Certaines molecules présentes sur les cellules cancéreuses suppriment les cellules immunitaires T et les empêchent d’attaquer les cellules cancéreuses. C’est un fait scientifique. Le Dr Ardolino a toutefois découvert d’autres cellules immunitaires–les cellules tueuses–qui pourraient offrir plus d’options en immunothérapie.
Category: Cancer
Le lien entre le système immunitaire et le cancer est reconnu depuis plus d’un siècle. Cependant, comprendre la façon dont le système immunitaire lutte contre le cancer a été le principal défi des scientifiques comme le Dr Michele Ardolino.
Dans un premier temps, on a tenté de stimuler le système immunitaire afin qu’il attaque le cancer. Ce qui a change la donne a été la découverte de molecules clés, appelées points de contrôle du système immunitaire, des cellules cancéreuses qui suppriment les cellules immunitaires et les empêchent de s’attaquer au cancer. Il existe de nombreux types de cellules immunitaires. On a constaté que les cellules T sont des cellules immunitaires clés; ce sont ells que visent les medicaments immunothérapeutiques.
« Nous ignorions auparavant que certains de ces récepteurs sont presents dans d’autres cellules immunitaires », explique le Dr Michele Ardolino, scientifique de L’Hôpital d’Ottawa et professeur adjoint à l’Université d’Ottawa. « Nous avons constaté que ces récepteurs sont presents dans un autre type de cellules immunitaires, soit les cellules tueuses naturelles. »
Il affirme que, même si la plupart des medicaments immunothérapeutiques ciblent les cellules T afin d’en accroître l’efficacité, certaines tumeurs cancéreuses ne réagissent pas aux cellules T.
« Cependant, ces tumeurs pourraient être éliminées très efficacement par les cellules tueuses naturelles », ajoute le Dr Ardolino. « Ainsi, si nous connaissons le type de tumeur du patient, nous pouvons concevoir des thérapies suscitant la réponse immunitaire la plus efficace. Dans certains cas, il s’agirait d’une réponse des cellules T, dans d’autres, d’une réponse des cellules tueuses naturelles. »
« Nous comprenons maintenant mieux comment le système immunitaire élimine le cancer. Nous pouvons donc cibler plus précisément le mécanisme qui supprime le système immunitaire. »
« C’est super pour plusieurs raisons », soutient le Dr Ardolino. « Nous comprenons maintenant mieux comment le système immunitaire élimine le cancer. Nous pouvons donc cibler plus précisément le mécanisme qui supprime le système immunitaire. Et nous pouvons susciter une plus forte réponse des cellules tueuses naturelles contre le cancer. »
Il est désormais généralement reconnu que le cancer et le système immunitaire sont tous deux uniques à chaque patient. Les chercheurs et les cliniciens se rendent maintenant compte de l’importance d’adapter l’immunothérapie selon le cancer et le système immunitaire propres à chacun. Le problème est complexe : il faut donner un medicament ayant un effet thérapeutique maximal avec le moins d’effets secondaires, de la façon la plus ciblée possible.
Le Dr Ardolino a récemment publié une découverte majeure qui pourrait faire en sorte que les traitements immunothérapeutiques fonctionnent chez advantage de personnes et contre un plus grand nombre de types de cancers.
En octobre, les immunologists James Allison et Tasuku Honjo ont reçu le prix Nobel de médecine pour leur découverte des anticorps inhibiteurs de points de contrôle du système, qui est considérée comme un événement important dans la lutte contre le cancer
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Catégories : Immunothérapie
Les patients n’ont pas besoin de se faire visser un halo métallique au crâne lorsqu’ils reçoivent de la radiothérapie avec le système CyberKnife. C’est l’un des facteurs qui ont incité du neurochirurgien John Sinclair à amener le robot de radiochirurgie à L’Hôpital d’Ottawa.
Pour toute autre radiochirurgie, un patient atteint d’une tumeur cérébrale devait se faire immobiliser la tête pendant le traitement. Un cadre métallique ou un « halo » était vissé sur son crâne, puis fixé à la table sur laquelle le patient était allongé pour le traitement. Cependant, un patient n’a pas besoin d’être immobilisé de façon rigide lors d’une radiochirurgie au CyberKnife. Le robot utilise des rayons X et un logiciel de précision complexe pour suivre avec précision la tumeur et administrer une forte dose de rayonnement vers l’emplacement précis de la tumeur cérébrale pendant que le patient est étendu sur la table, recouvert d’un masque en plastique fait sur mesure.
