Publié : septembre 2024

Le 100e anniversaire du Campus Civic approche à grands pas et marquera un siècle de soins et de percées médicales. En parallèle, les plans se concrétisent pour orienter les 100 prochaines années de soins dans notre région et les plans définitifs du nouveau campus seront prêts au cours de la prochaine année. Des patients, des dirigeants et des employés de L’Hôpital d’Ottawa, tout comme des partenaires autochtones et d’autres membres de la collectivité, collaborent à cette étape de conception pour aider à peaufiner les détails de ce nouvel établissement de soins et de recherche qui sera à la fine pointe de la technologie.

Alors que la conception de l’hôpital est finalisée, son stationnement à étages prend déjà forme peu à peu.

La construction d’un nouvel hôpital est une occasion unique dans une vie que des dirigeants d’entreprise, des familles, des fondations et bien d’autres membres de la collectivité ont saisi au bond. Ils sont ainsi nombreux à soutenir la campagne Créons des lendemains – la plus imposante en son genre dans l’histoire de la région, qui a déjà permis d’amasser 336 M$ des 500 M$ nécessaires.

Lisa Young, gestionnaire principale de la planification de projets à l’Hôpital

Un bloc opératoire ultramoderne

Le nouveau campus augmentera le nombre de salles d’opération de L’Hôpital d’Ottawa afin de répondre à l’augmentation prévue du nombre d’interventions chirurgicales à l’avenir.

« Il améliorera l’expérience des patients et l’efficacité du travail. »

– Lisa Young

Selon Lisa Young, gestionnaire principale de la planification de projets à l’Hôpital, la fonctionnalité de cet espace sera essentielle pour permettre non seulement la réalisation de davantage d’interventions, mais aussi l’ajout d’équipements et de technologies novatrices. « Il améliorera l’expérience des patients et l’efficacité du travail. Nous nous concentrons aussi sur la fonction des équipes qui fournissent les soins dans ces espaces plutôt que sur la forme physique du bâtiment. »

Optimiser le fonctionnement à l’intérieur comme à l’extérieur des salles d’opération

Les améliorations apportées au nouveau campus comprendront une baie de « salles de bloc » où la préparation préopératoire peut avoir lieu en dehors de la salle d’opération principale. Ces salles peuvent être utilisées pour les patients recevant une anesthésie régionale avant d’entrer en salle d’opération, ce qui permet de réduire les retards potentiels et d’utiliser au mieux le temps passé en salle d’opération tant pour les patients que pour les équipes de soins.

Le Dr Sundaresan, chef du Département de chirurgie et chirurgien thoracique clinicien, explique que l’emplacement du bloc opératoire est essentiel à l’optimisation du fonctionnement, surtout dans les moments critiques. « Le bloc opératoire au nouveau campus sera adjacent aux salles de radiologie interventionnelle, ce qui est vraiment judicieux », explique-t-il.

« Quand le nouveau campus ouvrira ses portes, ses installations chirurgicales figureront parmi les plus modernes au Canada, voire en Amérique du Nord. »

– Dr Sudhir Sundaresan

La radiologie interventionnelle est une sous-spécialité de la radiologie qui permet de réaliser des interventions minimalement invasives à l’aide de la radiographie pour guider de petits instruments, par exemple un cathéter, dans des vaisseaux sanguins et des organes afin de traiter différentes maladies. « En cas de complication au cours d’une intervention, le patient doit parfois se rendre d’urgence au bloc opératoire. Désormais, il ne sera plus nécessaire de déplacer le patient sur de grandes distances pour accéder à la salle d’opération – elle sera juste à côté. »

Les nouvelles technologies amélioreront aussi les soins aux patients. « Quand le nouveau campus ouvrira ses portes, ses installations chirurgicales figureront parmi les plus modernes au Canada, voire en Amérique du Nord, ajoute le Dr Sundaresan. Les technologies avant-gardistes en chirurgie figurent certainement parmi les domaines de développement les plus prometteurs. »

De nouvelles salles de neurochirurgie dotées de technologies novatrices

Les équipes explorent en outre des technologies novatrices comme un appareil d’IRM peropératoire qui capture des images du cerveau en temps réel pendant une chirurgie.

Installé sur un système de rails au plafond et considéré comme la référence pour des interventions visant notamment des tumeurs cérébrales, cet appareil d’IRM serait installé dans le bloc opératoire, mais juste à côté de la salle d’opération. Ainsi, si un patient a besoin d’imagerie pendant une intervention, il suffirait d’ouvrir une porte et de glisser l’appareil d’IRM sur des rails afin de prendre des images sans trop de perturbations.

L’un des objectifs des plans de conception actuels est d’intégrer des fonctions audiovisuelles complètes à toutes les salles d’opération afin d’améliorer l’enseignement et la capacité de réaliser des chirurgies minimalement invasives.

« L’intégration de ces fonctions à chaque salle permet une plus grande flexibilité pour les patients, explique Mme Young. Nous disposons actuellement de salles spécifiques à chaque campus qui permettent de le faire, mais le fait d’avoir des moniteurs et la possibilité de brancher des caméras dans toutes les salles d’opération constituera une nouvelle norme de soins que nous pourrons fournir au nouveau campus. »

Des solutions numériques pour adopter une approche proactive des soins

Glen Kearns, vice-président exécutif et chef de l’information à l’Hôpital

Les technologies peuvent avoir de nombreuses retombées positives sur les soins et l’expérience des patients. 

« Nous nous efforçons de tirer parti des expériences numériques vécues par des gens dans d’autres secteurs de leur vie afin d’améliorer les services de santé . »

– Glen Kearns

« Nous nous efforçons de tirer parti des expériences numériques vécues par des gens dans d’autres secteurs de leur vie afin d’améliorer les services de santé », précise Glen Kearns, vice-président exécutif et chef de l’information à l’Hôpital. « Qu’il s’agisse d’offrir des soins à des patients hospitalisés, de préparer un patient avant même son arrivée ou de faire un suivi à son domicile, les technologies peuvent proposer des solutions et des soins plus harmonieux. » 

L’Hôpital d’Ottawa étudie aussi la possibilité de réaliser des admissions à distance ou en mode virtuel pour favoriser la continuité des soins dans les unités d’hospitalisation et le domicile des patients. Nous souhaitons les offrir dans les campus actuels à l’avance pour être bien rodés dès l’ouverture du nouveau campus. 

« Nous souhaitons exploiter les technologies pour réduire les admissions et les temps d’attente et améliorer les interactions des patients avec les équipes.  »

– Mathieu LeBreton

« Nous souhaitons exploiter les technologies pour réduire les admissions et les temps d’attente et améliorer les interactions des patients avec les équipes », explique Mathieu LeBreton, gestionnaire principal de projets et responsable de l’expérience numérique. « L’idéal serait d’avoir des technologies qui facilitent et améliorent le flux de travail et allègent le fardeau du personnel pour améliorer leur expérience au quotidien. »

Mathieu précise que ces technologies seront intégrées pour améliorer l’expérience des patients hospitalisés. Toutes les chambres seront individuelles et incluront un accès numérique pour que les patients puissent rester en contact avec leurs fournisseurs de soins et leurs proches et accéder aux renseignements sur leur santé, à leurs rendez-vous et à des moyens de se divertir. Aux quatre coins du nouveau campus, la technologie aidera en plus les patients et les visiteurs à s’orienter dans l’hôpital.

Mathieu LeBreton, gestionnaire principal de projets et responsable de l’expérience numérique

Rôle de l’intelligence artificielle (IA)

Il y a eu de grands progrès du côté de l’IA ces dernières années. Elle offre maintenant des outils utiles et adaptables en milieu de travail. L’équipe des Solutions numériques examine d’ailleurs déjà des façons novatrices de tirer parti du pouvoir de l’IA. 

