Publié : septembre 2025

Temps de lecture : 3 min 30 s

Publié : septembre 2025

Temps de lecture : 3 min 30 s

Née dans la région de la baie Georgienne et élevée dans une ferme pomicole, Karol Phillips a élu domicile à Ottawa il y a 22 ans. Elle est l’ajointe d’un conseiller en gestion de patrimoine dans une société de placement et se passionne pour les voyages, la musique et les animaux. En janvier 2023, après plusieurs mois de symptômes, les résultats d’examens médicaux ont révélé qu’elle était atteinte d’une tumeur cérébrale rare. C’est alors qu’elle s’est tournée vers l’équipe spécialisée en neurochirurgie de L’Hôpital d’Ottawa, qui était prête à relever le défi de la chirurgie complexe dont elle avait besoin.

Tout avait commencé en 2022 lorsque des problèmes de vue s’étaient déclarés, en particulier une vision trouble sur le côté gauche. Elle avait également remarqué un inconfort au cou. Elle se souvient qu’elle était devenue « instable ». « Je perdais mon équilibre quand je marchais. À quelques reprises, je suis tombée sans être étourdie, sans perdre connaissance ou quoi que ce soit d’autre. J’étais juste tombée, comme ça. »

C’est alors que son médecin de famille a demandé une série d’examens médicaux, dont des examens cardiaques et des analyses de sang, puis une IRM du cerveau à la fin de l’année 2022. « À ce stade, j’avais du mal à tenir ma tête. Je ne pouvais pas rester assise. Je n’étais à l’aise que lorsque je m’allongeais. Ce n’était pas une douleur; c’était comme une sensation de lourdeur », se rappelle Karol.

Karol à l'hôpital

L’annonce inquiétante d’une tumeur cérébrale

Lorsque les résultats des examens sont arrivés, Karol a été orientée vers l’équipe de neurochirurgie au Campus Civic de L’Hôpital d’Ottawa. C’est là qu’elle a rencontré deux personnes qui allaient jouer un rôle clé dans son parcours de soins : le Dr John Sinclair, directeur de l’Oncologie neurochirurgicale et de la Chirurgie cérébrovasculaire, et Jessica Lucky, adjointe au médecin, qui travaille avec le Dr Sinclair.

Par une journée enneigée de janvier, Jessica a révélé à Karol que les résultats de l’IRM montraient une tumeur cérébrale de la taille d’une lime. « Les images étaient impressionnantes; je ne les oublierai jamais en raison de la taille de la tumeur et de sa localisation », explique Jessica.

« La nouvelle m’a bouleversée. Je ne savais pas comment l’assimiler. »

Le souvenir de cette journée fait encore monter des larmes aux yeux de Karol. « La nouvelle m’a bouleversée. Je ne savais pas comment l’assimiler. J’étais seule au rendez-vous. Je n’ai pas de famille à Ottawa et j’avais peur, mais Jessica a été merveilleuse, explique Karol. Ensuite, elle a fait venir le Dr Sinclair. Il m’a dit que tout irait bien et qu’on prendrait soin de moi. »

Rencontrez neurochirurgien Dr John Sinclair

Directeur de l’Oncologie neurochirurgicale et de la Chirurgie cérébrovasculaire

Rencontrez Jessica Lucky, adjointe au médecin

Apprenez-en plus sur le parcours de Jessica Lucky pour devenir adjointe au médecin et découvrez pourquoi la neurochirurgie la passionne.

Un cas neurochirurgical complexe

Les examens ont révélé que Karol avait deux problèmes : une tumeur cérébrale dans la partie arrière du tronc cérébral qu’on appelle la région pinéale et une maladie appelée l’hydrocéphalie. Cela signifiait qu’il y avait une accumulation de liquide dans le cerveau, car la tumeur appuyait sur le tronc cérébral et bloquait la voie d’écoulement normale du liquide dans cette région.

« De toutes les régions du cerveau où l’on trouve des tumeurs, celle-ci est l’une des moins courantes. Je vois un ou deux patients qui doivent être opérés chaque année. Toutefois, l’année où Karol a été diagnostiquée, nous avons eu cinq ou six patients atteints de tumeurs localisés dans cette région. » 

Normalement, pour traiter cette accumulation de liquide, on utilise un drain ou une dérivation, mais comme l’explique le Dr Sinclair, la situation de Karol était rare : « De toutes les régions du cerveau où l’on trouve des tumeurs, celle-ci est l’une des moins courantes. Je vois un ou deux patients qui doivent être opérés chaque année. Toutefois, l’année où Karol a été diagnostiquée, nous avons eu cinq ou six patients atteints de tumeurs localisés dans cette région. »

Pour un neurochirurgien qui voit des centaines de patients par an, ce sont ces cas qui sortent du lot, car l’opération est unique en son genre : elle est réalisée pendant que le patient est en position assise. La plupart des patients opérés d’une tumeur cérébrale sont allongés sur le dos, le côté ou le ventre, mais pour ce type de tumeur, l’opération est tout à fait différente.

Karol à l’hôpital, portant son bonnet spécial, un cadeau de sa sœur.

« Une intervention dans cette région du cerveau nécessite que le patient soit assis à 90 degrés. L’incision est pratiquée juste au-dessus de la nuque, ce qui permet d’accéder à un minuscule couloir entre le cervelet et les hémisphères cérébraux, qui se trouvent juste au-dessus. Lorsque le patient est assis, le cervelet se détache en quelque sorte de la partie supérieure du cerveau par simple gravité. Il est ainsi possible d’accéder à la zone où se trouve la tumeur », explique le Dr Sinclair.

Une importante mise en place préopératoire pour une chirurgie unique

Cette chirurgie unique nécessitait une importante mise en place opératoire sur le plan de l’anesthésie et de la surveillance neurophysiologique du tronc cérébral, ainsi que sous l’angle des soins infirmiers. « Notre coordonnatrice des soins infirmiers en neurochirurgie, Francine Robinet-Leduc, est toujours celle qui dirige cette préparation. Il y a beaucoup de choses à coordonner, y compris des instruments spéciaux qui sont placés sur le lit. C’est une mise en place particulière à ce type de chirurgie, explique le Dr Sinclair. Il y a aussi un cadre spécial qui maintient le patient en position assise pendant l’intervention. Ce cadre doit être installé de manière précise. En vérifiant l’installation du cadre, on confirme qu’il sera possible de manipuler le lit si une urgence survient pendant la chirurgie. »

Après la rencontre initiale avec le Dr Sinclair et Jessica, Karol a subi une multitude d’examens en vue de l’opération. En raison de sa localisation dans le cerveau, tout portait à croire qu’il s’agissait d’une tumeur pinéale, probablement bénigne, selon l’équipe.

L’intervention chirurgicale complexe, qui a duré sept heures, a eu lieu en avril 2023. La famille et les amis de Karol se sont mobilisés autour d’elle. Comme plusieurs autres proches, la mère de Karol a parcouru des centaines de kilomètres pour être à ses côtés.

« Il s’agit déjà d’une tumeur très rare qui prend naissance dans les cellules neuronales du cerveau. Il est encore plus inhabituel de trouver une telle tumeur dans cette région du cerveau. »

Images du cerveau de Karol.

La région pinéale se situe au centre du cerveau, ce qui fait de l’ablation des tumeurs dans cette zone un défi technique, selon le Dr Sinclair. La tumeur a été retirée du tronc cérébral sans aucune complication. Ce n’est qu’après l’opération que l’équipe a eu une surprise : les examens pathologiques subséquents ont confirmé qu’il s’agissait d’une tumeur très rare appelée neurocytome central.

« Il s’agit déjà d’une tumeur très rare qui prend naissance dans les cellules neuronales du cerveau. Il est encore plus inhabituel de trouver une telle tumeur dans cette région du cerveau. Heureusement pour Karol, il s’agissait d’une tumeur bénigne, contrairement à d’autres tumeurs qui peuvent se développer à cet endroit et qui peuvent être beaucoup plus dangereuses du point de vue de la malignité. »

Karol en Norvège, portant le bonnet reçu à l’hôpital.

Une profonde gratitude pour des soins exceptionnels

Karol a été hospitalisée deux semaines, principalement à l’Unité de soins intermédiaires en neurosciences du Campus Civic. À sa sortie de l’Hôpital, elle avait besoin d’un déambulateur pour se déplacer et d’une physiothérapie pour reprendre des forces. « Il m’a fallu une bonne année de rééducation pour me rétablir. J’ai commencé par de courtes promenades dans la rue avec le déambulateur, puis j’ai utilisé une canne pendant quelques mois. La canne se trouve toujours dans mon placard. Elle me rappelle tout le chemin que j’ai parcouru », raconte-t-elle.

Comme la tumeur était bénigne et qu’elle a été complètement enlevée, Karol n’a eu besoin d’aucun autre traitement. Au départ, elle devait passer des IRM tous les six mois après sa chirurgie. Puis, en janvier 2025, Jessica lui a annoncé qu’elle n’aurait pas besoin de revenir avant un an.

Karol a retrouvé son travail et son réseau professionnel en janvier 2024 et elle en est très reconnaissante. « Je ressens de la gratitude chaque jour. Je pense à la chance que j’ai et j’apprécie vraiment les petites choses. Récemment, j’ai marché jusqu’à ma voiture et j’ai vu des lilas, alors je les ai sentis. Je m’arrête pour sentir les fleurs! »

Karol a également repris goût aux voyages. Sa première escapade après l’opération a été une fin de semaine à Boston avec sa meilleure amie. Lorsqu’elle s’est sentie suffisamment forte, elle s’est rendue en Norvège avec des amis en 2024.

Elle est profondément reconnaissante pour les soins qu’elle a reçus. Elle a remercié de diverses façons le Dr Sinclair, Jessica et l’équipe de l’Unité des soins intermédiaires en neurosciences, notamment par le biais du Programme des prix de gratitude et du tournoi de golf de l’été 2025 de son cabinet, dont les recettes ont été versées à L’Hôpital d’Ottawa.

« J’ai vraiment reçu des soins incroyables. Le Dr Sinclair, il m’a sauvé la vie. »

Et Jessica a été un pilier pour Karol tout au long de ce parcours. Jessica explique que c’est précisément pourquoi elle aime son travail. « Il n’y a rien qui me rend plus heureuse qu’un patient qui me dit qu’il se sent prêt pour l’opération – qu’il se sent à l’aise, qu’il se sent rassuré, parce qu’on a répondu à toutes ses questions. »

Bien que Karol attende avec impatience le jour où elle ne sera plus suivie par les membres de l’équipe de neurochirurgie de L’Hôpital d’Ottawa, elle leur sera toujours reconnaissante d’avoir été là et prêts à l’aider quand elle avait besoin d’eux. « À 51 ans, je suis passée de zéro, rien du tout sur le plan de la santé, à une chirurgie au cerveau. Avant cette histoire, je ne m’étais jamais ne serait-ce que cassé un os! Je n’avais jamais eu besoin d’aller à l’hôpital. »

Écoutez l’épisode 35 du balado Pulse pour découvrir les coulisses de la neurochirurgie à L’Hôpital d’Ottawa en compagnie du Dr John Sinclair.

Listen Now:

Kelda Whalen est malheureusement décédée le 27 août 2025. Nous la remercions pour son immense générosité à l’égard de notre hôpital et l’empreinte qu’elle laisse derrière elle. 

Publié : Août 2025

Temps de lecture : 3 mins

Si Kelda Whalen devait indiquer sur une mappemonde chaque endroit où elle est allée, la carte serait remplie de punaises. Entre son travail consacré au Service extérieur et sa passion du voyage, elle visite les quatre coins du monde, mais elle revient toujours à Ottawa, sa ville natale. C’est là qu’elle apprécie les magnifiques paysages et le milieu des arts, et donne en retour notamment à des organismes de bienfaisance qui lui tiennent à cœur, parmi lesquels L’Hôpital d’Ottawa.

Née à Ottawa, au Campus Civic, elle a un goût inné des voyages, grâce à son père qui a fait partie des Forces armées canadiennes. Durant son enfance, sa famille bouge constamment aux quatre coins du Canada et vit dans différentes bases militaires; la famille a d’ailleurs vécu à deux reprises en Allemagne en raison du travail du père.

À 21 ans, sur un coup de tête, elle passe et réussit l’examen d’entrée pour le Service extérieur. C’est ainsi qu’elle commence sa carrière dans une direction assez différente de celle qu’elle avait envisagée en grandissant. « Au début, mes projets étaient de faire l’école des bibliothécaires, mais la vie m’a réservé autre chose », dit Kelda.

Kelda en voyage en Jamaïque

À la découverte du monde, sans oublier Ottawa, sa ville natale

Au cours de la décennie suivante, elle part en poste dans le monde entier. Chaque ville est pour elle une occasion unique qu’elle n’oubliera jamais. La première affectation de Kelda est à Dublin, en Irlande. « C’est un très bel endroit, bien qu’il pleuve tout le temps », se souvient Kelda.

