Stefanie Scrivens a un souvenir limpide de sa première mini-crise épileptique, même si elle ignorait ce que c’était à l’époque. Elle n’avait que 13 ans, et elle a vécu avec ses symptômes sans obtenir de diagnostic pendant près d’une décennie, jusqu’à ce qu’une tomodensitométrie révèle qu’elle était atteinte d’une tumeur au cerveau qui deviendrait cancéreuse si on ne la traitait pas. Son meilleur espoir de survie se fondait sur deux chirurgies éveillées au cerveau de huit heures, réalisées à notre hôpital par le Dr John Sinclair, neurochirurgien, et son équipe d’experts hautement compétents.

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Des symptômes effrayants

Stefanie se rendait en classe, à l’école élémentaire, quand elle a remarqué une odeur de métal et un goût métallique dans sa bouche et que sa vue s’était embrouillée. Ces symptômes bizarres n’ont duré que quelques instants, mais par la suite elle était désorientée et confuse et elle avait un mal de tête intense. « Je suis seulement fatiguée », s’est-elle dit, et elle a continué sa journée comme si de rien n’était. Toutefois, les symptômes sont revenus et pouvaient se produire jusqu’à 20 fois par jour pendant une semaine entière, toutes les six semaines – de quoi effrayer n’importe qui, en particulier une adolescente.

Inquiets, les parents de Stefanie l’ont emmenée consulter son médecin de famille. « On m’a dit que j’avais des douleurs de croissance, que c’était simplement ma puberté. Je pensais que ce que je vivais était normal », raconte Stefanie. Mais ses symptômes ont évolué d’année en année et elle a fini par découvrir qu’ils étaient tout sauf normaux.

« Le Dr Seale ne s’est pas contenté de mettre cela sur le compte de l’anxiété ou de dire que ça disparaîtrait en vieillissant. Il était déterminé à m’aider à trouver ce qui se passait. »

– Stefanie Scrivens

Un heureux hasard

À 20 ans, Stefanie a commencé à avoir de nouveaux symptômes. Elle a alors décidé de se rendre à l’Urgence, pour enfin faire la lumière sur les malaises qu’elle endurait depuis presque la moitié de sa vie. Elle a alors rencontré le Dr Edward Seale, qui était l’un des médecins de garde à l’Urgence.

C’était un heureux hasard que Stefanie se retrouve dans la salle d’examen du Dr Seale ce jour-là. Le Dr Seale a immédiatement compris que ses symptômes correspondaient à des mini-crises épileptiques. « Étant moi-même atteint d’épilepsie, j’ai tout de suite pensé à une crise épileptique et aux symptômes qui peuvent parfois l’accompagner, dit le Dr Seale. Tous nos médecins auraient traité Stefanie de la même façon, mais je comprenais bien ce qu’elle ressentait, car les crises épileptiques font partie de ma vie. »

Stefanie était soulagée de se sentir enfin écoutée. « J’avais l’impression que pour la première fois de ma vie, quelqu’un comprenait vraiment ce que je vivais, confie Stefanie. Le Dr Seale ne s’est pas contenté de mettre cela sur le compte de l’anxiété ou de dire que ça disparaîtrait en vieillissant. Il était déterminé à m’aider à trouver ce qui se passait. »

Après plusieurs mini crises épileptiques, Stefanie Scrivens est allée à l’Urgence de L’Hôpital d’Ottawa.

En raison de la récurrence des symptômes, le Dr Seale a pensé que Stefanie était atteinte d’épilepsie et a prescrit une tomodensitométrie pour examiner de plus près son cas. Cependant, les résultats de l’examen se sont révélés bien pires que ce que Stefanie aurait pu imaginer.

Un diagnostic bouleversant

C’est le Dr Lucian Sitwell, un neurologue à L’Hôpital d’Ottawa, qui a annoncé les résultats à Stefanie. Ses mini-crises épileptiques étaient causées par un oligodendrogliome de grade 2, une sorte de tumeur au cerveau qui se développe lentement et qui devient cancéreuse. « Jusqu’à ce moment précis, jamais je n’aurais pensé avoir une tumeur au cerveau », dit Stefanie. Bouleversée et effrayée, elle est restée assise à pleurer. Pour la jeune fille de 20 ans seulement, la nouvelle était dévastatrice.

Puis, après quelques instants, Stefanie a pris une décision cruciale. Elle a décidé de rester forte, d’être optimiste et de lutter pour sa vie par tous les moyens. « Évidemment, j’étais ébranlée, mais je me suis dit que j’avais un choix à faire maintenant. Je pouvais être en colère que cela m’arrive, ou je pouvais faire pour le mieux. Et j’ai décidé que si le pire se produisait et que je ne m’en sortais pas, je ne voulais pas quitter cette vie dans un état d’esprit négatif. »

Stefanie Scrivens a eu une chirurgie éveillée du cerveau à L’Hôpital d’Ottawa.

Après avoir digéré la douloureuse nouvelle de son diagnostic et appris quelles possibilités de traitement s’offraient à elle, Stefanie, prête à se battre à tout prix, a décidé d’entreprendre le traitement qui comprenait entre autres une chirurgie éveillée complexe au cerveau de huit heures. »

Un plan de traitement novateur

Stefanie a été dirigée vers le Dr John Sinclair, un neurochirurgien de calibre mondial de L’Hôpital d’Ottawa, qui allait prendre en charge son plan de traitement et la chirurgie pour retirer la tumeur. Le Dr Sinclair est aux premières loges quand il s’agit de promouvoir des traitements et des technologies avant-gardistes à L’Hôpital d’Ottawa, comme le système CyberKnife, les techniques de chirurgie éveillée de pointe pour retirer des tumeurs au cerveau et plus récemment, la chirurgie guidée par fluorescence. Cela redonne espoir aux patients atteints de tumeurs au cerveau rares, comme Stefanie.

« Je sentais que je pouvais placer ma vie entre ses mains en toute confiance. »

— Stefanie Scrivens
Le Dr John Sinclair, neurochirurgien à L’Hôpital d’Ottawa.

« Le cas de Stefanie était rare, souligne le Dr Sinclair. On ne voit pas très souvent un diagnostic comme celui-ci chez de jeunes personnes en santé comme Stefanie. » Heureusement, à ce moment, grâce aux progrès de la recherche sur le cancer dans le monde, un nouveau plan de traitement pour les tumeurs telles que l’oligodendrogliome affichait des résultats prometteurs. De plus, Stefanie était une bonne candidate pour ce nouveau traitement. « Il y a plus d’une décennie, cette pratique n’était pas courante. Nous aurions surveillé la tumeur et quand elle aurait commencé à se transformer, nous aurions recommandé une chirurgie suivie de radiothérapie et de chimiothérapie, explique le Dr Sinclair. Maintenant, on constate une augmentation marquée de la longévité et du taux de survie des patients comme Stefanie quand nous retirons la tumeur par chirurgie dès qu’elle est détectée. La radiothérapie et la chimiothérapie ne font plus partie de la méthode de traitement principale de ce type de tumeur. »

Après avoir rencontré le Dr Sinclair, Stefanie avait pleinement confiance en son équipe de soins. « J’étais extrêmement angoissée à l’idée de passer sous le bistouri. Non seulement j’ai entendu parler de l’excellente réputation du Dr Sinclair comme neurochirurgien, mais j’ai constaté, après avoir fait sa connaissance, qu’il est aussi une personne extraordinaire, affirme Stefanie. Il a pris le temps d’apprendre à me connaître et de tisser de bonnes relations avec ma famille et moi. Je sentais que je pouvais placer ma vie entre ses mains en toute confiance. »

Par chance, la tumeur de Stefanie a été retirée avant de devenir maligne. Trois jours après une chirurgie éveillée complexe au cerveau qui a duré huit heures et qui s’est bien déroulée, elle était de retour chez elle pour sa convalescence.

Chirurgie éveillée et cartographie du cerveau

La chirurgie éveillée du cerveau, comme celle pratiquée pour enlever l’oligodendrogliome de Stefanie, est un type d’intervention qui a lieu pendant que le patient est éveillé et qu’il communique normalement dans la salle d’opération. Les tumeurs au cerveau se situent souvent dangereusement près de zones qui contrôlent la vision, la parole, les fonctions cognitives, la personnalité et le mouvement. En gardant le patient éveillé pendant la chirurgie, l’équipe peut surveiller son activité cérébrale tout au long de l’intervention et s’assurer de ne pas endommager ces fonctions importantes. « Les tumeurs sont souvent entremêlées aux tissus fonctionnels, explique le Dr Sinclair. Au cours des cinq dernières années, nous avons réussi à employer des techniques de cartographie du cerveau plus poussées qui nous permettent de retirer la tumeur avec plus de précision, sans nuire au patient. »

Le Dr John Sinclair a réussi à retirer la tumeur au cerveau de Stefanie Scrivens au moyen de la chirurgie éveillée du cerveau.

La cartographie sous-corticale est une technique très récente utilisée en chirurgie du cerveau – et nos experts, qui sont parmi les premiers à l’utiliser, sont des chefs de file qui l’enseignent à d’autres spécialistes. En tant qu’experts dans ce domaine, le Dr Sinclair et son équipe ont donné des cours à des médecins de tout le pays, afin qu’ils puissent à leur tour utiliser cette technique révolutionnaire qui change la vie de patients comme Stefanie.

De retour dans la salle d’opération

Moins de trois semaines après sa chirurgie éveillée du cerveau, Stefanie était de retour à l’école. Déterminée à devenir médecin un jour, elle ne voulait pas rater un trimestre de son programme préparatoire en médecine. Malheureusement, quelques mois plus tard, elle a senti ses symptômes revenir. « J’ai commencé à me sentir vraiment fatiguée et les crises épileptiques ont recommencé », raconte Stefanie. Sachant que cela pouvait faire partie du processus de guérison, elle ne s’inquiétait pas. Mais lors de son rendez-vous de suivi, l’examen d’IRM a révélé du tissu cicatriciel et la possibilité du retour de la tumeur.

Pendant toute une année après sa deuxième chirurgie éveillée du cerveau, Stefanie a préparé un gâteau chaque jour.

