Publié : octobre 2024

Brandon Peacock raconte dans ses propres mots ce qui s’est produit l’après-midi du 29 juin 2020 lorsqu’il a reçu trois balles qui ne lui étaient pas destinées pendant une fusillade au volant d’une voiture et a été transporté d’urgence au Centre de traumatologie de L’Hôpital d’Ottawa.

AVERTISSEMENT : Cette histoire révèle des détails sur des blessures graves causées par arme à feu. 

Nous étions à la fin du mois de juin 2020, c’est-à-dire en pleine pandémie. Je travaillais donc de 9 à 5 à la maison, comme bien d’autres personnes. Je n’avais que 23 ans à l’époque. La chaleur de l’été s’était bien installée et mes cheveux commençaient à être longs. J’ai donc décidé de faire un saut chez le coiffeur en fin d’après-midi pour une coupe rapido presto.

Cette coupe n’a jamais eu lieu. Ma vie a plutôt basculé au moment où je me suis approché de la porte du salon de coiffure. Je me suis retrouvé en plein milieu d’une fusillade au volant : j’étais au mauvais endroit au mauvais moment.

Lorsque les coups de feu ont retenti, j’ai utilisé mon corps pour protéger la femme qui ouvrait la porte du salon. J’ai senti trois balles m’atteindre. L’une d’elles a traversé la partie inférieure gauche de mon omoplate, puis elle est sortie par ma clavicule sans toucher le cœur et les poumons. La théorie est que la balle a ricoché sur l’une de mes côtes parce que la plupart de mes côtes étaient cassées du côté gauche.

La deuxième balle m’a atteint au genou gauche. C’était une balle par ricochet qui a d’abord touché le mur avant de m’atteindre. Cette blessure n’était pas trop grave. La troisième balle a en revanche touché l’artère fémorale de la jambe droite. C’est un « coup mortel » dans la plupart des cas.

« J’étais déterminé à survivre. »

Brandon à l’hôpital.

La femme que j’ai protégée a pris des serviettes et a commencé à comprimer mes blessures pour ralentir le saignement autant qu’elle le pouvait. Ma jambe perdait rapidement du sang. Je savais que ce n’était pas bon signe, mais pendant que j’attendais les secours, j’étais malgré tout persuadé que j’allais m’en sortir. Je devais juste continuer de me battre. Je n’ai jamais eu peur. J’étais déterminé à survivre. 

Pendant les premières minutes de l’attente des secours, la femme a composé le numéro de ma mère pour que je puisse lui parler. Je lui ai raconté ce qui s’était passé et je lui ai dit : « Je t’aime et ne t’inquiète pas. ». 

Le premier policier est arrivé sur les lieux après quatre minutes. Il a immédiatement posé un garrot sur ma jambe, ce qui nous a donné le temps d’arriver à l’hôpital. Ce policier a posé un geste décisif qui m’a maintenu en vie assez longtemps pour atteindre le Centre de traumatologie. D’après ce qu’on m’a dit, s’il était arrivé 30 secondes plus tard, mon sort aurait pu être très différent. Lorsque les professionnels de la santé affirment que chaque seconde compte, ils ont tellement raison. 

« Il n’a pas cessé de me parler pendant tout ce temps. Il me parlait comme si j’étais son fils. »

Évidemment, les choses deviennent un peu floues à partir de là, mais c’est en début de soirée, vers 18 h, que je suis arrivé au Centre de traumatologie de L’Hôpital d’Ottawa, qui est situé au Campus Civic. Heureusement, il n’était pas trop éloigné du lieu de l’incident. À partir de là, tout s’est passé très vite.

Je me suis soudain retrouvé entouré d’excellents chirurgiens de chaque division. Je sais maintenant que c’est l’équipe de traumatologie. Il y avait aussi des résidents et des infirmières. En fait, toutes les personnes auxquelles on peut penser étaient prêtes.

Je me souviens qu’une femme était responsable de l’équipe. J’ai eu l’impression qu’elle avait une formation militaire vu la façon dont elle prenait en charge la situation. Elle était exceptionnelle. J’ai appris plus tard que c’était la Dre Jacinthe Lampron. Elle a su parfaitement me donner de l’espoir tout en m’expliquant ce qu’ils faisaient. Toute l’équipe a été exceptionnelle. Je me souviens très bien d’un autre homme qui s’est occupé de moi. Il n’a pas cessé de me parler pendant tout ce temps. Il me parlait comme si j’étais son fils. Ils ont fait une évaluation complète. Ma jambe était leur plus grande préoccupation. Ensuite, on m’a fait passer des examens de tomodensitométrie – tout s’est passé très vite. On a dit à mes parents que j’avais une chance sur deux de survivre et qu’il y avait un risque élevé que je perde ma jambe. Comme vous pouvez l’imaginer, ils étaient désemparés, mais ils ont gardé l’espoir de me voir déjouer les probabilités.

Rencontre avec le DreJacinthe Lampron, directrice médicale, Traumatologie, L’Hôpital d’Ottawa

« Nous avons transformé une blessure par balle potentiellement mortelle en une histoire de survie grâce à notre engagement inébranlable envers les soins aux patients. »
— DreJacinthe Lampron

« J’avais encore mes deux jambes, mais je n’étais toujours pas tiré d’affaire. »

Je souffrais de ce que l’on appelle le syndrome des loges, qui se produit lorsqu’il y a une accumulation douloureuse de pression autour des muscles. Le mien était dû à l’accumulation de sang dans ma jambe droite. J’ai dû subir une double fasciotomie – un autre terme dont je n’avais jamais entendu parler auparavant. C’est une intervention d’urgence pour soulager la pression, mais nous ne savions pas si elle permettrait de sauver ma jambe. 

Cette opération était cruciale pour orienter mon avenir et a duré environ huit heures. En plus de la double fasciotomie, ils ont également effectué un pontage fémoral pour retirer la veine de ma jambe gauche et remplacer l’artère de ma jambe droite. L’opération a été longue, mais j’ai tenu jusqu’au lendemain. Lorsque je me suis réveillé aux soins intensifs le lendemain matin, j’avais encore mes deux jambes, mais je n’étais toujours pas tiré d’affaire. 

Le saviez-vous ?
En 2023-2024, 1 148 patients ont été traités à L’Hôpital d’Ottawa pour des traumatismes.
Le saviez-vous ?
Le volume de notre Service de traumatologie a augmenté de 10 % en 2023-2024 par rapport à l’année précédente.
Le saviez-vous ?
Les principales causes de blessures sont les chutes et les collisions de véhicules à moteur, à 43,1 % et 34,4 % respectivement.
Le saviez-vous ?
13 % des visites de traumatologie concernaient une blessure pénétrante (coup de feu, couteau ou autre blessure pénétrante).
Le saviez-vous ?
Nous avons enregistré 149 cas de blessures pénétrantes en 2023-2024.
Le saviez-vous ?
37 de ces cas étaient des blessures par balle.
Le saviez-vous ?
La durée moyenne de séjour pour une admission en traumatologie est d’un peu plus de cinq jours.
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« Les chambres individuelles qui seront aménagées au nouveau campus changeront vraiment l’expérience des patients comme moi. »

Javais maintenant un tube pour maider à respirer et jétais relié à de nombreux appareils. Jai reçu de multiples transfusions sanguines et jai perdu énormément de poids. Jétais fragile. Ma jambe ressemblait à un gros ballon. Mes côtes étaient cassées. Jétais cloué au lit. À cause de la pandémie, jai été transféré dans une chambre où jai dû partager lespace avec une, puis deux autres personnes. Je nai pas beaucoup dormi à ce moment-là. En fait, les chambres individuelles qui seront aménagées au nouveau campus changeront vraiment lexpérience des patients comme moi et offriront un bien meilleur environnement pour se rétablir, notamment en créant un environnement propice au sommeil. 

Dès le deuxième jour, j’ai essayé de cesser les analgésiques. Je m’endormais et je rêvais que je courais et faisais du sport avec des amis, puis je me réveillais et revenais à la réalité. J’ai donc arrêté ces médicaments rapidement. Ça a été difficile, mais c’est là que j’ai vraiment commencé à comprendre tout ce que je venais de vivre. Je voulais avoir l’esprit clair pour comprendre ce qui s’était passé. J’ai commencé à faire des progrès mentaux rapidement. 

Le cinquième jour, je devais avoir une greffe de peau à cause de la grandeur de la fasciotomie sur ma jambe droite. L’Hôpital a toutefois continué de repousser les opérations. C’est alors que le Dr Linden Head, chirurgien plasticien, s’est manifesté et a suggéré de suturer la jambe sur une période de trois jours. Il a réussi. Grâce à lui, il n’a pas été nécessaire de procéder à une douloureuse greffe de peau et à une opération qui, à l’origine, devait durer deux semaines. Je lui suis reconnaissant. Il a été incroyable.

« C’est à ce moment-là qu’un véritable sentiment de détermination s’est installé en moi. »

Il a ensuite été important que je bouge le moins possible pour assurer la cicatrisation de l’incision – ce qui n’a pas été trop difficile parce que je n’en étais pas capable de toute façon. Au neuvième jour, par contre, l’équipe de physiothérapie m’a permis de me lever et d’utiliser une marchette. C’est à ce moment-là qu’un véritable sentiment de détermination s’est installé en moi : je voulais rentrer chez moi et j’étais prêt à faire tout ce qu’il fallait pour y parvenir.

Je me souviens que ma physiothérapeute m’a dit que si je pouvais marcher dans le couloir, entrer dans la cage d’escalier et monter deux marches, je pouvais partir parce que c’est tout ce qu’il me faut techniquement pour rentrer chez moi. J’ai dit : « Faisons-le. ». Elle m’a dit : « Non, non. Il faut progresser jusqu’à cette étape. ».

Déterminé à obtenir le feu vert pour sortir, je lui ai répondu : « Je vais le faire tout de suite. ». Et je l’ai fait. J’ai marché dans le couloir, j’ai monté deux marches, j’ai fait demi-tour et je suis revenu. À mon retour, je me souviens avoir bu trois Gatorade.

Cette marche a été la chose la plus difficile que j’aie jamais faite. Depuis, je me suis entraîné pour deux marathons et je m’entraîne maintenant pour un Ironman Canada. La chose la plus difficile que j’ai jamais faite dans ma vie demeure cette marche dans le couloir.

Le lendemain, j’ai reçu le feu vert pour rentrer chez moi. Il est vrai que j’ai peut-être dû insister auprès de mon équipe médicale, mais, chose incroyable, j’ai quitté l’hôpital dix jours après y avoir été admis d’urgence en m’accrochant à la vie. J’ai quitté l’hôpital en fauteuil roulant et mon père m’a portée jusqu’à la maison –, mon corps était très faible.

Brandon a déjà été un patient du Centre de traumatologie de L’Hôpital d’Ottawa.

« Il a travaillé avec moi cinq heures par jour sept jours par semaine dans sa salle de sport à domicile. »

Brandon et son meilleur ami.

À partir de ce jour, j’ai dû concentrer mes efforts sur deux points : regagner ma force et accepter l’acte violent dont j’ai été la victime innocente en cette fin d’aprèsmidi de juin.

Rappelez-vous que nous étions en pleine pandémie. Mon meilleur ami était physiothérapeute. Son cabinet était fermé. Il a travaillé avec moi cinq heures par jour sept jours par semaine dans sa salle de sport à domicile. Ensemble, nous avons travaillé dur. J’ai tenu bon avec une détermination sans faille pendant 90 jours. Nous étions inséparables.

Les deux premières semaines, je suis retourné à l’hôpital tous les deux jours. Ensuite, j’y suis allé une fois par semaine et, à la fin du mois d’août, ils voulaient me voir tous les six mois. Lors de mon rendez-vous à la fin d’août, l’équipe de chirurgie plastique a pratiqué une petite intervention pour retirer le fragment de balle qui était toujours dans ma jambe.

Aujourd’hui, je dois encore me rendre chaque année à l’hôpital pour voir l’équipe de soins vasculaires afin de passer un test de pression systolique chevillebras qui permet d’évaluer la circulation sanguine dans ma jambe et de s’assurer que tout fonctionne toujours bien. C’est grâce à mon chirurgien vasculaire, le Dr Sudhir Nagpal et à son équipe que je suis parvenu à un tel rétablissement.

« J’ai couru mon premier parcours de 5 km moins de 60 jours après la fusillade. »

Mon rétablissement a été impressionnant. Je me suis rendu à mon troisième ou quatrième rendez-vous à l’hôpital sans béquilles et j’ai couru mon premier parcours de 5 km dans les 60 jours qui ont suivi la fusillade. Je me suis ensuite remis à patiner. J’ai fait beaucoup de progrès rapidement et l’équipe de L’Hôpital d’Ottawa a assurément été la première étape – elle m’a donné la possibilité de continuer à me battre. 

C’est après ma sortie de l’hôpital que j’ai réalisé que cette expérience avait changé ma vie à bien des égards. J’ai eu un regard différent sur la vie et c’est là que mon nouveau parcours de vie a commencé. Je me suis tracé un nouveau plan de vie. 

L’idée de gravir les échelons dans une entreprise était désormais dans le rétroviseur. J’ai créé Hit the Ground Running, un organisme caritatif qui aide les survivants de traumatismes à atteindre leur nouveau niveau de pleine fonctionnalité. Tout a commencé au moment où, allongé sur le sol et perdant énormément de sang, je me suis demandé si je serais fier de ce que je laisse derrière moi si je mourais ce jour-là. Ce ne sont peut-être pas les pensées typiques d’un jeune homme de 23 ans, mais c’est ce qui m’a amené à changer mon plan de vie pour aider autrui. 

Aujourd’hui, quatre ans plus tard, je souhaite vous remercier. Tout d’abord, je tiens à remercier Yanick Charron, agent du Service de police d’Ottawa, qui s’est rapidement porté à mon secours et m’a donné une chance de me battre. Je tiens à remercier ensuite tous les chirurgiens et les professionnels de la santé talentueux de L’Hôpital d’Ottawa. Compte tenu de la nature de mes blessures, je sais qu’il existe une réelle possibilité que je n’aie pas survécu sans un centre de traumatologie de calibre mondial doté de la crème des spécialistes –, et j’aurais certainement perdu ma jambe. 

Je me revois allongé sur le sol me demandant si j’allais vivre. Je me vois aujourd’hui à vivre cette vie formidable que j’aime et qui m’amène à aider d’autres personnes qui ont vécu une expérience très similaire à la mienne. J’en suis vraiment reconnaissant et j’aime ma vie. 

Écoutez l’épisode XX pour entendre Brandon Peacock raconter comment il a survécu et exprimer sa gratitude envers les personnes qui lui ont sauvé la vie.

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Publié : septembre 2024

Le 100e anniversaire du Campus Civic approche à grands pas et marquera un siècle de soins et de percées médicales. En parallèle, les plans se concrétisent pour orienter les 100 prochaines années de soins dans notre région et les plans définitifs du nouveau campus seront prêts au cours de la prochaine année. Des patients, des dirigeants et des employés de L’Hôpital d’Ottawa, tout comme des partenaires autochtones et d’autres membres de la collectivité, collaborent à cette étape de conception pour aider à peaufiner les détails de ce nouvel établissement de soins et de recherche qui sera à la fine pointe de la technologie.

