Mise à jour : Malheureusement, Ida Chen est décédée le 6 novembre 2019. L’histoire suivante a été écrite plus tôt cette année, après qu’Ida a subi une chirurgie guidée par fluorescence à L’Hôpital d’Ottawa.

Des symptômes qui mènent à un bouleversant diagnostic de cancer du cerveau

En décembre 2016, Ida Chen se promène à vélo et profite de la chaleur de Palm Beach, en Floride, lorsqu’elle ressent quelque chose d’anormal dans une de ses jambes. Elle avait bien remarqué des symptômes mineurs au cours des semaines précédentes, mais soudainement, sa jambe droite ne fonctionne plus. Incapable de retrouver son équilibre, elle fait une chute et ne peut pas poursuivre sa promenade.

Ida se relève, un peu sonnée. « Après ma chute, je pouvais marcher. Le problème n’était pas permanent » explique-t-elle. Comme elle a une blessure à la jambe, elle se rend dans une clinique sans rendez-vous près de la maison de vacances qu’elle possède avec son mari, Clarence Byrd.

Ida raconte qu’après l’avoir assurée qu’il n’y a pas d’infection dans sa jambe, le médecin semble très préoccupé par ce qui a causé cette chute. Il lui conseille de consulter un neurologue.

Le neurologue lui fait passer un examen IRM qui révèle la présence d’une tumeur de 4 cm potentiellement maligne dans le cerveau d’Ida. Craignant qu’elle ne survive pas au voyage de retour au Canada pour y subir une intervention chirurgicale, le neurologue communique avec un neurochirurgien à l’hôpital universitaire de Miami, qui effectue l’opération quelques jours plus tard. L’analyse établit que la tumeur d’Ida est un glioblastome multiforme, une forme particulièrement agressive de cancer du cerveau. Malheureusement, comme la tumeur s’est infiltrée dans les zones qui contrôlent la jambe d’Ida, le chirurgien ne peut pas l’enlever au complet et doit en laisser 25 %.

Glioblastome multiforme – cancer du cerveau

Pour Clarence, la nouvelle est bouleversante.

« C’est un cancer particulièrement dangereux, car il a des bords flous qui empêchent le chirurgien de bien distinguer les tissus cancéreux des cellules saines. » Clarence Byrd, son mari

Ida met son médecin à Ottawa au courant de la situation. Bien qu’en pleine période des Fêtes, la Dre Lisa Lezack du Service de santé de l’Université d’Ottawa fait l’impossible pour s’assurer qu’Ida sera traitée dès son retour au Canada.

De retour au Canada au début de janvier, Ida doit commencer une radiothérapie et une chimiothérapie. Cependant, un nouvel examen d’IRM révèle que la tumeur a presque entièrement repris sa taille d’origine.

De nouveau, à peine quelques semaines après sa première chirurgie, Ida entre en salle d’opération, cette fois à L’Hôpital d’Ottawa sous les soins du Dr John Sinclair, neurochirurgien. L’intervention dure sept heures et est suivie de six semaines de radiothérapie et de chimiothérapie.

Initialement, Ida a reçu un pronostic de survie de 12 à 15 mois. Contre toute attente, elle est toujours en vie dix-huit mois après son diagnostic, mais le cancer est revenu et il faut une nouvelle intervention, la troisième en moins de deux ans. Cette fois, le Dr Sinclair a accès à un microscope révolutionnaire prêté à L’Hôpital d’Ottawa.

Ida, at home, enjoying every moment she gets to play piano.
Ida, à la maison, profitant de chaque moment qu’elle passe au piano.

Illuminer le cancer

Le Dr Sinclair a suivi en Suisse une formation en chirurgie cérébrale guidée par fluorescence, et il peut effectuer ce type de chirurgie avec un microscope prêté à L’Hôpital d’Ottawa. Pour cette technique, les patients doivent ingérer un liquide qui contient de l’acide 5-aminolévulinique (5 – ALA) quelques heures avant l’intervention. Le 5 – ALA se concentre dans les tissus cancéreux et ne touche pas aux tissus sains. Ainsi, les gliomes malins « brillent » en rose fluorescent sous la lumière bleue d’une longueur d’onde spéciale générée par le microscope tandis que les tissus sains ne sont pas fluorescents. Le chirurgien peut donc exécuter une résection totale d’une tumeur chez beaucoup plus de patients et des études récentes établissent qu’on peut atteindre ce genre de résultat dans 70 % des interventions comparativement à l’ancienne moyenne de 30 %.

