Publié : juillet 2024

Imaginez un son rythmé et incessant, comme celui d’une machine à laver, dans vos oreilles, 24 heures sur 24. Pas un seul moment de répit, même pas lorsque vous essayez de dormir. Pour des millions de personnes dans le monde, un acouphène pulsatile en est la cause. À présent, lors d’une première mondiale, L’Hôpital d’Ottawa a trouvé un traitement curatif contre ce problème délibitant.

Chris Scharff-Cole a souffert pendant de nombreuses années de ce problème; comme beaucoup d’autres personnes, elle en ignorait la cause et tentait constamment d’obtenir de l’aide. Cette psychothérapeute maintenant retraitée originaire de Deep River, à l’ouest d’Ottawa, a passé 30 ans à aider d’autres personnes dans le cadre de sa pratique d’équithérapie. Cette amoureuse des chevaux a eu sa part de blessures au fil des ans, notamment plusieurs arthroplasties. S’il est vrai qu’elle a appris à vivre avec la douleur chronique, elle s’est demandé si elle retrouverait jamais une certaine quiétude à cause des bruits incessants dans son oreille droite.

Ce n’est que lorsqu’elle a rencontré le Dr Robert Fahed, neuroradiologue d’intervention et neurologue spécialisé en AVC à L’Hôpital d’Ottawa, qu’elle a pu enfin être soulagée.

Prise en charge des patients victimes d’un anévrisme cérébral à l’Urgence du Civic

En 2021, Chris souffre de douleurs intolérables et son médecin l’envoie à Pembroke pour faire une IRM qui montre la présence d’un anévrisme cérébral; elle est transportée par ambulance à l’Urgence du Campus Civic. « Ma tête me faisait extrêmement souffrir. Quand on me demande d’indiquer l’intensité de ma douleur sur une échelle de 1 à 10, je réponds 13 » explique Chris.

Elle attend un certain temps à l’Urgence avec les ambulanciers paramédicaux avant qu’un éminent chirurgien ne vienne la voir. C’est ainsi qu’elle fait la connaissance du Dr Fahed. « Il ausculte le côté de ma tête, et il comprend ce qui ne va pas. Il me dit que cela va aller, qu’ils prennent les dispositions nécessaires. Tout va très vite, mais il fait preuve d’une immense
compassion ».

« Il ausculte le côté de ma tête, et il comprend ce qui ne va pas. Il me dit que cela va aller, qu’ils prennent les dispositions nécessaires. »

— Chris Scharff-Cole

Le traitement chirurgical de l’anévrisme se passe bien, même si un suivi régulier est nécessaire. C’est à ce moment-là que le Dr Fahed commence à constater un problème sous-jacent qui a des répercussions sur la qualité de vie de Chris. « Cela fait des années que Christine souffre et lorsqu’elle se plaint à des médecins, on lui dit qu’il n’y a rien d’anormal avec ses oreilles – plusieurs examens de densitométrie abondent dans ce sens », de dire le Dr Fahed.

Il précise que la cause véritable est un problème sous-jacent de vaisseaux, que peu d’otorhinolaryngologistes ou radiologistes savent détecter sur des clichés. « Ce vaisseau se trouve à proximité de l’oreille. Le sang s’écoule dans le vaisseau sanguin, ce qui se traduit par des ondes. C’est parce que vos oreilles vont bien que vous entendez ces sons anormaux ».

Chris a un acouphène pulsatile. « J’entends des pulsations dans ma tête 24 heures sur 24, ressemblant au bruit d’une machine à laver. J’entends constamment un bruit parasite dans mon oreille droite. Je n’entends pas bien et, surtout, je n’arrive pas à dormir. Et quand je m’endors d’épuisement, cela me réveille ».

« Personne d’autre au Canada ne prend en charge ces patients. »

— Dr Robert Fahed

Qu’est-ce qu’un acouphène pulsatile?

On estime que cela touche 300 millions de personnes dans le monde, et aux dires du Dr Fahed, entre 10 et 20 % de ces patients n’entendent pas de bourdonnements, mais un chuintement, comme des battements de cœur incessants dans leur oreille.

Le problème est que la majorité des gens vivent avec cet acouphène parce qu’ils ne parviennent pas à trouver de solution, à l’instar de Chris. Une équipe de L’Hôpital d’Ottawa est maintenant porteuse d’espoir pour tous ces gens. « Le problème, c’est qu’il y a très peu de personnes dans le monde qui savent comment prendre en charge ces patients, faire ce qu’il convient, trouver une cause et la traiter « précise le Dr Fahed.

C’est la raison pour laquelle, fin 2023, la clinique de l’acouphène pulsatile entre en service à L’Hôpital d’Ottawa. La seule autre clinique se trouve à Toronto. « Personne d’autre au Canada ne prend en charge ces patients », de dire le Dr Fahed.

C’est le cas de Chris qui incite cet éminent neuroradiologue d’intervention à se consacrer davantage à ce domaine de la médecine.

Précurseur d’un nouveau traitement contre l’acouphène pulsatile

En mars 2023, Chris bénéficie de cette nouvelle technique mise au point par L’Hôpital d’Ottawa. L’acouphène pulsatile est lié à plusieurs causes, et dans le cas de Chris, il est question de diverticule veineux.

La nouvelle technique en question s’appelle « perturbation du flux intrasacculaire ». Selon le Dr Fahed, elle consiste à mettre une petite sphère en métal à l’intérieur de la poche veineuse. La sphère en métal piège le sang dans le diverticule, puis forme un caillot et le sang ne se rend plus jusque dans cette veine. « C’est la circulation sanguine à l’intérieur de cette poche externe qui est à l’origine des ondes entendues par l’oreille en raison de sa proximité ».

« Le patient se présente pour une chirurgie de jour mini-invasive : nous faisons une incision dans l’aine, fixons toute anomalie trouvée et traitons l’acouphène. »

— Dr Robert Fahed

Contrairement aux autres techniques utilisées, celle-ci ne nécessite pas la pose d’une endoprothèse. Il n’est pas nécessaire de prendre des anticoagulants, et le patient n’a pas besoin de prendre de médicaments par la suite. « Le patient se présente pour une chirurgie de jour mini-invasive : nous faisons une incision dans l’aine, fixons toute anomalie trouvée et traitons l’acouphène. À son réveil, les bruits ont disparu. Le patient rentre chez lui le jour même. C’est incroyable », dit le Dr Fahed.

Ce jour-là, à son réveil après l’intervention chirurgicale, Chris sait que sa vie a complètement changé. « J’ai ouvert les yeux et dit “plus aucun bruit”. Je fais entièrement confiance au Dr Fahed. Il est talentueux. Ma vie est sereine. J’apprécie chaque jour de ne pas être hantée par ces bruits. Chaque jour est pour moi une bénédiction ».

Le statu quo n’est pas une option

Elle est contente d’avoir été la première et de donner à présent de l’espoir à d’autres personnes à l’avenir. « Nous avons une chance immense d’avoir accès à de tels soins. Je suis ravie d’en avoir bénéficié et j’espère que d’autres personnes en bénéficieront aussi. Je suis très reconnaissante, et nous faisons ce que nous pouvons pour soutenir l’hôpital. L’Hôpital d’Ottawa a la chance de pouvoir compter sur le DrFahed », de conclure Chris.

« L’Hôpital d’Ottawa a mis eu point cette nouvelle technique; nous sommes sortis des sentiers battus pour ce faire. »

– Dr Robert Fahed

Les demandes de consultation peuvent être envoyées par télécopieur au
613-761-5360
Dr Robert Fahed
Ottawa Pulsatile Tinnitus Clinic.

En date de juillet 2024, la phase de recherche de cette intervention a permis de traiter 17 patients atteints de cette forme d’acouphène pulsatile. Il est important de savoir que cette technique peut servir à traiter d’autres problèmes cérébrovasculaires, et nous encourageons les patients à contacter la clinique de l’acouphène pulsatile pour obtenir plus d’information.

« Voici un autre exemple de la manière dont L’Hôpital d’Ottawa est au premier plan des soins et de la recherche, d’ajouter le Dr Fahed. L’Hôpital d’Ottawa a mis eu point cette nouvelle technique; nous sommes sortis des sentiers battus pour ce faire ».

Le Dr Fahed précise que ce n’est qu’un début. C’est la naissance d’un nouveau domaine de soins.

Pour découvrir les « innovations déstabilisantes » du Dr Robert Fahed en matière de traitement des AVC, écoutez l’épisode 73 du balado Pulse.

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Publié : avril 2024

Imaginez le regroupement de centaines d’images médicales en un rapport concis pour permettre à une équipe chirurgicale de planifier une opération complexe d’ablation d’une tumeur cancéreuse rare. Voilà ce qui est fait à l’aide d’un système de réalité virtuelle (RV) qui met à profit toutes ces images pour donner au chirurgien une vue en 3D de structures internes du patient afin qu’il puisse s’y insérer – un peu comme dans un jeu vidéo – avant la chirurgie. C’est une toute nouvelle méthode de planification chirurgicale qui a été utilisée pour la première fois au Canada ici même, à L’Hôpital d’Ottawa. 

Emeric Leblanc avait 13 ans lorsqu’il a commencé à ressentir de la douleur dans la jambe gauche. D’abord attribuée à une poussée de croissance, la douleur s’est toutefois aggravée au fil des mois. « Je jouais souvent au basket-ball, mais j’ai dû arrêter parce que j’avais tellement mal. La douleur m’empêchait de dormir la nuit. Elle a empiré jusqu’au point où j’ai eu de la difficulté à marcher », explique Emeric. 

C’est le 8 décembre 2021, après une série d’examens, qu’il a appris la cause de cette douleur en compagnie de ses parents au CHEO : le sarcome d’Ewing. Ce type de cancer prend naissance dans les os – le plus souvent chez les enfants de 10 à 20 ans. La tumeur était en train de croître dans son bassin et mesurait environ 12 cm de diamètre – la taille d’un pamplemousse. 

Emeric est heureux de pouvoir pêcher de nouveau.
Pendant son traitement à l’hôpital.

Saisir la complexité du sarcome d’Ewing

Même si le mot cancer lui a causé un choc, Emeric affirme qu’il s’attendait déjà, au fond de lui-même, à ce que les autres examens révèlent une tumeur cancéreuse. Ce qui lui a été particulièrement difficile à accepter, c’est la nouvelle qu’il ne retournerait pas à l’école. 

