Quand la COVID-19 s’est invitée à Ottawa en mars 2020, nous étions dans l’inconnu. Toutefois, malgré l’arrivée rapide de nouvelle information au début de la crise et l’incertitude entourant le virus, un sentiment est clairement ressorti : la solidarité. La communauté allait bientôt faire déferler une vague de soutien à l’endroit de L’Hôpital d’Ottawa, pendant que les équipes de soins se mobilisaient pour les patients, dans un contexte qu’elles n’avaient jamais connu.

« Merci à nos généreux donateurs, dont certains ont fait un don pour la première fois. »
– Tim Kluke

Nos travailleurs de première ligne franchissaient les portes de l’Hôpital chaque jour pour lutter contre le virus et la population restait à la maison pour contribuer à aplatir la courbe. Malgré tout, il est devenu évident que les résidents voulaient en faire plus – et c’est ce qu’ils ont fait. Les dons, petits et grands, ont commencé à affluer et le Fonds d’urgence COVID‑19 a été créé. À ce jour, ce sont plus de deux millions de dollars qui ont été donnés généreusement pour soutenir la lutte de notre hôpital contre la COVID-19, et ces dons ont déjà servi. Tim Kluke, président-directeur général de La Fondation de l’Hôpital d’Ottawa, souligne que cet appui a changé la donne dans la recherche et les projets de soins. « C’est encore une fois la preuve que nous sommes plus forts ensemble. Merci à nos généreux donateurs, dont certains ont fait un don pour la première fois. Les recherches en cours nous aideront à mieux comprendre et traiter la maladie, et ce faisant, à protéger nos patients et notre communauté. » Les dons sont encore les bienvenus.

La communauté nous a aussi aidés à nous procurer de l’équipement de protection individuelle (EPI). La communauté chinoise d’Ottawa s’est rapidement mobilisée et a amassé plus de 120 000 $ pour l’achat d’équipement essentiel comme des respirateurs et de l’EPI pour le personnel.

La vidéo est uniquement disponible en anglais.

Se lancer dans l’inconnu

Alors que la communauté s’unissait pour montrer son soutien aux travailleurs de première ligne, une aile COVID-19 a été créée aux Campus Général et Civic pour les patients ayant contracté le virus. L’équipe du Campus Général, qui prenait normalement en charge des patients atteints de problèmes thoraciques ou oto-rhino-laryngologiques (touchant les oreilles, le nez ou la gorge) ou ayant subi une intervention chirurgicale, est devenue, presque du jour au lendemain, responsable de patients atteints de la COVID-19. Ces travailleurs ne se doutaient pas à l’époque qu’ils s’occuperaient de ces malades pendant plus d’un an. « Nous avons de l’expérience dans le traitement de problèmes pulmonaires et respiratoires sur notre unité; nous étions donc bien placés pour prendre soin de ces patients », explique Vanessa Large, une infirmière autorisée à notre hôpital depuis quatre ans.

Néanmoins, le défi était énorme et éprouvant. Kristine Belmore est une infirmière autorisée à notre hôpital depuis 11 ans et elle n’aurait jamais imaginé vivre une telle situation durant sa carrière. « Je travaillais la journée où les premiers patients atteints de la COVID-19 ont été admis. On recevait constamment de nouveaux protocoles pour la prise en charge de ces patients – et pas seulement chaque jour, mais même durant un quart de travail », mentionne l’infirmière. Elle ajoute : « Avant un quart de travail, je me sentais comme à mes débuts dans la profession, je ne dormais pas bien. J’étais anxieuse et j’avais peur de ce qui m’attendait ».

Leah Mills était infirmière autorisée depuis à peine trois ans lorsqu’elle a dû s’occuper de patients atteints de la COVID-19. « Il n’y a pas eu de transition, notre monde a été complètement chamboulé », décrit-elle.

La résilience devant les semaines qui devenaient des mois

Dr. Samantha Halman
La Dre Samantha Halman aide un patient à communiquer avec ses proches à l’aide d’un iPad.