Elle est ensuite basée à Londres, en Angleterre, une ville qu’elle aimera énormément.
« J’ai eu la chance d’y être lorsque le dollar est à la hausse, et la livre sterling à la baisse. Cela me permet de développer mon amour de l’art et de voir toutes ces magnifiques pièces de théâtre ».

Kelda célébrant la fête du Canada sur la rue Elgin

Après quatre années en Angleterre, Kelda est affectée à New Delhi puis à Hong Kong. Par la suite, elle revient brièvement à Ottawa avant que l’un de ses supérieurs l’informe d’une affectation temporaire à Beyrouth. « J’ai tout de suite dit, “Je veux y aller!”. Il faisait + 20 °C à Beyrouth ce jour-là, et – 20 °C à Ottawa; je n’ai pas hésité un seul instant. »

Cette affectation a été une expérience très différente des précédentes. Bien que la situation soit dangereuse à l’époque à cause de l’instabilité politique, elle parvient tout de même à découvrir la campagne environnante qui, selon elle, est tout à fait charmante.

Une tournure effroyable des événements

Son dernier grand voyage la conduit à Damas, puis elle revient à Ottawa entre deux affectations. C’est l’été 1982, et bien qu’il soit prévu qu’elle soit de nouveau déployée, sa vie prend un tournant tragique un chaud soir d’été.

Après un samedi soir passé à la piscine de l’immeuble où elle vit, elle décide de faire un sauna. « Je ne suis allée que deux fois au sauna de toute ma vie, et j’ignore pourquoi je décide d’y aller. Ma tension artérielle est basse – la chaleur m’incommode et je m’évanouis », se souvient Kelda.

Elle reprend immédiatement connaissance, mais s’évanouit quatre autres fois avant de tomber et de heurter la porte du sauna et de se retrouver sur le sol des vestiaires. « Je réussis à me relever et je trouve cela bizarre, mais je me sens globalement bien. J’apprendrai par la suite que cinq évanouissements consécutifs ont causé des dommages à une partie de mon cerveau appelée les noyaux gris centraux qui contrôlent la capacité du corps à se mouvoir. »

Diagnostic de dystonie posé après plusieurs évanouissements

Au bout de deux jours, et malgré qu’elle se sente bien, Kelda se regarde dans le miroir et voit que les muscles de son cou sont proéminents comme s’ils étaient contractés.

Cela prendra malheureusement plusieurs années avant qu’elle ne sache ce qui s’est passé. C’est en fait en 1996 qu’elle apprend qu’elle souffre de dystonie. C’est une maladie neurologique rare qui se caractérise par des contractions musculaires involontaires intermittentes ou prolongées, dans une ou plusieurs parties du corps qui aboutissent à long terme à des postures corporelles « anormales ». Ces contractions musculaires se produisent parce que le cerveau envoie des messages erronés aux muscles, même si la personne n’a pas l’intention de faire de mouvements.

À l’époque, Kelda est dirigée vers un hôpital de Toronto et le Dr Andres Lozano, un chirurgien de renommée internationale dans la stimulation cérébrale profonde. Contrairement à aujourd’hui, Ottawa n’avait pas à l’époque d’expertise dans ce domaine.

« J’ai 31 ans la première fois que je tombe. Cela met un terme à ma carrière dans le Service extérieur – je ne peux pas me rendre à l’étranger à cause de la douleur provoquée par les spasmes. J’ai subi plusieurs neurochirurgies au fil des ans à L’Hôpital d’Ottawa, mais cela n’a malheureusement pas permis d’atténuer les symptômes de la dystonie. »

Cette maladie n’a certes pas totalement empêché Kelda de faire des choses. Elle a persévéré et continué de travailler à temps partiel en tant qu’agente d’immigration avant de prendre sa retraite en 2002.

De plus, elle n’a pas laissé la dystonie l’empêcher de voyager, ce qu’elle a continué à faire abondamment avec des amis. À mesure que voyager devenait de plus en plus compliqué, elle s’est tournée vers des croisières, puis des périples en motorisé. Elle est allée trois fois à Venise, en Italie – sa destination de prédilection.

« Avec l’âge, j’ai de plus en plus de difficultés à marcher. Entre 2019 et 2023, j’ai eu un A-linker, un vélo de marche, et je sortais tous les matins à 6 h, car je suis une lève-tôt. J’aimais longer le canal et profiter des matins paisibles. »

Kelda visitant le canal de Panama

Se souvenir d’elle quand elle ne sera plus là

Mais même les sorties matinales sont devenues plus compliquées avec le temps en raison de la détérioration de sa mobilité et de la plus grande fréquence de ses chutes. Malgré les difficultés de plus en plus grandes, cela ne l’a pas empêchée de sortir. À vrai dire, c’est lors de l’une de ses promenades qu’elle a commencé à réfléchir à ce qu’elle laisserait et à la manière dont elle voulait que l’on se souvienne d’elle quand elle ne serait plus là.

« Avec ma conseillère financière, elle m’a parlé du nouvel hôpital et de la possibilité de donner mon nom à une chambre de patient; c’est alors que j’ai décidé de faire un don testamentaire à la campagne Créons des lendemains ».

« Je voulais laisser un signe, et c’est lors d’une promenade dans le jardin avant du Gouverneur général que j’ai vu des bancs qui portaient de petites plaques indiquant le nom de leur donateur, d’ajouter Kelda. Quand j’ai discuté avec ma conseillère financière, elle m’a parlé du nouvel hôpital et de la possibilité de donner mon nom à une chambre de patient; c’est alors que j’ai décidé de faire un don testamentaire à la campagne Créons des lendemains ».

Pour Kelda, patiente de longue date à L’Hôpital d’Ottawa, notamment pour y subir plusieurs neurochirurgies au fil des ans, l’idée de chambres individuelles pour le nouveau campus hospitalier lui a incontestablement plu.

« Je veux juste que l’on se souvienne de moi quand je ne serai plus là. »

Le souvenir de Kelda, qui a toujours donné aux organismes de sa communauté, notamment au milieu des arts, afin de venir en aide à d’autres personnes souffrant de dystonie ainsi qu’à notre hôpital, en faisant un don testamentaire, restera à jamais gravé pour avoir contribué à redessiner l’avenir des soins de santé. Son nom sera vu par d’autres patients, leur famille, les membres du personnel et les médecins passant devant cette chambre qui portera son nom à l’ouverture du nouvel hôpital. C’est la bonne façon d’aider de futurs patients qui, comme elle, auront besoin de l’hôpital.

Malgré la détérioration continue de son état de santé, elle ne cesse de penser aux autres. Peut-être qu’une chambre en neurologie portera mon nom; je ne suis certes pas difficile; l’endroit m’importe peu. Je veux juste que l’on se souvienne de moi quand je ne serai plus là. »

Publié : Août 2025

Temps de lecture : 3-4 minutes

Pour les jeunes patients atteints d’un cancer, chaque millimètre est important : la radiothérapie doit être administrée avec une précision extrême afin de ne pas endommager les tissus sains avoisinants et parfois toujours en croissance. Heureusement, L’Hôpital d’Ottawa est un chef de file dans ce domaine. Il fournit des soins à toute la population de l’Est de l’Ontario, de l’Ouest du Québec et du Nunavut, dont les enfants. Récemment, notre hôpital a franchi une étape importante en donnant aux patients de meilleures chances de rétablissement complet avec moins d’effets secondaires découlant du rayonnement. Pour les patients plus jeunes, qui sont toujours en croissance et qui ont une vie bien remplie devant eux, il s’agit d’un progrès vital.

On estime qu’environ 50 % des patients ayant reçu un diagnostic de cancer devront recevoir des traitements de radiothérapie, soit comme traitement autonome, soit en combinaison avec une chimiothérapie ou une chirurgie. Bien que le Centre hospitalier pour enfants de l’est de l’Ontario (CHEO) demeure le principal centre de traitement des enfants atteints du cancer dans notre région, des traitements de radiothérapie destinés aux jeunes patients sont administrés à L’Hôpital d’Ottawa. Cette collaboration permet donc aux enfants et à leur famille de recevoir des soins aussi complets que possible.

Cody Church et Dr Vimoj Nair

Rencontrer le Dr Vimoj Nair

Découvrez comment le Dr Nair se spécialise dans la radiochirurgie, une forme d'irradiation extrêmement précise qui ne nécessite aucune incision.

Soutenir les enfants atteints du cancer lorsqu’ils atteignent l’âge adulte

Le Dr Vimoj Nair, un radio-oncologue, est l’un des deux spécialistes de notre hôpital qui se spécialisent dans le traitement des enfants et des jeunes adultes atteints du cancer. Il explique pourquoi la précision du rayonnement est d’une importance vitale pour éviter les complications graves découlant du traitement, plus tard dans la vie. « Lorsqu’un jeune patient est en rémission et qu’il atteint l’âge de 18 ans, il termine son parcours au CHEO. Jusqu’à 80 % des enfants ayant survécu à un cancer développeront un effet tardif grave ou potentiellement mortel avant l’âge de 45 ans. Par conséquent, ils ont besoin d’être surveillés tout au long de leur vie, et c’est là que nous intervenons. »

Cette forme de suivi à long terme est possible grâce à un programme connu sous le nom de clinique du POGO. Il s’agit d’une clinique spécialisée qui prend en charge les enfants ayant survécu à un cancer une fois qu’ils atteignent l’âge adulte; notre hôpital offre ce soutien à ceux qui subissent les effets à long terme du traitement de ce cancer.

Le lymphome de Hodgkin est un exemple de cancer qui touche les adolescents et qui présente de fortes chances de rémission. La radiothérapie fait souvent partie du plan de traitement.

Supporting pediatric cancer survivors into their adult years

For young patients facing cancer, every milimetre matters — radiation treatment must be delivered with extreme precision to make every effort to avoid damaging the healthy, and sometimes still growing, surrounding tissue. Thankfully, The Ottawa Hospital is a leader in this field, providing care for all residents in Eastern Ontario, Western Quebec, and Nunavut, including children. Recently, our hospital took a big step forward to give patients a better chance at a full recovery with fewer side effects from radiation. For younger patients, who are still growing and have a full life ahead of them, this is critical progress.

It is estimated that about 50% of patients diagnosed with cancer will need to receive radiation treatment during their cancer journey — either as a stand-alone treatment or in combination with chemotherapy and/or surgery. While the Children’s Hospital of Eastern Ontario (CHEO) remains the primary treatment center for pediatric cancer in our region, radiation treatments for young patients are administered at The Ottawa Hospital. This collaboration ensures that children and their families receive the most comprehensive care available.

Rencontrer le Dr Vimoj Nair

Découvrez comment le Dr Nair se spécialise dans la radiochirurgie, une forme d'irradiation extrêmement précise qui ne nécessite aucune incision.
« Ce type de cancer survient habituellement dans la poitrine, autour du cœur. Bien que le rayonnement guérisse avec succès le cancer dans plus de 90 % des cas, il peut également exposer par inadvertance le cœur à des doses modérées de rayonnement, ce qui augmente le risque à long terme de maladie ou d’insuffisance cardiaque », explique le Dr Nair. « À la clinique du POGO, nous effectuons une surveillance de ces effets tardifs, qui peuvent apparaître 20 ans ou plus après l’exposition. Notre équipe est donc constamment à la recherche de nouvelles technologies permettant de réduire ces effets secondaires tardifs chez les jeunes et les enfants qui ont des chances de survie à long terme. »

Nouveau traitement offrant la dose de rayonnement la plus faible

Notre équipe d’experts spécialisés en rayonnement est constamment à la recherche de nouvelles façons d’offrir les meilleurs résultats possibles à long terme pour nos patients. En faisant preuve d’imagination, elle est parvenue à utiliser une combinaison novatrice de technologies pour traiter une tumeur située près du cœur d’un jeune patient atteint d’un lymphome, une première au Canada pour ce type de cas pédiatrique.

Malgré le fait que des approches similaires aient pu être utilisées chez les patients adultes, leur utilisation chez les patients plus jeunes demeure extrêmement rare. « Cette technique a été perfectionnée à L’Hôpital d’Ottawa pour ce type de patient. Elle a considérablement réduit l’exposition au rayonnement du cœur et des poumons, offrant une protection significative contre les effets secondaires à long terme, un facteur particulièrement important pour un patient si jeune », affirme le Dr Nair.

Imaginez pouvoir maintenir le corps d’un patient immobile, sans que rien – ni même le plus petit souffle – ne puisse dévier sa trajectoire. Cody  Church est physicien médical à notre hôpital. En compagnie de son équipe de collègues, dont Kim Charbonneau, il a dirigé la mise en place d’un dispositif de contrôle actif de la respiration (ABC).

Rencontrer Cody Church

Découvrez comment un physicien médical de l'Hôpital d'Ottawa utilise les dernières technologies pour personnaliser les traitements.