« Le fait de voir les tumeurs aux couleurs fluorescentes aide les neurochirurgiens à éliminer davantage de cellules cancéreuses, déclare le Dr Sinclair. C’est comme si on allumait une lumière. Vous pouvez vraiment voir la différence entre la tumeur et le tissu cérébral. C’est spectaculaire. »

« Cette technologie améliore considérablement la survie et la qualité de vie », ajoute-t-il.

Lors de discussions ultérieures avec le Dr Sinclair, il est clairement apparu que sans l’utilisation du microscope, Ida aurait perdu l’usage de sa jambe droite. « Il aurait fallu qu’il enlève plus de tissus cérébraux, quitte à me rendre invalide, pour s’assurer d’enlever toutes les cellules cancéreuses », explique Ida. Elle a également appris que comme le microscope était prêté pour un temps limité par le fabricant, elle fait partie des dix patients au Canada qui ont pu profiter du prêt de ce microscope.

Peu après l’intervention chirurgicale d’Ida, on a organisé une campagne de financement pour acquérir définitivement un microscope de chirurgie guidée par fluorescence à L’Hôpital d’Ottawa. Conscients de l’importance vitale de cet équipement, Ida et Clarence ont contribué substantiellement à cette campagne. Le Dr Sinclair a effectué sa première intervention avec le nouveau microscope le 26 août.

« Il m’a sauvé la vie. »

Grâce aux soins révolutionnaires reçus ici, chez elle, Ida mène maintenant une vie normale. « Ida a reçu des soins exceptionnels à L’Hôpital d’Ottawa. Le Dr Sinclair m’a particulièrement impressionné », précise Clarence.
« Il m’a sauvé la vie, ajoute rapidement Ida, deux fois »


Fièrement affilié à l’Université d’Ottawa, L’Hôpital d’Ottawa est un centre de recherche et de santé universitaire de premier plan.

Après avoir eu des problèmes de vue, de graves maux de tête et des accidents ischémiques transitoires (AIT) – des mini-AVC, John Fairchild a reçu un diagnostic de tumeur à l’hypophyse. Comme chaque AIT est potentiellement mortel ou peut causer une paralysie et que l’opération était très risquée, John a commencé à faire des plans détaillés pour aider sa femme à continuer sans lui.

Cela a duré jusqu’en septembre 2015, lorsqu’une chirurgie mini-invasive du cerveau à L’Hôpital d’Ottawa lui a sauvé la vie.

En 2011, un médecin d’Edmonton avait dit à John qu’il avait une tumeur à l’hypophyse et que l’opération pour la retirer était trop risquée. Ce médecin il lui avait recommandé d’attendre quelques années jusqu’à ce que la procédure se soit améliorée.

Cinq ans plus tard, John et sa femme Suzanne avaient déménagé à Ottawa, et John avait régulièrement des AIT. Pendant ces épisodes, sa vision était diminuée au point qu’il ne voyait que par un petit trou, et il avait des troubles de mémoire et d’élocution. On a renvoyé cet homme de 71 ans consulter le Dr Fahad Alkherayf, neurochirurgien à L’Hôpital d’Ottawa. Celui-ci lui a recommandé de subir la nouvelle chirurgie mini-invasive du cerveau. Grâce à cette technique, sa tumeur, qui était bénigne, serait retirée par ses narines plutôt que de la manière traditionnelle plus radicale et plus risquée, qui nécessitait l’ouverture de son crâne.

Les avantages de la chirurgie mini-invasive du cerveau

« C’est un nouveau domaine en neurochirurgie » dit le Dr Alkherayf, qui a fait progresser les techniques de chirurgie mini-invasive du cerveau durant les dernières années. « Il n’y a pas d’incisions dans le crâne ni de coupure de la peau. Tout est fait par le nez. »

Cette intervention est plus sécuritaire et dure considérablement moins longtemps. Cela signifie que les patients passent non seulement moins de temps dans la salle d’opération, mais aussi qu’ils rentrent chez eux plus rapidement. Ils connaissent moins de complications et un meilleur rétablissement.