Durant ces premières semaines de prise en charge, il était très difficile de voir certains patients stables passer soudainement à un état où leur vie ne tenait plus qu’à un fil. Ces événements ont pesé lourd sur le moral des trois infirmières. « L’augmentation de la charge de travail avec l’arrivée massive de patients était très exigeante. Au fil du temps, la situation s’est améliorée puisque des politiques claires ont été mises en place et que nous avons commencé à reconnaître une tendance dans le déclin des patients », se rappelle Leah Mills.

« Nous sommes devenus leur seul lien humain, nous sommes devenus leur deuxième famille. Nous tenions un iPad pour qu’ils puissent voir le sourire bienveillant d’un proche, parfois pour dire adieu. » – Vanessa Large

Nous avons dû réinventer nos façons de faire et trouver de nouvelles façons de calmer les patients lorsqu’ils avaient de la difficulté à respirer ou peur de ce qui pourrait leur arriver. Il y avait aussi les multiples pièces d’EPI, qui nous procuraient une meilleure sécurité, mais qui amenaient aussi de nouveaux défis. « Les soins aux patients étaient plus complexes, surtout avec les aînés qui sont parfois confus, parce qu’ils ne pouvaient pas voir nos expressions faciales; nous devions trouver d’autres moyens de les rassurer. Nous sommes aussi devenus le lien entre le patient et sa famille, par l’entremise d’appels téléphoniques et vidéo, une situation que nous n’avions jamais vécue auparavant », explique Kristine.

Vanessa renchérit : « Nous sommes devenus leur seul lien humain, nous sommes devenus leur deuxième famille. Nous tenions un iPad pour qu’ils puissent voir le sourire bienveillant d’un proche, parfois pour dire adieu. »

La durée de la pandémie a commencé à épuiser les infirmières sur les plans psychologique et émotionnel. Leah explique que le personnel infirmier a l’habitude d’aider les patients à se rétablir. « On se sent dépassés et épuisés quand on voit les patients rapidement dépérir et parfois, mourir. Ce n’est pas une réalité à laquelle j’étais habituée dans ma profession. »

Heureusement, au cours de la dernière année, cette équipe dévouée a aidé la majorité des patients atteints de la COVID-19 à recouvrer la santé et à retourner à la maison, auprès de leurs proches.

Les infirmières de « l’étage de la COVID »

« Quand on travaille à l’unité de COVID-19, on voit les chiffres grimper et redescendre; on ne sait jamais quand tout pourrait basculer. »
— Leah
« L’équipe a vraiment été le point fort de mon expérience à l’unité de COVID-19. Tout le monde était prêt à soutenir et à former les petits nouveaux. Les patients étaient aussi très accommodants, et je me souviendrai d’eux pendant longtemps. »
— Margaret
« Ce que j’ai trouvé le plus difficile cette année, c’est d’être témoin de beaucoup de souffrance et de ne pas être en mesure d’aider autant que je l’aurais voulu. »
— Michael
« La COVID-19 m’a appris à chérir les moments passés avec ma famille, mes amis et mes collègues, et à en profiter pleinement. »
— Jeannette

Un patient atteint de la COVID-19 est reconnaissant des soins empreints de compassion qu’il a reçus

L’un des patients ayant été aux premières loges des soins empreints de compassion prodigués dans l’aile COVID-19 est le Père Alex Michalopulos. Le prêtre orthodoxe grec a été hospitalisé 10 jours. Il se sent extrêmement chanceux de se sentir mieux aujourd’hui. « Je suis reconnaissant pour les moments où les médecins et le personnel infirmier passaient me voir et me rassuraient, je suis reconnaissant des soins extraordinaires qui m’ont été prodigués avec amour et respect pour la vie humaine. »

« J’ai beaucoup plus de respect pour les professionnels de la santé. J’en ai toujours eu, mais cette fois, c’était différent; ils étaient là pour moi. » – Père Alex Michalopulos

Fr. Alex Michalopoulos of the Greek Orthodox Church
Le père Alex Michalopoulos de l’Église orthodoxe grecque. Le père Alex a été traité contre la COVID-19 à L’Hôpital d’Ottawa l’an dernier.

