La Dre Nancy Dudek, directrice médicale du programme destiné aux amputés, est l’une des nombreuses personnes que vous pourriez rencontrer si vous receviez des soins au Centre de réadaptation.
Elle s’est jointe à l’équipe de L’Hôpital d’Ottawa en 2004 et s’occupe principalement des patients qui sont amputés d’un membre, qui ont un membre différent et qui ont besoin d’orthèses complexes. Elle a reçu de multiples prix en médecine et en enseignement.
En tant que spécialiste de la prothétique après une amputation, elle dirige notre équipe pour aider les patients qui ont perdu un membre à recommencer à faire leurs activités préférées. Ses patients sont particulièrement reconnaissants de la confiance qu’elle leur inspire et de ses mots encourageants. Avec son aide, ils travaillent très fort pour se rétablir.
Nous avons eu l’occasion d’avoir une conversation avec la Dre Dudek au sujet de ce qui la passionne au travail.
Q : Quand avez-vous décidé que vous vouliez être médecin et pourquoi avez-vous choisi la réadaptation?
R : J’ai su que je voulais être médecin dès l’âge de 12 ans. J’avais de bons résultats en sciences et j’aimais vraiment aider les gens. Quand j’étais jeune, je pensais que la carrière qui correspondait le mieux à ces caractéristiques était celle de médecin. Ce n’est qu’à l’école de médecine que j’ai décidé de m’orienter vers la médecine de la réadaptation. J’ai toujours pensé que je serais chirurgienne orthopédiste parce que je voulais être capable d’aider les gens à améliorer leur mobilité. Je me suis toutefois rendu compte que je n’aimais pas être dans une salle d’opération autant qu’un chirurgien. Un camarade de classe m’a alors conseillé d’envisager plutôt la médecine de la réadaptation compte tenu de mes intérêts. J’ai fait un stage dans ce domaine, puis je n’ai jamais regretté ma décision. Ce domaine me convient parfaitement.
Q : De quelle façon votre domaine a-t-il évolué depuis vos débuts?
R : Les prothèses ont énormément évolué au fil des ans, ce qui permet aux personnes amputées d’être beaucoup plus fonctionnelles aujourd’hui. Il y a aussi eu de nouveaux progrès chirurgicaux et médicaux qui permettent de contrer certains défis, par exemple la douleur. Ces progrès créent toutefois une certaine disparité dans l’accès aux appareils parce que les prothèses ne sont pas entièrement financées par le système de santé provincial. C’est pourquoi la recherche de sources de financement est un volet nécessaire de mon travail.
Q : Vous avez offert des services à Bushra Saeed-Khan pendant une dizaine d’années après qu’elle ait survécu à l’explosion d’une bombe artisanale en Afghanistan. Est-il habituel de travailler avec un patient pendant aussi longtemps? Quel type de lien peut se nouer pendant une relation aussi longue?
R : C’est exact. Une amputation est permanente. C’est pourquoi je suis appelée à travailler avec les gens à long terme. C’est l’un des aspects de mon travail que je préfère. Il est merveilleux de pouvoir apprendre à connaître les gens et de les aider à différentes étapes de leur vie.
Q : Bushra a utilisé le système CAREN de L’Hôpital d’Ottawa. Pourquoi ce système est-il un outil aussi important?
R : Le système CAREN permet aux gens d’acquérir de nouvelles compétences comme monter et descendre des pentes, s’adapter à des terrains accidentés et courir. Il fournit un environnement sécuritaire et comprend un système de harnais qui empêche l’utilisateur de tomber et de se blesser. Les clients ont ainsi vraiment l’occasion de se dépasser et de prendre confiance en leurs capacités. Ils peuvent ensuite les utiliser dans leur vie quotidienne dans le « monde réel ».
Q : Vous avez aussi offert des services à Marcie Stevens, qui a été blessée lors de l’accident d’autobus à la station Westboro. Elle a eu une attitude incroyablement positive pendant sa réadaptation. Quelle a été son incidence sur son rétablissement?
R : Son attitude est extraordinaire. Marcie est une personne tellement positive et c’est un plaisir de travailler avec elle. Je souris toujours quand je constate qu’elle a un rendez-vous avec moi. Il ne fait aucun doute que son approche positive l’a aidée à atteindre de solides objectifs pendant sa réadaptation.
Q : Quelle est la partie la plus gratifiante du travail de directrice médicale du programme conçu pour les amputés de L’Hôpital d’Ottawa?
R : Aider les gens à atteindre leurs objectifs. C’est vraiment génial, par exemple, de voir un père revenir au centre et me montrer des photos de lui en train de danser avec sa fille lorsqu’elle s’est mariée. Faire une amputation présente de nombreux défis, mais quand je vois que les gens se portent bien lorsqu’ils reviennent au centre, je ressens une immense satisfaction.
Q : Les dons de la collectivité soutiennent votre travail à l’Hôpital et aident des patients. Pouvez-vous m’expliquer de quelle façon?
R : Les dons de la collectivité sont vitaux. Les progrès technologiques en réadaptation sont véritablement remarquables et permettent vraiment aux patients d’atteindre de meilleurs résultats. Ils ont toutefois un coût qui n’est bien souvent pas couvert par le système de santé provincial. Le soutien de la collectivité nous permet d’offrir des soins de calibre mondial aux patients du Centre de réadaptation.
Q : Pourquoi avez-vous choisi de travailler à L’Hôpital d’Ottawa?
R : J’ai fait ma résidence à l’Hôpital et j’ai pu constater le dévouement des professionnels de la santé. Ils s’efforcent vraiment de fournir les meilleurs soins possibles à leurs patients. Sur le plan personnel, j’ai bénéficié d’une excellente mentore, la Dre Meridith Marks. Elle a établi le programme pour amputés du Centre de réadaptation qui est reconnu dans tout le pays comme un véritable modèle d’excellence. J’ai été reconnaissante d’être recrutée pour lui succéder à ce poste. Mon objectif est de continuer à mériter cette réputation d’excellence en fournissant les meilleurs soins possibles aux patients amputés.