Alors que la conception de l’hôpital est finalisée, son stationnement à étages prend déjà forme peu à peu.

La construction d’un nouvel hôpital est une occasion unique dans une vie que des dirigeants d’entreprise, des familles, des fondations et bien d’autres membres de la collectivité ont saisi au bond. Ils sont ainsi nombreux à soutenir la campagne Créons des lendemains – la plus imposante en son genre dans l’histoire de la région, qui a déjà permis d’amasser 336 M$ des 500 M$ nécessaires.

Lisa Young, gestionnaire principale de la planification de projets à l’Hôpital

Un bloc opératoire ultramoderne

Le nouveau campus augmentera le nombre de salles d’opération de L’Hôpital d’Ottawa afin de répondre à l’augmentation prévue du nombre d’interventions chirurgicales à l’avenir.

« Il améliorera l’expérience des patients et l’efficacité du travail. »

– Lisa Young

Selon Lisa Young, gestionnaire principale de la planification de projets à l’Hôpital, la fonctionnalité de cet espace sera essentielle pour permettre non seulement la réalisation de davantage d’interventions, mais aussi l’ajout d’équipements et de technologies novatrices. « Il améliorera l’expérience des patients et l’efficacité du travail. Nous nous concentrons aussi sur la fonction des équipes qui fournissent les soins dans ces espaces plutôt que sur la forme physique du bâtiment. »

Optimiser le fonctionnement à l’intérieur comme à l’extérieur des salles d’opération

Les améliorations apportées au nouveau campus comprendront une baie de « salles de bloc » où la préparation préopératoire peut avoir lieu en dehors de la salle d’opération principale. Ces salles peuvent être utilisées pour les patients recevant une anesthésie régionale avant d’entrer en salle d’opération, ce qui permet de réduire les retards potentiels et d’utiliser au mieux le temps passé en salle d’opération tant pour les patients que pour les équipes de soins.

Le Dr Sundaresan, chef du Département de chirurgie et chirurgien thoracique clinicien, explique que l’emplacement du bloc opératoire est essentiel à l’optimisation du fonctionnement, surtout dans les moments critiques. « Le bloc opératoire au nouveau campus sera adjacent aux salles de radiologie interventionnelle, ce qui est vraiment judicieux », explique-t-il.

« Quand le nouveau campus ouvrira ses portes, ses installations chirurgicales figureront parmi les plus modernes au Canada, voire en Amérique du Nord. »

– Dr Sudhir Sundaresan

La radiologie interventionnelle est une sous-spécialité de la radiologie qui permet de réaliser des interventions minimalement invasives à l’aide de la radiographie pour guider de petits instruments, par exemple un cathéter, dans des vaisseaux sanguins et des organes afin de traiter différentes maladies. « En cas de complication au cours d’une intervention, le patient doit parfois se rendre d’urgence au bloc opératoire. Désormais, il ne sera plus nécessaire de déplacer le patient sur de grandes distances pour accéder à la salle d’opération – elle sera juste à côté. »

Les nouvelles technologies amélioreront aussi les soins aux patients. « Quand le nouveau campus ouvrira ses portes, ses installations chirurgicales figureront parmi les plus modernes au Canada, voire en Amérique du Nord, ajoute le Dr Sundaresan. Les technologies avant-gardistes en chirurgie figurent certainement parmi les domaines de développement les plus prometteurs. »

De nouvelles salles de neurochirurgie dotées de technologies novatrices

Les équipes explorent en outre des technologies novatrices comme un appareil d’IRM peropératoire qui capture des images du cerveau en temps réel pendant une chirurgie.

Installé sur un système de rails au plafond et considéré comme la référence pour des interventions visant notamment des tumeurs cérébrales, cet appareil d’IRM serait installé dans le bloc opératoire, mais juste à côté de la salle d’opération. Ainsi, si un patient a besoin d’imagerie pendant une intervention, il suffirait d’ouvrir une porte et de glisser l’appareil d’IRM sur des rails afin de prendre des images sans trop de perturbations.

L’un des objectifs des plans de conception actuels est d’intégrer des fonctions audiovisuelles complètes à toutes les salles d’opération afin d’améliorer l’enseignement et la capacité de réaliser des chirurgies minimalement invasives.

« L’intégration de ces fonctions à chaque salle permet une plus grande flexibilité pour les patients, explique Mme Young. Nous disposons actuellement de salles spécifiques à chaque campus qui permettent de le faire, mais le fait d’avoir des moniteurs et la possibilité de brancher des caméras dans toutes les salles d’opération constituera une nouvelle norme de soins que nous pourrons fournir au nouveau campus. »

Des solutions numériques pour adopter une approche proactive des soins

Glen Kearns, vice-président exécutif et chef de l’information à l’Hôpital

Les technologies peuvent avoir de nombreuses retombées positives sur les soins et l’expérience des patients. 

« Nous nous efforçons de tirer parti des expériences numériques vécues par des gens dans d’autres secteurs de leur vie afin d’améliorer les services de santé . »

– Glen Kearns

« Nous nous efforçons de tirer parti des expériences numériques vécues par des gens dans d’autres secteurs de leur vie afin d’améliorer les services de santé », précise Glen Kearns, vice-président exécutif et chef de l’information à l’Hôpital. « Qu’il s’agisse d’offrir des soins à des patients hospitalisés, de préparer un patient avant même son arrivée ou de faire un suivi à son domicile, les technologies peuvent proposer des solutions et des soins plus harmonieux. » 

L’Hôpital d’Ottawa étudie aussi la possibilité de réaliser des admissions à distance ou en mode virtuel pour favoriser la continuité des soins dans les unités d’hospitalisation et le domicile des patients. Nous souhaitons les offrir dans les campus actuels à l’avance pour être bien rodés dès l’ouverture du nouveau campus. 

« Nous souhaitons exploiter les technologies pour réduire les admissions et les temps d’attente et améliorer les interactions des patients avec les équipes.  »

– Mathieu LeBreton

« Nous souhaitons exploiter les technologies pour réduire les admissions et les temps d’attente et améliorer les interactions des patients avec les équipes », explique Mathieu LeBreton, gestionnaire principal de projets et responsable de l’expérience numérique. « L’idéal serait d’avoir des technologies qui facilitent et améliorent le flux de travail et allègent le fardeau du personnel pour améliorer leur expérience au quotidien. »

Mathieu précise que ces technologies seront intégrées pour améliorer l’expérience des patients hospitalisés. Toutes les chambres seront individuelles et incluront un accès numérique pour que les patients puissent rester en contact avec leurs fournisseurs de soins et leurs proches et accéder aux renseignements sur leur santé, à leurs rendez-vous et à des moyens de se divertir. Aux quatre coins du nouveau campus, la technologie aidera en plus les patients et les visiteurs à s’orienter dans l’hôpital.

Mathieu LeBreton, gestionnaire principal de projets et responsable de l’expérience numérique

Rôle de l’intelligence artificielle (IA)

Il y a eu de grands progrès du côté de l’IA ces dernières années. Elle offre maintenant des outils utiles et adaptables en milieu de travail. L’équipe des Solutions numériques examine d’ailleurs déjà des façons novatrices de tirer parti du pouvoir de l’IA. 

L’Hôpital a récemment annoncé l’essai de la solution Dragon Ambient eXperience (DAX) Copilot qui fait appel à l’IA ambiante, conversationnelle et générative pour créer des ébauches de notes cliniques pendant les rendez-vous de patients. Une fois le consentement du patient obtenu, DAX Copilot enregistre de façon sécurisée les conversations entre le médecin et le patient et crée des notes médicales que le médecin validera après vérification. L’Hôpital d’Ottawa est le premier hôpital au Canada à expérimenter cette solution innovante visant à réduire l’épuisement professionnel des médecins et le temps consacré aux tâches administratives pour leur permettre de passer plus de temps à interagir avec les patients et à en prendre soin. 

Carrefour de la recherche en biothérapeutique

L’Hôpital d’Ottawa est déjà un géant mondial de la recherche, et le nouveau campus propulsera la recherche jusqu’à des sommets encore inégalés. 

L’expansion du Centre de fabrication de produits biothérapeutiques au nouveau campus renforcera notre capacité de concevoir et de fabriquer des produits biothérapeutiques qui sauvent des vies, notamment des vaccins, des thérapies géniques et des thérapies cellulaires ici, à Ottawa. 

Ces 15 dernières années, des chercheurs de l’Hôpital ont dirigé plus de 20 essais cliniques inédits au monde de produits thérapeutiques comme des cellules souches, des virus oncolytiques et des immunothérapies cellulaires. Ces essais sont possibles parce que le Centre de fabrication de produits thérapeutiques est doté d’installations stériles spécialisées qui permettent de mettre au point et de fabriquer de nouveaux produits thérapeutiques intégrant des cellules, des gènes, des virus et d’autres types de matériel biologique. 

Ce centre est l’établissement le plus expérimenté et le plus performant en son genre au Canada. Il dispose d’un personnel à temps plein de plus de 40 personnes actuellement basées au Campus Général. Il fonctionne constamment au maximum de sa capacité et est réservé longtemps à l’avance par des clients tant du milieu universitaire que du monde des affaires – c’est pourquoi son expansion est absolument essentielle pour repousser davantage les frontières de la recherche et proposer plus d’options de traitement aux patients. 

Le prochain siècle de soins de santé à Ottawa

À l’ouverture du Campus Civic il y a 100 ans, le monde sortait à peine d’une pandémie et ce campus était considéré comme le plus moderne en Amérique du Nord. Aujourd’hui, l’histoire se répète. Nous sommes témoins du ralliement de la collectivité à une campagne historique qui propulsera la recherche à un niveau supérieur et permettra de créer l’hôpital le plus moderne et le plus avant-gardiste du pays. Cette campagne transformera l’expérience des patients pour les générations à venir. Nous vous invitons à emboîter le pas.

Ensemble, nous créons de meilleurs lendemains pour les générations à venir.

Publié : août 2023

Pendant près d’un an, la dernière chose dont s’est souvenue Aida Attar d’un séjour au chalet d’amis en août 2022, c’est de s’être arrêtés à Smith Falls pour prendre une collation. Puis, plus rien, jusqu’à son réveil aux Soins intensifs du Campus Civic, deux mois plus tard. Elle avait été héliportée jusqu’au Centre de traumatologie de L’Hôpital d’Ottawa après avoir convulsé en nageant, risquant ainsi de se noyer. Bien qu’elle ait pu être réanimée, cette jeune femme était entre la vie et la mort, et de nombreuses équipes de spécialistes ont tout fait pour la sauver. C’était un jour de fin d’été, au mois d’août. L’étudiante universitaire de 18 ans nageait dans un lac avec son amie, Taylor. Taylor a depuis expliqué à Aida qu’alors qu’elles étaient toutes les deux dans l’eau, qu’Aida avait commencé à fixer le vide. « Soudainement, j’ai commencé à regarder dans le vide. Le quai flottant s’est dérobé sous mes pieds et j’ai coulé. Mon amie a sans doute pensé que je plongeais ma tête dans l’eau pour me rafraîchir, mais elle m’a attrapée par les cheveux et m’a remontée à la surface », explique Aida. Ce que personne ne savait alors, c’est qu’elle avait fait des convulsions, ce qui l’avait privée de ses moyens et l’avait fait couler.

À partir de ce moment-là, les événements se sont enchaînés pour tenter de réanimer la jeune femme. Alors que l’amie d’Aida faisait en sorte de garder sa tête hors de l’eau, la mère de Taylor s’est jetée à l’eau pour essayer de ramener sur la terre ferme Aida inanimée. Dans l’intervalle, son grand-père a enfourché un VTT pour aller à la rencontre des ambulanciers, qui avaient été contactés et tentaient d’atteindre au plus vite cette zone éloignée.

Les secours en route, d’importants efforts ont continué dêtre déployés pour tenter de réanimer Aida, notamment la réanimation cardiorespiratoire. Elle a alors commencé à vomir et, comme ses mâchoires étaient contractées, elle aspirait son vomi. C’était une situation terrifiante pour toutes les personnes présentes qui essayaient désespérément de venir en aide à Aida.

Une course contre la montre

Les ambulanciers ont conduit de toute urgence la jeune femme, toujours inaminée, à l’Hôpital du district de Perth et de Smiths Falls. Les membres de la famille d’Aida, dont plusieurs ont un chalet dans les environs, se sont vite réunis à son chevet, parmi lesquels sa tante, la Dre Catherine Mann.

Aida a été heureusement réanimée et son état s’est stabilisé grâce à une équipe dirigée par la Dre Annelise Miller. Il a été décidé qu’elle avait besoin de soins spécialisés, et Aida a été héliportée jusqu’au Campus Civic de L’Hôpital d’Ottawa, où se trouve le seul centre de traumatologie pour adultes dans la région.

Les soins qui lui ont été prodigués à Smiths Falls ont été déterminants dans la suite de sa prise en charge, de dire la Dre Erin Rosenberg, intensiviste à L’Hôpital d’Ottawa. « L’équipe de Smiths Falls a fait un travail absolument incroyable en matière de réanimation. Quand elle nous a été confiée, son SDRA, ou syndrome de détresse respiratoire aiguë, était si grave que nous ne pouvions pas lui fournir suffisamment d’oxygène, même avec le ventilateur, se souvient-elle. C’est pour cela qu’elle a dû être prise en charge par l’Institut de cardiologie de l’Université d’Ottawa afin de bénéficier de l’assistance cardiorespiratoire extracorporelle (ECMO) ».

L’équipe du Campus Civic, dirigée par le Dr Akshai Iyengar, a réussi à stabiliser l’état d’Aida, avant de la transférer à l’Institut de cardiologie en empruntant les tunnels de l’hôpital. Elle a été branchée à l’appareil ECMO, et l’attente a alors commencé.

Aida Attar at the Civic Campus of The Ottawa Hospital.
Aida Attar au Campus Civic de L’Hôpital d’Ottawa.

Un appareil ECMO (une technique d’assistance cardiorespiratoire extracorporelle) extrait le sang désoxygéné du corps du patient à l’aide d’un appareil de circulation extracorporelle afin d’en retirer le dioxyde de carbone, avant de réinjecter le sang ainsi oxygéné, après l’avoir fait passer à travers un réchauffeur pour rétablir la normothermie sanguine. Cet appareil permet au sang de contourner le cœur et les poumons, en les mettant au repos et en leur permettant de guérir.

Plongée dans un coma artificiel, Aida est restée branchée à l’appareil pendant 35 jours, alors que sa famille vivait une attente insoutenable. « Je remercie l’Institut de cardiologie de tout ce qui a été fait pour me permettre d’être branchée à l’appareil ECMO, et de ne pas avoir baissé les bras pendant tout ce temps-là », dit Aida.

Dr. Erin Rosenberg
La Dre Erin Rosenberg travaille aux Soins intensifs de L’Hôpital d’Ottawa.