« Tout a changé à ce moment-là », explique la mère d’Emeric, Hélène Lachance. « Il y avait beaucoup de renseignements à assimiler au sujet du plan de traitement et de la façon dont nous pouvions l’y préparer. » 

Il est retourné à l’école pour récupérer toutes ses affaires parce que le traitement de chimiothérapie allait commencer immédiatement. Il a dû faire enlever son appareil dentaire et a été orienté vers une clinique de fertilité parce que la chimiothérapie pouvait le rendre stérile. Il y avait énormément de choses à assimiler pour un adolescent. N’étant plus aussi actif qu’il le souhaitait, il s’est beaucoup plus tourné vers les jeux vidéo – un présage, peut-être, de ce que l’avenir lui réservait puisque la RV allait servir à lui sauver la vie. 

Un travail d’équipe en collaboration

« Ce fut un travail de collaboration entre des équipes de calibre international en oncologie médicale, en radio-oncologie et en chirurgie de L’Hôpital d’Ottawa et du CHEO. Beaucoup de gens exceptionnels ont collaboré pour aider Emeric »

— Dr Joel Werier

Pendant plus dun an, Emeric a passé la plupart de son temps à lhôpital. Des professionnels de LHôpital dOttawa et du CHEO ont uni leurs efforts pour lui donner la meilleure chance possible de mener une vie saine et active. « Ce fut un travail de collaboration entre des équipes de calibre international en oncologie médicale, en radio-oncologie et en chirurgie de LHôpital dOttawa et du CHEO. Beaucoup de gens exceptionnels ont collaboré pour aider Emeric », explique le Dr Joel Werier, chef du Programme de lutte contre le sarcome de lHôpital et oncologue orthopédiste. 

Le DrKawanRakhra, radiologiste principal spécialisé dans le système musculosquelettique à lHôpital, a aussi collaboré avec léquipe. Ces deux médecins travaillent également avec l’équipe Realize Medical, l’entreprise à l’origine de la nouvelle technologie de RV mise à profit pour réaliser la chirurgie d’Emeric. 

Chacun d’entre eux a joué un rôle essentiel dans la prise en charge de ce cas difficile. La tumeur était située dans le bassin et s’approchait de l’articulation de la hanche gauche. L’objectif était d’enlever une partie du bassin tout en préservant l’articulation de la hanche parce que sans cette articulation, Emeric n’aurait pas les mêmes capacités. L’ablation du bassin figure toutefois parmi les chirurgies les plus complexes à réaliser selon le DrWerier. 

Le Dr Joel Werier est oncologue orthopédique et chef du programme de lutte contre les sarcomes de l'Hôpital d'Ottawa.

S’insérer à l’intérieur de structures internes du patient grâce à la RV

Passons à l’utilisation inédite de la technologie. La première étape a été une chimiothérapie pour tenter de réduire la tumeur, suivie d’une radiothérapie. Comme la tumeur était située dans le bassin d’Emeric, un plan était nécessaire pour sauver l’articulation de la hanche.

« C’est là que le système de RV a été vraiment essentiel. Il nous a permis de comprendre de façon claire et précise l’anatomie de la tumeur et sa relation avec les structures importantes, y compris l’articulation de la hanche », ajoute le Dr Werier.

Pour préparer le mieux possible une équipe à traiter un patient, le Dr Rakhra doit examiner une multitude d’examens d’imagerie médicale. Dans son domaine d’expertise, il y a parfois plus de 1 000 images prises par radiographie, échographie, TDM, IRM ou autrement qu’il doit parcourir et examiner pour élaborer un rapport détaillé qui aide à stadifier un cancer ou à planifier une chirurgie. C’est une tâche chronophage qui peut être impressionnante.

« Les tumeurs ont tendance à être complexes et les radiologistes, les chirurgiens et les oncologues ont de la difficulté à comprendre leur anatomie, leur emplacement et leur relation avec d’autres tissus importants dans les organes », explique le Dr Rakhra.

Le système de RV change la donne à bien des égards. Grâce à une technologie précédemment utilisée dans le secteur du jeu vidéo, l’équipe chirurgicale peut visualiser une image en 3D personnalisée de la tumeur. Les casques de RV les aident ensuite à entrer dans l’espace virtuel du patient et à élaborer un plan chirurgical beaucoup plus concis.

« Si, comme le dit le proverbe, une image vaut 1 000 mots, alors un modèle de réalité virtuelle en 3D en vaut un million et va transformer la façon dont nous utilisons la radiologie à des fins de planification chirurgicale. »
— Dr Kawan Rakhra
« C’est un changement de paradigme en radiologie parce que nous avons plutôt l’habitude d’examiner des images brutes de TDM ou d’IRM et de produire des rapports indépendants et descriptifs qui sont envoyés aux chirurgiens. Nous avons maintenant trouvé une façon de traiter, d’intégrer et de convertir ces images en un modèle en 3D qui est beaucoup plus informatif et puissant, ajoute le Dr Rakhra. Si, comme le dit le proverbe, une image vaut 1 000 mots, alors un modèle de réalité virtuelle en 3D en vaut un million et va transformer la façon dont nous utilisons la radiologie à des fins de planification chirurgicale.

La RV à L’Hôpital d’Ottawa ​

Il n’y a virtuellement rien d’aussi perturbateur dans le secteur des soins de santé que la RV – ou réalité virtuelle. Cette technologie est utilisée dans toutes les disciplines pour améliorer la sécurité des patients, les résultats et l’efficacité, tout en réduisant les coûts et la période de convalescence. Elle transforme la formation et l’éducation aujourd’hui, avec des implications vitales pour demain.

La RV en action

Une toute nouvelle perspective pour l’équipe chirurgicale

Ce modèle donne une toute nouvelle perspective au Dr Werier et à son équipe. « Il me permet de voir les choses comme elles sont censées être vues, en trois dimensions comme nos yeux les verraient, expliquetil. Il nous permet de mieux comprendre l’anatomie complexe et de manipuler les images, par exemple pour déplacer des nerfs. Nous pouvons en plus transmettre ces renseignements à d’autres membres de l’équipe et au patient. »

C’est d’ailleurs un autre avantage important de cette technologie : le patient comprend beaucoup mieux le diagnostic et le plan de soins. « Les gens préfèrent nettement voir leur tumeur dans un système de RV plutôt que sur une image d’IRM », poursuit le Dr Werier.

Emeric avait déjà fait l’expérience de la RV dans des jeux vidéo. Il a cette fois été plongé dans son propre corps pour voir le travail que l’équipe chirurgicale avait à faire et mieux comprendre le processus.

Emeric à l’hôpital après sa chirurgie.

« C’était vraiment super. Je pouvais déplacer l’image, l’agrandir et la réduire. Je pouvais voir les veines et les nerfs importants qu’ils allaient essayer de ne pas sectionner. C’était aussi génial d’être le premier à faire cette expérience »

— Emeric Leblanc

Le 5 juillet 2022, il est devenu le premier patient au Canada à se faire opérer à laide de ce nouveau programme de RV. Cétait une chirurgie très exigeante qui a compris lablation du côté gauche du bassin et de la totalité de la tumeur. Grâce à cette technologie, le DrWerier a pu sauver larticulation de la hanche et ainsi permis à Emeric de retrouver sa mobilité et de reprendre les activités quil aimait tant comme la pêche et le camping.

Emeric Leblanc au camping.
Emeric va souvent pêcher sur le bateau de son père.

Une immense gratitude d’avoir une équipe chevronnée et une technologie de pointe près de chez soi

C’était une période stressante pour les parents, mais la visualisation de la tumeur à l’aide de la RV a été rassurante. « C’était une si grosse chirurgie, mais en voyant tout cela et l’expertise de l’équipe, j’ai su qu’ils allaient bien s’occuper de mon fils, affirme Mme Lachance. Le Dr Werier a été exceptionnel. Il a sauvé la vie de mon fils. Nous lui serons toujours reconnaissants. » 

Après s’être remis de sa chirurgie de 14 heures, Emeric a dû recevoir une nouvelle chimiothérapie, mais il se porte bien aujourd’hui. Le Dr Werier explique que l’objectif était curatif et qu’Emeric sera suivi de près au cours des années à venir. 

L’adolescent, qui a maintenant 16 ans, est de retour à l’école aux côtés de ses amis et devient de plus en plus fort chaque jour. La seule différence est qu’il porte désormais une chaussure gauche à semelle plus épaisse parce que sa jambe est légèrement plus courte. Il joue toujours à des jeux vidéo, mais voit sous un nouveau jour ceux offerts en RV. 

Cette technologie ouvre un monde de possibilités pour la prochaine génération de chirurgiens et permettra aux équipes de soins d’offrir les meilleures options thérapeutiques qui soient aux patients.

« C’est une chirurgie complexe, mais c’est un jeune homme remarquable et il s’en est très bien sorti. La RV nous a beaucoup aidés. Elle est beaucoup plus intuitive, elle met les gens sur la même longueur d’onde et elle est beaucoup plus efficace. Elle renforce la confiance de l’équipe chirurgicale. » 

« C’est la prochaine évolution dans notre façon de conceptualiser les choses et une grande partie de cette technologie a été conçue à Ottawa. Je pense qu’elle propulsera le secteur de la technologie virtuelle en imagerie médicale. Nous sommes très enthousiastes »

— Dr Joel Werier
L’histoire de cette réussite a commencé par la création de Realize Medical en 2019 – une jeune entreprise d’Ottawa dirigée par les Drs Justin Sutherland et Daniel La Russa. Tous deux physiciens à L’Hôpital d’Ottawa, ils ont décelé la possibilité de faire progresser les soins aux patients à l’aide d’une technologie que la plupart des gens associent aux jeux vidéo. Les autres contributeurs clés sont les Dres Teresa Flaxman et Yusra Al Mosuli. La Dre Flaxman a joué un rôle déterminant dans l’élaboration du programme de visualisation en 3D au sein de notre hôpital et a été au cœur du processus de modélisation de la RV avec les Drs Werier et Rakhra dès le tout début. La Dre Mosuli a joué un rôle crucial dans l’évolution des projets, notamment pour la première utilisation au Canada du logiciel Elucis et la chirurgie d’Emeric.

La recherche est essentielle pour trouver les meilleures façons d’utiliser cette technologie et prouver son efficacité. Realize Medical a établi de nombreuses collaborations de recherche avec diverses équipes de L’Hôpital d’Ottawa afin d’évaluer et de mettre en œuvre sa technologie.
Téléchargez ou écoutez l’épisode 96 pour en savoir plus sur la portée de la technologie de la RV sur les soins aux patients selon le Dr Kawan Rakhra.

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LHôpital dOttawa est un chef de file parmi les centres hospitaliers universitaires, de recherche et denseignement, fièrement affilié à lUniversité dOttawa. Tous les chercheurs à LHôpital dOttawa se conforment à un cadre dinnovation responsable axé sur lélaboration et la commercialisation responsables des innovations.