« Le CyberKnife a un avantage par rapport aux radiothérapies classiques, car il est beaucoup plus précis; sa précision est de moins d’un millimètre », déclare le Dr John Sinclair, directeur de la Chirurgie vasculaire cérébrale à L’Hôpital d’Ottawa. « On peut diriger des doses très élevées de radiation sur la lésion, presque sans débordement vers les tissus sains. Par conséquent, les résultats à ce genre de traitement sont grandement supérieurs à la radiothérapie traditionnelle. »
Le Dr Sinclair a été initié au CyberKnife lorsqu’il a fait un stage postdoctoral au Stanford Medical Center en Californie. Le CyberKnife a été inventé à Stanford, de sorte que le neurochirurgien a été l’un des premiers à voir les avantages de ce traitement de radiochirurgie sans cadre.
Lorsque le Dr Sinclair a été recruté pour l’Hôpital d’Ottawa en 2005, il espérait apporter cette nouvelle technologie aux patients d’ici. À l’époque, c’était une technologie qui n’avait pas été approuvée par Santé Canada.
Le Dr Sinclair et son équipe ont donc plaidé en faveur de la radiochirurgie robotisée et ont présenté des données scientifiques qui en confirment le succès.
L’Hôpital d’Ottawa a finalement été l’un des deux centres de recherche en santé de l’Ontario autorisés à tester le CyberKnife. Il n’y avait toute fois pas de financement gouvernemental disponible pour l’achat de cette machine. L’hôpital a fait appel à la collectivité, qui s’est mobilisée et a généreusement donnée la totalité des 4 millions de dollars nécessaires pour l’acheter. Les patients ont commencé à être traités au CyberKnife en septembre 2010.
« Puisqu’il administre une dose élevée, il est considéré comme similaire à la chirurgie sans scalpel. Il n’y a donc aucune perte de sang, aucune douleur, aucun séjour aux soins intensifs, ni aucun temps de récupération », dit le Dr Vimoj Nair, l’un des radio-oncologues formés pour prescrire des traitements au CyberKnife. « La radiochirurgie au CyberKnife offre donc une option où les gens peuvent être traités avec des techniques ambulatoires », déclare le Dr Nair.
Dans le cas des radiothérapies classiques, les doses quotidiennes étaient plus faibles et les patients devaient se rendre à la clinique pour un plus grand nombre de radiothérapies en général. Les traitements par radiation classiques peuvent durer de cinq à six semaines. Avec le CyberKnife, le rayonnement se concentre précisément sur la tumeur, ce qui permet l’administration de doses plus importantes et, par conséquent, le traitement total peut être administré en un à six jours. Le CyberKnife de l’hôpital est reconnu pour améliorer le traitement de diverses tumeurs. De plus, comme il ne s’agit que de l’un des trois systèmes CyberKnife au Canada, le Dr Nair a déclaré que des patients venant de la Colombie-Britannique aux Maritimes sont parfois aiguillés vers L’Hôpital d’Ottawa pour y être soignés.
« Au début, nous traitions une tumeur à la fois. Maintenant, nous traitons cinq ou six tumeurs individuelles à la fois et épargnons le reste du cerveau. Nous n’administrons des rayonnements qu’aux tumeurs métastatiques », dit le Dr Sinclair. « Une certaine proportion de patients ont des troubles cognitifs quelques mois après une radiothérapie du cerveau entier. Cependant, avec la radiochirurgie, parce que nous ne donnons une dose de radiation, plus élevée, qu’aux tumeurs réelles, les patients ont de meilleurs résultats et leur qualité de vie est donc meilleure. »
Julie Gratton, radiothérapeute, dit que cela signifie une augmentation du nombre de patients atteints de plusieurs tumeurs qui sont traités au cours de la même séance. « Traiter plusieurs tumeurs à la fois aide à réduire au minimum les visites du patient à la clinique tout en ciblant les tumeurs individuelles plutôt que de traiter l’organe entier permet d’épargner les tissus sains et de réduire les effets secondaires », explique Julie, qui travaille avec le système CyberKnife depuis son installation à L’Hôpital d’Ottawa.
Jusqu’en 2017, 1 825 patients ont été traités grâce au système CyberKnife. En 2018, 359 patients ont déjà reçu 1 824 traitements au CyberKnife. Julie dit que puisque plus de tumeurs sont traitées en même temps chez chaque patient, le nombre de traitements administrés chaque année a augmenté comme prévu.