John Fairchild at home following his minimally invasive brain surgery at The Ottawa Hospital.
John Fairchild après sa chirurgie

Retour de la vue et de l’espoir

« Je croyais qu’il y avait un risque de devenir aveugle ou de mourir après l’opération, parce que c’était tellement nouveau, raconte John. J’ai passé les deux mois qui l’ont précédée à m’entraîner à être aveugle. J’ai appris à ma femme comment utiliser la souffleuse et s’occuper des finances.

« Quand j’ai ouvert les yeux dans la salle de réveil, je pouvais voir une horloge sur le mur et lire l’heure! Je n’étais pas aveugle! »

– John Fairchild

L’Hôpital d’Ottawa est un chef de file en Amérique du Nord pour cette procédure.

« On nous a demandé des consultations à l’échelle internationale, dit le Dr Fahad Alkherayf. C’est une technique très intéressante qui a certainement amélioré les soins aux patients durant les interventions de cette nature. »

Un avenir prometteur

Dans l’année qui a suivi l’opération, John a repris sa vie active.

« Grâce à l’équipe chirurgicale virtuose de L’Hôpital d’Ottawa, je connais de nouveau une bonne santé vitale – curling, ski, golf – avec une excellente vision et sans maux de tête. Je suis extrêmement reconnaissant pour les soins que j’ai reçus à l’Hôpital et les merveilleux soins de suivi. »

« Je me sens tellement bien maintenant que vous ne croiriez jamais que j’ai eu quelque chose qui n’allait pas. Je suis très fier de l’hôpital et de l’équipe médicale. Vous m’avez sauvé la vie. »

– John Fairchild

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C’était le 7 mars 2018. Leata n’avait pas vu Joellie depuis cinq semaines. Elle avait été au Centre hospitalier pour enfants de l’est de l’Ontario, à Ottawa, avec leur fille de trois ans qui avait besoin d’une chirurgie dentaire.

Lorsqu’ils sont rentrés de l’aéroport, Joellie a dit qu’il ne se sentait pas bien et est allé se coucher. Il s’est réveillé fiévreux. Leata a appelé sa tante qui se demandait s’il ne souffrait pas d’un accident vasculaire cérébral.

« J’ai appelé le poste de soins infirmiers et on m’a dit de l’amener ici. Notre camion ne marchait pas, alors nous avons pris la motoneige. Il [Joellie] a conduit jusqu’au poste de soins infirmiers », a dit Leata. Les infirmières ont vu que quelque chose n’allait pas et ont commencé à appeler des médecins d’Iqualuit qui ont pris des dispositions pour procéder à l’évacuation sanitaire à partir de leur collectivité du nord-ouest de l’île de Baffin.

Joellie s’est évanoui au poste de soins infirmiers. Il n’a pas repris connaissance avant d’arriver à l’Hôpital général de Qikiqtani, à Iqaluit, où il a subi un tomodensitogramme. Les nouvelles n’étaient pas bonnes.

Une opération de sept heures et 52 points de suture

The Ottawa Hospital, The Ottawa Hospital Foundation, Joellie Qaunaq
JoellieQaunaq, de la baie de l’Arctique.

« D’abord, le médecin nous a dit que Joellie avait une tumeur, puis on nous a dit qu’il avait un cancer du cerveau », dit Leata.

Elle n’était à la maison que depuis moins de 48 heures lorsqu’elle s’est retrouvée à nouveau à Ottawa. Le Centre de cancérologie de L’Hôpital d’Ottawa, en vertu d’une entente avec le gouvernement du Nunavut, offre des services de cancérologie aux résidents de l’est du Nunavut. En général, un seul membre de la famille ou ami proche accompagne le patient. Les Qaunaq savaient que le traitement du cancer pouvait durer plusieurs semaines, voire des mois. Ils étaient prêts à quitter leur famille, leurs amis et leur réseau de soutien communautaire pour une période indéterminée pendant que Joellie suivait un traitement.