L’Hôpital a récemment annoncé l’essai de la solution Dragon Ambient eXperience (DAX) Copilot qui fait appel à l’IA ambiante, conversationnelle et générative pour créer des ébauches de notes cliniques pendant les rendez-vous de patients. Une fois le consentement du patient obtenu, DAX Copilot enregistre de façon sécurisée les conversations entre le médecin et le patient et crée des notes médicales que le médecin validera après vérification. L’Hôpital d’Ottawa est le premier hôpital au Canada à expérimenter cette solution innovante visant à réduire l’épuisement professionnel des médecins et le temps consacré aux tâches administratives pour leur permettre de passer plus de temps à interagir avec les patients et à en prendre soin. 

Carrefour de la recherche en biothérapeutique

L’Hôpital d’Ottawa est déjà un géant mondial de la recherche, et le nouveau campus propulsera la recherche jusqu’à des sommets encore inégalés. 

L’expansion du Centre de fabrication de produits biothérapeutiques au nouveau campus renforcera notre capacité de concevoir et de fabriquer des produits biothérapeutiques qui sauvent des vies, notamment des vaccins, des thérapies géniques et des thérapies cellulaires ici, à Ottawa. 

Ces 15 dernières années, des chercheurs de l’Hôpital ont dirigé plus de 20 essais cliniques inédits au monde de produits thérapeutiques comme des cellules souches, des virus oncolytiques et des immunothérapies cellulaires. Ces essais sont possibles parce que le Centre de fabrication de produits thérapeutiques est doté d’installations stériles spécialisées qui permettent de mettre au point et de fabriquer de nouveaux produits thérapeutiques intégrant des cellules, des gènes, des virus et d’autres types de matériel biologique. 

Ce centre est l’établissement le plus expérimenté et le plus performant en son genre au Canada. Il dispose d’un personnel à temps plein de plus de 40 personnes actuellement basées au Campus Général. Il fonctionne constamment au maximum de sa capacité et est réservé longtemps à l’avance par des clients tant du milieu universitaire que du monde des affaires – c’est pourquoi son expansion est absolument essentielle pour repousser davantage les frontières de la recherche et proposer plus d’options de traitement aux patients. 

Le prochain siècle de soins de santé à Ottawa

À l’ouverture du Campus Civic il y a 100 ans, le monde sortait à peine d’une pandémie et ce campus était considéré comme le plus moderne en Amérique du Nord. Aujourd’hui, l’histoire se répète. Nous sommes témoins du ralliement de la collectivité à une campagne historique qui propulsera la recherche à un niveau supérieur et permettra de créer l’hôpital le plus moderne et le plus avant-gardiste du pays. Cette campagne transformera l’expérience des patients pour les générations à venir. Nous vous invitons à emboîter le pas.

Ensemble, nous créons de meilleurs lendemains pour les générations à venir.

Publié : juillet 2024

Imaginez un son rythmé et incessant, comme celui d’une machine à laver, dans vos oreilles, 24 heures sur 24. Pas un seul moment de répit, même pas lorsque vous essayez de dormir. Pour des millions de personnes dans le monde, un acouphène pulsatile en est la cause. À présent, lors d’une première mondiale, L’Hôpital d’Ottawa a trouvé un traitement curatif contre ce problème délibitant.

Chris Scharff-Cole a souffert pendant de nombreuses années de ce problème; comme beaucoup d’autres personnes, elle en ignorait la cause et tentait constamment d’obtenir de l’aide. Cette psychothérapeute maintenant retraitée originaire de Deep River, à l’ouest d’Ottawa, a passé 30 ans à aider d’autres personnes dans le cadre de sa pratique d’équithérapie. Cette amoureuse des chevaux a eu sa part de blessures au fil des ans, notamment plusieurs arthroplasties. S’il est vrai qu’elle a appris à vivre avec la douleur chronique, elle s’est demandé si elle retrouverait jamais une certaine quiétude à cause des bruits incessants dans son oreille droite.

Ce n’est que lorsqu’elle a rencontré le Dr Robert Fahed, neuroradiologue d’intervention et neurologue spécialisé en AVC à L’Hôpital d’Ottawa, qu’elle a pu enfin être soulagée.

Prise en charge des patients victimes d’un anévrisme cérébral à l’Urgence du Civic

En 2021, Chris souffre de douleurs intolérables et son médecin l’envoie à Pembroke pour faire une IRM qui montre la présence d’un anévrisme cérébral; elle est transportée par ambulance à l’Urgence du Campus Civic. « Ma tête me faisait extrêmement souffrir. Quand on me demande d’indiquer l’intensité de ma douleur sur une échelle de 1 à 10, je réponds 13 » explique Chris.

Elle attend un certain temps à l’Urgence avec les ambulanciers paramédicaux avant qu’un éminent chirurgien ne vienne la voir. C’est ainsi qu’elle fait la connaissance du Dr Fahed. « Il ausculte le côté de ma tête, et il comprend ce qui ne va pas. Il me dit que cela va aller, qu’ils prennent les dispositions nécessaires. Tout va très vite, mais il fait preuve d’une immense
compassion ».

« Il ausculte le côté de ma tête, et il comprend ce qui ne va pas. Il me dit que cela va aller, qu’ils prennent les dispositions nécessaires. »

— Chris Scharff-Cole

Le traitement chirurgical de l’anévrisme se passe bien, même si un suivi régulier est nécessaire. C’est à ce moment-là que le Dr Fahed commence à constater un problème sous-jacent qui a des répercussions sur la qualité de vie de Chris. « Cela fait des années que Christine souffre et lorsqu’elle se plaint à des médecins, on lui dit qu’il n’y a rien d’anormal avec ses oreilles – plusieurs examens de densitométrie abondent dans ce sens », de dire le Dr Fahed.

Il précise que la cause véritable est un problème sous-jacent de vaisseaux, que peu d’otorhinolaryngologistes ou radiologistes savent détecter sur des clichés. « Ce vaisseau se trouve à proximité de l’oreille. Le sang s’écoule dans le vaisseau sanguin, ce qui se traduit par des ondes. C’est parce que vos oreilles vont bien que vous entendez ces sons anormaux ».

Chris a un acouphène pulsatile. « J’entends des pulsations dans ma tête 24 heures sur 24, ressemblant au bruit d’une machine à laver. J’entends constamment un bruit parasite dans mon oreille droite. Je n’entends pas bien et, surtout, je n’arrive pas à dormir. Et quand je m’endors d’épuisement, cela me réveille ».

« Personne d’autre au Canada ne prend en charge ces patients. »

— Dr Robert Fahed

Qu’est-ce qu’un acouphène pulsatile?

On estime que cela touche 300 millions de personnes dans le monde, et aux dires du Dr Fahed, entre 10 et 20 % de ces patients n’entendent pas de bourdonnements, mais un chuintement, comme des battements de cœur incessants dans leur oreille.

Le problème est que la majorité des gens vivent avec cet acouphène parce qu’ils ne parviennent pas à trouver de solution, à l’instar de Chris. Une équipe de L’Hôpital d’Ottawa est maintenant porteuse d’espoir pour tous ces gens. « Le problème, c’est qu’il y a très peu de personnes dans le monde qui savent comment prendre en charge ces patients, faire ce qu’il convient, trouver une cause et la traiter « précise le Dr Fahed.

C’est la raison pour laquelle, fin 2023, la clinique de l’acouphène pulsatile entre en service à L’Hôpital d’Ottawa. La seule autre clinique se trouve à Toronto. « Personne d’autre au Canada ne prend en charge ces patients », de dire le Dr Fahed.

C’est le cas de Chris qui incite cet éminent neuroradiologue d’intervention à se consacrer davantage à ce domaine de la médecine.

Précurseur d’un nouveau traitement contre l’acouphène pulsatile

En mars 2023, Chris bénéficie de cette nouvelle technique mise au point par L’Hôpital d’Ottawa. L’acouphène pulsatile est lié à plusieurs causes, et dans le cas de Chris, il est question de diverticule veineux.