Bien que 90 % des traitements au CyberKnife visent des tumeurs au cerveau bénignes et malignes, le CyberKnife est aussi utilisé pour traiter des tumeurs à l’extérieur de la tête. Ne nécessitant pas de cadre pour immobiliser rigidement la zone irradiée, le système de guidage d’image du CyberKnife est utilisé pour traiter les organes constamment en mouvement, comme les poumons, les reins, le foie, la prostate et les ganglions lymphatiques. Le système CyberKnife peut aligner avec précision le faisceau de rayonnement sur la tumeur même lorsqu’elle se déplace. Les recherches menées à L’Hôpital d’Ottawa ont permis d’améliorer la méthode de suivi des tumeurs dans les organes et les tissus mous.
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L’Hôpital d’Ottawa, en collaboration avec BC Cancer, a récemment lancé un essai clinique utilisant le premier traitement par les cellules CAR-T « fait au Canada ».
La conception d’essais cliniques est quelque chose que L’Hôpital d’Ottawa réussit très bien. À l’heure actuelle, 825 essais cliniques sont en cours, dont 200 sont des essais sur le cancer.
Pour les patients de la région, cela signifie un meilleur accès à certains des traitements les plus avant-gardistes qui soient. Pour l’Hôpital, cela signifie de meilleurs soins aux patients ainsi qu’un environnement qui incite certains des plus brillants chercheurs du monde à venir ici pour collaborer, mettre au point de meilleurs traitements et se rapprocher de la découverte de réponses à certaines des plus grandes questions en matière de soins de santé.
Une expertise de calibre mondial en recherche
« Une grande partie de l’expertise en essais cliniques est ici, déclare le DrManoj Lalu, anesthésiologiste et scientifique adjoint à L’Hôpital d’Ottawa. Il est bien connu qu’Ottawa est un leader mondial en matière d’essais cliniques et de conception d’essais novateurs. Bon nombre des lignes directrices produites à l’échelle internationale sur la conception et les rapports d’essais cliniques proviennent de L’Hôpital d’Ottawa ».
L’Hôpital d’Ottawa a utilisé toute cette expertise dans la conception et le lancement d’une approche « faite au Canada » pour les essais cliniques sur les cellules CAR-T.
Ils ont créé un programme rigoureux, évaluant l’information actuelle sur le traitement, examinant les données et les dossiers des différents centres des sciences de la santé, analysant les coûts et examinant la production. L’équipe a également interviewé des patients afin de mieux comprendre ce qui pourrait les empêcher de participer à un essai clinique.
« Nous avons constaté que les chercheurs surestiment considérablement le nombre potentiel de patients et les facteurs qui les touchent », déclare le Dr Fergusson, directeur du Programme d’épidémiologie clinique de L’Hôpital d’Ottawa, professeur à l’Université d’Ottawa et président de la Society for Clinical Trials, un organisme international. « Ils présument tous que les patients veulent participer à un nouveau traitement, mais nous avons montré que ce n’est pas le cas. »
Favoriser la participation des patients au processus
Le Dr Fergusson affirme que de nombreux facteurs peuvent influer sur le recrutement de patients pour un essai clinique, comme la distance qu’ils doivent parcourir pour y participer ainsi que la situation des membres de leur famille ou de leur fournisseur de soins. Ainsi, lorsque les Drs Fergusson et Lalu ont conçu l’essai, ils ont réuni une équipe de personnes qui ont participé à la création et à l’administration du traitement (comme les scientifiques et les cliniciens) tout en incluant les patients, qui allaient recevoir le traitement en fin de compte, comme membres de l’équipe.
« La participation des patients a été essentielle à la conception de l’essai clinique depuis le tout début, a déclaré le Dr Fergusson. Un groupe de patients a aidé à créer les formulaires d’information et de consentement qui aident les patients à comprendre l’essai. Donc, lorsque le patient admissible à l’essai lit les documents, il y a eu d’autres personnes, et pas seulement des chercheurs, qui les ont déjà regardés. »
« La participation des patients a été essentielle à la conception de l’essai clinique depuis le tout début. » – Dr Dean Fergusson
L’animateur ottavien « Stuntman » Stu Schwartz, qui a été traité contre la leucémie à L’Hôpital d’Ottawa, est l’un des patients partenaires qui a participé au processus. Stefany Dupont est la seule patiente participante qui a reçu un traitement par les cellules CAR-T. Les patients partenaires comme Stu et Stefany ont non seulement contribué à déterminer les résultats que les chercheurs examineront dans le cadre de l’essai sur le traitement par les cellules CAR-T, mais ont aussi émis des commentaires utiles sur la conception de l’essai. Ils ont offert un point de vue de patient sur la manière dont l’information était formulée et sur certains des processus qui aideront les patients à comprendre l’étude.