Le couple, marié depuis 29 ans, a quatre enfants. Ainsi, avant de partir vers le sud, Leata s’est arrangée pour que leurs deux enfants cadets (13 et 3 ans) restent avec le fils aîné, dont la femme attendait un bébé en avril. Ce serait le premier petit-enfant de Joellie et de Leata, et ils savaient qu’ils allaient manquer la naissance du bébé.

Joellie a subi une intervention chirurgicale de sept heures pour enlever sa tumeur au cerveau. Il s’est réveillé avec le côté gauche de la tête rasé et 52 points de suture de l’oreille à la tempe.

« Ce n’est pas une sorte de cancer qui se guérit »

« Joellie avait une tumeur appelée glioblastome. C’est le type de tumeur cérébrale le plus courant chez les adultes », a déclaré le Dr Garth Nicholas, l’oncologue médical de Joellie. « Ce n’est pas une sorte de cancer qui se guérit avec notre traitement. Le but est d’essayer d’empêcher ce cancer de progresser ou de s’aggraver aussi longtemps que possible. »

Le glioblastome multiforme est une forme mortelle et extrêmement agressive de cancer qui commence dans le cerveau. Ses cellules tumorales s’insinuent comme des tentacules dans des parties du cerveau où les neurochirurgiens ne peuvent pas les voir et ne peuvent donc pas les enlever.

  • Chaque année, 1 000 Canadiens reçoivent un diagnostic de glioblastome.
  • Deux personnes sur 100 000 sont touchées.
  • Cela représente 12 % de toutes les tumeurs de la tête.
  • Il touche plus les hommes que les femmes.
  • Le plus souvent, il s’agit d’adultes de 45 à 75 ans.
  • Le taux de survie est inférieur à 10 %, cinq ans après le diagnostic.
  • Gord Downie, le chanteur de The Tragically Hip, et Paul Dewar, un politicien d’Ottawa, sont tous deux morts de ce type de cancer du cerveau.
  • Du nouvel équipement et de nouvelles techniques pourraient aider à améliorer les résultats.

Surmonter les barrières linguistiques et culturelles

En plus d’avoir perdu l’ouïe, conséquence d’une vie de chasseur et du fait d’être proche du bruit des fusils de chasse, Joellie parlait l’inuktitut et avait une connaissance limitée de l’anglais. Il a eu de la difficulté à comprendre son diagnostic et les options de traitement qui s’offraient à lui. Heureusement, Leata parle couramment l’anglais et pouvait défendre vigoureusement le traitement de son mari. Ce n’est toutefois pas le cas de nombreux patients inuits.

« Je pense que les défis et les difficultés, au-delà de sa tumeur cérébrale, n’étaient pas liés à la tumeur de Joellie, mais au fait d’être loin de chez lui et à la barrière linguistique », dit le Dr Nicholas.

Réalisant ces défis, le Dr Nicholas a dirigé les Qaunaq vers Carolyn Roberts, infirmière pivot des Premières Nations, des Inuits et des Métis dans le cadre du Programme de cancérologie pour les autochtones. Elle aide de nombreux patients inuits à comprendre le système de santé et à s’y retrouver tout au long de leur traitement contre le cancer.

« L’autonomie est la pierre angulaire de l’ensemble de notre système de pratique éthique. Les gens peuvent décider ce qu’ils veulent faire et sont censés participer aux mesures prises en ce qui concerne leur santé. Toutefois, la combinaison de la langue, de l’éducation et des attentes culturelles fait qu’il est difficile pour les gens du Nord de participer, a déclaré le Dr Nicholas. Le programme avec Carolyn est utile à cet égard, car elle les aide à comprendre qu’il ne s’agit pas de leur faire quelque chose, mais bien de le faire avec eux et pour eux. »

« Lorsque je rencontre des patients, je leur dis que je ne suis pas une infirmière comme les autres, dit Carolyn. Je ne suis pas simplement là pour répondre à des questions sur le cancer. Je suis là pour répondre à toutes leurs questions, mais pas nécessairement sur la santé. C’est le message que je donne à chaque patient. »

Il n’y a pas beaucoup de similitudes entre Ottawa et les petites collectivités de l’Arctique où vivent de nombreux patients inuits. Suivre un traitement contre le cancer dans un endroit si fondamentalement différent de leur domicile a des conséquences négatives sur les patients et leur santé mentale.

