Il savait déjà très bien que des travaux de recherche sur les cellules souches reconnus à l’échelle internationale étaient menés à L’Hôpital d’Ottawa. Son recrutement a été effectué conjointement avec la Faculté de médecine de l’Université d’Ottawa, où le M. Coutu enseignera au sein du département de médecine cellulaire et moléculaire.

« Étant donné le nombre croissant de baby-boomers et d’athlètes souffrant de douleurs articulaires, la chirurgie régénératrice est la voie de l’avenir pour permettre à ces personnes de reprendre des activités normales et de retrouver une qualité de vie les aidant à rester actives », déclare le D Paul  E.  Beaulé, chef de la Division de chirurgie orthopédique à L’Hôpital d’Ottawa.

La nouvelle chaire de recherche en orthopédie mettra l’accent sur la biologie fondamentale des cellules souches osseuses. Les os jouent un rôle de premier plan pour la santé des tissus, comme les muscles, les tendons et le cartilage, qui y sont reliés. M. Coutu dirigera la recherche pour comprendre la façon dont les os se régénèrent, se réparent et guérissent. Il se penchera également sur l’incidence des traumatismes, du vieillissement et des maladies dégénératives chroniques sur les os.

« Les os peuvent se régénérer seuls. Si vous avez une fracture et qu’on procède à sa réduction, l’os guérira sans cicatrices », déclare M. Coutu. « Cependant, les tendons laissent une cicatrice. Ainsi, une blessure aux tissus des tendons leur fait perdre leur faculté régénératrice en raison de la cicatrisation. Je veux voir comment nous pouvons renverser la faculté de régénération à la suite d’une blessure, afin que le patient n’ait pas de cicatrice. Je tiens également à étudier l’incidence du temps et de l’âge sur les cellules souches osseuses. »

Il affirme que les chirurgiens parviennent à rattacher un ligament à un os. Cependant, le taux de réussite diminue en fonction de l’âge du patient et s’il y a eu des blessures répétées.

« Nous commençons tout juste à comprendre la biologie fondamentale de ces cellules souches. »

Les cellules souches osseuses ont la capacité de réparer les tissus et font l’objet d’essais pour réparer le cœur, renforcer le système immunitaire et traiter des maladies comme la sclérose en plaques. Cependant, la façon dont les différents types de cellules et de molécules dans la moelle osseuse forment le sang, les cellules osseuses et les vaisseaux sanguins, ainsi que la faculté régénératrice générale ne sont pas bien comprises. Selon M. Coutu, pour analyser ces processus moléculaires, il faut regarder à l’intérieur de l’os. Étant donné que les os sont parmi les tissus les plus durs du corps et qu’ils ont un cœur liquide (la moelle osseuse), il est difficile de les étudier au moyen de techniques d’imagerie conventionnelles.

« Je compare voir ce qui se passe à l’intérieur de l’os à trancher une tasse de café sans briser la tasse et sans renverser le café », déclare M. Coutu.  « C’est très délicat, et c’est à ça que ressemble couper un os pour voir ce qui se passe à l’intérieur. »

Coupe transversale du fémur d’une souris

Mise à jour du programme de la Chaire de recherche en chirurgie orthopédique régénératrice

M. Coutu faisait partie d’une équipe en Suisse qui a relevé le défi et mis au point des techniques de microscopie permettant aux scientifiques d’analyser les os et de voir où se trouvent les cellules souches et ce qu’elles font.

« Nous commençons tout juste à comprendre la biologie fondamentale de ces cellules souches grâce à ces techniques », affirme-t-il.

« Nous sommes enchantés que Daniel  Coutu se joigne à notre équipe. Son expertise des cellules souches osseuses et ses techniques de pointe d’analyse des images font de lui un membre idéal de notre programme de médecine régénératrice », souligne  Michael  Rudnicki, Ph. D., scientifique principal et directeur du Programme de médecine régénératrice de L’Hôpital d’Ottawa, professeur à l’Université d’Ottawa et président-directeur général et directeur scientifique du Réseau de cellules souches.

Daniel Coutu scrute à l’aide d’un microscope.
Daniel  Coutu, Ph. D., un spécialiste des cellules souches osseuses, est le nouveau titulaire de la Chaire de recherche en chirurgie orthopédique régénératrice.

M. Coutu effectuera principalement de la recherche en laboratoire, mais il collaborera également avec des cliniciens pour mettre au point de nouveaux traitements pour les patients. Afin de mieux comprendre les besoins des cliniciens et des patients, il participera à des tournées avec des chirurgiens à l’Hôpital, en plus d’assister à des conférences cliniques. Selon lui, grâce à la visibilité engendrée par les conférences et aux connaissances qu’il acquerra, L’Hôpital d’Ottawa sera un chef de file en chirurgie orthopédique régénératrice.

« La recherche orthopédique marquante passe par la collaboration entre les chercheurs fondamentalistes et les cliniciens », affirme le Dr Beaulé. « À la Division de la chirurgie orthopédique, nous sommes très enthousiastes de soutenir le recrutement de ce scientifique dont la recherche mènera à des découvertes qui se traduiront par le traitement efficace de traumatismes et de blessures orthopédiques. »


Fièrement affilié à l’Université d’Ottawa, L’Hôpital d’Ottawa est un centre de recherche et de santé universitaire de premier plan.