« Ils nous disent s’ils comprennent ou non, ou bien ils nous demandent “pouvez-vous clarifier cela?”, explique le Dr Lalu. Ce sont les autres patients, ceux qui ont souffert d’un cancer du sang, qui orientent le processus pour les patients qui participeront à l’essai. »
Construire à partir de la base
Comme pour la plupart des essais conçus à L’Hôpital d’Ottawa, les soins aux patients sont intégrés à l’essai. Ceci est dû à la conception de l’essai, qui exige la reproduction des pratiques de la clinique et les modèles de demandes de consultation courants. Ce qui distingue L’Hôpital d’Ottawa, c’est la façon dont les essais cliniques sont conçus à partir de la base, incluant les bonnes personnes au bon moment et, surtout, donnant aux patients l’occasion de se prononcer sur tout, de la communication au recrutement, en passant par les options d’administration du traitement.
Les Drs Fergusson et Lalu appliquent également ces concepts d’élaboration d’essais cliniques à d’autres problèmes en matière de soins de santé, dont les problèmes cardiaques postchirurgicaux, les AVC et les maladies pulmonaires néonatales
Des organismes comme BioCanRx et la Fondation canadienne pour l’innovation, ainsi que le gouvernement de l’Ontario ont appuyé la recherche sur le traitement par les cellules CAR-T que mènent L’Hôpital d’Ottawa et le Centre de fabrication de produits biothérapeutiques, mais il faut des fonds plus importants pour que ce programme devienne réalité.
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Publié : février 2019
Un traitement contre le cancer qui change la donne
Les symptômes de leucémie de Stefany Dupont ont disparu. Elle est en rémission complète grâce à un nouveau traitement révolutionnaire appelé « traitement par les cellules CAR-T ». Ce nouveau type de traitement a le potentiel de transformer la manière dont les patients atteints de cancer sont pris en charge au Canada et à travers le monde.
Pronostics défavorables
Stefany a reçu, à l’âge de 13 ans seulement, un diagnostic de leucémie aiguë lymphoblastique (LAL). Les enfants atteints de leucémie sont soumis à un protocole de chimiothérapie strict qui guérit efficacement plus de 90 % des patients. Malheureusement, ce n’était pas le cas de Stefany.
Cela faisait cinq ans qu’elle était en rémission quand sa leucémie a récidivé, en 2010. Elle était alors une adulte âgée de 18 ans et a commencé à suivre un traitement à L’Hôpital d’Ottawa. En 2015, elle a subi une chimiothérapie ainsi qu’une greffe de cellules souches hématopoïétique provenant de la moelle osseuse. Elle prenait du mieux jusqu’à ce que, un an et demi plus tard, elle ait une autre rechute. Les adultes atteints de leucémie qui rechutent après une greffe ont moins de 10 % de chances de survie.
« Stefany a eu la malchance de rechuter dans les deux ans qui ont suivi la greffe », a déclaré la Dre Jill Fulcher, médecin de Stefany, spécialisée en hématologie maligne et clinicienne-chercheuse à L’Hôpital d’Ottawa. « Sa leucémie est revenue avec une crise blastique, et Stefany était très malade. Le traitement palliatif était tout ce que nous avions à offrir aux patients atteints de LAL qui rechutaient si tôt après la greffe. »
Nouvel espoir
La Dre Fulcher et sa consœur, la Dre Natasha Kekre, hématologue, scientifique adjointe à L’Hôpital d’Ottawa et professeure adjointe à l’Université d’Ottawa, savaient que des essais cliniques sur l’immunothérapie par les cellules CAR-T menés aux États-Unis montraient des résultats remarquables chez de nombreux enfants et adolescents atteints de leucémie ou d’autres cancers du sang en leur permettant une rémission durable.
Pour les patients qui sont extrêmement malades et qui sont à court d’options, comme l’était Stefany, le traitement par les cellules CAR-T représente un nouvel espoir. C’est pourquoi la Dre Kekre mène la charge afin d’introduire le traitement par les cellules CAR-T à L’Hôpital d’Ottawa.
