Le 20 juin 2017 était une journée comme les autres sur le chantier, jusqu’à ce que la lame diamantée de 14 pouces de la scie électrique d’Adrian Molloy se coince dans le béton qu’il découpait, puis rebondisse sur son bras.

« C’est arrivé si vite que je ne m’étais même pas rendu compte que j’étais blessé », affirme Adrian.

L’entrepreneur âgé de 40 ans utilisait des scies électriques au travail depuis 20 ans. Il était dans un trou en train de découper du béton lorsque la scie a rebondi. Il était couvert de poussière et ne pouvait donc pas voir son bras, mais il savait qu’il s’était blessé. Il a attrapé son bras droit au-dessus du coude et ses doigts se sont posés sur un os. Adrian savait que c’était une blessure grave. Il a réussi à sortir du trou et à se diriger vers la route pour aller chercher de l’aide. Son bras saignait énormément.

Adrian Molloy
Adrian  Molloy, entrepreneur, a subi deux  interventions chirurgicales de quatre  heures  et  demie chacune pour que son bras partiellement sectionné soit remis en place.

Sur la route, deux travailleurs de Hydro One étaient assis dans leur camion et s’apprêtaient à partir. Quand ils ont vu Adrian, la personne assise sur le siège du passager a appelé le 911. Le chauffeur a sauté à l’extérieur du véhicule, a rapidement enlevé sa ceinture et s’en est servi pour faire un garrot autour du bras d’Adrian. Il était calme et a fait parler Adrian jusqu’à ce que l’ambulance arrive.

Dans l’ambulance, Adrian entendait les ambulanciers paramédicaux discuter avec le centre de déploiement.

« J’avais compris qu’ils essayaient de contourner Kemptville, mais je ne savais pas ce qui se passait », raconte Adrian. « Je savais que c’est à L’Hôpital d’Ottawa que j’avais les meilleures chances de m’en tirer. J’ai donc été heureux d’entendre que nous allions au Centre de traumatologie du Campus Civic. J’allais là où on savait comment traiter ma blessure. »

Ce dont Adrian ne se rendait pas compte, c’était qu’il était l’un des premiers patients à bénéficier d’une initiative d’amélioration de la qualité que le Programme régional de traumatologie d’Ottawa avait mise à l’essai pour que les patients reçoivent les soins plus rapidement et obtiennent de meilleurs résultats.

« Adrian est un bénéficiaire direct de notre initiative relative au délai de contournement de 60 minutes », déclare Mathieu LeBreton, coordonnateur du Programme régional de traumatologie d’Ottawa à L’Hôpital d’Ottawa. « À l’échelle provinciale, les ambulanciers paramédicaux sont soumis à des règles qui leur permettent de contourner les hôpitaux locaux pour se rendre à un hôpital principal qui dispense des soins de traumatologie s’ils se trouvent sur un trajet de 30 minutes ou moins d’un centre de traumatologie. Avec l’approbation de tous les hôpitaux communautaires régionaux, nous avons porté ce délai à 60 minutes. Une grande partie de la littérature semble indiquer que plus tôt un patient reçoit des soins définitifs en traumatologie, mieux cela vaut. »

L’ambulance devait parcourir un trajet de 45 minutes pour transporter Adrian de l’endroit où il s’était blessé jusqu’au Centre de traumatologie. Dans le passé, il aurait fallu l’emmener à l’hôpital communautaire le plus proche. Selon M. LeBreton, il faut d’importantes ressources en soins intensifs pour les patients qui subissent un traumatisme et qui doivent être réanimés à la suite d’une blessure qui met leur vie en danger. Ils ont besoin de plus de personnel médical, d’un accès aux salles d’opération, de matériel d’imagerie, de plus de sang ainsi que d’autres ressources dont les hôpitaux communautaires ne disposent pas dans leur service d’urgence. Le Campus Civic est doté d’une équipe de professionnels de la santé spécialement formés pour prendre en charge les traumatismes.

Lorsque les ambulanciers paramédicaux informent le service des urgences du Campus Civic qu’ils y amènent un patient ayant subi des blessures multiples ou susceptibles d’être fatales, le code 1 relatif aux traumatismes est lancé par l’interphone de l’hôpital. Il sert à alerter l’équipe de traumatologie, qui comprend des traumatologues, des urgentologues, des infirmières, des anesthésistes, des inhalothérapeutes et le coordonnateur en traumatologie, Mathieu LeBreton, afin qu’elle se prépare à l’arrivée du patient. Le code 1 relatif aux traumatismes indique également au laboratoire d’analyses sanguines, au service de radiologie et au personnel de la salle d’opération que des analyses de sang, des radiographies, une tomodensitométrie et une intervention chirurgicale peuvent se révéler nécessaires.