Stefanie avait donc besoin d’une deuxième chirurgie éveillée pour faire retirer davantage de tissus de son cerveau. Toutefois, cela ne l’empêcherait pas de poursuivre ses rêves. « Je me disais que j’aurais ma chirurgie, que je prendrais une pause de l’école et que je reprendrais mes études là où je les avais laissées », dit-elle. Le Dr Sinclair a réussi à éliminer le tissu cicatriciel et certaines zones qui pouvaient suggérer une évolution de la tumeur. De toute évidence, la chirurgie fut un succès. En revanche, dans la salle de réveil, Stefanie a constaté un changement important et inattendu. « En me réveillant, j’avais un seul désir : devenir pâtissière. »

Devenir chef pâtissière étoilée au guide Michelin

Après sa deuxième chirurgie éveillée du cerveau, Stefanie Scrivens a obtenu son diplôme de l’Académie d’arts culinaire Le Cordon Bleu d’Ottawa en 2012.

Pendant une année entière après sa chirurgie, Stefanie a fait un gâteau chaque jour. « C’était thérapeutique et contemplatif pour moi », affirme Stefanie. Elle savait que les études médicales n’étaient plus la voie à suivre. Elle avait un nouveau rêve – celui de devenir pâtissière professionnelle.

En 2012, elle a obtenu son diplôme de l’institut culinaire Le Cordon Bleu Ottawa, puis elle a travaillé dans certains des plus grands restaurants du monde étoilés au Guide Michelin, menant une carrière enrichissante sur plusieurs plans.

Quand Stefanie a décidé d’entreprendre ce traitement, elle ne s’attendait pas à ce que l’expérience change le cours de sa vie d’une manière aussi drastique. Elle est reconnaissante envers L’Hôpital d’Ottawa de lui avoir donné la chance de poursuivre ses rêves et de découvrir ce que l’avenir lui réserve. « Grâce à mon équipe de soins incroyable, je profite de la vie au maximum et chaque jour, ne tiens rien pour acquis, déclare Stefanie. J’ai coché tout ce qu’il y avait sur ma liste de choses à accomplir alors j’en dresse une nouvelle, avec encore plus de rêves à réaliser. »

Un avenir fait d’espoir

Au premier coup d’œil, on ne devinerait pas que Stefanie a eu deux chirurgies éveillées du cerveau. Ses boucles blondes dissimulent toute cicatrice. C’est une femme forte, qui ne s’est pas laissé abattre par les coups durs de la vie.

« Avec cette nouvelle méthode pour traiter l’oligodendrogliome, je ne peux pas dire qu’il est impossible d’en guérir. »

— Le Dr John Sinclair
Stefanie Scrivens a reçu un traitement pour une tumeur rare au cerveau à L’Hôpital d’Ottawa.

Grâce au traitement novateur qui a permis de retirer sa tumeur avant qu’elle devienne cancéreuse, Stefanie a pu reporter indéfiniment la chimiothérapie et la radiothérapie. Toujours suivie par nos experts, Stefanie se sent mieux que jamais et ses derniers examens d’imagerie n’ont montré aucun signe de récidive.

« Stefanie est en territoire inconnu, précise le Dr Sinclair. Nous ne savons pas avec certitude si la tumeur reviendra, ni quand. Cependant, avec cette nouvelle méthode pour traiter l’oligodendrogliome, je ne peux pas dire qu’il est impossible d’en guérir. »

En raison des excellents soins que Stefanie a reçus à notre hôpital, elle a décidé de demeurer à proximité d’Ottawa. « J’espère que ce groupe de médecins extraordinaires continuera à prendre soin de moi, dit-elle. Je me sens très privilégiée d’être entre leurs mains. »


Fièrement affilié à l’Université d’Ottawa, L’Hôpital d’Ottawa est un centre de recherche et de santé universitaire de premier plan.

L’étude qui change le traitement du cancer du sein partout dans le monde

On voit l’amour profond que porte Gina Mertikas-Lavictoire à ses trois jeunes enfants lorsqu’elle pose son regard sur eux. Mais on y décèle aussi autre chose : la peur. La peur qu’une de ses filles, ou même les deux, développe un jour la même forme agressive du cancer du sein qu’elle a eue. Lorsqu’on lui a offert de participer à un essai clinique du programme REaCT (Rethinking Clinical Trials) de L’Hôpital d’Ottawa, elle a donc accepté sans hésiter.

Gina Mertikas, centre, and her family
Gina et sa famille

«Je crois vraiment aux essais cliniques, explique Gina. Je n’ai eu aucune hésitation à participer, et je faisais confiance au Dr Clemons.»

Chercheur et oncologue à L’Hôpital d’Ottawa, le Dr Mark Clemons a été l’oncologue de Gina. C’est lui qui a mis sur pied en 2014 le programme REaCT, de concert avec le Dr Dean Fergusson, chercheur principal et directeur du Programme d’épidémiologie clinique de L’Hôpital d’Ottawa, et d’autres collaborateurs. Le programme REaCT vise à faciliter la participation aux essais cliniques pour les patients atteints de cancer, puisque plus le nombre de participants est élevé, meilleurs sont les constats, ce qui améliore les traitements et les pratiques.

«Quand on sait que c’est le cancer qui tue le plus de gens et que seulement 3 % des patients participent à des essais cliniques, c’est très choquant, affirme le Dr Clemons. Les patients sont prêts à tout pour faire avancer les choses, non seulement pour eux, mais aussi pour leurs enfants. Ils veulent que leurs enfants puissent bénéficier de meilleurs traitements s’ils devaient un jour se retrouver dans la même situation. »

Une étude axée sur la sécurité des soins et la diminution des coûts et des visites à l’hôpital

Gina a participé à une étude qui portait sur un médicament appelé «filgrastim». Ce dernier stimule la production des globules blancs qui combattent les infections. Les patients atteints d’un cancer du sein au stade précoce reçoivent souvent des injections quotidiennes de ce médicament au début de chaque cycle de chimiothérapie, ce qui peut représenter 5, 7 ou 10 doses. Les patients sont nombreux à avoir de la difficulté à se payer le médicament (plus de 200 $ par injection) et à composer avec les effets secondaires.

«C’est un médicament extrêmement cher, et les patients se sentent souvent très mal après l’avoir reçu. Ils sont dans un état misérable», explique le Dr Clemons.

Jusqu’à maintenant, on ne s’entendait pas sur le nombre d’injections à privilégier. Après avoir passé en revue toutes les données et sondé médecins et patients, le Dr Clemons et ses collègues ont lancé un essai clinique pour trouver une réponse : 466 patients de 7 centres de cancérologie du pays y ont pris part.

Gina faisait partie de ces patients. Elle devait se donner une injection de filgrastim par jour, pendant 10 jours d’affilée, après chacun de ses trois cycles de chimiothérapie.

Gina qui remet un chèque au Dr Clemons en appui au programme REaCT de L’Hôpital d’Ottawa.

«Je suis si heureuse d’avoir pu participer à cet essai.»

Gina indique qu’elle n’a pas hésité une seconde à se porter volontaire pour participer à l’essai parce que cela lui permettait d’aider de futurs patients atteints du cancer. Elle précise qu’elle est heureuse d’avoir eu la chance participer, puisque chaque essai permet d’aider les générations futures.

Elle est aussi heureuse des résultats de l’étude, publiés dans Annals of Oncology, qui ont contribué à modifier les traitements partout dans le monde. Les chercheurs ont découvert que 5 doses de filgrastim étaient tout aussi efficaces que 7 ou 10 doses pour prévenir les infections. Sur le plan des hospitalisations, cinq doses sont également préférables : les patients qui avaient reçu 5 doses présentaient un risque de 3,3 % d’hospitalisation liée aux effets secondaires comparativement à 10,9 % pour les patients qui avaient reçu de 7 à 10 doses, un risque plus de trois fois supérieur.

«C’est comme ça que nous allons trouver comment guérir le cancer.»

– Gina Mertikas-Lavictoire

Des résultats qui changent les normes de traitement mondiales

Drs Mark Clemons and Dean Fergusson developed the Rethinking Clinical Trials or REaCT program
Les Drs Mark Clemons et Dean Fergusson ont mis sur pied le programme «Rethinking Clinical Trials» (REaCT).

«L’étude change déjà les pratiques partout dans le monde, affirme le Dr Clemons. Les patients sont en meilleure santé et ils peuvent passer plus de temps avec leurs proches, puisqu’on réduit le nombre de visites à l’hôpital. Notre système de santé y économise aussi des millions de dollars chaque année.»

«L’étude change déjà les pratiques partout dans le monde. Les patients sont en meilleure santé et ils peuvent passer plus de temps avec leurs proches.»

– Dr. Mark Clemons

L’équipe du programme REaCT veut aller plus loin et déterminer si un nombre encore plus réduit de doses peut être efficace. Elle vient tout juste de présenter une demande de financement pour lancer le processus, et surveille aussi de près plusieurs autres essais cliniques. Avec plus de 2 700 patients participant à 17 essais dans 15 centres partout au pays, le programme REaCT est actuellement le programme d’essais cliniques en cancérologie le plus important en son genre au Canada.

«En changeant de paradigme et en utilisant des approches novatrices, nous répondons efficacement aux questions les plus importantes des patients et de notre système de santé, explique le Dr Fergusson. L’Hôpital d’Ottawa est un chef de file dans ce type de recherche novatrice et nos patients sont parmi les premiers à en bénéficier.»

Gina le sait bien. Elle a participé à deux autres essais cliniques dans le cadre du programme REaCT et ne ménage aucun effort pour amasser des fonds; elle a recueilli plus de 25 000 $ pour la recherche sur le cancer à L’Hôpital d’Ottawa.

«L’Hôpital d’Ottawa est un chef de file dans ce type de recherche novatrice et nos patients sont parmi les premiers à en bénéficier.»

— Dr Dean Fergusson


Fièrement affilié à l’Université d’Ottawa, L’Hôpital d’Ottawa est un centre de recherche et de santé universitaire de premier plan.

Le club de natation d’Andrea a été tellement inspiré par son cheminement contre le cancer qu’il a créé un événement communautaire, une compétition olympique de maîtres-nageurs en rose (« OlymPINK »). La première compétition a eu lieu à la piscine Brewer en 2018 et a dépassé son objectif en attirant 120 maîtres-nageurs, dont six olympiens, et en permettant d’amasser 19 000 $ au profit du Centre de santé du sein Rose Ages. Dans sa deuxième année, la compétition a rapporté 44 000 $ et l’an dernier, la somme incroyable de 70 000 $, même si la nage a dû être annulée à cause de la COVID-19.

Andrea Smith, entraîneuse de natation (à gauche) porte la flamme olympique en compagnie d’une survivante du cancer du sein, Andrea Douglas (à droite).