« Le dispositif communique avec nos machines pour allumer et éteindre le faisceau de rayonnement en fonction d’un seuil que nous avons fixé », explique Cody. « Nous calibrons le dispositif en fonction du niveau de confort de chaque patient afin que, lorsque ce dernier inspire jusqu’à ce niveau, l’appareil retienne son souffle et le faisceau de rayonnement s’allume. Une fois que le patient a terminé de retenir son souffle, le faisceau est mis sur pause, ce qui lui permet de retrouver son niveau de confort avant la prochaine ronde. »

Les anciens modèles du dispositif ABC obligeaient le thérapeute à allumer et à éteindre manuellement le faisceau, ce qui rendait les traitements plus longs et plus difficiles à cibler avec précision.

« Avec la technologie standard, le rayonnement est administré pendant que le patient respire, ce qui signifie que tout ce qui se trouve dans le champ de rayonnement, à savoir la tumeur et les zones avoisinantes comme le cœur, peut être irradié. Puisque la respiration fait bouger le cœur et les autres organes, cela se traduit par un traitement moins précis », explique le Dr Nair. « Grâce à cette nouvelle technique, nous arrêtons ce mouvement en demandant au patient de retenir son souffle pendant la radiothérapie. Ce faisant, le traitement n’est administré qu’à la tumeur, permettant ainsi une irradiation beaucoup plus précise et ciblée et une exposition minimale des tissus sains avoisinants et, par conséquent, moins d’effets tardifs. »

Rencontrer Kim Charbonneau

Découvrez comment une radiothérapeute médicale résout le mystère de la prestation des meilleurs soins à chaque patient qui vient la consulter pour une radiothérapie à l'Hôpital d'Ottawa.

Comment fonctionne cette technique novatrice

L’objectif consiste à administrer une dose exacte de rayonnement à la tumeur cancéreuse en ciblant les cellules malignes pour les détruire ou les rétrécir, sans affecter les cellules normales avoisinantes. Ce niveau de précision aide à limiter les effets secondaires chez le patient.

Le dispositif est muni d’un petit embout en plastique, semblable à celui d’un tuba, qui repose sur les dents du patient. Un bras pliable connecté contrôle le logiciel de surveillance de la respiration. C’est un processus que le patient répète à de nombreuses reprises pour se préparer à ce moment.

« Le principe du dispositif ABC est de contrôler avec précision le volume d’air retenu afin de reproduire fidèlement, à chaque fois, la position de la tumeur et des tissus sains avoisinants. Il peut sembler extrême d’avoir une machine qui contrôle votre respiration; la première fois que vous en faites l’expérience, c’est un peu choquant. Mais après avoir ressenti la sensation, vous comprenez tout de suite », affirme Cody.

Ce traitement a été administré au patient pendant une période d’inhalation de 30 secondes. C’est ce qu’on appelle un traitement par inhalation. Bien qu’il puisse aussi être administré par exhalation, le traitement procure davantage de bienfaits lorsque le patient inspire. « Il y a une raison pour laquelle nous préférons l’inhalation pour ce traitement. Lorsque vos poumons se remplissent d’air, votre cœur se déplace vers le bas, ce qui l’éloigne de la zone ciblée. »

En moyenne, le patient répète ce processus entre 9 et 15 fois au cours d’une radiothérapie.

Si, à tout moment, le patient estime qu’il ne peut pas suivre le traitement ou continuer de le suivre, l’équipe de soins revient au plan de traitement d’origine pour s’assurer que le patient obtient le meilleur résultat possible.

Donner aux jeunes patients en rémission toutes les chances d’avoir une vie longue et saine

Cette nouvelle option procure un nouvel espoir pour une vie longue et saine, surtout pour les jeunes patients. « Il s’agit de la meilleure solution de remplacement sur le plan de ce qui se passe à l’intérieur du corps pendant le traitement comparativement aux autres technologies offertes. Habituellement, ces technologies peuvent prendre la forme de marqueurs placés sur la poitrine pour surveiller la respiration du patient ou d’une caméra optique qui éclaire la poitrine pour observer la peau. Elles présentent toutes des avantages et des inconvénients, mais avec le dispositif ABC, nous mesurons ce qui se passe à l’intérieur », explique Cody.

Il est important de noter que ce type de radiothérapie ne convient pas à tout le monde. Le tout dépend des capacités du patient, qu’il soit adulte ou adolescent, des particularités de sa situation ainsi que de la mise en place d’une préparation et d’un accompagnement constants. Mais l’équipe se réjouit de pouvoir offrir ce type de radiothérapie dès maintenant, surtout aux jeunes patients.

« Il s’agit de la solution la plus efficace possible et les enfants sont ceux qui en bénéficient le plus. C’est donc la combinaison idéale pour ce qui est de l’adopter dans un premier groupe », explique Cody. « C’est un honneur de faire partie de quelque chose qui aide les patients. J’ai l’impression que chaque nouvelle amélioration que nous pouvons apporter à nos patients mérite tous nos efforts. »

Équipe de coordination de la respiration active

* Cette vidéo est uniquement disponible en anglais.

Publié : juin 2025

Entre un quart et un tiers des personnes qui ont une chirurgie hépatique majeure, souvent en raison d’un cancer, devront recevoir une transfusion sanguine. Maintenant, imaginez pouvoir réduire la nécessité de ce type de transfusion et l’impact qu’une telle réduction aurait à l’échelle mondiale. C’est une vision qui anime le Dr Guillaume Martel, chirurgien et chercheur, titulaire de la chaire Famille Arnie Vered en recherche hépato-pancréato-biliaire (financée par des donateurs) à L’Hôpital d’Ottawa et à l’Université d’Ottawa.

Alors que le Dr Martel étudiait comme boursier à Montréal, il a été témoin d’une technique de chirurgie du foie inédite pour lui. Cette technique réduit la perte de sang pendant une opération hépatique, et l’idée l’a fasciné et intrigué. Mais lorsqu’il a creusé davantage, le jeune médecin s’est rendu compte qu’il n’y avait pas beaucoup de contexte sur la technique et qu’il n’y avait pas d’essais cliniques – aucune preuve concrète de sa valeur.

Dr Guillaume Martel
The Vered family joined together for a photo.
Liz et Arnie Vered avec leurs six enfants et leur beau-fils

En août 2019, le Dr Guillaume Martel a été nommé premier titulaire de la Chaire de la famille Vered pour la recherche hépato-pancréatobiliaire. Le Dr Martel est un chirurgien chevronné de L’Hôpital d’Ottawa qui a sauvé et prolongé la vie d’innombrables personnes, en particulier celles atteintes d’un cancer. Après des recherches dans le monde entier, c’est ici même, à Ottawa, que l’on a trouvé le meilleur candidat pour diriger la chaire de recherche. Cette chaire de recherche ouvre la voie à des essais cliniques avant-gardistes et à des techniques chirurgicales de pointe, dont nos patients pourront profiter pendant de nombreuses années. Tout cela a été rendu possible grâce aux généreux dons de la famille Vered et d’autres donateurs.

« Quand Arnie était malade, il devait se rendre à Montréal pour être traité. C’était extrêmement difficile pour lui d’être loin de chez nous et de nos six enfants. Nous voulions permettre aux gens de recevoir leurs traitements ici, à Ottawa. Cette chaire de recherche est un élément important qui contribue à perpétuer sa mémoire. » – Liz Vered

Lancement du plus grand essai clinique du genre

Dès son arrivée à L’Hôpital d’Ottawa, il s’est donné pour mission personnelle d’en apprendre davantage sur la technique, appelée phlébotomie hypovolémique, dans laquelle une quantité contrôlée de sang est prélevée du patient avant la chirurgie, puis réinjectée dans le patient par la suite. Après avoir perfectionné la technique, lui et son équipe, dont l’anesthésiologiste Dr Chris Wherrett, ont décidé de faire leurs propres recherches afin de réunir des preuves concrètes de l’impact de cette technique qui change la pratique.

Souvent, les dons de la communauté aident à lancer des projets de recherche en phase préliminaire, attirant par la suite un financement à grande échelle grâce à des subventions permettant de lancer des recherches approfondies.

Une fois avoir testé l’innocuité et la faisabilité de la technique dans le cadre d’un essai de phase 1 à notre hôpital, l’équipe du Dr Martel a lancé le plus grand essai du genre, grâce à un financement des Instituts de recherche en santé du Canada.

Au cours d’une période de cinq ans, qui a pris fin en 2023, 446 personnes ont été recrutées dans quatre hôpitaux canadiens, dont L’Hôpital d’Ottawa, pour participer aux essais. « Une fois sous anesthésie, des patients ont été sélectionnés au hasard pour recevoir soit une phlébotomie hypovolémique, afin de diminuer les transfusions sanguines, soit des soins habituels », explique le Dr Martel.

Seul l’anesthésiologiste savait quels patients appartenaient à quel groupe.

Rowan Ladd a participé à un essai clinique à L’Hôpital d’Ottawa

Volontaire pour participer à la recherche

Parmi ces patients inscrits figure Rowan Ladd, une ancienne analyste pour le ministère de la Défense nationale, qui a reçu un diagnostic de cancer du côlon en décembre 2020 à l’âge de 44 ans.

« J’étais tellement effrayée, et je pensais que j’allais mourir. »

Au cours de la période précédant son diagnostic, la mère de deux enfants se souvient avoir remarqué de nombreux signes qu’elle avait alors ignorés parce qu’elle les attribuait simplement au stress, de sorte que lorsqu’elle a appris qu’elle était atteinte d’un cancer, elle a été choquée. « J’étais tellement effrayée, et je pensais que j’allais mourir. »

Au cours des trois mois suivant son diagnostic, elle a eu une colectomie, une intervention chirurgicale qui consiste à retirer une partie ou la totalité du côlon, et quatre mois plus tard, elle est retournée au travail.

Toutefois, deux ans plus tard, un examen régulier par IRM a révélé une tache sur son foie. Son cancer s’était propagé. C’était une nouvelle dévastatrice, et c’est à ce moment qu’elle a rencontré le Dr Martel. « On entend “stade 4”, et on se dit que c’est la fin. Mais le Dr Martel m’a expliqué qu’un stade 4 ne signifie pas nécessairement une mort prochaine. Il avait des patients chez qui il avait pratiqué une intervention qui étaient encore vivants des années plus tard », se rappelle Rowan.

« Je soutiens pleinement la recherche. Cette étude me semblait intéressante parce qu’elle avait obtenu d’excellents résultats dans le cadre de l’essai pilote. »

Quand est venu le temps d’enlever la tumeur, Rowan n’a pas hésité à se porter volontaire pour participer à l’essai clinique. « Je soutiens pleinement la recherche. Cette étude me semblait intéressante parce qu’elle avait obtenu d’excellents résultats dans le cadre de l’essai pilote », affirme Rowan. « On vous dit avant la chirurgie que le foie est plein de vaisseaux sanguins et qu’il y a donc des risques d’hémorragie majeure. Je trouvais ça formidable que les chercheurs essaient des choses pour réduire ces risques. » 

C’était une chose d’accepter de participer, mais Rowan avait bon espoir d’être choisie pour l’essai. Son intervention chirurgicale a eu lieu en octobre 2022, et c’est seulement par la suite qu’elle a appris qu’elle avait en fait été choisie au hasard pour une phlébotomie hypovolémique.

Rowan avec son chien
Rowan avec ses deux filles et son conjoint

Réduire le risque de perte de sang

Pour les patients du groupe de phlébotomie hypovolémique, l’anesthésiologiste a retiré l’équivalent d’un don de sang (environ 450 mL) avant la chirurgie. Si le patient avait besoin de sang pendant l’intervention chirurgicale, on utilisait d’abord son propre sang. Dans le cas contraire, le sang était réinfusé avant son réveil.

« La perte de sang est une préoccupation majeure en chirurgie du foie. Retirer un demi-litre de sang juste avant une importante chirurgie hépatique est la meilleure chose que nous avons trouvée jusqu’à présent pour réduire la perte de sang et les transfusions », explique le Dr Martel. « Ça fonctionne en abaissant la pression artérielle dans le foie. La technique est sécuritaire, simple, peu coûteuse et devrait être envisagée pour toute chirurgie du foie comportant un risque élevé d’hémorragie. »

« Participer à cet essai a été une expérience vraiment positive, et l’équipe a été merveilleuse. Je suis tellement contente d’avoir été sélectionnée, et je suis contente que ça pourra aider d’autres patients. » 

Rowan était ravie d’avoir été sélectionnée. Elle n’a pas eu besoin d’une transfusion sanguine et après quatre jours d’hospitalisation, elle était de retour à la maison auprès de sa famille à Dunrobin. Aujourd’hui, deux ans plus tard, elle est toujours en rémission.

« Pour moi, cette chirurgie m’a sauvé la vie. J’ai eu la malchance d’avoir un cancer, mais ça m’a vraiment réveillée. Maintenant, je me sens plus vivante, et je profite vraiment de la vie, alors qu’avant, je ne faisais qu’exister », explique-t-elle. « Participer à cet essai a été une expérience vraiment positive, et l’équipe a été merveilleuse. Je suis tellement contente d’avoir été sélectionnée, et je suis contente que ça pourra aider d’autres patients. » 

Le coût de la conservation du sang pour ceux qui en ont le plus besoin

La chirurgie du foie est considérée comme une intervention majeure. Le risque de saignement important est plus élevé que la moyenne, et une des conséquences est la nécessité d’une transfusion sanguine pendant l’opération pour aider le patient à rester en vie, à se rétablir et à prospérer.