Le fait de comprendre la culture de quelqu’un et d’éliminer les obstacles grâce au langage universel de la compassion et du rire aide les patients à se sentir plus à l’aise et plus confiants dans leur combat contre le cancer.

« Nous nous sommes vraiment efforcés de ne pas trop nous concentrer sur le cancer. Ça nous a rapprochés, mais ça ne les définit pas. » –Carolyn Roberts, infirmière pivot, Premières Nations, Inuits et Métis

Le Dr Nicholas a dit qu’il voit bien comment Carolyn et le Programme de cancérologie pour les autochtones améliorent les choses pour les patients. « Je peux penser à des patients qui n’auraient pas reçu de traitements et qui seraient tout simplement rentrés chez eux. Ils étaient dépassés par rapport à tout ce qui arrivait et ils seraient tout simplement partis, mais Carolyn s’est occupée d’eux. Ils ont fini par rester et par suivre un traitement, et les traitements ont été fructueux, a déclaré le Dr Nicholas. Le programme a eu des résultats médicaux mesurables. »

JoellieQaunaq a enseigné les techniques de survie dans l’Arctique aux membres des Forces armées canadiennes à la baie Resolute, au Nunavut.

De retour à la maison, entouré de la famille et des amis

The Ottawa Hospital, The Ottawa Hospital Foundation, Joellie Qaunaq
LeataQaunaq embrasse son mari Joellie.

Joellie a reçu sa dernière radiothérapie à Ottawa le 29 mai 2018. Il a ensuite reçu son congé de l’hôpital et s’est empressé de retourner chez lui à la baie de l’Arctique, auprès de sa famille et de ses amis.

Le suivi du Dr Nicholas auprès de Joellie et son traitement pour aider à garder le cancer à distance s’est poursuivi. Tous les mois, il subissait des analyses sanguines et les résultats étaient télécopiés au Dr Nicholas, qui appelait Leata pour savoir si Joellie pouvait aller de l’avant et prendre les médicaments de chimiothérapie qu’on lui avait prescrits à la maison. Après que Joellie ait terminé la chimiothérapie de six mois, il a subi des tomodensitogrammes de suivi que le Dr Nicholas a reçus sur son ordinateur comme si Joellie était un patient local.

Heureusement, Joellie allait encore relativement bien lorsqu’il est rentré chez lui en mai dernier et a pu passer du bon temps avec sa nouvelle petite-fille et sa famille.

Le glioblastome est un cancer qui revient toujours. Celui de Joellie n’a pas fait exception. Près d’un an après avoir reçu son congé de l’hôpital, Joellie a vu sa santé se détériorer et, malheureusement, il est décédé le 5 mai 2019. Il était entouré de ses proches et de sa famille.

Grâce aux dons de notre généreuse collectivité, les chercheurs de L’Hôpital d’Ottawa ont fait d’immenses avancées dans l’amélioration des traitements contre le cancer. Ce sont des patients comme Joellie qui inspirent nos soignants et nos chercheurs à s’efforcer de trouver un remède.


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Le pire cauchemar d’un parent

Shane et Ellen Ottens ont vu leurs quatre garçons passer à travers leur bonne part de plaies et bosses et de fractures au fil des années. Cependant, rien ne les avait préparés au diagnostic que leur fils, Spencer, recevrait à l’automne de 2017.

Spencer, alors âgé de 14 ans, a vu son œil rougir et pleurer pendant plus d’une semaine, et un étrange blocage dépassait de son nez. Malgré des efforts répétés, il ne réussissait pas à le faire sortir. C’est alors que la mère de Spencer, Ellen, a compris qu’il avait besoin d’aide et ils ont fini au service des urgences du CHEO.

Les médecins ont demandé une tomodensitométrie. Il était autour de minuit. Ellen se souvient du moment où ils ont eu les résultats.

« Un médecin qui avait l’air profondément inquiet m’a demandé : “Saviez-vous que Spencer avait une tumeur dans sa tête?” »

Ce n’est pas une nouvelle qu’un parent veut entendre.