La nouvelle technique en question s’appelle « perturbation du flux intrasacculaire ». Selon le Dr Fahed, elle consiste à mettre une petite sphère en métal à l’intérieur de la poche veineuse. La sphère en métal piège le sang dans le diverticule, puis forme un caillot et le sang ne se rend plus jusque dans cette veine. « C’est la circulation sanguine à l’intérieur de cette poche externe qui est à l’origine des ondes entendues par l’oreille en raison de sa proximité ».

« Le patient se présente pour une chirurgie de jour mini-invasive : nous faisons une incision dans l’aine, fixons toute anomalie trouvée et traitons l’acouphène. »

— Dr Robert Fahed

Contrairement aux autres techniques utilisées, celle-ci ne nécessite pas la pose d’une endoprothèse. Il n’est pas nécessaire de prendre des anticoagulants, et le patient n’a pas besoin de prendre de médicaments par la suite. « Le patient se présente pour une chirurgie de jour mini-invasive : nous faisons une incision dans l’aine, fixons toute anomalie trouvée et traitons l’acouphène. À son réveil, les bruits ont disparu. Le patient rentre chez lui le jour même. C’est incroyable », dit le Dr Fahed.

Ce jour-là, à son réveil après l’intervention chirurgicale, Chris sait que sa vie a complètement changé. « J’ai ouvert les yeux et dit “plus aucun bruit”. Je fais entièrement confiance au Dr Fahed. Il est talentueux. Ma vie est sereine. J’apprécie chaque jour de ne pas être hantée par ces bruits. Chaque jour est pour moi une bénédiction ».

Le statu quo n’est pas une option

Elle est contente d’avoir été la première et de donner à présent de l’espoir à d’autres personnes à l’avenir. « Nous avons une chance immense d’avoir accès à de tels soins. Je suis ravie d’en avoir bénéficié et j’espère que d’autres personnes en bénéficieront aussi. Je suis très reconnaissante, et nous faisons ce que nous pouvons pour soutenir l’hôpital. L’Hôpital d’Ottawa a la chance de pouvoir compter sur le DrFahed », de conclure Chris.

« L’Hôpital d’Ottawa a mis eu point cette nouvelle technique; nous sommes sortis des sentiers battus pour ce faire. »

– Dr Robert Fahed

Les demandes de consultation peuvent être envoyées par télécopieur au
613-761-5360
Dr Robert Fahed
Ottawa Pulsatile Tinnitus Clinic.

En date de juillet 2024, la phase de recherche de cette intervention a permis de traiter 17 patients atteints de cette forme d’acouphène pulsatile. Il est important de savoir que cette technique peut servir à traiter d’autres problèmes cérébrovasculaires, et nous encourageons les patients à contacter la clinique de l’acouphène pulsatile pour obtenir plus d’information.

« Voici un autre exemple de la manière dont L’Hôpital d’Ottawa est au premier plan des soins et de la recherche, d’ajouter le Dr Fahed. L’Hôpital d’Ottawa a mis eu point cette nouvelle technique; nous sommes sortis des sentiers battus pour ce faire ».

Le Dr Fahed précise que ce n’est qu’un début. C’est la naissance d’un nouveau domaine de soins.

Pour découvrir les « innovations déstabilisantes » du Dr Robert Fahed en matière de traitement des AVC, écoutez l’épisode 73 du balado Pulse.

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Publié : avril 2024

Imaginez le regroupement de centaines d’images médicales en un rapport concis pour permettre à une équipe chirurgicale de planifier une opération complexe d’ablation d’une tumeur cancéreuse rare. Voilà ce qui est fait à l’aide d’un système de réalité virtuelle (RV) qui met à profit toutes ces images pour donner au chirurgien une vue en 3D de structures internes du patient afin qu’il puisse s’y insérer – un peu comme dans un jeu vidéo – avant la chirurgie. C’est une toute nouvelle méthode de planification chirurgicale qui a été utilisée pour la première fois au Canada ici même, à L’Hôpital d’Ottawa. 

Emeric Leblanc avait 13 ans lorsqu’il a commencé à ressentir de la douleur dans la jambe gauche. D’abord attribuée à une poussée de croissance, la douleur s’est toutefois aggravée au fil des mois. « Je jouais souvent au basket-ball, mais j’ai dû arrêter parce que j’avais tellement mal. La douleur m’empêchait de dormir la nuit. Elle a empiré jusqu’au point où j’ai eu de la difficulté à marcher », explique Emeric. 

C’est le 8 décembre 2021, après une série d’examens, qu’il a appris la cause de cette douleur en compagnie de ses parents au CHEO : le sarcome d’Ewing. Ce type de cancer prend naissance dans les os – le plus souvent chez les enfants de 10 à 20 ans. La tumeur était en train de croître dans son bassin et mesurait environ 12 cm de diamètre – la taille d’un pamplemousse. 

Emeric est heureux de pouvoir pêcher de nouveau.
Pendant son traitement à l’hôpital.

Saisir la complexité du sarcome d’Ewing

Même si le mot cancer lui a causé un choc, Emeric affirme qu’il s’attendait déjà, au fond de lui-même, à ce que les autres examens révèlent une tumeur cancéreuse. Ce qui lui a été particulièrement difficile à accepter, c’est la nouvelle qu’il ne retournerait pas à l’école. 

« Tout a changé à ce moment-là », explique la mère d’Emeric, Hélène Lachance. « Il y avait beaucoup de renseignements à assimiler au sujet du plan de traitement et de la façon dont nous pouvions l’y préparer. » 

Il est retourné à l’école pour récupérer toutes ses affaires parce que le traitement de chimiothérapie allait commencer immédiatement. Il a dû faire enlever son appareil dentaire et a été orienté vers une clinique de fertilité parce que la chimiothérapie pouvait le rendre stérile. Il y avait énormément de choses à assimiler pour un adolescent. N’étant plus aussi actif qu’il le souhaitait, il s’est beaucoup plus tourné vers les jeux vidéo – un présage, peut-être, de ce que l’avenir lui réservait puisque la RV allait servir à lui sauver la vie. 

Un travail d’équipe en collaboration

« Ce fut un travail de collaboration entre des équipes de calibre international en oncologie médicale, en radio-oncologie et en chirurgie de L’Hôpital d’Ottawa et du CHEO. Beaucoup de gens exceptionnels ont collaboré pour aider Emeric »

— Dr Joel Werier

Pendant plus dun an, Emeric a passé la plupart de son temps à lhôpital. Des professionnels de LHôpital dOttawa et du CHEO ont uni leurs efforts pour lui donner la meilleure chance possible de mener une vie saine et active. « Ce fut un travail de collaboration entre des équipes de calibre international en oncologie médicale, en radio-oncologie et en chirurgie de LHôpital dOttawa et du CHEO. Beaucoup de gens exceptionnels ont collaboré pour aider Emeric », explique le Dr Joel Werier, chef du Programme de lutte contre le sarcome de lHôpital et oncologue orthopédiste. 

Le DrKawanRakhra, radiologiste principal spécialisé dans le système musculosquelettique à lHôpital, a aussi collaboré avec léquipe. Ces deux médecins travaillent également avec l’équipe Realize Medical, l’entreprise à l’origine de la nouvelle technologie de RV mise à profit pour réaliser la chirurgie d’Emeric. 

Chacun d’entre eux a joué un rôle essentiel dans la prise en charge de ce cas difficile. La tumeur était située dans le bassin et s’approchait de l’articulation de la hanche gauche. L’objectif était d’enlever une partie du bassin tout en préservant l’articulation de la hanche parce que sans cette articulation, Emeric n’aurait pas les mêmes capacités. L’ablation du bassin figure toutefois parmi les chirurgies les plus complexes à réaliser selon le DrWerier. 

Le Dr Joel Werier est oncologue orthopédique et chef du programme de lutte contre les sarcomes de l'Hôpital d'Ottawa.