« Les transfusions sanguines peuvent sauver des vies, mais si vous n’en avez pas besoin pour sauver votre vie, il vaut mieux l’éviter », explique le Dr Dean Fergusson, auteur principal de l’étude et directeur scientifique adjoint, Recherche clinique, à L’Hôpital d’Ottawa.

Rencontrer le Dr Dean Fergusson

En savoir plus sur le Dr Dean Fergusson, , auteur principal de l’étude et directeur scientifique adjoint, Recherche clinique, à L’Hôpital d’Ottawa.

« Les hôpitaux ne disposent pas de quantités de sang illimitées – c’est en fait une ressource très précieuse . »

Une transfusion sanguine au Canada coûte environ 500 $, principalement en ressources humaines. Les poches de sang et les tubes utilisés pour la phlébotomie hypovolémique coûtent moins de 30 $. Comme le fait remarquer le Dr Martel, « Les hôpitaux ne disposent pas de quantités de sang illimitées – c’est en fait une ressource très précieuse ».

Il souligne aussi que la collecte de sang donne lieu à une émission de carbone considérable. « On se procure le sang auprès des donneurs et des cliniques, puis on le transporte. Il doit ensuite être traité et fractionné en composants dans une installation, puis entreposé. Tout cela mène à une empreinte carbone assez importante », ajoute le Dr Martel.

Qu’est-ce que cela signifie pour les patients?

Selon les données des banques de sang des hôpitaux et les dossiers médicaux des patients, 7,6 % des patients ayant subi une phlébotomie hypovolémique ont reçu des transfusions sanguines dans les 30 jours suivant la chirurgie, comparativement à 16,1 % des patients ayant reçu des soins habituels. La phlébotomie hypovolémique n’a pas causé plus de complications que les soins habituels. 

« Avec cette technique, vos probabilités de nécessiter une transfusion sanguine diminuent de moitié, sans risque supplémentaire pour vous. Tout le monde y gagne. » 

Les chirurgiens affirment aussi que la technique a facilité la chirurgie parce qu’il y avait moins de sang obscurcissant les endroits qu’ils devaient couper.

Selon le Dr Martel, c’est un véritable second souffle pour les patients qui subissent une importante chirurgie hépatique. « Avec cette technique, vos probabilités de nécessiter une transfusion sanguine diminuent de moitié, sans risque supplémentaire pour vous. Tout le monde y gagne. »

L’objectif est maintenant de faire passer le mot et de sensibiliser les chirurgiens partout dans le monde. Les hôpitaux qui ont participé à l’essai, y compris L’Hôpital d’Ottawa, ont mis en œuvre la technique comme norme de soins, et on croit que d’autres hôpitaux à l’échelle mondiale commenceront à l’adopter lorsqu’ils découvriront les résultats transformationnels.

Écoutez le Dr Guillaume Martel dans l’épisode 40 du balado Pulse discuter de chirurgies abdominales complexes et de la chaire Famille Arnie Vered en recherche hépato-pancréato-biliaire.

Écouter maintenant :

Publié : mai 2025

L’Hôpital d’Ottawa met actuellement en place un programme complet de traitement de l’épilepsie – un guichet unique, en quelque sorte – qui aura une incidence considérable sur les patients. En complément de ces soins spécialisés, l’hôpital a réalisé sa toute première intervention de stéréoélectroencéphalographie (stéréo EEG) le 13 janvier 2025. Cette mini-chirurgie cible les zones précises du cerveau d’où proviennent les crises et fournit aux équipes soignantes des informations détaillées pour élaborer des plans de traitement plus ciblés et plus efficaces pour les personnes épileptiques.

Auparavant, les patients de notre région devaient se rendre dans le sud de l’Ontario pour ce type d’intervention. Désormais, les soins peuvent être donnés plus près de chez eux, ce qui permet aux patients d’économiser du temps et de l’argent et de rester près de leur famille.

« Nous l’avons tous vu à la télévision ou au cinéma. »

L’épilepsie est un trouble neurologique. Une crise est une explosion soudaine d’activité électrique dans le cerveau qui perturbe temporairement la communication entre les cellules du cerveau. Le type de crise dépend de la région du cerveau qui est touchée par la perturbation électrique et de l’étendue de la zone touchée.

Une crise peut se manifester sous différentes formes, y compris un regard vide, des mouvements incontrôlés, une altération de la conscience, des sensations étranges, comme sentir une odeur inexistante, ou des convulsions.

Démonstration d'un modèle stéréo EEG

Le Dr Tadeu Fantaneanu, directeur médical du programme d’épilepsie de notre laboratoire d’EEG, explique que cette dernière est connue sous le nom de crise tonico-clonique, anciennement appelée le grand mal. « C’est à ce moment-là que la personne tombe au sol, écume à la bouche et a des convulsions. Nous l’avons tous vu à la télévision ou au cinéma. »

Notre programme dessert environ 13 000 personnes épileptiques dans notre région. Nous avons également une clinique de transfert et de transition avec le CHEO. « Il s’agit de patients atteints d’épilepsie depuis leur plus jeune âge, peut-être depuis la naissance ou plus tard dans leur enfance ou leur adolescence, et qui sont dirigés vers nous lorsque vient le temps de les transférer aux soins aux adultes », dit-il.

Selon le Dr Fantaneanu, l’épilepsie peut toucher toute personne à tout âge, mais il y a deux périodes de risque élevé : avant l’âge de six ans et après 65 ans. Chez les jeunes patients, c’est généralement dû à la génétique, et chez les patients plus âgés, c’est souvent dû aux dommages que le cerveau accumulera au cours d’une vie.

Mise en place d’un programme complet d’épilepsie

Au cours des cinq dernières années, le programme d’épilepsie de notre hôpital a connu une croissance considérable, grâce à un partenariat avec le ministère de la Santé, à une subvention de 12 millions de dollars, ainsi qu’à des dons de la communauté. Comme l’explique le Dr Fantaneanu, l’objectif de la subvention est que L’Hôpital d’Ottawa devienne un centre régional de chirurgie de l’épilepsie. Il s’agit d’une désignation provinciale qui nous permettra d’effectuer des chirurgies de haut niveau qui ne sont pas actuellement offertes dans cette région.

Dr Tadeu Fantaneanu et Dr Alan Chalil de notre programme d’épilepsie

Le Dr Fantaneanu affirme que les patients de l’Est de l’Ontario en ont désespérément besoin. « Ils pourraient subir leurs examens et recevoir leurs soins ici, mais si une intervention chirurgicale était éventuellement nécessaire, ils seraient dirigés vers un hôpital de Toronto ou de London, jusqu’à sept à huit heures de route. »

Ces déplacements prennent du temps, de l’argent et éloignent les patients de leurs proches et de leur carrière. « Les patients seraient loin de leur famille à un moment vulnérable de leur vie, lorsqu’ils sont admis à l’hôpital, potentiellement après une chirurgie cérébrale », ajoute-t-il.

Au cours des dernières années, le Dr Fantaneanu et son équipe ont développé des capacités de dépistage pour les patients et l’unité de surveillance continue de croître. C’est là que l’équipe évalue les patients qui ont des crises. L’unité compte actuellement quatre lits et, sur le nouveau campus de l’hôpital, elle comptera six lits, toutes des chambres individuelles.

Attirer les meilleurs et les plus brillants spécialistes des soins de l’épilepsie

C’est le projet ambitieux de construction d’un centre complet d’épilepsie qui a attiré le Dr Alan Chalil dans notre hôpital en 2024, pour qu’il devienne directeur chirurgical du programme d’épilepsie. Il est neurochirurgien et a une formation axée principalement sur l’épilepsie et son traitement chirurgical, y compris l’implantation de stéréoélectroencéphalographie. Il a terminé sa formation à London, où se trouve le plus grand centre chirurgical d’épilepsie au Canada, et à l’Université Emory à Atlanta.

« C’était une occasion tout à fait unique, car il semblait que l’apport de ma formation serait la dernière pièce du casse-tête pour intégrer le traitement de l’épilepsie, explique le Dr Chalil. Rejoindre une nouvelle équipe en cours de développement était à la fois une belle occasion et un grand défi. »

« La chirurgie de l’épilepsie consiste à trouver cet équilibre délicat : libérer le patient des crises tout en préservant le fonctionnement normal du cerveau. C’est pourquoi cela signifie tant pour moi. »

Comme il l’explique, bien que la chirurgie de l’épilepsie soit pratiquée depuis plus de 80 ans, la transition vers la stéréo EEG en Amérique du Nord continue de mettre en évidence de nombreuses inconnues. « L’épilepsie n’a pas à définir la vie d’une personne, mais sa nature imprévisible peut tout de même la perturber profondément. Les crises peuvent interférer avec tout : le travail, les relations, la vie sociale et même la stabilité financière », explique le Dr Chalil. « La chirurgie de l’épilepsie consiste à trouver cet équilibre délicat : libérer le patient des crises tout en préservant le fonctionnement normal du cerveau. C’est pourquoi cela signifie tant pour moi. »

Rencontre avec le Dr Alan Chalil, neurochirurgien

Apprenez-en davantage sur la façon dont nos experts du Programme chirurgical d'épilepsie de L'Hôpital d'Ottawa, qui change la vie des patients, leur redonnent la vie chaque jour.

La première stéréo EEG à L’Hôpital d’Ottawa

Un EEG est l’enregistrement des ondes cérébrales qui consiste à placer, sur la tête du patient, de petites électrodes qui sont reliées à un ordinateur, et à enregistrer l’activité électrique dans le cerveau. Il aide à diagnostiquer diverses affections cérébrales.

La stéréo EEG, quant à elle, place ces électrodes à l’intérieur du cerveau par de minuscules trous d’épingle. En janvier 2025, le Dr Chalil a effectué la toute première stéréo EEG de notre hôpital. Cette mini-chirurgie permet d’identifier les zones précises du cerveau d’où proviennent les crises.

« Il pourrait y avoir entre 10 et 20 électrodes par patient. Nous faisons une petite incision dans la peau, comme un trou d’épingle, puis nous perçons le crâne », explique-t-il. « Nous avons une trajectoire définie : nous savons exactement où nous allons et quelles structures nous allons traverser pour atteindre notre cible. Ensuite, nous mettons l’électrode en place. Cela prend environ 10 à 15 minutes par électrode. »

« Un EEG, ou électroencéphalogramme (à gauche), utilise des électrodes fixées sur le cuir chevelu pour mesurer et enregistrer l'activité électrique du cerveau. Un stéréo EEG (à droite), également appelé stéréoélectroencéphalographie (SEEG), est une procédure peu invasive où des électrodes sont placées directement dans le cerveau afin de localiser les sources et les réseaux impliqués dans la génération des crises épileptiques ».

Une fois que le patient se réveille avec les électrodes implantées, il passe une tomodensitométrie. Ensuite, le Dr Chalil élaborera, pour ses collègues de l’équipe de neurologie, un modèle qui leur indiquera où chaque électrode est placée dans le cerveau. Cela permet de déterminer le point d’origine de la crise et son chemin de propagation.

« Le patient est ensuite admis à l’unité de surveillance de l’épilepsie pendant une semaine, voire un mois, parfois plus longtemps, jusqu’à ce que nous ayons suffisamment de crises à étudier », dit-il.

L’équipe met ensuite en corrélation le signal électrique perçu par les électrodes lors d’une crise avec les informations antérieures, et élabore un plan de traitement. Les plans de traitement peuvent aller de l’ablation d’une petite partie du cerveau à la stimulation cérébrale profonde, voire à une nouvelle technologie appelée générateur de radiofréquence.

Cette nouvelle technologie peut être amenée directement au chevet du patient où les Drs Fantaneanu et Chalil peuvent envoyer un signal électrique pour générer une lésion d’environ 3 à 5 mm d’épaisseur. « C’est très petit, mais c’est très efficace. Cette lésion pourrait perturber le réseau épileptique et éliminer les crises jusqu’à 30 % du temps », explique le Dr Chalil.

Bien que ce nombre ne soit pas énorme, il ajoute qu’il est raisonnablement efficace, car aucune autre intervention chirurgicale n’est nécessaire.

Alors que l’équipe poursuit le développement du programme, elle cherche à ajouter une nouvelle technologie laser pour offrir aux patients de meilleurs résultats, ce qui peut éliminer les crises de 60 à 75 % du temps, selon le type de crise. Elle espère également utiliser ces techniques au cours de la prochaine année, en grande partie grâce à un essai clinique à répartition aléatoire en cours. « Cet essai, appelé ablation stéréotaxique par laser pour l’épilepsie du lobe temporal (SLATE, ou « Stereotactic Laser Ablation for Temporal Lobe Epilepsy »), nous permettra d’obtenir un nombre définitif de comparaisons entre la résection du lobe temporal et les ablations par laser dans le traitement d’un type particulier d’épilepsie du lobe temporal », explique le Dr Chalil.