La tumeur, qui dépassait du nez de Spencer, a fait l’objet d’une biopsie. Bien que bénigne, cette tumeur entraînait une détérioration rapide de la santé de Spencer. Lorsqu’Ellen a demandé à voir le tomodensitogramme, elle se souvient avoir cherché une image de la taille d’un grain de raisin ou d’une balle de golf attachée à une excroissance dans le nez.

« Je n’en ai pas vu et j’ai demandé où était la tumeur. “C’est la zone grise”, m’a dit le médecin ».

La zone grise couvrait la moitié de son visage.

« Je ne voulais même pas penser à quoi ressemblerait son visage après, avec tout ce qu’il aurait à couper pour enlever autant de tissu, mais il fallait que je pose la question. »

Le médecin m’a révélé que la tumeur était plus grande que toutes celles qu’il avait vues auparavant. C’est pour cette raison et parce qu’elle touchait le plancher du cerveau qu’il a dit aux parents de Spencer qu’il ne pourrait pas effectuer la chirurgie.

Ce type de tumeur nécessiterait une équipe spécialisée composée d’un otorhinolaryngologiste et d’un neurochirurgien qui travailleraient ensemble. Ellen se souvient avoir pensé qu’elle emmènerait son fils n’importe où au pays pour qu’il reçoive l’aide dont il avait besoin.

Cependant, les soins spécialisés étaient tout près, à L’Hôpital d’Ottawa. Une équipe hautement spécialisée effectuerait une chirurgie mini-invasive et retirerait la tumeur par le nez de Spencer.

Soins spécialisés à L’Hôpital d’Ottawa

Cependant, les soins spécialisés étaient tout près, à L’Hôpital d’Ottawa. Une équipe hautement spécialisée effectuerait une chirurgie mini-invasive et retirerait la tumeur par le nez de Spencer.

Un peu plus d’une semaine plus tard, alors que son état s’aggravait, Spencer a été admis à L’Hôpital d’Ottawa. Il a passé une autre tomodensitométrie et un examen IRM, et l’équipe spécialisée surveillait le nerf optique derrière son œil protubérant pour s’assurer qu’il n’était pas coupé par la tumeur qui grossissait.

Deux jours plus tard, Spencer a subi une intervention chirurgicale de quatre heures, qui a aidé à stopper 80 % du flux sanguin qui nourrissait la tumeur. Les 20 % restants maintiendraient le flux sanguin vers son cerveau.

Le jour suivant, l’équipe hautement qualifiée composée des Drs Fahad AlKherayf et Shaun Kilty a effectué une intervention chirurgicale de huit heures. Grâce à la précision des experts et à une technologie ultramoderne, l’équipe a excisé la grosse tumeur du visage de Spencer et la couche de base de son cerveau. Elle a aussi reconstruit cette couche pour empêcher la fuite des liquides qui protègent le cerveau.

Cette chirurgie mini-invasive, l’excision de la tumeur et la reconstruction de la couche, a été effectuée par le nez de Spencer par le Dr AlKherayf, qui a le plus grand nombre d’heures de chirurgie de formation pour cette intervention au Canada.

Afin de reconstruire la couche du cerveau, les médecins ont aussi eu recours à la technologie de l’impression 3D durant l’intervention chirurgicale. Ellen dit que c’est remarquable. « C’est vraiment génial les progrès accomplis pour aider les patients dans notre communauté. » En 2016, L’Hôpital d’Ottawa est devenu le premier hôpital du Canada à avoir un programme d’impression médicale en 3D intégrée.

Ellen déclare que ses préoccupations initiales relativement au rétablissement se sont complètement évanouies grâce à cette technique mini-invasive. « C’était incroyable. Spencer était de retour à la maison trois jours seulement après la chirurgie! »

Lorsqu’elle repense à la peur ressentie au moment du diagnostic initial jusqu’à là où en est Spencer aujourd’hui, de retour à l’école et actif, plusieurs pensées lui viennent à l’esprit.