VAINCRE LE CANCER UN PAS À LA FOIS

Le point de vue très différent sur la vie de Sabrina Presta, infirmière, une fois dans la peau d’un patient

Publié : février 2024

Depuis plus de 15 ans, Sabrina Presta travaille comme infirmière autorisée à L’Hôpital d’Ottawa, au sein de l’unité B2, le Département de chirurgie générale du Campus Civic. Durant la pandémie, cette unité a été désignée unité de soins de la COVID-19 pendant une année. Son équipe de l’unité B2 est tricotée serrée, et ses membres se serrent les coudes non seulement quand il s’agit d’offrir des soins empreints de compassion aux patients mais aussi quand il est question d’entraide.  

En 2020, Sabrina a plus que jamais eu besoin de ce soutien. « J’éprouvais des difficultés sur le plan de la santé mentale, comme de l’anxiété. À la fin de cette année-là, j’ai appris que j’avais un cancer de la thyroïde; je ne m’y attendais pas du tout », explique Sabrina. 

C’est au courant de l’été 2020 que Sabrina a commencé à faire des angines streptococciques à répétition – quelque chose qu’elle n’avait jamais connu auparavant. Elle a ensuite senti une boule au niveau de son cou, et elle se souvient avoir eu peur de ce que cela pouvait être. Elle a immédiatement contacté son médecin. 

« L’infirmière qui sommeillait en moi voulait lire tout de suite le compte rendu de biopsie. Mais mon intuition m’a sagement guidée, et j’ai décidé d’attendre de voir mon médecin en personne. »

— Sabrina Presta

Son médecin lui a demandé de faire une échographie, suivie d’une biopsie. « J’ai eu accès à MyChart à ce moment-là et je me souviens recevoir une notification m’informant de la disponibilité des résultats. L’infirmière qui sommeillait en moi voulait lire tout de suite le compte rendu de biopsie. Mais mon intuition m’a sagement guidée, et j’ai décidé d’attendre de voir mon médecin en personne. Je ne voulais pas me laisser envahir par mes émotions et courir le risque de mal interpréter les résultats », explique Sabrina. 

C’est le 15 décembre 2020 qu’elle a pris connaissance des résultats – la tumeur était maligne : il s’agissait d’un cancer papillaire de la thyroïde, le plus courant du genre qui touche en général les personnes âgées entre 30 et 50 ans et plus souvent les femmes. Fort heureusement, la plupart des cancers papillaires de la thyroïde répondent bien au traitement.  

« C’était durant la pandémie, et j’étais seule quand j’ai appris mon diagnostic. Je suis allée dans ma voiture et j’ai commencé à trembler de tout mon corps. J’ai appelé une amie, tout en pleurant au téléphone, puis je suis rentrée chez moi. Quand j’ai croisé le regard de mon mari, il a tout de suite compris » dit Sabrina. 

Cela fut tout un choc parce que cette femme active, mère de deux fillettes, n’avait aucun autre symptôme en dehors d’un mal de gorge et d’une bosse au cou. La bonne nouvelle, c’est que son cancer n’était pas agressif et qu’il progressait lentement. Il lui faudrait certes subir une thyroïdectomie totale, l’ablation complète de la glande thyroïde en raison de la présence de deux nodules cancéreux, un sur chaque lobe.  

Comme leurs filles étaient en âge de comprendre (elles avaient 9 ans et 7 ans à l’époque), Sabrina et son mari leur ont annoncé la nouvelle. « Mon aînée a été surprise d’entendre le mot cancer parce que je ne semblais pas malade. Elle a d’abord été triste, puis rassurée quand elle nous a entendus parler de traitement, notamment de chirurgie. Le plus difficile pour elle a été la réaction de sa petite sœur. Elle a vite endossé son rôle de grande sœur pour la consoler, précise Sabrina. Dans l’intervalle, ma plus jeune s’inquiétait de savoir si nous allions tout de même fêter Noël. Tout son univers a été bouleversé quand elle a entendu le mot cancer. Son arrière-grand-mère avait succombé à un cancer et, pour elle, cela signifiait que sa maman allait mourir ». 

Sabrina est une mère active de deux filles.

Elle a affirmé à ses filles qu’elle serait bien prise en charge, et que l’intervention chirurgicale lui permettrait d’aller mieux. 

Dans l’Est de l’Ontario, le Campus Général de L’Hôpital d’Ottawa abrite le Centre de cancérologie de la région, le pôle qui apporte son aide aux centres satellites de Barry’s Bay, Hawkesbury ou encore Cornwall. Le Centre de cancérologie Famille Irving Greenberg, situé au sein de l’Hôpital Queensway Carleton, fait aussi partie de notre programme de cancérologie. Grâce à nos technologies de pointe ainsi qu’à nos essais cliniques de calibre mondial, nous parvenons à offrir un large éventail de soins aux patients de tout l’Est de l’Ontario et du Nunavut.  

Sabrina qui vit à Limoges est reconnaissante d’avoir pu se faire opérer en février 2021 à l’Hôpital Memorial du district de Winchester, un partenaire communautaire de notre hôpital. L’intervention chirurgicale s’est bien passée et, le lendemain, elle a pu rentrer chez elle pour poursuivre sa convalescence. Mais quelques jours après la chirurgie, Sabrina a présenté des symptômes qui l’ont inquiétée et s’est rendue directement à l’Urgence du Campus Civic.  

« J’étais chez moi et réveillée depuis peu. Je suis allée aux toilettes et j’ai failli m’évanouir; tout est devenu noir. J’ai commencé à sentir des fourmillements et un engourdissement dans les jambes, les bras et le visage, se souvient Sabrina. Après ma chirurgie, j’avais reçu d‘une infirmière des instructions à la sortie de l’hôpital. Il fallait surveiller deux signes pendant la phase postopératoire, vu que mon corps s’adaptait à une vie sans glande thyroïde. J’ai réveillé mon mari et il m’a immédiatement conduit  à l’Urgence ». 

« Ce fut pour moi un geste empreint d’une immense gentillesse. J’ai ainsi compris que l’on pouvait marquer à tout jamais la vie de quelqu’un. »

— Sabrina Presta

À présent que Sabrina se retrouve du côté des patients, dans son propre hôpital, quelque chose de « magique » se produit. Elle attend de voir un médecin lorsqu’un thérapeute respiratoire avec lequel elle travaille la voit. « Il a pris du temps dans son emploi du temps surchargé pour venir me voir. Sa gentillesse m’a permis de pleurer et d’obtenir du réconfort. Mes larmes ne cessaient de couler parce que j’étais submergée par les émotions, fatiguée, et effrayée par ce qui m’arrivait, précise Sabrina. Il est resté à mes côtés. Je me sentais très faible, et il m’a aidée à me rendre jusqu’aux toilettes. Avant de me quitter, il m’a donné du thé et des craquelins. Ce fut pour moi un geste empreint d’une immense gentillesse. J’ai ainsi compris que l’on pouvait marquer à tout jamais la vie de quelqu’un. Il a répondu présent. Ce thérapeute respiratoire m’a fait don de sa présence ».  

En tant qu’infirmière qui se consacre avec compassion à son métier, le fait d’être du côté des patients a été une véritable révélation. « La patiente que j’étais avait besoin d’espoir et d’une présence ». 

Sabrina a bientôt eu de bonnes nouvelles : ce qu’elle éprouvait était tout à fait normal après une telle chirurgie, et elle a pu rentrer chez elle. Six semaines plus tard, elle recommençait à travailler en ayant un point de vue différent en tant qu’infirmière. Cela lui a donné l’idée de créer sa propre initiative de mieux-être pour son équipe de l’Unité B2 intitulé B2 Steps Ahead with Sabrina, un projet de collaboration pour aider des collègues sur le plan de la santé mentale. « J’ai prévu une pièce particulière dans notre unité, la salle de repos, où mes collègues peuvent se ressourcer en toute quiétude durant leur quart de travail. Cette salle dispose même de lumières scintillantes pour se détendre ». 

Une affiche pour l’initiative de bien-être de Sabrina pour son équipe B2.

Son expérience face au cancer lui a appris à ralentir et à prendre soin d’elle d’un point de vue holistique. Lorsqu’elle ne travaille pas en première ligne, vous la trouverez sans doute à l’extérieur, courant, marchant, faisant du yoga ou écrivant. Un cher collègue à elle l’a même surnommée “Mère Nature”. « J’adore être en plein air! Respirer l’air frais est quelque chose d’indescriptible », dit-elle en souriant. 

Elle repense à présent avec gratitude à son combat contre le cancer. « C’est un véritable privilège de travailler comme infirmière autorisée au sein d’un établissement qui me comble au plus haut point ». 


Fièrement affilié à l’Université d’Ottawa, L’Hôpital d’Ottawa est un centre de recherche et de santé universitaire de premier plan.

VAINCRE LE CANCER UN PAS À LA FOIS

La musique accompagne Caleb Fagen tout au long de son combat contre un lymphome hodgkinien

Publié : février 2024

La musique occupe une place importante dans la vie de Caleb Fagen, au point de dire qu’il vit pour la musique. Lorsque l’étudiant a commencé à se sentir très fatigué au courant de l’été 2021, il pensait que c’était parce qu’il ne s’était pas ménagé. Peu après, il a appris qu’il avait un lymphome hodgkinien. La nouvelle fut un véritable coup de massue pour le jeune homme et ses proches. 

« Je ne m’attendais pas du tout à recevoir un tel diagnostic. J’étais anéanti. »

— Caleb Fagen

Plus tôt cette année-là, Caleb suivait des études de premier cycle en musique à l’Université d’Ottawa, en plus de donner des cours privés de musique et de faire partie de la chorale de l’école de musique, quelque chose qui le ravissait.  

« L’école me prenait beaucoup de temps. C’était la plus difficile année d’études, surtout en raison de la pandémie. Je m’exerçais au piano pendant trois ou quatre heures par jour; je travaillais fort », explique Caleb.  

En plus de se sentir très fatigué, il était devenu angoissé, déprimé et n’avait pas beaucoup d’appétit.  

Cet été-là, le jeune homme de 21 ans a essayé de trouver un meilleur équilibre pour se remettre en forme. Cependant, fin août, Caleb a remarqué l’apparition de bosses au niveau du cou, ce qui a abouti au diagnostic de lymphome hodgkinien de stade 3.  