« C’est la dernière étape d’un vaste projet visant à faire d’Ottawa un centre d’excellence pour le traitement de l’épilepsie.

Pour l’instant, la réalisation de cinq stéréoélectroencéphalographies est une étape importante. « C’est la dernière étape d’un vaste projet visant à faire d’Ottawa un centre d’excellence pour le traitement de l’épilepsie. Si nous démontrons que nous pouvons le faire, l’interpréter en toute sécurité et réaliser des chirurgies significatives, alors ces patients n’auront plus besoin de se déplacer », explique le Dr Chalil.

Un autre point important est que donner cette possibilité aux patients de L’Hôpital d’Ottawa contribue à réduire les temps d’attente qui, autrement, continueraient de s’allonger avec seulement deux autres centres dans la province; un autre exemple de la façon dont nous remodelons l’avenir des soins de santé.

Dr Tadeu Fantaneanu and Dr Alan Chalil
Apprenez-en davantage sur le programme d’épilepsie de L’Hôpital d’Ottawa dans l’épisode xx du balado Pulse avec le Dr Tadeu Fantaneanu.

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Publié : avril 2025

Trois fois par semaine, Chantal Thériault pratique le kickboxing pour rester en forme, physiquement et mentalement. C’est un sport qu’elle a facilement appris de son père, Jean-Yves « The Iceman » Theriault, champion du monde de kickboxing. C’est la force qu’elle a développée grâce à ce sport, ainsi que son sens de l’humour, qui l’ont aidée à surmonter un diagnostic médical surprenant il y a cinq ans. À l’âge de 37 ans, Chantal a appris qu’elle était atteinte de la maladie de Parkinson à un stade précoce – un coup dur qu’elle n’avait pas vu venir.

Cette jeune femme, par ailleurs en bonne santé, a appris la triste nouvelle au plus fort de la pandémie, à l’été 2020. Au départ, il y avait beaucoup plus de questions que de réponses. Pourtant, Chantal, qui n’a jamais reculé devant un défi, même si celui-ci semblait insurmontable, a accepté la nouvelle, s’est renseignée et a fait confiance aux médecins et aux chercheurs de L’Hôpital d’Ottawa.

Chantal connaît bien notre hôpital, mais d’un point de vue différent. Elle est coordinatrice de programme au Département de soins critiques. Elle fait partie de la famille de L’Hôpital d’Ottawa depuis 22 ans – elle a commencé au Service des admissions et a gravi les échelons jusqu’au poste qu’elle occupe aujourd’hui au sein de l’équipe du Département de soins critiques. C’est une équipe pour laquelle elle a le plus grand respect, et elle y joue un rôle important.

« Tous les résidents qui doivent effectuer leur stage aux Soins intensifs passent par moi. Je m’occupe de la planification pour les campus Civic et Général. Il y a environ 300 résidents qui viennent chaque année », explique Chantal.

Travaillant aux Soins intensifs depuis de nombreuses années, elle s’est attiré le plus grand respect de la part de ses collègues pour la qualité de son travail et son attitude agréable.

Chantal avec son père, Jean-Yves Theriault et sa sœur, Brigitte Theriault

Cela a commencé par des tremblements de la main

Alors que Chantal était occupée à son travail, au plus fort de la pandémie, elle a ressenti des tremblements dans le bras. « Cela a commencé dans ma main, puis c’est remonté le long de mon bras et finalement je l’ai senti dans ma jambe. J’ai d’abord pensé que je m’étais coincé un nerf dans le cou ».

« Il a remarqué que mon bras droit ne se balançait pas quand je marchais. C’était un signe important. Après quelques autres tests, j’ai appris que j’avais une forme précoce de la maladie de Parkinson. »

Adepte du kickboxing, elle fait régulièrement de l’exercice et les blessures mineures ou les douleurs légères ne sont pas surprenantes. Elle avait l’intention de consulter son chiropraticien, mais à force de toujours remettre cela, on lui a finalement recommandé de consulter son médecin de famille, car les symptômes s’aggravaient.

Chantal fait du kickboxing chez Therien Jiu-Jutisu & Kickboxing

Crédit photo : Ashley Fraser/Postmedia

Après plusieurs examens, dont une IRM qui n’a rien révélé de particulier, elle a rencontré un neurologue à L’Hôpital d’Ottawa, qui lui a fait passer plusieurs tests physiques. « Il a remarqué que mon bras droit ne se balançait pas quand je marchais. C’était un signe important. Après quelques autres tests, j’ai appris que j’avais une forme précoce de la maladie de Parkinson. »

À ce moment-là, l’esprit de Chantal a complètement gelé, comme elle le décrit. « Les deux personnes qui me viennent immédiatement à l’esprit lorsque j’entends parler de la maladie de Parkinson sont Michael J. Fox et Muhammad Ali. Je me suis demandé ce que j’avais en commun avec ces personnes ».

Qu’est-ce que la maladie de Parkinson?

La maladie de Parkinson est un trouble du mouvement qui affecte le système nerveux. Les symptômes commencent lentement, mais progressent avec le temps. Bien que le tremblement soit un symptôme courant, la lenteur et la rigidité sont des caractéristiques supplémentaires présentes dès le début. Le risque de développer la maladie de Parkinson augmente avec l’âge et les hommes sont plus susceptibles de développer la maladie que les femmes. Lorsqu’une personne est diagnostiquée avant l’âge de 40 ans, on parle souvent de maladie de Parkinson au stade précoce.

Le jour du diagnostic, Chantal est rentrée chez elle et a vécu ce qu’elle décrit comme un moment de tristesse, puis elle est passée à autre chose, reconnaissante de travailler à L’Hôpital d’Ottawa et d’être entourée de l’une des meilleures équipes de soins au monde.

« J’aurai un jour des problèmes de mobilité, mais c’est pour plus tard. Pour l’instant, j’ai des choses à faire. J’ai une vie à vivre. »

Tout savoir sur la maladie de Parkinson

Pour de nombreuses personnes, la première fois où elles ont entendu parler de la maladie de Parkinson est probablement le moment où Michael J. Fox a parlé de son diagnostic en 1998. Pour de nombreuses autres personnes, la première fois où elles en ont entendu parler est sans doute le moment où quelqu’un qu’elles connaissaient a appris qu’il était atteint de cette maladie : un proche, un ami, un collègue de travail ou encore elles-mêmes.

« Je ne sais pas ce que cela signifie ni ce que sera le rythme de la progression, mais j’ai toute une équipe derrière moi – je vais y arriver. J’aurai un jour des problèmes de mobilité, mais c’est pour plus tard. Pour l’instant, j’ai des choses à faire. J’ai une vie à vivre. »

Elle a également eu recours à l’humour pour surmonter les premiers jours de sa vie avec la maladie de Parkinson, notamment grâce à un nouveau tatouage qu’elle s’est fait faire à l’intérieur de son bras droit. On peut y lire « Shaken not stirred » (Secouée, mais debout).

La rencontre avec le Dr Michael Schlossmacher, directeur du programme de neurosciences de notre hôpital, a constitué une autre étape importante de ce nouveau parcours pour Chantal. « C’est un être fabuleux : il est d’un grand soutien et a les pieds sur terre, déclare Chantal. Il est très patient, et il m’a encouragée à amener un membre de ma famille lors de mes visites de suivi pour lui poser ses questions. »

C’est également à cette époque que la portée de la recherche s’est fait sentir pour cette jeune femme. Elle participe à deux projets de recherche dans notre hôpital, dont un dirigé par le Dr Schlossmacher.

L’impact mondial de la recherche sur la maladie de Parkinson

C’est la recherche qui motive Chantal. Elle consacre tous ses efforts à faire progresser les options de traitement et, espérons-le, à aider les scientifiques à trouver un jour un remède à la maladie. C’est ce qui l’a motivée à créer la collecte de fonds Kick It for Parkinson’s, qui a permis de soutenir la Fondation Michael J. Fox pour la recherche sur le Parkinson – un organisme qui a financé la recherche ici à L’Hôpital d’Ottawa.

En décembre 2024, une équipe internationale dirigée par le Dr Schlossmacher a reçu une subvention de 6 millions de dollars US de l’initiative ASAP (Aligning Science Across Parkinson’s), en partenariat avec la Fondation Michael J. Fox, pour poursuivre ses travaux sur la diminution de l’odorat dans la maladie de Parkinson – une illustration de notre leadership en matière de recherche.

« Notre équipe interdisciplinaire est à la pointe de ce sujet et fait des découvertes qui pourraient un jour avoir un impact sur le diagnostic, la prévention et, éventuellement, les soins aux patients. »

« La compréhension de la perte de l’odorat dans la maladie de Parkinson est à l’ordre du jour », déclare le Dr Schlossmacher. « Notre équipe interdisciplinaire est à la pointe de ce sujet et fait des découvertes qui pourraient un jour avoir un impact sur le diagnostic, la prévention et, éventuellement, les soins aux patients. »

Plus récemment, une autre étude, le premier essai clinique de ce type, a montré que la psychothérapie interpersonnelle pourrait être meilleure que d’autres types de psychothérapie pour traiter la dépression chez les patients atteints de la maladie de Parkinson. Les personnes atteintes de la maladie de Parkinson font souvent une dépression, mais peu de recherches ont été menées pour déterminer le type de psychothérapie le plus efficace.

L’étude, dirigée par le Dr David Grimes, directeur de la clinique de la maladie de Parkinson et des troubles du mouvement, et la Dre Diana Koszycki de l’Université d’Ottawa, a assigné 63 personnes atteintes de la maladie de Parkinson et de dépression à l’un des deux types de psychothérapie pendant 12 séances. Le groupe ayant suivi une psychothérapie interpersonnelle a obtenu des scores de dépression nettement inférieurs.

Directeur de la Clinique des troubles du mouvement et de la maladie de Parkinson

Découvrez comment le Dr Grimes a été entraîné dans le domaine de la neurologie et les conseils qu’il souhaite donner aux personnes atteintes de la maladie de Parkinson.

« La psychothérapie est une option importante pour traiter la dépression dans la maladie de Parkinson. Les professionnels de santé devraient envisager de la recommander seule ou en association avec des antidépresseurs », déclare le Dr Grimes.

Ce sont des patients comme Chantal qui rendent possible ce type de recherche. « Je suis très fière de pouvoir participer aux études auxquelles je participe. Ce diagnostic a changé ma vie, et si la participation à ces études peut changer la donne, alors je continuerai à le faire », dit-elle.

Le Dr Schlossmacher ajoute que travailler avec les patients est un privilège et leur courage et leur engagement sont vraiment admirables. Il considère Chantal comme une source d’inspiration et de motivation pour lui et son équipe de recherche.

Construction d’un nouveau centre de neurosciences

Le nouveau centre de neurosciences, qui sera situé sur le nouveau campus entre l’avenue Carling et la rue Preston, aura le potentiel de figurer parmi les meilleurs au monde. Il combinera la recherche de pointe et les traitements cliniques afin d’accélérer le développement de nouvelles thérapies pour des problèmes médicaux tels que la maladie de Parkinson, l’AVC, l’épilepsie, la sclérose en plaques et bien d’autres encore, afin d’aider des patients comme Chantal.

« Il y aura un traitement pour la maladie de Parkinson, peut-être pas de mon vivant, mais il y en aura un. J’espère que je serai là et je pourrai alors dire que j’ai participé à cette étude. »

Chantal est coordinatrice de programme au Département de soins critiques

Au fur et à mesure que la recherche progresse, Chantal sera plus qu’une spectatrice, car elle continue à contribuer à l’avancement des découvertes scientifiques en participant et en collectant des fonds chaque fois qu’elle le peut.

Ses tremblements étant aujourd’hui contrôlés par des médicaments, elle est fière de faire partie de la famille de L’Hôpital d’Ottawa qui œuvre pour le progrès. « Il y aura un traitement pour la maladie de Parkinson, peut-être pas de mon vivant, mais il y en aura un. J’espère que je serai là et je pourrai alors dire que j’ai participé à cette étude, ou que je connais le Dr Schlossmacher lorsqu’il recevra le prix Nobel. »

Alors qu’elle fait une pause, ses yeux se remplissent de larmes, puis Chantal poursuit. « Je suis fière. Je suis très fière de travailler pour cette organisation ».

Téléchargez ou écoutez en continu l’épisode 108 du balado Pulse pour entendre Chantal Theriault parler de son parcours avec la maladie de Parkinson à un stade précoce.