S’insérer à l’intérieur de structures internes du patient grâce à la RV

Passons à l’utilisation inédite de la technologie. La première étape a été une chimiothérapie pour tenter de réduire la tumeur, suivie d’une radiothérapie. Comme la tumeur était située dans le bassin d’Emeric, un plan était nécessaire pour sauver l’articulation de la hanche.

« C’est là que le système de RV a été vraiment essentiel. Il nous a permis de comprendre de façon claire et précise l’anatomie de la tumeur et sa relation avec les structures importantes, y compris l’articulation de la hanche », ajoute le Dr Werier.

Pour préparer le mieux possible une équipe à traiter un patient, le Dr Rakhra doit examiner une multitude d’examens d’imagerie médicale. Dans son domaine d’expertise, il y a parfois plus de 1 000 images prises par radiographie, échographie, TDM, IRM ou autrement qu’il doit parcourir et examiner pour élaborer un rapport détaillé qui aide à stadifier un cancer ou à planifier une chirurgie. C’est une tâche chronophage qui peut être impressionnante.

« Les tumeurs ont tendance à être complexes et les radiologistes, les chirurgiens et les oncologues ont de la difficulté à comprendre leur anatomie, leur emplacement et leur relation avec d’autres tissus importants dans les organes », explique le Dr Rakhra.

Le système de RV change la donne à bien des égards. Grâce à une technologie précédemment utilisée dans le secteur du jeu vidéo, l’équipe chirurgicale peut visualiser une image en 3D personnalisée de la tumeur. Les casques de RV les aident ensuite à entrer dans l’espace virtuel du patient et à élaborer un plan chirurgical beaucoup plus concis.

« Si, comme le dit le proverbe, une image vaut 1 000 mots, alors un modèle de réalité virtuelle en 3D en vaut un million et va transformer la façon dont nous utilisons la radiologie à des fins de planification chirurgicale. »
— Dr Kawan Rakhra
« C’est un changement de paradigme en radiologie parce que nous avons plutôt l’habitude d’examiner des images brutes de TDM ou d’IRM et de produire des rapports indépendants et descriptifs qui sont envoyés aux chirurgiens. Nous avons maintenant trouvé une façon de traiter, d’intégrer et de convertir ces images en un modèle en 3D qui est beaucoup plus informatif et puissant, ajoute le Dr Rakhra. Si, comme le dit le proverbe, une image vaut 1 000 mots, alors un modèle de réalité virtuelle en 3D en vaut un million et va transformer la façon dont nous utilisons la radiologie à des fins de planification chirurgicale.

La RV à L’Hôpital d’Ottawa ​

Il n’y a virtuellement rien d’aussi perturbateur dans le secteur des soins de santé que la RV – ou réalité virtuelle. Cette technologie est utilisée dans toutes les disciplines pour améliorer la sécurité des patients, les résultats et l’efficacité, tout en réduisant les coûts et la période de convalescence. Elle transforme la formation et l’éducation aujourd’hui, avec des implications vitales pour demain.

La RV en action

Une toute nouvelle perspective pour l’équipe chirurgicale

Ce modèle donne une toute nouvelle perspective au Dr Werier et à son équipe. « Il me permet de voir les choses comme elles sont censées être vues, en trois dimensions comme nos yeux les verraient, expliquetil. Il nous permet de mieux comprendre l’anatomie complexe et de manipuler les images, par exemple pour déplacer des nerfs. Nous pouvons en plus transmettre ces renseignements à d’autres membres de l’équipe et au patient. »

C’est d’ailleurs un autre avantage important de cette technologie : le patient comprend beaucoup mieux le diagnostic et le plan de soins. « Les gens préfèrent nettement voir leur tumeur dans un système de RV plutôt que sur une image d’IRM », poursuit le Dr Werier.

Emeric avait déjà fait l’expérience de la RV dans des jeux vidéo. Il a cette fois été plongé dans son propre corps pour voir le travail que l’équipe chirurgicale avait à faire et mieux comprendre le processus.

Emeric à l’hôpital après sa chirurgie.

« C’était vraiment super. Je pouvais déplacer l’image, l’agrandir et la réduire. Je pouvais voir les veines et les nerfs importants qu’ils allaient essayer de ne pas sectionner. C’était aussi génial d’être le premier à faire cette expérience »

— Emeric Leblanc

Le 5 juillet 2022, il est devenu le premier patient au Canada à se faire opérer à laide de ce nouveau programme de RV. Cétait une chirurgie très exigeante qui a compris lablation du côté gauche du bassin et de la totalité de la tumeur. Grâce à cette technologie, le DrWerier a pu sauver larticulation de la hanche et ainsi permis à Emeric de retrouver sa mobilité et de reprendre les activités quil aimait tant comme la pêche et le camping.

Emeric Leblanc au camping.
Emeric va souvent pêcher sur le bateau de son père.

Une immense gratitude d’avoir une équipe chevronnée et une technologie de pointe près de chez soi

C’était une période stressante pour les parents, mais la visualisation de la tumeur à l’aide de la RV a été rassurante. « C’était une si grosse chirurgie, mais en voyant tout cela et l’expertise de l’équipe, j’ai su qu’ils allaient bien s’occuper de mon fils, affirme Mme Lachance. Le Dr Werier a été exceptionnel. Il a sauvé la vie de mon fils. Nous lui serons toujours reconnaissants. » 

Après s’être remis de sa chirurgie de 14 heures, Emeric a dû recevoir une nouvelle chimiothérapie, mais il se porte bien aujourd’hui. Le Dr Werier explique que l’objectif était curatif et qu’Emeric sera suivi de près au cours des années à venir. 

L’adolescent, qui a maintenant 16 ans, est de retour à l’école aux côtés de ses amis et devient de plus en plus fort chaque jour. La seule différence est qu’il porte désormais une chaussure gauche à semelle plus épaisse parce que sa jambe est légèrement plus courte. Il joue toujours à des jeux vidéo, mais voit sous un nouveau jour ceux offerts en RV. 

Cette technologie ouvre un monde de possibilités pour la prochaine génération de chirurgiens et permettra aux équipes de soins d’offrir les meilleures options thérapeutiques qui soient aux patients.

« C’est une chirurgie complexe, mais c’est un jeune homme remarquable et il s’en est très bien sorti. La RV nous a beaucoup aidés. Elle est beaucoup plus intuitive, elle met les gens sur la même longueur d’onde et elle est beaucoup plus efficace. Elle renforce la confiance de l’équipe chirurgicale. » 

« C’est la prochaine évolution dans notre façon de conceptualiser les choses et une grande partie de cette technologie a été conçue à Ottawa. Je pense qu’elle propulsera le secteur de la technologie virtuelle en imagerie médicale. Nous sommes très enthousiastes »

— Dr Joel Werier
L’histoire de cette réussite a commencé par la création de Realize Medical en 2019 – une jeune entreprise d’Ottawa dirigée par les Drs Justin Sutherland et Daniel La Russa. Tous deux physiciens à L’Hôpital d’Ottawa, ils ont décelé la possibilité de faire progresser les soins aux patients à l’aide d’une technologie que la plupart des gens associent aux jeux vidéo. Les autres contributeurs clés sont les Dres Teresa Flaxman et Yusra Al Mosuli. La Dre Flaxman a joué un rôle déterminant dans l’élaboration du programme de visualisation en 3D au sein de notre hôpital et a été au cœur du processus de modélisation de la RV avec les Drs Werier et Rakhra dès le tout début. La Dre Mosuli a joué un rôle crucial dans l’évolution des projets, notamment pour la première utilisation au Canada du logiciel Elucis et la chirurgie d’Emeric.

La recherche est essentielle pour trouver les meilleures façons d’utiliser cette technologie et prouver son efficacité. Realize Medical a établi de nombreuses collaborations de recherche avec diverses équipes de L’Hôpital d’Ottawa afin d’évaluer et de mettre en œuvre sa technologie.
Téléchargez ou écoutez l’épisode 96 pour en savoir plus sur la portée de la technologie de la RV sur les soins aux patients selon le Dr Kawan Rakhra.