« Parfois, nous recevons un cas de traumatologie sans avis préalable et nous y réagissons immédiatement », explique Kelly Barnett, gestionnaire clinique de l’Unité de traumatologie. « Chacun a une tâche à accomplir. D’ailleurs, c’est un code qui fonctionne bien pour procéder au diagnostic, au triage et pour sauver le patient. »

« Je ne suis jamais allé dans un hôpital avec une blessure pareille auparavant », dit Adrian. Pendant qu’il était allongé dans l’ambulance, mille et une inquiétudes lui traversaient l’esprit. « J’ai demandé : “Est-ce qu’ils sont avertis de mon arrivée? Sont-ils prêts pour moi?” »

La réponse était affirmative. L’équipe de traumatologie était prête et l’attendait lorsque l’ambulance est arrivée. Lorsqu’on l’a fait entrer précipitamment à l’Urgence, Adrian dit qu’il n’arrivait pas à croire : « Comment une pièce pouvait-elle contenir autant de personnes pour un seul patient? » Il était en salle d’opération 47 minutes après son arrivée à l’Urgence.

« Je savais que c’est à L’Hôpital d’Ottawa que j’aurais les meilleures chances de m’en tirer. J’ai donc été heureux d’entendre que nous allions au Centre de traumatology du Campus Civic. J’allais là où on savait comment traiter ma blessure. »

La scie électrique avait sectionné 75 % de son biceps droit, deux artères et un nerf. En salle d’opération, des chirurgiens lui ont rattaché le bras. L’opération de quatre heures et demie a permis de réparer les artères et le nerf sectionné. Il a subi une deuxième intervention chirurgicale de quatre heures pour réparer le biceps endommagé grâce à un don de muscle en novembre 2017.

Le Campus Civic de L’Hôpital d’Ottawa est le principal établissement de traumatologie pour adultes de l’Est de l’Ontario. Cela correspond à une zone qui englobe 1,3 million d’habitants incluant Ottawa, qui s’étend à l’ouest jusqu’à Pembroke et à l’est jusqu’à Hawkesbury. Les personnes qui subissent des blessures potentiellement mortelles de Gatineau et de l’Ouest du Québec, ainsi que les patients de l’île de Baffin et de l’Est du Nunavut sont transportés au Centre de traumatologie. Vingt pour cent de la population desservie vit dans une zone rurale.

Le Centre a traité 856 cas de traumatismes l’année dernière. Cent quatre-vingt-douze de ces patients ont bénéficié des directives concernant l’allongement du délai de transport du lieu de l’accident jusqu’au Centre de traumatologie, le temps de transfert moyen étant de 42 minutes.

L’Unité de traumatologie de huit lits est réservée aux patients qui souffrent de blessures multiples. Cela peut inclure les traumatismes crâniens ou cérébraux, la perte d’un membre, les lésions vasculaires, médullaires, internes, ainsi que les fractures multiples et les fractures de la colonne vertébrale ou du cou.

« Les patients sont transférés de l’Urgence à l’Unité de traumatologie et une fois qu’ils sont stabilisés, ils passent le plus tôt possible à différents services de l’hôpital pour pouvoir soit rentrer chez eux, soit aller en réadaptation ou encore dans un autre lieu de convalescence », explique Kelly.

Cette dernière ajoute que la durée de séjour du patient à l’Unité de traumatologie peut être de 24 heures seulement ou de plusieurs mois, selon la gravité de la blessure et la capacité du patient à récupérer et à guérir. Les professionnels de la santé du Centre planifient les soins de suivi du patient ou travaillent en étroite collaboration avec des services de physiothérapie et de réadaptation pour évaluer ses besoins en matière de réadaptation.

« Je sais que nous comparons souvent nos normes à celles appliquées aux traumatismes dans d’autres régions : autrement dit, nous nous comparons à d’autres hôpitaux pour établir les normes de soins en traumatologie. Nous nous tournons vers des hôpitaux comme St. Mike’s [Hôpital Saint-Michael] à Toronto pour connaître leurs pratiques ainsi que pour échanger des idées et des objectifs communs que nous essayons d’atteindre », déclare Kelly.

L’Hôpital d’Ottawa fait partie de l’Association canadienne de traumatologie où des membres des quatre coins du pays partagent des pratiques dynamiques sur les moyens d’améliorer les soins aux patients.

Hamilton et Kingston ont également des centres de traumatologie, bien que L’Hôpital d’Ottawa soit plus grand en raison de l’étendue de la région dont les patients viennent.

