Publié : novembre 2025

Temps de lecture : 2 min 30 s

Publié : novembre 2025

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Tracy Bacenas connaît bien l’art de raconter une histoire. Monteuse pour des émissions de téléréalité parmi les plus populaires — Survivor, The Amazing Race et The Bachelor —, elle a passé sa carrière à tenir les téléspectateurs en haleine. Pendant des années, elle s’est épanouie dans le rythme effréné de Los Angeles avant de laisser les palmiers derrière elle pour s’installer dans la capitale canadienne, où elle a emménagé avec son mari canadien il y a quinze ans et où le couple a accueilli des jumeaux.

Cependant, rien dans sa carrière ne l’avait préparée à vivre sa propre histoire — celle d’un diagnostic de cancer rare des os. Elle a rapidement découvert l’accès à des soins spécialisés offerts à L’Hôpital d’Ottawa — un privilège dont elle est profondément reconnaissante.

Une nouvelle bouleversante : un cancer rare

Alors que Tracy travaillait à distance à partir d’Ottawa, elle menait une vie active : elle faisait du sport avec ses fils, courait et marchait plusieurs kilomètres par jour pour compenser les longues heures passées devant l’écran que son travail exigeait.

En 2023, elle a commencé à ressentir des douleurs à la hanche, qu’elle attribuait à des troubles auto-immuns dont elle souffrait depuis plusieurs années. « Puis j’ai commencé à boiter, parce que la douleur était devenue intense. Ma médecin de famille a d’abord cru qu’il s’agissait d’une bursite, alors elle m’a demandé de faire des radiographies », raconte Tracy.

« Au bas du rapport, il était écrit : “on ne peut exclure un chondrosarcome”. Je suis restée figée. Et j’ai eu un très mauvais pressentiment, une boule dans l’estomac. »

Lorsqu’elle a reçu les résultats, elle a senti son cœur se serrer. « Au bas du rapport, il était écrit : “on ne peut exclure un chondrosarcome”. Je suis restée figée. Et j’ai eu un très mauvais pressentiment, une boule dans l’estomac. »

Alors que sa famille tentait de la rassurer en lui disant que tout irait bien, Tracy et son mari, Jason, ont rencontré l’équipe d’oncologie orthopédique de L’Hôpital d’Ottawa, qui a confirmé ce qu’elle redoutait. « Tracy était atteinte d’un chondrosarcome, une tumeur osseuse maligne du bassin qui touchait aussi l’articulation de la hanche. Ces tumeurs peuvent se propager et former des métastases — ce sont des tumeurs dangereuses », explique le Dr Joel Werier, chef du Programme de lutte contre le sarcome de L’Hôpital d’Ottawa et oncologue orthopédiste.

« J’étais quasiment incapable de me mettre debout et me voilà marchant avec des béquilles. »

Le chondrosarcome est un type de cancer rare qui prend généralement naissance dans les os, comme le bassin, la hanche ou l’épaule, mais qui peut parfois se développer dans les tissus mous avoisinants. La plupart des chondrosarcomes évoluent lentement et peuvent, au début, ne provoquer que peu de signes et symptômes. Certaines formes rares se développent rapidement et présentent un risque élevé de propagation à d’autres parties du corps, ce qui rend ces cancers difficiles à traiter.

Peu d’options de traitement pour le chondrosarcome

Le Dr Werier a expliqué à Tracy que la chirurgie était sa seule option pour traiter ce type de cancer. « Il est essentiel de retirer la tumeur en entier, mais le défi, c’est que cela exige de retirer une bonne partie du bassin et de l’articulation de la hanche — ce qui pose évidemment un problème de mobilité. »

Pour Tracy, c’était une nouvelle dévastatrice. « Comment peut-on encaisser une telle nouvelle? J’avais une vie active. Mes vacances, surtout avec ma sœur, étaient toujours axées sur la randonnée, et j’aimais visiter, avec mon mari, des villes qui se découvrent à pied. Cette journée-là a été extrêmement difficile. »

Cependant, grâce aux progrès de la médecine, L’Hôpital d’Ottawa peut désormais offrir à certains patients une nouvelle option de reconstruction osseuse : un implant pelvien fabriqué sur mesure en 3D.

Tracy avec le Dr Joel Werier

Innovation médicale : un implant 3D fabriqué sur mesure

L’implant pelvien 3D est conçu sur mesure à partir d’images obtenues par IRM, tomodensitométrie et d’autres examens d’imagerie. Il est recouvert d’une couche d’argent afin de réduire le risque d’infection, qui est associé à ce type d’intervention.

C’est là qu’entre en scène le Dr Hesham Abdelbary. Chirurgien en oncologie orthopédique, il a fait partie de l’équipe qui a opéré Tracy et consacre une grande part de ses recherches aux infections associées aux implants. « Nous cherchons comment mieux aborder ce problème. Si une personne est guérie de son cancer, mais doit ensuite composer avec une infection, les conséquences peuvent être lourdes. J’espère que nos recherches permettront d’améliorer les soins offerts dans ce type de situation complexe », explique le Dr Abdelbary.

Une chirurgie orthopédique complexe se prépare

L’opération, d’une durée de 16 heures, était prévue pour février 2024. Une fois la tumeur retirée, l’équipe chirurgicale a mis en place l’implant. « La conception comprend des guides pour s’assurer que la prothèse s’ajuste parfaitement — et celle de Tracy s’adaptait à son os avec une précision remarquable. Elle a permis de reconstruire la partie du bassin retirée, et Tracy a maintenant une hanche artificielle plutôt qu’un vide à cet endroit », explique le Dr Werier.

L’implant est fabriqué à partir d’un métal poreux qui, au fil de plus de douze mois, permet à l’os avoisinant de croître à l’intérieur de la structure, offrant ainsi à la patiente un bassin solide.

L’opération a été une réussite, et Tracy a passé six semaines à l’hôpital. Elle est reconnaissante envers sa famille — son mari, sa sœur et de nombreux amis — de l’avoir soutenue et aidée à traverser cette période difficile. Elle est également reconnaissante envers l’équipe de l’hôpital qui l’a entourée tout au long de ces semaines.

« On pourrait croire que je me serais ennuyée, puisque je ne pouvais pas bouger, mais pas du tout. Il y avait un va-et-vient constant d’infirmières et de membres du personnel — ils étaient tous d’une grande gentillesse », raconte Tracy. « Il y avait Miller, qui m’aidait à prendre mon bain et me lavait les cheveux. Une personne merveilleuse, pleine d’énergie bienveillante. La dame qui venait nettoyer la chambre me traitait comme une personne à part entière, pas seulement comme une autre patiente dans un lit. Et encore aujourd’hui, lorsque je vais à l’hôpital, je croise Renée, la préposée au transport qui illuminait mes longues journées de réadaptation. »

Après un mois de réadaptation intensive, Tracy était prête à rentrer chez elle. « À ce moment-là, je faisais du vélo à main dans la cour extérieure du centre de réadaptation. Je suis passée de presque incapable de me tenir debout à marcher avec deux béquilles », témoigne-t-elle.

Schémas de l’implant en 3D de Tracy
Imaginez l’implant pelvien en 3D de Tracy après sa chirurgie

Réapprendre à bouger avec un implant pelvien

« J’avais l’impression d’avoir une véritable équipe derrière moi, qui faisait tout pour que j’obtienne le meilleur rétablissement possible. »

La prochaine étape du rétablissement de Tracy s’est déroulée au Centre de réadaptation de L’Hôpital d’Ottawa, où elle a rencontré une autre équipe dévouée, entièrement centrée sur un objectif : lui redonner sa mobilité. Du Dr Trudel, qui dirigeait son équipe de soins, à Alison Davis, sa physiothérapeute, en passant par Frankie Nadeau, son ergothérapeute, et Sanja Schlumberger, qui a découvert que l’enflure à sa jambe était causée par un lymphœdème — sans oublier bien d’autres —, Tracy ressent une profonde gratitude envers chacune et chacun d’eux. « J’avais l’impression d’avoir une véritable équipe derrière moi, qui faisait tout pour que j’obtienne le meilleur rétablissement possible. »

Après un mois de réadaptation intensive, Tracy est prête à rentrer chez elle.

Frankie se souvient qu’à son arrivée, Tracy utilisait presque exclusivement un fauteuil roulant. Elles ont commencé doucement, avec pour objectif qu’elle puisse retourner chez elle et retrouver une plus grande autonomie. « Nous nous sommes concentrées sur sa capacité à rester debout et à reprendre confiance — en travaillant à renforcer sa force physique. »

Les deux femmes se sont tout de suite bien entendues, et Tracy se souvient que leurs éclats de rire résonnaient dans les couloirs. Frankie est reconnue comme une sorte de « MacGyver » en chair et en os, toujours pleine d’ingéniosité pour trouver des solutions pour ses patients. « C’est elle qui m’a fait découvrir l’enfile-bas — ça, c’était énorme. Grâce à cet outil, j’ai pu remettre mes bas toute seule. C’était mon avant-goût de cette nouvelle forme d’autonomie », se souvient Tracy.

Après un mois de réadaptation intensive, Tracy était prête à rentrer chez elle. « À ce moment-là, je faisais du vélo à main dans la cour extérieure du centre de réadaptation. Je suis passée de presque incapable de me tenir debout à marcher avec deux béquilles », témoigne-t-elle.

Des soins modernes et spécialisés à proximité : une source de gratitude

Aujourd’hui, la monteuse de films et d’émissions de télévision, deux fois mise en nomination aux prix Emmy, poursuit son chemin vers le rétablissement. Tracy a repris son travail de monteuse, tout en enseignant dans le programme de cinéma du Collège Algonquin.

Elle passe des examens d’imagerie tous les trois mois et rencontre le Dr Werier. Elle poursuit ses séances de physiothérapie, et la natation occupe désormais une place importante dans sa réadaptation. Sa mobilité continue de s’améliorer, mais elle utilise encore un fauteuil roulant pour les sorties plus longues.

Malgré certains défis, elle trouve du réconfort dans son environnement. Née aux États-Unis, où elle a vécu une bonne partie de sa vie, Tracy est reconnaissante que tout cela soit survenu alors qu’elle habitait à Ottawa.

« Alors avoir ce genre de soins ici, pour les gens d’Ottawa et des environs, et un médecin comme le Dr Werier… wow, quelle chance on a! » 

« Je suis tellement reconnaissante, parce que si j’avais dû aller à Toronto, à Vancouver ou aux États-Unis, je n’ose pas imaginer les coûts — et être seule aurait été terrible. Si je vivais encore aux États-Unis, cela m’aurait ruinée. Alors avoir ce genre de soins ici, pour les gens d’Ottawa et des environs, et un médecin comme le Dr Werier… wow, quelle chance on a! »

Quant au Dr Werier, il attribue à ce type de technologie novatrice le mérite d’offrir aux patients une nouvelle qualité de vie. Il espère qu’elle continuera d’évoluer et de se perfectionner afin de pouvoir en faire bénéficier un plus grand nombre de personnes à l’avenir. « C’est une avancée majeure. Nous l’avons déjà utilisée dans plusieurs autres cas. C’est une technologie d’une puissance remarquable. »

Tracy en compagnie de Shukharat Akinwande, infirmière spécialisée en chirurgie orthopédique.
Tracy avait pour objectif de rentrer chez elle où elle pourrait retrouver une plus grande autonomie et reprendre des forces.

Publié : novembre 2025

Temps de lecture : 2 min 30 s

Publié : novembre 2025

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Hiis Sofa nous explique dans ses propres mots l’accident de voiture qui l’a menée au Centre de traumatologie de L’Hôpital d’Ottawa en 2019 parce que des blessures mettaient sa vie en danger.

Les gens disent que la vie peut changer en un clin d’œil. Je peux dire que c’est vrai. Je sais maintenant par expérience que lorsqu’on subit des blessures catastrophiques pendant un accident de voiture, on veut avoir les meilleurs talents disponibles prêts à passer à l’action. Il y a des imprévus dans la vie, mais savoir qu’il y a une équipe de traumatologie hautement qualifiée et spécialisée à L’Hôpital d’Ottawa qui est prête à intervenir à tout moment de la journée est une vérité que j’estime maintenant absolument vitale pour tous les résidents de notre région.

Par un froid dimanche matin de février 2019, je me rendais en voiture à la mosquée de mon quartier afin d’aller chercher des livres pour une collègue. Je devais travailler avec elle le lendemain, et elle avait exprimé le souhait d’en savoir plus sur la religion musulmane.

L’équipe de traumatologie est prête à passer à l’action

Malheureusement, je ne me suis jamais rendue à la mosquée. En chemin, une autre voiture a percuté la mienne de plein fouet. Je me souviens ensuite de m’être réveillée dans l’Unité de soins intensifs du Campus Civic de L’Hôpital d’Ottawa.

Je n’ai aucun souvenir de la collision elle-même, mais on m’a dit que les secouristes avaient été incroyables. Il leur a fallu près de 30 minutes pour me sortir du véhicule accidenté avant de m’emmener d’urgence au Centre de traumatologie. J’ai appris plus tard que c’est le seul centre de traumatologie de niveau 1 pour les adultes dans la région.

« J’étais dans un état critique à mon arrivée. J’étais inconsciente et j’avais plus d’une dizaine de fractures et un traumatisme crânien. »

Lorsque j’ai repris conscience quelques jours plus tard, ma fille m’a expliqué ce qui s’était passé. L’une des premières choses que j’ai demandées a été : « Avez-vous appelé mon employeur? ».

C’était un indice petit mais révélateur de l’engagement profond et de la passion que j’ai toujours eus pour ma carrière d’infirmière.