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LHôpital dOttawa est un chef de file parmi les centres hospitaliers universitaires, de recherche et denseignement, fièrement affilié à lUniversité dOttawa. Tous les chercheurs à LHôpital dOttawa se conforment à un cadre dinnovation responsable axé sur lélaboration et la commercialisation responsables des innovations.

Publié : novembre 2022

Quand il faut traiter un patient victime d’un AVC, chaque seconde compte. Au Canada, l’AVC est au troisième rang des principales causes de décès et d’invalidité chez les adultes, une statistique qui pourrait changer maintenant que L’Hôpital d’Ottawa a recours à la thrombectomie, un traitement novateur qui ne cesse de se perfectionner. L’Hôpital d’Ottawa, reconnu dans le monde entier pour son expertise en neurosciences, a fait des pas de géant en réponse à certains des défis les plus cruciaux de notre époque dans cette discipline, notamment par ses travaux sur l’AVC qui révolutionnent les pratiques à l’échelle internationale. L’Hôpital est d’ailleurs en tête de peloton au Canada pour ses méthodes de traitement des AVC, y compris le recours à la thrombectomie.

Il y a dix ans, la thrombectomie était un traitement expérimental qui promettait de changer des vies. Le Dr Robert Fahed était étudiant en médecine et effectuait sa résidence en neurologie dans un hôpital prestigieux de Paris, en France, quand il a entendu parler de cette intervention inédite pour la première fois. Il se souvient même parfaitement du résultat de la première thrombectomie qu’il a observée. « Une femme dans la cinquantaine avait eu un très grave AVC. Elle était paralysée du côté droit et incapable de parler. Malheureusement, il était impossible de lui administrer un médicament qui sert à dissoudre le caillot dans le cerveau, raconte le Dr Fahed. Je me suis dit : “Cette pauvre dame sera paralysée jusqu’à la fin de ses jours, si elle survit.” »

« C’est alors qu’un membre de l’équipe de soins a expliqué qu’ils allaient essayer un traitement expérimental appelé thrombectomie. » Le Dr Fahed a poursuivi sa tournée et 30 minutes plus tard, il a reçu un appel stupéfiant. « La patiente bougeait son bras droit. Elle n’était plus paralysée. Immédiatement, je me suis dit : “Je ne sais pas ce qui s’est passé dans cette salle, mais je veux être celui qui réalise ces interventions. Je veux être celui qui ramène ces gens à la vie. Voilà ce que je veux faire.” »

Attirer la crème de la crème dans le monde ​

Il n’y a que quatre neuroradiologues d’intervention et neurologues spécialisés en AVC au Canada en ce moment et le Dr Fahed est l’un d’eux. Recruté par L’Hôpital d’Ottawa en 2019, il réalisait un rêve d’enfance en venant s’installer ici.

Ses parents ont quitté la Syrie pour immigrer en France avant sa naissance et celle de sa sœur, dans l’espoir d’offrir une vie meilleure à leurs enfants. En grandissant dans la banlieue parisienne, le Dr Fahed voyait son père, un neurologue, prendre soin de ses patients jour après jour. La neurologie était donc naturellement la voie à suivre pour lui. « J’ai toujours aimé la neurologie et il ne faisait aucun doute que je voulais devenir médecin, car je considérais mon père comme mon héros. L’un de mes tout premiers stages optionnels était en neurologie de l’AVC. »
Le Dr Fahed a effectué la majorité de sa formation à l’Hôpital Rothschild, en France, qu’il décrit comme l’un des centres ayant contribué à l’émergence de la neuroradiologie interventionnelle. Le jeune médecin était aussi très attiré par la recherche, c’est pourquoi il est allé faire sa maîtrise à Montréal. Il est ensuite retourné à Paris, mais il espérait revenir un jour au Canada. « L’Hôpital d’Ottawa est connu pour ses excellentes infrastructures de recherche et le grand soutien qu’il apporte à ses chercheurs. »

« L’Hôpital d’Ottawa est renommé pour son expertise des AVC. Nous avons un excellent programme de soins et notre centre reçoit un gros volume de patients. Nous administrons ces traitements de 150 à 200 fois par année. »

— Dr Robert Fahed
« L’Hôpital d’Ottawa est renommé pour son expertise des AVC. Nous avons un excellent programme de soins et notre centre reçoit un gros volume de patients. Nous administrons ces traitements de 150 à 200 fois par année. »

— Dr Robert Fahed
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Quels sont les symptômes d’un AVC?

Une nouvelle technologie change le pronostic des patients après un AVC

Parmi les Canadiens qui vivent avec les séquelles d’un AVC, le quart a moins de 65 ans, tandis que le risque d’AVC grimpe rapidement après 55 ans. Quatre-vingt-sept pour cent des AVC sont des AVC ischémiques, c’est-à-dire causés par un vaisseau sanguin alimentant le cerveau qui est obstrué par un caillot.

Le regretté Dr Cheemun Lum et le Dr  Dar Dowlatshahi ont contribué à mettre au point une technique appelée thrombectomie endovasculaire qui a sauvé la vie de nombreux patients victimes d’AVC. Les résultats de l’essai clinique baptisé ESCAPE ont été publiés en 2015. Cette intervention unique consiste à insérer un mince tube dans une artère de l’aine, pour l’acheminer jusqu’au caillot dans le cerveau. En s’aidant de l’imagerie par rayons X, on aspire ensuite le caillot avec une pompe, ce qui rétablit la circulation sanguine vers le cerveau.

« Notre objectif est donc de déloger le caillot entier, du premier coup. C’est ce que nous appelons un coup de circuit. »

– Dr Robert Fahed
Même si cette technique était révolutionnaire, il fallait poursuivre les travaux pour la perfectionner, car le déblocage de l’artère réussissait seulement dans 50 % à 60 % des cas. « Le caillot n’est pas toujours facile à déloger. Parfois, il faut plusieurs tentatives, d’autres fois on arrive à en retirer seulement une partie. Si on ne débloque l’artère que partiellement, on ne rétablit la circulation que partiellement, ce qui signifie que certaines zones du cerveau seront endommagées. Notre objectif est donc de déloger le caillot entier, du premier coup. C’est ce que nous appelons un coup de circuit », explique le Dr Fahed. Ces coups de circuit sont de plus en plus fréquents, grâce à de nouvelles technologies – et les résultats peuvent être spectaculaires. Une personne qui est paralysée et incapable de parler peut retrouver la parole et recommencer à marcher moins de 20 minutes après l’intervention.

La vidéo est uniquement disponible en anglais.

Comment savoir si quelqu’un fait un AVC?

Si vous croyez que quelqu’un fait un AVC, pour le confirmer, les experts recommandent la méthode VITE.

L’Hôpital a contribué à perfectionner la technologie pour améliorer les résultats

Récemment, un nouveau cathéter mis au point à Kitchener-Waterloo s’est révélé efficace pour retirer plus de caillots au premier essai. L’entreprise a demandé à notre équipe de spécialistes des AVC de l’aider à tester l’efficacité du dispositif, qui était approuvé par Santé Canada. « L’Hôpital d’Ottawa est renommé pour son expertise des AVC. Nous avons un excellent programme de soins et notre centre reçoit un gros volume de patients. Nous administrons ces traitements de 150 à 200 fois par année », indique le Dr Fahed.