« Je ne m’attendais pas du tout à recevoir un tel diagnostic. J’étais anéanti. L’école et la musique étant toute ma vie, tout ce qui m’intéressait était de savoir comment j’allais pouvoir jouer et continuer à étudier, se souvient Caleb. Je voulais que rien ne m’arrête ».

Caleb avec sa compagne Jane.
Caleb avec sa compagne, Jane, après qu’ils se soient tous deux rasé la tête en prévision de son traitement de chimiothérapie. 

Un diagnostic bouleversant de lymphome hodgkinien 

Un lymphome hodgkinien prend naissance dans le système lymphatique, qui est un élément du système immunitaire assurant la défense de l’organisme contre des microbes. Le nombre de globules blancs augmente de manière anormale, ce qui peut donner naissance à des excroissances (des tumeurs) sur tout le corps.  

Une fois que Caleb a digéré la nouvelle, il lui a fallu l’accepter. Il remercie pour cela son remarquable réseau de soutien, notamment ses parents, son frère, et sa conjointe, Jane.  

« Mon père m’a accompagné à toutes les séances de chimiothérapie et s’est absenté de son travail pour être avec moi, et ma mère a été d’un soutien hors pair. Ma conjointe a aussi vécu une grande partie de mon combat à mes côtés; cela m’a beaucoup aidé, et a apporté encore plus d’amour face à une situation terrifiante ». 

La chimiothérapie a constitué le premier plan d’action, et les séances ont eu lieu entre octobre et fin mars 2022. Caleb a suivi des cours en ligne pendant cette période et, dans l’ensemble, il a relativement bien supporté les traitements. Ce printemps-là, il a visité l’Italie, recommencé à travailler et a même songé à terminer ses études. 

Caleb avec sa famille en vacances en Italie. 

Une greffe de cellules souches, le prochain niveau de défense 

À la fin de l’été 2022, à peine un an après son diagnostic, Caleb a fait une tomographie par émission de positons montrant que le cancer était réfractaire; c’est-à-dire qu’alors que Caleb semblait dans un premier temps répondre au traitement, son cancer était en fait revenu.  

Une greffe de cellules souches était l’étape suivante, ce qui a commencé en septembre.  « Cela a été assez éprouvant. J’ai fait quelques séances de chimio, puis la collecte de cellules souches, suivie d’un traitement de conditionnement aussi appelé chimiothérapie intensive pour détoxifier mon corps. J’avais l’impression d’être un mort-vivant. Je me sentais très faible », précise Caleb. 

Caleb jouant de l’accordéon chez lui. 

« L’équipe a été remarquable. Il a fallu m’hospitaliser à un moment et j’ai été très bien pris en charge. Ils m’ont dit que l’après-greffe serait compliqué, mais que les choses iraient en s’améliorant ».

— Caleb Fagen

C’était à l’époque d’Halloween qu’il a reçu sa greffe de cellules souches. Il remercie son équipe de soins à L’Hôpital d’Ottawa de l’avoir aidé à traverser une période très difficile. « L’équipe a été remarquable. Il a fallu m’hospitaliser à un moment et j’ai été très bien pris en charge. Ils m’ont dit que l’après-greffe serait compliqué, mais que les choses iraient en s’améliorant ». 

Aux dires de Caleb, le mois qui a suivi a été le pire de sa vie. « En novembre, j’ai perdu à plusieurs reprises le sens du goût. Ma langue était raide et dure comme de la roche, et je n’avais pas d’appétit. Ce n’est là qu’un exemple, se souvient Caleb. Cela a été éprouvant. Je pouvais me confier à un psychologue et j’avais un soutien pour m’aider à traverser tout cela et à me concentrer sur ma respiration et rester calme ». 

Le combat contre le cancer et pour la santé mentale 

Le Programme d’oncologie psychosociale du Centre de cancérologie a été mis en place pour fournir à des patients comme Caleb le soutien nécessaire pour affronter les nombreuses difficultés liées au cancer et à son traitement.  

Une personne qui a joué un rôle primordial dans le soutien apporté à Caleb durant ces moments difficiles a été Izabela Uscinowicz Valdivia, une travailleuse sociale. « Izabela a été impressionnante. Elle m’a accompagné bien avant ma greffe. J’ai pu compter sur elle pendant les moments les plus difficiles. Nous avons noué des liens solides », dit Caleb.

Il remercie aussi ses hématologues, la Dre Manika Gupta, qui a été à ses côtés dès le début, et le DrDavid Macdonald, qui prend actuellement soin de lui.   

Progressivement, les choses ont commencé à aller mieux pour Caleb, même s’il reconnaît que cela ne s’est pas fait du jour au lendemain. En décembre, il reprenait des forces sur le plan mental et physique, et il a pu de nouveau s’asseoir pour jouer. « Je n’oublierai jamais le moment où j’ai pu recommencer à jouer du piano. Cela m’avait manqué ».

Tourné vers l’avenir  

En raison du risque élevé de rechute, Caleb a commencé une nouvelle chimiothérapie en décembre, à raison d’une séance toutes les trois semaines, qui ne s’est terminée que le 27 octobre 2023. C’est alors que Caleb a pu sonner la cloche au Centre de cancérologie pour marquer la fin de son traitement.  

Il a désormais repris des études en présentiel, à temps partiel, et il ne lui reste que deux cours à suivre pour pouvoir obtenir son diplôme. Il écrit aussi des morceaux de musique pour son propre plaisir et a recommencé à l’enseigner.  

« Physiquement, je me sens beaucoup mieux. Je veux commencer à faire plus d’exercices pour reprendre des forces, mais je suis bien. J’éprouve encore des problèmes de santé mentale. J’ai un conseiller, mais j’ai moins de choses à dire, ce qui est bien », dit Caleb en souriant. 

Le 23 novembre, Caleb a fait un examen de tomodensitométrie indiquant qu’il est en rémission; cependant, il continue d’être suivi étroitement en faisant une échographie, suivie d’une autre tomographie par émission de positons dans les six prochains mois. Dans l’intervalle, il fait des projets. Il espère visiter le Portugal en 2024 et, à plus long terme, il aimerait continuer à partager son amour de la musique avec d’autres personnes en ouvrant sa propre école de musique, un rêve qu’il espère pouvoir réaliser un jour. 

Caleb jouant du piano chez lui. 

Fièrement affilié à l’Université d’Ottawa, L’Hôpital d’Ottawa est un centre de recherche et de santé universitaire de premier plan.

VAINCRE LE CANCER UN PAS À LA FOIS

Des années après avoir perdu son père à cause du cancer, Robert Nsengiyumva est confronté à son propre diagnostic.

Publié : février 2024

À l’âge de 24 ans, Robert Nsengiyumva a perdu son père, emporté par un cancer du foie. Ce fut une période dévastatrice pour ce jeune homme et sa famille. Il était loin de se douter que 25 ans plus tard, il serait lui-même confronté à un diagnostic de cancer – un cancer de l’estomac de stade IV.  

Après la mort de son père, Robert a assumé le rôle de figure paternelle pour ses quatre jeunes frères et sœurs – deux sœurs et deux frères. Alors que sa mère travaillait pour subvenir aux besoins de la famille, il s’est également engagé à s’occuper de sa famille et à la soutenir financièrement. 

Dans les années qui ont suivi, le cancer n’a pas été étranger à la famille de Robert – plusieurs autres membres ont également été confrontés à un diagnostic de cancer. Puis, en 2021, il a reçu lui aussi un diagnostic dévastateur après avoir perdu du poids et ressenti des douleurs abdominales, ainsi que des nausées et des vomissements. « J’avais 50 ans. J’étais une personne active, et ce fut donc une période très difficile pour moi », explique Robert.  

L’acceptation de la nouvelle a également été difficile pour ses proches, comme sa femme et son cercle d’amis. « Je ne mentirai pas, j’ai eu l’impression qu’une bombe était tombée, c’était si choquant. Lorsque j’ai décidé de raconter ce qui se passait à quelques amis, ils ne m’ont d’abord pas cru. Ils pensaient qu’il s’agissait d’une blague, puis ils ont réalisé que c’était vrai », explique Robert. 

Comprendre un diagnostic de cancer de l’estomac 

Le cancer de l’estomac – également connu sous le nom de cancer gastrique – est une prolifération de cellules qui se développe dans l’estomac. Bien qu’il commence souvent dans la muqueuse, il peut se développer n’importe où dans l’estomac. Heureusement, l’incidence de ce type de cancer a diminué, mais il reste l’un des cancers les plus répandus dans le monde. 

Robert Campus Civic de L’Hôpital d’Ottawa.  Photo : Ashley Fraser

Selon la Société canadienne du cancer, la plupart des cancers de l’estomac sont découverts lorsque la maladie est avancée et qu’une rémission est peu probable. Lorsqu’il se propage au-delà de la paroi de l’estomac ou dans d’autres parties du corps, il est plus difficile à guérir. 

Au Canada, le taux de survie à 5 ans pour le cancer de l’estomac est de 29 %.  

Étant donné le stade du cancer de Robert, le traitement a commencé immédiatement. L’équipe médicale de L’Hôpital d’Ottawa, composée du Dr Dominick Bossé, oncologue médical, et de la Dre Carolyn Nessim, oncologue chirurgicale, avait déjà un plan. Le premier plan d’action consistait en quatre traitements de chimiothérapie. Ceux-ci ont commencé le 18 octobre 2021 et le dernier traitement a eu lieu à la fin du mois de novembre. L’étape suivante était la chirurgie. 

Début janvier 2022, Robert a été opéré de l’estomac, sous la direction du Dr Nessim. « C’était une période d’isolement. J’ai dû vivre entre quatre murs à cause de la pandémie. Je devais faire attention à ne pas attraper la COVID », raconte-t-il.  

Après une opération réussie, Robert a bénéficié d’un temps de récupération avant de reprendre les traitements de chimiothérapie. À la fin du mois d’avril, ses traitements étaient terminés et considérés comme un succès.  

« La première série de traitements de chimiothérapie a été très difficile; j’ai beaucoup souffert, mais les quatre dernières ont été beaucoup plus faciles. Une fois les traitements terminés, j’ai commencé à m’améliorer et à me sentir mieux », explique Robert. 

Donateur par reconnaissance 

En juillet 2022, Robert a repris le travail à temps partiel. « En août, j’ai retrouvé mon poste de technicien en mécanique du bâtiment dans la fonction publique, à temps plein. C’est quelque chose que je n’aurais jamais cru possible lorsque j’ai reçu mon diagnostic », déclare Robert. 

« Je voulais soutenir ceux qui, comme moi, étaient confrontés au cancer. C’est pourquoi il m’a été facile de devenir un donateur de L’Hôpital d’Ottawa . »

— Robert Nsengiyumva

Aujourd’hui, il ne montre aucun signe de récidive et Robert profite au maximum de chaque jour.  

