En 1961, Marsha Linehan a été admise à l’Institute of Living à Hartford, au Connecticut, où elle a reçu le mauvais diagnostic. Elle avait seulement 18 ans, mais son expérience dans un établissement psychiatrique l’a mené à devenir thérapeute. Elle s’était juré que lorsqu’elle se sortirait de sa tourmente émotionnelle, elle aiderait à son tour les autres.

Une décennie plus tard, elle a obtenu son doctorat en psychologie. Tirant profit de son expérience personnelle et de sa formation, elle a mis au point un traitement pour aider ceux qui ont comme elle un trouble de la personnalité limite. C’est seulement en 2011 que Mme Linehan a levé le voile sur la stigmatisation en affirmant publiquement qu’elle avait elle-même été atteinte du trouble de la personnalité limite.

Qu’est-ce que le trouble de la personnalité limite?

Les personnes atteintes du trouble de la personnalité limite ont souvent de la difficulté à gérer leurs émotions et éprouvent un mal de vivre si intense que la mort semble une option raisonnable. On constate couramment chez ces personnes une grande sensibilité aux signaux émotionnels, avec des réactions intenses et des sentiments durables. Elles ont souvent un sentiment de vide intérieur et une perception trouble de leur identité, une sensibilité interpersonnelle intense et des relations conflictuelles. Elles pensent et s’adonnent à l’automutilation et adoptent d’autres comportements impulsifs et potentiellement dangereux.

Auparavant, le trouble de la personnalité limite constituait un diagnostic mal compris. Encore aujourd’hui, il s’accompagne d’une grande stigmatisation. Il exige aussi une approche différente d’autres diagnostics comme l’anxiété et la dépression. La thérapie efficace la mieux connue et la plus étudiée est la thérapie comportementale dialectique.

« À mon arrivée à l’Hôpital, j’étais incapable d’expliquer comment je me sentais. Aujourd’hui, quatre ans plus tard, j’arrive à le faire clairement après d’innombrables heures de thérapie individuelle et de groupe. »

Anita Descheneau

Qu’est-ce que la thérapie comportementale dialectique?

Pour comprendre la thérapie comportementale dialectique, il est important de comprendre la thérapie cognitivo-comportementale, qui la précède. L’objectif de la thérapie cognitivo-comportementale est d’apprendre comment modifier ses pensées et ses comportements. La thérapie comportementale dialectique, quant à elle, offre un équilibre entre le changement et l’acceptation : elle comprend l’aspect de l’acceptation complète de soi et de sa situation dans le moment présent jumelé à l’apprentissage des modifications comportementales nécessaires pour mener une vie épanouissante. La combinaison des deux approches est essentielle puisque la thérapie axée principalement sur le besoin de changer peut sembler particulièrement punitive ou culpabilisante chez les personnes ayant un trouble de la personnalité limite, tandis que la thérapie axée uniquement sur l’acceptation peut amener le patient à penser que ses problèmes ne sont pas pris au sérieux.

La thérapie comportementale dialectique à L’Hôpital d’Ottawa

L’Hôpital d’Ottawa offre depuis 2011 une thérapie comportementale dialectique de groupe (ou programme allégé de thérapie comportement dialectique) sous forme de groupe de thérapie axé sur la psychoéducation et l’apprentissage des compétences d’une durée de 21 semaines. Ce groupe est animé par nos spécialistes hautement qualifiés et profondément compatissants, dont la Dre Christine Dickson.

Le programme comprend quatre modules : la pleine conscience, la tolérance à la détresse, la gestion des émotions et l’amélioration des interactions avec les autres. Les participants mettent en pratique leurs connaissances en groupe et reçoivent du soutien des autres membres.

Le premier jour du programme, les participants apprennent la théorie biosociale. Elle consiste en une explication sans jugement de la façon dont — et les raisons pour lesquelles — certaines personnes ont beaucoup de difficulté à gérer leurs émotions et à contrôler leur comportement.

La réaction des participants qui découvrent cette théorie peut être puissante. Beaucoup d’entre eux expriment que c’est la première fois qu’ils comprennent ce qu’ils vivent ou qu’ils rencontrent des gens comme eux.

Après avoir terminé le programme, les participants disent souvent qu’il a changé leur vie. Ils repartent avec plus de compassion envers eux-mêmes, moins de stigmatisation à l’égard de leurs problèmes et mieux outillés pour mener une vie significative et satisfaisante.

Dr. Christine Dickson, psychiatrist in the DBT Program at the Ottawa Hospital

Le soutien de la collectivité permet à L’Hôpital d’Ottawa d’offrir des thérapies spécialisées comme le programme allégé de thérapie comportementale dialectique aux patients qui en ont le plus besoin. L’appui que vous apportez à notre équipe de professionnels dévoués de la santé mentale contribue à donner de l’espoir aux patients.

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