« Heureusement, L’Hôpital d’Ottawa est préparé à accueillir chaque personne qui reçoit un diagnostic de cancer. »

– Andrea Douglas

Q: Qu’est-ce que OlymPINK et qu’est-ce qui vous a inspiré à créer cette campagne?

A: Lorsque j’ai reçu mon diagnostic de cancer du sein en 2014, mon monde a été complètement bouleversé. Personne n’est préparé à entendre les mots « Vous avez le cancer ». Heureusement, L’Hôpital d’Ottawa est préparé à accueillir chaque personne qui reçoit un diagnostic de cancer. Dès ma première rencontre avec mon chirurgien en oncologie du sein, je savais que j’étais entre bonnes mains. Et à partir de ce jour, j’ai reçu des soins incroyables, que ce soit en chirurgie, en chimiothérapie ou en radiothérapie. Je suis reconnaissante pour les soins que j’ai reçus et pour ma santé aujourd’hui. Je trouvais qu’il était important de redonner à l’hôpital qui m’a sauvé la vie.

Avec l’appui de mon entraîneur de natation et de merveilleux coéquipiers maîtres-nageurs, nous avons trouvé une idée pour une campagne de financement au profit du Centre de santé du sein Rose Ages. Au Canada, une femme sur huit aura le cancer du sein. Nous connaissons tous une personne (une voisine, une sœur, une amie, une mère ou une fille) qui a été et qui sera touchée, et nous devons nous assurer que la technologie la plus moderne est disponible lorsque cette personne en a le plus besoin.

Q: Pourquoi le Centre de santé du sein Rose Ages à L’Hôpital d’Ottawa est-il si important pour les patientes atteintes du cancer du sein?

A: Vous ne pouvez pas vous imaginer combien il est bouleversant de recevoir un diagnostic de cancer du sein ou de tout autre trouble pouvant entraîner la mort. Pour les personnes qui ont le cancer du sein, il important de savoir qu’il existe le Centre de santé du sein Rose Ages, qui vous accueillera avec les soins dont vous avez besoin. Et il ne s’agit pas seulement de cancer, mais bien de santé du sein. Il s’agit de la meilleure imagerie et de technologie de pointe, le tout réuni sous un seul toit, pour guider les femmes pendant tout leur cheminement, allant du dépistage au diagnostic et aux plans de traitement.

« Nous devons collaborer pour être le changement, pour faire cette différence et pour sauver des vies. »

– Andrea Douglas

Q: Que diriez-vous à une personne qui songe à faire un don à L’Hôpital d’Ottawa?

A: J’éprouve un sentiment de responsabilité du fait d’avoir été une des « chanceuses ». Et c’est pour cela que j’amasse des fonds pour L’Hôpital d’Ottawa. Parce que chaque pièce d’équipement et chaque petit bout de recherche en valent totalement le coût si cela pouvait signifier qu’une femme de moins devra confronter cette maladie ou y faire mettre un frein le plus tôt possible. Nous devons collaborer pour être le changement, pour faire cette différence et pour sauver des vies.


Fièrement affilié à l’Université d’Ottawa, L’Hôpital d’Ottawa est un centre de recherche et de santé universitaire de premier plan.

Robert (Bob) Hardy se bat pour sa vie depuis plus de vingt ans. Que ce soit une greffe de moelle osseuse pour traiter une leucémie ou des caillots de sang dans l’intestin et dans le cou, il semble que rien n’arrive à le ralentir. Au contraire, grâce aux soins de L’Hôpital d’Ottawa qui lui ont sauvé la vie, il est plus en forme que jamais et n’a rien perdu de sa détermination à participer à certains des plus grands marathons au monde – avec sa marchette. À le voir battre son record personnel année après année, on ne se douterait jamais que ce « coureur à marchette » n’avait au début que 40 % de chances de survivre à sa maladie.

Un diagnostic inattendu

Pendant un certain temps, il y a plusieurs années, Bob a cru qu’il n’avait plus que six mois à vivre. Se sentant un peu fatigué, mais autrement en bonne santé, il est allé passer un examen médical périodique. Il ne s’attendait pas du tout à de tels résultats. À 46 ans seulement, et bien avant de ressentir le moindre effet secondaire de la maladie, il a reçu un diagnostic de leucémie. Bob et sa femme, Vittorina, en furent abasourdis. Ils ne pouvaient pas s’empêcher de se demander comment ils allaient annoncer cela à leurs deux filles, Shannon et Leah, qui n’avaient que neuf et treize ans à l’époque. « Le choc a été brutal pour nous tous. L’idée d’avoir à le dire à nos enfants n’était pas facile à envisager, mais ce n’était pas quelque chose que j’étais prêt à leur cacher », raconte Bob.

Toutefois, Bob n’est pas du genre à s’apitoyer sur son sort. Même un diagnostic aussi grave ne l’a pas découragé. « Quand j’ai annoncé mon diagnostic à ma fille la plus jeune, Leah, se souvient Bob, elle m’a dit : “Tu es trop fort pour mourir, papa.” » C’étaient les paroles d’encouragement qu’il avait besoin d’entendre. Les mots de sa fille l’ont motivé à lutter pour vaincre la maladie.

Robert Hardy, in 1997, standing by the water
Robert Hardy en 1997.

Se battre pour sa vie

Jusqu’à ce qu’il reçoive son diagnostic de leucémie, Bob étudiait le jiu-jitsu – et il était dans une forme splendide. Mais pendant qu’il attendait que l’on trouve un donneur compatible pour une greffe de moelle osseuse, le médicament prescrit par les médecins pour le garder en santé, appelé interféron, l’affaiblissait. Bob avait de la difficulté à poursuivre son entraînement. « Je voulais obtenir ma ceinture noire avant de recevoir ma greffe de moelle osseuse », explique-t-il. Il avait le sentiment qu’une ceinture noire lui donnerait la confiance nécessaire pour s’engager sur le long chemin de la guérison et du rétablissement. Sachant à quel point cette réalisation était importante pour Bob, ses médecins lui ont permis de cesser temporairement de prendre l’interféron, deux mois avant son examen de ceinture noire, pour qu’il puisse continuer à s’entraîner en vue du grand jour. Et quand est venu ce jour, il a remporté sa ceinture noire – avec distinction. À partir de ce moment, il se sentait prêt à recevoir sa greffe de moelle osseuse et à vivre les hauts et les bas qui s’ensuivraient.

Un donneur parfaitement compatible

Après une année de traitement à l’interféron, on trouva un donneur à six antigènes compatibles pour la greffe de moelle osseuse. À l’époque, le recours aux donneurs non apparentés pour ce type de greffe était relativement nouveau. Mais les chercheurs avaient découvert qu’il était possible de trouver un donneur compatible en dehors de la famille d’un patient. « Il est rare que deux personnes sans liens de sang présentent le même groupe de six antigènes. J’ai eu de la chance. Ils ont trouvé un donneur parfaitement compatible », explique Bob. Toutefois, grâce aux récents progrès de la recherche, nos experts ont réussi à effectuer une greffe faisant à appel à un donneur non compatible, ce qui réduit considérablement l’attente pour les patients. « Cela signifie que presque tout le monde peut avoir un donneur, alors qu’auparavant beaucoup de gens n’en trouvaient pas, explique le Dr Huebsch. Ces recherches sont vraiment révolutionnaires. »

Robert Hardy during his leukemia treatment

Après avoir trouvé un donneur, Bob commença le prétraitement constitué de doses élevées de chimiothérapie et de radiothérapie, pour désactiver son système immunitaire. Quatre semaines plus tard, son système était prêt à recevoir la greffe de moelle osseuse. L’intervention s’est déroulée à L’Hôpital d’Ottawa, où Bob est resté hospitalisé pendant trois semaines, le temps de s’assurer que les cellules greffées se multipliaient. Ce fut heureusement le cas.

La moelle osseuse est le tissu mou et gras qui se trouve à l’intérieur de nos os et qui produit les cellules sanguines. Un greffon, qui est introduit dans la circulation sanguine à l’aide d’un cathéter, remplace les cellules souches (cellules qui constituent le sang) malades par des cellules saines.

Même si les médecins de Bob ont voulu qu’il reste à l’hôpital pendant quelques semaines après l’intervention, il a pu passer la majeure partie de sa convalescence à la maison. D’ailleurs, il a profité de notre programme de jour novateur, qui a permis à des milliers de patients externes ayant reçu une greffe de moelle osseuse d’être traités et de se rétablir plus confortablement, à la maison. Ce programme est l’un des premiers au Canada et depuis sa mise en place, nos patients se rétablissent entourés de leurs proches.

Une expertise en matière de thrombose à Ottawa

Pendant les deux années suivantes, Bob a été hospitalisé à plusieurs reprises. « Les deux premières années ont été les plus difficiles. Mon traitement provoquait beaucoup d’effets secondaires », dit-il. La formation de caillots de sang est l’un des effets secondaires les plus graves qu’il a connus. Le premier caillot s’est formé dans son estomac, puis ce fut un deuxième, dans le cou. Le risque de caillots de sang est souvent accru chez les patients qui reçoivent de la chimiothérapie, car celle-ci endommage les veines. Les caillots de sang – une complication qui peut être fatale – surviennent chez environ un patient atteint du cancer sur vingt. Mais Bob était entre bonnes mains. Il a tiré profit d’un outil créé pour diagnostiquer rapidement la présence de caillots de sang appelé « modèle de Wells », qui tient son nom du Dr Phil Wells, un expert de L’Hôpital d’Ottawa. Cet outil est maintenant utilisé dans les salles d’urgence et fait partie des programmes de formation médicale partout sur la planète.

« Nous avons l’une des meilleures cliniques de la thrombose au Canada, qui attire des experts en la matière du monde entier. » – Dr Marc Carrier

Depuis, les chercheurs ont mis en œuvre un programme complet de gestion des anticoagulants pour les patients qui risquent davantage de développer des caillots de sang, dont ceux atteints du cancer, comme Bob. Le programme fait en sorte que les patients de notre hôpital sont plus susceptibles de présenter une fluidité optimale et risquent moins de développer des caillots de sang.