Trauma team, The Ottawa Hospital
L'équipe de traumatologie de l'Hôpital d'Ottawa

De multiples fractures entraînent de nombreuses chirurgies

Plus tard ce jour-là, j’ai eu le plaisir de rencontrer le Dr Allan Liew, qui est chirurgien orthopédiste. J’avais subi de graves blessures aux jambes, notamment aux deux chevilles, à la hanche gauche et au fémur gauche. Le Dr Liew m’a rassurée lorsqu’il m’a dit, avec une pointe d’humour, qu’il utiliserait tous les outils qu’il pourrait trouver pour me réparer, même s’il devait pour cela se procurer du matériel auprès de Lee Valley Tools. C’était un moment de légèreté qui m’a apporté un sourire dont j’avais bien besoin pendant une période incroyablement difficile.

« C’était un moment de légèreté qui m’a apporté un sourire dont j’avais bien besoin pendant une période incroyablement difficile. »

Je suis restée au Campus Civic pendant près d’un mois, puis j’ai été transférée pour recevoir des soins de convalescence au Centre de santé Perley et Rideau pour les anciens combattants jusqu’à ce que je sois en assez bonne santé pour commencer ma réadaptation.

Pendant trois mois au Centre de réadaptation de L’Hôpital d’Ottawa, une équipe dévouée m’a guidée dans l’une des étapes les plus difficiles de mon rétablissement. Je me souviendrai toujours de Susan, mon orthophoniste – elle a été incroyable. Elle ne s’est pas contentée de répondre à mes besoins médicaux, elle a également respecté et répondu à mes besoins spirituels. Elle m’a prêté une oreille attentive et m’a soutenue à chaque étape. J’ai eu la chance de rencontrer tellement de personnes véritablement empreintes de compassion pendant mon séjour. Certaines infirmières s’arrêtaient même dans ma chambre juste pour me tenir compagnie. Leur attention m’a beaucoup touchée.

Le Dr Allan Liew, chirurgien orthopédiste à l'Hôpital d'Ottawa.

« Ils se sont souciés de la personne et pas seulement de la patiente. »

« Comme je sais à quel point le travail peut être exigeant, le fait qu’ils se sont souciés de la personne et pas seulement de la patiente m’a profondément marquée. »

Ayant moi-même travaillé auprès de patients dans le secteur de la santé, le passage de l’autre « côté » de l’expérience des soins a été très enrichissant. Comme je sais à quel point le travail peut être exigeant, le fait qu’ils se sont souciés de la personne et pas seulement de la patiente m’a profondément marquée.

Tout au long de mon parcours difficile, le dévouement et la compassion des membres du personnel ont vraiment été exceptionnels. Des chirurgiens qui ont pratiqué des opérations complexes aux infirmières à la patience infinie qui se sont occupées de moi, tout le monde a joué un rôle crucial dans mon rétablissement. Leur engagement tant pour les soins médicaux que pour le soutien émotionnel a fait une énorme différence.

Avec le recul, je ressens une immense gratitude pour les soins exceptionnels reçus. Cela m’a fait prendre conscience de la résilience et de la compassion des professionnels de la santé, tout comme de la façon dont leur travail peut rejaillir sur la vie d’une personne.

En 2022, pendant ma convalescence, je suis retournée en Somalie et j’ai été frappée par les défis auxquels les femmes des régions rurales étaient confrontées. Beaucoup d’entre elles n’avaient pas accès aux services de santé de base et n’avaient aucune possibilité de gagner leur vie. J’ai rencontré des femmes qui voulaient subvenir aux besoins de leur famille, mais qui n’avaient ni les ressources ni la formation nécessaires. Ces expériences sont restées gravées dans ma mémoire. Elles m’ont rappelé la chance que nous avons de bénéficier de soins de santé universels et d’un accès à l’éducation au Canada – des choses que nous tenons souvent pour acquises. Elles ont aussi fait naître en moi un nouvel objectif.

De retour chez moi, j’ai commencé à raconter ces histoires à des amis et à ma famille et, en mai 2022, je me suis sentie poussée à agir. La même année, j’ai fondé Kalkaal Community Development, une initiative locale axée sur l’autonomisation des femmes et des enfants dans les régions rurales d’Afrique de l’Est.

Faire un don à l’Hôpital qui m’a sauvé la vie

C’est après mon onzième rendez-vous postopératoire à la clinique d’orthopédie du Campus Civic que j’ai réalisé que bon nombre des chirurgiens qui m’avaient opérée n’étaient pas là ce jour-là, et que je n’avais pas eu l’occasion de les remercier directement.

En quittant l’unité, j’ai vu une affiche de La Fondation de l’Hôpital d’Ottawa. J’ai frappé à la porte et une jeune femme aimable m’a répondu. Je lui ai demandé si elle acceptait les dons et elle a répondu par l’affirmative. J’ai ressenti un immense soulagement.

« Bien que mon rétablissement se poursuivra toute ma vie, je n’aurais pas pu aller aussi loin sans les personnes extraordinaires qui m’ont entourée à chaque étape de ma progression. »

Dans l’islam, le prophète Mahomet (que la paix soit sur lui) a enseigné ce qui suit : quiconque ne remercie pas les gens ne remercie pas Allah.

Ce jour-là, j’ai su que j’avais trouvé un moyen d’exprimer ma gratitude. Depuis, je me suis engagée à rendre la pareille tant dans mon pays d’origine que dans mon pays d’adoption, le Canada.

Bien que mon rétablissement se poursuivra toute ma vie, je n’aurais pas pu aller aussi loin sans les personnes extraordinaires qui m’ont entourée à chaque étape de ma progression. Tout d’abord, je suis reconnaissante envers Allah, le Créateur de l’univers, des cieux et de tout ce qui se trouve entre les deux. Je suis également profondément reconnaissante envers les premiers intervenants et les chirurgiens orthopédistes pour leur expertise. Je remercie tout particulièrement les docteurs Liew, Paul Kim et
Karl Lalonde, dont les soins et le réconfort m’ont apporté guérison et espoir.

Je suis infiniment reconnaissante envers mes enfants, Hamdi, Shukri, Nima, Najma et Ilyas, ainsi qu’à mon frère Mohamed, qui m’a soutenue avec une force et un amour inébranlables.

Chère incroyable équipe de réadaptation, dont le Dr Shawn Marshall et l’ergothérapeute Tammy Kyle, je vous remercie de m’avoir guidée pendant certains des jours les plus difficiles, mais aussi les plus transformateurs de mon rétablissement. Je n’oublierai jamais votre soutien et vos soins.

Écoutez l’épisode 27 avec le Dr Maher Matar pour en savoir plus sur le Centre de traumatologie de L’Hôpital d’Ottawa.

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Écoutez l’épisode 82 avec la D Jacinthe Lampron pour en savoir plus sur le Centre de traumatologie de L’Hôpital d’Ottawa.

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Publié : octobre 2025

Temps de lecture : 3 min

Publié : octobre 2025

Temps de lecture : 3 min

Au moment d’amorcer sa carrière en enseignement, c’est en quête d’une expérience de vie dans une grande ville que Danika Fleury a décidé de déménager à Ottawa. Elle était loin de se douter qu’à ce moment décisif de sa vie de jeune adulte, elle aurait bientôt besoin de recevoir des soins médicaux complexes afin de traiter un cancer du sein à un stade précoce et de soulager chirurgicalement une endométriose. Pourtant, quand Danika a eu besoin de soins spécialisés et de réponses, L’Hôpital d’Ottawa était prêt à l’accueillir.

Avant de s’installer à Ottawa en 2014, cette enseignante de l’école primaire publique Broadview avait grandi à Sudbury, en Ontario. Après son arrivée dans la région, elle découvre qu’elle se plaît beaucoup dans la capitale nationale, dont elle adore explorer les espaces verts, les pistes cyclables et les nombreux festivals.

À la fin de l’été 2021, Danika et son fiancé prévoient se marier en Colombie-Britannique. Auparavant, elle avait remarqué qu’une masse dans son sein semblait grossir. « J’ai toujours eu des bosses dans les seins. De temps en temps, je devais passer une échographie, mais je n’avais jamais eu à m’inquiéter. Cette fois-là, la masse était plus grosse et semblait grossir », explique Danika.

Découverte d’une masse en croissance

Danika à l'hôpital

Son médecin a suggéré qu’elle passe une échographie. Néanmoins, Danika et son fiancé sont allés de l’avant avec leur projet de mariage, qu’ils ont célébré lors d’une belle cérémonie. « C’était comme un conte de fées. Au cours de ce voyage extraordinaire, je me souviens avoir songé : “Et si j’avais un cancer?”. Je chassais ensuite cette pensée en me disant que j’étais jeune et en bonne santé. Cela n’arrive pas aux personnes jeunes. »

À son retour dans la région et dans sa salle de classe, l’automne était bien amorcé quand Danika a finalement pris rendez-vous pour l’échographie. Quelques heures après le test, elle a reçu un appel pour programmer une biopsie. « Immédiatement, mon cœur a sombré. »

« J’étais bouleversée. Malgré les inquiétudes qui m’avaient habitée, je ne pensais vraiment pas que cela allait se produire. Je n’avais que 30 ans. C’est à ce moment-là que tout a changé pour moi. »

Et c’est au début de la nouvelle année que Danika a reçu une nouvelle qu’elle ne pensait jamais entendre : elle était atteinte d’un cancer du sein. Le jour de la biopsie, notre équipe spécialisée avait procédé à une échographie et découvert une petite masse cachée qui s’est révélée cancéreuse. La bosse initialement examinée était bénigne. « J’étais bouleversée. Malgré les inquiétudes qui m’avaient habitée, je ne pensais vraiment pas que cela allait se produire. Je n’avais que 30 ans. C’est à ce moment-là que tout a changé pour moi. »

À la suite du diagnostic, Danika a été orientée vers le Centre de santé du sein Rose Ages de L’Hôpital d’Ottawa au Campus Général, où elle a rencontré la Dre Lisa Findlay-Shirras, chirurgienne.

Heureusement pour Danika, son cancer du sein avait été diagnostiqué à un stade précoce. Mais compte tenu de son jeune âge, l’équipe de soins devait se pencher sur d’autres aspects.

« Elle a subi des tests génétiques, comme un grand nombre de nos jeunes patientes. Heureusement, les résultats étaient négatifs, explique la Dre Findlay-Shirras. Nous avons retiré la tumeur, et Danika a opté pour une mastectomie avec reconstruction mammaire, afin d’éviter la radiothérapie. C’est souvent ce que choisissent nos jeunes patientes. »

Dre Lisa Findlay-Shirras

Du soutien pour les jeunes femmes faisant face au cancer et à des défis de fertilité

La planification familiale est un autre facteur d’importance pour les jeunes patientes. « Chez les jeunes patientes comme Danika, nous voulons éviter les grossesses pendant quelques années si la tumeur est hormonodépendante, car dans ces cas-là, le risque de récidive est le plus élevé. Je me souviens que cette recommandation a été très difficile à accepter pour Danika », ajoute la Dre Findlay-Shirras. À l’initiative de la Dre Amirrtha Srikanthan, oncologue médicale, L’Hôpital d’Ottawa a mis en place un nouveau programme s’adressant tout particulièrement aux jeunes femmes. Selon la Dre Findlay-Shirras, ces patientes ont besoin d’une approche différente, car elles doivent avoir des discussions difficiles sur la fertilité. « Si vous n’avez pas encore fondé votre famille au moment où l’on vous diagnostique un cancer du sein, il faut revoir votre avenir tel que vous l’aviez imaginé en tenant compte des limites dictées par les traitements contre le cancer dont vous avez besoin. Vous devez faire le deuil de cette conception de l’avenir, ce qui est très difficile. C’est pourquoi il est essentiel de proposer des ressources adaptées à la réalité des jeunes femmes. »

Nouvellement mariée et prête à fonder une famille, Danika vivait difficilement cette situation. En raison de son diagnostic de cancer du sein, elle a dû cesser de prendre la pilule contraceptive, car les hormones qu’elle contient peuvent augmenter le risque de récidive. C’est alors que des symptômes d’endométriose sont réapparus. « J’avais des règles douloureuses et des kystes ovariens depuis mon plus jeune âge. Dans ma vingtaine, de fortes douleurs pelviennes avaient amené mon gynécologue à soupçonner une endométriose, et j’avais commencé à suivre une contraception continue pour supprimer mes symptômes, explique Danika. Lorsque j’ai arrêté de prendre les contraceptifs, l’endométriose a refait surface et mes symptômes sont devenus invalidants. Cela a déclenché une nouvelle vague de consultations, d’examens et, finalement, une nouvelle intervention chirurgicale. »

Qu’est-ce que l’endométriose?

Le Dr Sony Singh, chirurgien et chef du Département d’obstétrique, de gynécologie et de soins aux nouveau-nés de L’Hôpital d’Ottawa, défend depuis des années les intérêts des personnes atteintes d’endométriose. Il s’agit d’une maladie chronique dans laquelle des tissus, comme la muqueuse utérine, se développent à l’extérieur de l’utérus, dans la région pelvienne. L’endométriose se manifeste souvent par des règles douloureuses. Les patientes qui en sont atteintes prennent la pilule contraceptive ou d’autres médicaments hormonaux. Bien que ces médicaments puissent réduire la douleur, ils n’arrêtent pas la progression de la maladie.

« On dit souvent aux femmes que leur douleur est normale et qu’elles doivent s’en accommoder. Il y a encore beaucoup d’incompréhension et de confusion au sujet de la maladie », déclare le Dr Singh.

Rencontrez le Dr Sony Singh

Découvrez son rôle dans la façon dont nous détectons et traitons l’endométriose à L’Hôpital d’Ottawa.