L’avantage de sa jeunesse

La première lueur d’espoir a jailli lorsque Aida a pu être débranchée de l’appareil ECMO et revenir aux Soins intensifs du Campus Civic – c’était début octobre. Son état demeurait toutefois critique. C’est à ce moment-là que la Dre Rosenberg a rencontré Aida pour la première fois.

« Nous voyons des personnes très malades aux Soins intensifs, mais il est rare d’y croiser des personnes aussi jeunes qu’elle. Dans un tel cas de figure, les attentes sont encore plus grandes – la personne n’est qu’au tout début de sa vie ».

– Dre Erin Rosenberg

« Nous voyons des personnes très malades aux Soins intensifs, mais il est rare d’y croiser des personnes aussi jeunes qu’elle. Dans un tel cas de figure, les attentes sont encore plus grandes – la personne n’est qu’au tout début de sa vie ».

L’âge d’Aida a aussi été un avantage pour elle. « À l’époque, j’ai dit à ses parents que la situation aurait été complètement différente si elle avait 40 ou 60 ans. Je ne pense pas qu’elle serait encore en vie, se souvient la Dre Rosenberg. C’est son jeune âge qui l’a sauvée. Son cerveau et son corps auront plus de facilité à traverser une telle épreuve qu’une personne plus âgée ».

La famille d’Aida est demeurée à son chevet, à la surveiller et à attendre son réveil. « Elle a eu 19 ans durant cette période, et son corps a beaucoup enduré, se rappelle sa tante, la Dre Mann. Elle a été sédatée pendant cinq semaines. Elle en a été sortie doucement; ses poumons ont du alors réapprendre à fonctionner sans assistance. C’est très progressivement que l’équipe de soins l’a débranchée du ventilateur. Au début, pendant 30 minutes, puis pendant 2 heures, et ainsi de suite ».

Un système affaibli et un état confus

Lorsque Aida a enfin repris connaissance, elle était affaiblie après avoir passé deux mois dans un état critique. « Je n’avais plus de tonus musculaire. J’avais besoin d’aide pour m’asseoir. Je ne pouvais pas marcher. Je pense ne même pas avoir pu bouger mes bras pour me gratter parce que j’étais trop faible ».

« Je n’arrivais pas à mémoriser l’information, d’ajouter Aida. Je trouvais cela difficile, mais l’équipe m’a aidée à traverser ces moments, notamment une physiothérapeute, Michelle Cummings. Elle a considérablement contribué à mon rétablissement ».

– Aida Attar

Le système immunitaire d’Aida était également affaibli et elle risquait d’attraper des infections. Il lui arrivait souvent d’ouvrir les yeux et d’être très confuse. « Qu’elle entrouvre à peine les yeux ou qu’elle les garde fermés, nous la rassurions quant à ce qui lui était arrivé et lui indiquions où elle se trouvait, même s’il fallait le faire à de nombreuses reprises, de dire la Dre Rosenberg. Tout comme si c’était la première fois qu’elle l’entendait de nouveau ».

Aida a fini par quitter les Soins intensifs pour l’Aire de surveillance intensive (ASI) où elle a séjourné pendant environ une semaine. C’est alors que le tube de trachéotomie, le cathéter et la sonde d’alimentation lui ont été retirés; elle a ainsi pu recommencer à s’alimenter toute seule.

Malgré quelques signes d’amélioration et sa prise en charge par une exceptionnelle équipe de soins, Aida se souvient d’avoir connu des hauts et des bas. « Je me sentais très seule. Même quand ma famille passait 23 heures et 59 minutes de la journée à mon chevet, cette minute semblait une éternité. J’étais timide, et je ne comprenais pas ce qui se passait. Je n’arrivais pas à mémoriser l’information, d’ajouter Aida. Je trouvais cela difficile, mais l’équipe m’a aidée à traverser ces moments, notamment une physiothérapeute, Michelle Cummings. Elle a considérablement contribué à mon rétablissement ».

Aida Attar et Michelle Cummings.

La contribution du Centre de réadaptation au rétablissement d’Aida

Le système CAREN

Le système CAREN est un environnement de réadaptation assistée par ordinateur. Ce système de pointe permet aux patients d’explorer des mises en situation en 3D sur des écrans géants à 180 degrés qui fonctionnent conjointement avec une plateforme mobile, un tapis roulant contrôlé à distance et une sonorisation ambiophonique.

Au fur et à mesure qu’Aida continuait à se rétablir, elle a commencé à comprendre le caractère complexe de ce que son corps avait traversé à cause de son expérience traumatisante. À la mi-novembre, elle était transférée au Centre de réadaptation du Campus Général de L’Hôpital d’Ottawa, ce qui allait être une autre étape importante dans le rétablissement d’Aida.

Les soins prodigués au Centre de réadaptation avaient un double aspect : aider son corps et son cerveau à se rétablir. Une partie du réapprentissage de la marche autonome a consisté à recourir au système CAREN, un système de réalité virtuelle en 3D, unique en son genre, financé grâce au soutien communautaire en partenariat avec les Forces armées canadiennes Mais en raison de sa lésion cérébrale anoxique, résultant d’une perte totale de l’apport en oxygène dans le cerveau alors qu’elle était sous l’eau, une grande partie de la réadaptation d’Aida a porté sur le traitement de sa lésion cérébrale. « Ma mémoire était très parcellaire; je n’avais aucune mémoire à court terme, dit Aida. Mes propos étaient confus. Mon cerveau ne réfléchissait pas et avait besoin d’aide ».

Après tout ce qu’elle a traversé, le 8 décembre 2022, Aida a pu rentrer chez elle. Elle est sortie en marchant du Centre de réadaptation sans la moindre aide, et sa mémoire a continué de s’améliorer. La Dre Rosenberg ne s’attendait pas à un rétablissement aussi fulgurant.

« Elle a en fait dépassé nos attentes quant à la rapidité de son rétablissement ».

– Dre Erin Rosenberg

« Je me revois dire à sa famille de s’attendre à ce qu’elle reste aux Soins intensifs jusqu’en décembre et sans doute encore plus longtemps à l’hôpital. Elle a en fait dépassé nos attentes quant à la rapidité de son rétablissement ».

De nos jours, Aida retrouve doucement sa vie d’avant; elle est plus forte chaque jour. Elle conduit de nouveau, travaille dans le commerce de détail, et songe à poursuivre ses études en neurosciences cet automne à l’Université Carleton. « J’avais terminé ma première année d’études universitaires avant mon accident. J’ai travaillé comme assistante de recherche dans un laboratoire de neurosciences à Carleton au cours de l’été 2022. Je travaillais en fait à l’époque sur un projet portant sur les lésions cérébrales traumatiques ».

Une profonde gratitude à l’égard des personnes qui lui ont sauvé la vie

S’il est vrai qu’elle garde peu de détails de la première partie de son hospitalisation, Aida remercie l’équipe qui lui a donné une chance de s’en tirer. « Sans tout ce qu’ils ont fait pour moi, je serais morte. Les médecins n’ont pas lésiné sur les moyens. Tant de choses ne se sont pas passées comme prévu. J’ai fait des infections du sang et des réactions allergiques; j’étais tout simplement dans un sale état. Ils n’ont pas baissé les bras et n’ont pas perdu espoir. Ils me prodiguaient des soins de niveau supérieur, sans lesquels je ne m’en serais certainement pas sortie ».
Aida Attar at home with her family.
Aida Attar chez elle, parmi les siens.

« L’équipe de soins travaille sans relâche, et ces personnes ont travaillé sans relâche. Nous sommes très reconnaissants envers tous et nous remercions, en particulier, les Drs Iyengar et Rosenberg. Cette situation a été traumatisante pour toute notre famille, et cette équipe n’a jamais baissé les bras pour Aida ».

– Dre Catherine Mann

Des soins exceptionnels ont été fournis jusqu’au bout, ce qui n’est pas passé inaperçu aux yeux de la Dre Mann. « Elle a été entourée d’un très grand nombre de personnes extraordinaires et, parmi elles, de quelques-unes encore plus extraordinaires. Lorsque Aida est arrivé au Campus Civic, le Dr Iyengar y était, entièrement dévoué. La Dre Rosenberg a été présente chaque fois que Aida est revenue aux Soins intensifs du Campus Civic en octobre, et à de nombreuses autres reprises ».

C’est ce qui a poussé la Dre Mann, médecin à L’Hôpital d’Ottawa pendant 22 ans, à faire un don à L’Hôpital d’Ottawa, pour remercier l’équipe qui avait sauvé la vie de sa nièce. « L’équipe de soins travaille sans relâche, et ces personnes ont travaillé sans relâche. Nous sommes très reconnaissants envers tous et nous remercions, en particulier, les Drs Iyengar et Rosenberg. Cette situation a été traumatisante pour toute notre famille, et cette équipe n’a jamais baissé les bras pour Aida ».

Pour la Dre Rosenberg, une histoire qui finit bien est ce qu’elle aime dans son travail. Bien que cela ne soit pas toujours le cas, quand cela arrive, c’est gratifiant pour toute l’équipe. « Aida est venue faire un tour aux Soins intensifs il y a quelques semaines de cela, juste pour dire bonjour. Tout le monde a été ravi de la voir; toutes les infirmières se souviennent de la patiente qu’elle a été. C’est très très gratifiant pour nous d’être témoins d’histoires qui se finissent bien. Et je pense que c’est ce qui explique pourquoi nous le faisons ».

Aida Attar returning to the water for the first time since her seizure.
Aida Attar se remet à l’eau pour la première fois depuis qu’elle a convulsé.

Retour à l’eau

Fin mai 2023, Aida est allée rendre visite à sa tante à son chalet et elle s’est baignée pour la première fois depuis son accident. En sentant l’eau froide sur ses pieds et ses jambes, des souvenirs lui sont revenus. « Je me suis aussitôt revue dans l’eau avec Taylor. Cela m’a ramenée en arrière, au jour de mon accident, et cela m’a ébranlée parce que je ne pensais pas m’en souvenir ».

S’il est vrai qu’elle est ravie d’avoir retrouvé sa vie d’avant, il demeure une zone d’ombre quant à la cause de ses convulsions ce jour-là. Elle continue de faire des examens médicaux, mais pour le moment, elle prend des précautions en portant notamment un gilet de sauvetage pour nager. « Cela reste difficile pour moi. Avoir traversé tout cela et ne pas savoir pourquoi cela est arrivé ».

Elle sait, par contre, qu’elle ne serait pas là sans toutes les personnes qui ont contribué à son rétablissement, et elle leur en est reconnaissante.

Jeannette Cheng explique l’accident de la route qui lui a causé un traumatisme grave et ne tarit pas d’éloges sur les soins reçus par la suite. Ils ont complètement changé le cours de sa vie et l’ont inspirée à travailler dans le domaine de la santé.

Le 18 août 2007, après une soirée avec un groupe d’étudiants en quatrième année en technologie de l’information à l’Université Carleton, j’ai eu du mal à m’endormir. J’avais très hâte de faire la sortie de rafting en eau vive que nous avions prévue pour le lendemain. J’ai fini par m’endormir, mais après ça, je me souviens seulement de mon réveil à l’Unité de soins intensifs de L’Hôpital d’Ottawa deux semaines plus tard.

J’étais confuse. Mon infirmière, attentionnée et empathique, m’a expliqué que j’avais eu un accident d’automobile. Un camion arrivant en sens inverse avait percuté notre voiture pendant le trajet vers la rivière de rafting. Je ne me souvenais pas du tout de ce matin-là. Apparemment, j’étais assise sur le siège central arrière où il n’y avait qu’une ceinture abdominale pour me protéger. J’ai subi des blessures graves qui ont nécessité mon transport par air au seul centre de traumatologie de niveau 1 de l’est de l’Ontario : L’Hôpital d’Ottawa.

J’étais très mal en point à mon arrivée. J’ai eu des chirurgies d’urgence pour retirer ma rate, une craniotomie pour réparer une fracture du crâne, ainsi qu’une autre intervention pour stabiliser mon bassin. J’ai aussi eu des drains thoraciques parce que mes poumons s’étaient affaissés, une trachéostomie pour m’aider à respirer et le retrait d’un abcès abdominal.

Des soins empreints de compassion pendant des moments terrifiants

J’ai passé un mois à l’Unité de soins intensifs avant d’être transférée à l’Unité de traumatologie, où j’ai fait une hémorragie gastro-intestinale. C’était extrêmement grave, et j’étais terrifiée. Lorsque mon médecin, le Dr Giuseppe Pagliarello, est venu me voir, j’ai toutefois vécu un moment inspirant qui a changé ma vie.

Le Dr Pagliarello est venu à mon chevet et il a pris ma main dans la sienne. D’un ton confiant, il m’a expliqué clairement les prochaines étapes de mon traitement. J’ai été émue par sa compassion. Tenir ma main est un petit geste, mais il m’a ainsi montré que je n’étais pas seule. C’est sa bienveillance dans un moment critique qui m’a inspirée à entreprendre une carrière dans le domaine de la santé.

« J’ai été émue par sa compassion. Tenir ma main est un petit geste, mais il m’a ainsi montré que je n’étais pas seule. C’est sa bienveillance dans un moment critique qui m’a inspirée à entreprendre une carrière dans le domaine de la santé. »

– Jeannette Cheng

Des mois de réadaptation et de rétablissement

Pourtant, mon cheminement vers le rétablissement était loin d’être terminé. J’ai passé deux semaines dans l’Unité de traumatologie, puis deux autres semaines dans l’Unité de chirurgie générale avant d’aller au Centre de réadaptation de L’Hôpital d’Ottawa. Pendant deux mois, j’ai réappris des compétences de base, y compris comment manger, parler et marcher à nouveau.

Au cours de toutes ces semaines passées à L’Hôpital d’Ottawa, j’ai reçu le soutien d’innombrables médecins, infirmières, physiothérapeutes, ergothérapeutes, orthophonistes et autres professionnels de la santé. Ces gens ont été incroyablement dévoués, compatissants et patients.

Lorsque j’ai quitté l’Hôpital après quatre longs mois, j’appréciais de façon différente toutes les petites choses que nous tenons pour acquises, par exemple, marcher sans aide. J’avais aussi une profonde gratitude pour les soins exceptionnels reçus lorsque ma vie ne tenait qu’à un fil. Voilà ce qui a suscité en moi le désir de prodiguer les mêmes soins à d’autres personnes.

Une nouvelle vocation

Je suis retournée terminer ma dernière année en technologie de l’information lorsque j’en ai été capable, mais le désir de prendre soin des autres ne s’est pas dissipé. J’ai donc fait une transition vers le domaine de la santé en m’inscrivant à un programme pour infirmière autorisée. En avril 2018, j’ai commencé à travailler à l’Unité de traumatologie de L’Hôpital d’Ottawa (soins intermédiaires), c’est-à-dire dans la même unité où le personnel m’a sauvé la vie. Je suis maintenant capable d’offrir aux patients les mêmes soins empreints de compassion que ceux que j’ai reçus il y a une décennie. Je raconte parfois mon histoire aux patients. Ils peuvent ainsi constater qu’eux aussi ne sont pas seuls sur le chemin du rétablissement.