L’Hôpital d’Ottawa possède l’un des plus grands centres de traumatologie de la province, Sunnybrook et St. Michael’s étant les deux plus grands. Cependant, les deux hôpitaux de Toronto desservent une région de grande densité urbaine. L’Hôpital d’Ottawa couvre une zone géographique plus vaste, ainsi, le temps nécessaire pour transporter des patients d’un endroit éloigné au Centre de traumatologie est la raison pour laquelle l’initiative de contournement de 60 minutes est d’importance cruciale.

« Ce que nous avons constaté, c’est qu’il n’y a pas encore eu de résultats négatifs. Des personnes comme Adrian en ont profité directement », déclare Mathieu.

Adrian en compagnie de sa femme Shelly à l’extérieur de leur maison
Adrian pose aux côtés de sa femme Shelly à l’extérieur de leur maison.

Un an plus tard, Adrian est de retour sur le chantier et utilise pleinement son bras et sa main droite.

« J’ai perdu la mobilité nécessaire pour utiliser un tournevis. Je m’en sers comme excuse pour me débarrasser du travail que je n’aime pas. Je l’utilise à mon avantage maintenant », dit Adrian en riant. « Je fais tout ce que je faisais avant. »


Fièrement affilié à l’Université d’Ottawa, L’Hôpital d’Ottawa est un centre de recherche et de santé universitaire de premier plan.

La vie peut changer en un instant. Ashley Ruelland en sait quelque chose et peut maintenant raconter son « instant » après y avoir survécu.

Ashley, qui a récemment raconté son histoire de courage au Petit déjeuner du président de la Fondation de l’Hôpital d’Ottawa, vivait avant son accident en appartement avec ses deux chats. À 27 ans, elle avait une vie bien remplie comme directrice de travaux, administratrice de bureau à temps partiel et propriétaire d’une nouvelle entreprise de traiteur. Elle n’avait pratiquement jamais été malade et ne savait pas du tout où se trouvait le Campus Civic de L’Hôpital d’Ottawa.

Mais tout a changé le vendredi 13  mars 2015.

La jeune femme conduisait la future mariée et une amie à un enterrement de vie de jeune fille au Mont Tremblant. Les trois amies débordaient de joie par cette belle journée.

À environ une heure de leur destination, sur la route 323, une voiture a traversé la ligne centrale et les a frappées de front. Ce fut l’« instant » d’Ashley. L’impact a produit un son atroce, un bruit de métal broyé et de verre fracassé.

Ashley Ruelland dans son lit d’hôpital
Ashley  Ruelland  a passé neuf  mois à L’Hôpital d’Ottawa pour guérir de ses blessures, qui comportaient une longue liste de fractures. Sa mère,  Cheryl  Ruelland-Jackson  (à gauche), le chat  de thérapie Pecan, de  Therapeutic  Paws  of Canada,  et son frère, Robbie Ruelland, figuraient  parmi ses visiteurs.

Comble du miracle, une des premières personnes sur les lieux était une résidente de L’Hôpital d’Ottawa, qui s’est empressée d’évaluer les blessures d’Ashley. Les premiers intervenants se sont démenés pendant une heure pour sortir la conductrice de son véhicule. Envoyée d’urgence à l’Hôpital de Hull, la patiente avait des blessures si graves qu’elle a dû être transférée à l’unique centre de traumatologie de la région, le Campus Civic de L’Hôpital d’Ottawa.

Ses amies s’en sont tirées avec des blessures relativement mineures, mais Ashley avait une liste interminable de fractures, allant du gros orteil droit aux côtes. Elle avait principalement une fracture ouverte du fémur, une fracture ouverte du coude gauche, une fracture de l’humérus droit, un pied écrasé et brisé avec fractures à la cheville, une fracture en « livre ouvert » du bassin et plusieurs vertèbres lombaires fracturées.

« La vie de cette femme a changé à jamais », s’est dit le Dr Guy Hébert, chef du Département de médecine d’urgence, lorsqu’il a examiné les centaines de dossiers portant sur les chirurgies et le traitement de Mme Ruelland.

Plongée dans un coma artificiel pendant deux mois aux Soins intensifs, la patiente a eu de nombreuses chirurgies reconstructives, 100 heures de chirurgie orthopédique et interne et plus de 100 transfusions de sang et infections.

Quatre mois après l’accident, elle a commencé à faire de la physiothérapie dans son lit d’hôpital et à manger des aliments solides. Elle avait perdu tous ses cheveux et avait de graves dommages aux nerfs ainsi qu’une myopathie et neuropathie chroniques.