Il est important de reconnaître que toutes les femmes ne veulent pas prendre des hormones; de plus, certaines ne peuvent tout simplement pas suivre un tel traitement, comme Danika après son diagnostic de cancer du sein. Dans ces cas-là, l’équipe du Centre de santé pour les femmes Shirley-E.-Greenberg doit envisager des solutions de rechange, comme des traitements non hormonaux ou une intervention chirurgicale. La chirurgie, dans les cas complexes, sera pratiquée par une équipe interdisciplinaire dotée d’une expertise de pointe. « L’expertise de L’Hôpital d’Ottawa en matière d’endométriose est reconnue à l’échelle nationale », précise le Dr Singh.

L’endométriose de Danika a certainement marqué l’imaginaire du Dr Singh et de son équipe. « La maladie de Danika figure parmi les cas les plus complexes que notre hôpital et moi-même ayons jamais traités. »

Tout savoir sur l’endométriose

Apprenez-en plus sur l’endométriose : qui a découvert cette maladie, pourquoi elle se produit, et la manière dont L’Hôpital d’Ottawa peut aider.

Planification d’une chirurgie complexe de traitement de l’endométriose

Ce que beaucoup de gens ignorent, c’est que l’endométriose ne se limite pas à la région pelvienne. Elle peut envahir d’autres organes, comme l’intestin, la vessie, l’uretère et les reins. Dans le cas de Danika, le Dr Singh attribue à la Dre Kelly Harper, radiodiagnosticienne spécialisée, le mérite d’avoir déterminé que l’endométriose de Danika avait envahi les nerfs pelviens, qui soutiennent la fonction musculaire et la capacité de marcher et de se déplacer, grâce à des examens d’imagerie de pointe.

«L’application de l’imagerie radiologique avancée pour le traitement de l’endométriose est un domaine dans lequel nous sommes désormais bien connus »

« Pour la première fois à L’Hôpital d’Ottawa, nous avons une experte capable de me dire que le cancer envahit les nerfs pelviens. C’est une étape extraordinaire pour nous et nos patientes. L’application de l’imagerie radiologique avancée pour le traitement de l’endométriose est un domaine dans lequel nous sommes désormais bien connus », déclare le Dr Singh.

Non seulement l’équipe a-t-elle pu découvrir ce qui causait les douleurs de Danika, mais elle a fait appel aux services d’un programme de recherche en réalité virtuelle (RV) mené par Realize Medical, une jeune entreprise qui collabore avec les équipes de l’Hôpital et a créé un modèle du bassin de la jeune patiente. Le modèle a permis à cette dernière de mieux comprendre les symptômes de sa maladie, en plus d’aider l’équipe de soins à se préparer à l’intervention chirurgicale.

« Tous ces éléments réunis permettent à ces personnes de bénéficier de soins à proximité de leur domicile. Sans ces services, ces patientes devraient se rendre à l’étranger pour obtenir les soins », ajoute le Dr Singh.

Le Dr Sony Singh, la Dre Gen Horwood, et la boursière Sara-Michelle Gratton se préparent pour l'intervention dans Le Centre de compétences et de simulation de l’Université d’Ottawa.

« Il s’agit d’une neurochirurgie pelvienne complexe. Nous faisons appel à une préparation de haut niveau pour les problèmes complexes touchant à la santé des femmes. À l’échelle mondiale, seulement quelques institutions offrent de tels services. »

C’est au Centre de compétences et de simulation de l’Université d’Ottawa, au Campus Civic, que le Dr Singh a réuni son équipe avant l’opération de Danika. Le Dr Singh explique que, grâce au modèle de RV, ils ont pu simuler la chirurgie et comprendre exactement ce qui se passerait dans la salle d’opération. « Il s’agit d’une neurochirurgie pelvienne complexe. Nous faisons appel à une préparation de haut niveau pour les problèmes complexes touchant à la santé des femmes. À l’échelle mondiale, seulement quelques institutions offrent de tels services. »

« Toutes les personnes avec qui j’ai eu des interactions pendant mes soins ont été adorables, chaleureuses et gentilles. Elles ont été très respectueuses de ma personne et de mes souhaits et ont vraiment pris le temps de comprendre ce qui était important pour moi. »

Depuis l’intervention chirurgicale de début septembre 2025, Danika continue d’être suivie par deux équipes spécialisées de L’Hôpital d’Ottawa. « Je guéris bien et je ressens déjà un grand soulagement. Je ne saurais remercier suffisamment le Dr Singh et son équipe pour les soins qu’ils m’ont prodigués, leur expertise et l’utilisation de technologies de pointe dans la gestion de mon opération complexe. Ils ont préservé ma mobilité, rétabli mon bien-être général et ma santé reproductive et, surtout, ils m’ont donné de l’espoir. Grâce à eux, j’ai recommencé à vivre pleinement ma vie. »

Jamais Danika n’aurait pensé devoir recevoir ce type de soins médicaux intensifs à son âge. Elle est reconnaissante envers chaque professionnel de la santé qui l’a accompagnée pendant son cheminement.

« Toutes les personnes avec qui j’ai eu des interactions pendant mes soins ont été adorables, chaleureuses et gentilles. Elles ont été très respectueuses de ma personne et de mes souhaits et ont vraiment pris le temps de comprendre ce qui était important pour moi. »

Le Dr Singh, quant à lui, continuera de militer pour que davantage de personnes comprennent qu’elles n’ont pas à souffrir et qu’il y a de l’espoir. « Le Centre de santé pour les femmes Shirley-E.-Greenberg est un centre d’excellence pour le traitement de l’endométriose. Nous avons embauché une infirmière responsable du triage. Elle examine toutes les demandes de consultation des médecins de famille. Plus les gens seront informés de nos services, plus nous pourrons aider ces femmes qui souffrent depuis trop longtemps. »

Danika au château de Neuschwanstein en Allemagne
Danika au parc provincial Golden Ears, en Colombie-Britannique

Publié : septembre 2025

Temps de lecture : 3 min 30 s

Publié : septembre 2025

Temps de lecture : 3 min 30 s

Née dans la région de la baie Georgienne et élevée dans une ferme pomicole, Karol Phillips a élu domicile à Ottawa il y a 22 ans. Elle est l’ajointe d’un conseiller en gestion de patrimoine dans une société de placement et se passionne pour les voyages, la musique et les animaux. En janvier 2023, après plusieurs mois de symptômes, les résultats d’examens médicaux ont révélé qu’elle était atteinte d’une tumeur cérébrale rare. C’est alors qu’elle s’est tournée vers l’équipe spécialisée en neurochirurgie de L’Hôpital d’Ottawa, qui était prête à relever le défi de la chirurgie complexe dont elle avait besoin.

Tout avait commencé en 2022 lorsque des problèmes de vue s’étaient déclarés, en particulier une vision trouble sur le côté gauche. Elle avait également remarqué un inconfort au cou. Elle se souvient qu’elle était devenue « instable ». « Je perdais mon équilibre quand je marchais. À quelques reprises, je suis tombée sans être étourdie, sans perdre connaissance ou quoi que ce soit d’autre. J’étais juste tombée, comme ça. »

C’est alors que son médecin de famille a demandé une série d’examens médicaux, dont des examens cardiaques et des analyses de sang, puis une IRM du cerveau à la fin de l’année 2022. « À ce stade, j’avais du mal à tenir ma tête. Je ne pouvais pas rester assise. Je n’étais à l’aise que lorsque je m’allongeais. Ce n’était pas une douleur; c’était comme une sensation de lourdeur », se rappelle Karol.

Karol à l'hôpital

L’annonce inquiétante d’une tumeur cérébrale

Lorsque les résultats des examens sont arrivés, Karol a été orientée vers l’équipe de neurochirurgie au Campus Civic de L’Hôpital d’Ottawa. C’est là qu’elle a rencontré deux personnes qui allaient jouer un rôle clé dans son parcours de soins : le Dr John Sinclair, directeur de l’Oncologie neurochirurgicale et de la Chirurgie cérébrovasculaire, et Jessica Lucky, adjointe au médecin, qui travaille avec le Dr Sinclair.

Par une journée enneigée de janvier, Jessica a révélé à Karol que les résultats de l’IRM montraient une tumeur cérébrale de la taille d’une lime. « Les images étaient impressionnantes; je ne les oublierai jamais en raison de la taille de la tumeur et de sa localisation », explique Jessica.

« La nouvelle m’a bouleversée. Je ne savais pas comment l’assimiler. »

Le souvenir de cette journée fait encore monter des larmes aux yeux de Karol. « La nouvelle m’a bouleversée. Je ne savais pas comment l’assimiler. J’étais seule au rendez-vous. Je n’ai pas de famille à Ottawa et j’avais peur, mais Jessica a été merveilleuse, explique Karol. Ensuite, elle a fait venir le Dr Sinclair. Il m’a dit que tout irait bien et qu’on prendrait soin de moi. »

Rencontrez neurochirurgien Dr John Sinclair

Directeur de l’Oncologie neurochirurgicale et de la Chirurgie cérébrovasculaire

Rencontrez Jessica Lucky, adjointe au médecin

Apprenez-en plus sur le parcours de Jessica Lucky pour devenir adjointe au médecin et découvrez pourquoi la neurochirurgie la passionne.

Un cas neurochirurgical complexe

Les examens ont révélé que Karol avait deux problèmes : une tumeur cérébrale dans la partie arrière du tronc cérébral qu’on appelle la région pinéale et une maladie appelée l’hydrocéphalie. Cela signifiait qu’il y avait une accumulation de liquide dans le cerveau, car la tumeur appuyait sur le tronc cérébral et bloquait la voie d’écoulement normale du liquide dans cette région.

« De toutes les régions du cerveau où l’on trouve des tumeurs, celle-ci est l’une des moins courantes. Je vois un ou deux patients qui doivent être opérés chaque année. Toutefois, l’année où Karol a été diagnostiquée, nous avons eu cinq ou six patients atteints de tumeurs localisés dans cette région. » 

Normalement, pour traiter cette accumulation de liquide, on utilise un drain ou une dérivation, mais comme l’explique le Dr Sinclair, la situation de Karol était rare : « De toutes les régions du cerveau où l’on trouve des tumeurs, celle-ci est l’une des moins courantes. Je vois un ou deux patients qui doivent être opérés chaque année. Toutefois, l’année où Karol a été diagnostiquée, nous avons eu cinq ou six patients atteints de tumeurs localisés dans cette région. »

Pour un neurochirurgien qui voit des centaines de patients par an, ce sont ces cas qui sortent du lot, car l’opération est unique en son genre : elle est réalisée pendant que le patient est en position assise. La plupart des patients opérés d’une tumeur cérébrale sont allongés sur le dos, le côté ou le ventre, mais pour ce type de tumeur, l’opération est tout à fait différente.

Karol à l’hôpital, portant son bonnet spécial, un cadeau de sa sœur.

« Une intervention dans cette région du cerveau nécessite que le patient soit assis à 90 degrés. L’incision est pratiquée juste au-dessus de la nuque, ce qui permet d’accéder à un minuscule couloir entre le cervelet et les hémisphères cérébraux, qui se trouvent juste au-dessus. Lorsque le patient est assis, le cervelet se détache en quelque sorte de la partie supérieure du cerveau par simple gravité. Il est ainsi possible d’accéder à la zone où se trouve la tumeur », explique le Dr Sinclair.

Une importante mise en place préopératoire pour une chirurgie unique

Cette chirurgie unique nécessitait une importante mise en place opératoire sur le plan de l’anesthésie et de la surveillance neurophysiologique du tronc cérébral, ainsi que sous l’angle des soins infirmiers. « Notre coordonnatrice des soins infirmiers en neurochirurgie, Francine Robinet-Leduc, est toujours celle qui dirige cette préparation. Il y a beaucoup de choses à coordonner, y compris des instruments spéciaux qui sont placés sur le lit. C’est une mise en place particulière à ce type de chirurgie, explique le Dr Sinclair. Il y a aussi un cadre spécial qui maintient le patient en position assise pendant l’intervention. Ce cadre doit être installé de manière précise. En vérifiant l’installation du cadre, on confirme qu’il sera possible de manipuler le lit si une urgence survient pendant la chirurgie. »

Après la rencontre initiale avec le Dr Sinclair et Jessica, Karol a subi une multitude d’examens en vue de l’opération. En raison de sa localisation dans le cerveau, tout portait à croire qu’il s’agissait d’une tumeur pinéale, probablement bénigne, selon l’équipe.

L’intervention chirurgicale complexe, qui a duré sept heures, a eu lieu en avril 2023. La famille et les amis de Karol se sont mobilisés autour d’elle. Comme plusieurs autres proches, la mère de Karol a parcouru des centaines de kilomètres pour être à ses côtés.

« Il s’agit déjà d’une tumeur très rare qui prend naissance dans les cellules neuronales du cerveau. Il est encore plus inhabituel de trouver une telle tumeur dans cette région du cerveau. »

Images du cerveau de Karol.

La région pinéale se situe au centre du cerveau, ce qui fait de l’ablation des tumeurs dans cette zone un défi technique, selon le Dr Sinclair. La tumeur a été retirée du tronc cérébral sans aucune complication. Ce n’est qu’après l’opération que l’équipe a eu une surprise : les examens pathologiques subséquents ont confirmé qu’il s’agissait d’une tumeur très rare appelée neurocytome central.