Fournir des traitements de pointe à la population canadienne
En tant que l’un des grands centres canadiens de recherche et de traitement, et grâce à son expertise de calibre mondial, L’Hôpital d’Ottawa est idéalement placé pour aider à l’introduction de ce traitement novateur au Canada et auprès des Canadiens. L’Hôpital d’Ottawa est l’un des premiers hôpitaux canadiens à participer aux essais cliniques internationaux sur les cellules CAR-T et l’Hôpital joue actuellement un rôle de premier plan dans un programme de recherche « fait au Canada » sur les cellules CAR-T.
« Notre objectif est d’établir une expertise et une capacité d’innovation canadiennes dans le domaine prometteur des cellules CAR-T grâce à la recherche en laboratoire et aux essais cliniques », a déclaré la Dre Kekre, qui travaille avec une équipe dont les membres viennent de partout au Canada. « Ceci pourrait mener à de meilleurs traitements par les cellules CAR-T qui seraient efficaces contre plus de types de cancer ainsi qu’à des approches novatrices pour offrir le traitement par les cellules CAR-T au sein du système de santé canadien. »
De la recherche translationnelle à la fabrication en passant par la conception des essais, L’Hôpital d’Ottawa, de concert avec la BC Cancer Agency, est idéalement placé pour offrir cet essai clinique complexe d’un traitement expérimental à ses patients.
« Il est bien connu qu’Ottawa est un leader mondial en matière d’essais cliniques et de conception d’essais novateurs », a dit le Dr Manoj Lalu, scientifique adjoint et anesthésiologiste à L’Hôpital d’Ottawa, qui fait partie de l’équipe des cellules CAR-T. « Bon nombre des lignes directrices produites à l’échelle internationale sur la conception et l’enregistrement des essais cliniques proviennent de L’Hôpital d’Ottawa ».
À propos du traitement par les cellules CAR-T
Le traitement par les cellules CAR-T utilise les cellules immunitaires du patient, appelées lymphocytes T, pour traiter le cancer de ce dernier. Les lymphocytes T jouent un rôle crucial au sein du système immunitaire en détruisant les cellules anormales comme les cellules infectées par des germes et les cellules cancéreuses. Dans certains cancers, tels que la leucémie aiguë lymphoblastique (LAL), les cellules cancéreuses deviennent invisibles pour les lymphocytes T qui sont censés les détruire. Dans le traitement par les cellules CAR-T, les lymphocytes T sont prélevés et reprogrammés en laboratoire afin qu’ils puissent reconnaître et détruite les cellules cancéreuses.
« Ce type de recherche sur l’immunothérapie est révolutionnaire, a dit la Dre Kekre, mais il est important de garder à l’esprit que le traitement par les cellules CAR-T est encore très récent et peut entraîner de graves effets secondaires. Il faut mener plus de recherches afin d’en apprendre davantage sur ce traitement et de le rendre efficace pour encore plus de personnes. »
Un sursis bien mérité
Le traitement par les cellules CAR-T n’était pas encore disponible au Canada lorsque Stefany en avait besoin. Sa seule option, à ce moment, était donc d’essayer de participer à l’essai clinique sur les cellules CAR-T de l’Hôpital pour enfants de Philadelphie. Puisque l’essai clinique offert par l’hôpital acceptait encore des patients atteints de LAL jusqu’à l’âge de 25 ans, Stefany y était admissible.
Trois mois après avoir reçu sa transfusion de cellules CAR-T à Philadelphie, Stefany a subi une biopsie de moelle osseuse qui a révélé qu’elle était en rémission – son traitement fonctionnait.
Trois mois plus tard, Stefany est partie en voyage, ce qui était bien mérité.
« Après le temps d’attente de six mois, je suis allée en Australie », a raconté Stefany. Elle a visité Sydney, Brisbane, Melbourne, a fait de la plongée autonome à la Grande barrière de corail et du deltaplane au-dessus des rives de Byron Bay. Ce voyage constituait une merveilleuse pause après le traitement intensif qu’elle avait subi.
« C’est un très bon signe que Stefany soit toujours en rémission plus de deux ans après le traitement par les cellules CAR-T, a déclaré la Dre Fulcher. Sans ce traitement, elle ne serait certainement pas avec nous aujourd’hui. »
Centre unique de biothérapies
Le traitement par les cellules CAR-T doit être fabriqué individuellement pour chaque patient en utilisant les cellules de ce dernier en combinaison avec de grandes quantités de virus très pur pour générer le gène CAR. Le Centre de fabrication de produits biothérapeutiques de L’Hôpital d’Ottawa est idéalement placé pour mettre au point ce type de traitement, car il possède le système le plus avancé pour produire les virus de qualité clinique nécessaires à la création des cellules CAR-T des essais cliniques. C’est le seul établissement au Canada à avoir produit ce type de virus pour des essais cliniques.