« Nous possédons une expertise inégalée dans la conception d’études permettant d’évaluer ces outils, ajoute-t-il, car lorsqu’on crée un outil, on ne commence pas tout simplement à l’utiliser. Il faut le tester, l’évaluer et vérifier s’il est sûr et efficace. C’est ainsi que l’entreprise nous a demandé, au Dr Brian Drake et à moi-même, de faire une étude. »

Les chercheurs ont testé cette nouvelle solution de traitement avec de faux caillots dans des modèles de vaisseaux sanguins en silicone imprimés en 3D qui reproduisaient un cerveau. Pendant d’innombrables heures, ils ont testé différentes façons d’utiliser le cathéter. « Nous voulions trouver la meilleure manière de l’utiliser avec succès chez les patients et nous avons trouvé une méthode très prometteuse et extrêmement efficace avec le modèle en silicone. Ensuite, nous avons conçu une étude sur l’utilisation du cathéter chez les patients victimes d’AVC. Nous comparerons les résultats de cet essai avec ceux d’essais portant sur différents outils et dispositifs », explique le Dr Fahed.

« Si la tendance se maintient, ce sera une véritable révolution dans notre domaine. Tout va changer. »

– Dr Robert Fahed

Jusqu’ici, les résultats sont extrêmement encourageants. Le taux de succès de l’extraction d’un caillot du premier coup – le « coup de circuit » – a fortement augmenté depuis que l’équipe utilise le nouveau modèle de cathéter. « Nous sommes maintenant capables de retirer entièrement le caillot en une seule tentative chez la vaste majorité des patients. Si la tendance se maintient, ce sera une véritable révolution dans notre domaine. Tout va changer. »

Quel est le lien entre la COVID-19 et l’AVC?

La COVID-19 peut entraîner des complications neurologiques, pas simplement respiratoires. De premières études montrent que la COVID-19 pourrait plus que doubler le risque d’AVC, surtout chez les personnes présentant d’autres facteurs de risque. Selon plusieurs études, même les jeunes sont plus à risque de faire un AVC à cause de la COVID-19. Les personnes qui font un AVC lorsqu’elles sont atteintes de la COVID-19 courent aussi un risque accru de décès ou d’invalidité.

Des innovations et des traitements qui bouleversent le paysage grâce à la recherche

Dr. Robert Fahed_neuroradiology_The Ottawa Hospital_profile

« Je suis fier de contribuer aux bouleversements causés par ces innovations et ces traitements – notre discipline est en pleine effervescence. »

– Dr Robert Fahed
Ce traitement pourrait transformer la vie des patients victimes d’AVC et de leur famille et s’il continue d’avoir autant de succès, ses bienfaits se répercuteront dans tout le pays. Plus de patients auront la vie sauve et ils seront moins nombreux à être atteints d’incapacités. « Je suis fier de contribuer aux bouleversements causés par ces innovations et ces traitements – notre discipline est en pleine effervescence », dit le Dr Fahed, tout sourire.
La recherche joue un rôle vital dans les percées réalisées pour nous amener jusqu’ici. « La recherche d’aujourd’hui définit les soins de demain. Ce que nous étudions aujourd’hui engendrera les traitements avant-gardistes et révolutionnaires qui bouleverseront les soins offerts à nos patients demain », soutient le Dr Fahed.
Sa quête constante de nouvelles solutions pour traiter les AVC se poursuit à travers la recherche qu’il réalise aujourd’hui. À l’heure actuelle, le Dr Fahed cherche à savoir si les algorithmes utilisés pour déterminer qui peut bénéficier d’une thrombectomie éliminent parfois à tort certains patients. Il teste donc ces algorithmes pour s’assurer qu’ils donnent toujours les mêmes résultats, quel que soit le médecin ou l’appareil utilisé. D’autres recherches portent sur les types de médicaments à donner aux personnes victimes d’AVC pendant qu’ils sont avec les paramédics, avant leur arrivée à l’hôpital.
Témoignage de patient
Mary Vanstone est arrivée au Campus Civic de L’Hôpital d’Ottawa le 27 septembre 2022 après avoir subi un AVC ischémique chez elle à Perth, en Ontario.
Témoignage de patient
Son côté gauche était complètement paralysé. Le Dr Robert Fahed, qui se trouvait dans la salle d’angiographie du service de neuroradiologie interventionnelle cet après-midi-là, lui a fait une thrombectomie peu de temps après son arrivée.
Témoignage de patient
« Au départ, personne ne savait quels seraient les effets à long terme sur mon corps, ni même sur mon cerveau quand je suis arrivée. Mais je vais encore mieux qu’avant. Ils m’ont dit que je devrais probablement rester à l’hôpital une semaine, mais le lendemain de l’intervention ils m’ont dit que je pouvais retourner à la maison. Tout était rentré dans l’ordre! Les gens de l’hôpital ont été fantastiques. C’était extraordinaire. »

– Mary Vanstone
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D’après le Dr Fahed, l’avenir est reluisant, se transforme rapidement et réserve une vie meilleure à plus de patients. « Les choses évoluent et s’améliorent de façon exponentielle, année après année. Mon travail est déjà très différent de ce qu’il était il y a dix ans, quand j’ai commencé. Et dans dix ans encore, cette discipline sera complètement différente. Nous ferons une foule d’autres choses et nous les ferons beaucoup mieux. »

Le médecin continue d’être émerveillé par le monde, tout comme il a été émerveillé par cette première thrombectomie il y a longtemps.

La vidéo est uniquement disponible en anglais.

« La recherche d’aujourd’hui définit les soins de demain. Ce que nous étudions aujourd’hui engendrera les traitements avant-gardistes et révolutionnaires qui bouleverseront les soins offerts à nos patients demain. »

– Dr Robert Fahed

Statistiques et données importantes sur l’AVC

Fièrement affilié à l’Université d’Ottawa, L’Hôpital d’Ottawa est un centre de recherche et de santé universitaire de premier plan.

Il n’y a rien d’exagéré à affirmer que L’Hôpital d’Ottawa a une longueur d’avance en matière d’exploitation des données en santé. En effet, alors que les autres établissements ne font que commencer à s’intéresser au rôle des « mégadonnées », nous le faisons depuis déjà deux décennies. À l’heure actuelle, notre hôpital est un chef de file mondial dans ce domaine et nous avons d’ambitieux plans visant à déployer l’une des plateformes d’analyse de données les plus perfectionnées au Canada, sinon au monde.

C’est cette motivation à mieux servir nos patients et notre population qui a amené le Dr Alan Forster à L’Hôpital d’Ottawa il y a 20 ans. « En sortant de l’école de médecine de Harvard, je voulais faire partie d’une communauté de professionnels profondément déterminée à se recentrer autour de la sécurité des patients et de la qualité des soins. »

Même si la communauté de chercheurs de notre hôpital pouvait sembler moins imposante que celle de Harvard ou d’autres établissements dans le monde, le Dr Forster assure que ce n’était pas sa perception – et qu’il n’a pas changé d’avis : « Nous éclipsons les autres par les retombées de nos travaux », explique le vice-président, Innovation et Qualité, qui est également scientifique principal à l’Hôpital.

Pourquoi les soins de santé devraient-ils s’appuyer sur des données?

En tant que spécialiste de la médecine interne, le Dr Forster avait une connaissance pointue du parcours des patients, du rôle de l’équipe de soins et de la façon dont l’information circule – ou ne circule pas dans certains cas. Il savait aussi que les équipes de soins avaient accès à très peu de renseignements sur les patients qu’ils suivent. D’un autre côté, il n’y avait aucun système en place pour l’échange d’information avec le patient ou ses autres fournisseurs de soins.

Dr Alan Forster est vice-président, Innovation et Qualité, et scientifique principal à L’Hôpital d’Ottawa.

Ce qui était encore plus stupéfiant, pour le Dr Forster, était l’impossibilité de collecter ou de stocker ces renseignements, d’assurer un suivi des résultats, de comparer des données ou d’en tirer des apprentissages. « Après avoir aidé des patients grâce à certaines des technologies les plus perfectionnées de la planète, nous n’étions même pas en mesure de communiquer à propos de nos traitements ou d’évaluer les retombées de nos interventions. »

Il s’est donc servi de ce qu’il avait appris à Harvard – réputé à l’époque pour être l’un des rares hôpitaux du monde équipé d’un système de dossier médical électronique pleinement fonctionnel – pour être un moteur de changement à son retour chez lui, à Ottawa. Il savait qu’un entrepôt de données permettrait à L’Hôpital d’Ottawa d’étudier et de surveiller les soins aux patients de manière efficace et efficiente.  