« L’accident de la route a complètement changé ma vie. J’ai le profond désir d’améliorer concrètement la vie des gens. »

– Jeannette Cheng

Lorsque j’ai pris la décision de devenir infirmière autorisée, je n’imaginais pas le faire pendant une crise sanitaire mondiale. Au plus fort de la pandémie, mon unité a été réservée aux patients atteints de la COVID-19. Ce fut extrêmement difficile de voir autant de gens souffrir seuls de la COVID-19, mais ce fut quand même un privilège de pouvoir en prendre soin.

L’accident de la route a complètement changé ma vie. J’ai le profond désir d’améliorer concrètement la vie des gens.

Travailler auprès de patients atteints de traumatismes ou de la COVID-19 me permet de le faire.

Ma profession m’a amenée à faire une prise de conscience : il est important de toujours avoir de l’espoir tout en acceptant le caractère imprévisible de la vie. Mon histoire met en lumière la portée que des soins empreints de compassion peuvent avoir sur les patients. Elle souligne qu’un geste aussi simple que serrer la main d’une personne à un moment crucial peut changer sa vie pour toujours.

Publié : décembre 2022

Avertissement : Description explicite des blessures.

Travis Vaughan raconte la nuit de décembre 2019 où il a été amené d’urgence par ambulance aérienne au Centre de traumatologie de L’Hôpital d’Ottawa après un accident de motoneige qui lui a causé des blessures potentiellement mortelles. Il explique comment l’équipe de Traumatologie orthopédique était préparée pour lui sauver la vie.

C’est arrivé en fin d’après-midi un mercredi de décembre après la première véritable bordée de neige de la saison. J’avais hâte d’arriver chez moi après le travail pour partir en motoneige. Mon épouse allait bientôt revenir rentrer elle aussi. Je ne pensais donc pas partir très longtemps. J’avais seulement prévu de faire une petite boucle, puis de rentrer pour la soirée. Il y avait encore une faible lueur dans le ciel, mais nous approchions du jour le plus court de l’année.

J’ai fait ma boucle et j’étais sur le chemin du retour – à environ 300 mètres de la maison – quand ma motoneige a heurté une surface très dure sous la neige. Dès que les skis ont frappé une crête de glace au sol, l’avant de la motoneige s’est démoli. L’engin a culbuté sur un côté en m’emportant avec lui.

C’est arrivé en un clin d’œil. J’ai à peine pu me demander pourquoi la motoneige s’est renversée pendant que j’étais projeté dans les airs, puis j’ai heurté durement le sol.

Je suis reconnaissant d’avoir réussi malgré tout à garder mon calme et à respirer régulièrement grâce au soutien rassurant de la personne à l’autre bout du fil. »

– Travis Vaughan

Au début, je ne pensais pas que j’étais si mal en point, puis j’ai regardé le bas de mon corps. Une jambe était presque sectionnée en deux et le fémur était complètement exposé. Il y avait beaucoup de sang, mais je n’avais aucune douleur. J’ai senti immédiatement une montée d’adrénaline. Heureusement, j’avais mon cellulaire dans une poche. J’ai donc pu composer le 911. J’ai expliqué à la voix calme de l’opérateur que j’étais couché seul dans un champ juste au nord d’Almonte. Il a posé plusieurs questions. Je lui ai expliqué la gravité de la situation. Ma jambe gauche pendait et était presque détachée. J’essayais de faire un garrot, mais je n’avais pas de ceinture et je n’arrivais pas à arracher la bande de la taille de mon pantalon de neige. J’étais parfaitement conscient de la gravité de la situation – si des secours n’arrivaient pas rapidement, les choses risquaient de mal finir. L’opérateur m’a dit que différents secouristes étaient en route, y compris l’ambulance aérienne Ornge.

Mes mains ont commencé à s’engourdir à cause du froid glacial. J’ai voulu appeler mon épouse, mais l’opérateur a insisté pour que je reste en ligne jusqu’à l’arrivée des secouristes. Je suis reconnaissant d’avoir réussi malgré tout à garder mon calme et à respirer régulièrement grâce au soutien rassurant de la personne à l’autre bout du fil.

Attendre désespérément les secours

Malheureusement, mon cellulaire s’est éteint à cause du froid, ce qui m’a coupé de l’opérateur du 911. Assis, seul, je me suis dit que j’avais 32 ans et que ce n’était pas comme ça que je devais mourir. C’était un sentiment surréaliste. Étrangement, je n’avais pas peur. Une sorte d’apaisement doux s’est installé dans mon corps. Je me souviens d’avoir pensé que soit j’entendrais les sirènes et verrais les secouristes arriver, soit que je ne les verrais pas et que ce serait ensuite la fin. J’ai commencé à penser à ma famille, et à toutes les étapes heureuses que j’allais manquer. Ma prochaine réflexion m’a alors donné un coup de fouet : si je ne survivais pas, ce serait ma famille qui devrait ramasser les morceaux à ma place. J’étais furieux contre moi d’avoir succombé à l’apitoiement sans penser à la dévastation et à la difficulté que cela représenterait pour mes proches. C’est la pensée la plus intense que j’ai jamais eue. À partir de ce moment, j’ai décidé de donner tout ce qu’il me restait pour vivre. J’ai mis une main devant l’autre et j’ai commencé à ramper. Tout d’un coup, notre chien a traversé le champ en courant vers moi. Il avait l’air de se demander ce que j’avais fait. Il savait que j’étais en mauvais état. Il est resté à mes côtés pendant que je rampais lentement jusqu’à la maison.

Ma femme, Jenn, et mon frère, Tyler, qui vivait avec nous à l’époque, étaient rentrés du travail lorsque j’ai fini par atteindre la maison. J’ai ouvert la porte et ma femme m’a regardé. Je n’oublierai jamais le choc sur son visage. Ella a trouvé une ceinture, m’a recouvert d’une couverture, puis est allée chercher mon frère.

« À partir de ce moment, j’ai décidé de donner tout ce qu’il me restait pour vivre. J’ai mis une main devant l’autre et j’ai commencé à ramper. »

– Travis Vaughan
Le chien de Travis a entendu son appel à l’aide et est resté à ses côtés alors que Travis se traînait jusque chez lui.

Tyler s’est dépêché de faire un garrot pour arrêter la perte de sang. Ce n’est pas tout le monde qui aurait pu le faire. Je suis vivant grâce à ça. Les secouristes ont ensuite commencé à arriver. Ils ont fait un véritable garrot, m’ont administré des liquides et ont essayé de me stabiliser. Ils m’ont embarqué dans l’ambulance routière. Comme chaque minute comptait, ils m’ont rapidement amené à l’ambulance aérienne. Le pilote avait essayé d’atterrir dans le champ, mais les arbres et le terrain accidenté l’avaient obligé à atterrir dans une rue. Mes souvenirs sont flous à partir de ce moment. Je suis tellement reconnaissant envers ma femme, mon frère, les policiers, les ambulanciers et les pompiers de tout ce qu’ils ont fait pour me sauver la vie.

« Quand je dis une équipe complète, je n’exagère pas. Ma famille m’a dit qu’il y avait près de 20 professionnels à pied d’œuvre. C’était extrêmement touchant. Je sais très bien que j’ai eu accès immédiatement à tout l’équipement nécessaire parce que j’étais à un centre de traumatologie de niveau 1. Ce niveau de soins est incroyable. »

– Travis Vaughan

Des soins incroyables prêts à prodiguer au Centre de traumatologie

Lorsque nous avons atterri au Campus Civic de L’Hôpital d’Ottawa, une équipe complète m’attendait. Quand je dis une équipe complète, je n’exagère pas. Ma famille m’a dit qu’il y avait près de 20 professionnels à pied d’œuvre. C’était extrêmement touchant. Je sais très bien que j’ai eu accès immédiatement à tout l’équipement nécessaire parce que j’étais à un centre de traumatologie de niveau 1. Ce niveau de soins est incroyable.

Travis avec sa femme, sa fille et son frère.

L’équipe a reçu des renseignements sur mes blessures pendant que j’étais en vol. Je me souviens de mon premier soupir de soulagement à mon arrivée : j’étais en bonnes mains. Et c’était très réconfortant d’apprendre par la suite que ma famille l’était également. Lorsqu’elle était en chemin vers l’hôpital, mon épouse a reçu l’appel d’un médecin qui lui a expliqué ce qui avait déjà été fait et ce qui était prévu. Lorsque ma mère, ma sœur et mon épouse sont arrivées à l’hôpital, elles ont été accueillies par une travailleuse sociale exceptionnelle qui leur a expliqué de nouveau ce qui se passait.

« C’est donc mon épouse et mon frère qui m’ont donné ma première chance de survivre, puis c’était à l’équipe de traumatologie de faire le reste. »

– Travis Vaughan

Je suis toujours étonné aujourd’hui de me souvenir de tant de choses sur cette expérience. Je me souviens du visage des membres de l’équipe de traumatologie qui ont fait une évaluation complète pour déterminer si j’avais d’autres blessures. Chaque personne a agi rapidement avec concision pour obtenir des réponses. Un examen d’imagerie a révélé que je n’avais pas de traumatisme crânien et que mon cou était en bon état. Je souffrais toutefois d’hypothermie parce que j’étais resté longtemps au froid.

Les dommages au fémur et aux tissus environnants étaient profonds et graves. Une personne a dit que le garrot posé par Tyler est probablement ce qui m’a permis d’arriver à l’hôpital en vie. C’est donc mon épouse et mon frère qui m’ont donné ma première chance de survivre, puis c’était à l’équipe de traumatologie de faire le reste.

À quoi ressemble aujourd’hui la traumatologie à L’Hôpital d’Ottawa?
L’Hôpital d’Ottawa et son Centre de traumatologie au Campus Civic ont sous leur responsabilité une population de 1,3 million d’habitants, qui s’étend d’ouest en est, de Pembroke jusqu’à Hawkesbury.
À quoi ressemble aujourd’hui la traumatologie à L’Hôpital d’Ottawa?
Il s’agit du seul Centre de traumatologie de niveau 1 pour les adultes dans l’est de l’Ontario.
À quoi ressemble aujourd’hui la traumatologie à L’Hôpital d’Ottawa?
L’Urgence du Campus Civic rénovée en 2003 pour pouvoir traiter 60 000 patients par an prend actuellement soin, chaque année, de plus de 90 000 personnes, et d’ici 2030, ce chiffre devrait passer à plus de 120 000 patients par an.
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En 2021–2022, 992 patients ont été admis au Centre de traumatologie de L’Hôpital d’Ottawa, un nombre en hausse par rapport à 958 en 2020–2021.

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40,3% des patients en traumatologie en 2021–2022 avaient 65 ans et plus.

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Les chutes et les accidents de la circulation constituent les principales causes de blessures, soit 43 % et 33,8 % respectivement en 2021–2022.

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67 % des patients arrivent directement du lieu de l’accident, et 33 % d’un autre établissement.

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Nombre de fractures par an : plus de 3 000 (dont plus de 2 000 nécessitant une hospitalisation).

Permettre un rétablissement complet

Repositionner le fémur dans la jambe allait être la première étape – très douloureuse – à franchir. Le Dr Allan Liew, directeur de la Traumatologie orthopédique, était responsable de l’intervention. Un résident en orthopédie était près de ma tête. Ils m’ont expliqué qu’ils devaient essayer de replacer le fémur dans la jambe. Le résident avait un bon sens de l’humour, ce qui m’a beaucoup aidé à ce moment-là. Il m’a dit : « Ok, ça va être l’enfer ».

Ce fut effectivement l’enfer, mais c’était pour me permettre de me rétablir. Plus tard dans la nuit, une fois mon état stabilisé, le Dr Liew m’a emmené au bloc opératoire. Il a fait un débridement, c’est-à-dire un nettoyage complet de la plaie. C’est là qu’ils ont constaté une perte osseuse. Il manquait un morceau de mon fémur – qui était toujours sur le terrain. Ils ont donc stabilisé ma jambe à l’aide de broches et de barres juste audessus du genou.

Cette chirurgie était cruciale pour réduire le risque d’infection. Le Dr Liew a réalisé un travail formidable avec ce qu’il restait de ma jambe. Cette première chirurgie a été essentielle.

Je suis retourné en salle d’opération le 21 décembre pour qu’ils fassent un autre débridement, ce qui leur a permis de réévaluer l’état des tissus et de l’os. Quatre jours plus tard, la veille de Noël, j’ai eu une troisième intervention chirurgicale – une solution définitive, comme ils disaient. Ils ont utilisé une plaque et des vis pour stabiliser mon fémur. Ils devaient aussi entamer le processus de reconstruction de l’os manquant. Ils ont placé un bloc de ciment osseux à l’endroit où je n’avais plus d’os. J’ai été étonné d’apprendre que le corps induit la formation d’une membrane qui favorise la guérison autour du ciment. De six à huit semaines plus tard, je suis retourné sous le bistouri pour qu’ils retirent le bloc et fassent une greffe osseuse à l’intérieur de la membrane.

Travis a eu plusieurs interventions chirurgicales complexes pour améliorer ses chances d’un bon rétablissement.

Permettre un rétablissement complet

Repositionner le fémur dans la jambe allait être la première étape – très douloureuse – à franchir. Le Dr Allan Liew, directeur de la Traumatologie orthopédique, était responsable de l’intervention. Un résident en orthopédie était près de ma tête. Ils m’ont expliqué qu’ils devaient essayer de replacer le fémur dans la jambe. Le résident avait un bon sens de l’humour, ce qui m’a beaucoup aidé à ce moment-là. Il m’a dit : « Ok, ça va être l’enfer ».

 

Travis a eu plusieurs interventions chirurgicales complexes pour améliorer ses chances d’un bon rétablissement.

Ce fut effectivement l’enfer, mais c’était pour me permettre de me rétablir. Plus tard dans la nuit, une fois mon état stabilisé, le Dr Liew m’a emmené au bloc opératoire. Il a fait un débridement, c’est-à-dire un nettoyage complet de la plaie. C’est là qu’ils ont constaté une perte osseuse. Il manquait un morceau de mon fémur – qui était toujours sur le terrain. Ils ont donc stabilisé ma jambe à l’aide de broches et de barres juste audessus du genou.

Cette chirurgie était cruciale pour réduire le risque d’infection. Le Dr Liew a réalisé un travail formidable avec ce qu’il restait de ma jambe. Cette première chirurgie a été essentielle.

Je suis retourné en salle d’opération le 21 décembre pour qu’ils fassent un autre débridement, ce qui leur a permis de réévaluer l’état des tissus et de l’os. Quatre jours plus tard, la veille de Noël, j’ai eu une troisième intervention chirurgicale – une solution définitive, comme ils disaient. Ils ont utilisé une plaque et des vis pour stabiliser mon fémur. Ils devaient aussi entamer le processus de reconstruction de l’os manquant. Ils ont placé un bloc de ciment osseux à l’endroit où je n’avais plus d’os. J’ai été étonné d’apprendre que le corps induit la formation d’une membrane qui favorise la guérison autour du ciment. De six à huit semaines plus tard, je suis retourné sous le bistouri pour qu’ils retirent le bloc et fassent une greffe osseuse à l’intérieur de la membrane.