Les larmes aux yeux, il prend une courte pause pour se reprendre. Le Père Michalopulos dit qu’il est parfois bien de voir l’autre côté de la médaille, de vivre ce que traversent d’autres personnes. « J’ai beaucoup plus de respect pour les professionnels de la santé. J’en ai toujours eu, mais cette fois, c’était différent; ils étaient là pour moi. »

Il ajoute : « Ils m’ont tenu la main et ont fait preuve d’empathie. Ils m’ont montré beaucoup de respect et d’amour. Je leur en serai toujours reconnaissant ». C’est cette touche particulière et ces soins uniques prodigués par de parfaits étrangers qui ont aidé le Père Michalopulos à regagner la force nécessaire pour retrouver ses proches et plus tard, sa famille paroissiale.

« Je n’oublierai jamais la façon dont j’ai été traitée par ces personnes qui ne me connaissaient pas. Je les admire et elles feront toujours partie de mes prières. »

Pour contribuer aux efforts, le Père Michalopulos participe à une étude sur les effets à long terme du virus. La scientifique Sara J. Abdallah et la Dre Juthaporn Cowan effectuent un suivi auprès des patients participants 3, 6 et 12 mois après l’infection.

Le Père Michalopulos explique pourquoi il voulait s’impliquer : « Je voulais aider les scientifiques à comprendre les effets à court et à long terme du virus, et ainsi contribuer au développement d’un vaccin ou d’un traitement ».

Contribuer par la recherche

Des chercheurs de notre hôpital ont grandement contribué à la course contre la montre mondiale pour combattre la COVID-19. Ils explorent plus de 60 projets de recherche pour appuyer les efforts planétaires visant à trouver de meilleures façons de traiter et de prévenir l’infection au virus. Certains de ces projets ont été financés par des donateurs, par l’entremise du Fonds d’urgence COVID‑19, dont le premier essai clinique au monde visant à protéger les patients atteints du cancer contre la COVID-19. À ce jour, 22 patients ont été recrutés pour ce projet dirigé par la Dre Rebecca Auer.

Les scientifiques John Bell et Carolina Ilkow mettent à profit leur expertise en fabrication de virus qui s’attaquent au cancer pour développer un vaccin contre la COVID-19, une solution canadienne. De plus, notre Centre de fabrication de biothérapies participe à la fabrication de trois autres vaccins contre la COVID-19 pour des essais cliniques, ainsi qu’au développement d’un traitement expérimental par cellules souches.

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Des signes d’espoir après une année éprouvante

Avec la recherche qui apporte de plus en plus de réponses, l’optimisme grandit dans l’équipe de soins. L’arrivée du premier vaccin en décembre était aussi une lueur au bout du tunnel. « Le vaccin nous donne de l’espoir. Je me souviens à quel point j’étais heureuse de recevoir le mien », décrit Kristine.

Venus Lucero, a nurse at The Ottawa Hospital
Venus Lucero, infirmière à L’Hôpital d’Ottawa, administre la première dose de l’hôpital du vaccin contre la COVID-19.

Il y a de l’espoir qu’un jour la vie reprenne son cours, comme avant, ou presque. Pour Kristine, cela voudrait dire qu’elle ne serait plus inquiète en serrant ses enfants dans ses bras au retour du travail.

Pour Leah, cela voudrait dire qu’elle pourrait enfin décrocher, pour la première fois en un an, et vraiment relaxer. Pour Vanessa, cela voudrait dire de pouvoir enfin passer du temps avec son fiancé, Colin, qui est aussi travailleur de première ligne, puisqu’ils ne se voient pas durant la pandémie. Avec ce sentiment d’espoir vient également une grande fierté d’avoir su donner des soins de qualité durant cette période sans précédent. Et d’avoir su se serrer les coudes.

Écoutez le balado Pulse pour entendre le pour en savoir plus sur cette année dans l’aile COVID-19.


Fièrement affilié à l’Université d’Ottawa, L’Hôpital d’Ottawa est un centre de recherche et de santé universitaire de premier plan.

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