C’est ainsi qu’en 2004, avec l’appui total de la direction de l’Hôpital et des fonds de la Fondation canadienne pour l’innovation, le Dr Forster a commencé à bâtir les infrastructures nécessaires pour héberger toutes ces données. Cinq ans plus tard, l’entrepôt de données d’entreprise de L’Hôpital d’Ottawa voyait le jour.

Pour la première fois, tout se trouvait au même endroit : renseignements de base sur le patient, sondages et notes cliniques provenant des services de laboratoire, de pharmacie et de radiologie, sans oublier les données sur les ressources humaines. Remontant aussi loin qu’en 1996, ces dossiers médicaux électroniques rassemblaient des renseignements de l’ensemble de l’Hôpital dans un format standardisé. L’hébergement de ces données dans un « entrepôt » allait aussi permettre d’étudier et de surveiller les soins aux patients comme jamais auparavant. En fait, les professionnels de la santé allaient pouvoir suivre un patient dans toutes ses interactions avec l’Hôpital, que ce soit pour une analyse en laboratoire, une visite à l’Urgence ou un rendez-vous en clinique.

Mais ce n’était qu’un début.

Comparer des pommes avec des pommes

La prochaine étape consistait à inciter tout le personnel de l’Hôpital à se servir des données pour améliorer nos résultats. Deanna Rothwell, directrice, Analytique, est responsable des ressources libre-service et des services de données sur demande. « Nous créons des tableaux de bord pour fournir des indicateurs de rendement clés aux dirigeants, afin qu’ils voient en un coup d’œil la situation réelle de l’Hôpital. »

« La demande de données augmente à un rythme exponentiel, car on sait maintenant que les données peuvent contribuer à une meilleure prise de décisions. »

– Deanna Rothwell

Cela nous donne de véritables points de comparaison pour analyser les données sur un pied d’égalité – autrement dit, comparer des pommes avec des pommes. Mme Rothwell explique qu’à son entrée en poste, en 2008, chaque personne arrivait en réunion avec sa version d’une même mesure, par exemple les hospitalisations. « Les gens avaient des définitions différentes et récoltaient des données à différents endroits. Il n’y avait aucune normalisation ni aucune méthode uniformisée pour décomposer les données. Nous avons donc beaucoup travaillé sur la manière de définir chaque chose et sur une plateforme où chacun pourrait obtenir les mêmes résultats », explique-t-elle.

Ensuite, il fallait amener les équipes médicale et administrative à utiliser le même rapport de performance et à communiquer les mêmes messages. L’équipe de Mme Rothwell a joué un rôle essentiel en s’assurant que les utilisateurs avaient facilement accès aux renseignements lorsqu’ils en avaient besoin. Les tableaux de bord créés devaient servir aux divers services, équipes et groupes de recherche, non seulement pour observer les résultats du moment et les tendances au fil du temps, mais aussi pour analyser dans le détail différents aspects de l’organisation qui concernent un secteur de services ou un département en particulier, par exemple.

Cependant, à mesure que l’intérêt pour les données s’accroît, un nouveau défi émerge : la nécessité d’accéder rapidement aux chiffres. « La demande de données augmente à un rythme exponentiel, car on sait maintenant que les données peuvent contribuer à une meilleure prise de décisions. Il y a maintenant une plus grande quantité de données disponibles, surtout avec EPIC, et la demande continue d’augmenter. Nous voulions offrir aux gens une plateforme où ils pourraient explorer les données de façon sûre et sécurisée, selon leurs besoins », explique Mme Rothwell.

Les mégadonnées pourraient :

réduire de 25 % les coûts des soins de santé pour les organismes

se traduire par des diagnostics plus précoces et de meilleurs résultats

aider à prévenir des maladies

accélérer les recherches et les découvertes

améliorer la qualité des soins

réduire le nombre d’erreurs médicales et les dénouements indésirables

Quel est l’effet de MDClone?

L’arrivée de MDClone a changé la donne pour notre hôpital. « MDClone offre une plateforme permettant d’accéder soi-même aux données pour répondre à n’importe quelle question, en tout temps. Les gens n’ont donc plus besoin de passer par la file d’attente de l’équipe d’analytique », indique Mme Rothwell. « Les données sont au bout de nos doigts. »

« Elle utilise des données synthétiques, c’est-à-dire que les données sont associées à des personnes fictives plutôt qu’aux renseignements personnels des patients. Le problème de la confidentialité disparaît, ce qui est vraiment formidable. »

– Dr Alan Forster

Nous avons appris à connaître MDClone dans le cadre de notre partenariat avec le réseau ARC (Accelerate, Redesign, and Collaborate) du Sheba Medical Centre, en Israël. Formé en 2018, notre partenariat a évolué et le réseau lui-même a pris de l’ampleur à l’échelle mondiale.

L’Hôpital d’Ottawa a récemment mis en œuvre le logiciel MDClone pour faciliter l’accès aux données pour l’ensemble des médecins, des chercheurs et du personnel.

La plateforme MDClone est un environnement d’analytique libre-service puissant, qui favorise la collaboration, la recherche et l’innovation dans le domaine des soins de santé. Notre hôpital a récemment mis en œuvre ce logiciel pour faciliter l’accès aux données pour l’ensemble des médecins, des chercheurs et du personnel. En étant parmi les premiers à adopter cette technologie, nous avons pu combler un besoin précis de données libre-service.

MDClone élimine le plus gros obstacle que rencontre quiconque souhaite accéder à des données à notre hôpital – la protection de la confidentialité. Comme l’explique le Dr Forster, l’entreprise propose une approche novatrice pour y parvenir. « Elle utilise des données synthétiques, c’est-à-dire que les données sont associées à des personnes fictives plutôt qu’aux renseignements personnels des patients. Le problème de la confidentialité disparaît, ce qui est vraiment formidable. »

Quels sont les avantages des données synthétiques?

Les données synthétiques se comportent comme les vraies données et ont les mêmes caractéristiques, sans être les vraies données. Après avoir trouvé une piste prometteuse en utilisant les données synthétiques, vous pouvez faire une demande d’accès aux données réelles, afin d’obtenir les autorisations requises pour produire des résultats concluants. Prenons l’exemple d’un employé de l’Hôpital qui cherche à trouver comment réduire l’anémie chez les patients après une chirurgie. Cette personne pourrait utiliser des données de laboratoire pour déterminer :

  • le nombre de patients qui vont en salle d’opération;
  • le pourcentage de cas d’anémie chez ces patients;
  • leurs résultats thérapeutiques à long terme, ou même à court terme;
  • la durée de leur hospitalisation;
  • s’ils présentent des complications pendant leur hospitalisation.

Les données peuvent faire ressortir des tendances qui pourraient influencer ou orienter les soins de santé de l’avenir, ou encore mettre en lumière la source d’un problème à résoudre. « Si je peux réduire les cas d’anémie d’un certain pourcentage, je sais que je peux ainsi réduire le taux de réadmission de 10 %, pour vous donner un exemple », illustre Mme Rothwell. « Je peux également estimer les répercussions de ce changement sur l’Hôpital dans son ensemble. Par la suite, je peux réutiliser les données pour suivre ma progression relativement à cette question et évaluer les résultats. Il faut des données à toutes les étapes du processus d’amélioration de la qualité. »

En tête de peloton pour l’analytique en santé

« Dans ce domaine, notre établissement de soins de santé est en avance sur les autres, et ce, depuis de nombreuses années. Notre capacité d’accéder à des données synthétiques est phénoménale. L’Hôpital d’Ottawa a de quoi être très fier. »

– Deanna Rothwell

Tout a commencé par un projet pilote, en 2020, quand le contenu de l’entrepôt de données de l’Hôpital a été téléversé dans MDClone pour une période d’essai. Par la suite, un programme de formation a été mis sur pied. À ce jour, 250 personnes ont été formées et de nombreuses autres sont en attente, car la demande est élevée.