Plus récemment, nos experts ont créé un système qui permet d’évaluer la probabilité de formation de caillots de sang chez un patient atteint du cancer. Cet outil novateur, qui n’existait pas encore quand Bob a reçu son diagnostic, permet de catégoriser les nouveaux patients atteints d’un cancer pour repérer ceux dont le risque est plus élevé. Ces derniers peuvent alors recevoir des soins personnalisés pour prévenir les caillots de sang, en fonction de leur cas unique. « Nous avons l’une des meilleures cliniques de la thrombose au Canada, qui attire des experts en la matière du monde entier, déclare le Dr Carrier, chef de la Division d’hématologie. Nos chercheurs hautement spécialisés et dévoués mettent au point des interventions révolutionnaires qui concrétisent notre engagement à faire progresser sans arrêt la recherche et les traitements, pour continuer d’offrir des soins exceptionnels à chaque patient qui se présente chez nous. »

Des soins de calibre mondial en hématologie

Tout au long de son traitement, Bob a été pris en charge par le programme d’hématologie et de thrombose de l’Hôpital d’Ottawa, l’un des meilleurs et des plus importants au Canada. Contrairement à beaucoup d’autres hôpitaux, où les patients doivent passer par différents services et se rendre dans des emplacements satellites pour recevoir leurs traitements, notre programme unique centralise les soins aux patients de tout l’Est de l’Ontario et d’ailleurs qui sont atteints de maladies des nœuds lymphatiques, du sang et de la moelle osseuse.

« Nous sommes parmi les meilleurs. Ottawa est au cœur de toutes sortes de solutions médicales par transfusion sanguine et nous sommes l’un des plus importants centres du monde pour la recherche sur les greffes, et pour la réalisation de celles-ci, en tant que traitement contre des maladies mortelles. » – Dr Lothar Huebsch

Robert Hardy and Dr. Lothar Huebsch in 2001.

Le programme, qui a attiré des chercheurs réputés du monde entier, est reconnu pour la création et l’amélioration d’interventions inédites qui changent des vies. « Nous sommes parmi les meilleurs, affirme le Dr Huebsch, hématologue clinique et ancien chef de l’hémato-oncologie. Ottawa est au cœur de toutes sortes de solutions médicales par transfusion sanguine et nous sommes l’un des plus importants centres du monde pour la recherche sur les greffes, et pour la réalisation de celles-ci, en tant que traitement contre des maladies mortelles. » Notre programme d’hématologie et de thrombose est un chef de file depuis des décennies. Nous menons aussi de la recherche sur les techniques de greffe pour soigner d’autres maladies, comme la sclérose en plaques, les maladies auto-immunes et le lymphome. « Nous faisons ce genre de recherches depuis 25 ans et nous avons l’un des plus importants centres du monde offrant ces greffes à des patients externes et non dans le contexte plus rigide d’une unité où les patients sont hospitalisés », dit le Dr Huebsch.

La « course avec marchette », inspirée par son processus de rétablissement

Bob Hardy, walker running

Tout au long de son traitement, alors qu’il enchaînait les visites à l’hôpital, Bob avait besoin de se garder occupé pendant sa convalescence. Il s’est donc servi de sa créativité. « Nous étions quelques patients à faire la course dans les corridors avec nos supports à intraveineuse. Nous étions rapides! Les infirmières n’en croyaient pas leurs yeux! » À l’époque, Bob ne savait pas que ces courses seraient plus tard l’étincelle qui lui donnerait l’idée de participer à des marathons parmi les plus renommés.

Après avoir été traité pour le caillot de sang dans le cou, Bob a perdu le sens de l’équilibre. Même s’il peut marcher un certain temps sans aide, il ne peut pas parcourir de longues distances à la course ou à la marche. C’est pourquoi Vittorina lui a suggéré de se procurer une marchette. « Au début, j’étais plutôt réticent, mais ensuite, j’ai réalisé que je pouvais aller très vite! », dit Bob. Sa passion pour la « course avec marchette » venait de voir le jour.

Bob a entamé sa carrière de « coureur à marchette » par une participation au Wobbly Walker-Walk-a-thon, pour rapidement passer à la vitesse supérieure et s’inscrire en tant que marathonien à l’événement Courez pour une raison, qui a lieu pendant la Fin de semaine des courses Tamarack d’Ottawa. Ces marathons lui ont donné l’occasion non seulement de se dépasser personnellement, mais aussi de récolter des fonds pour soutenir L’Hôpital d’Ottawa.

Une nouvelle façon de voir la vie

Le retour à la santé de Bob n’a pas été de tout repos, mais jamais il ne s’est apitoyé sur son sort. Au fil des ans, il est devenu plus résistant et les complications se sont faites moins nombreuses et moins fréquentes. « Je suis vraiment reconnaissant d’avoir reçu ce traitement. Les infirmières et mes médecins ont été formidables – absolument incroyables, exprime Bob. Si je suis ici aujourd’hui, à vivre ma passion pour le marathon avec ma marchette, c’est grâce à eux. Ils m’ont sauvé la vie. »

Bien sûr, il y a certains jours où Bob se sent plus fatigué. Quand cela lui arrive, il essaie de faire une promenade pour se remémorer tout le chemin qu’il a parcouru pour se rétablir. « Je sais ce qu’il faut pour surmonter les obstacles et traverser les épreuves. Non seulement j’ai reçu les meilleurs soins possible à L’Hôpital d’Ottawa, mais j’avais aussi une raison de vivre. J’ai pu voir grandir mes filles, et me voilà aujourd’hui à 69 ans, presque 70, après une très longue course à obstacles. Je suis réellement satisfait de ma vie. Je suis vraiment très heureux. »

« Je suis vraiment reconnaissant d’avoir reçu ce traitement. Les infirmières et mes médecins ont été formidables – absolument incroyables. »

– Bob Hardy

Fièrement affilié à l’Université d’Ottawa, L’Hôpital d’Ottawa est un centre de recherche et de santé universitaire de premier plan.

Mise à jour : septembre 2024

Nous avons été profondément attristés d’apprendre que Sindy Hooper est décédée le vendredi 13 septembre 2024, des suites d’un cancer du pancréas. Elle a défié les prédictions, survivant pendant 11 ans après son diagnostic.

Sindy a travaillé sans relâche pour recueillir des fonds pour la recherche sur le cancer à notre hôpital. Peu après avoir appris qu’elle était atteinte d’un cancer, elle a recruté 100 personnes pour participer à la Fin de semaine des courses Tamarack d’Ottawa, et elles ont recueilli plus de 100 000 $. Depuis, l’équipe, qui s’appelle désormais « Make Every Moment Count » (MEMC), s’est agrandie et a recueilli plus d’un demi-million de dollars pour la recherche sur le cancer.

En novembre dernier, ces efforts ont été célébrés publiquement lorsque Sindy a reçu le 2023 « Inspiration Award » de AFP en reconnaissance de son courage inébranlable et de son dévouement à la cause.

Nous offrons nos plus sincères condoléances à son mari Jon, à ses fils Chris et Will, à toute l’équipe du MEMC et à son vaste groupe d’amis et de membres de la famille.

Publié : novembre 2020

Dévastés et abasourdis – voilà comment se sentaient Sindy Hooper et sa famille à l’annonce de son diagnostic de cancer du pancréas en 2013. D’autant plus que le taux de survie au cancer du pancréas est particulièrement faible. À l’époque où elle a reçu le diagnostic, Sindy considérait qu’elle était dans la meilleure forme de sa vie. Mais du jour au lendemain, elle a dû mener le combat de sa vie et c’est vers L’Hôpital d’Ottawa, qui offre des traitements spécialisés et effectue de la recherche sur le cancer, qu’elle s’est tournée pour de l’aide.

Dans les mois qui ont précédé son diagnostic, Sindy se sentait très bien. Elle avait participé à son premier Ironman en août 2012 et s’entraînait cet automne-là pour le prochain. Puis, en décembre, elle a commencé à ressentir une douleur dans le haut de l’abdomen et du dos. Ensuite, vers la fin du mois, sa peau a commencé à démanger beaucoup, elle est devenue de plus en plus fatiguée et elle a commencé à perdre un peu de poids. Le jour avant son diagnostic, elle s’est réveillée avec les yeux jaunes. Elle avait la jaunisse.

Le mari de Sindy, le Dr Jon Hooper, qui est médecin aux Soins intensifs de L’Hôpital d’Ottawa, a cru au départ qu’il s’agissait de calculs biliaires. Le couple s’est donc rendu à l’hôpital sans se douter de ce qui l’attendait. Plus tard dans la journée, une échographie a révélé un cancer du pancréas. « Nous n’arrivions pas à le croire. J’étais relativement jeune. Je venais d’avoir 50 ans. Je n’avais jamais été aussi en forme. Il n’y avait absolument aucun antécédent de cancer dans ma famille », raconte Sindy. Les statistiques sur le taux de survie étaient encore plus alarmantes.

Un cancer agressif et brutal

Le pancréas fait partie du système endocrinien, un groupe de glandes et de cellules qui produisent et libèrent des hormones dans le sang pour contrôler la croissance, la reproduction, le sommeil, la faim et le métabolisme. Normalement, les cellules du pancréas produisent et libèrent les sucs digestifs qui permettent de digérer les aliments.

Le cancer du pancréas naît dans les cellules du pancréas. Une tumeur maligne au pancréas est un groupe de cellules cancéreuses qui peuvent se multiplier dans les tissus environnants et les détruire. Les cellules peuvent aussi se disperser et atteindre d’autres parties du corps. La lutte contre le cancer du pancréas n’a pas beaucoup progressé depuis 40 ans.

Le taux de survie après cinq ans est de huit pour cent seulement. La durée moyenne de survie est de six mois, tandis que 75 pour cent des personnes atteintes de cette forme de cancer décèdent en moins d’un an.

« Nous voyons ce que les gens vivent et nous constatons que ce que nous avons fait jusqu’ici ne suffit pas, il faut faire mieux. Cela nous aide à garder le cap et à persévérer, car nous savons qu’il est urgent de trouver de meilleurs traitements. »

– John Bell, Ph. D.

Les cancers du pancréas résistent à la plupart des traitements. Les scientifiques ne comprennent pas totalement la biologie des cellules, ce qui fait qu’il est difficile de détecter le cancer tôt et de le traiter avec les moyens conventionnels qui sont accessibles actuellement. Les chercheurs de L’Hôpital d’Ottawa s’efforcent de donner de l’espoir aux patients atteints d’un cancer du pancréas. Au moment de recevoir son diagnostic, Sindy ne le réalisait pas encore, mais la recherche allait devenir très importante pour elle et pour son parcours.

Prête à recevoir des soins spécialisés

En découvrant la gravité de sa situation, Sindy a prié pour tenir un an. Son équipe à L’Hôpital d’Ottawa a alors élaboré un plan de soins en trois volets. « Je suis extrêmement reconnaissante d’avoir accès à des soins aussi formidables près de chez moi. De vrais soins de calibre mondial », dit Sindy.