Après dix jours d’hospitalisation, j’ai finalement pu rentrer chez moi. Je n’ai pas passé Noël avec les membres de ma famille, mais je n’étais jamais seul à l’hôpital. Le personnel a également été au-delà de toute attente en soulignant Noël avec moi. J’avais de la chance d’être vivant et j’avais bon espoir que les spécialistes de L’Hôpital d’Ottawa me mettent sur la voie d’un rétablissement complet. En revanche, mon cheminement n’était pas terminé – j’avais encore besoin d’une autre chirurgie importante.

Un chirurgien exceptionnel produit une impression inoubliable

C’est à ce moment que j’ai rencontré le Dr Geoff Wilkin ou, comme je le surnomme : Superman. C’est le chirurgien orthopédiste qui allait diriger ma dernière opération. Initialement, le plan était de réaliser une brève intervention pour greffer de l’os. Il n’était toutefois pas satisfait de la façon dont ma jambe guérissait d’après les images et a décidé de réaligner le fémur – une nouvelle fois. Je dois avouer que cette décision a produit l’effet d’une véritable bombe. Je m’étais préparé mentalement à une courte chirurgie. Elle allait maintenant durer six heures. La réalité était toutefois que j’avais de la difficulté à plier le genou et que c’était la meilleure façon de corriger le problème selon le Dr Wilkin. S’il ne le corrigeait pas maintenant, j’allais avoir une série de problèmes qui auraient des répercussions sur ma qualité de vie pendant le restant de mes jours.

« La minutie et la détermination du Dr Wilkin m’ont donné la meilleure chance d’avoir une jambe entièrement fonctionnelle. Il s’est surpassé pour m’accorder une véritable possibilité de guérir et je lui en serai éternellement reconnaissant. »

– Travis Vaughan

Le 13 février 2020 – juste avant l’arrivée de la COVID-19 à Ottawa – j’étais de retour au bloc opératoire. Mon cas était complexe. Le Dr Wilkin devait d’abord retirer l’espaceur en ciment dans mon fémur. Il devait ensuite réaligner le fémur dans une meilleure position et y fixer deux nouvelles plaques. Venait ensuite l’étape de la greffe d’os qui avait été prélevé dans mon bassin.

La minutie et la détermination du Dr Wilkin m’ont donné la meilleure chance d’avoir une jambe entièrement fonctionnelle. Il s’est surpassé pour m’accorder une véritable possibilité de guérir et je lui en serai éternellement reconnaissant.

Travis avec son chirurgien orthopédiste, le Dr Geoff Wilkin.
Travis avec sa fille.

Voici maintenant la plus belle partie de l’histoire. Grâce à l’équipe qui m’attendait le soir de l’accident et aux professionnels que j’ai rencontrés au cours des jours et des semaines qui ont suivi, dont une longue liste d’infirmières extraordinaires, je vais bien. Je ne sais pas si je skierai dans les Rocheuses ou courrai un marathon un jour, mais j’ai survécu pour vivre un moment beaucoup plus délicieux. En octobre 2021, mon épouse et moi avons accueilli notre premier enfant : une fille. Je peux maintenant courir derrière elle au terrain de jeu et profiter de toutes les autres activités qu’elle choisira de faire en grandissant.

Je suis extrêmement chanceux de vivre dans une ville où il est possible d’accéder à des soins de calibre mondial comme ceux que j’ai reçus par cette nuit froide de décembre. Au moment où ma vie était en jeu, l’équipe de la Traumatologie était prête à m’accueillir. Je ne l’oublierai jamais.

Dr Geoff Wilkin

« Il y a deux moments clés lors de la prise en charge d’un traumatisme orthopédique aigu. Il y a le moment initial de la blessure, où nous nous concentrons sur la stabilisation pour sauver la vie et les membres. La deuxième partie de mon travail, la plus difficile, consiste à reconstruire le membre le plus parfaitement possible pour optimiser le rétablissement et le retour des capacités fonctionnelles. Mon objectif est de permettre aux gens de retrouver leur niveau d’activité avant la blessure. C’est ce que nous nous efforçons de faire pour chaque patient.

Travis est l’une de ces personnes qui, à chaque rencontre, allait de mieux en mieux. Malgré les épreuves, son attitude positive et sa détermination à se rétablir n’ont jamais faibli. Aujourd’hui, il va vraiment bien. Il mène une vie active avec sa jeune famille et ses blessures sont largement chose du passé. C’est merveilleux d’avoir pu l’aider à y parvenir. »
Téléchargez l’épisode 72 du balado Pulse pour entendre Travis Vaughan et son chirurgien orthopédiste, le Dr Geoff Wilkin, réunis pour l’occasion.

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Quand Casey Delaney s’est fait frapper par une motomarine hors de contrôle il y a deux ans, sa vie est brusquement tombée au point mort. Elle avait subi un grave traumatisme cérébral, et les médecins ne savaient pas si elle pourrait un jour recommencer à marcher, à parler ou à s’adonner à sa passion, l’enseignement. Mais grâce aux soins spécialisés reçus au Centre de réadaptation de L’Hôpital d’Ottawa, Mme Delaney a pu remettre le cap sur une vie normale.

L’instant où tout a basculé

C’est la fête du Canada en 2018. Casey Delaney et ses amis se prélassent dans un radeau gonflable sur la rivière Gatineau, non loin de la berge, quand une motomarine échappe au contrôle de son pilote et percute Mme Delaney. Cette dernière perd aussitôt conscience.

Casey in The Ottawa Hospital
Casey à l’hôpital.

Son conjoint d’alors, Scott, pratique les manœuvres de réanimation cardiorespiratoire jusqu’à l’arrivée des ambulanciers, qui emmènent la victime de toute urgence à l’hôpital le plus proche. Mais étant donné la quantité et la complexité de ses blessures, celle-ci est vite transférée à notre Centre de traumatologie du Campus Civic pour obtenir les soins dont sa vie dépend.

Pour réduire l’enflure de son cerveau, les médecins retirent avec minutie la moitié gauche de son crâne – plus tard remplacée par un grillage en titane –, puis plongent Mme Delaney dans un coma artificiel pour deux semaines. Leur diagnostic : un traumatisme cérébral grave. Ils ne savent pas si cette patiente pourra un jour recommencer à parler, se servir de ses bras ou reconnaître ses proches. Mais à son réveil, il y a de l’espoir.

« J’avais de la difficulté à marcher au début, mais j’ai pu me tenir debout très tôt, ce qui est une grande chance », raconte Mme Delaney, qui n’avait alors que 26 ans. Bien qu’elle ait été très chanceuse, l’enseignante n’en est pas sortie parfaitement indemne. Elle avait des faiblesses du côté droit du corps et des problèmes de mémoire et d’équilibre qui nécessitaient un traitement spécial.

Mais nos spécialistes étaient prêts à l’aider à surmonter ces obstacles pour regagner sa vie d’avant.

Un long parcours se dessine

En août 2018, Casey Delaney est admise dans notre programme de réadaptation spécialisé en lésions cérébrales, l’un des rares programmes du genre en Ontario, qui traite des patients de tout l’Est de la province et même du Nunavut. Elle se soumet à une thérapie intensive de deux mois, laquelle devait être suivie de plusieurs années de réadaptation externe.

Les personnes qui survivent à un traumatisme cérébral sont souvent aux prises avec des effets secondaires toute leur vie. Ces effets physiques et cognitifs peuvent les empêcher de mener une vie autonome ou de participer à des activités sociales, et peuvent altérer leur personnalité et leur comportement. La réadaptation aide ces personnes à retrouver leurs capacités sur ces plans. Nos spécialistes les accompagnent pour toute la durée de leur rétablissement, qui peut être long.

Casey in room at The Ottawa Hospital
Casey se rétablit à l’hôpital.

« Quand on se casse une jambe, on s’attend à s’en remettre en trois mois environ. Mais dans le cas d’une lésion cérébrale, il faut compter une année ou deux d’efforts continus », explique le Dr Shawn Marshall, physiatre et chef de la Division de médecine physique et de réadaptation, qui a suivi Mme Delaney tout au long de sa thérapie. « Comme Mme Delaney avait subi un traumatisme cérébral grave, ses chances de pouvoir reprendre un travail à temps plein s’établissaient à moins de 50 %. »

Mais Mme Delaney, enseignante à la maternelle et au jardin d’enfants passionnée, n’allait pas laisser ce pronostic l’empêcher de retrouver sa vie, et sa classe, aussi vite que possible.

« Je me disais : “Ils ont tort. Je vais reprendre le travail en septembre.” Mais soyons clairs, ça n’a pas été le cas », précise-t-elle. Néanmoins, elle était prête à y mettre toute la gomme.

Préparer le terrain

Pour les patients comme Casey Delaney, les soins reçus au centre de traumatologie donnent le ton au parcours de réadaptation qui s’ensuit. Les recherches en cours ici même dans notre hôpital peuvent contribuer à documenter et à améliorer ces soins.

Au moment de l’admission de Mme Delaney, le Dr Shane English, intensiviste et chercheur à L’Hôpital d’Ottawa, recrutait des patients pour une étude internationale qui s’intéressait à la gestion des concentrations sanguines chez les patients présentant une lésion cérébrale – et Mme Delaney était la candidate parfaite.

« Cette étude a été amenée ici dans le but de fournir les meilleurs soins qui soient à nos patients. »

— Dr Shane English

Casey at The Ottawa Hospital
Casey et son père pendant son rétablissement.

En général, les transfusions sanguines sont réservées aux patients en traumatologie qui affichent un très faible taux de globules rouges (anémie). Mais comme ceux qui ont une lésion cérébrale sont plus sujets au manque d’hémoglobine, les chercheurs se demandaient s’il y avait lieu de recourir davantage aux transfusions pour prévenir l’anémie importante dans leur cas et ainsi, peut-être, obtenir de meilleurs résultats.

« Notre travail, c’est de préserver tout ce qu’on peut pour leur donner toutes les chances de se rétablir par la suite, explique le Dr English. Nous avons été très actifs dans la recherche en lésions cérébrales et en traumatologie; cette étude a été amenée ici dans le but de fournir les meilleurs soins qui soient à nos patients. »

La remise sur pied

Tout au long de sa récupération, Casey Delaney a eu la chance non seulement de recevoir les traitements les plus avancés qui soient, mais d’être prise en charge par une équipe de soins en collaboration des plus complètes : infirmières, physiothérapeutes, ergothérapeutes, psychologues, travailleurs sociaux, orthophonistes et physiatres.

« La thérapie la plus efficace est celle qui a un sens pour le patient, qui le stimule et dont il voit l’utilité. La réadaptation, c’est reprendre sa vie en main. »

— Dr Shawn Marshall

Parmi ces experts, bon nombre contribuent à établir les lignes directrices et les pratiques exemplaires pour le traitement et la gestion des traumatismes cérébraux en Ontario. Ce sont eux qui ont accompagné Mme Delaney dans ses séances de thérapie intensive de trois à cinq heures par jour. Et puisqu’en matière de lésions cérébrales, chaque cas est unique, ils ont mis au point un programme de réadaptation hautement personnalisé ciblant les aspects qui lui causaient des difficultés, pour ainsi l’aider à retrouver ses capacités et à rentrer chez elle.

Certaines séances avaient lieu dans des salles spécialisées imitant des pièces de la maison, comme la salle de bain ou la cuisine, où l’enseignante a pu apprendre des stratégies pour surmonter ses blessures. Mme Delaney se souvient avoir été surprise par certaines des séances, qui l’ont notamment amenée à faire la cuisine et à travailler le bois.

« Le Dr Marshall a été génial. Avec lui, l’étape suivante était toujours prête. C’est ce qu’il fallait à mon cerveau. »

— Casey Delaney

« J’avais des cours de motricité fine qui me paraissait un peu ridicules à ce moment-là : c’est ce que j’enseigne à mes élèves! Mais avec le recul, je vois que j’avais besoin d’amélioration, raconte-t-elle en riant. Je me souviens que j’étais tellement fière de rentrer chez moi avec un mets que j’avais moi-même préparé pour Scott. Je n’avais pas fait ça depuis si longtemps. »

« J’avais des cours de motricité fine qui me paraissait un peu ridicules à ce moment-là : c’est ce que j’enseigne à mes élèves! Mais avec le recul, je vois que j’avais besoin d’amélioration, raconte-t-elle en riant. Je me souviens que j’étais tellement fière de rentrer chez moi avec un mets que j’avais moi-même préparé pour Scott. Je n’avais pas fait ça depuis si longtemps. »

Un rétablissement exceptionnel

Après deux mois de thérapie seulement, Casey Delaney avait beaucoup progressé et était prête à passer à la prochaine étape : rentrer chez elle. « En septembre, j’étais sortie de l’hôpital et de retour à la maison. C’était un pas énorme », se réjouit-elle. Une autre raison de fêter s’est ajoutée quand Scott, qui l’avait épaulée tout au long du processus, l’a demandée en mariage.

Les séances quotidiennes se sont poursuivies à l’hôpital, s’espaçant à mesure que Mme Delaney prenait du mieux. Fait remarquable, en septembre suivant, l’enseignante avait repris le travail à temps plein. Elle s’adonnait à sa passion et n’avait plus besoin de thérapie.

Mme Delaney attribue cette réussite à son équipe de soins, qui lui a donné les outils et les traitements dont elle avait besoin pour se relever, déjouer les pronostics et voir se profiler un avenir en santé. « Le Dr Marshall a été génial. Avec lui, l’étape suivante était toujours prête, souligne-t-elle. C’est ce qu’il fallait à mon cerveau. »

Aux dires de nos experts, son rétablissement est tout à fait exceptionnel.

« Ce qu’on retient de son cas, c’est qu’il est possible de se prélasser sur une rivière un instant, et le suivant, de voir sa vie transformée pour le restant de ses jours, conclut le Dr Marshall. Mme Delaney a travaillé très fort. Elle a progressé jusqu’à pouvoir reprendre les activités qu’elle aimait, retrouver sa famille et – c’est impressionnant – recommencer à enseigner à temps plein, ce qui est assez remarquable. »

Uniquement disponible en anglais.


Fièrement affilié à l’Université d’Ottawa, L’Hôpital d’Ottawa est un centre de recherche et de santé universitaire de premier plan.

La Dre Kirsty Boyd avait débuté sa carrière médicale depuis à peine six semaines lorsqu’une patiente ayant subi des blessures catastrophiques est arrivée au Centre de traumatologie de L’Hôpital d’Ottawa. Karen Toop avait été heurtée par un chasse-neige en traversant une rue pour rentrer chez elle. Il lui manquait la moitié de son bassin à son arrivée. Une équipe multidisciplinaire composée de spécialistes de la chirurgie plastique reconstructive s’est efforcée de lui sauver la vie et de la ramener à sa famille, en plus d’appliquer une idée unique pour améliorer radicalement sa qualité de vie.