« Grâce à son installation de fabrication, à son expertise en matière d’essais cliniques et à ses programmes d’hématologie et de cancérologie de calibre mondial, L’Hôpital d’Ottawa est idéalement placé pour diriger la mise au point de la nouvelle génération du traitement par les cellules CAR-T » a déclaré la Dre Rebecca Auer, directrice de la recherche sur le cancer à L’Hôpital d’Ottawa.
« Les patients atteints de LAL, de lymphome et d’autres types de cancers du sang pourraient bénéficier de ce traitement expérimental », a affirmé la Dre Kekre. Nous espérons qu’un jour le traitement par les cellules CAR-T soit aussi utilisé contre plusieurs types de cancers, comme le cancer du sein et le cancer colorectal. C’est par l’entremise des essais cliniques menés à L’Hôpital d’Ottawa que des traitements novateurs contre le cancer seront découverts et continueront de donner espoir aux patients comme Stefany.
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Les « grains » mesurent un millimètre sur trois millimètres, sont du tiers de la taille d’un grain de riz et sont faits de platine. Créés par des chercheurs de L’Hôpital d’Ottawa, ces grains minuscules améliorent la précision du système robotique CyberKnife dans la détection et l’administration de doses précises de rayonnement aux tumeurs du cerveau et du corps.
Le système CyberKnife utilise des rayons X et un logiciel de précision complexe pour suivre et concentrer le rayonnement directement sur la tumeur. Sa précision étant de moins d’un millimètre, il n’y a pratiquement pas de débordement vers les tissus sains. Les patients réagissent donc beaucoup mieux à ce traitement qu’à la radiothérapie traditionnelle, qui cible une plus grande surface.
« Puisque le système CyberKnife administre une dose élevée, il est considéré comme similaire à la chirurgie sans scalpel. Il n’y a donc aucune perte de sang, aucune douleur, aucun séjour aux soins intensifs, ni aucun temps de récupération », dit le Dr Vimoj Nair, l’un des radio-oncologues formés pour prescrire des traitements au CyberKnife.
90 % des traitements au CyberKnife sont destinés aux tumeurs cérébrales malignes ou bénignes, mais le système de guidage d’images du CyberKnife peut aussi traiter les tumeurs d’organes constamment en mouvement, comme les poumons, les reins, la prostate et les ganglions lymphatiques. Il peut aligner avec précision le faisceau de rayonnement sur la tumeur même lorsqu’elle se déplace. Cependant, les radio-oncologues et les chercheurs de L’Hôpital d’Ottawa perfectionnent les techniques afin d’accroître encore les performances de cette technologie de pointe pour améliorer l’état de santé des patients. Ces techniques sont en train de changer la pratique de la radiochirurgie.
« L’équipe de recherche du CyberKnife de L’Hôpital d’Ottawa a mis au point des grains de platine conçus à l’interne, qui sont compatibles avec l’imagerie par résonance magnétique (IRM) et qui peuvent être implantés autour de la tumeur en mouvement », explique le Dr Nair, chercheur clinicien à L’Hôpital d’Ottawa et professeur adjoint à l’Université d’Ottawa. « La tumeur et les grains sont plus visibles à l’IRM et le logiciel CyberKnife peut détecter et suivre le mouvement de la tumeur à l’aide de ces grains. Le bras robotique du système CyberKnife s’adapte au mouvement de la cible pour traiter la tumeur avec plus de précision pendant que le patient respire normalement. »
L’Hôpital d’Ottawa est l’un des premiers centres en Amérique du Nord à utiliser ces grains de platine. Dans le passé, les oncologues utilisaient de minuscules grains d’or, mais il était difficile de les voir dans les séquences d’IRM utilisées pour visualiser la tumeur. La planification du traitement était donc moins précise. Le Dr Janos Szanto, physicien médical, et le Dr Len Avruch, radiologiste (maintenant à la retraite), sont les premiers à s’être intéressés aux fils de platine (autrement destiné à la fabrication de bijoux), l’a coupé en petits morceaux, puis a soumis ces derniers à un processus de stérilisation pour s’assurer qu’ils pouvaient être implantés de façon appropriée dans le corps humain. Cela a fonctionné. Ces grains étaient visibles à l’œil nu, étaient plus visibles à l’IRM que les grains d’or et pouvaient être détectés par le système CyberKnife.