Le traitement a commencé par une chirurgie de Whipple. « C’est une opération qui dure sept heures. C’est énorme. Elle est réalisée seulement dans des centres très spécialisés. J’ai eu beaucoup de chance de pouvoir être opérée ici, à Ottawa. »

D’ailleurs, il n’y a que quelques hôpitaux qui offrent ce type d’intervention au Canada et L’Hôpital d’Ottawa en fait partie. Cette technique est utilisée pour retirer les tumeurs situées à la tête du pancréas ou dans l’ouverture du canal pancréatique. Une équipe qui se spécialise dans les chirurgies du pancréas, du foie, de la vésicule biliaire et des canaux biliaires travaille en collaboration pour soutenir le patient tout au long de l’opération.

Sindy in hospital recovering from Whipple surgery.
Sindy à l’hôpital, qui se rétablit d’une chirurgie de Whipple.

Dans le cas de Sindy, l’intervention complexe consistait à retirer la moitié du pancréas, la moitié de l’estomac, la vésicule biliaire, le conduit biliaire, le duodénum et la tumeur. Elle a passé dix jours à l’hôpital, puis cinq semaines en convalescence à la maison. « Juste au moment où je commençais à me sentir mieux, à la mi-février, j’ai commencé la chimiothérapie. Jusqu’en septembre, j’ai eu 18 séances de chimiothérapie et 28 jours de radiothérapie », se rappelle Sindy.

« La chirurgie de Whipple est une opération qui dure sept heures. C’est énorme. Elle est réalisée seulement dans des centres très spécialisés. J’ai eu beaucoup de chance de pouvoir être opérée ici, à Ottawa. »

– Sindy Hooper

Elle a très bien supporté les effets de la chimiothérapie et de la radiothérapie. Selon ses médecins, c’est grâce à son excellente forme physique qu’elle a été si forte pendant ses traitements. « Tout au long de mes traitements, j’ai continué à m’entraîner pour l’Ironman Canada. »

Dompter l’Ironman Canada

Sindy Hooper competing in 2013 Ironman Canada during cancer treatment
Sindy qui franchit la ligne d’arrivée de l’Ironman Canada en 2013.

Même si Sindy recevait encore de la chimiothérapie, elle se sentait bien et elle a organisé son voyage avec Jon en août 2013 pour s’attaquer à l’Ironman Canada à Whistler, en Colombie-Britannique. Elle ne pensait pas faire la portion de vélo ou la portion de course, mais elle se sentait capable de réussir les 3,86 km de nage. Finalement, non seulement Sindy a-t-elle terminé la portion de nage, mais elle a aussi fait les 180 km de vélo et le marathon. « Nous avons commencé le marathon et c’était miraculeux. Je me sentais tellement bien ce jour-là. J’étais pleine d’énergie. »

Au final, ils ont terminé l’Ironman ensemble, à 23 h 37 – 23 minutes avant l’heure limite. Mais son exploit représentait plus que le simple fait de croiser le fil d’arrivée. L’histoire de Sindy, qui a fait preuve d’une incroyable force en domptant un Ironman en plein traitement de chimiothérapie, a attiré beaucoup d’attention médiatique. Non seulement a-t-elle sensibilisé le public au cancer du pancréas, mais elle a aussi récolté 50 000 $ pour la recherche sur le cancer. « Réussir l’Ironman, accroître la sensibilisation et récolter tout cet argent, pour moi c’était un véritable cadeau au milieu de cette épreuve que je traversais », confie Sindy.

Récolter des fonds pour toutes les personnes atteintes du cancer

Les 50 000 $ amassés n’étaient que le début de la croisade de Sindy. Depuis 2014, elle s’emploie à récolter des fonds pour la recherche à L’Hôpital d’Ottawa en participant à l’événement Courez pour une raison de la Fin de semaine des courses Tamarack d’Ottawa. Son équipe de course s’appelle « MEMC crew » (pour Making Every Moment Count, ou « Chaque moment doit compter »). Elle s’efforce de transmettre aux autres sa passion pour la vie et de ne rien tenir pour acquis. C’est ainsi qu’elle a recueilli plus de 225 400 $ pour la recherche sur le cancer.

Sindy ne le fait pas seulement pour elle-même, mais aussi pour les autres patients. « La recherche sur le cancer me sauvera la vie encore, j’en suis certaine. »

« La recherche sur le cancer sauve des vies, c’est aussi simple que ça. Que ce soit en trouvant de nouveaux traitements ou des méthodes de détection précoce qui permettent de déceler le cancer plus tôt et de le traiter plus efficacement, la recherche sur le cancer sauve vraiment des vies. »

– Sindy Hooper
Sindy running in support of cancer research at The Ottawa Hospital
Sindy qui participe à la Fin de semaine des courses Tamarack d’Ottawa, pour soutenir L’Hôpital.

John Bell, Ph. D., est un scientifique principal qui étudie cette maladie complexe depuis des décennies à L’Hôpital d’Ottawa et ce sont les patients comme Sindy qui l’inspirent, ainsi que son équipe de chercheurs. « Je suis très privilégié d’avoir un laboratoire au Centre de cancérologie. Cela signifie que chaque jour, je peux voir les gens que nous essayons d’aider et qui, comme Sindy, veulent vivre longtemps et avoir une bonne qualité de vie. »

M. Bell ajoute que ce sont ces patients qui le poussent à chercher des réponses et le fameux remède qui nous échappe encore. « Nous voyons ce que les gens vivent et nous constatons que ce que nous avons fait jusqu’ici ne suffit pas, il faut faire mieux. Cela nous aide à garder le cap et à persévérer, car nous savons qu’il est urgent de trouver de meilleurs traitements. »

Les essais cliniques sont parmi les moyens de trouver ces réponses. Mais M. Bell n’ignore pas que les patients qui y participent sont courageux et altruistes. « Chaque patient que je rencontre semble me dire la même chose : “Je ne sais pas si cela fonctionnera pour moi, mais j’espère que vous apprendrez quelque chose qui pourra aider quelqu’un d’autre.” Ce genre d’attitude est une réelle source d’inspiration pour nous. Et Sindy a assurément cette attitude. »

De l’espoir pour personnes atteintes du cancer du pancréas

Sindy with Dr. John Bell at The Ottawa Hospital
Sindy en rencontre avec John Bell dans son laboratoire.

Les possibilités de traitement pour le cancer du pancréas sont encore limitées, mais il y a de l’espoir. Des chercheurs de L’Hôpital d’Ottawa sont à l’avant-garde de la recherche dans le monde, en mettant au point des virus qui peuvent attaquer les cellules cancéreuses sans nuire aux cellules normales. Ces virus ont fait l’objet d’essais cliniques visant d’autres types de cancer et l’équipe de M. Bell est à l’œuvre dans son laboratoire pour déterminer s’il est possible de les modifier spécialement pour s’attaquer au cancer du pancréas. Selon M. Bell, c’est « absolument » possible d’utiliser les résultats de ces essais pour aider éventuellement d’autres patients atteints du cancer du pancréas.

« Je crois vraiment que c’est un champ de recherche en pleine croissance et j’aime penser que nous avons un rôle essentiel à jouer pour entamer ce travail. »

Sindy, qui compte sur les résultats de ces recherches pour l’avenir, a un message tout simple pour M. Bell et son équipe : « Merci pour le travail que vous faites. »

« Continuez de travailler très fort, parce qu’il y a beaucoup de gens qui, comme moi, dépendent de la recherche pour que l’on trouve de nouveaux traitements, plus efficaces, et peut-être un jour un remède. »

– Sindy Hooper

Un nouveau souci de santé en 2020

Même avant l’arrivée de la COVID-19, l’année 2020 réservait un nouveau défi à Sindy. Lors d’un vol vers Hawaii l’hiver dernier, elle a commencé à ressentir d’intenses douleurs gastro-intestinales. Dès l’atterrissage, elle s’est rendue directement à l’hôpital, où elle a appris qu’elle avait une obstruction partielle de la voie gastro-intestinale. Même si son état s’est amélioré, ses chirurgiens de L’Hôpital d’Ottawa lui ont recommandé de rentrer à la maison, car ils avaient les meilleurs moyens de traiter son cas complexe si elle développait une nouvelle obstruction et avait besoin d’une chirurgie.

De retour chez elle, Sindy a continué à avoir de graves crises de douleur, puis elle a fait de la fièvre et une infection du sang. À la mi-avril, la COVID-19 était arrivée à Ottawa et les médecins hésitaient à l’opérer, mais la douleur était devenue si forte qu’ils n’ont pas eu le choix.

Les chirurgiens ont découvert un grand nombre d’adhérences là où se trouvaient ses obstructions et les ont retirées. Sindy avoue que ce séjour à l’hôpital en pleine pandémie fut une période angoissante. « J’avais si peur, toute seule, sans mon mari à mes côtés. »

Toutefois, elle lève son chapeau au personnel incroyable qui a été à son chevet pendant six jours. Je dois dire que tout le monde a mis les bouchées doubles pour que les patients se sentent bien pendant cette période. J’étais impressionnée. »

Des plans d’avenir

Aujourd’hui, Sindy célèbre sept années de survie au cancer du pancréas et ne tient rien pour acquis. Après avoir survécu une première année, elle a prié pour une deuxième. « Quand je songe à chaque année qui s’est ajoutée, c’est absolument incroyable pour moi, Jon et mes fils. »

Chaque six mois, Sindy retourne passer une tomodensitométrie à L’Hôpital d’Ottawa. Même si l’attente des résultats est angoissante, jusqu’à maintenant chaque examen a donné lieu à de bonnes nouvelles qui permettent à Sindy et Jon de faire des plans pour l’année suivante.

Sindy biking at the International Triathlon Union
En action au championnat du monde de triathlon de distance olympique de l’ITU (International Triathlon Union) à Cozumel, au Mexique, en 2016.

Cette année, le plan prévoyait d’agrandir la famille avec l’arrivée de Lexey, un bouledogue français, qui remplit leur quotidien de bonheur. Sindy a toujours de la course, de la nage et du vélo à l’horaire. Après son opération, elle a repris ses forces et est de retour à l’entraînement pour une course Ultramarines de 50 km en novembre et un triathlon l’été prochain. Elle reste toujours tournée vers l’avenir.

« C’est extraordinaire de déjouer les prédictions et de pouvoir continuer à vivre, à profiter de la vie et à aimer la vie. »

– Sindy Hooper

On peut dire que pour Sindy, chaque moment compte.

Écoutez Sindy Hooper témoigner dans Pulse, le balado de la Fondation de l’Hôpital d’Ottawa.