Robert Campus Civic de L’Hôpital d’Ottawa.  Photo : Ashley Fraser

Il est également très reconnaissant envers l’équipe d’experts médicaux qui étaient prêts à s’occuper de lui lorsqu’il en avait le plus besoin. En fait, il a toujours voulu rendre la pareille d’une manière ou d’une autre. « Je voulais soutenir ceux qui, comme moi, étaient confrontés au cancer. C’est pourquoi il m’a été facile de devenir un donateur de L’Hôpital d’Ottawa », explique Robert.  

Il s’agit d’un don mensuel qui lui permet de remercier régulièrement ceux qui l’ont aidé à vivre plus longtemps. « C’est ma façon de remercier tous ceux qui ont pris soin de moi. Le personnel, y compris les médecins et les infirmières du Centre de cancérologie de L’Hôpital d’Ottawa, qui m’ont soigné pendant ma maladie. Je ne sais pas comment les remercier suffisamment, alors j’ai décidé d’envoyer mon don tous les mois, et cela me fait du bien. » 


Fièrement affilié à l’Université d’Ottawa, L’Hôpital d’Ottawa est un centre de recherche et de santé universitaire de premier plan.

VAINCRE LE CANCER UN PAS À LA FOIS

Un lymphome hodgkinien a forcé Heba Haidar à revoir ses plans

Publié : février 2024

Âgée de 33 ans et mère de trois enfants de moins de cinq ans, Heba Haidar avait de grands projets au printemps 2022. Elle et son mari planifiaient un séjour de huit semaines au Liban pour aller voir leur famille – le premier depuis la pandémie. Deux de leurs trois enfants allaient rencontrer leurs grands-parents pour la première fois. Sauf que tout s’est arrêté brusquement quand Heba a appris qu’elle était atteinte d’un lymphome hodgkinien.  

Le premier signe que Heba a remarqué était un renflement inexpliqué dans le cou. Son médecin a demandé une échographie, mais les résultats n’ont pas été concluants. Le renflement a ensuite disparu tout seul. « Mon médecin m’a suggéré de consulter un otorhinolaryngologiste à L’Hôpital d’Ottawa », explique Heba. « Peu après la demande de consultation, j’ai remarqué une autre bosse dans mon cou, sous ma clavicule, mais je n’avais aucun autre symptôme. » 

Cinq jours avant le voyage familial tant attendu, Heba a rencontré l’otorhinolaryngologiste, qui a demandé une biopsie. Les résultats allaient être prêts de cinq à sept jours plus tard – alors que Heba et sa famille seraient au Liban.  

« Je m’en suis remise au destin. J’avais décidé que nous ferions quand même le voyage, mais la veille de notre départ, j’ai reçu l’appel », se rappelle Heba. « Mon otorhinolaryngologiste m’a annoncé la nouvelle au téléphone, sachant que j’étais sur le point de partir. Les analyses ont révélé une atteinte maligne, mais on n’en savait pas assez pour poser un diagnostic. »  

Plus rien n’est pareil après le diagnostic de lymphome hodgkinien 

Soudain, plus rien n’était pareil pour Heba. « C’était la panique. J’étais complètement sous le choc. »

« Il n’y a pas de manuel d’instructions pour digérer une telle nouvelle. La première chose que nous avons faite a été de défaire les bagages. »

— Heba Haidar

Une fois le voyage annulé, Heba a dû passer par une succession de rendez-vous, d’analyses et d’examens d’imagerie pour obtenir un diagnostic précis. À l’époque, elle était en congé de maternité – elle est directrice d’une clinique médicale – et allaitait son bébé de neuf mois en plus de s’occuper de ses deux autres enfants, âgés de quatre et cinq ans. Elle était donc en demande jour et nuit, sept jours sur sept. 

Deux semaines seulement après l’annulation du voyage, Heba a reçu le diagnostic de lymphome hodgkinien. On l’a dirigée vers l’équipe d’hématologie de Lymphome hodgkinien pour discuter des prochaines étapes et du plan de traitement mis en place.  

Heba sonnant la cloche au Centre de cancérologie à la fin de son traitement. 

« La période entre le diagnostic et le début du plan de traitement est probablement le pire moment à vivre pour un patient, car tout est inconnu et l’esprit s’emballe. On se demande ce qui va arriver », explique Heba. 

Les lymphomes hodgkiniens et non hodgkiniens prennent naissance dans les globules blancs. Ces cellules, appelées lymphocytes, forment une composante importante du système immunitaire qui combat les microbes. Pour distinguer les deux types de lymphomes, il faut vérifier au microscope si des cellules particulières appelées cellules de Reed-Sternberg sont présentes. Si on observe ces cellules, il s’agit d’un lymphome hodgkinien. Sinon, il est non hodgkinien. Le lymphome hodgkinien est habituellement diagnostiqué à un stade plus précoce.  

Six mois de chimiothérapie en s’occupant de trois enfants en bas âge 

Puisque Heba était atteinte d’un cancer de stade 2, son hématologue, la Dre Melissa Toupin, lui a prescrit de quatre à six mois de chimiothérapie. Elle a commencé le traitement à la mi-juin, et au début d’août 2022 un examen d’imagerie révélait qu’elle était en rémission. Cependant, la Dre Toupin a recommandé qu’elle termine les six mois de chimiothérapie pour avoir toutes les chances d’éviter une récidive. 

Heba décrit chaque ronde de chimiothérapie comme une épreuve. « Une chose qui m’était absolument inconnue deux mois auparavant faisait tout à coup partie de ma vie de tous les jours. Il m’a fallu du temps pour encaisser le prolongement du traitement, mais j’étais encouragée par les résultats de mes examens d’imagerie. » 

Heba a également fait appel à notre Programme d’oncologie psychosociale pour obtenir du soutien. Les séances l’ont aidée à composer avec les répercussions d’un traitement contre le cancer sur la santé mentale. Au fil des mois, elle est restée active en marchant, en faisant de la musculation à la maison et bien entendu, en continuant de jouer son rôle de maman. 

Enfin, le 16 novembre 2022, Heba a fait retentir la cloche annonçant la fin de son dernier traitement. Ce fut pour elle un moment incroyable et extraordinaire. « J’avais des émotions contradictoires. J’étais soulagée, et en même temps je réalisais tout ce que je venais de traverser », confie-t-elle. « J’étais en mode survie et tout à coup, le traitement était fini. J’avais aussi un sentiment de sécurité en allant à l’hôpital régulièrement. C’était un filet de sécurité que je perdais. J’avais peur d’une récidive et de ce qui pouvait m’arriver. » 

Vouloir redonner et soutenir la recherche révolutionnaire 

Pendant son traitement, Heba réfléchissait à l’équipe de soins de l’Hôpital qui l’entourait et elle voulait faire quelque chose en retour. Elle a donc lancé une collecte de fonds avec pour objectif de récolter 10 000 $ en soutien à la recherche sur le cancer à L’Hôpital d’Ottawa. « Je voulais faire connaître le travail que fait L’Hôpital d’Ottawa. »

« Je voulais faire connaître le travail que fait L’Hôpital d’Ottawa. Nous faisons de la recherche révolutionnaire ici même au Canada – chez nous, à Ottawa – et je voulais que les gens le sachent.  »

— Heba Haidar

Aujourd’hui, Heba va bien, autant physiquement que mentalement. Le fameux voyage dans son pays a finalement eu lieu en mai 2023. Pendant le traitement, elle avait du mal à s’imaginer faire ce voyage, mais elle se souvient de ce qu’une infirmière lui avait dit un jour. « Elle m’a dit que dans un an, tout ça ne ressemblerait plus qu’à un mauvais rêve. » 

Cela a aussi changé sa vision de la vie et sa perception de l’Hôpital. « À 33 ans, je ne pensais pas à L’Hôpital d’Ottawa, sauf en lien avec la naissance de mon fils. Même si je suis dans le milieu de la santé, l’Hôpital était associé seulement à cet événement heureux. Aujourd’hui, je pense aux membres de l’équipe et à leur compassion. Ils m’ont sauvé la vie. Ils sauvent et prolongent des vies.  

Heba préparant un gâteau au citron et aux graines de pavot dans sa cuisine.

Fièrement affilié à l’Université d’Ottawa, L’Hôpital d’Ottawa est un centre de recherche et de santé universitaire de premier plan.

VAINCRE LE CANCER UN PAS À LA FOIS

La réaction inhabituelle de Randy McElligott au diagnostic de cancer

Publié : février 2024

Lorsque Randy McElligott a entendu les mots « vous avez le cancer », il n’a pas eu la réaction habituelle à ce type de nouvelles. « J’étais content. La plupart des gens n’ont pas cette attitude, mais j’y ai vu une occasion de changer ma vie », explique Randy. 

C’est exactement ce qu’il a fait. Randy a décidé de s’entraîner pour courir un marathon. Il voulait un défi stimulant et il n’a jamais arrêté depuis. 

« J’avais ce qu’on appelle un myélome multiple à l’état latent. Il reste là sans rien faire. C’est comme un volcan qui ne demande qu’à entrer en éruption. »

— Randy McElligott

Randy avait 49 ans lorsqu’il a appris le diagnostic le 13 juillet 2005, qui a été découvert par hasard. Son médecin de famille avait coché une case supplémentaire sur le formulaire d’analyse de sang. Cette marque a mené à la découverte du cancer ou, enfin, de ce qui allait le devenir. « J’avais ce qu’on appelle un myélome multiple à l’état latent. Il reste là sans rien faire. C’est comme un volcan qui ne demande qu’à entrer en éruption », ajoute Randy. 

Le myélome multiple débute dans un type de globules blancs appelé plasmocyte. Les plasmocytes aident l’organisme à combattre les infections et se trouvent dans la moelle osseuse ainsi que dans d’autres tissus et organes. 

Pendant neuf ans, il a attendu « l’éruption » tout en maintenant son attitude positive. Au fil de ces années, il a continué de faire les choses qu’il aimait, notamment animer l’émission de radio « In Transition » consacrée au jazz sur CHUO-FM, dont il est à la barre depuis 1988. Sa plus grande distraction demeure toutefois la course. Depuis le diagnostic, il a réussi 12 marathons et environ 80 demimarathons. « La course m’a permis de rester sain d’esprit et concentré. À chaque marathon, je renforçais ma capacité mentale à affronter ce qui m’attendait concernant le cancer. » 

Apparition des premiers symptômes 

En 2014, Randy et sa femme Nicole étaient en vacances à la Barbade lorsqu’il est devenu symptomatique. « Je ressentais une douleur épouvantable. Je suis rentré au pays et j’ai été hospitalisé immédiatement. Le cancer s’était propagé à la colonne vertébrale, à la poitrine et au sternum. » 

Randy au Centre de cancérologie, où il reçoit régulièrement des traitements contre le myélome. 

