Ayant consacré sa vie à se rendre au chevet de personnes malades, le Père Alex Michalopulos se sent mieux placé que jamais pour comprendre les craintes que d’autres ont éprouvées, après avoir reçu lui-même un diagnostic de COVID-19 en avril. Aujourd’hui rétabli, le Père Michalopulos affirme que l’expérience lui a été une véritable prise de conscience et il est reconnaissant pour les soins empreints de compassion qu’il a reçus.
Son état se détériore
Le prêtre orthodoxe grec ne se sentait pas bien à la fin mars, période intense pour sa communauté ecclésiale. Le 5 avril, il recevait un diagnostic de COVID-19 et s’était isolé à domicile. Son état a toutefois empiré, lui causant des maux de tête intenses et une toux qui s’aggravait, ce qui a provoqué de la fièvre et des troubles respiratoires. Il a été hospitalisé au Campus Général de L’Hôpital d’Ottawa le 9 avril.
Vu la gravité de son état, il a fallu discuter sans tarder de questions sérieuses. « On a parlé du respirateur dont j’allais peut-être avoir besoin. On a aussi discuté de l’ordonnance de ne pas réanimer et de la manière d’aborder cette question avec ma famille », se souvient le Père Michalopulos.
L’homme de 61 ans a été transféré de l’Urgence à une unité où une équipe spécialisée l’a soigné. « J’avais très peur. Je n’avais aucune idée du dénouement. Médecins et infirmières entraient revêtus de leur équipement de protection individuelle, comme dans les films. Difficulté à respirer, toux sans arrêt, maux de tête – si intenses par moment que je voulais mourir. »
Des soins extraordinaires
Le Père Michalopulos se remémore la peur qu’il a éprouvée pendant son combat pour rester en vie, mais il est aussi reconnaissant de ne pas avoir eu besoin d’un respirateur en fin de compte. Il est aussi reconnaissant pour chaque personne qui a aidé à le soigner pendant son séjour à L’Hôpital d’Ottawa. « Les médecins, les infirmières et les membres du personnel d’entretien ménager ont fait un travail formidable. Je leur lève tous mon chapeau. »
Il n’a pas été facile d’être si malade sans avoir sa femme et ses filles à son chevet. Comme les visites étaient restreintes pour protéger les patients et le personnel, il pouvait uniquement communiquer avec sa famille par téléphone. Il ajoute que l’équipe de soins l’a mis à l’aise lorsqu’il a ressenti les douleurs les plus intenses.
« Tous ces professionnels de la santé étaient si attentionnés. C’était rassurant de savoir que j’étais en bonnes mains. Ils me mettaient à l’aise. » Père Alex Michalopulos
La Dre Samantha Halman, spécialiste en médecine interne générale, soigne des patients atteints de la COVID-19 depuis l’arrivée du virus en mars. Elle explique que pour des patients comme le Père Michalopulos, son équipe médicale a joué un double rôle.
« Traiter les patients atteints de la COVID-19 ne se limitait pas toujours à des soins médicaux. Parfois, il s’agissait tout simplement de rester cinq minutes de plus au chevet du patient. Il était important pour les patients de savoir qu’à nos yeux, ils n’étaient pas uniquement des patients, mais bien des personnes. » ‒ Dre Samantha Halman
Il est parfois difficile de travailler en première ligne en cette période sans précédent. La Dre Halman n’a jamais imaginé vivre quelque chose de pareil, mais elle est fière des efforts de ses collègues à L’Hôpital d’Ottawa. « Cette pandémie illustre bien ce qui nous a motivés à faire carrière dans le domaine de la santé : nous voulons aider les gens. »
Le Père Michalopulos s’est tiré d’affaire grâce aux soins empreints de compassion qu’il a reçus et à sa foi. Il reconnaît que l’expérience lui a été une véritable prise de conscience. Il avait déjà eu une chirurgie mineure, mais ce n’est qu’une fois son diagnostic de COVID-19 confirmé et après avoir reçu des soins extraordinaires qu’il a compris à quel point il a de la chance d’avoir accès ici même à des soins de santé d’un tel calibre. « J’étais si reconnaissant pour tous leurs soins; j’ai fait livrer de la pizza pour le personnel lorsque j’ai quitté l’hôpital. »
Heureux de se rétablir
Le Père Michalopulos a obtenu son congé de l’hôpital le 19 avril, jour de la Pâque orthodoxe grecque. Il ne pourrait pas être plus reconnaissant d’être sur le chemin du rétablissement aujourd’hui. « Pour les fois où les médecins ou les infirmières sont venus me voir, pour les fois où j’ai été rassuré, je suis reconnaissant d’avoir été bien soigné avec amour et respect pour la vie humaine. »
Les larmes aux yeux, il se ressaisit avant d’affirmer que parfois, il est bon de se retrouver de l’autre côté, de ressentir ce que d’autres vivent. « J’ai maintenant beaucoup plus de respect pour les professionnels de la santé. J’en ai toujours eu, mais cette fois, cela a atteint un autre niveau. Ils étaient là pour moi.
« Ils m’ont tenu la main. Ils ont fait preuve de compassion. Ils ont montré beaucoup de respect et d’amour. Je leur serai éternellement reconnaissant. » ‒ Père Alex Michalopulos
Les petites attentions particulières et les soins reçus de parfaits étrangers ont aidé le Père Michalopulos à trouver la force de retourner chez lui auprès de la famille qu’il aime, et éventuellement, dans sa paroisse.
« Je me souviendrai toujours d’avoir été bien traité par des étrangers. Je les admire et je prierai toujours pour eux. »
État de la recherche
Des chercheurs de L’Hôpital d’Ottawa dirigent plus de 60 projets de recherche appuyant les efforts mondiaux pour trouver de meilleures façons de traiter et de prévenir la COVID-19. Plusieurs de ces projets sont financés par le Fonds d’urgence COVID-19, notamment celui dirigé par les Dres Sara J. Abdallah et Juthaporn Cowan. Leur étude examine les effets à long terme du virus. Elles consulteront les patients participants trois mois, six mois et 12 mois après l’infection initiale. L’étude comprendra des cas d’infection légère, modérée et grave et tiendra compte du recours aux ressources de santé comme les visites à l’Urgence, les hospitalisations et les médicaments utilisés par les survivants. Les résultats aideront à améliorer les soins offerts aux survivants de la COVID-19 et à optimiser l’utilisation des ressources de santé.
Le Père Michalopulos a accepté de participer à l’étude. « J’ai pensé utile d’aider les chercheurs à comprendre les effets, y compris à long terme, du virus par la collecte de données qui donneront lieu à la création d’un vaccin ou d’un remède. »
Il est reconnaissant d’avoir survécu au virus et sa participation à l’étude est une façon de montrer sa reconnaissance pour les soins qu’il a reçus en aidant d’autres personnes. « Je participe parce que je trouve important d’ajouter mes résultats aux données utilisées pour faire progresser la lutte contre ce virus contagieux et agressif qui a bouleversé toutes les sociétés du monde. »
Fièrement affilié à l’Université d’Ottawa, L’Hôpital d’Ottawa est un centre de recherche et de santé universitaire de premier plan.