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Publié : mars 2025

Imaginez ressentir au niveau du visage une décharge électrique soudaine, vive, intense et irrépressible. La décharge se reproduit, jour après jour, sans avertissement. Elle provoque une douleur si atroce que vous vous écroulez à genoux. C’est ce que Michelle Kupé a vécu au quotidien. Après des mois d’examens, elle a reçu le diagnostic de névralgie du trijumeau : une maladie rare ayant un effet débilitant sur sa vie. Désespérément à la recherche d’un soulagement, elle a demandé l’aide de l’équipe de neurochirurgie de L’Hôpital d’Ottawa dans l’espoir de reprendre le contrôle de sa vie.

En décembre 2017, Michelle a pris rendez-vous avec son dentiste pour en savoir plus sur l’étrange sensation de pulsation qu’elle ressentait dans la joue qui aurait pu être causée par une infection ou un problème dentaire. Le dentiste a fait des radiographies, mais il n’a décelé aucun problème dentaire. La sensation, toutefois, a persisté; Michelle avait l’impression que quelque chose clochait.

Au début de l’année suivante, alors que Michelle se préparait à partir en croisière avec des amies, la sensation persistante de pulsation et le sentiment général que quelque chose clochait l’ont incitée à retourner chez le dentiste. Ce dernier n’a toujours pas cerné l’origine de l’étrange sensation, mais il lui a prescrit des antibiotiques pour éliminer la possibilité d’une infection des sinus et d’autres problèmes. Pendant sa croisière, une idée tenace habitait les pensées de Michelle. Elle se disait : « Il m’est arrivé quelque chose… Je ne vais pas bien. Ma vie prend de toute évidence un tournant différent. Quelque chose ne va pas. »

Michelle à l’hôpital avant sa chirurgie

La sensation de pulsation et la douleur s’intensifiant, Michelle est allée voir son dentiste une troisième fois. C’est à ce moment qu’il a soupçonné une maladie rare appelée névralgie du trijumeau, qui provoque une douleur intense semblable à une décharge électrique d’un côté du visage. Il lui a conseillé de prendre rendez-vous avec son médecin de famille afin de consulter un neurologue dès que possible.

La névralgie du trijumeau : une progression insoutenable

Les symptômes se sont aggravés pendant l’attente de la consultation en neurologie. « Je suis passée d’une impression de pulsion au visage à celle d’être électrocutée. C’était comme si j’étais poignardée; comme si un courant électrique traversait mon visage. »

« Je suis passée d’une impression de pulsion au visage à celle d’être électrocutée. C’était comme si j’étais poignardée; comme si un courant électrique traversait mon visage. »

À mesure que chaque crise s’atténuait, Michelle était terrifiée à l’idée de toucher ou de bouger le moindre muscle de son visage par peur de raviver la douleur. Elle a fini par voir un neurologue, qui a confirmé le diagnostic de névralgie du trijumeau. Le mystère était résolu, mais tout n’était pas clarifié pour autant. Il existe trois causes possibles à cette maladie : la sclérose en plaques, une tumeur cérébrale ou une compression vasculaire.

Tout sur la névralgie du trijumeau

La névralgie du trijumeau est un trouble douloureux chronique rare et extrêmement pénible qui touche le nerf trijumeau sur le côté du visage. Le nerf part du haut de l’oreille et se divise ensuite en trois branches qui vont vers l’œil, la joue et la mâchoire.

Pendant l’attente de l’examen d’IRM, Michelle a continué de gérer son entreprise d’immobilier prospère et de s’occuper de ses cinq enfants. Son état est resté stable grâce aux médicaments jusqu’au printemps 2018 – les poussées étaient occasionnelles, mais toujours douloureuses. Les choses ont ensuite commencé à se détériorer rapidement. Les crises étaient plus fréquentes et plus débilitantes. Manger, se brosser les dents et même sourire devenait insupportable.

« J’ai cru que je n’allais pas pouvoir continuer, se souvient-elle. Quelque chose d’aussi simple qu’une légère brise pouvait provoquer une crise. À l’approche d’un autre hiver, mon mari et moi avons envisagé de déménager dans un endroit chaud parce que je ne pouvais pas imaginer un vent froid toucher mon visage. »

Des décharges débilitantes pour le corps de Michelle

Les résultats de l’examen d’IRM ont révélé la cause : une compression vasculaire. Elle a ensuite été dirigée vers le Dr Adam Sachs, l’actuel chef de la Division de neurochirurgie de L’Hôpital d’Ottawa.

Le Dr Sachs et son équipe reçoivent des patients atteints d’une grande variété de douleurs faciales, mais la névralgie du trijumeau figure parmi les pires, selon lui. Elle touche le nerf trijumeau, qui transmet les signaux du visage au cerveau, et provoque une douleur intense semblable à une décharge électrique d’un côté du visage. « L’IRM a montré qu’une boucle artérielle allant vers le tronc cérébral et le cervelet comprimait le nerf trijumeau et provoquait la douleur », explique-t-il.

Directeur de la Neuromodulation et de la Neurochirurgie fonctionnelle et scientifique à L’Hôpital d’Ottawa

Découvrez comment le Dr Sachs pense que le cerveau est comme un ordinateur, ce qu’il aime de L’Hôpital d’Ottawa et pourquoi vous pourriez le trouver en train de se battre avec un collègue pendant sa pause.

« Certaines personnes ont l’impression qu’un courant électrique à haute tension traverse leur visage. »

Ce problème peut être insoutenable. « Certaines personnes ont l’impression qu’un courant électrique à haute tension traverse leur visage; d’autres, qu’un poignard est enfoncé dans leur visage, ajoute le Dr Sachs. Les patients utilisent ces termes non pas pour être pittoresques, mais parce que c’est ce qui s’en rapproche le plus. Nous entendons ces expressions à de maintes reprises. »

Une technique microchirurgicale moderne misant sur le téflon

Le traitement chirurgical existe depuis des décennies, mais de récents progrès ont apporté de nouvelles options thérapeutiques – des techniques microchirurgicales modernes plus efficaces et plus sécuritaires. Comme l’explique le Dr Sachs, les outils dont ils disposent aujourd’hui sont à la fine pointe de la technologie.

La procédure chirurgicale est complexe; la tête du patient est tournée parce que l’équipe de chirurgie doit accéder à un petit espace situé à l’arrière de la tête : l’angle pontocérébelleux. « C’est là que l’on voit tous les nerfs et les artères qui vont vers des structures très importantes du tronc cérébral. Il est proche du nerf facial et, s’il est endommagé, il entraîne une paralysie faciale. »

Dans le cas de Michelle, il y avait une grosse veine enserrant le nerf. La complexité de la chirurgie a incité le Dr Sachs à solliciter le concours d’un collègue, le Dr John Sinclair, pour l’assister pendant l’intervention.

« Nous avons décidé, même s’il s’agissait d’une grosse veine, que nous allions la disséquer soigneusement du nerf, en plus de l’artère. Nous avons ensuite placé de petits tampons en téflon sous la veine et l’artère pour les éloigner du nerf trijumeau », précise le Dr Sachs.

Le téflon crée une barrière physique qui empêche la veine et l’artère d’atteindre le nerf tout en permettant au sang de circuler à travers elles pour qu’elles continuent de fonctionner.

« Nous déchirons le téflon en morceaux microscopiques qui ont la forme de cigares. Nous créons ainsi une barrière parce le téflon n’est pas absorbé par le corps », ajoute le Dr Sachs.

Pendant les parties les plus complexes de l’intervention, l’équipe de neurochirurgie utilise des microscopes à fort grossissement et des couteaux microscopiques.

La douleur est une maladie invisible

L’Hôpital reçoit les patients atteints de névralgie du trijumeau de tout l’Est de l’Ontario. Selon le Dr Sachs, tous les cas ne sont pas aussi débilitants que celui de Michelle, mais, pour beaucoup d’entre eux, la douleur est aggravée par le fait que l’entourage ne comprend pas toujours ce que les patients vivent.

« Chaque fois qu’elle souriait, elle avait une crise et de la douleur, poursuit le Dr Sachs. Traiter la douleur est donc gratifiant pour un médecin parce que nous aidons à la soulager, ce qui peut avoir un effet transformateur pour le patient. »

« Michelle est une personne très sympathique. Elle aime s’entourer de sa famille et de ses amis, rire et profiter de la vie. Pendant un an, elle n’a même pas pu sourire ou rire. Chaque fois qu’elle souriait, elle avait une crise et de la douleur, poursuit le Dr Sachs. Traiter la douleur est donc gratifiant pour un médecin parce que nous aidons à la soulager, ce qui peut avoir un effet transformateur pour le patient. »
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La cicatrice de la chirurgie de Michelle

« Le soulagement a été immédiat. »

« Je me souviens de mon réveil après la chirurgie. J’ai su immédiatement que je n’avais plus de décharge au visage. Le soulagement a été immédiat », confie Michelle.

Sa gratitude est profonde, non seulement à l’égard de ceux qui ont contribué à soulager l’atroce douleur, mais aussi à l’égard du personnel infirmier de l’Unité de soins intensifs en neurologie. Elle ne se souvient pas de tous leurs noms, mais elle n’oubliera jamais la compassion dont ils ont fait preuve.

« Un infirmier en particulier s’est démarqué par son immense bienveillance. Je me souviens de mon lent réveil après la chirurgie. Il m’a flatté doucement un bras et m’a dit que j’avais eu une dure journée, mais que je m’en étais bien tirée, ajoute-t-elle. Je me suis sentie entourée de personnes bienveillantes qui avaient mes intérêts à cœur. Je ne me suis jamais sentie abandonnée au moment où j’étais le plus vulnérable. »

Retrouver sa vie

Après cinq jours à l’hôpital à la suite de la chirurgie, Michelle est rentrée chez elle retrouver ses cinq enfants et son mari Rob. Elle a pu reprendre le travail cinq mois plus tard, mais elle a poursuivi la physiothérapie pendant environ un an. Il lui arrive toujours d’avoir de violents maux de tête et elle est suivie à la clinique de la douleur, mais elle mène à nouveau une vie bien remplie – maintenant que ses enfants ont quitté le nid familial et explorent le monde.

Michelle n’a pas oublié un certain moment de plénitude vécu pendant cette épreuve. C’est qu’il y a de nombreuses années, ses parents ont appris que le Dr Sinclair avait quitté les États-Unis pour revenir dans sa ville natale d’Ottawa et déployait des efforts pour doter L’Hôpital d’Ottawa du système de radiochirurgie CyberKnife.

« Mes parents ont entendu parler du système CyberKnife et se sont mobilisés pour soutenir ses efforts. Qui aurait pu imaginer que, des années plus tard, leur fille finirait dans le service de neurologie? Nous n’avions aucun autre lien avec la neurologie à l’époque et, pourtant, mes parents tenaient vraiment à assurer l’accès des gens à ce tout nouvel outil de neurochirurgie. »

C’est un parfait exemple de la portée de la philanthropie et du fait que l’on ne sait jamais qui en profitera.

« Nous pensons que la vie n’est pas le fruit du hasard. La façon dont tout s’est déroulé faisait partie du plan de ma vie et montre qu’il est important de continuer à donner. »

Les cinq enfants de Michelle
Michelle et son mari, Rob Kupé
Listen to Dr. Adam Sachs talk about the role vital role of the neurosurgical team at The Ottawa Hospital.

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VAINCRE LE CANCER UN PAS À LA FOIS

Combattre deux cancers et la mutation du gène BRCA

Publié : février 2025

Jen Hollington ne s’attend pas à recevoir un diagnostic de cancer de l’ovaire. Cette terrible nouvelle la mène sur un chemin qu’elle n’aurait jamais imaginé, y compris deux autres difficultés médicales de taille : le fait qu’elle a la mutation du gène BRCA2 et un cancer de la peau.

Bien qu’elle soit au fait de la sphère médicale en raison de son travail avec Santé Canada et l’Agence de la santé publique du Canada, Jen n’est pas préparée à affronter les problèmes de santé auxquels elle va faire face en 2020, au pic de la pandémie. Cependant, elle rencontre une importante équipe multidisciplinaire de professionnels de la santé à L’Hôpital d’Ottawa qui va l’aider dans son combat contre la maladie.

Fin juillet 2020, Jen se réveille au milieu de la nuit à cause de très fortes douleurs sur le côté. Après avoir appelé Télésanté Ontario, elle se rend à l’urgence la plus proche; à la suite d’analyses de sang et d’une échographie, le couperet tombe : Jen a fort probablement un cancer de l’ovaire.

« L’annonce de ce diagnostic est aussi effrayante qu’inattendue. Je ne l’accepte qu’après l’avoir répété à de nombreuses reprises à ma famille, à mes amis et à mes collègues de travail », explique-t-elle.

Cancer de l’ovaire de stade 3

Début août, Jen prend un congé professionnel de son poste de sous-ministre adjointe des Communications à Santé Canada et à l’Agence de la santé publique du Canada. Peu après, elle rencontre le Dr Wylam Faught, chef de la Division d’oncologie gynécologique qui se trouve au Centre de santé pour les femmes Shirley-E. Greenberg au Campus Riverside.

« Il vous traite comme une personne, et non pas comme une patiente sur une longue liste de patients ».