« Il s’agit déjà d’une tumeur très rare qui prend naissance dans les cellules neuronales du cerveau. Il est encore plus inhabituel de trouver une telle tumeur dans cette région du cerveau. Heureusement pour Karol, il s’agissait d’une tumeur bénigne, contrairement à d’autres tumeurs qui peuvent se développer à cet endroit et qui peuvent être beaucoup plus dangereuses du point de vue de la malignité. »

Karol en Norvège, portant le bonnet reçu à l’hôpital.

Une profonde gratitude pour des soins exceptionnels

Karol a été hospitalisée deux semaines, principalement à l’Unité de soins intermédiaires en neurosciences du Campus Civic. À sa sortie de l’Hôpital, elle avait besoin d’un déambulateur pour se déplacer et d’une physiothérapie pour reprendre des forces. « Il m’a fallu une bonne année de rééducation pour me rétablir. J’ai commencé par de courtes promenades dans la rue avec le déambulateur, puis j’ai utilisé une canne pendant quelques mois. La canne se trouve toujours dans mon placard. Elle me rappelle tout le chemin que j’ai parcouru », raconte-t-elle.

Comme la tumeur était bénigne et qu’elle a été complètement enlevée, Karol n’a eu besoin d’aucun autre traitement. Au départ, elle devait passer des IRM tous les six mois après sa chirurgie. Puis, en janvier 2025, Jessica lui a annoncé qu’elle n’aurait pas besoin de revenir avant un an.

Karol a retrouvé son travail et son réseau professionnel en janvier 2024 et elle en est très reconnaissante. « Je ressens de la gratitude chaque jour. Je pense à la chance que j’ai et j’apprécie vraiment les petites choses. Récemment, j’ai marché jusqu’à ma voiture et j’ai vu des lilas, alors je les ai sentis. Je m’arrête pour sentir les fleurs! »

Karol a également repris goût aux voyages. Sa première escapade après l’opération a été une fin de semaine à Boston avec sa meilleure amie. Lorsqu’elle s’est sentie suffisamment forte, elle s’est rendue en Norvège avec des amis en 2024.

Elle est profondément reconnaissante pour les soins qu’elle a reçus. Elle a remercié de diverses façons le Dr Sinclair, Jessica et l’équipe de l’Unité des soins intermédiaires en neurosciences, notamment par le biais du Programme des prix de gratitude et du tournoi de golf de l’été 2025 de son cabinet, dont les recettes ont été versées à L’Hôpital d’Ottawa.

« J’ai vraiment reçu des soins incroyables. Le Dr Sinclair, il m’a sauvé la vie. »

Et Jessica a été un pilier pour Karol tout au long de ce parcours. Jessica explique que c’est précisément pourquoi elle aime son travail. « Il n’y a rien qui me rend plus heureuse qu’un patient qui me dit qu’il se sent prêt pour l’opération – qu’il se sent à l’aise, qu’il se sent rassuré, parce qu’on a répondu à toutes ses questions. »

Bien que Karol attende avec impatience le jour où elle ne sera plus suivie par les membres de l’équipe de neurochirurgie de L’Hôpital d’Ottawa, elle leur sera toujours reconnaissante d’avoir été là et prêts à l’aider quand elle avait besoin d’eux. « À 51 ans, je suis passée de zéro, rien du tout sur le plan de la santé, à une chirurgie au cerveau. Avant cette histoire, je ne m’étais jamais ne serait-ce que cassé un os! Je n’avais jamais eu besoin d’aller à l’hôpital. »

Écoutez l’épisode 35 du balado Pulse pour découvrir les coulisses de la neurochirurgie à L’Hôpital d’Ottawa en compagnie du Dr John Sinclair.

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Kelda Whalen est malheureusement décédée le 27 août 2025. Nous la remercions pour son immense générosité à l’égard de notre hôpital et l’empreinte qu’elle laisse derrière elle. 

Publié : Août 2025

Temps de lecture : 3 mins

Si Kelda Whalen devait indiquer sur une mappemonde chaque endroit où elle est allée, la carte serait remplie de punaises. Entre son travail consacré au Service extérieur et sa passion du voyage, elle visite les quatre coins du monde, mais elle revient toujours à Ottawa, sa ville natale. C’est là qu’elle apprécie les magnifiques paysages et le milieu des arts, et donne en retour notamment à des organismes de bienfaisance qui lui tiennent à cœur, parmi lesquels L’Hôpital d’Ottawa.

Née à Ottawa, au Campus Civic, elle a un goût inné des voyages, grâce à son père qui a fait partie des Forces armées canadiennes. Durant son enfance, sa famille bouge constamment aux quatre coins du Canada et vit dans différentes bases militaires; la famille a d’ailleurs vécu à deux reprises en Allemagne en raison du travail du père.

À 21 ans, sur un coup de tête, elle passe et réussit l’examen d’entrée pour le Service extérieur. C’est ainsi qu’elle commence sa carrière dans une direction assez différente de celle qu’elle avait envisagée en grandissant. « Au début, mes projets étaient de faire l’école des bibliothécaires, mais la vie m’a réservé autre chose », dit Kelda.

Kelda en voyage en Jamaïque

À la découverte du monde, sans oublier Ottawa, sa ville natale

Au cours de la décennie suivante, elle part en poste dans le monde entier. Chaque ville est pour elle une occasion unique qu’elle n’oubliera jamais. La première affectation de Kelda est à Dublin, en Irlande. « C’est un très bel endroit, bien qu’il pleuve tout le temps », se souvient Kelda.

Elle est ensuite basée à Londres, en Angleterre, une ville qu’elle aimera énormément.
« J’ai eu la chance d’y être lorsque le dollar est à la hausse, et la livre sterling à la baisse. Cela me permet de développer mon amour de l’art et de voir toutes ces magnifiques pièces de théâtre ».

Kelda célébrant la fête du Canada sur la rue Elgin

Après quatre années en Angleterre, Kelda est affectée à New Delhi puis à Hong Kong. Par la suite, elle revient brièvement à Ottawa avant que l’un de ses supérieurs l’informe d’une affectation temporaire à Beyrouth. « J’ai tout de suite dit, “Je veux y aller!”. Il faisait + 20 °C à Beyrouth ce jour-là, et – 20 °C à Ottawa; je n’ai pas hésité un seul instant. »

Cette affectation a été une expérience très différente des précédentes. Bien que la situation soit dangereuse à l’époque à cause de l’instabilité politique, elle parvient tout de même à découvrir la campagne environnante qui, selon elle, est tout à fait charmante.

Une tournure effroyable des événements

Son dernier grand voyage la conduit à Damas, puis elle revient à Ottawa entre deux affectations. C’est l’été 1982, et bien qu’il soit prévu qu’elle soit de nouveau déployée, sa vie prend un tournant tragique un chaud soir d’été.

Après un samedi soir passé à la piscine de l’immeuble où elle vit, elle décide de faire un sauna. « Je ne suis allée que deux fois au sauna de toute ma vie, et j’ignore pourquoi je décide d’y aller. Ma tension artérielle est basse – la chaleur m’incommode et je m’évanouis », se souvient Kelda.

Elle reprend immédiatement connaissance, mais s’évanouit quatre autres fois avant de tomber et de heurter la porte du sauna et de se retrouver sur le sol des vestiaires. « Je réussis à me relever et je trouve cela bizarre, mais je me sens globalement bien. J’apprendrai par la suite que cinq évanouissements consécutifs ont causé des dommages à une partie de mon cerveau appelée les noyaux gris centraux qui contrôlent la capacité du corps à se mouvoir. »

Diagnostic de dystonie posé après plusieurs évanouissements

Au bout de deux jours, et malgré qu’elle se sente bien, Kelda se regarde dans le miroir et voit que les muscles de son cou sont proéminents comme s’ils étaient contractés.

Cela prendra malheureusement plusieurs années avant qu’elle ne sache ce qui s’est passé. C’est en fait en 1996 qu’elle apprend qu’elle souffre de dystonie. C’est une maladie neurologique rare qui se caractérise par des contractions musculaires involontaires intermittentes ou prolongées, dans une ou plusieurs parties du corps qui aboutissent à long terme à des postures corporelles « anormales ». Ces contractions musculaires se produisent parce que le cerveau envoie des messages erronés aux muscles, même si la personne n’a pas l’intention de faire de mouvements.

À l’époque, Kelda est dirigée vers un hôpital de Toronto et le Dr Andres Lozano, un chirurgien de renommée internationale dans la stimulation cérébrale profonde. Contrairement à aujourd’hui, Ottawa n’avait pas à l’époque d’expertise dans ce domaine.

« J’ai 31 ans la première fois que je tombe. Cela met un terme à ma carrière dans le Service extérieur – je ne peux pas me rendre à l’étranger à cause de la douleur provoquée par les spasmes. J’ai subi plusieurs neurochirurgies au fil des ans à L’Hôpital d’Ottawa, mais cela n’a malheureusement pas permis d’atténuer les symptômes de la dystonie. »

Cette maladie n’a certes pas totalement empêché Kelda de faire des choses. Elle a persévéré et continué de travailler à temps partiel en tant qu’agente d’immigration avant de prendre sa retraite en 2002.

De plus, elle n’a pas laissé la dystonie l’empêcher de voyager, ce qu’elle a continué à faire abondamment avec des amis. À mesure que voyager devenait de plus en plus compliqué, elle s’est tournée vers des croisières, puis des périples en motorisé. Elle est allée trois fois à Venise, en Italie – sa destination de prédilection.

« Avec l’âge, j’ai de plus en plus de difficultés à marcher. Entre 2019 et 2023, j’ai eu un A-linker, un vélo de marche, et je sortais tous les matins à 6 h, car je suis une lève-tôt. J’aimais longer le canal et profiter des matins paisibles. »

Kelda visitant le canal de Panama

Se souvenir d’elle quand elle ne sera plus là

Mais même les sorties matinales sont devenues plus compliquées avec le temps en raison de la détérioration de sa mobilité et de la plus grande fréquence de ses chutes. Malgré les difficultés de plus en plus grandes, cela ne l’a pas empêchée de sortir. À vrai dire, c’est lors de l’une de ses promenades qu’elle a commencé à réfléchir à ce qu’elle laisserait et à la manière dont elle voulait que l’on se souvienne d’elle quand elle ne serait plus là.

« Avec ma conseillère financière, elle m’a parlé du nouvel hôpital et de la possibilité de donner mon nom à une chambre de patient; c’est alors que j’ai décidé de faire un don testamentaire à la campagne Créons des lendemains ».

« Je voulais laisser un signe, et c’est lors d’une promenade dans le jardin avant du Gouverneur général que j’ai vu des bancs qui portaient de petites plaques indiquant le nom de leur donateur, d’ajouter Kelda. Quand j’ai discuté avec ma conseillère financière, elle m’a parlé du nouvel hôpital et de la possibilité de donner mon nom à une chambre de patient; c’est alors que j’ai décidé de faire un don testamentaire à la campagne Créons des lendemains ».

Pour Kelda, patiente de longue date à L’Hôpital d’Ottawa, notamment pour y subir plusieurs neurochirurgies au fil des ans, l’idée de chambres individuelles pour le nouveau campus hospitalier lui a incontestablement plu.

« Je veux juste que l’on se souvienne de moi quand je ne serai plus là. »

Le souvenir de Kelda, qui a toujours donné aux organismes de sa communauté, notamment au milieu des arts, afin de venir en aide à d’autres personnes souffrant de dystonie ainsi qu’à notre hôpital, en faisant un don testamentaire, restera à jamais gravé pour avoir contribué à redessiner l’avenir des soins de santé. Son nom sera vu par d’autres patients, leur famille, les membres du personnel et les médecins passant devant cette chambre qui portera son nom à l’ouverture du nouvel hôpital. C’est la bonne façon d’aider de futurs patients qui, comme elle, auront besoin de l’hôpital.

Malgré la détérioration continue de son état de santé, elle ne cesse de penser aux autres. Peut-être qu’une chambre en neurologie portera mon nom; je ne suis certes pas difficile; l’endroit m’importe peu. Je veux juste que l’on se souvienne de moi quand je ne serai plus là. »

Publié : Août 2025

Temps de lecture : 3-4 minutes

Pour les jeunes patients atteints d’un cancer, chaque millimètre est important : la radiothérapie doit être administrée avec une précision extrême afin de ne pas endommager les tissus sains avoisinants et parfois toujours en croissance. Heureusement, L’Hôpital d’Ottawa est un chef de file dans ce domaine. Il fournit des soins à toute la population de l’Est de l’Ontario, de l’Ouest du Québec et du Nunavut, dont les enfants. Récemment, notre hôpital a franchi une étape importante en donnant aux patients de meilleures chances de rétablissement complet avec moins d’effets secondaires découlant du rayonnement. Pour les patients plus jeunes, qui sont toujours en croissance et qui ont une vie bien remplie devant eux, il s’agit d’un progrès vital.

On estime qu’environ 50 % des patients ayant reçu un diagnostic de cancer devront recevoir des traitements de radiothérapie, soit comme traitement autonome, soit en combinaison avec une chimiothérapie ou une chirurgie. Bien que le Centre hospitalier pour enfants de l’est de l’Ontario (CHEO) demeure le principal centre de traitement des enfants atteints du cancer dans notre région, des traitements de radiothérapie destinés aux jeunes patients sont administrés à L’Hôpital d’Ottawa. Cette collaboration permet donc aux enfants et à leur famille de recevoir des soins aussi complets que possible.

Cody Church et Dr Vimoj Nair

Rencontrer le Dr Vimoj Nair

Découvrez comment le Dr Nair se spécialise dans la radiochirurgie, une forme d'irradiation extrêmement précise qui ne nécessite aucune incision.