« Je suis immensément reconnaissante envers Dieu et L’Hôpital d’Ottawa et je suis réellement convaincue que nous étions entre les meilleures mains. »


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Un spectateur ne voit que le Dr Adam Sachs, neurochirurgien, de grosses lunettes sur le nez, qui regarde en l’air entre les deux manettes qu’il bouge devant lui dans un mouvement de va-et-vient. Ce que voit le Dr Sachs est une image tridimensionnelle où sont superposes le cerveau d’un patient et l’activité électrique de ce dernier. Ce n’est pas un jeu vidéo. C’est la technologie de pointe de la stimulation cérébrale profonde et de la neurochirurgie.

En portant des lunettes de réalité virtuelle, le Dr Sachs peut visualiser une image 3D précise, générée par ordinateur, du cerveau d’un patient atteint de la maladie de Parkinson, créée à l’aide des clichés IRM de ce patient. L’activité cérébrale des patients enregistrée à partir de microélectrodes peut être visualisée dans ce monde virtuel. Grâce aux deux baguettes, ou manettes, il peut déplacer le cerveau en trois dimensions et le voir sous tous les angles. Il peut également retirer des couches du cerveau pour regarder à l’intérieur de l’endroit exact où il placera une electrode de SCP lors d’une chirurgie de stimulation cérébrale profonde (SCP). Il espère utiliser bientôt cette technologie en sale d’opération.

Adam Sachs
Le Dr Adam Sachs, neurochirurgien, planifie d’utiliser la réalité virtuelle dans sa chirurgie de stimulation cérébrale profonde chez les patients atteints de maladie de Parkinson.

Ce système medical de réalité virtuelle 3D a été mis au point à L’Hôpital d’Ottawa et est le premier du genre au monde à être utilisé pour la chirurgie de stimulation cérébrale profonde. Les Drs Justin Sutherland et Daniel La Russa sont des physiciens médicaux cliniciens du service de radio-oncologie de L’Hôpital d’Ottawa. Tous deux ont utilisé leur expertise en imagerie pour developer un système de réalité virtuelle qui associe les clichés IRM et tomodensitométriques d’un patient afin de créer une image 3D de l’organe ou de la partie du corps du patient pour donner aux chirurgiens une representation détaillée et precise de la zone objet de la chirurgie.

Auparavant, les patients utilisaient principalement des programmes de réalité virtuelle à des fins de réadaptation. Les patients portaient des lunettes de réalité virtuelle qui les aidaient à réapprendre à se déplacer et à s’adapter à différents environnements. Jusqu’à récemment, la technologie n’était pas assez avancée pour permettre de créer des images d’organes ou de tissus qui pouvaient être utilisées par les cliniciens de façon à améliorer les pratiques actuelles.

« Ce que nous essayons de faire dans notre laboratoire de réalité virtuelle, realizeLab, est de trouver de nouvelles façons de tirer parti de la technologie pour aider les médecins et le personnel infirmier, ou tout autre professionnel de la santé, à mieux faire ce qu’ils font. Et pour cela, il n’y a pas mieux que la visualization 3D », a déclaré le Dr Sutherland, professeur adjoint au département de radiologie de l’Université d’Ottawa. « Nous pensons que la technologie vient d’atteindre ce stade. Nous sommes maintenant à une étape où nous voulons pousser plus loin l’aventure des cliniciens comme utilisateurs. »

*En anglais seulement

“La réalité virtuelle n’est utilisée de cette façon nulle part ailleurs dans le monde.”

Dr Adam Sachs

L’un des chirurgiens de l’hôpital d’Ottawa qui souhaitait utiliser la réalité virtuelle 3D est le Dr Sachs, qui pratique la chirurgie de la stimulation cérébrale profonde chez les personnes atteintes de la maladie de Parkinson. Au cours de cette procédure, une microélectrode, pas plus épaisse qu’un cheveu humain, est implantée dans une zone très precise du cerveau. La microelectrode enregistre ensuite l’activité de cette partie du cerveau, la stimule et atténue certains des symptômes du patient, comme les tremblements et l’akinésie ou la perte de la capacité de faire bouger ses muscles volontairement. Le système de réalité virtuelle permet de visualiser en même temps l’activité électrique, les effets de stimulation et les clichés IRM.