Fièrement affilié à l’Université d’Ottawa, L’Hôpital d’Ottawa est un centre de recherche et de santé universitaire de premier plan.

George n’avait aucune crainte lorsqu’il a passé son bilan annuel de santé. Il avait toujours été relativement en bonne santé. Aussi, il ne s’est pas beaucoup inquiété lorsque son taux d’antigène prostatique spécifique (APS) a commencé à grimper. Son médecin de famille l’a toutefois envoyé voir le Dr Brian Blew, urologue à L’Hôpital d’Ottawa, qui lui a fait passer une biopsie. Le diagnostic fut brutal : cancer de la prostate. George a ainsi entamé un combat qu’il n’avait jamais anticipé pour recouvrer la santé, avec l’appui d’une équipe exceptionnelle de médecins, d’infirmières et de radiothérapeutes. Aujourd’hui, plus d’un plus tard, George est fier de faire un don mensuel à l’Hôpital. Il est déterminé à redonner au moyen de la philanthropie et du bénévolat pour aider d’autres patients.

Le choc de la nouvelle

George and Maria on vacation
George et Maria en vacances.

En avril 2019, George revenait d’un voyage au Mexique avec son épouse Maria lorsqu’il a appris que sa biopsie révélait un diagnostic de cancer de la prostate. Comme son taux d’APS avait toujours été élevé et que la récente hausse pouvait très bien être attribuable au vieillissement, il a été stupéfait d’apprendre qu’il avait le cancer. Le Dr Blew lui a proposé deux options : retirer la prostate par chirurgie ou recevoir des traitements de radiothérapie. George, qui tenait à agir rapidement, a jugé que la radiothérapie lui offrait les meilleures chances. « Je voulais m’y attaquer immédiatement. J’ai donc commencé rapidement les traitements de radiothérapie. J’en ai reçu 20 en tout. Je m’estime très chanceux, car certains hommes doivent en recevoir davantage », précise George.

« Nous avons un joyau rare ici, à Ottawa. En donnant, je sais que j’aide les prochains patients à recevoir d’excellents soins comme ceux qui m’ont guéri. » – George Knight

Des soins empreints de compassion

George est reconnaissant de l’accès rapide aux traitements et de la façon dont le personnel a pris soin de lui. « J’ai obtenu d’excellents soins de tous les médecins – les Drs Blew, Haddad et Bourque – ainsi que de l’ensemble du personnel infirmier et des radiothérapeutes. Ils ont tous été formidables. Je n’aurais pas pu demander mieux ». Ses inquiétudes étaient tout à fait compréhensibles, mais son équipe de soins l’a rassuré.

George Knight
George Knight

Depuis qu’il s’est remis de la radiothérapie, George se sent mieux que jamais. Il a repris ses nombreux loisirs et il est de retour aux côtés de Maria dans le studio de yoga deux fois par semaine. « Je me sens au sommet de ma forme – mieux que je me suis senti depuis longtemps. J’ai plus d’énergie et mes taux d’APS sont redescendus dans un intervalle acceptable. Je suis chanceux. Je me porte à merveille. »

« Les dons de George nous aideront à continuer de mettre au point les meilleurs outils d’évaluation et de traitement. » – Dr Blew

Il estime que ce sont les excellents soins qui l’ont aidé à se rétablir et il souhaite que son expérience encourage d’autres hommes à passer des tests de dépistage. « Nous avons découvert mon cancer à un stade précoce, ce qui a fait une énorme différence. Aujourd’hui, j’encourage fortement mes amis de plus de 50 ans à faire un dépistage. Ils hochent bien souvent de la tête, mais c’est important parce qu’on peut avoir un problème de santé sans présenter de symptôme », ajoute George.

Le Dr Blew abonde dans le même sens. « M. Knight était très bien renseigné sur le dépistage par l’APS. Il savait qu’un taux élevé d’APS n’est pas toujours causé par le cancer de la prostate et qu’il faut approfondir l’examen pour déterminer s’il faut traiter ou seulement surveiller. Les dons de George nous aideront à continuer de mettre au point les meilleurs outils d’évaluation et de traitement. »

La gratitude à l’action

Les soins dont il a bénéficié ont aussi inspiré George à devenir bénévole à l’Hôpital. « J’ai vu une citation de Jim Rohn en ligne : “C’est seulement en donnant qu’on peut recevoir davantage que ce que l’on a déjà”. Ça a touché une corde sensible en moi. C’est pourquoi je dois redonner. » C’est ainsi qu’il a décidé de devenir donateur mensuel. « J’ai fait confiance à l’Hôpital pour rétablir ma santé et maintenant je lui fais la même confiance pour gérer mes dons. Je veux que l’Hôpital ait un soutien régulier. Nous avons un joyau rare ici, à Ottawa. En donnant, je sais que j’aide les prochains patients à recevoir d’excellents soins comme ceux qui m’ont guéri. »


Fièrement affilié à l’Université d’Ottawa, L’Hôpital d’Ottawa est un centre de recherche et de santé universitaire de premier plan.

Lorsque Lorne Blahut a reçu un diagnostic de VIH en 2000, il a cru qu’il allait en mourir. Les spécialistes de L’Hôpital d’Ottawa, grâce aux percées inédites réalisées par nos chercheurs, avaient toutefois d’autres projets pour lui. En 2017, Lorne a été de nouveau confronté à un envahisseur effrayant : le cancer de la prostate. Cette fois, il savait qu’il était entre bonnes mains.

« Mon médecin, le Dr Stephen Kravcik, m’a conseillé de planifier ma retraite parce que je n’allais pas mourir », affirme Lorne. Il avait raison. Lorne, qui a maintenant 67 ans, a pris sa retraite il y a 7 ans de la Société canadienne d’hypothèques et de logement.

Sa crainte initiale de mourir du VIH était toutefois bien fondée. On estime à plus de 32 millions le nombre de personnes décédées à cause du VIH depuis le début des années 1980. Les taux de mortalité sont restés élevés pendant des années, jusqu’à ce que la recherche parvienne à inverser la tendance.

Excellence en recherche

« Le milieu des années 1990 représente assurément l’apogée de la recherche sur le VIH, avec la mise au point de nouveaux traitements. À L’Hôpital d’Ottawa, les Drs Bill Cameron et Jonathan ont dirigé une recherche révolutionnaire », relate le Dr Kravcik, qui s’est joint à l’équipe du Dr Cameron en 1994 pour faire de la recherche sur le VIH et mener des essais cliniques sur de nouveaux médicaments. Il se rappelle qu’à l’époque, environ 125 de leurs patients atteints du VIH mourraient chaque année.

De nos jours, le VIH n’est plus une condamnation à mort.

« Ce n’est même pas une maladie chronique. La plupart des gens, comme Lorne, prennent une ou deux pilules par jour et mènent une vie normale. Les médicaments sont d’une grande efficacité. Ils sont bien tolérés par les patients, qui se portent bien grâce à eux. » – Le Dr Stephen Kravcik

Lorne Blahut grateful for care received at The Ottawa Hospital
Lorne Blahut est reconnaissant des soins reçus à L’Hôpital d’Ottawa.

Au moment du diagnostic de Lorne il y a 20 ans, l’espérance de vie des personnes atteintes du VIH/sida s’était améliorée grâce aux médicaments antirétroviraux, mais elle n’atteignait pas des décennies.

« Recevoir ce diagnostic a été un choc terrible, confie Lorne. Pendant un certain temps, je n’en ai parlé à personne. Je faisais partie de la communauté des hommes gais; j’avais peur que les gens le découvrent. C’était intimidant et décourageant, mais on dit que nos pires craintes se concrétisent uniquement dans notre tête. »

Les craintes de Lorne se sont apaisées lorsqu’il a compris qu’il était entre des mains compétentes et compatissantes.

Aider les patients à composer avec la maladie

Dr. Kravcik
Dr Stephen Kravcik

« Plusieurs personnes m’ont aidé à cheminer dans la maladie. Il y avait une équipe en place dès le début, dit Lorne. Le Dr Kravcik m’a expliqué ce qui allait se passer avec les différents médicaments et il a pris le temps de m’écouter lorsque j’avais des questions. Kim Lancaster, la travailleuse sociale de l’équipe, m’a aidé au moment du diagnostic et par la suite pour aller de l’avant et régler des problèmes personnels. »

Kim a travaillé à la Clinique des maladies infectieuses pendant neuf ans. Son travail consistait principalement à aider les patients à gérer l’impact émotionnel d’un diagnostic de VIH et à les accompagner sur les plans professionnel, social et émotionnel. Elle se désole que la maladie fait toujours l’objet d’une grande stigmatisation.

« Lorne savait qu’il avait besoin d’aide et il a eu le courage d’en demander, déclare Kim. La plupart des gens qui vivent mal avec le VIH maladie sont ceux qui ont trop honte ou peur de la discrimination pour avoir recours au soutien médical et psychosocial. Ils ne parlent pas aux autres de leur expérience ».

« Les soins étaient vraiment complets. J’ai reçu une aide psychologique, en plus d’être pris en charge physiquement » – Lorne Blahut

Lorne confirme que les soins multidisciplinaires l’ont aidé à composer avec une maladie mal perçue par la société. Il a aussi grandement tiré parti de la recherche menée à l’Hôpital et des médicaments antirétroviraux mis au point au fil des ans pour maintenir la maladie en rémission. Lorne est un survivant. Or, il s’est retrouvé soudainement confronté à une autre maladie potentiellement mortelle : le cancer de la prostate.

« Un diagnostic de cancer prend du temps à accepter », confie Lorne. Il voulait néanmoins connaître ses options de traitement.

Mini-chirurgie robotisée

Lorne s’est renseigné au sujet des deux options chirurgicales pour traiter le cancer de la prostate avant de décider que la chirurgie robotisée, offerte uniquement à L’Hôpital d’Ottawa, était celle qui lui convenait. Elle est pratiquée grâce au système chirurgical da Vinci, un appareil robotisé de pointe qui est manipulé à distance par le chirurgien à l’aide de caméras et de minuscules instruments. Le patient s’en rétablit mieux par rapport à une opération traditionnelle, car elle n’exige que de petites incisions plutôt qu’une grande incision au basventre. L’Hôpital d’Ottawa a été le troisième établissement au Canada à faire l’acquisition de ce système de chirurgie miniinvasive, et ce, grâce à des fonds donnés par la collectivité.

The da Vinci Surgical System is a state-of-the-art robotic system
Le système chirurgical da Vinci, un système robotique ultramoderne.