Soutenir les enfants atteints du cancer lorsqu’ils atteignent l’âge adulte

Le Dr Vimoj Nair, un radio-oncologue, est l’un des deux spécialistes de notre hôpital qui se spécialisent dans le traitement des enfants et des jeunes adultes atteints du cancer. Il explique pourquoi la précision du rayonnement est d’une importance vitale pour éviter les complications graves découlant du traitement, plus tard dans la vie. « Lorsqu’un jeune patient est en rémission et qu’il atteint l’âge de 18 ans, il termine son parcours au CHEO. Jusqu’à 80 % des enfants ayant survécu à un cancer développeront un effet tardif grave ou potentiellement mortel avant l’âge de 45 ans. Par conséquent, ils ont besoin d’être surveillés tout au long de leur vie, et c’est là que nous intervenons. »

Cette forme de suivi à long terme est possible grâce à un programme connu sous le nom de clinique du POGO. Il s’agit d’une clinique spécialisée qui prend en charge les enfants ayant survécu à un cancer une fois qu’ils atteignent l’âge adulte; notre hôpital offre ce soutien à ceux qui subissent les effets à long terme du traitement de ce cancer.

Le lymphome de Hodgkin est un exemple de cancer qui touche les adolescents et qui présente de fortes chances de rémission. La radiothérapie fait souvent partie du plan de traitement.

Supporting pediatric cancer survivors into their adult years

For young patients facing cancer, every milimetre matters — radiation treatment must be delivered with extreme precision to make every effort to avoid damaging the healthy, and sometimes still growing, surrounding tissue. Thankfully, The Ottawa Hospital is a leader in this field, providing care for all residents in Eastern Ontario, Western Quebec, and Nunavut, including children. Recently, our hospital took a big step forward to give patients a better chance at a full recovery with fewer side effects from radiation. For younger patients, who are still growing and have a full life ahead of them, this is critical progress.

It is estimated that about 50% of patients diagnosed with cancer will need to receive radiation treatment during their cancer journey — either as a stand-alone treatment or in combination with chemotherapy and/or surgery. While the Children’s Hospital of Eastern Ontario (CHEO) remains the primary treatment center for pediatric cancer in our region, radiation treatments for young patients are administered at The Ottawa Hospital. This collaboration ensures that children and their families receive the most comprehensive care available.

Rencontrer le Dr Vimoj Nair

Découvrez comment le Dr Nair se spécialise dans la radiochirurgie, une forme d'irradiation extrêmement précise qui ne nécessite aucune incision.
« Ce type de cancer survient habituellement dans la poitrine, autour du cœur. Bien que le rayonnement guérisse avec succès le cancer dans plus de 90 % des cas, il peut également exposer par inadvertance le cœur à des doses modérées de rayonnement, ce qui augmente le risque à long terme de maladie ou d’insuffisance cardiaque », explique le Dr Nair. « À la clinique du POGO, nous effectuons une surveillance de ces effets tardifs, qui peuvent apparaître 20 ans ou plus après l’exposition. Notre équipe est donc constamment à la recherche de nouvelles technologies permettant de réduire ces effets secondaires tardifs chez les jeunes et les enfants qui ont des chances de survie à long terme. »

Nouveau traitement offrant la dose de rayonnement la plus faible

Notre équipe d’experts spécialisés en rayonnement est constamment à la recherche de nouvelles façons d’offrir les meilleurs résultats possibles à long terme pour nos patients. En faisant preuve d’imagination, elle est parvenue à utiliser une combinaison novatrice de technologies pour traiter une tumeur située près du cœur d’un jeune patient atteint d’un lymphome, une première au Canada pour ce type de cas pédiatrique.

Malgré le fait que des approches similaires aient pu être utilisées chez les patients adultes, leur utilisation chez les patients plus jeunes demeure extrêmement rare. « Cette technique a été perfectionnée à L’Hôpital d’Ottawa pour ce type de patient. Elle a considérablement réduit l’exposition au rayonnement du cœur et des poumons, offrant une protection significative contre les effets secondaires à long terme, un facteur particulièrement important pour un patient si jeune », affirme le Dr Nair.

Imaginez pouvoir maintenir le corps d’un patient immobile, sans que rien – ni même le plus petit souffle – ne puisse dévier sa trajectoire. Cody  Church est physicien médical à notre hôpital. En compagnie de son équipe de collègues, dont Kim Charbonneau, il a dirigé la mise en place d’un dispositif de contrôle actif de la respiration (ABC).

Rencontrer Cody Church

Découvrez comment un physicien médical de l'Hôpital d'Ottawa utilise les dernières technologies pour personnaliser les traitements.

« Le dispositif communique avec nos machines pour allumer et éteindre le faisceau de rayonnement en fonction d’un seuil que nous avons fixé », explique Cody. « Nous calibrons le dispositif en fonction du niveau de confort de chaque patient afin que, lorsque ce dernier inspire jusqu’à ce niveau, l’appareil retienne son souffle et le faisceau de rayonnement s’allume. Une fois que le patient a terminé de retenir son souffle, le faisceau est mis sur pause, ce qui lui permet de retrouver son niveau de confort avant la prochaine ronde. »

Les anciens modèles du dispositif ABC obligeaient le thérapeute à allumer et à éteindre manuellement le faisceau, ce qui rendait les traitements plus longs et plus difficiles à cibler avec précision.

« Avec la technologie standard, le rayonnement est administré pendant que le patient respire, ce qui signifie que tout ce qui se trouve dans le champ de rayonnement, à savoir la tumeur et les zones avoisinantes comme le cœur, peut être irradié. Puisque la respiration fait bouger le cœur et les autres organes, cela se traduit par un traitement moins précis », explique le Dr Nair. « Grâce à cette nouvelle technique, nous arrêtons ce mouvement en demandant au patient de retenir son souffle pendant la radiothérapie. Ce faisant, le traitement n’est administré qu’à la tumeur, permettant ainsi une irradiation beaucoup plus précise et ciblée et une exposition minimale des tissus sains avoisinants et, par conséquent, moins d’effets tardifs. »

Rencontrer Kim Charbonneau

Découvrez comment une radiothérapeute médicale résout le mystère de la prestation des meilleurs soins à chaque patient qui vient la consulter pour une radiothérapie à l'Hôpital d'Ottawa.

Comment fonctionne cette technique novatrice

L’objectif consiste à administrer une dose exacte de rayonnement à la tumeur cancéreuse en ciblant les cellules malignes pour les détruire ou les rétrécir, sans affecter les cellules normales avoisinantes. Ce niveau de précision aide à limiter les effets secondaires chez le patient.

Le dispositif est muni d’un petit embout en plastique, semblable à celui d’un tuba, qui repose sur les dents du patient. Un bras pliable connecté contrôle le logiciel de surveillance de la respiration. C’est un processus que le patient répète à de nombreuses reprises pour se préparer à ce moment.

« Le principe du dispositif ABC est de contrôler avec précision le volume d’air retenu afin de reproduire fidèlement, à chaque fois, la position de la tumeur et des tissus sains avoisinants. Il peut sembler extrême d’avoir une machine qui contrôle votre respiration; la première fois que vous en faites l’expérience, c’est un peu choquant. Mais après avoir ressenti la sensation, vous comprenez tout de suite », affirme Cody.

Ce traitement a été administré au patient pendant une période d’inhalation de 30 secondes. C’est ce qu’on appelle un traitement par inhalation. Bien qu’il puisse aussi être administré par exhalation, le traitement procure davantage de bienfaits lorsque le patient inspire. « Il y a une raison pour laquelle nous préférons l’inhalation pour ce traitement. Lorsque vos poumons se remplissent d’air, votre cœur se déplace vers le bas, ce qui l’éloigne de la zone ciblée. »

En moyenne, le patient répète ce processus entre 9 et 15 fois au cours d’une radiothérapie.

Si, à tout moment, le patient estime qu’il ne peut pas suivre le traitement ou continuer de le suivre, l’équipe de soins revient au plan de traitement d’origine pour s’assurer que le patient obtient le meilleur résultat possible.

Donner aux jeunes patients en rémission toutes les chances d’avoir une vie longue et saine

Cette nouvelle option procure un nouvel espoir pour une vie longue et saine, surtout pour les jeunes patients. « Il s’agit de la meilleure solution de remplacement sur le plan de ce qui se passe à l’intérieur du corps pendant le traitement comparativement aux autres technologies offertes. Habituellement, ces technologies peuvent prendre la forme de marqueurs placés sur la poitrine pour surveiller la respiration du patient ou d’une caméra optique qui éclaire la poitrine pour observer la peau. Elles présentent toutes des avantages et des inconvénients, mais avec le dispositif ABC, nous mesurons ce qui se passe à l’intérieur », explique Cody.

Il est important de noter que ce type de radiothérapie ne convient pas à tout le monde. Le tout dépend des capacités du patient, qu’il soit adulte ou adolescent, des particularités de sa situation ainsi que de la mise en place d’une préparation et d’un accompagnement constants. Mais l’équipe se réjouit de pouvoir offrir ce type de radiothérapie dès maintenant, surtout aux jeunes patients.

« Il s’agit de la solution la plus efficace possible et les enfants sont ceux qui en bénéficient le plus. C’est donc la combinaison idéale pour ce qui est de l’adopter dans un premier groupe », explique Cody. « C’est un honneur de faire partie de quelque chose qui aide les patients. J’ai l’impression que chaque nouvelle amélioration que nous pouvons apporter à nos patients mérite tous nos efforts. »

Équipe de coordination de la respiration active

* Cette vidéo est uniquement disponible en anglais.

Publié : juin 2025

Entre un quart et un tiers des personnes qui ont une chirurgie hépatique majeure, souvent en raison d’un cancer, devront recevoir une transfusion sanguine. Maintenant, imaginez pouvoir réduire la nécessité de ce type de transfusion et l’impact qu’une telle réduction aurait à l’échelle mondiale. C’est une vision qui anime le Dr Guillaume Martel, chirurgien et chercheur, titulaire de la chaire Famille Arnie Vered en recherche hépato-pancréato-biliaire (financée par des donateurs) à L’Hôpital d’Ottawa et à l’Université d’Ottawa.

Alors que le Dr Martel étudiait comme boursier à Montréal, il a été témoin d’une technique de chirurgie du foie inédite pour lui. Cette technique réduit la perte de sang pendant une opération hépatique, et l’idée l’a fasciné et intrigué. Mais lorsqu’il a creusé davantage, le jeune médecin s’est rendu compte qu’il n’y avait pas beaucoup de contexte sur la technique et qu’il n’y avait pas d’essais cliniques – aucune preuve concrète de sa valeur.

Dr Guillaume Martel
The Vered family joined together for a photo.
Liz et Arnie Vered avec leurs six enfants et leur beau-fils

En août 2019, le Dr Guillaume Martel a été nommé premier titulaire de la Chaire de la famille Vered pour la recherche hépato-pancréatobiliaire. Le Dr Martel est un chirurgien chevronné de L’Hôpital d’Ottawa qui a sauvé et prolongé la vie d’innombrables personnes, en particulier celles atteintes d’un cancer. Après des recherches dans le monde entier, c’est ici même, à Ottawa, que l’on a trouvé le meilleur candidat pour diriger la chaire de recherche. Cette chaire de recherche ouvre la voie à des essais cliniques avant-gardistes et à des techniques chirurgicales de pointe, dont nos patients pourront profiter pendant de nombreuses années. Tout cela a été rendu possible grâce aux généreux dons de la famille Vered et d’autres donateurs.

« Quand Arnie était malade, il devait se rendre à Montréal pour être traité. C’était extrêmement difficile pour lui d’être loin de chez nous et de nos six enfants. Nous voulions permettre aux gens de recevoir leurs traitements ici, à Ottawa. Cette chaire de recherche est un élément important qui contribue à perpétuer sa mémoire. » – Liz Vered

Lancement du plus grand essai clinique du genre

Dès son arrivée à L’Hôpital d’Ottawa, il s’est donné pour mission personnelle d’en apprendre davantage sur la technique, appelée phlébotomie hypovolémique, dans laquelle une quantité contrôlée de sang est prélevée du patient avant la chirurgie, puis réinjectée dans le patient par la suite. Après avoir perfectionné la technique, lui et son équipe, dont l’anesthésiologiste Dr Chris Wherrett, ont décidé de faire leurs propres recherches afin de réunir des preuves concrètes de l’impact de cette technique qui change la pratique.

Souvent, les dons de la communauté aident à lancer des projets de recherche en phase préliminaire, attirant par la suite un financement à grande échelle grâce à des subventions permettant de lancer des recherches approfondies.

Une fois avoir testé l’innocuité et la faisabilité de la technique dans le cadre d’un essai de phase 1 à notre hôpital, l’équipe du Dr Martel a lancé le plus grand essai du genre, grâce à un financement des Instituts de recherche en santé du Canada.

Au cours d’une période de cinq ans, qui a pris fin en 2023, 446 personnes ont été recrutées dans quatre hôpitaux canadiens, dont L’Hôpital d’Ottawa, pour participer aux essais. « Une fois sous anesthésie, des patients ont été sélectionnés au hasard pour recevoir soit une phlébotomie hypovolémique, afin de diminuer les transfusions sanguines, soit des soins habituels », explique le Dr Martel.

Seul l’anesthésiologiste savait quels patients appartenaient à quel groupe.

Rowan Ladd a participé à un essai clinique à L’Hôpital d’Ottawa

Volontaire pour participer à la recherche

Parmi ces patients inscrits figure Rowan Ladd, une ancienne analyste pour le ministère de la Défense nationale, qui a reçu un diagnostic de cancer du côlon en décembre 2020 à l’âge de 44 ans.