Le personnel a stabilisé son état avant de le laisser retourner chez lui. Randy a ensuite entamé des traitements de chimiothérapie à la clinique externe du Campus Général de L’Hôpital d’Ottawa. Il a également continué la course à pied. 

Le prochain grand obstacle sur sa route a été une greffe de moelle osseuse en octobre 2015. Fidèle à son caractère, toutefois, il a fait une course de 10 km sept semaines plus tard et ensuite un autre marathon. « C’est à cause du cancer. Je dois prouver que même si j’ai un cancer, je n’ai pas à tout arrêter. Je veux montrer aux autres patients atteints du cancer qu’ils peuvent continuer d’avancer. C’est aussi le cas de Sindy Hooper. Cette femme incroyable est l’une de mes sources d’inspiration pour continuer d’avancer et de faire des courses. ». 

« J’ai une formidable équipe de soins contre le cancer. S’il y a des essais cliniques en vue, elle sait que je voudrai aider. » 

— Randy McElligott

Le combat contre le cancer de Randy s’est déroulé en dents de scie. Il a eu plusieurs rémissions qui n’ont pas duré depuis le diagnostic posé il y a près de 20 ans. Son attitude positive est la seule chose qui ne vacille jamais. 

Randy remercie également son équipe spécialisée, qui est composée de quatre hématologues, car elle est toujours prête à relever un nouveau défi. « J’ai une formidable équipe de soins contre le cancer. S’il y a des essais cliniques en vue, elle sait que je voudrai aider. » 

Accès aux essais cliniques à L’Hôpital d’Ottawa 

L’accès aux essais cliniques est important pour des patients comme Randy et, fort heureusement, L’Hôpital d’Ottawa présente l’un des plus vastes et rigoureux programmes d’essais cliniques au Canada. Les patients ont ainsi accès à encore plus de traitements novateurs. En plus d’aider à établir les pratiques exemplaires pour les soins aux patients partout dans le monde, les essais cliniques fournissent également de nouvelles lueurs d’espoir.

Randy fait ce qu’il peut pour aider les scientifiques à en apprendre plus. « J’ai dit à mon hématologue, la Dre Arleigh McCurdy, qu’elle pouvait tout faire : je suis son cobaye. J’en suis à mon deuxième essai clinique d’un médicament. Il est très expérimental, mais jusqu’à présent, tout se passe bien. Le premier essai a eu lieu il y a trois ou quatre ans. Le médicament a fonctionné pendant un certain temps, puis j’ai fait une rechute », poursuit Randy. 

« L’accès à ce type de soins est d’une importance capitale. Et en prime, je peux aider d’autres patients – quoi de mieux? » 

Randy est un coureur infatigable. 

Maintenir une attitude positive 

Ces dernières années, Randy a connu de nouveaux problèmes de santé. En 2021, il a perdu 30 livres en l’espace de quelques semaines. La cause était un peu nébuleuse. « On aurait dit que c’était la fin de la route pour moi. Je pensais que mon temps était compté, mais j’étais en paix avec tout ça. On a commencé à prévoir des soins palliatifs, mais j’ai recommencé à prendre du poids et je me suis complètement remis », explique Randy. 

« Je ne me décourage jamais. Je fais toujours des blagues. J’ai des histoires incroyables à raconter. »

— Randy McElligott

Malheureusement, les obstacles n’étaient pas terminés. L’année suivante, lors d’un voyage à Montréal avec sa femme, il a fait une chute et s’est cassé une jambe, un poignet et deux côtes. En février 2023, il s’est cassé la même jambe à nouveau. Après une chirurgie à cette jambe, il a contracté une infection bactérienne potentiellement mortelle. Il a reçu des soins à l’hôpital pendant un mois et a dû réapprendre à marcher. 

Ces incidents ont peut-être été les plus difficiles pour lui parce qu’ils l’ont empêché de courir. « Je ne me décourage jamais. Je fais toujours des blagues. J’ai des histoires incroyables à raconter. » 

Aujourd’hui, grâce à l’essai clinique auquel il participe, Randy est à nouveau en rémission. Il espère recommencer à faire du vélo intérieur pour reprendre des forces afin de pouvoir un jour se remettre à la course à pied – sa véritable passion. 

Randy au Centre de cancérologie, où il reçoit régulièrement des traitements contre le myélome. 

Pour l’instant, il se rend toutes les deux semaines au Campus Général pour recevoir son traitement. « Au début, j’y allais toutes les semaines, mais maintenant, j’y vais toutes les deux semaines. Il ne faut que quelques secondes pour l’administrer à l’aide d’une aiguille. Je crois que mon équipe est surprise que j’aie tenu aussi longtemps après avoir rechuté plusieurs fois. À ce jour, pourtant, il n’y a plus aucune trace du myélome », affirme Randy en souriant. 

Bien que la fatigue l’empêche d’être actif, il continue à divertir les auditeurs avec ses morceaux de jazz préférés et se réjouit à l’idée de pouvoir un jour chausser à nouveau ses chaussures de course. 

« C’est une vie vraiment incroyable. » 


Fièrement affilié à l’Université d’Ottawa, L’Hôpital d’Ottawa est un centre de recherche et de santé universitaire de premier plan.

Mise à jour : octobre 2023

Au cours des derniers mois, nous avons eu le grand privilège de travailler aux côtés d’Alison Hughes pour vous faire part de son histoire. À l’âge de 37 ans seulement, elle a reçu un diagnostic de cancer du sein. Elle tenait à sensibiliser les gens, surtout les jeunes femmes comme elle. 

C’est avec énormément de chagrin que nous avons appris qu’Alison est décédée le mercredi 11 octobre 2023. Nous offrons nos condoléances à tous ceux qui l’ont connue et aimée. Elle demeure pour nous une source d’inspiration.

Publié : septembre 2023

Voici l’histoire d’Alison, dans ses propres mots.

Je tenais, certes, à relater mon histoire maintenant, car je souhaite que plus de jeunes femmes aient une histoire à laquelle se raccrocher. Malheureusement, le cancer du sein ne touche pas juste les femmes de plus de 50 ans. En partageant mon histoire, j’espère pouvoir aider des jeunes femmes à mieux comprendre ce qui les attend, parce que c’est ce qui m’a manqué lors de l’annonce de mon diagnostic il y a 10 ans. 

À cette époque, j’étais propriétaire d’un dépôt-vente spécialisé dans la mode féminine. Comme j’adore Ia mode, cela me convenait tout à fait. J’avais aussi deux enfants en bas âge. Ma vie était bien occupée.   

Puis, les choses se sont précipitées. J’ai remarqué une masse au niveau de mon sein droit, et je me revois dire à mon mari que c’était douloureux. Il m’avait dit de ne pas m’inquiéter, mais je savais que quelque chose n’allait pas; j’ai donc appelé mon médecin.

J’étais alors loin de savoir que c’était le début de mon combat contre le cancer du sein. J’ai fait une mammographie, juste au cas . C’était un vendredi, et je me revois entrer dans le bureau, regarder tout autour de moi et voir des femmes plus âgées – j’étais jeune et branchéepersonne d’autre ne me ressemblait. C’est peu de temps après la mammographie que j’ai su que quelque chose n’allait pas. Le bureau occupé était devenu silencieux; j’avais l’impression d’être dans un film. D’autres spécialistes sont venus et ont examiné mes résultats. J’avais un cancer du sein de stade3.  

Ma façon de faire face à mon diagnostic de cancer du sein

Je me souviens que quelqu’un me parlait, sans pour autant me rappeler ce que cette personne m’a dit. Une gentille infirmière s’est ensuite assise à côté de moi, et c’est à ce moment- que j’ai senti une première larme glisser sur ma joue et que j’ai lentement commencé à pleurer 

« Je ne peux pas faire cela. Je n’ai pas de place dans ma vie pour cela en ce moment; cela ne peut pas m’arriver! »

— Alison Hughes

En revenant à mon magasin en voiture, je me revois me dire « Je ne peux pas faire cela. J’ai un enfant de deux ans et un autre de trois ans et demi. Je n’ai pas de place dans ma vie pour cela en ce moment; cela ne peut pas m’arriver! » 

Mais je devais affronter la réalité et, dans les deux semaines qui ont suivi, on m’a inséré un cathéter central intraveineux périphérique, suivi rapidement de séances de chimiothérapie. L’annonce de mon diagnostic a été particulièrement mal vécue par mes parents, parce que ma grand-mère paternelle était décédée d’un cancer du sein dans la mi-trentaine. Je leur ai donc dit « Nous avons le droit de pleurer pendant un jour et, après cela, pour le monde extérieur, il n’y a rien qui se passe ». Nous avons caché mon diagnostic à quasiment tout le monde – c’était mon mécanisme d’adaptation. Chacun a son propre mécanisme d’adaptation; c’était le mien. 

Alison Hughes avec ses deux enfants, Rosie et Raffi.

J’ai rapidement rencontré le Dr Mark Clemons. Je parle de lui comme étant mon premier oncologue et désormais mon éternel oncologue. Le courant est bien passé entre nous. Il était bien informé, il m’encourageait et prenait le temps de répondre à toutes nos questions. Grâce à la confiance qu’il m’inspirait, j’ai su que les choix qu’il faisait n’étaient pas simplement sous un angle unique, mais qu’il tenait compte de l’ensemble de mes options thérapeutiques. 

Alison est atteinte d'un cancer du sein de stade 4.

L'équipe de spécialistes prête à prendre soin de moi

Il n’était certes pas tout seul. Il était entouré de toute une équipe à L’Hôpital d’Ottawa prête à m’aider à avoir plus de temps pour voir grandir mes enfants.  

Entre septembre et décembre 2013, j’ai fait des séances de chimiothérapie, mais la cinquième et la sixième séances ont été très éprouvantes pour moi. J’ai perdu ma magnifique chevelure, mon teint est devenu gris, et je ne quittais plus mon lit. Puis en février 2014, alors que je venais de retrouver quasiment toute ma force, j’ai eu une mastectomie au cours de laquelle on m’a retiré plusieurs ganglions lymphatiques au niveau de l’aisselle droite qui ont été envoyés en laboratoire pour être analysés. Nous avons plus tard appris que plus de 50 % des ganglions étaient cancéreux. C’est à ce moment-là qu’ont commencé mes séances de radiothérapie. 