« Ce qui m’a le plus frappé en comparant les deux options chirurgicales, c’est le temps de rétablissement. Guérir d’une opération classique prend du temps à cause de l’incision importante, qui, en plus d’exiger le port d’une sonde pendant des mois, présente un risque accru de blesser des nerfs. La décision pour moi était claire. »

Se préparer à la chirurgie

Lorne a rencontré le Dr Chris Morash, chirurgien, qui lui a parlé des effets secondaires potentiels d’une chirurgie du cancer de la prostate. Certaines personnes souffrent d’incontinence ou de dysfonction sexuelle, d’autres ont besoin d’une hormonothérapie. Quelques jours plus tard, Lorne a rencontré Liane Murphy, travailleuse sociale.

Liane rencontre des personnes qui reçoivent un diagnostic de cancer de la prostate pour les aider à se préparer à la chirurgie et à leur rétablissement, ainsi que pour discuter de leurs inquiétudes.

Grâce à ces échanges, Lorne a pu tenir une discussion positive avant l’opération avec le Dr Morash, qui a alors mieux tenu compte de ses préoccupations. En février 2018, Lorne a subi une chirurgie robotisée de trois heures. Il s’en est bien rétabli et profite de nouveau de sa retraite.

Des soins de calibre mondial, ici même, dans la capitale nationale

« Je viens de l’ouest du pays et je suis arrivé à Ottawa en 1992. Lorsque j’ai pris ma retraite il y a sept ans, on m’a demandé si j’allais retourner en Saskatchewan. Ma réponse immédiate était : “Non, car je ne pourrais pas y recevoir les soins de santé de L’Hôpital d’Ottawa”, affirme Lorne. « Dans l’ensemble, mon expérience à L’Hôpital d’Ottawa a été exemplaire. Les membres du personnel m’ont bien traité et énormément soutenu. Je ne saurais assez vanter leur mérite. »

Lorne n’est assurément pas le seul à devoir composer avec les diagnostics de VIH et de cancer de la prostate et les traitements connexes. Beaucoup d’hommes aux prises avec ces maladies vivent des expériences similaires. Pour ce qui est du VIH, toutefois, Lorne pave la voie dans un nouveau domaine des soins de santé.

« Peu d’hommes de son âge ont survécu au VIH », révèle Tim Hutchinson, ancien directeur des services sociaux du Centre de cancérologie de L’Hôpital d’Ottawa, qui connaît Lorne depuis de nombreuses années. « Il est donc un pionnier et un modèle pour nous permettre de comprendre ce qu’il advient à cette population à mesure qu’elle vieillit et l’expérience d’un homme gai au sein du système de santé. »

L’Hôpital d’Ottawa établit une Chaire de recherche en santé des hommes gais afin de créer un programme pour améliorer l’accès à des soins adaptés aux hommes gais et la prestation de ces soins, et ce, à toutes les étapes de la vie.


Fièrement affilié à l’Université d’Ottawa, L’Hôpital d’Ottawa est un centre de recherche et de santé universitaire de premier plan.

Histoire publiée en juillet 2020

À un moment de notre vie, nous vivons tous un point tournant, un événement qui transforme notre existence pour toujours. Pour certaines personnes, ce moment est beaucoup plus évident que d’autres. Pour Kimberly Mountain, ce point tournant est la découverte d’une tumeur cancéreuse au cerveau.

En février 2011, Kimberly, âgée de 28 ans, était en voiture avec Matt Mountain, son amoureux à l’époque, lorsqu’elle a senti un côté de son visage se crisper anormalement et fortement. « Ensuite, je me souviens seulement de m’être réveillée. Notre voiture était rangée sur le côté de la route, il y avait des ambulanciers et j’ai entendu Matt dire “Kim vient d’avoir une crise épileptique” », se remémore-t-elle.

Kimberly a été transportée d’urgence en ambulance au centre de traumatologie du Campus Civic de L’Hôpital d’Ottawa. Elle a eu une deuxième crise épileptique, puis un examen d’IRM a révélé une tumeur au lobe frontal droit de son cerveau. C’est ce moment qui a transformé son existence.

Pendant deux semaines, L’Hôpital d’Ottawa a été la deuxième maison de Kimberly. Sa famille et Matt ne quittaient jamais son chevet. « C’est bizarre, mais dans mes souvenirs, ce séjour à l’Hôpital n’est pas du tout une période triste. Ces moments sont en fait parmi mes plus beaux souvenirs avec mes amis et mes proches. Tous ceux que j’aimais étaient là. De plus, les formidables infirmières et les membres du personnel sont devenus nos amis », confie Kimberly.

Une chirurgie éveillée

Kimberly Mountain at The Ottawa Hospital

Le 7 mars 2011, Kimberly a eu une chirurgie du cerveau. Son chirurgien, le Dr Charles Agbi, l’a gardée éveillée pendant l’opération. Il s’agit d’une intervention chirurgicale hautement spécialisée qui doit être réalisée en équipe, sous la direction d’un neurochirurgien expérimenté et d’un neuroanesthésiologiste. Ce type d’opération permet aux neurochirurgiens de retirer des tumeurs qui seraient autrement inopérables, parce qu’elles sont trop près des régions du cerveau qui contrôlent la vision, le langage et les mouvements du corps. Une chirurgie normale pourrait causer d’importantes pertes de fonction. En gardant Kimberly éveillée, l’équipe médicale pouvait lui demander de bouger des parties de son corps et de parler pendant l’opération.

En repensant à son opération, Kimberly se souvient qu’elle n’a jamais été inquiète. « Je suppose que c’est parce que le personnel de l’Hôpital était rassurant et m’a mis en confiance. »

Pendant la chirurgie, Kimberly ressentait les vibrations des outils qui perçaient son crâne, mais cela ne l’a pas dérangée. « Je parlais sans arrêt, je riais et je chantais des chansons de Disney comme “Hakuna Matata”. Je leur disais que j’allais aller à Disney World quand tout serait fini. J’ai eu l’impression que l’opération avait duré une heure et non cinq », raconte Kimberly.

Pour le Dr Agbi, ce genre d’interaction est indispensable au succès de la chirurgie. « Si le patient ne fait que répondre aux questions posées [par l’équipe chirurgicale], quelque chose peut nous échapper. »

Une technologie révolutionnaire

Grâce à des avancées technologiques comme celles dont Kimberly a bénéficié, les neurochirurgiens de L’Hôpital d’Ottawa peuvent offrir des soins révolutionnaires aux patients.

C’est aussi grâce au soutien des donateurs que nous avons maintenant à Ottawa un microscope spécialisé qui rend possible la chirurgie guidée par fluorescence. La technique consiste à faire boire au patient un liquide qui contient de l’acide 5-aminolévulinique (5-ALA) plusieurs heures avant la chirurgie. Le liquide se concentre dans les tissus cancéreux et non dans les tissus normaux du cerveau. Les gliomes malins « brillent » alors d’un rose fluorescent sous une lumière bleue spéciale, d’une longueur d’onde précise, émise par le microscope. Les chirurgiens sont ainsi en mesure de retirer complètement la tumeur chez beaucoup plus de patients. Selon des études récentes, la tumeur peut maintenant être retirée dans 70 % des cas, comparativement à 30 % en moyenne auparavant. La première chirurgie de ce genre au Canada a été réalisée à L’Hôpital d’Ottawa.

Le Dr Nicholas s’est assis, a pris ma main et a prononcé le mot : cancer. Tout s’est embrouillé et cette fois, je n’ai pas pu retenir mes larmes. Jusque-là, j’avais été forte. » – Kimberly Mountain 

L’oncologue annonce que la tumeur au cerveau est cancéreuse

Quand les résultats d’analyse de la tumeur sont arrivés plusieurs semaines après l’opération, Kimberly a rencontré son oncologue, le Dr Garth Nicholas, qui lui a annoncé la nouvelle qu’elle redoutait le plus. Le Dr Nicholas s’est assis, a pris ma main et a prononcé le mot : cancer. Tout s’est embrouillé et cette fois, je n’ai pas pu retenir mes larmes. Jusque-là, j’avais été forte », se souvient Kimberley.

Pour combattre son cancer, Kimberly a dû se soumettre à 30 séances de radiothérapie, ainsi qu’à de la chimiothérapie. Matt, qui avait demandé Kim en mariage pendant son long séjour à l’hôpital, l’a aidée à traverser cette période difficile en l’emmenant visiter des parcs d’attractions et faire des promenades en voiture décapotable. Le couple a même fait un voyage spécial à Disney World. « Pendant ma chirurgie au cerveau, tout ce que j’avais à l’esprit était un immense sentiment de bonheur et d’insouciance. Le monde est soudain devenu beaucoup plus fascinant et j’avais conscience de chaque petite odeur, chaque petite sensation et chaque petit moment. Je crois que seules les personnes atteintes du cancer peuvent le comprendre. »

Tout cela permettait à Kimberly d’oublier momentanément les effets secondaires, la fatigue et la chute de ses cheveux. D’ailleurs, la perte de cheveux a été pour elle l’un des aspects les plus pénibles de son traitement. « J’ai détesté perdre mes beaux cheveux longs. »

Moins d’un an plus tard, le 6 janvier 2012, Kimberly recevait son dernier traitement de chimiothérapie. « J’ai demandé aux pilules de manger ce cancer. » Kimberly a su que son vœu avait été exaucé quand un examen d’IRM n’a décelé aucun cancer résiduel. Elle est alors devenue une survivante du cancer.

Kim Mountain and her family as she rings the bell.

Dans les yeux d’une mère

Kimberly est reconnue pour toujours se présenter à ses rendez-vous accompagnée de son petit groupe de soutien. Sa famille est toujours à ses côtés, notamment sa mère, Cyndy Pearson. Cyndy confirme en riant que Kimberly a toujours son entourage et qu’elle l’avait même le jour où elle a appris que sa tumeur était cancéreuse. « Nous étions tous là. Quand il arrive quelque chose d’important, nous sommes tous là. Quand le Dr Garth Nicholas s’est avancé et a dit “Kim, tu as le cancer”, tout le monde pleurait. »

Cyndy est reconnaissante envers L’Hôpital d’Ottawa qui a sauvé Kimberly, la plus jeune de ses trois enfants. Elle fait remarquer que le 7 mars 2011 est désormais entouré sur le calendrier familial comme étant la date de renaissance de Kimberley.