« J’étais tellement effrayée, et je pensais que j’allais mourir. »

Au cours de la période précédant son diagnostic, la mère de deux enfants se souvient avoir remarqué de nombreux signes qu’elle avait alors ignorés parce qu’elle les attribuait simplement au stress, de sorte que lorsqu’elle a appris qu’elle était atteinte d’un cancer, elle a été choquée. « J’étais tellement effrayée, et je pensais que j’allais mourir. »

Au cours des trois mois suivant son diagnostic, elle a eu une colectomie, une intervention chirurgicale qui consiste à retirer une partie ou la totalité du côlon, et quatre mois plus tard, elle est retournée au travail.

Toutefois, deux ans plus tard, un examen régulier par IRM a révélé une tache sur son foie. Son cancer s’était propagé. C’était une nouvelle dévastatrice, et c’est à ce moment qu’elle a rencontré le Dr Martel. « On entend “stade 4”, et on se dit que c’est la fin. Mais le Dr Martel m’a expliqué qu’un stade 4 ne signifie pas nécessairement une mort prochaine. Il avait des patients chez qui il avait pratiqué une intervention qui étaient encore vivants des années plus tard », se rappelle Rowan.

« Je soutiens pleinement la recherche. Cette étude me semblait intéressante parce qu’elle avait obtenu d’excellents résultats dans le cadre de l’essai pilote. »

Quand est venu le temps d’enlever la tumeur, Rowan n’a pas hésité à se porter volontaire pour participer à l’essai clinique. « Je soutiens pleinement la recherche. Cette étude me semblait intéressante parce qu’elle avait obtenu d’excellents résultats dans le cadre de l’essai pilote », affirme Rowan. « On vous dit avant la chirurgie que le foie est plein de vaisseaux sanguins et qu’il y a donc des risques d’hémorragie majeure. Je trouvais ça formidable que les chercheurs essaient des choses pour réduire ces risques. » 

C’était une chose d’accepter de participer, mais Rowan avait bon espoir d’être choisie pour l’essai. Son intervention chirurgicale a eu lieu en octobre 2022, et c’est seulement par la suite qu’elle a appris qu’elle avait en fait été choisie au hasard pour une phlébotomie hypovolémique.

Rowan avec son chien
Rowan avec ses deux filles et son conjoint

Réduire le risque de perte de sang

Pour les patients du groupe de phlébotomie hypovolémique, l’anesthésiologiste a retiré l’équivalent d’un don de sang (environ 450 mL) avant la chirurgie. Si le patient avait besoin de sang pendant l’intervention chirurgicale, on utilisait d’abord son propre sang. Dans le cas contraire, le sang était réinfusé avant son réveil.

« La perte de sang est une préoccupation majeure en chirurgie du foie. Retirer un demi-litre de sang juste avant une importante chirurgie hépatique est la meilleure chose que nous avons trouvée jusqu’à présent pour réduire la perte de sang et les transfusions », explique le Dr Martel. « Ça fonctionne en abaissant la pression artérielle dans le foie. La technique est sécuritaire, simple, peu coûteuse et devrait être envisagée pour toute chirurgie du foie comportant un risque élevé d’hémorragie. »

« Participer à cet essai a été une expérience vraiment positive, et l’équipe a été merveilleuse. Je suis tellement contente d’avoir été sélectionnée, et je suis contente que ça pourra aider d’autres patients. » 

Rowan était ravie d’avoir été sélectionnée. Elle n’a pas eu besoin d’une transfusion sanguine et après quatre jours d’hospitalisation, elle était de retour à la maison auprès de sa famille à Dunrobin. Aujourd’hui, deux ans plus tard, elle est toujours en rémission.

« Pour moi, cette chirurgie m’a sauvé la vie. J’ai eu la malchance d’avoir un cancer, mais ça m’a vraiment réveillée. Maintenant, je me sens plus vivante, et je profite vraiment de la vie, alors qu’avant, je ne faisais qu’exister », explique-t-elle. « Participer à cet essai a été une expérience vraiment positive, et l’équipe a été merveilleuse. Je suis tellement contente d’avoir été sélectionnée, et je suis contente que ça pourra aider d’autres patients. » 

Le coût de la conservation du sang pour ceux qui en ont le plus besoin

La chirurgie du foie est considérée comme une intervention majeure. Le risque de saignement important est plus élevé que la moyenne, et une des conséquences est la nécessité d’une transfusion sanguine pendant l’opération pour aider le patient à rester en vie, à se rétablir et à prospérer.

« Les transfusions sanguines peuvent sauver des vies, mais si vous n’en avez pas besoin pour sauver votre vie, il vaut mieux l’éviter », explique le Dr Dean Fergusson, auteur principal de l’étude et directeur scientifique adjoint, Recherche clinique, à L’Hôpital d’Ottawa.

Rencontrer le Dr Dean Fergusson

En savoir plus sur le Dr Dean Fergusson, , auteur principal de l’étude et directeur scientifique adjoint, Recherche clinique, à L’Hôpital d’Ottawa.

« Les hôpitaux ne disposent pas de quantités de sang illimitées – c’est en fait une ressource très précieuse . »

Une transfusion sanguine au Canada coûte environ 500 $, principalement en ressources humaines. Les poches de sang et les tubes utilisés pour la phlébotomie hypovolémique coûtent moins de 30 $. Comme le fait remarquer le Dr Martel, « Les hôpitaux ne disposent pas de quantités de sang illimitées – c’est en fait une ressource très précieuse ».

Il souligne aussi que la collecte de sang donne lieu à une émission de carbone considérable. « On se procure le sang auprès des donneurs et des cliniques, puis on le transporte. Il doit ensuite être traité et fractionné en composants dans une installation, puis entreposé. Tout cela mène à une empreinte carbone assez importante », ajoute le Dr Martel.

Qu’est-ce que cela signifie pour les patients?

Selon les données des banques de sang des hôpitaux et les dossiers médicaux des patients, 7,6 % des patients ayant subi une phlébotomie hypovolémique ont reçu des transfusions sanguines dans les 30 jours suivant la chirurgie, comparativement à 16,1 % des patients ayant reçu des soins habituels. La phlébotomie hypovolémique n’a pas causé plus de complications que les soins habituels. 

« Avec cette technique, vos probabilités de nécessiter une transfusion sanguine diminuent de moitié, sans risque supplémentaire pour vous. Tout le monde y gagne. » 

Les chirurgiens affirment aussi que la technique a facilité la chirurgie parce qu’il y avait moins de sang obscurcissant les endroits qu’ils devaient couper.

Selon le Dr Martel, c’est un véritable second souffle pour les patients qui subissent une importante chirurgie hépatique. « Avec cette technique, vos probabilités de nécessiter une transfusion sanguine diminuent de moitié, sans risque supplémentaire pour vous. Tout le monde y gagne. »

L’objectif est maintenant de faire passer le mot et de sensibiliser les chirurgiens partout dans le monde. Les hôpitaux qui ont participé à l’essai, y compris L’Hôpital d’Ottawa, ont mis en œuvre la technique comme norme de soins, et on croit que d’autres hôpitaux à l’échelle mondiale commenceront à l’adopter lorsqu’ils découvriront les résultats transformationnels.

Écoutez le Dr Guillaume Martel dans l’épisode 40 du balado Pulse discuter de chirurgies abdominales complexes et de la chaire Famille Arnie Vered en recherche hépato-pancréato-biliaire.

Écouter maintenant :

Publié : mai 2025

L’Hôpital d’Ottawa met actuellement en place un programme complet de traitement de l’épilepsie – un guichet unique, en quelque sorte – qui aura une incidence considérable sur les patients. En complément de ces soins spécialisés, l’hôpital a réalisé sa toute première intervention de stéréoélectroencéphalographie (stéréo EEG) le 13 janvier 2025. Cette mini-chirurgie cible les zones précises du cerveau d’où proviennent les crises et fournit aux équipes soignantes des informations détaillées pour élaborer des plans de traitement plus ciblés et plus efficaces pour les personnes épileptiques.

Auparavant, les patients de notre région devaient se rendre dans le sud de l’Ontario pour ce type d’intervention. Désormais, les soins peuvent être donnés plus près de chez eux, ce qui permet aux patients d’économiser du temps et de l’argent et de rester près de leur famille.

« Nous l’avons tous vu à la télévision ou au cinéma. »

L’épilepsie est un trouble neurologique. Une crise est une explosion soudaine d’activité électrique dans le cerveau qui perturbe temporairement la communication entre les cellules du cerveau. Le type de crise dépend de la région du cerveau qui est touchée par la perturbation électrique et de l’étendue de la zone touchée.

Une crise peut se manifester sous différentes formes, y compris un regard vide, des mouvements incontrôlés, une altération de la conscience, des sensations étranges, comme sentir une odeur inexistante, ou des convulsions.

Démonstration d'un modèle stéréo EEG

Le Dr Tadeu Fantaneanu, directeur médical du programme d’épilepsie de notre laboratoire d’EEG, explique que cette dernière est connue sous le nom de crise tonico-clonique, anciennement appelée le grand mal. « C’est à ce moment-là que la personne tombe au sol, écume à la bouche et a des convulsions. Nous l’avons tous vu à la télévision ou au cinéma. »

Notre programme dessert environ 13 000 personnes épileptiques dans notre région. Nous avons également une clinique de transfert et de transition avec le CHEO. « Il s’agit de patients atteints d’épilepsie depuis leur plus jeune âge, peut-être depuis la naissance ou plus tard dans leur enfance ou leur adolescence, et qui sont dirigés vers nous lorsque vient le temps de les transférer aux soins aux adultes », dit-il.

Selon le Dr Fantaneanu, l’épilepsie peut toucher toute personne à tout âge, mais il y a deux périodes de risque élevé : avant l’âge de six ans et après 65 ans. Chez les jeunes patients, c’est généralement dû à la génétique, et chez les patients plus âgés, c’est souvent dû aux dommages que le cerveau accumulera au cours d’une vie.

Mise en place d’un programme complet d’épilepsie

Au cours des cinq dernières années, le programme d’épilepsie de notre hôpital a connu une croissance considérable, grâce à un partenariat avec le ministère de la Santé, à une subvention de 12 millions de dollars, ainsi qu’à des dons de la communauté. Comme l’explique le Dr Fantaneanu, l’objectif de la subvention est que L’Hôpital d’Ottawa devienne un centre régional de chirurgie de l’épilepsie. Il s’agit d’une désignation provinciale qui nous permettra d’effectuer des chirurgies de haut niveau qui ne sont pas actuellement offertes dans cette région.

Dr Tadeu Fantaneanu et Dr Alan Chalil de notre programme d’épilepsie

Le Dr Fantaneanu affirme que les patients de l’Est de l’Ontario en ont désespérément besoin. « Ils pourraient subir leurs examens et recevoir leurs soins ici, mais si une intervention chirurgicale était éventuellement nécessaire, ils seraient dirigés vers un hôpital de Toronto ou de London, jusqu’à sept à huit heures de route. »

Ces déplacements prennent du temps, de l’argent et éloignent les patients de leurs proches et de leur carrière. « Les patients seraient loin de leur famille à un moment vulnérable de leur vie, lorsqu’ils sont admis à l’hôpital, potentiellement après une chirurgie cérébrale », ajoute-t-il.

Au cours des dernières années, le Dr Fantaneanu et son équipe ont développé des capacités de dépistage pour les patients et l’unité de surveillance continue de croître. C’est là que l’équipe évalue les patients qui ont des crises. L’unité compte actuellement quatre lits et, sur le nouveau campus de l’hôpital, elle comptera six lits, toutes des chambres individuelles.

Attirer les meilleurs et les plus brillants spécialistes des soins de l’épilepsie

C’est le projet ambitieux de construction d’un centre complet d’épilepsie qui a attiré le Dr Alan Chalil dans notre hôpital en 2024, pour qu’il devienne directeur chirurgical du programme d’épilepsie. Il est neurochirurgien et a une formation axée principalement sur l’épilepsie et son traitement chirurgical, y compris l’implantation de stéréoélectroencéphalographie. Il a terminé sa formation à London, où se trouve le plus grand centre chirurgical d’épilepsie au Canada, et à l’Université Emory à Atlanta.

« C’était une occasion tout à fait unique, car il semblait que l’apport de ma formation serait la dernière pièce du casse-tête pour intégrer le traitement de l’épilepsie, explique le Dr Chalil. Rejoindre une nouvelle équipe en cours de développement était à la fois une belle occasion et un grand défi. »

« La chirurgie de l’épilepsie consiste à trouver cet équilibre délicat : libérer le patient des crises tout en préservant le fonctionnement normal du cerveau. C’est pourquoi cela signifie tant pour moi. »

Comme il l’explique, bien que la chirurgie de l’épilepsie soit pratiquée depuis plus de 80 ans, la transition vers la stéréo EEG en Amérique du Nord continue de mettre en évidence de nombreuses inconnues. « L’épilepsie n’a pas à définir la vie d’une personne, mais sa nature imprévisible peut tout de même la perturber profondément. Les crises peuvent interférer avec tout : le travail, les relations, la vie sociale et même la stabilité financière », explique le Dr Chalil. « La chirurgie de l’épilepsie consiste à trouver cet équilibre délicat : libérer le patient des crises tout en préservant le fonctionnement normal du cerveau. C’est pourquoi cela signifie tant pour moi. »

Rencontre avec le Dr Alan Chalil, neurochirurgien

Apprenez-en davantage sur la façon dont nos experts du Programme chirurgical d'épilepsie de L'Hôpital d'Ottawa, qui change la vie des patients, leur redonnent la vie chaque jour.