Dès le moment où l’accident s’est produit, Karen a su que ses blessures étaient dévastatrices. Elle se souvient avoir pensé à son fils de cinq ans à la maison lorsqu’elle gisait impuissante sur la route. « Je n’arrêtais pas de me dire que je ne pouvais pas le laisser sans mère. »

Karen a brièvement perdu connaissance. Elle se souvient s’être réveillée dans l’ambulance et avoir parlé à l’ambulancier. « Je lui ai demandé de dire à mon fils que je l’aime parce que je pensais vraiment que j’allais mourir. Puis il m’a dit non, vous allez le lui dire vous-même. Je n’ai rien répondu. »

« Les blessures de Karen sont des blessures qu’on ne voit qu’une seule fois au cours d’une carrière. Nous ne voyons pas régulièrement ce type de blessures. »

— Dre Kirsty Boyd

Prêts pour le cas le plus difficile

Karen est arrivée au Centre de traumatologie le 23 janvier 2012. La Dre Boyd n’oubliera jamais ce jour. « Les blessures de Karen sont des blessures qu’on ne voit qu’une seule fois au cours d’une carrière. Nous ne voyons pas régulièrement ce type de blessures. »

Karen Toop

Ses blessures étaient terribles. Elle avait perdu une jambe, le côté gauche du bassin et plusieurs organes internes. Il a fallu les équipes de la Chirurgie vasculaire, de la Chirurgie générale et de la Chirurgie traumatologique pour stabiliser son état. Deux jours plus tard, la femme de 40 ans est retournée en salle d’opération pour une première chirurgie plastique. « Je n’étais qu’une petite partie d’une grande équipe qui s’occupait de Karen. Le Dr Murray Allen, mon mentor aujourd’hui à la retraite, faisait partie intégrante de l’équipe. J’étais relativement nouvelle au sein du personnel lorsqu’elle est arrivée. Les autres services chirurgicaux m’ont consulté à l’origine pour aider à soigner ses plaies, car elle présentait un déficit de tissus mous assez important à la suite des blessures », explique la Dre Boyd.

Ce fut le début d’un long cheminement vers la guérison à l’aide de multiples interventions chirurgicales pendant de nombreux mois. Karen a passé deux mois et demi à l’Unité de soins intensifs. Elle se souvient de certains moments effrayants, mais elle se souvient aussi de l’équipe de soins qui l’a entourée et aidée – chaque heure, chaque jour. « Le personnel a été extraordinaire. J’avais cette infirmière, Lynne, qui était aux petits soins pour moi – toujours à l’affût, s’assurant que j’étais aussi à l’aise que possible. Elle m’a vraiment aidée. »

Hors des sentiers battus

La chirurgie de reconstruction la plus importante de Karen n’a eu lieu que le 18 octobre 2012. Elle a nécessité des mois de planification de la part de l’équipe de la Chirurgie plastique et la combinaison de techniques de reconstruction existantes d’une manière novatrice pour reconstruire le bassin de Karen et lui rendre son autonomie.

L’absence d’une partie du bassin empêchait Karen de pouvoir s’asseoir. « Je ne pouvais pas m’asseoir à plus de 20 degrés dans mon lit. Je devais manger, boire et tout faire dans cette position », se souvient Karen.

Dr. Kirsty Boyd
Dre Kirsty Boyd

« Nous avons exploré de nombreuses options. Nous avons contacté des collègues de partout au pays. Je pense que cette intervention n’avait jamais été faite ou décrite auparavant »

— Dre Kirsty Boyd

L’équipe chirurgicale a alors commencé à sortir des sentiers battus pour trouver un moyen d’améliorer la qualité de vie de Karen et de la ramener chez elle auprès de son mari et de son fils. Les Drs Allen et Boyd ont collaboré étroitement avec la Dre Nancy Dudek , spécialiste du Centre de réadaptation , et le Dr Allan Liew, spécialisé en chirurgie orthopédique, pour réfléchir à une façon de créer un nouveau bassin pour Karen.

« Karen a perdu une jambe et une partie de son bassin dans l’accident. L’autre jambe présentait toutes sortes de problèmes, notamment une mauvaise circulation sanguine, une perte de sensation et des lésions nerveuses si importantes qu’elle ne pouvait pas la bouger. La jambe était toujours reliée au bassin, mais elle n’était plus fonctionnelle », poursuit la Dre Boyd, avant d’ajouter qu’ils ont passé beaucoup de temps en consultation avec Karen et sa famille avant de prendre la décision d’amputer la jambe.

Karen a alors dû faire entièrement confiance à son équipe de soins. « Les efforts qu’ils ont déployés pour me sauver la vie ont été incroyables. Ils ont demandé l’avis d’experts du monde entier. Tout le monde s’est mobilisé. »

Karen Toop avec Ryan.

Rôle de la chirurgie reconstructive en traumatologie

L’intervention a été longue et compliquée – près de 14 heures. « Nous avons réarrangé l’os de sa jambe droite pour en faire un bassin tout en gardant les os attachés à leurs tissus mous. Je pense que l’origami décrit bien la situation : il fallait simplement réarranger les parties et les déplacer à proximité », explique la Dre Boyd.

« Ils étaient si gentils, compatissants et serviables. »

— Karen Toop

Voilà une approche unique d’un cas compliqué, mais l’équipe de Karen estimait que c’était la meilleure chance de l’aider dans les années à venir. « Nous avons exploré de nombreuses options. Nous avons contacté des collègues de partout au pays. Je pense que cette intervention n’avait jamais été faite ou décrite auparavant », poursuit elle.

L’expertise chirurgicale et l’effort de collaboration ont transformé l’avenir de Karen. « Après l’intervention, j’étais en mesure de m’asseoir dans un fauteuil, mais cette progression a eu lieu lentement. J’ai eu l’occasion de faire beaucoup de réadaptation physique. J’ai commencé à utiliser un vélo à main, à faire des exercices et à utiliser des poids. Ils m’ont ramenée au point où je pouvais m’asseoir dans un fauteuil », ajoute Karen.

Des soins exceptionnels empreints de compassion

Karen Toop avec Ryan.

En plus de sa réadaptation physique, Karen n’est pas près d’oublier les soins empreints de compassion qu’elle a reçus tout au long de son rétablissement. « Ils étaient si gentils, compatissants et serviables. Les infirmières écrivaient les plans des médecins pour que je puisse mieux les visualiser. Un des membres de mon équipe de traumatologie, la Dre Jacinthe Lampron, m’a préparé un gâteau d’anniversaire et m’a dit qu’elle l’a fait avec amour. Les infirmières ont préparé, quant à elles, des petits gâteaux pour l’occasion. »

« Je remercie les médecins et les infirmières de L’Hôpital d’Ottawa qui ont sauvé la vie de ma mère. »

— Ryan Toop

Renforcer la santé mentale de Karen et gérer le traumatisme de l’accident ont également fait partie intégrante de son parcours. « Ils s’occupent de notre santé émotionnelle grâce aux services d’un psychologue, d’un physiothérapeute, d’assistants du physiothérapeute et de préposés aux soins personnels. Ils ont tous été fantastiques. Ces gens si généreux ont fait un travail d’équipe incroyable. »

De retour chez elle auprès de sa famille

Après 11 mois à l’Hôpital et neuf mois au Centre de réadaptation, où elle a appris une toute nouvelle façon de vivre, Karen a emménagé dans une maison de retraite jusqu’à ce que sa nouvelle maison accessible soit prête.

« Dès le début, j’ai su que j’allais mettre L’Hôpital d’Ottawa dans mon testament parce qu’il a redonné sa mère à mon fils, ce qui est très éloquent. »

— Karen Toop

La partie la plus inoubliable a été de retrouver sa famille. « C’était incroyable. Je ne peux pas décrire à quel point nous étions tous heureux d’être à nouveau ensemble », confie t elle.

Ce qui est encore plus incroyable est que son fils, Ryan, ait sa maman à la maison. Aujourd’hui âgé de 14 ans, il est reconnaissant de l’avoir à ses côtés. « Je remercie les médecins et les infirmières de L’Hôpital d’Ottawa qui ont sauvé la vie de ma mère. »

La vidéo est uniquement disponible en anglais.

Un don dans son testament

Cette expérience a permis à Karen d’apprécier les petites choses de la vie, comme serrer les membres de sa famille dans ses bras ou aller voir Ryan jouer au football – des choses qu’elle ne tiendra jamais pour acquises. Elle a également réfléchi à ceux qui lui ont sauvé la vie et se sont battus pour lui donner une bonne qualité de vie. « Mon accident s’est produit en une fraction de seconde. On ne sait jamais quand on aura besoin de l’Hôpital. Je suis passée d’entièrement valide à amputée des deux jambes. D’autres choses arrivent qui ne sont peut-être pas aussi radicales, mais qui nécessitent quand même l’Hôpital. »

Ce sont les services offerts par l’équipe spécialisée prête pour Karen lorsqu’elle avait des blessures critiques qui l’ont amenée à laisser un don dans son testament à l’Hôpital. « Dès le début, j’ai su que j’allais mettre L’Hôpital d’Ottawa dans mon testament parce qu’il a redonné sa mère à mon fils, ce qui est très éloquent. »

Karen Toop and her son Ryan.
Karen avec Ryan.

Elle estime avoir vraiment de la chance d’avoir eu accès à ces soins. « Ils m’ont donné des soins de calibre mondial grâce à de nouvelles technologies, par exemple la cicatrisation par pression négative. Si je n’avais pas eu ça, je ne pense pas que j’aurais survécu parce que j’aurais eu trop d’infections. Il y avait aussi la chambre hyperbare. J’y suis allée lorsque mes plaies ne guérissaient pas, puis mes plaies ont guéri. »

Karen est également reconnaissante pour les soins que son mari, Harvey, a reçus à L’Hôpital d’Ottawa lorsqu’il est tombé malade – des soins dont elle a été témoin du point de vue du membre de la famille cette fois. Malheureusement, Harvey est décédé en novembre 2017.

Ainsi, en laissant un don dans son testament, elle aide les patients qui franchiront les portes de l’Hôpital dans l’avenir. Elle encourage aussi les autres à envisager de faire de même. « Il est important que les membres de la collectivité soutiennent l’Hôpital, en particulier lorsqu’il s’agit de mettre au point de nouvelles technologies et de construire le nouveau campus. Pour concrétiser ce projet incroyable et réaliser ces objectifs, l’Hôpital a besoin du soutien des gens de la collectivité. »

Pour Karen, c’est le moins qu’elle puisse faire pour l’équipe qui lui a permis de réaliser son objectif de voir son jeune fils devenir un jeune homme.


Fièrement affilié à l’Université d’Ottawa, L’Hôpital d’Ottawa est un centre de recherche et de santé universitaire de premier plan.

Deux fois vainqueur de la Coupe du monde de saut d’obstacles et médaillé d’argent en sports équestres aux Jeux olympiques, Ian Millar s’y connaît en chevaux. Sa longue et prestigieuse carrière lui a même valu le surnom de Capitaine Canada. Après un accident rare sur sa ferme à Perth, il a été transporté d’urgence au Centre de traumatologie de L’Hôpital d’Ottawa à cause d’une grave blessure à un bras. Il perdait rapidement du sang, ce qui mettait sa vie en danger.

« Le principal responsable de l’écurie, qui possède une formation médicale, s’est précipité pour aider avec d’autres membres de la famille. Ils s’inquiétaient en raison de la quantité de sang que je perdais. »

– Ian Millar

Vers la fin d’octobre 2020, Ian montait une jeune jument quand quelque chose l’a fait sursauter. Elle s’est cabrée sur les pattes arrière, puis est retombée violemment et a effectué une pirouette, faisant basculer Ian par-dessus sa tête et atterrir au sol. « Je savais exactement ce que j’allais faire pour atterrir sans me blesser. Normalement, le cheval fait ce qu’il peut pour éviter de nous piétiner, mais celle-ci m’a atteint à trois reprises », explique Ian.

Perte d’une grande quantité de sang

L’homme de 74 ans avait de la douleur aux côtes et à une jambe. Toutefois, la véritable préoccupation était sa blessure au bras gauche juste au dessus du coude. « J’ai essayé de me lever, mais je perdais beaucoup de sang. La blessure mesurait environ 20 cm de long et je pouvais voir les nerfs et les muscles. Le principal responsable de l’écurie, qui possède une formation médicale, s’est précipité pour aider avec d’autres membres de la famille. Ils s’inquiétaient en raison de la quantité de sang que je perdais. »

« Il n’existe pas de mot pour les décrire. Ils étaient environ six à mon arrivée et ils étaient prêts à passer à l’action. »

– Ian Millar

Ils ont rapidement fait un garrot pour arrêter le saignement et appelé au 911 pour obtenir de l’aide. Quelques minutes plus tard, des professionnels paramédicaux arrivaient pour l’amener à Carleton Place, où un hélicoptère l’attendait afin de le transporter au Centre de traumatologie.

Ian est demeuré conscient pendant tout le trajet et a trouvé les paramédicaux fantastiques. Ils ont aidé à contrôler le saignement et à le garder calme jusqu’à ce qu’ils arrivent à l’hôpital. Selon Ian, une équipe exceptionnelle l’attendait à son arrivée. « Les mots me manquent, mais je tiens à dire qu’ils étaient environ six à mon arrivée et ils étaient prêts à passer à l’action. »

Ian Millar, ©Millar Brooke Farm

Centre de traumatologie de l’Est de l’Ontario

Compte tenu de l’incertitude quant à la gravité de la blessure au bras, Ian avait besoin des options de traitement les plus perfectionnées. L’Hôpital d’Ottawa abrite le seul centre de traumatologie de niveau 1 de l’Est ontarien. C’est là que les patients les plus gravement blessés de toute la région, y compris du Québec dans certains cas, sont amenés pour recevoir des soins vitaux, bien souvent sans passer par les petits hôpitaux communautaires.

« Je venais d’entrer dans l’aire de réanimation lorsque nous avons reçu un appel pour nous prévenir qu’une ambulance aérienne d’ORNGE était en route et qu’il y avait un risque d’hémorragie artérielle potentiellement mortelle. »

– Dr Edmund Kwok

À l’heure actuelle, lorsqu’un patient comme Ian arrive en ambulance aérienne au Campus Civic, le personnel doit lui faire rapidement traverser l’avenue Carling, une artère très fréquentée qui se trouve entre l’héliport et l’hôpital. Ce ne sera plus le cas lorsque le nouveau campus ouvrira ses portes sur l’avenue Carling en 2028. Le nouveau campus de l’Hôpital permettra de gagner des minutes vitales grâce à des ascenseurs très rapides qui amèneront les patients très malades et gravement blessés directement de l’héliport situé sur le toit jusqu’à une aire de traumatologie.

Équipes spécialisées prêtes à intervenir

À l’arrivée d’Ian, le Dr Edmund Kwok, médecin et directeur du Service d’amélioration de la qualité à l’Urgence, était présent. Il se souvient très bien de ce jour. « J’étais au début de mon quart de travail. Je venais d’entrer dans l’aire de réanimation lorsque nous avons reçu un appel pour nous prévenir qu’une ambulance aérienne d’ORNGE était en route et qu’il y avait un risque d’hémorragie artérielle potentiellement mortelle », explique le Dr Kwok.