 « Penser à la vie qui m’attendait à l’extérieur de l’hôpital me faisait peur. »

— Ashley  Ruelland

« Je ne pouvais pas manger ni me brosser les dents par moi-même, et je ne pouvais pratiquement pas bouger », dit-elle. « Les premières semaines étaient comme une torture. Les infirmières fixaient de petits objectifs, comme m’asseoir dans un fauteuil roulant 20 minutes par jour. Le physiothérapeute et l’ergothérapeute ne savaient pas si j’allais pouvoir un jour marcher à nouveau. Penser à la vie qui m’attendait à l’extérieur de l’hôpital me faisait peur. »

Le premier signe véritable de rétablissement est apparu quelques semaines plus tard, lorsqu’elle a pu manger toute seule.

Ashley Ruelland aux barres parallèle
Un  an et demi après son « instant »,  Ashley  Ruelland  a pu marcher  à nouveau  avec  l’aide d’une marchette.

En août 2015, Mme Ruelland a été transférée au Centre de réadaptation de L’Hôpital d’Ottawa, au Campus Général, où elle a commencé un programme intense de physiothérapie, d’ergothérapie et de psychothérapie. Peu avant Noël, neuf mois après l’accident, elle quittait l’hôpital. Toujours en fauteuil roulant et encore peu fonctionnelle, elle se sentait néanmoins plus forte et en meilleure santé.

La jeune femme a continué de recevoir des soins comme patiente externe en réadaptation et a eu sa dernière chirurgie en février 2016, ce qui lui a permis de passer de son lit à son fauteuil sans aide.

« En mai 2016, je me suis tenue debout sans aide pour la première fois », dit-elle. « Et après beaucoup d’autres semaines à apprendre à me tenir debout et à marcher avec beaucoup de douleur dans la piscine thérapeutique du Centre de réadaptation de l’Hôpital, j’ai commencé à marcher entre des barres parallèles avec l’aide d’un harnais. À la fin de l’été, je pouvais me déplacer avec une marchette. »

Plus de deux  ans plus tard, Mme  Ruelland peut marcher. En fait, elle ne fait pas que marcher, mais elle voyage et vient de rentrer d’Irlande. Elle est aussi aux études et cherche à acheter une maison.

*La vidéo est uniquement disponible en anglais.

*Ce balado est offert en anglais seulement.


Fièrement affilié à l’Université d’Ottawa, L’Hôpital d’Ottawa est un centre de recherche et de santé universitaire de premier plan.

CRÉER DE
MEILLEURS
LENDEMAINS

Votre soutien aujourd’hui
rend possible les lendemains

Chaque jour, des gens se tournent vers L’Hôpital d’Ottawa pour trouver des réponses; et chaque jour, la recherche novatrice que nous menons apporte de l’espoir aux patients et à leur famille. Chaque vie changée et chaque vie sauvée avec les soins empreints de compassion que nous offrons et la recherche novatrice réalisée à notre hôpital est possible grâce à vous.

Nous avons besoin de votre soutien pour nous aider à faire de nouvelles découvertes et mettre au point de nouveaux traitements, à doter notre équipe des technologies et de l’équipement de pointe et à offrir à nos patients les meilleurs soins qui soient.

Créer des lendemains

Un essai clinique inédit au Canada lui donne une troisième chance
Confronté à un lymphome pour la troisième fois en dix ans, Owen Snider était arrivé au bout du rouleau. Grâce à l’essai clinique canadien d’un traitement par cellules CAR-T, il a toutefois retrouvé l’espoir.
L’équipe de la Chirurgie plastique innove pour traiter des blessures catastrophiques
Karen Toop a été heurtée par un chasse-neige lorsqu’elle a traversé une rue en janvier 2012. Elle était gravement blessée à son arrivée au Centre de traumatologie. Une équipe multidisciplinaire était prête pour traiter des blessures que certains ont vues seulement une fois au cours de leur carrière.
Une mère confrontée à la cécité en raison d’un méningiome
La vision de son œil gauche se détériorant rapidement, Michele Juma a quitté son domicile de Sault-Sainte-Marie pour se rendre à L’Hôpital d’Ottawa. Elle y a reçu des soins spécialisés après avoir obtenu un diagnostic de méningiome. Le temps ne jouait pas en sa faveur pour sauver sa vision.
De la leucémie aux marathons – avec sa marchette
Atteint de leucémie, Bob Hardy avait 40 % de chances de survivre, mais il a repris espoir après avoir reçu un traitement à L’Hôpital d’Ottawa.
Garder espoir malgré un diagnostic de cancer agressif de la peau
Dan Collins avait 62 ans lorsqu’il a reçu un diagnostic de mélanome de stade 4. En apprenant qu’il était atteint de cette forme agressive de cancer, il a d’abord craint pour sa vie. Toutefois, l’immunothérapie lui a redonné espoir.