« En chirurgie de stimulation cérébrale profonde, la cible étant très petite et au centre du cerveau, le chirurgien se trouve confronté au problème suivant : comment visualiser le cerveau de la personne pour comprendre la zone en question et repérer l’endroit où il doit placer l’électrode », a déclaré le Dr Sachs.

Le Dr Adam Sachs, neurochirurgien, utilise les manettes de la réalité virtuelle
Le DAdam Sachs, neurochirurgien, utilise les manettes de la réalité virtuelle pour manipuler une image tridimensionnelle du cerveau.

Il a ajouté que les neurochirurgiens utilisaient des clichés IRM et des atlas cérébraux pour se créer une image mentale du cerveau du patient. Le problème est que ces atlas sont des cartes créées à partir du cerveau de nombreuses personnes différentes, alors que le cerveau de chaque patient est unique. De plus, les atlas cérébraux ne sont que bidimensionnels, alors que le cerveau est tridimensionnel. Il est donc difficile de placer la microelectrode à l’endroit exact du cerveau du patient, là où elle aura le plus de chances d’arrêter ou de réduire les tremblements dus à la maladie de Parkinson.

Le Dr Chadwick Boulay, chercheur principal au sein du programme de neurosciences, comprend les défis auxquels sont confrontés les neurochirurgiens lors de l’implantation d’une electrode à la position optimale dans le cerveau. Lorsqu’il a entendu parler de la technologie de réalité virtuelle 3D mise au point à L’Hôpital d’Ottawa, il a compris le potential que cette technologie offrait pour accroître la precision de la chirurgie de stimulation cérébrale profonde. Lui et le Dr Sachs ont travaillé avec les Drs Sutherland et La Russa pour élaborer un programme de réalité virtuelle qui leur permettrait de voir le cerveau du patient en trois dimensions.

« C’est vraiment passionnant. Les électrodes de stimulation cérébrale profonde seront places avec une plus grande précision, car nous pourrons intégrer des images précises de l’anatomie du patient et les visualiser en trois dimensions », a déclaré le Dr Sachs.

Il prévoit que la precision du placement de l’électrode qui en résultera améliorera les résultats pour les patients atteints de la maladie de Parkinson. Chaque année, environ 15 personnes subissent une stimulation cérébrale profonde à L’Hôpital d’Ottawa.

« Nous sommes ravis de travailler avec le laboratoire du Dr Sachs, car c’est un exemple Clinique parfait d’utilisation de la visualization 3D pour mieux comprendre un problème spatial », a déclaré le Dr Sutherland. « Dans ce cas, le fait de voir une cible pour une stimulation cérébrale profonde évite aux chirurgiens d’essayer de créer un modèle 3D dans leur tête. »

Daniel La Russa, Justin Sutherland, et Chadwick Boulay
Les Drs Daniel La Russa, Justin Sutherland et Chadwick Boulay se sont associées pour élaborer un programme de réalité virtuelle 3D pour la chirurgie de stimulation cérébrale profonde du Dr Adam Sachs.

Le Dr Sutherland prévoit que cette technologie de réalité virtuelle 3D sera un jour dans tous les départements de L’Hôpital d’Ottawa. Il dit que le système global est étonnamment peu coûteux, car l’ordinateur qui le gère et les lunettes ne coûtent que quelques milliers de dollars. Les possibilités de cette technologie sont infinies. Selon lui, elle offre un énorme potentiel en matière de formation–pour enseigner l’anatomie médicale–et de planification chirurgicale. Le Dr Sutherland considère que l’adoption de ce système par le Dr Sachs constitue un exemple eloquent de la façon don’t les médecins peuvent utiliser cette technologie pour améliorer leurs pratiques.

« La réalité virtuelle n’est utilisée de cette façon nulle part ailleurs dans le monde », a déclaré le Dr Sachs.

L’Hôpital d’Ottawa se positionne rapidement comme un chef de file en matière de technologie de réalité virtuelle 3D et a déjà attiré l’attention internationale. Les Drs Sutherland et La Russa ont fait des demonstrations et ont été invites à prendre la parole lors de grandes conferences médicales. De plus, d’autres établissements les ont contactés et ont manifesté leur intérêt quant à l’utilisation de cette technologie.


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