— Jen Hollington

Le Dr Faught prend le temps d’expliquer à Jen ce à quoi probablement s’attendre avec un possible diagnostic de cancer de l’ovaire de stade 3. « Nous nous montrons très réalistes lorsque nous rencontrons une patiente confrontée à un tel diagnostic. Nous tentons d’entamer le parcours thérapeutique de la patiente en l’ayant bien informée –chaque patient est différent ».

Jen recevant des soins

Pour Jen, cette approche est exactement ce dont elle a besoin. « Le Dr Faught fait preuve de beaucoup d’empathie, mais aussi de réalisme quant aux difficultés liées au cancer de l’ovaire, ce dont je lui suis reconnaissante. Il vous traite comme une personne, et non pas comme une patiente sur une longue liste de patients. Il est rassurant de savoir que nous allons de l’avant, mais aussi effrayant ».

Répercussions de la recherche sur les patientes atteintes d’un cancer de l’ovaire

En 2024, on estime que 3 000 Canadiennes ont reçu un diagnostic de cancer de l’ovaire. Bien que cette maladie touche des femmes de tous les âges, elle est plus fréquente chez celles postménopausées. Malheureusement, le taux actuel de survie à 5 ans n’est que 45 %, et c’est la raison pour laquelle la recherche à tous les niveaux joue un rôle primordial dans la promotion de nouvelles options thérapeutiques.

Des chercheurs comme la Dre Barbara Vanderhyden et son équipe au laboratoire Vanderhyden à L’Hôpital d’Ottawa se consacrent à étudier cette maladie.

Détection de la mutation du gène BRCA2 lors de tests

Fin août, Jen subit une hystérectomie au cours de laquelle sont également enlevés le col de l’utérus, les ovaires et les trompes de Fallope, suivie de six traitements de chimiothérapie. Son oncologue gynécologique, le Dr Tien Le, réussit à retirer la plupart du cancer visible. Le dernier rapport de pathologie confirme que Jen a un carcinome séreux de haut grade de stade 3 provenant de son ovaire. Heureusement, cela signifie qu’il existe de très bonnes options thérapeutiques initiales pour traiter son cancer.

« Le Dr Le me dit qu’ils considèrent de plus en plus le cancer de l’ovaire comme étant une maladie chronique, pour que les personnes puissent vivre beaucoup plus longtemps. Cela m’encourage tout particulièrement », précise Jen.

Le même rapport de pathologie indique aussi que des cellules tumorales de l’ovaire renferment la mutation du gène BRCA2. Des tests génétiques sont proposés pour savoir si elle est porteuse de la mutation génétique. Cela pourrait avoir d’autres répercussions sur ses proches parents et nécessiter d’autres traitements pour la patiente.

Tous les êtres humains ont les gènes BRCA (BRCA1 et BRCA2), qui leur sont transmis l’un et l’autre par chaque parent. Si un parent a une mutation, il y a 50 % de probabilité que vous en héritiez. De telles mutations génétiques sont connues pour prédisposer leur porteuse à avoir un cancer héréditaire du sein et de l’ovaire, parmi d’autres cancers.

« Les patientes ayant cette mutation ont tendance à avoir un bien meilleur pronostic qu’une personne qui n’est pas porteuse de cette mutation génétique, car il existe davantage d’options thérapeutiques, et que la patiente répond mieux à la chimiothérapie. Ce sont en fin de compte de bonnes nouvelles ».

— Dr Wylam Faught

S’il est vrai que la nouvelle inquiète Jen dans un premier temps, le Dr Faught lui explique qu’elle est synonyme d’espoir. « Les patientes ayant cette mutation ont tendance à avoir un bien meilleur pronostic qu’une personne qui n’est pas porteuse de cette mutation génétique, car il existe davantage d’options thérapeutiques, et que la patiente répond mieux à la chimiothérapie. Ce sont en fin de compte de bonnes nouvelles ».

Une fois sa chimiothérapie terminée, Jen peut recevoir une nouvelle classe efficace de médicaments administrés par voie orale connus sous le nom d’inhibiteurs de PARP ou Olaparib. « Cela ne fait que quelques années que ce groupe de patientes porteuses de la mutation génétique BRCA bénéficie de ce nouveau médicament, ce qui, dans certains cas, a le potentiel de les mettre en rémission. Ainsi, malgré son diagnostic de cancer de l’ovaire, il y a une lueur d’espoir », d’ajouter le Dr Faught.

Jen avec son mari et leurs deux enfants 

Augmenter ses chances à l’avenir

En raison des résultats du test génétique mettant Jen à un risque plus élevé d’avoir un cancer du sein, le Dr Le la recommande auprès de la Dre Erin Cordeiro, une chirurgienne oncologue du sein à L’Hôpital d’Ottawa.

« La Dr Cordeiro est claire, respectueuse et aimable en répondant à toutes mes questions et en me fournissant les informations détaillées dont j’ai besoin pour prendre ma décision finale sur l’une des deux options » de dire Jen.

Ces options comprennent la poursuite des mammographies annuelles et des IRM mammaires dans le cadre du programme ontarien de dépistage des cas à risque élevé de cancer ou de faire une mastectomie bilatérale préventive. Grâce à de nombreuses statistiques, notamment sur la façon dont la chirurgie préventive réduirait de 95 % son risque d’avoir un cancer du sein, Jen étudie ses options.

« Je sais tout de suite que la chirurgie est la meilleure option pour moi. Je suis tellement rassurée par l’appel de la Dre Cordeiro. J’en ressors en sachant beaucoup plus sur les options qui s’offrent à moi ainsi que sur leurs avantages et leurs inconvénients.

L’étape suivante consiste à rencontrer un chirurgien plasticien, car, comme l’a expliqué la Dre Cordeiro, elle enlèverait le tissu mammaire et le chirurgien plasticien reconstruirait les seins au cours de la même intervention chirurgicale.

Un autre diagnostic de cancer

Peu avant ses rendez-vous concernant sa mastectomie, Jen interroge son médecin de famille à propos d’un fragment de peau qui s’accompagne de démangeaison près de l’anus et qui est là depuis quelques années sans pour autant l’inquiéter. En septembre 2021, elle voit un dermatologue qui fait une biopsie. « Il mentionne la possibilité que ce soit un cancer. Je me dis “Bon sang, comme si j’avais vraiment besoin d’un autre cancer dans ma vie”. »

Au bout de quelques jours, le diagnostic tombe : Jen a un second cancer, un carcinome squameux de la marge anale, à savoir un carcinome épidermoïde de l’anus. En raison de ce nouveau diagnostic, elle côtoie une toute nouvelle équipe de cancérologie à l’Hôpital.

Le Dr Robin Boushey, chirurgien colorectal, retire une tumeur mesurant près d’un centimètre. Lorsque le rapport de pathologie postopératoire indique qu’il reste des cellules précancéreuses dans les marges, le Dr Boushey envoie Jen consulter la Dre Jenny Jin, radio-oncologue.

« Le rapport de pathologie montre la présence de tumeurs précancéreuses le long du bord de la tumeur. Nous savons qu’elle a un risque assez élevé de récidive locale en l’absence d’autres traitements », précise la Dre Jin.

« Aucun signe de récidive; cela fera bientôt trois ans. Les plus forts taux de récidive sont constatés lors des deux premières années; ces chances ne font donc qu’en augmentant ».

— Dre Jenny Jin

Une autre intervention chirurgicale est possible, mais cela n’est pas sans risque et pourrait avoir un impact sur la qualité de vie de Jen. « S’il fallait faire une plus grande ablation, Jen pourrait se retrouver avec un sac de stomie permanent pour évacuer ses selles; nous adoptons une approche axée sur la préservation d’organes », d’ajouter la Dre Jin.

En février 2022, Jen finit 25 séances de radiothérapie. « Elle se porte très bien depuis. Aucun signe de récidive; cela fera bientôt trois ans. Les plus forts taux de récidive sont constatés lors des deux premières années; ces chances ne font donc qu’en augmentant », de dire la Dre Jin.

Pour Jen, c’est un autre immense obstacle qu’elle réussit à surmonter.

Jen et l’infirmière Hillary sonnent la cloche des radiations au Centre de cancérologie Famille Irving Greenberg.
Jen sonne la cloche à l’Hôpital d’Ottawa

Un soutien très important indéfectible

Tout au long de son parcours, Jen est marquée par les nombreuses équipes multidisciplinaires qui prennent soin d’elle, notamment le personnel infirmier et les professionnels paramédicaux. L’une d’entre elles en particulier a un impact considérable. Jacinthe Lepage est infirmière à L’Hôpital d’Ottawa depuis plus de 30 ans, et elle a passé la majeure partie de sa carrière à travailler en gynécologie oncologique.

Plus récemment, son rôle a évolué pour inclure une clinique d’inhibiteurs de PARP, la première du genre dirigée par du personnel infirmier, au Centre de cancérologie de L’Hôpital d’Ottawa.

« La clinique a ouvert ses portes en mars 2023 et il n’existe aucune autre clinique de ce genre au Canada, explique Jacinthe. Il y a beaucoup de surveillance et d’appels lorsque quelqu’un prend ce médicament; je suis donc l’infirmière qui est là pour ces patientes ».

C’est cette expérience, cette compassion et cette franchise que Jacinthe apporte aux patients qui ont ému Jen. « Jacinthe est fabuleuse; elle m’a accompagnée tout au long de cette expérience. Elle m’a réconfortée et écoutée lorsque j’avais des questions. Elle est toujours là ».

Jacinthe Lepage, infirmière en oncologie clinique

« Je ne vois pas le cancer quand je leur parle, parce que je sais qu’ils ne veulent pas être identifiés comme tels. Pour moi, il est très important de traiter la personne qui se trouve derrière tout cela ».

— Jacinthe Lepage

Pour Jacinthe, c’est un rôle particulier qu’elle prend très au sérieux et qui est différent pour chaque personne. « Nous traitons le cancer, mais je vois la personne derrière tout cela. Je ne vois pas le cancer quand je leur parle, parce que je sais qu’ils ne veulent pas être identifiés comme tels. Pour moi, il est très important de traiter la personne qui se trouve derrière tout cela ».

Comme elle l’explique, ils doivent pouvoir s’ouvrir et poser toutes les questions qu’ils souhaitent. « Je sais que certains ont peur de poser des questions sur la mort et la fin de vie, sur le pronostic et tout le reste, mais je me dis toujours que s’ils ont le courage de demander, je ne peux rien leur cacher. Lorsqu’ils posent des questions, c’est qu’ils sont prêts à entendre la réponse ».

De l’espoir à l’avenir pour les patientes confrontées à un diagnostic de cancer de l’ovaire

Quatre ans et demi après le début de cette aventure, Jen n’a pas de cancer. Le chemin a été semé d’embûches, notamment en ce qui concerne la chirurgie de reconstruction mammaire, un processus qui se poursuit. Elle a même offert de l’espoir et des conseils à d’autres personnes grâce au blogue qu’elle a créé, Jenesis, qui est aussi thérapeutique pour elle.

« Pour le moment, en l’absence du moindre signe de la maladie, le risque de récidive est assez faible. Selon le Dr Faught, ce risque est pour moi inférieur à 10 %. J’ai retenu mes larmes lorsqu’il me l’a dit ».

— Jen Hollington

En novembre 2024, elle atteint une étape importante lorsque des médecins recommandent qu’elle arrête la prise d’inhibiteurs de PARP, ce qui prévient la croissance de tumeurs cancéreuses de l’ovaire. « Rien ne prouve que la poursuite de la prise de ce médicament aurait un avantage à long terme au-delà de deux ans » explique le Dr Faught.

La décision n’est pas facile à prendre pour Jen, car il est quelque peu rassurant de savoir qu’elle va bien en prenant ce médicament. « Pour le moment, en l’absence du moindre signe de la maladie, le risque de récidive est assez faible. Selon le Dr Faught, ce risque est pour moi inférieur à 10 %. J’ai retenu mes larmes lorsqu’il me l’a dit, en me rappelant qu’il m’avait dit en août 2020 que le risque de récidive d’un cancer de l’ovaire était d’environ 80 % », précise Jen.

Aux dires du Dr Le, de nouveaux espoirs se profilent à l’horizon pour les patientes atteintes d’un cancer de l’ovaire. « Nous mettons en œuvre un nouveau programme à L’Hôpital d’Ottawa pour dynamiser les soins et améliorer la survie des patientes atteintes d’un cancer de l’ovaire sous la forme d’une chimiothérapie hyperthermique intrapéritonéale (CHIP) qui consiste à injecter une solution de chimiothérapie réchauffée dans la cavité abdominale au moment de leur chirurgie oncologique. Il est prouvé que cette stratégie permet d’améliorer considérablement la survie des patientes ayant un cancer de l’ovaire dans des cas bien précis ».

S’il est vrai que de plus en plus de centres adoptent cette thérapie, L’Hôpital d’Ottawa serait seulement le second hôpital en Ontario à l’offrir aux patientes. Ce sont des découvertes comme celle-ci qui donnent à des patientes comme Jen de l’espoir face à des options thérapeutiques plus efficaces et à un meilleur taux de survie.