« Cette technique nous permet de visualiser plus clairement notre cible et nos grains, ce qui nous permet d’utiliser au mieux l’imagerie de pointe et d’en améliorer la précision », affirme le Dr Nair, qui a qualifié cette découverte de recherche et d’application novatrices qui place L’Hôpital d’Ottawa très avantageusement sur le plan international.
Le Dr Nair a été le premier auteur de l’article de recherche publié sur les grains de platine. Selon lui, les chercheurs et les cliniciens partagent continuellement les techniques novatrices au CyberKnife qu’ils ont mises au point, comme celle-ci, lors de conférences et avec d’autres centres de santé du Canada et dans le monde. En septembre 2018, il a fait une présentation sur les pratiques de L’Hôpital d’Ottawa relatives aux utilisations cliniques du système CyberKnife lors d’une conférence en Inde.
*En anglais seulement:
« La tumeur et les grains sont plus visibles sur l’IRM et le logiciel CyberKnife peut détecter et suivre le mouvement de la tumeur à l’aide de ces grains. »
Apprenez-en davantage sur l’histoire du CyberKnife financé par la collectivité à L’Hôpital d’Ottawa.
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Catégories : Innovation et technologie, Innovation et technologie
Lorsqu’une petite tumeur a été dépistée durant une mammographie de routine, on a offert à Rita Nattkemper une option innovatrice pour en marquer l’endroit en vue de la chirurgie. Un grain radioactif, de la taille d’une tête d’épingle, a été injecté directement à l’intérieur de la tumeur dans son sein.
« Tout ce que j’ai à dire est que l’intervention pour implanter ce grain radioactif est sans douleur et que cela aide le médecin sur le plan de la précision », dit Rita. « Et lorsqu’il enlève la masse, il enlève aussi le grain en même temps. »
Pendant les 20 dernières années, lorsqu’une femme était atteinte d’une tumeur cancéreuse au sein trop petite pour être détectable au toucher ou vue lors de la chirurgie (appelée tumeur non palpable), on devait implanter un fil métallique (connu sous le nom de harpon) au site de la tumeur afin de marquer l’endroit de cette dernière pour le chirurgien. Le fil, qui dépassait du sein de la femme, devait être inséré le matin de la chirurgie. Puis la femme devait attendre sa chirurgie, dans des conditions inconfortables, avec le fil qui dépassait de son sein. Pour ajouter à l’inconfort, de nombreuses femmes devaient jeûner depuis la veille en préparation de la chirurgie, ce qui entraînait leur évanouissement dans la salle de radiologie à la vue du fil qui dépassait de leur sein.
Cette méthode posait d’autres problèmes.
« Parfois le fil avait bougé. Et parfois, en raison de l’endroit de la tumeur, le fil pouvait avoir dépassé ou ne pas avoir atteint la tumeur. En fin de compte, il y avait donc beaucoup de travail de devinette pour exciser convenablement une tumeur cancéreuse dans le sein », explique la Dre Carolyn Nessim, chirurgienne oncologue et chercheuse clinique du Programme de thérapeutique anticancéreuse de L’Hôpital d’Ottawa.
La Dre Nessim et d’autres chirurgiens oncologues spécialisés dans le cancer du sein désiraient trouver une meilleure option.
C’est là que les grains radioactifs sont entrés en jeu. Ils sont utilisés depuis de nombreuses années pour traiter le cancer de la prostate. De multiples grains sont implantés dans la prostate, où ils émettent des radiations et tuent le cancer. Une méthode a alors été mise au point pour les patientes atteintes de cancer du sein, méthode dans laquelle on utilise un grain radioactif pour marquer l’endroit exact de petites tumeurs cancéreuses dans le sein. À l’aide d’un mammogramme pour le guider, un radiologue place un grain, si minuscule qu’il peut être injecté en toute sécurité avec une aiguille, à l’intérieur de la tumeur. Ce grain émet une très faible quantité de radiation qui est repérée dans la salle d’opération grâce à un petit compteur Geiger portatif. Une fois que le morceau de tissu du sein contenant le grain radioactif est excisé, le grain est séparé du tissu et éliminé de façon appropriée, chaque grain étant comptabilisé.
Comprenant les avantages de cette méthode, L’Hôpital d’Ottawa a commencé un programme de localisation par grain radioactif en 2015. L’un des principaux avantages est que le grain peut être mis en place jusqu’à une semaine avant la chirurgie, ce qui rend ce jour-là plus facile pour les patientes. Une femme n’a pas à attendre son opération avec un fil qui lui sort du sein. Du point de vue logistique, il est plus facile d’organiser l’intervention des jours à l’avance et cela signifie une efficacité accrue dans la salle d’opération. La Dre Nessim a mené une étude comparative des grains aux fils métalliques, dont les résultats ont montré l’avantage des grains.