Le Dr Kwok et son équipe ont alors préparé l’aire de traumatologie à l’arrivée du patient. « Quand nous recevons une ambulance d’ORNGE, nous savons que le cas est plus grave. Notre équipe, qui comprend des médecins comme moi, des infirmières et thérapeutes respiratoires, est prête. »

Ian était conscient, stable et, après l’évaluation complète, la principale préoccupation était son bras. Le Dr Kwok et son équipe devaient déterminer s’il s’agissait d’une hémorragie artérielle ou veineuse – la première étant beaucoup plus problématique que la seconde. « Un patient peut perdre très rapidement tout son sang en cas de blessure artérielle. Sa vie est en jeu. C’est un peu comme la plomberie : lorsque nous relâchons la pression, il faut agir d’une façon très contrôlée », poursuit le Dr Kwok.

Dr Edmund Kwok est médecin et directeur du Service d’amélioration de la qualité à l’Urgence à notre hôpital.

Collaboration d’experts

Après le retrait du garrot, le saignement a repris de plus belle. « Nous avons appelé en renfort des chirurgiens vasculaires, orthopédistes et plasticiens. Nous avions besoin de ces spécialistes et ils sont arrivés rapidement. L’équipe responsable du volet vasculaire était au chevet d’Ian avant que les examens d’imagerie soient terminés. »

« Avant l’accident, je ne savais pas que le Campus Civic hébergeait le seul centre de traumatologie de la région. J’y ai reçu des soins incroyables. Nous avons la chance d’avoir cette équipe d’experts prêts à intervenir en cas de blessure. Il m’a semblé que tous les spécialistes attendaient et étaient prêts à aider. »

– Ian Millar

Le spécialiste des soins vasculaires a déterminé que l’hémorragie n’était pas d’origine artérielle et a réparé les veines avant de passer le relais au chirurgien plasticien, qui a fermé la plaie. Tout s’est déroulé très rapidement, mais le Dr Kwok s’empresse de souligner qu’il s’agit d’un parfait exemple du recours à chaque spécialité pour assurer un résultat positif au patient. « C’est un exemple classique de blessure nécessitant différents spécialistes. Les chirurgiens vasculaires et plasticiens fournissent des services hautement spécialisés et le fait de les avoir tous au même endroit et de pouvoir intervenir rapidement a fait une énorme différence dans le résultat de ce patient parce que le garrot n’aurait pas pu rester en place beaucoup plus longtemps. »

Comme Ian présentait aussi un risque élevé de blessure aux os du bras, il était essentiel de disposer d’orthopédistes sur place. L’équipe spécialisée en soins vasculaires a arrêté l’hémorragie en ligaturant les vaisseaux au chevet du patient pendant qu’Ian attendait de passer une tomodensitométrie et une angiographie.

Retour à la maison six heures plus tard

Fait remarquable, Ian est rentré chez lui environ six heures après son arrivée à l’hôpital. Le Dr Kwok estime que c’est un cas extraordinaire. « Je suis heureux que nous ayons pu aider Ian à retourner chez lui si rapidement. Il a eu beaucoup de chance. Si la blessure avait eu lieu à la tête, le résultat aurait pu être très différent. »

Plus étonnant encore, il n’a eu aucune fracture, seulement une côte disloquée et une blessure superficielle à la jambe. Cette expérience a mené à une prise de conscience pour Ian. « Avant l’accident, je ne savais pas que le Campus Civic hébergeait le seul centre de traumatologie de la région. J’y ai reçu des soins incroyables. Nous avons la chance d’avoir cette équipe d’experts prêts à intervenir en cas de blessure. Il m’a semblé que tous les spécialistes attendaient et étaient prêts à aider. »

Ian Millar, ©Millar Brooke Farm

En tant que médecin urgentologue, le Dr Kwok admet qu’il est merveilleux de voir une histoire comme celle d’Ian se terminer ainsi. « Aucun mot ne peut décrire à quel point il est positif de voir le résultat de Ian. Il revitalise notre équipe et nous rappelle que nous faisons la différence. »

L’athlète olympique était de retour à cheval quelques semaines plus tard et son bras était totalement fonctionnel. Il en est reconnaissant envers l’équipe qui s’est occupée de lui. « Ils sont bien rodés. Ils m’ont rendu fier d’être canadien. »


Fièrement affilié à l’Université d’Ottawa, L’Hôpital d’Ottawa est un centre de recherche et de santé universitaire de premier plan.

« Comme nous sommes le seul centre de traumatologie de niveau 1 de l’Est de l’Ontario, nous recevons les patients les plus gravement blessés de toute la région, et même parfois du Québec. Notre équipe est en mesure de soigner presque toutes les blessures. »
– Dr Maher Matar

Dr. Matar, trauma surgeon

Dr Maher Matar.

La nuit tombée, lorsque la plupart des gens sont endormis : c’est à ce moment que beaucoup de nos patients arrivent au centre de traumatologie. Je m’appelle Maher Matar, et je suis un chirurgien en traumatologie à L’Hôpital d’Ottawa; il n’est pas rare que je sois tiré du sommeil en plein milieu de la nuit par un code 1. Je n’ai alors que très peu de temps, 20 minutes pour être exact, pour me préparer, me rendre aux services d’urgence du Campus Civic et me joindre au reste de l’équipe de traumatologie. Nous sommes tous prêts et à 110 % de nos capacités. Des vies en dépendent.

L’unique équipe de traumatologie de niveau 1 de la région

Comme nous sommes le seul centre de traumatologie de niveau 1 de l’Est de l’Ontario, nous recevons les patients les plus gravement blessés de toute la région, et même parfois du Québec. Notre équipe est en mesure de soigner presque toutes les blessures.

Dans notre équipe, nous avons un chef (c’est moi!), un anesthésiste, une équipe d’infirmières des services d’urgence, un groupe de médecins résidents et des thérapeutes respiratoires : ainsi, nous sommes parés à un vaste éventail de cas complexes et aux codes 1.

Un code 1 signifie qu’un patient ayant des blessures graves arrive à l’Hôpital et que nous avons besoin de toutes les ressources des services d’urgence. Il pourrait s’agir de quelques personnes impliquées dans une collision à grande vitesse de véhicules motorisés, ou de quelqu’un qui est tombé dans les escaliers. On parle de code orange lors d’incidents à grande échelle, comme l’accident d’autobus à la station Westboro, et de toute autre catastrophe locale.

Un accident de motoneige cause des blessures potentiellement mortelles

Le 18 janvier 2020, j’ai été arraché aux bras de Morphée quand j’ai reçu un appel en pleine nuit d’un hôpital québécois non loin de chez moi. L’un de leurs patients avait l’aorte sectionnée, c’est-à-dire que son aorte, le principal vaisseau sanguin qui part du cœur, s’était rompue ou déchirée. J’ai tout de suite su que le patient avait peu de chance de survivre à son transport jusqu’à notre hôpital.

Il s’appelait Cody Howard, était de l’Arizona, et avait eu un accident de motoneige à Ripon, au Québec, à environ 70 minutes d’Ottawa. Le fait qu’il ait tenu bon jusqu’au premier hôpital augurait bien, mais ce type de blessure est imprévisible. La vie de Cody dépendait de notre expertise.

Trauma team during a training session at The Ottawa Hospital

Déjà, au téléphone, j’ai commencé à prendre soin de Cody : j’ai expliqué à l’équipe à l’autre bout du fil quels médicaments devaient lui être administrés et de quelle manière il fallait le transférer à notre centre de traumatologie.

« Le patient était étendu et, fait incroyable, il était éveillé et alerte. Il savait qu’il se trouvait dans une situation très critique. » – Dr Maher Matar

Pendant mon trajet vers l’Hôpital, j’ai appelé Cheryl Symington, une infirmière responsable travaillant aux services d’urgence cette nuit-là. C’est une chef formidable. « C’est grave, lui ai-je dit. J’ai besoin de tout le monde. »

L’équipe de traumatologie est prête

J’ai immédiatement appelé l’équipe de chirurgie vasculaire et lui ai demandé de se tenir prête pour l’arrivée de Cody.

Il est arrivé au centre de traumatologie avec son frère plus jeune, Trevor, qui n’avait pas été impliqué dans l’accident. Cody était étendu et, fait incroyable, il était éveillé et alerte. Il savait qu’il se trouvait dans une situation très critique. En fait, le moindre mouvement aurait pu lui être fatal. Nous avons effectué l’évaluation de A à Z, comme nous le faisons toujours, en nous assurant de ne manquer aucune blessure. Pendant ce temps, j’étais au téléphone avec le Dr Prasad Jetty, un chirurgien vasculaire. Il a aussi consulté un autre chirurgien vasculaire, le Dr Fraser Rubens. Vous savez, nous sommes chanceux d’avoir de telles personnes de talent à disposition à l’Institut de cardiologie de l’Université d’Ottawa.

« Je suis infirmière aux urgences depuis plus de 30 ans, et ça a été de loin la nuit la plus difficile, mais aussi la plus gratifiante. Les docteurs Matar, Jetty et Reubens sont tous des spécialistes hautement qualifiés dans leur domaine respectif. Ensemble, ils forment une équipe sans pareille. Les astres étaient alignés, cette nuit-là. » – Cheryl Syminton

Le Dr Rubens est venu au poste de traumatologie – événement rare pour un chirurgien vasculaire : c’est un bon indice de la gravité de la blessure. À ce stade, nous discutions tous les trois du patient, et avons conclu que le risque qu’il meure sur la table d’opération était très élevé. La paralysie était aussi à envisager. Tout cela est arrivé rapidement, dans les 30 minutes suivant l’arrivée de Cody.

L’appel difficile à la famille

J’ai ensuite appelé le père du patient, en Arizona, qui était aussi médecin. J’ai dû lui annoncer la triste nouvelle, mais lui ai promis que les personnes prenant soin de son fils étaient les mieux formées de toute la région. Je lui ai dit de se concentrer sur son trajet vers Ottawa, et que nous nous occuperions du reste.

Ces appels ne sont jamais faciles. Annoncer de mauvaises nouvelles à des membres de la famille, apprendre à une personne qu’un proche est sur le point de subir une opération très délicate, ça nous pèse. Heureusement, les travailleurs sociaux de notre hôpital sont toujours là pour nous aider. Si je suis occupé à prendre soin du patient, l’un d’eux reçoit la famille et les met au courant de ce qui se passe. Ils jouent un rôle primordial dans les services d’urgence.

D’autres blessés arrivent

Tandis que nous élaborions le plan d’opération de Cody, Trevor (son frère) est venu me voir et m’a dit : « Il y a deux autres personnes. » « Pardon? » C’était toute une surprise! Il a expliqué qu’un autre de ses frères, Bret, et son beau-frère s’étaient aussi blessés lors de l’accident et se trouvaient encore dans un hôpital non loin, au Québec.

« Je lui ai promis que les personnes prenant soin de son fils étaient les mieux formées de toute la région. Je lui ai dit de se concentrer sur son trajet vers Ottawa, et que nous nous occuperions du reste. » – Dr Maher Matar

Intense training situation with the trauma team at The Ottawa Hospital

C’est dans ces moments-là que le côté humanitaire des soins vient teinter notre travail – notre travail à tous. Il était hors de question que la famille, lorsqu’elle arriverait à Ottawa, doive faire l’aller-retour entre les deux hôpitaux. Elle s’inquiétait déjà beaucoup pour ses proches, et les membres avaient besoin d’être tous ensemble.

Nous avons appelé l’autre hôpital et avons convenu que les deux autres patients seraient admis immédiatement, quelle que soit la gravité de leurs blessures. Tandis que le beau-frère ne souffrait que de blessures mineures, Bret avait subi un important traumatisme crânien et avait une blessure à l’abdomen. Je devais l’opérer pour une rupture de la vessie. L’équipe de chirurgie vasculaire et l’équipe de chirurgie cardiaque se sont chargées de l’opération de Cody à l’Institut de cardiologie pendant que je m’occupais de la chirurgie d’urgence de Bret au Campus Civic.

Des vies sauvées, une nuit réussie

Bret s’est rétabli rapidement. Après dix jours dans notre hôpital, il a pu prendre l’avion pour retourner chez lui. Ce fut moins facile pour Cody. Il a heureusement survécu à l’opération, mais il était paralysé à partir de la taille. L’ancien combattant de 37 ans des forces armées des États-Unis a été dans le coma pendant une semaine, puis est resté avec nous jusqu’à la mi-février. Il était alors dans un état assez stable pour retourner chez lui par vol médical. Son rétablissement n’a pas été de tout repos, mais il a fini par marcher de nouveau. La dernière fois que je lui ai parlé, il m’a dit qu’il faisait maintenant de la randonnée.

« Lorsqu’on entend “merci” de la part d’un patient ou d’un membre de sa famille, c’est une leçon d’humilité. Ça ne rend pas plus fier… ça enseigne l’humilité, tout simplement. »
– Dr Maher Matar

La journée a été couronnée de succès. Tout ça a commencé après minuit. Tout le monde a mis la main à la pâte, dont les talentueux docteurs Jetty et Rubens. Même si nous n’avions jamais travaillé ensemble auparavant, ils ont collaboré et sauvé la vie de notre patient. Et il ne faut pas oublier les soins d’anesthésie exceptionnels du Dr Adam Dryden; par son travail rapide et efficace, il a lui aussi contribué à garder notre patient en vie. Ce fut un travail d’équipe sur tous les plans.

Le mot « merci », une leçon d’humilité

Lorsque des personnes grièvement blessées sont tirées d’affaire, c’est merveilleux. C’est la combinaison d’une bonne formation, d’une équipe hautement qualifiée, du meilleur équipement et des meilleures installations.

Et lorsqu’on entend « merci » de la part d’un patient ou d’un membre de sa famille, c’est une leçon d’humilité. Ça ne rend pas plus fier… ça enseigne l’humilité, tout simplement. Il m’est déjà arrivé de ne pas pouvoir sauver une vie; ces cas me hanteront toujours.

À la fin de la journée, lorsque je franchis les portes de l’Hôpital, la première chose que je fais, c’est prendre une profonde respiration, car dehors, l’air est différent. Je lève les yeux, et je dis « merci » d’être en mesure de prodiguer ce genre de soins spécialisés.

La vidéo est uniquement disponible en anglais.

Bret Howard dit merci pour les soins empreints de compassion qui ont sauvé une vie

« Je ne crois réellement pas que Cody serait encore vivant aujourd’hui s’il n’avait pas été transféré à L’Hôpital d’Ottawa. Ça lui a sauvé la vie.

« Nous croyons que ça se serait moins bien terminé si nous avions été ailleurs qu’à L’Hôpital d’Ottawa. Nous serons à jamais reconnaissants. » – Bret Howard

L’équipe s’est mise de la partie pour nous rassembler dans le même établissement; c’était un acte spécial, et nous ne l’oublierons jamais (en fait, je ne crois pas que c’est courant). Je n’aurais pas pu imaginer vivre tout ça dans un autre établissement tandis que mon frère luttait pour sa vie à L’Hôpital d’Ottawa. Cela compte beaucoup pour ma famille, que nous ayons pu être tous ensemble.