La première stéréo EEG à L’Hôpital d’Ottawa

Un EEG est l’enregistrement des ondes cérébrales qui consiste à placer, sur la tête du patient, de petites électrodes qui sont reliées à un ordinateur, et à enregistrer l’activité électrique dans le cerveau. Il aide à diagnostiquer diverses affections cérébrales.

La stéréo EEG, quant à elle, place ces électrodes à l’intérieur du cerveau par de minuscules trous d’épingle. En janvier 2025, le Dr Chalil a effectué la toute première stéréo EEG de notre hôpital. Cette mini-chirurgie permet d’identifier les zones précises du cerveau d’où proviennent les crises.

« Il pourrait y avoir entre 10 et 20 électrodes par patient. Nous faisons une petite incision dans la peau, comme un trou d’épingle, puis nous perçons le crâne », explique-t-il. « Nous avons une trajectoire définie : nous savons exactement où nous allons et quelles structures nous allons traverser pour atteindre notre cible. Ensuite, nous mettons l’électrode en place. Cela prend environ 10 à 15 minutes par électrode. »

« Un EEG, ou électroencéphalogramme (à gauche), utilise des électrodes fixées sur le cuir chevelu pour mesurer et enregistrer l'activité électrique du cerveau. Un stéréo EEG (à droite), également appelé stéréoélectroencéphalographie (SEEG), est une procédure peu invasive où des électrodes sont placées directement dans le cerveau afin de localiser les sources et les réseaux impliqués dans la génération des crises épileptiques ».

Une fois que le patient se réveille avec les électrodes implantées, il passe une tomodensitométrie. Ensuite, le Dr Chalil élaborera, pour ses collègues de l’équipe de neurologie, un modèle qui leur indiquera où chaque électrode est placée dans le cerveau. Cela permet de déterminer le point d’origine de la crise et son chemin de propagation.

« Le patient est ensuite admis à l’unité de surveillance de l’épilepsie pendant une semaine, voire un mois, parfois plus longtemps, jusqu’à ce que nous ayons suffisamment de crises à étudier », dit-il.

L’équipe met ensuite en corrélation le signal électrique perçu par les électrodes lors d’une crise avec les informations antérieures, et élabore un plan de traitement. Les plans de traitement peuvent aller de l’ablation d’une petite partie du cerveau à la stimulation cérébrale profonde, voire à une nouvelle technologie appelée générateur de radiofréquence.

Cette nouvelle technologie peut être amenée directement au chevet du patient où les Drs Fantaneanu et Chalil peuvent envoyer un signal électrique pour générer une lésion d’environ 3 à 5 mm d’épaisseur. « C’est très petit, mais c’est très efficace. Cette lésion pourrait perturber le réseau épileptique et éliminer les crises jusqu’à 30 % du temps », explique le Dr Chalil.

Bien que ce nombre ne soit pas énorme, il ajoute qu’il est raisonnablement efficace, car aucune autre intervention chirurgicale n’est nécessaire.

Alors que l’équipe poursuit le développement du programme, elle cherche à ajouter une nouvelle technologie laser pour offrir aux patients de meilleurs résultats, ce qui peut éliminer les crises de 60 à 75 % du temps, selon le type de crise. Elle espère également utiliser ces techniques au cours de la prochaine année, en grande partie grâce à un essai clinique à répartition aléatoire en cours. « Cet essai, appelé ablation stéréotaxique par laser pour l’épilepsie du lobe temporal (SLATE, ou « Stereotactic Laser Ablation for Temporal Lobe Epilepsy »), nous permettra d’obtenir un nombre définitif de comparaisons entre la résection du lobe temporal et les ablations par laser dans le traitement d’un type particulier d’épilepsie du lobe temporal », explique le Dr Chalil.

« C’est la dernière étape d’un vaste projet visant à faire d’Ottawa un centre d’excellence pour le traitement de l’épilepsie.

Pour l’instant, la réalisation de cinq stéréoélectroencéphalographies est une étape importante. « C’est la dernière étape d’un vaste projet visant à faire d’Ottawa un centre d’excellence pour le traitement de l’épilepsie. Si nous démontrons que nous pouvons le faire, l’interpréter en toute sécurité et réaliser des chirurgies significatives, alors ces patients n’auront plus besoin de se déplacer », explique le Dr Chalil.

Un autre point important est que donner cette possibilité aux patients de L’Hôpital d’Ottawa contribue à réduire les temps d’attente qui, autrement, continueraient de s’allonger avec seulement deux autres centres dans la province; un autre exemple de la façon dont nous remodelons l’avenir des soins de santé.

Dr Tadeu Fantaneanu and Dr Alan Chalil
Apprenez-en davantage sur le programme d’épilepsie de L’Hôpital d’Ottawa dans l’épisode xx du balado Pulse avec le Dr Tadeu Fantaneanu.

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Publié : avril 2025

Trois fois par semaine, Chantal Thériault pratique le kickboxing pour rester en forme, physiquement et mentalement. C’est un sport qu’elle a facilement appris de son père, Jean-Yves « The Iceman » Theriault, champion du monde de kickboxing. C’est la force qu’elle a développée grâce à ce sport, ainsi que son sens de l’humour, qui l’ont aidée à surmonter un diagnostic médical surprenant il y a cinq ans. À l’âge de 37 ans, Chantal a appris qu’elle était atteinte de la maladie de Parkinson à un stade précoce – un coup dur qu’elle n’avait pas vu venir.

Cette jeune femme, par ailleurs en bonne santé, a appris la triste nouvelle au plus fort de la pandémie, à l’été 2020. Au départ, il y avait beaucoup plus de questions que de réponses. Pourtant, Chantal, qui n’a jamais reculé devant un défi, même si celui-ci semblait insurmontable, a accepté la nouvelle, s’est renseignée et a fait confiance aux médecins et aux chercheurs de L’Hôpital d’Ottawa.

Chantal connaît bien notre hôpital, mais d’un point de vue différent. Elle est coordinatrice de programme au Département de soins critiques. Elle fait partie de la famille de L’Hôpital d’Ottawa depuis 22 ans – elle a commencé au Service des admissions et a gravi les échelons jusqu’au poste qu’elle occupe aujourd’hui au sein de l’équipe du Département de soins critiques. C’est une équipe pour laquelle elle a le plus grand respect, et elle y joue un rôle important.

« Tous les résidents qui doivent effectuer leur stage aux Soins intensifs passent par moi. Je m’occupe de la planification pour les campus Civic et Général. Il y a environ 300 résidents qui viennent chaque année », explique Chantal.

Travaillant aux Soins intensifs depuis de nombreuses années, elle s’est attiré le plus grand respect de la part de ses collègues pour la qualité de son travail et son attitude agréable.

Chantal avec son père, Jean-Yves Theriault et sa sœur, Brigitte Theriault

Cela a commencé par des tremblements de la main

Alors que Chantal était occupée à son travail, au plus fort de la pandémie, elle a ressenti des tremblements dans le bras. « Cela a commencé dans ma main, puis c’est remonté le long de mon bras et finalement je l’ai senti dans ma jambe. J’ai d’abord pensé que je m’étais coincé un nerf dans le cou ».

« Il a remarqué que mon bras droit ne se balançait pas quand je marchais. C’était un signe important. Après quelques autres tests, j’ai appris que j’avais une forme précoce de la maladie de Parkinson. »

Adepte du kickboxing, elle fait régulièrement de l’exercice et les blessures mineures ou les douleurs légères ne sont pas surprenantes. Elle avait l’intention de consulter son chiropraticien, mais à force de toujours remettre cela, on lui a finalement recommandé de consulter son médecin de famille, car les symptômes s’aggravaient.

Chantal fait du kickboxing chez Therien Jiu-Jutisu & Kickboxing

Crédit photo : Ashley Fraser/Postmedia

Après plusieurs examens, dont une IRM qui n’a rien révélé de particulier, elle a rencontré un neurologue à L’Hôpital d’Ottawa, qui lui a fait passer plusieurs tests physiques. « Il a remarqué que mon bras droit ne se balançait pas quand je marchais. C’était un signe important. Après quelques autres tests, j’ai appris que j’avais une forme précoce de la maladie de Parkinson. »

À ce moment-là, l’esprit de Chantal a complètement gelé, comme elle le décrit. « Les deux personnes qui me viennent immédiatement à l’esprit lorsque j’entends parler de la maladie de Parkinson sont Michael J. Fox et Muhammad Ali. Je me suis demandé ce que j’avais en commun avec ces personnes ».

Qu’est-ce que la maladie de Parkinson?

La maladie de Parkinson est un trouble du mouvement qui affecte le système nerveux. Les symptômes commencent lentement, mais progressent avec le temps. Bien que le tremblement soit un symptôme courant, la lenteur et la rigidité sont des caractéristiques supplémentaires présentes dès le début. Le risque de développer la maladie de Parkinson augmente avec l’âge et les hommes sont plus susceptibles de développer la maladie que les femmes. Lorsqu’une personne est diagnostiquée avant l’âge de 40 ans, on parle souvent de maladie de Parkinson au stade précoce.

Le jour du diagnostic, Chantal est rentrée chez elle et a vécu ce qu’elle décrit comme un moment de tristesse, puis elle est passée à autre chose, reconnaissante de travailler à L’Hôpital d’Ottawa et d’être entourée de l’une des meilleures équipes de soins au monde.

« J’aurai un jour des problèmes de mobilité, mais c’est pour plus tard. Pour l’instant, j’ai des choses à faire. J’ai une vie à vivre. »

Tout savoir sur la maladie de Parkinson

Pour de nombreuses personnes, la première fois où elles ont entendu parler de la maladie de Parkinson est probablement le moment où Michael J. Fox a parlé de son diagnostic en 1998. Pour de nombreuses autres personnes, la première fois où elles en ont entendu parler est sans doute le moment où quelqu’un qu’elles connaissaient a appris qu’il était atteint de cette maladie : un proche, un ami, un collègue de travail ou encore elles-mêmes.

« Je ne sais pas ce que cela signifie ni ce que sera le rythme de la progression, mais j’ai toute une équipe derrière moi – je vais y arriver. J’aurai un jour des problèmes de mobilité, mais c’est pour plus tard. Pour l’instant, j’ai des choses à faire. J’ai une vie à vivre. »

Elle a également eu recours à l’humour pour surmonter les premiers jours de sa vie avec la maladie de Parkinson, notamment grâce à un nouveau tatouage qu’elle s’est fait faire à l’intérieur de son bras droit. On peut y lire « Shaken not stirred » (Secouée, mais debout).

La rencontre avec le Dr Michael Schlossmacher, directeur du programme de neurosciences de notre hôpital, a constitué une autre étape importante de ce nouveau parcours pour Chantal. « C’est un être fabuleux : il est d’un grand soutien et a les pieds sur terre, déclare Chantal. Il est très patient, et il m’a encouragée à amener un membre de ma famille lors de mes visites de suivi pour lui poser ses questions. »

C’est également à cette époque que la portée de la recherche s’est fait sentir pour cette jeune femme. Elle participe à deux projets de recherche dans notre hôpital, dont un dirigé par le Dr Schlossmacher.

L’impact mondial de la recherche sur la maladie de Parkinson

C’est la recherche qui motive Chantal. Elle consacre tous ses efforts à faire progresser les options de traitement et, espérons-le, à aider les scientifiques à trouver un jour un remède à la maladie. C’est ce qui l’a motivée à créer la collecte de fonds Kick It for Parkinson’s, qui a permis de soutenir la Fondation Michael J. Fox pour la recherche sur le Parkinson – un organisme qui a financé la recherche ici à L’Hôpital d’Ottawa.

En décembre 2024, une équipe internationale dirigée par le Dr Schlossmacher a reçu une subvention de 6 millions de dollars US de l’initiative ASAP (Aligning Science Across Parkinson’s), en partenariat avec la Fondation Michael J. Fox, pour poursuivre ses travaux sur la diminution de l’odorat dans la maladie de Parkinson – une illustration de notre leadership en matière de recherche.

« Notre équipe interdisciplinaire est à la pointe de ce sujet et fait des découvertes qui pourraient un jour avoir un impact sur le diagnostic, la prévention et, éventuellement, les soins aux patients. »

« La compréhension de la perte de l’odorat dans la maladie de Parkinson est à l’ordre du jour », déclare le Dr Schlossmacher. « Notre équipe interdisciplinaire est à la pointe de ce sujet et fait des découvertes qui pourraient un jour avoir un impact sur le diagnostic, la prévention et, éventuellement, les soins aux patients. »

Plus récemment, une autre étude, le premier essai clinique de ce type, a montré que la psychothérapie interpersonnelle pourrait être meilleure que d’autres types de psychothérapie pour traiter la dépression chez les patients atteints de la maladie de Parkinson. Les personnes atteintes de la maladie de Parkinson font souvent une dépression, mais peu de recherches ont été menées pour déterminer le type de psychothérapie le plus efficace.

L’étude, dirigée par le Dr David Grimes, directeur de la clinique de la maladie de Parkinson et des troubles du mouvement, et la Dre Diana Koszycki de l’Université d’Ottawa, a assigné 63 personnes atteintes de la maladie de Parkinson et de dépression à l’un des deux types de psychothérapie pendant 12 séances. Le groupe ayant suivi une psychothérapie interpersonnelle a obtenu des scores de dépression nettement inférieurs.

Directeur de la Clinique des troubles du mouvement et de la maladie de Parkinson

Découvrez comment le Dr Grimes a été entraîné dans le domaine de la neurologie et les conseils qu’il souhaite donner aux personnes atteintes de la maladie de Parkinson.

« La psychothérapie est une option importante pour traiter la dépression dans la maladie de Parkinson. Les professionnels de santé devraient envisager de la recommander seule ou en association avec des antidépresseurs », déclare le Dr Grimes.