Les soins qu’on m’a prodigués ont été exceptionnels, tout comme les ressources mises à ma disposition par la suite en raison de la lourdeur de l’intervention chirurgicale. J’ai eu accès au programme d’oncologie psychosociale ainsi qu’à une diététiste.  

Cet été-là, j’ai commencé à me sentir mieux, et c’est à ce moment-là que j’ai commencé à raconter aux gens ce que j’avais vécu. Certains sont devenus livides en entendant mon récit; je pense que c’est parce que peu de femmes de mon âge sont concernées par un tel diagnostic.  

Cinq ans plus tard, j’allais bien et j’étais dispensée du programme de cancérologie. Je m’étais bien rétablie de mon cancer du sein; en tout cas, c’est ce que je croyais.  

Dévastée à l’annonce de la formation de métastases

En 2021, en pleine pandémie, j’ai commencé à avoir très mal dans le dos et les hanches. J’ai fait des séances de physiothérapie, ce qui m’a soulagée pendant quelques jours, mais la douleur est ensuite revenue. Un jour au travail, j’ai trébuché sur un tapis et je n’arrivais pas à me relever. J’avais sans cesse ce douloureux spasme. Plus tard cette nuit-là, mes parents m’ont trouvé allongée au sol, incapable de me lever. Ils m’ont aidée à me mettre au lit, et je n’en ai pas bougé pendant quatre jours. 

Puis, un jour, ma fille a remarqué que ma jambe portait des brûlures semblables à celles faites par une baguette de soudage. J’ai regardé mes enfants et je leur ai dit « Je pense que je devrais aller à l’hôpital ». J’étais loin de savoir que ma vie allait être bouleversée, de nouveau.   

« Brusquement, je passais de la physiothérapie pour traiter mes douleurs lombaires à un diagnostic de cancer de stade 4, avec probablement à peine quelques mois à vivre. C’était presque trop tard. »

— Alison Hughes

J’ai vite appris que mon cancer du sein s’était disséminé. J’avais des compressions tumorales au niveau de la colonne vertébrale ainsi qu’une lésion pulmonaire. J’avais une tumeur au foie; mon cancer s’était disséminé dans mon estomac et mes os. J’avais aussi plusieurs caillots sanguins mobiles, à l’origine des marques sur ma jambe. C’était comme si tout mon corps était en feu. Brusquement, je passais de la physiothérapie pour traiter mes douleurs lombaires à un diagnostic de cancer de stade 4, avec probablement à peine quelques mois à vivre. C’était presque trop tard.

Mon corps était rongé par le cancer

Il m’a fallu alors replonger dans les traitements. J’ai été prise en charge par une équipe de radiothérapie, une équipe d’oncologie et une équipe de soins palliatifs. J’avais une infirmière à domicile ainsi qu’un soutien psychologique. Les moyens déployés étaient extraordinaires.  

Je suis retournée vivre chez mes parents, avec mes enfants alors âgés de 10 et 12 ans, parce que je ne pouvais plus monter les escaliers et que je n’étais plus vraiment autonome. En plus des caillots sanguins, j’ai eu plusieurs fractures osseuses résultant du cancer et des luxations de l’épaule à cause de tous mes os brisés dans le dos. Je me déplaçais en fauteuil roulant ou à l’aide d’une canne, et mon abdomen était très distendu en raison de la maladie. Tant de choses se passaient; mon corps était en mode alerte.  

Malgré la très grande mobilisation de mon équipe de soins à l’hôpital, mes parents se sont occupés de moi et de mes enfants, et notre remarquable réseau de voisins nous a soutenus. Je pouvais être ainsi en traitement, et mes enfants avaient encore une certaine normalité; ils pouvaient aller jouer dehors.  

Alison avec ses parents et enfants.

Enfin de bonnes nouvelles

Entre juin 2021 et février 2022, j’ai eu des séances de radiothérapie dirigées par le Dr Laval Grimard pour traiter le cancer dans mes os, suivies de séances de chimiothérapie. Après un essai clinique infructueux, le DrClemons a essayé sur moi une nouvelle option chimiothérapeutique qui a finalement été porteuse d’espoir. En juin 2022, j’ai commencé à me sentir mieux.  

Cet été-là, ma colonne vertébrale a commencé à se redresser, et j’ai pu bouger plus facilement. Mon état de santé n’a cessé de s’améliorer. Tous mes os ont guéri, les tumeurs ont rétréci, et j’ai pu marcher sans aide la plupart du temps. J’ai recommencé à travailler à temps partiel comme figurante dans des films – peut-être m’avez-vous vue dans un film culte – je fais aussi un peu de mannequinat. 

Au printemps 2023, les résultats de mon examen de tomodensitométrie étaient bons, et je suis partie pour Oxford et Londres – mon séjour a été extraordinaire. À mon retour au Canada début juin, je sentais que mon corps était à l’arrêt complet. Je pouvais à peine marcher. Avant que je m’en rende compte, j’étais dans un fauteuil roulant, incapable de marcher. 

Alison sur le tournage du film.

Nous étions loin de savoir ce qui nous attendait

Une fois de plus, je me retrouvais en mode « urgence » pour savoir ce qui se passait. J’ai fait des radiographies, des examens de tomodensitométrie, et je pense qu’aucun de nous ne s’attendait à voir ce que nous avons vu sur ces clichés. J’étais quasiment certaine que c’était fini pour moi.  

De nouvelles lésions étaient apparues au bas de la colonne vertébrale et, cette fois-ci, ils avaient aussi trouvé une tumeur au cerveau. Mon équipe de soins a immédiament agi en conséquence. Mon nouveau plan thérapeutique se composait de cinq séances de radiothérapie au niveau du dos et d’une au niveau du cerveau. J’ai ensuite commencé un nouveau type de traitement de chimiothérapie en août qui se classe au premier plan des options thérapeutiques, et je remercie le Dr Clemons du fond du cœur. J’appelle cela « la Cadillac des traitements »; je m’estime très chanceuse. Si je suis l’une des premières personnes à suivre ce traitement et qu’ils peuvent en tirer des enseignements, cela me convient tout à fait.  

« J’ai donc pour philosophie que vous pouvez faire des tests sur moi, utiliser mon sang ou vous servir de moi pour améliorer le sort de quelqu’un d’autre; alors, inscrivez-moi. »

— Alison Hughes

En fait, quand il s’agit de participer à des essais cliniques, je suis tout à fait partante. Je leur ai dit « Vous pouvez me piquer, m’utiliser pour apprendre des choses, vous servir de moi comme étude de cas. Des étudiants peuvent se faire la main sur moi ». Je suis déjà malade; j’ai donc pour philosophie que vous pouvez faire des tests sur moi, utiliser mon sang ou vous servir de moi pour améliorer le sort de quelqu’un d’autre; alors, inscrivez-moi. Je m’estime simplement chanceuse de bénéficier de ce niveau de soins et d’accès à des essais cliniques, même si celui auquel j’ai partici n’a pas marché, cela m’a permis d’avoir plus de temps. Et l’équipe de soins a appris des choses grâce à moi. 

Alison Hughes avec ses deux enfants, Rosie et Raffi.

Je suis simplement reconnaissante de chaque jour qu’il m’est donné de vivre. Le DrClemons me surnomme le « chat botté » parce que c’est comme si j’avais neuf vies.

Il a une façon bien à lui de communiquer avec les patients. Il me demande « À quelle vie êtes-vous? ». À vrai dire, il m’arrive souvent de me demander « Qui peut avoir autant de chance? » C’est la raison pour laquelle je partage mon histoire. Je suis chanceuse de recevoir des soins et un soutien, et de pouvoir apprendre, parce que la vie n’est pas toujours une partie de plaisir – nous ne sommes pas tous logés à la même enseigne

J’ignore ce que l’avenir me réserve. Je veux juste pouvoir être ici, avec mes enfants et ma famille. Je fais de mon mieux pour que chaque jour soit une belle journée pour eux et j’espère que la science continuera de faire des progrès et des découvertes. Aujourd’hui, Rosie a 13 ans, et Raffi, 11 ans. J’apprends à devenir la maman d’adolescents. J’ose imaginer le jour de la remise de leur diplôme d’études secondaires et leur vie à l’université. J’espère simplement que je pourrai continuer à les voir grandir, même s’ils ont moins besoin de moi.  

Téléchargez l’épisode no 86 du balado Pulse pour entendre Alison vous raconter son histoire et expliquer pourquoi elle souhaite venir en aide à d’autres jeunes femmes qui font face à un diagnostic de cancer du sein.

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Publié : juin 2023

Lorsque son lymphome non hodgkinien est réapparu peu après avoir terminé six traitements de chimiothérapie, Patrick Morris, 73 ans, a été profondément ébranlé.

« Personne ne prévoit avoir un cancer. Et personne ne s’y prépare. J’ai été profondément ébranlé par l’annonce de ce diagnostic. Cela m’a abasourdi. Ma vie a été bouleversée, se souvient Patrick. Vous prenez soudainement conscience que votre vie d’avant est finie. Un diagnostic de cancer vous rend humble ».

Patrick avait connu beaucoup de succès comme sauteur à skis de haut niveau à la fin des années 1960 et au début des années 1970.

Le Dr Andrew Aw, l’hématologue de Patrick, a parlé de « cancer réfractaire », parce que, bien qu’il ait répondu à la chimiothérapie, il est réapparu rapidement. Le Dr Aw a donc prévu un nouveau traitement de chimiothérapie à commencer immédiatement.

Cette période a été très éprouvante pour Patrick qui, jusqu’à ce moment-là de sa vie, avait eu la chance d’être en bonne santé et ne restait jamais les bras croisés. À vrai dire, il avait connu beaucoup de succès comme sauteur à skis de haut niveau à la fin des années 1960 et au début des années 1970, et c’est cette même motivation qui lui avait valu de se classer parmi les meilleurs de son domaine en tant qu’agent immobilier primé de la région d’Ottawa au sein d’une prospère société de courtage en immeuble, l’équipe Morris Home à Royal LePage Performance Realty.

Prendre soin de son « âme sœur »

Patrick ne serait pas là où il est sans l’aide de son épouse, Susan. Dynamique, attentionnée et enjouée, Susan a été son associée en affaires pendant des années et son âme sœur. Elle a aussi été une maman hors pair pour leurs trois filles et une « mamie » gâteau. Malheureusement, en 2017, Susan a été diagnostiquée avec la maladie d’Alzheimer et la démence à corps de Lewy. Patrick a pris soin d’elle en permanence, mais son état de santé a continué de se détériorer et il a finalement fallu la placer dans un établissement de soins de longue durée en 2021.