« Les résultats du programme de localisation par grain radioactif ont été uniformément excellents », déclare la Dre Erin Cordeiro, chirurgienne oncologue spécialisée dans le cancer du sein et chercheuse clinique principale à L’Hôpital d’Ottawa. « Nous avons mené une étude qui nous a permis de conclure que les grains radioactifs sont plus rentables et diminuent le temps d’attente des patientes le jour de la chirurgie comparativement aux fils métalliques. Et l’expérience des patientes a également été merveilleuse. Les patientes sont très en faveur de cette méthode. »
Rita est bien d’accord. Elle dit que la chirurgienne et la radiologue lui ont toutes deux expliqué la méthode et l’ont rassurée à son sujet.
« J’ai ressenti un petit pincement et c’est tout », a déclaré Rita immédiatement après l’insertion. « Et la radiologue avait l’écran tourné vers moi, de sorte que je pouvais voir où elle insérait l’aiguille et laissait le grain. Cela a été très facile, très rapide et sans douleur. »
Selon la Dre Cordeiro, les femmes sont souvent préoccupées par la radioactivité du grain, mais le personnel les rassure en leur disant que l’intervention est complètement sûre. La quantité de radiation qui est émise durant la semaine pendant laquelle le grain est implanté est moins importante que lorsqu’on subit deux mammographies.
« Une femme peut continuer à serrer ses enfants dans ses bras et faire tout ce qu’elle ferait normalement dans la vie », dit la Dre Cordeiro. « Il n’y a aucune inquiétude à ce sujet. C’est une intervention extrêmement sûre. La grande majorité des femmes n’ont aucune inquiétude. »
Vidéo en anglais seulement
Au cours de la dernière année, 355 interventions avec grain radioactif ont été effectuées à L’Hôpital d’Ottawa. Seules deux patientes ont refusé les grains et opté pour le fil métallique traditionnel à la place.
En raison de l’élément radioactif du programme, des lignes directrices strictes ont accompagné la mise en place de ce programme. La participation d’une équipe multidisciplinaire composée d’experts en médecine nucléaire et en radioprotection, de radiologues, de pathologistes, de chirurgiens, de techniciens et d’infirmières a été requise. Les membres clés de l’équipe dirigée par la Dre Nessim sont allés à la clinique Mayo à Rochester, dans l’État de New York, afin d’apprendre comment mettre en œuvre le programme. Ils ont ensuite tenu 15 séances de formation pour le personnel à L’Hôpital d’Ottawa. Le programme de localisation par grain radioactif fonctionne maintenant comme « un mécanisme bien huilé » affirme la Dre Nessim.
L’Hôpital d’Ottawa a été le troisième centre au Canada à avoir un programme de localisation par grain radioactif, et est un chef de file dans ce domaine. D’autres centres de santé dans le pays adoptent maintenant un tel programme et se tournent vers L’Hôpital d’Ottawa pour obtenir des conseils afin de le mettre en œuvre avec succès.
Fièrement affilié à l’Université d’Ottawa, L’Hôpital d’Ottawa est un centre de recherche et de santé universitaire de premier plan.
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Confronté à un lymphome pour la troisième fois en dix ans, Owen Snider était arrivé au bout du rouleau. Grâce à l’essai clinique canadien d’un traitement par cellules CAR-T, il a toutefois retrouvé l’espoir.
Karen Toop a été heurtée par un chasse-neige lorsqu’elle a traversé une rue en janvier 2012. Elle était gravement blessée à son arrivée au Centre de traumatologie. Une équipe multidisciplinaire était prête pour traiter des blessures que certains ont vues seulement une fois au cours de leur carrière.
La vision de son œil gauche se détériorant rapidement, Michele Juma a quitté son domicile de Sault-Sainte-Marie pour se rendre à L’Hôpital d’Ottawa. Elle y a reçu des soins spécialisés après avoir obtenu un diagnostic de méningiome. Le temps ne jouait pas en sa faveur pour sauver sa vision.
Dan Collins avait 62 ans lorsqu’il a reçu un diagnostic de mélanome de stade 4. En apprenant qu’il était atteint de cette forme agressive de cancer, il a d’abord craint pour sa vie. Toutefois, l’immunothérapie lui a redonné espoir.
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