Ce sont des patients comme Chantal qui rendent possible ce type de recherche. « Je suis très fière de pouvoir participer aux études auxquelles je participe. Ce diagnostic a changé ma vie, et si la participation à ces études peut changer la donne, alors je continuerai à le faire », dit-elle.

Le Dr Schlossmacher ajoute que travailler avec les patients est un privilège et leur courage et leur engagement sont vraiment admirables. Il considère Chantal comme une source d’inspiration et de motivation pour lui et son équipe de recherche.

Construction d’un nouveau centre de neurosciences

Le nouveau centre de neurosciences, qui sera situé sur le nouveau campus entre l’avenue Carling et la rue Preston, aura le potentiel de figurer parmi les meilleurs au monde. Il combinera la recherche de pointe et les traitements cliniques afin d’accélérer le développement de nouvelles thérapies pour des problèmes médicaux tels que la maladie de Parkinson, l’AVC, l’épilepsie, la sclérose en plaques et bien d’autres encore, afin d’aider des patients comme Chantal.

« Il y aura un traitement pour la maladie de Parkinson, peut-être pas de mon vivant, mais il y en aura un. J’espère que je serai là et je pourrai alors dire que j’ai participé à cette étude. »

Chantal est coordinatrice de programme au Département de soins critiques

Au fur et à mesure que la recherche progresse, Chantal sera plus qu’une spectatrice, car elle continue à contribuer à l’avancement des découvertes scientifiques en participant et en collectant des fonds chaque fois qu’elle le peut.

Ses tremblements étant aujourd’hui contrôlés par des médicaments, elle est fière de faire partie de la famille de L’Hôpital d’Ottawa qui œuvre pour le progrès. « Il y aura un traitement pour la maladie de Parkinson, peut-être pas de mon vivant, mais il y en aura un. J’espère que je serai là et je pourrai alors dire que j’ai participé à cette étude, ou que je connais le Dr Schlossmacher lorsqu’il recevra le prix Nobel. »

Alors qu’elle fait une pause, ses yeux se remplissent de larmes, puis Chantal poursuit. « Je suis fière. Je suis très fière de travailler pour cette organisation ».

Téléchargez ou écoutez en continu l’épisode 108 du balado Pulse pour entendre Chantal Theriault parler de son parcours avec la maladie de Parkinson à un stade précoce.

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Publié : mars 2025

Imaginez ressentir au niveau du visage une décharge électrique soudaine, vive, intense et irrépressible. La décharge se reproduit, jour après jour, sans avertissement. Elle provoque une douleur si atroce que vous vous écroulez à genoux. C’est ce que Michelle Kupé a vécu au quotidien. Après des mois d’examens, elle a reçu le diagnostic de névralgie du trijumeau : une maladie rare ayant un effet débilitant sur sa vie. Désespérément à la recherche d’un soulagement, elle a demandé l’aide de l’équipe de neurochirurgie de L’Hôpital d’Ottawa dans l’espoir de reprendre le contrôle de sa vie.

En décembre 2017, Michelle a pris rendez-vous avec son dentiste pour en savoir plus sur l’étrange sensation de pulsation qu’elle ressentait dans la joue qui aurait pu être causée par une infection ou un problème dentaire. Le dentiste a fait des radiographies, mais il n’a décelé aucun problème dentaire. La sensation, toutefois, a persisté; Michelle avait l’impression que quelque chose clochait.

Au début de l’année suivante, alors que Michelle se préparait à partir en croisière avec des amies, la sensation persistante de pulsation et le sentiment général que quelque chose clochait l’ont incitée à retourner chez le dentiste. Ce dernier n’a toujours pas cerné l’origine de l’étrange sensation, mais il lui a prescrit des antibiotiques pour éliminer la possibilité d’une infection des sinus et d’autres problèmes. Pendant sa croisière, une idée tenace habitait les pensées de Michelle. Elle se disait : « Il m’est arrivé quelque chose… Je ne vais pas bien. Ma vie prend de toute évidence un tournant différent. Quelque chose ne va pas. »

Michelle à l’hôpital avant sa chirurgie

La sensation de pulsation et la douleur s’intensifiant, Michelle est allée voir son dentiste une troisième fois. C’est à ce moment qu’il a soupçonné une maladie rare appelée névralgie du trijumeau, qui provoque une douleur intense semblable à une décharge électrique d’un côté du visage. Il lui a conseillé de prendre rendez-vous avec son médecin de famille afin de consulter un neurologue dès que possible.

La névralgie du trijumeau : une progression insoutenable

Les symptômes se sont aggravés pendant l’attente de la consultation en neurologie. « Je suis passée d’une impression de pulsion au visage à celle d’être électrocutée. C’était comme si j’étais poignardée; comme si un courant électrique traversait mon visage. »

« Je suis passée d’une impression de pulsion au visage à celle d’être électrocutée. C’était comme si j’étais poignardée; comme si un courant électrique traversait mon visage. »

À mesure que chaque crise s’atténuait, Michelle était terrifiée à l’idée de toucher ou de bouger le moindre muscle de son visage par peur de raviver la douleur. Elle a fini par voir un neurologue, qui a confirmé le diagnostic de névralgie du trijumeau. Le mystère était résolu, mais tout n’était pas clarifié pour autant. Il existe trois causes possibles à cette maladie : la sclérose en plaques, une tumeur cérébrale ou une compression vasculaire.

Tout sur la névralgie du trijumeau

La névralgie du trijumeau est un trouble douloureux chronique rare et extrêmement pénible qui touche le nerf trijumeau sur le côté du visage. Le nerf part du haut de l’oreille et se divise ensuite en trois branches qui vont vers l’œil, la joue et la mâchoire.

Pendant l’attente de l’examen d’IRM, Michelle a continué de gérer son entreprise d’immobilier prospère et de s’occuper de ses cinq enfants. Son état est resté stable grâce aux médicaments jusqu’au printemps 2018 – les poussées étaient occasionnelles, mais toujours douloureuses. Les choses ont ensuite commencé à se détériorer rapidement. Les crises étaient plus fréquentes et plus débilitantes. Manger, se brosser les dents et même sourire devenait insupportable.

« J’ai cru que je n’allais pas pouvoir continuer, se souvient-elle. Quelque chose d’aussi simple qu’une légère brise pouvait provoquer une crise. À l’approche d’un autre hiver, mon mari et moi avons envisagé de déménager dans un endroit chaud parce que je ne pouvais pas imaginer un vent froid toucher mon visage. »

Des décharges débilitantes pour le corps de Michelle

Les résultats de l’examen d’IRM ont révélé la cause : une compression vasculaire. Elle a ensuite été dirigée vers le Dr Adam Sachs, l’actuel chef de la Division de neurochirurgie de L’Hôpital d’Ottawa.

Le Dr Sachs et son équipe reçoivent des patients atteints d’une grande variété de douleurs faciales, mais la névralgie du trijumeau figure parmi les pires, selon lui. Elle touche le nerf trijumeau, qui transmet les signaux du visage au cerveau, et provoque une douleur intense semblable à une décharge électrique d’un côté du visage. « L’IRM a montré qu’une boucle artérielle allant vers le tronc cérébral et le cervelet comprimait le nerf trijumeau et provoquait la douleur », explique-t-il.

Directeur de la Neuromodulation et de la Neurochirurgie fonctionnelle et scientifique à L’Hôpital d’Ottawa

Découvrez comment le Dr Sachs pense que le cerveau est comme un ordinateur, ce qu’il aime de L’Hôpital d’Ottawa et pourquoi vous pourriez le trouver en train de se battre avec un collègue pendant sa pause.

« Certaines personnes ont l’impression qu’un courant électrique à haute tension traverse leur visage. »

Ce problème peut être insoutenable. « Certaines personnes ont l’impression qu’un courant électrique à haute tension traverse leur visage; d’autres, qu’un poignard est enfoncé dans leur visage, ajoute le Dr Sachs. Les patients utilisent ces termes non pas pour être pittoresques, mais parce que c’est ce qui s’en rapproche le plus. Nous entendons ces expressions à de maintes reprises. »

Une technique microchirurgicale moderne misant sur le téflon

Le traitement chirurgical existe depuis des décennies, mais de récents progrès ont apporté de nouvelles options thérapeutiques – des techniques microchirurgicales modernes plus efficaces et plus sécuritaires. Comme l’explique le Dr Sachs, les outils dont ils disposent aujourd’hui sont à la fine pointe de la technologie.

La procédure chirurgicale est complexe; la tête du patient est tournée parce que l’équipe de chirurgie doit accéder à un petit espace situé à l’arrière de la tête : l’angle pontocérébelleux. « C’est là que l’on voit tous les nerfs et les artères qui vont vers des structures très importantes du tronc cérébral. Il est proche du nerf facial et, s’il est endommagé, il entraîne une paralysie faciale. »

Dans le cas de Michelle, il y avait une grosse veine enserrant le nerf. La complexité de la chirurgie a incité le Dr Sachs à solliciter le concours d’un collègue, le Dr John Sinclair, pour l’assister pendant l’intervention.

« Nous avons décidé, même s’il s’agissait d’une grosse veine, que nous allions la disséquer soigneusement du nerf, en plus de l’artère. Nous avons ensuite placé de petits tampons en téflon sous la veine et l’artère pour les éloigner du nerf trijumeau », précise le Dr Sachs.

Le téflon crée une barrière physique qui empêche la veine et l’artère d’atteindre le nerf tout en permettant au sang de circuler à travers elles pour qu’elles continuent de fonctionner.

« Nous déchirons le téflon en morceaux microscopiques qui ont la forme de cigares. Nous créons ainsi une barrière parce le téflon n’est pas absorbé par le corps », ajoute le Dr Sachs.

Pendant les parties les plus complexes de l’intervention, l’équipe de neurochirurgie utilise des microscopes à fort grossissement et des couteaux microscopiques.

La douleur est une maladie invisible

L’Hôpital reçoit les patients atteints de névralgie du trijumeau de tout l’Est de l’Ontario. Selon le Dr Sachs, tous les cas ne sont pas aussi débilitants que celui de Michelle, mais, pour beaucoup d’entre eux, la douleur est aggravée par le fait que l’entourage ne comprend pas toujours ce que les patients vivent.

« Chaque fois qu’elle souriait, elle avait une crise et de la douleur, poursuit le Dr Sachs. Traiter la douleur est donc gratifiant pour un médecin parce que nous aidons à la soulager, ce qui peut avoir un effet transformateur pour le patient. »

« Michelle est une personne très sympathique. Elle aime s’entourer de sa famille et de ses amis, rire et profiter de la vie. Pendant un an, elle n’a même pas pu sourire ou rire. Chaque fois qu’elle souriait, elle avait une crise et de la douleur, poursuit le Dr Sachs. Traiter la douleur est donc gratifiant pour un médecin parce que nous aidons à la soulager, ce qui peut avoir un effet transformateur pour le patient. »
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La cicatrice de la chirurgie de Michelle

« Le soulagement a été immédiat. »

« Je me souviens de mon réveil après la chirurgie. J’ai su immédiatement que je n’avais plus de décharge au visage. Le soulagement a été immédiat », confie Michelle.

Sa gratitude est profonde, non seulement à l’égard de ceux qui ont contribué à soulager l’atroce douleur, mais aussi à l’égard du personnel infirmier de l’Unité de soins intensifs en neurologie. Elle ne se souvient pas de tous leurs noms, mais elle n’oubliera jamais la compassion dont ils ont fait preuve.

« Un infirmier en particulier s’est démarqué par son immense bienveillance. Je me souviens de mon lent réveil après la chirurgie. Il m’a flatté doucement un bras et m’a dit que j’avais eu une dure journée, mais que je m’en étais bien tirée, ajoute-t-elle. Je me suis sentie entourée de personnes bienveillantes qui avaient mes intérêts à cœur. Je ne me suis jamais sentie abandonnée au moment où j’étais le plus vulnérable. »

Retrouver sa vie

Après cinq jours à l’hôpital à la suite de la chirurgie, Michelle est rentrée chez elle retrouver ses cinq enfants et son mari Rob. Elle a pu reprendre le travail cinq mois plus tard, mais elle a poursuivi la physiothérapie pendant environ un an. Il lui arrive toujours d’avoir de violents maux de tête et elle est suivie à la clinique de la douleur, mais elle mène à nouveau une vie bien remplie – maintenant que ses enfants ont quitté le nid familial et explorent le monde.

Michelle n’a pas oublié un certain moment de plénitude vécu pendant cette épreuve. C’est qu’il y a de nombreuses années, ses parents ont appris que le Dr Sinclair avait quitté les États-Unis pour revenir dans sa ville natale d’Ottawa et déployait des efforts pour doter L’Hôpital d’Ottawa du système de radiochirurgie CyberKnife.

« Mes parents ont entendu parler du système CyberKnife et se sont mobilisés pour soutenir ses efforts. Qui aurait pu imaginer que, des années plus tard, leur fille finirait dans le service de neurologie? Nous n’avions aucun autre lien avec la neurologie à l’époque et, pourtant, mes parents tenaient vraiment à assurer l’accès des gens à ce tout nouvel outil de neurochirurgie. »

C’est un parfait exemple de la portée de la philanthropie et du fait que l’on ne sait jamais qui en profitera.

« Nous pensons que la vie n’est pas le fruit du hasard. La façon dont tout s’est déroulé faisait partie du plan de ma vie et montre qu’il est important de continuer à donner. »

Les cinq enfants de Michelle
Michelle et son mari, Rob Kupé
Listen to Dr. Adam Sachs talk about the role vital role of the neurosurgical team at The Ottawa Hospital.

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