Patrick avec sa femme Susan.

« Nos souvenirs font désormais partie de mon jardin secret ».

– Patrick Morris

« J’ai eu de la chance d’avoir Susan comme épouse, associée en affaires pendant de nombreuses année, et âme sœur, d’ajouter Patrick. Notre mariage a tenu parce que nous vivions une histoire d’amour sans fin ».

Bien que Susan ne reconnaisse plus leurs filles ou Patrick, il reste très reconnaissant d’avoir partagé plus de 40 ans de vie commune. « Nos souvenirs font désormais partie de mon jardin secret ».

Envisager une thérapie immunocellulaire CAR-T

Confronté à ses propres problèmes de santé, Patrick devait affronter un cancer impitoyable. Durant sa seconde série de traitements, il a reçu une autre nouvelle bouleversante – son cancer s’était propagé au bas de son cou. Bien que préoccupé, le Dr Aw avait un plan grâce auquel Patrick aurait en fin de compte la vie sauve.

« Le Dr Aw m’a dit “Il ne faut pas ce que cela atteigne votre cerveau”. Et c’est à ce moment-là que nous avons interrompu le second traitement de chimiothérapie, et qu’il a recommandé des séances quotidiennes de radiothérapie ». Puis, le Dr Aw a examiné si Patrick était admissible à la thérapie immunocellulaire CAR-T.

Ce traitement révolutionnaire exploite le pouvoir des cellules immunitaires propres au patient, appelées cellules T, pour traiter son cancer. Les cellules T jouent un rôle déterminant dans le système immunitaire en éradiquant les cellules anormales, mais il arrive que des cellules cancéreuses deviennent invisibles pour les lymphocytes. Cependant, grâce à la thérapie immunocellulaire CAR-T, ces cellules CAR-T sont prélevées et reprogrammées en laboratoire de sorte qu’elles reconnaissent et détruisent les cellules cancéreuses. Ces cellules reprogrammées sont alors réinjectées au patient, où elles se multiplient par millions pour attaquer et tuer les cellules cancéreuses.

« Chaque médecin, infirmière, physiothérapeute – quiconque lié à ma thérapie immunocellulaire CAR-T – était résolu à ce que j’ai un avenir ».

– Patrick Morris

Les cellules T de Patrick ont été envoyées aux États-Unis pour y être reprogrammées, mais ce sont des chercheurs de L’Hôpital d’Ottawa qui, en collaboration avec des collègues de la Colombie-Britannique, ont élaboré le premier traitement utilisant des cellules CAR-T fabriquées au Canada. Cette approche permet un accès plus équitable à la thérapie immunocellulaire CAR-T partout au pays, tout en encourageant des recherches avant-gardistes pour améliorer les thérapies CAR-T susceptibles d’être plus efficaces contre davantage de types de cancer. Ce genre de recherches est possible grâce aux ressources et aux installations de recherche de calibre mondial de l’hôpital, notamment le Centre de fabrication de produits biothérapeutiques et le Centre de méthodologie d’Ottawa.

Cancer treatment delivers knockout punch

Pour Patrick, la thérapie immunocellulaire CAR-T a eu raison de son lymphome. Depuis que Patrick a reçu ce traitement en novembre 2022, ses examens d’imaergie ne montrent aucune trace de cancer.

« J’ai la vie sauve grâce à la thérapie immunocellulaire CAR-T. Je suis en rémission et j’ai un avenir ».

– Patrick Morris

« Faire face à sa propre mortalité change sa vie à tout jamais. Vous voulez pouvoir compter sur les meilleurs professionnels de la santé et la fine pointe de la science médicale, de dire Patrick. En tant que patient hospitalisé, j’ai été un témoin privilégié du dévouement, de l’engagement et de l’altruisme de chaque travailleur de la santé. Chaque médecin, infirmière, physiothérapeute – quiconque lié à ma thérapie immunocellulaire CAR-T – était résolu à ce que j’ai un avenir ».

Le soutien qu’il a reçu de son équipe de soins est à l’image de sa famille et de sa collectivité qui, comme le souligne sans détour Patrick, sont aussi touchées lorsqu’un proche apprend qu’il a un cancer. « Mes filles à Ottawa ont été mes anges sur terre. Elles ont parcouru des centaines de kilomètres en voiture, pour m’emmener au Centre de cancérologie, tout en veillant à ce que l’on prenne soin de moi à la maison, souligne Patrick. « Ma benjamine qui ne vit pas à Ottawa était en constante communication avec moi, et si elle avait vécu à Ottawa, elle aurait aussi fait partie du réseau de soutien. Le soutien de ma fratrie et de mes proches a été très important. Mes voisins, mes amis et mes collègues de travail étaient là pour moi au quotidien. J’ai pu compter sur le soutien et l’aide de nombreuses personnes. Cela m’a aidé à rester positif, surtout pendant les moments les plus difficiles ».

Les filles de Patrick.

Un sentiment de profonde gratitude à l’origine d’un premier don

Alors qu’il combattait son lymphome, Patrick n’a jamais cessé de penser à Susan et à ce qu’elle aurait pu lui dire. « Je sais que je dois songer à l’avenir. C’est ce que m’aurait dit mon épouse, avec insistance, d’ajouter Patrick. Cela me fait sourire parce que lorsque j’écoutais Susan, elle avait habituellement raison ».

Tout en pensant à l’avenir, et pour exprimer sa gratitude, Patrick a décidé de faire un premier don majeur de 150 000 $ à L’Hôpital d’Ottawa. Il espère ainsi encourager d’autres personnes à donner et à faire profiter de futurs patients des traitements révolutionnaires en cours d’élaboration à l’hôpital – à l’instar de la thérapie immunocellulaire CAR-T dont il a bénéficié. Il fait aussi gracieusement don de son temps en tant qu’hôte d’une table au Déjeuner annuel du PDG de L’Hôpital d’Ottawa et il a convaincu d’autres personnes de se joindre à lui à cette occasion.

« Je serai un fier donateur pour contribuer à la tenue de plus de recherches – car plus de recherches aboutissent à plus de découvertes ».

– Patrick Morris

« L’Hôpital d’Ottawa est un précurseur dans le domaine de l’immunothérapie, dit-il. Je serai un fier donateur pour contribuer à la tenue de plus de recherches – car plus de recherches aboutissent à plus de découvertes. J’ai la vie sauve grâce à la thérapie immunocellulaire CAR-T. Je suis en rémission et j’ai un avenir ».

Le Major à la retraite James Morrison est l’incarnation même du dévouement. Il est profondément dévoué à son pays, à son épouse et à notre système de santé. Une loyauté de plusieurs décennies – le Major aura 100 ans en 2024. Il est né en 1924, l’année de l’inauguration du Campus Civic de L’Hôpital d’Ottawa.

Major James Morrison et sa femme, Betty.

Chaque année, depuis 29 ans, le Major Morrison fait de généreux dons à L’Hôpital d’Ottawa.

« Je le dois bien à l’Hôpital pour les soins que j’y ai reçus. »

— James Morrison

À la question de savoir ce qui motive ses dons durables, il répond par un sourire charmeur. « Eh bien, c’est surtout parce que je suis un client. Je le dois bien à l’Hôpital pour les soins que j’y ai reçus. »

D’abord, c’étaient pour des problèmes cardiaques, ensuite, pour un cancer de la prostate, il y a dix ans.

« On m’a très bien traité », affirme le Major, en revenant sur la façon dont, à la fin de son traitement contre le cancer, il a eu la chance de sonner la cloche, pas une, mais huit fois.

« C’est une tradition dans la marine », explique le Major. Il faisait référence à la cloche d’un navire qu’on fait sonner huit fois pour marquer la fin d’un quart, ou qu’on utilise parfois pour signifier qu’on a terminé une tâche.

Malgré la référence du Major Morrison à cette tradition précise, ce n’est pourtant pas dans la marine qu’il a passé sa longue carrière, mais bien dans l’Aviation royale canadienne, qu’il a rejointe à l’âge de 18 ans.

« Je pesais seulement 118 livres et on m’a dit que je devais en avoir 120 pour pouvoir m’engager et que je devais retourner chez moi et prendre du poids. Alors, je suis rentré et je me suis gavé », se rappelle le Major.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, il était posté au Southeast Asia Air Command. À la fin de la guerre, il a transporté des prisonniers aux procès sur les crimes de guerre.

Le Major Morrison a épousé l’amour de sa vie, Betty, en 1951, avec qui il a fondé une famille. Sa carrière l’a amené dans divers postes au Canada, et en 1970, il était un officier commandant du centre d’opérations des Forces canadiennes où il a offert des instructions quand la Loi sur les mesures de guerre a été invoquée le 16 octobre de la même année.

Plus tard dans la vie, il a commencé à patrouiller dans les zones publiques de l’aéroport comme surveillant aéroportuaire, et Betty l’accompagnait pendant nombre de ses quarts de nuit. Sa dernière patrouille auprès de la Surveillance aéroportuaire était en janvier 2014 – le jour de son 90e anniversaire.

Voilà quelques moments clés de son itinéraire de presque 10 décennies sur cette terre, allant des hauts faits de son engagement dans l’armée comme jeune homme aux épreuves de la maladie d’Alzheimer de son épouse. « Elle ne me reconnaît plus. »

Ils sont mariés depuis 72 ans, et il ne se passe pas un jour sans qu’il ne lui rende visite.

La loyauté incontestable du Major Morrison est évidente. Alors que nombre de ces récits relèvent du passé, c’est sur l’avenir qu’il invite les résidants d’Ottawa à se concentrer. Il encourage aussi les autres à soutenir la campagne Créons des lendemains de L’Hôpital d’Ottawa.

« Vous devriez investir dans ce projet parce que vous pourriez en avoir besoin à l’avenir ».

— Major James Morrison

La campagne de 500 millions de dollars est la plus importante de l’histoire d’Ottawa et concrétise une vision de transformation complète des soins de santé par la construction de l’hôpital de recherche le plus perfectionné sur le plan technologique au Canada et en menant la recherche et l’innovation vers des pistes novatrices encore inégalées. Cette initiative mérite d’être soutenue, selon le Major Morrison.

« Vous devriez investir dans ce projet parce que vous pourriez en avoir besoin à l’avenir », conseille-t-il aux prochaines générations. « Le nouveau campus leur appartient. »

Le nouvel hôpital devrait ouvrir ses portes en 2028, et nous serions ravis d’y voir le Major Morrison le jour de son inauguration. « J’aurais aimé voir ce jour », déclare-t-il.

Major James Morrison, nous vous remercions pour vos services rendus à notre pays et à notre collectivité.