Le Dr Matar a été incroyable, et pas seulement pour mon opération, mais aussi envers ma famille – ma femme et mes parents. Avec son équipe, il les a guidés, et il était toujours au courant de ce qui se passait avec moi et mon frère.

Merci aux infirmières, aux médecins, aux travailleurs sociaux. Je voyais bien qu’ils avaient la situation à cœur et souhaitaient réellement nous aider à traverser cette épreuve. Nous croyons que ça se serait moins bien terminé si nous avions été ailleurs qu’à L’Hôpital d’Ottawa. Nous serons à jamais reconnaissants. »

Bret and his brothers

Cody, Trevor, et Bret Howard.

La recherche pour l’amélioration des soins en traumatologie

La recherche à L’Hôpital d’Ottawa contribue à assurer la survie et la qualité de vie des personnes qui subissent des blessures traumatiques graves. Voici quelques projets en cours :

  • Élaboration d’un outil simple qui détecte les hémorragies graves chez les patients en traumatologie pour qu’elles soient traitées plus rapidement;
  • Mise à l’essai de nouvelles méthodes pour traiter les hémorragies et les caillots chez les personnes ayant subi un traumatisme crânien;
  • Création de nouvelles technologies et prothèses de réadaptation, dont une interface cerveau-machine qui pourrait permettre de contrôler un bras robotique par la pensée;
  • Élaboration d’un outil aidant les ambulanciers à déterminer quels patients doivent être immobilisés sur une planche dorsale et lesquels peuvent être examinés en toute sécurité sans être immobilisés.

Écoutez le balado Pulse pour entendre le Dr Maher Matar parler de son expérience à titre de chirurgien en traumatologie.


Fièrement affilié à l’Université d’Ottawa, L’Hôpital d’Ottawa est un centre de recherche et de santé universitaire de premier plan.

Une patrouille de routine à Kandahar a altéré le cours de la vie de Bushra Saeed-Khan pour toujours. En un bref instant, la détonation d’un engin explosif improvisé a tout changé : employée du gouvernement fédéral en mission en Afghanistan un instant, amputée survivant à un traumatisme aux prises avec un stress post-traumatique l’instant suivant. La complexité de ses blessures l’a amenée à L’Hôpital d’Ottawa, où une équipe de spécialistes dévoués étaient prêts à l’aider à rentrer chez elle.

La vidéo est uniquement disponible en anglais.

Travailler en zone de guerre

À la huitième semaine de sa mission d’un an en Afghanistan, Bushra a reçu la permission d’accompagner des troupes « à l’extérieur du périmètre », soit au-delà de la protection conférée par la base militaire. C’est sur le chemin du retour que le véhicule blindé léger dans lequel elle se trouvait a roulé sur un engin explosif improvisé dissimulé dans le sol.

Bushra in Kandahar
Bushra (à gauche) à Kandahar avant de partir de la base le jour de l’attaque.

Elle se rappelle la forte détonation. Elle n’avait jamais entendu un son pareil. Elle a ensuite perdu conscience. Lorsqu’elle a repris ses esprits, le silence régnait. La confusion et le choc avaient paralysé tout son corps, mais cela n’avait pas d’importance. Elle était coincée à l’intérieur du véhicule, incapable de bouger. La peur s’est insinuée dans chacune de ses pensées. Était-elle la seule survivante? Le véhicule allait-il s’enflammer pendant qu’elle était prise à l’intérieur? Y avait-il quelqu’un à proximité pour lui sauver la vie? Chaque pensée était toute aussi anxiogène que la suivante dans ce pays déchiré par la guerre à des kilomètres de la base, de la sécurité, de sa famille et de sa maison.

Quatre soldats et un civil, qui était devenu son ami, sont décédés ce jour-là, le 30 décembre 2009. Les cinq survivants, dont Bushra, sont chanceux d’être en vie. Elle ne s’en est toutefois pas sortie indemne. Elle continue toujours de sentir les répercussions de l’incident plus d’une décennie plus tard.

Obtenir des soins médicaux

Après l’explosion, les troupes dans le second véhicule blindé ont rapidement demandé des renforts pour aider les survivants. À la vue de Bushra, ils ont su clairement que ses blessures étaient graves. Tout son corps était touché. Le choc avait été si fort : son abdomen était ouvert et ses jambes, en piteux état – une partie avait même été entièrement soufflée par l’explosion.

Bushra in Germany
Bushra à son réveil en Allemagne.

Bushra a été transportée en hélicoptère jusqu’à une base militaire pour y recevoir des soins médicaux avant d’être amenée à un hôpital à Landstuhl, en Allemagne, où elle a été placée dans un coma artificiel. Pendant que les médecins tentaient de stabiliser son état en vue du long vol jusqu’au Centre de traumatologie du Campus Civic de L’Hôpital d’Ottawa, Bushra a appris l’existence de la Dre Nancy Dudek, directrice médicale du programme destiné aux amputés. La D<sup>re</sup> Dudek est devenue sa principale médecin pendant plus d’une décennie. « Je n’ai pas pris conscience, à ce moment, du rôle extraordinaire que la Dre Dudek allait jouer dans ma vie. »

Cheminement vers la guérison et le rétablissement

Dès l’arrivée de Bushra au Centre de traumatologie, des spécialistes ont commencé à travailler 24 heures sue 24 pour réparer les dommages considérables causés par l’engin explosif. « Je me rappelle ma première rencontre avec Bushra, raconte la Dre Dudek. Elle venait d’arriver à l’Hôpital et avait énormément de blessures. La question la plus importante que je devais lui poser à ce moment concernait sa jambe. » Une jambe étant gravement blessée, son amputation était inévitable. Comme le fémur était en plus fracturé, il fallait décider si le chirurgien orthopédiste allait amputer toute la jambe ou réparer la fracture au fémur pour conserver la plus grande partie possible de la jambe. « C’est très important, lorsque c’est possible, d’inclure le patient dans la décision, ajoute la Dre Dudek. Nous voulons que les patients aient leur mot à dire sur ce qui va arriver à leur corps. » L’équipe a finalement décidé de réparer la fracture du fémur et de réaliser une amputation au niveau du genou.

C’était la première des multiples chirurgies que Bushra a reçues à notre Hôpital. « La première semaine dans l’Unité de traumatologie, j’ai eu l’impression de subir plus de 20 opérations, affirme Bushra. J’ai alors décidé de cesser de compter. »

Les femmes du Centre de réadaptation

L’état médical de Bushra s’est assez amélioré pour lui permettre de passer au Centre de réadaptation. Elle allait y séjourner pendant plus d’un an, puis poursuivre la réadaptation en consultation externe. Avec l’encadrement de certains des meilleurs physiothérapeutes et prothésistes du domaine, Bushra a dû réapprendre à faire les activités les plus simples, par exemple lever les bras, bouger la tête et s’asseoir dans le lit, avant d’apprendre à marcher avec une prothèse. « Je les appelle les femmes du Centre de réadaptation, explique Bushra. Elles sont tellement compétentes dans leur domaine respectif, en plus d’être gentilles et attentionnées. Elles sont formidables. »

Bushra at the Rehab Centre, learning to stand.
Bushra réapprend à se tenir debout.

À cette époque, Bushra ressentait toujours un grand malaise, non seulement à cause des chirurgies, mais aussi parce qu’elle revivait l’incident, éprouvait la culpabilité du survivant et pensait au reste de sa vie avec une incapacité. En essayant de gérer ces émotions, elle avait parfois l’impression de gravir des montagnes, mais certains jours, les émotions étaient trop lourdes à porter. « À un certain moment, j’ai même envisagé le suicide. Certains jours, je n’arrivais pas à me sortir du lit. Je n’avais pas seulement des entraves physiques. Sur le plan mental, je n’arrivais plus à composer avec tous les combats sur mon parcours », confie Bushra. Le personnel l’a alors présentée à Josie Marino, psychologue de l’Hôpital aujourd’hui à la retraite. Josie a joué un rôle déterminant dans les soins de Bushra parce qu’elle l’a aidée à surmonter ces obstacles mentaux. « Le stress post-traumatique ne s’estompe jamais complètement. Il resurgit lors de moments difficiles, mais Josie m’a donné les outils dont j’ai besoin pour le gérer », poursuit Bushra.

« J’aime aider les patients à acquérir la confiance qu’ils peuvent en faire plus qu’ils ne le pensent. » – Marie Andrée.

Les jours plus difficiles pour Bushra, sa physiothérapeute, Marie Andrée Paquin, adaptait les exercices à la douleur qu’elle ressentait. Les jours où Bushra ne se sentait pas assez bien pour quitter sa chambre, Marie Andrée lui faisait faire les exercices au lit. Les jours où elle se sentait plus forte, elle la poussait un peu plus loin. « J’aime aider les patients à acquérir la confiance qu’ils peuvent en faire plus qu’ils ne le pensent », précise Marie Andrée.

Elle est même allée jusqu’à montrer à Bushra à faire des exercices qui ressemblent à des mouvements de danse pour qu’elle puisse danser au mariage de sa sœur. « Cette flexibilité dans les soins était extraordinaire. Ils les ont véritablement adaptés à mes besoins », ajoute Bushra.

Découvrir l’espoir

Bushra, prosthetic leg
La prothèse de Bushra.

Après l’amputation, Bushra ne pouvait s’empêcher de s’inquiéter pour l’avenir. Après tout, elle n’avait jamais rencontré une personne ayant une prothèse de jambe. « Ma famille, tout comme moi, s’inquiétait du type de vie qui m’attendait », avoue Bushra. Lorsqu’elle en a pris conscience, la Dre Dudek a demandé à une ancienne patiente de venir voir Bushra. « Je me rappelle très clairement cette femme qui est entrée dans ma chambre de l’unité de traumatologie. J’ai eu un choc en la voyant marcher et jouer avec ses enfants, ajoute Bushra. Je suis contente que la Dre Dudek me l’ait présentée. Ce fut une rencontre déterminante pour moi. » Bushra ne s’est plus inquiété de son avenir par la suite. Au contraire, elle était pleine d’espoir.

Cette rencontre a donné à Bushra la confiance dont elle avait besoin pour essayer une prothèse de jambe. Elle a consulté Laura Scholtes, prothésiste à l’Hôpital, qui a ajusté son nouveau membre artificiel. Elle a appris à l’utiliser rapidement. Le personnel lui a ensuite parlé du système CAREN (Computer-Assisted Rehabilitation Environment).

Système CAREN

Bushra n’est pas la seule patiente ayant subi des blessures en Afghanistan. Ayant pris conscience du besoin, les Forces armées canadiennes et notre collectivité ont amassé des fonds pour permettre à L’Hôpital d’Ottawa d’acquérir un système de réalité virtuelle qui existe dans seulement deux villes au Canada. Le système CAREN joue un rôle déterminant pour les patients du Centre de réadaptation.

Bushra Saeed on the Computer-Assisted Rehabilitation Environment
Bushra utilise le système CAREN.

« Le système CAREN est incroyable », explique Bushra, qui a utilisé cet équipement unique de réadaptation en réalité virtuelle. Il comprend un écran géant où des images en 3D sont projetées pour simuler un environnement réel ainsi qu’un tapis roulant contrôlé à distance. « Il permet aux patients de renforcer leur équilibre en toute sécurité », explique Marie Andrée. « Le système CAREN a été au cœur de mon rétablissement parce que j’ai pu apprendre à marcher avec une prothèse et repousser mes limites dans un environnement contrôlé et sécuritaire, ajoute Bushra. Il nous permet de nous exercer à marcher sur toutes sortes de surfaces. Il y avait même un programme de planche à pagaie. C’était très amusant. » L’entrainement avec ce système lui a permis de gagner en confiance. Aujourd’hui, elle fait du vélo et excelle à un poste de diplomate, des choses qu’elle ne s’attendait pas à pouvoir faire.

Une nouvelle vie après le traumatisme

Bushra with her baby
Bushra e.t sa fille

Une des premières questions de Bushra après la chirurgie de reconstruction de son abdomen concernait sa capacité d’avoir un enfant. Les blessures étaient tellement étendues que les chirurgiens ont dû insérer un filet pour reconstruire son abdomen. À cette époque, les médecins ne savaient pas si son corps allait être capable de s’adapter pour porter à terme un enfant. Huit ans plus tard, Bushra a annoncé qu’elle était enceinte et, tout comme elle s’est adaptée à une nouvelle normalité avec une incapacité, son corps s’est adapté à la croissance du bébé.

« Ce sont mes anges gardiens. Ce sont mes héros. Ils m’ont sauvé la vie. » – Bushra Saeed-Khan

À mesure que son ventre prenait de l’ampleur, toutefois, elle a eu davantage de difficultés avec sa prothèse. Laura a pu suivre Bushra tout au long de sa grossesse pour assurer le confort de la prothèse. Les deux derniers mois de la grossesse, cependant, Bushra ne parvenait plus à marcher sans douleur et a temporairement utilisé un fauteuil roulant. Comme Bushra devait accoucher par césarienne, la Dre Dudek a collaboré avec l’obstétricienne, la Dre Laura M. Gaudet, pour veiller à ce que Bushra ait une salle d’accouchement accessible – le cadre de porte devait être assez large pour laisser passer son fauteuil roulant et le lit devait être abaissable pour qu’elle puisse facilement se lever et se coucher.

Le jour après que Bushra ait donné naissance à une petite fille, la Dre Dudek est passée la voir. « Après ma première chirurgie, les médecins n’étaient pas certains que je pourrais avoir un enfant. Huit ans plus tard, la Dre Dudek a pris mon bébé dans ses bras, confie Bushra. C’était un moment spécial. C’était comme si je bouclais la boucle. »

Aujourd’hui, Bushra est capable de jouer avec sa fille de deux ans, tout comme la femme à la prothèse qui est venue la rencontrer à l’Hôpital au début de son rétablissement. L’espoir a pris forme et s’est concrétisé.

Plus d’une décennie plus tard

Plus de dix ans après l’incident, il est facile d’être impressionné par l’immense progrès de Bushra. Elle accepte toutefois chaque compliment sur son rétablissement avec humilité parce qu’elle sait qu’elle n’y est pas parvenue seule. Elle a eu le soutien de certains des meilleurs professionnels de la santé au pays. « Je suis devenue le fruit d’un ensemble de circonstances. J’ai eu la chance d’avoir la structure de soutien offerte par le Centre de réadaptation de L’Hôpital d’Ottawa, exprime Bushra. C’était un effort d’équipe. C’est grâce aux personnes qui ont pris soin de moi que j’ai pu retrouver une autonomie. Ce sont mes anges gardiens. Ce sont mes héros. Ils m’ont sauvé la vie. »

Téléchargez le balado Pulse pour entendre le Dr dès aujourd’hui pour connaître l’histoire de Bushra.


Fièrement affilié à l’Université d’Ottawa, L’Hôpital d’Ottawa est un centre de recherche et de santé universitaire de premier plan.