Cyndy est aussi éternellement reconnaissante des soins du Dr Agbi. « Sans cette chirurgie, Kimberley n’aurait plus d’anniversaires à célébrer. Si l’Hôpital n’avait pas réussi à la sauver… » commence Cyndy. Sa voix s’éteint.

Kimberly Mountain

« Même si le cancer revient, je suis convaincue que L’Hôpital d’Ottawa pourra encore me sauver grâce à la recherche et aux essais cliniques novateurs qui sont réalisés constamment afin d’améliorer les traitements et de sauver des vies. » – Kimberly Mountain

Une survivante du cancer, dix ans plus tard

Aujourd’hui, Kimberly a les mots « Hakuna Matata – 7 mars 2011 » tatoués sur la nuque. Elle célèbre chaque étape importante – y compris la fin de son cancer – avec sa famille, ses amis et bien sûr Matt, qui a toujours été là pour elle et qui l’a épousée. On pourrait dire que tout s’est bien terminé comme dans un conte de Disney.

Mais tout n’est pas redevenu à la normale. « Mes splendides cheveux ne seront plus jamais comme avant, se désole Kimberly. Il y a une grosse portion de ma tête où ils ne repousseront jamais. Tout le côté droit restera chauve de manière permanente. » Toutefois, Kimberly trouve toujours un côté positif à toute situation : elle peut maintenant se coiffer en dix secondes avec différentes perruques. « J’ai peut-être plus de perruques que de souliers », plaisante-t-elle.

Blague à part, Kimberly est reconnaissante pour chaque jour qu’elle voit. « Même si le cancer revient, je suis convaincue que L’Hôpital d’Ottawa pourra encore me sauver, grâce à la recherche et aux essais cliniques novateurs qui sont réalisés constamment afin d’améliorer les traitements et de sauver des vies. »

Pour l’instant, Kimberly savoure une journée à la fois, en célébrant chaque jour les petites choses de la vie.

Écoutez Kimberly Mountarin témoigner dans Pulse, le balado de la Fondation de l’Hôpital d’Ottawa.


Fièrement affilié à l’Université d’Ottawa, L’Hôpital d’Ottawa est un centre de recherche et de santé universitaire de premier plan.

Le Programme de reconception des essais cliniques (REaCT) est un programme de recherche unique qui vise à améliorer la vie des personnes atteintes du cancer grâce à des essais cliniques centrés sur le patient et à orientation pragmatique.

Basé à L’Hôpital d’Ottawa, le Programme REaCT mobilise les patients et leurs proches dans chaque étape de la recherche, y compris le lancement d’idées, l’établissement des priorités, la conception des études et la communication des résultats.

Contrairement à la plupart des essais cliniques en cancérologie, qui mettent l’accent sur l’évaluation de traitements expérimentaux chez une étroite tranche de la population de patients, les essais lancés dans le cadre du Programme ReaCT visent à comparer des traitements standards en contexte réel chez un vaste éventail de patients. Ainsi, les essais répondent à certaines des questions les plus importantes, tant pour les patients atteints du cancer que pour le système de santé.

REaCT est le plus vaste programme d’essais cliniques pragmatiques sur le cancer au Canada. Plus de 2 700 patients participent à 17 essais cliniques dans 15 centres au Canada.

Gina Mertikas-Lavictoire grateful for her care at The Ottawa Hospital

« Je suis si heureuse d’avoir pu participer à cet essai. »

— Gina Mertikas-Lavictoire

« Recevoir un tel diagnostic, ça change pas mal une vie. Par empathie pour les autres femmes qui vivent cette épreuve, j’ai voulu redonner à la collectivité pour les soins que je recevais afin d’aider d’autres femmes. J’étais ouverte à tout traitement nouveau et novateur. Le processus lié aux essais du programme REaCT était simple et facile à comprendre. »

– Connie Chartrand, patiente atteinte d’un cancer du sein et ayant participé à trois essais du programme Repenser les études cliniques (REaCT)

La Dre Rebecca Auer, chirurgienne scientifique, dirige le premier essai clinique au monde dans l’espoir de protéger les patients atteints du cancer contre la COVID 19 et d’autres infections respiratoires en renforçant leur système immunitaire pendant le traitement. L’essai est financé en partie grâce aux généreux donateurs au Fonds d’urgence COVID 19.

« Un diagnostic de cancer est déjà effrayant dans les meilleures des circonstances, mais la pandémie rend la situation encore plus angoissante », explique la Dre Auer, chirurgienne oncologue et directrice de la Recherche sur le cancer à L’Hôpital d’Ottawa et professeure agrégée à l’Université d’Ottawa. « Les patients atteints du cancer ont un système immunitaire affaibli, ce qui les rend susceptibles d’être gravement malades s’ils contractent la COVID 19. »

Une infection grave pourrait retarder un traitement contre le cancer ou même entraîner la mort.

Les patients qui reçoivent des traitements contre le cancer courent le plus de risques parce que ces traitements affaiblissent leur système immunitaire. Et cette population est assez nombreuse : plus de 90 000 personnes ont reçu des traitements de radiothérapie ou de chimiothérapie en Ontario en 2019.

« Il y a de nombreux vaccins prometteurs contre la COVID-19 qui sont en cours d’essai, mais ils ne seront pas offerts avant au moins un an. Les patients atteints du cancer ont besoin d’une protection immédiate »
– Dre Rebecca Auer

Renforcer le système immunitaire pendant les traitements

L’équipe de la Dre Auer à L’Hôpital d’Ottawa a eu l’idée de vérifier si le renforcement du système immunitaire pendant des traitements contre le cancer pourrait aider à prévenir la COVID 19 et d’autres infections respiratoires. En collaboration avec des scientifiques de l’Institut ontarien de recherche sur le cancer, elle a donc exploré le potentiel d’un stimulateur appelé IMM 101. L’équipe a ensuite travaillé avec le Groupe canadien des essais sur le cancer de l’Université Queen’s pour concevoir un essai clinique et le lancer dans neuf centres de cancérologie au Canada.

Les chercheurs recruteront 1 500 patients qui reçoivent actuellement des traitements contre le cancer. Ceux-ci seront répartis de façon aléatoire, dans un groupe qui recevra soit les soins habituels, soit l’IMM 101 en plus des soins habituels. Le stimulateur, qui contient des bactéries inoffensives tuées par la chaleur, a été conçu pour lutter contre le cancer parce qu’il stimule le système immunitaire. Il a déjà été administré en toute sécurité à 300 patients atteints d’un cancer de stade avancé lors de précédents essais.

Instruire le système immunitaire inné

La Dre Rebecca Auer discute avec une collègue
La Dre Rebecca Auer discute avec une collègue (Photo prise avant la pandémie de COVID-19)

L’essai mise sur un aspect moins connu du système immunitaire, appelé l’immunité innée. Cette première ligne de défense du système immunitaire joue un rôle clé pour détecter la présence de virus.

Les cellules immunitaires innées reconnaissent des caractéristiques qui sont communes à de nombreux virus, ce qui leur permet d’attaquer des virus auxquels le corps n’a encore jamais été exposé. Le système immunitaire acquis, au contraire, reconnaît seulement les virus auxquels le corps a déjà été exposé sous la forme d’une infection préalable ou d’un vaccin.

Comme le traitement basé sur l’IMM 101 peut « instruire » le système immunitaire inné, l’équipe de chercheurs espère qu’il aidera à combattre la COVID 19 et d’autres virus responsables d’infections respiratoires.

« La COVID 19 ne cause aucun symptôme chez certaines personnes, mais provoque des complications très graves chez d’autres. Des données probantes laissent croire que cette différence repose sur la capacité du système immunitaire inné à réagir tôt et rapidement à la présence du virus. C’est pourquoi nous avons pensé à utiliser un stimulant du système immunitaire inné pour prévenir une infection à la COVID 19. »
– Dre Rebecca Auer

D’après les données disponibles sur d’autres stimulateurs du système immunitaire, il est probable que la stimulation soit temporaire. Les chercheurs espèrent toutefois qu’elle durera assez longtemps pour aider le patient à terminer ses traitements contre le cancer. Le système immunitaire retrouverait ensuite sa force normale et serait assez fort pour combattre des virus par lui-même..

Protection contre d’autres virus en plus de celui responsable de la COVID 19

L’avantage de l’approche de renforcement du système immunitaire réside dans le fait qu’elle peut aider les patients atteints du cancer à combattre toutes sortes de virus pendant qu’ils reçoivent des traitements contre le cancer qui les rendent vulnérables.

« Le traitement que nous utilisons forme le système immunitaire à accroître son efficacité à combattre la prochaine infection virale, précise la Dre Auer. Il ne cible pas seulement le virus de la COVID 19, mais tout virus qui cause une maladie respiratoire. »

Si les résultats de l’essai sont concluants, l’IMM 101 pourrait aussi comporter d’autres avantages pour les personnes atteintes d’une maladie chronique ou dont le système immunitaire est compromis et qui courent ainsi un risque accru de complications graves de la COVID 19. Il pourrait aussi aider à protéger les personnes atteintes du cancer contre d’autres infections respiratoires comme la grippe saisonnière.

Se préparer à d’autres pandémies

« En 20 ans, nous avons connu trois épidémies ou pandémies de coronavirus : le SRAS, le SRMO et la COVID 19. Nous en connaitrons probablement d’autres,» poursuit la Dre Auer.

« Tirer parti de l’immunité innée pourrait être l’une des meilleures armes pour combattre la COVID 19 et le principe pourrait être facilement adapté pour contrer d’autres pandémies. » – Dre Rebecca Auer

Faites un don aujourd’hui pour soutenir la recherche et les essais cliniques prometteurs comme celui-ci.

Les personnes qui reçoivent des traitements contre le cancer et qui souhaitent participer à l’essai doivent s’adresser à leur spécialiste.

La Fondation de l’Hôpital d’Ottawa a octroyé des fonds de démarrage à ce projet grâce au Fonds d’urgence COVID 19, qui est alimenté par de généreux donateurs dans la collectivité. Renseignez-vous sur les autres projets qui ont reçu un financement grâce au soutien de donateurs et qui aident à faire progresser la lutte contre la COVID 19.

L’essai a également bénéficié de fonds et de soutien en nature de la Société canadienne du cancer, de BioCanRx, de l’Institut ontarien de recherche sur le cancer, de l’Association médicale universitaire de L’Hôpital d’Ottawa, d’ATGen/NK Max Canada et d’Immodulon Therapeutics (fabricant de l’IMM 101).


Fièrement affilié à l’Université d’Ottawa, L’Hôpital d’Ottawa est un centre de recherche et de santé universitaire de premier plan.