Alors que Jen poursuit sa vie, elle apprécie des aspects qu’elle n’avait jamais remarqués auparavant. « De précieux moments qui auraient pu autrefois me sembler prosaïques deviennent plus clairs et lumineux chaque jour que la vie me donne, et je suis reconnaissante d’être encore là ».

Publié : janvier 2025

Personne active depuis toujours, Kumar Visvanatha a commencé à remarquer des changements inquiétants en 2020. Ce retraité de l’industrie de la haute technologie adorait faire du vélo et de la randonnée et voyageait parfois au Colorado pour en parcourir les sentiers. Pilote d’avion, il aimait aussi fendre les airs. Cependant, dans le contexte de la pandémie, comme tant d’autres personnes, les activités qu’il aimait lui étaient devenues inaccessibles. Et l’isolement dans lequel il s’est retrouvé a profondément bouleversé son bien-être.

« J’ai alors commencé à me sentir anxieux et malheureux. J’avais très peu d’énergie. J’étais convaincu d’avoir un problème physique. Je n’ai jamais pensé que c’était une dépression . »

Il ne se doutait pas que cette situation engendrerait une spirale sans fin. En 2022, des maux de dos devenus chroniques ont exacerbé la situation. Sa qualité de vie s’est peu à peu dégradée. Faute de médecin de famille, il multipliait les consultations dans des cliniques sans rendez-vous, sans jamais obtenir de réponse ou de soulagement.

Kumar, pilote d’avion, fendant les airs.

« J’ai alors commencé à me sentir anxieux et malheureux. J’avais très peu d’énergie. J’étais convaincu d’avoir un problème physique. Je n’ai jamais pensé que c’était une dépression », a expliqué Kumar.

Bientôt, Kumar ne se reconnaissait plus. C’est à ce moment qu’il a fait appel à l’équipe de santé mentale de L’Hôpital d’Ottawa.

La spirale infernale de la dépression

Plusieurs examens et analyses avaient confirmé que Kumar ne souffrait pas d’une maladie physique. Néanmoins, sa qualité de vie était en chute libre. À l’été de 2023, cet homme auparavant actif et motivé traversait une période très sombre. « Je ne me reconnaissais pas; l’homme dont je voyais la réflexion dans le miroir m’était complètement inconnu », explique Kumar.

« Tout espoir m’avait complètement quitté. »

Son énergie était au plus bas, il n’arrivait pas à dormir, il ne voulait rien faire. Sa seule activité consistait à « se morfondre à la maison ». Kumar ne sortait plus. Il ne comprenait pas ce qui lui arrivait et n’aurait pas su comment expliquer aux membres de son réseau qu’il n’était plus cet homme actif et sociable qu’ils connaissaient auparavant. Kumar se sentait complètement isolé. « Tout espoir m’avait complètement quitté. »

C’est à ce moment, en juillet 2022, que sa conjointe a insisté pour l’accompagner à l’Urgence du Campus Civic de L’Hôpital d’Ottawa, où il a fait la connaissance du Dr Andrew Greene, un psychiatre de l’équipe. « Kumar avait touché le fonds. Il croyait qu’il ne serait plus jamais lui-même », d’expliquer le Dr Greene.

De l’aide pour soigner une dépression à L’Hôpital d’Ottawa

Ce n’était pas le premier contact de Kumar avec L’Hôpital d’Ottawa, quoique les circonstances furent auparavant bien différentes. Avant de prendre sa retraite, Kumar avait travaillé chez JDS Uniphase, cette entreprise dont le personnel avait uni ses forces pour recueillir 15 millions de dollars pour l’Unité de soins critiques au Campus Général, qu’on appelle maintenant l’Aile des soins critiques Héritage des employés de JDS Uniphase. À l’époque, Kumar ne pouvait se douter qu’un jour, il recevrait des soins critiques en santé mentale à L’Hôpital d’Ottawa.

Heureusement, le Programme de santé mentale de L’Hôpital d’Ottawa offre le diagnostic et le traitement précoces des maladies mentales graves. Les deux services d’urgence psychiatrique de l’Hôpital et les 96 lits réservés aux soins de courte durée en font souvent le premier établissement vers lequel se tournent les personnes aux prises avec une crise de santé mentale à Ottawa. De plus, l’Hôpital offre trois programmes régionaux aux personnes vivant un premier épisode de psychose, des troubles d’alimentation ou un problème de santé mentale périnatale, en plus de déployer une équipe mobile de crise dans notre collectivité. Le Programme de santé mentale est aussi un chef de file de la recherche et il propose de nouvelles thérapies novatrices pour les patients.

Le défi de la dépression pourrait se résumer comme suit : les personnes qui en souffrent ont tendance à penser et à faire exactement le contraire de ce dont elles ont besoin pour se sentir mieux. Elles s’isolent, cessent de sortir et de faire des activités.
— Dr Andrew Greene

Lors de la consultation initiale, le Dr Greene a immédiatement observé que Kumar posait un regard lucide sur sa situation et voulait sincèrement aller mieux, mais qu’il avait besoin d’aide pour entreprendre le virage requis. Kumar a reçu un diagnostic de trouble dépressif majeur, une maladie mentale qui prive la personne atteinte de son élan habituel et l’empêche pendant une période prolongée de vivre pleinement les choses qui lui apportent habituellement du bonheur.

Le Dr Greene précise : « C’est un trouble vraiment persistant. Habituellement, les symptômes se font sentir pendant des mois, voire des années. Le défi de la dépression pourrait se résumer comme suit : les personnes qui en souffrent ont tendance à penser et à faire exactement le contraire de ce dont elles ont besoin pour se sentir mieux. Elles s’isolent, cessent de sortir et de faire des activités. Graduellement, leur inactivité aggrave leurs symptômes. »

Après la première évaluation à l’Urgence, Kumar est retourné chez lui avec des médicaments et un plan de traitement prévoyant sa participation au programme de compétences de transition.

Les solutions du programme de compétences de transition

Kumar a accepté de participer au programme de compétences de transition, qui comprend des séances de thérapie cognitivo-comportementale. Les séances d’une demi-journée sont offertes quatre fois par semaine.

« Nous aidons les gens à prendre conscience de la façon dont ils réfléchissent aux choses, affirme le Dr Greene. Dans certains cas, leurs réflexions produisent des pensées négatives ou très sombres qui affectent leur humeur. Nous examinons également l’effet de leurs comportements – les choses qu’ils font ou ne font pas – sur leur humeur. »

Kumar souligne les grands bienfaits que le programme lui a apportés pendant son rétablissement. « Parmi les différents sujets enseignés, j’ai vraiment été sensible aux dimensions de la pleine conscience, de la compassion envers soi et de la thérapie cognitivo-comportementale, et je mets régulièrement ces approches à profit encore aujourd’hui. »

« Graduellement, j’ai retrouvé mes repères. J’avais de plus en plus d’énergie, alors petit à petit, j’ai repris mes promenades à pied et à bicyclette.  »

Il souligne également d’autres éléments bénéfiques du programme, notamment le groupe de régulation émotionnelle, le groupe d’établissement d’objectifs et le journal de gratitude.

La guérison est un long processus. Les rendez-vous de Kumar se sont poursuivis avec le Dr Greene. Il a fallu déterminer quelle dose de médicament lui convenait. Et en plus de participer au programme à l’Hôpital, Kumar rencontrait régulièrement un thérapeute.

Il a fallu beaucoup de temps et de patience, puis Kumar a recommencé à se sentir lui-même en avril 2024. « Graduellement, j’ai retrouvé mes repères. J’avais de plus en plus d’énergie, alors petit à petit, j’ai repris mes promenades à pied et à bicyclette. Mes activités ont agi comme un médicament pour moi. Lentement, mais sûrement, j’ai commencé à me sentir mieux. »

Un heureux retour à une vie saine et active

« Un trouble dépressif majeur est une affection temporaire. C’est très important que tout le monde comprenne cet aspect, dont je parle constamment à mes patients. Je leur dis sans cesse : je ne peux dire quand exactement, mais je peux vous garantir qu’un jour, ça ira mieux. » 

Tout au long de son traitement, le Dr Greene répétait à Kumar que sa dépression ne durerait pas éternellement. « Lorsque les gens sont plongés dans une profonde dépression, ils croient qu’ils ne s’en sortiront jamais, explique-t-il. Un trouble dépressif majeur est une affection temporaire. C’est très important que tout le monde comprenne cet aspect, dont je parle constamment à mes patients. Je leur dis sans cesse : je ne peux dire quand exactement, mais je peux vous garantir qu’un jour, ça ira mieux. » 

C’est un message très important à transmettre aux patients comme Kumar. « Je ne m’y attendais vraiment pas. Je ne comprenais pas du tout la dépression. Je me souviens d’avoir déjà songé : si quelqu’un se sent triste ou déprimé, il n’a qu’à sortir un peu et faire quelque chose d’amusant. Je sais maintenant qu’un trouble dépressif peut toucher n’importe qui, et qu’il ne suffit pas de volonté pour s’en sortir. »

Aujourd’hui, Kumar a repris ses activités et retrouvé sa joie de vivre. En songeant aux soins qu’il a reçus, il ressent beaucoup de gratitude. Il s’estime aussi très chanceux d’avoir reçu le soutien aimant de sa conjointe et d’amis très chers. Au cours de cette période difficile, ses proches prenaient de ses nouvelles régulièrement et insistaient pour qu’il sorte prendre l’air et faire des promenades.

Et maintenant, quand il se regarde dans le miroir, il voit une personne bien différente de l’image que lui renvoyait la glace il y a deux ans : « Je suis un peu plus vieux, c’est vrai, dit-il en souriant. Mais c’est bien moi, je me reconnais. »

Kumar dans les Rocheuses du Colorado

Si quelqu’un a besoin d’aide :

Si vous connaissez quelqu’un qui pourrait souffrir d’une dépression et avoir besoin d’aide, une consultation auprès d’un médecin de famille est un bon point de départ. Si vous n’avez pas de médecin de famille, rendez-vous sur AccèsSMT.ca. Il s’agit d’un point d’accès centralisé aux ressources en santé mentale et en dépendances offertes dans notre région. Inscrivez-vous pour recevoir l’appel d’un membre du personnel qui vous mettra en relation avec les ressources appropriées.

Écoutez cet épisode du balado Pulse (en anglais seulement) pour entendre le Dr Andrew Greene présenter les soins offerts à l’Hôpital en matière de santé mentale et de dépression.

Listen Now:

Parmi les centaines d’annonces de naissance publiées dans l’Ottawa Citizen au fil des ans et mentionnant le Dr Manuel « Manny » Gluck comme médecin accoucheur, deux sont particulièrement remarquables et significatives, surtout aujourd’hui : Justin Trudeau et Alexandre « Sacha » Trudeau sont nés le jour de Noël 1971 et 1973 respectivement.

Les deux garçons ont été mis au monde par le Dr Gluck, un obstétricien et gynécologue réputé d’Ottawa, qui travaillait à l’Hôpital civique d’Ottawa. Le Dr Gluck, qui était le médecin de famille de la famille Trudeau, est décédé en 2023, mais après presque deux décennies passées à l’Hôpital Civic, son souvenir et son impact sont toujours présents pour d’innombrables familles.

« Il était très fier d’être médecin et de mettre des bébés au monde », explique son épouse, Cheryle Hothersall-Gluck. « Tenir un nouveau-né dans ses bras, lui donner la vie, cela signifiait tout pour lui.

Le Dr Gluck a également contribué à faire évoluer les normes sociétales entourant l’accouchement, en défendant l’idée que les pères devraient être encouragés à être présents dans la salle d’accouchement. Cela a permis à de nombreuses familles de profiter ensemble de ce moment précieux.

Reconnu par de nombreux patients pour sa gentillesse et sa remarquable capacité à écouter avec une profonde compassion, il est intéressant de noter que la médecine n’était pas le premier choix du Dr Gluck. Il a commencé sa carrière professionnelle en tant que biochimiste au ministère de l’agriculture avant d’obtenir un diplôme de médecine à l’université d’Ottawa en 1956. Il a travaillé à Mount Sinai Beth Israel à New York, à l’Hôpital général juif et à St. Mary’s à Montréal avant de revenir à Ottawa, sa ville natale, et de faire partie intégrante du tissu même de l’Hôpital d’Ottawa.

Quant à sa relation avec les Trudeau, Mme Hothersall-Gluck dit que son mari était plutôt nonchalant à ce sujet.

Cheryle Hothersall-Gluck et le Dr Manuel (Manny) Gluck

« J’ai entendu dire que Margaret l’aimait beaucoup et que Pierre l’aimait beaucoup aussi, » se souvient-elle, « Et c’est ainsi qu’il a continué à mettre au monde leurs bébés ! »

Le Dr Gluck est décédé le 25 août 2023, à l’âge de 95 ans, dans l’enceinte même de l’hôpital où il a donné vie à tant de choses.