Le saviez-vous?

1600 av. J.-C.

Premier dossier médical connu rédigé sur du papyrus d’Égypte

1663

Première utilisation d’analyses statistiques lors d’une étude sur le taux de mortalité lié à la peste bubonique

Les données font aussi avancer la recherche à notre hôpital. Un chercheur qui réalise une étude doit attendre l’autorisation du Comité d’éthique de la recherche (CER) pour pouvoir accéder à des données. Toutefois, grâce aux données synthétiques de MDClone, il peut prendre un peu d’avance sur ses travaux. « Les chercheurs peuvent effectuer tout le travail d’exploration et d’analyse, connaître le degré de faisabilité de l’étude, savoir à quoi ressembleront les données et, en parallèle, présenter leur demande au CER. Ils peuvent aller dans la plateforme et la parcourir par eux-mêmes pour déterminer exactement quelles données leur seront utiles. Ainsi, lorsque l’autorisation du CER arrivera, les chercheurs auront peut-être déjà réalisé la conception de l’étude et l’analyse préalable à partir des données synthétiques, ce qui accélérera énormément leur travail », soutient Mme Rothwell.

Les données et la technologie promettent un brillant avenir en santé

Nouveau campus

Au nouveau campus, qui sera situé sur l’avenue Carling, les données amélioreront les résultats et l’expérience des patients. Le futur Centre de l’innovation et des soins virtuels – qui fournira aux patients des outils technologiques portatifs et les aidera à prendre en charge leur santé grâce aux dernières avancées de l’intelligence artificielle – en est un excellent exemple. Les équipes de soins pourront surveiller à distance le parcours d’un patient et lui offrir des soins au besoin.

« Nous serons mieux équipés pour appuyer les professionnels de la santé qui aident les patients à se rétablir. Tout cela dépend des données, car celles-ci nous aident à savoir ce qui fonctionne, à découvrir les lacunes et à créer des solutions pour nous améliorer. Les données sont indispensables », poursuit le Dr Forster.

Connexions de la ville

En étant ancré à Ottawa, au cœur de l’industrie canadienne de la haute technologie, notre hôpital garde toujours une longue d’avance en matière de technologie et d’innovation – qu’il s’agisse de ses programmes de formation dans les collèges et universités, du carrefour TD de l’intelligence artificielle en médecine lancé récemment ou de notre relation avec Investir Ottawa, l’agence de développement économique de la Ville d’Ottawa. Nos liens avec le milieu des affaires se traduisent par des avantages très concrets.  

Nous avons l’intention de créer des laboratoires vivants, propices aux idées, au développement, aux expérimentations et à l’expansion au service de l’innovation numérique, ainsi que de mettre en place un incubateur qui favorisera les partenariats générant des revenus avec de grandes sociétés et des visionnaires pour relever les plus grands défis du milieu de la santé – tout en formant la prochaine génération de pionniers. 

Parcourir tous les rapports

  • No. 34 – Cultiver la santé: un toit vert améliore le mieux-être, la durabilité et la santé de la planète
  • No. 33 – Redéfinir les soins critiques dans un hôpital moderne et avant-gardiste
  • No. 32 – Nouvelles de la construction : vues aériennes du nouveau campus de L’Hôpital d’Ottawa
  • No. 31 – Concassage : réutilisation des pierres déblayées en guise de solutions durables pour le nouveau campus de L’Hôpital d’Ottawa
  • No. 30 – L’innovation numérique pour rehausser l’expérience du patient
  • No. 29 – Mise à jour : Les coulisses de la construction du stationnement à étages au nouveau campus de L’Hôpital d’Ottawa
  • No. 28 – Une annonce historique pour la recherche vitale : une subvention de 59 M$ stimule l’expansion des biothérapies sur le nouveau campus de L’Hôpital d’Ottawa
  • No. 27 – Concervoir les salles d’opération de l’avenir
  • No. 26 – Mise à jour sur l’avancée des travaux de construction : vue aérienne du nouveau campus de L’Hôpital d’Ottawa
  • No. 25 – S’adapter aux besoins des patients: le nouveau campus de L’Hôpital d’Ottawa améliore l’accès à la dialyse vitale
  • No. 24 – Début de l’accord sur la phase de développement du nouveau campus de L’Hôpital d’Ottawa
  • No. 23 – Un hôpital de calibre mondial conçu pour vous
  • No. 22 – L’Hôpital d’Ottawa et Hydro Ottawa s’associent pour la construction d’une nouvelle centrale électrique innovante
  • No. 21 – La construction du nouveau campus de L’Hôpital d’Ottawa est un point d’ancrage économique pour notre collectivité
  • No. 20 – Le nouveau campus de L’Hôpital d’Ottawa est à un tournant important avec le début de la prochaine phase d’approvisionnement
  • No. 19 – Le concept du nouveau campus de L’Hôpital d’Ottawa mis en vedette surela scène internationale
  • No. 18 – Les partenariats autochones et le cheminement de réconciliation de L’Hôpital d’Ottawa
  • No. 17 – Vue aérienne de la construction du nouveau campus de L’Hôpital d’Ottawa
  • No. 16 – Une durabilité moderne dans un nouvel hôpital de pointer
  • No. 15 – Poursuite des travaux de construction de nouveau campus de L’Hôpital d’Ottawa
  • No. 14 – Un hôpital conçu pour tous parmi les champions de l’accessibilité au Canada
  • No. 13 – À lire dans ce numéro : Bienvenue dans la chambre de l’avenir à L’Hôpital d’Ottawa, L’Hôpital d’Ottawa et des syndicats de métiers de la construction signent une entente historique
  • No. 12 – À lire dans ce numéro : L’Hôpital d’Ottawa et Infrastructure Ontario sont à la recherche d’une équipe intéressée par la conception et l’aménagement du nouveau campus
  • No. 11 – À lire dans ce numéro : Déplacement d’arbres au nouveau campus
  • No. 10 – À lire dans ce numéro : Le gouvernement de l’Ontario donne le feu vert au projet de nouveau campus, le gouvernement de l’Ontario vient d’annoncer un investissement additionnel de 29,1 M$ dans le nouveau campus de L’Hôpital d’Ottawa, et bien plus.
  • No. 9 – À lire dans ce numéro : une structure de stationnement moderne, axée sur le transport en commun et accessible sous un couvert forestier.
  • No. 8 – À lire dans ce numéro : le nouveau Centre de traumatologie sauvera des vies; la deuxième réunion du Cercle consultatif des peuples autochtones; œuvre d’art originale de Simon Brascoupé et de Mairi Brascoupé; et des médecins-chefs d’hôpitaux de la région ont publié une lettre d’opinion sur le stationnement des hôpitaux dans le Ottawa Citizen.
  • No. 7 – À lire dans ce numéro : Conservation des arbres, créer les meilleures liaisons au nouveau campus – et bien plus.
  • No. 6 – À lire dans ce numéro : Travaux préliminaires au nouveau campus, l’avis de Riley Brockington, conseiller municipal du quartier Rivière– et bien plus.
  • No. 5 – À lire dans ce numéro : Nouveaux objectifs de durabilité pour le nouveau campus; mise à jour sur le Cercle consultatif autochtone, l’avis de Matt Luloff, conseiller municipal du quartier Orléans – et bien plus.
  • No. 4 – À lire dans ce numéro : comment financer un nouvel hôpital qui sera parmi les plus grands au Canada, L’avis de Jan Harder, conseillère municipale et présidente du Comité de l’urbanisme d’Ottawa, comment transformer l’expérience du patient – et bien plus.
  • No. 3 – Dans ce numéro, vous en apprendrez sur les architectes qui conçoivent l’hôpital selon l’éclairage naturel et les conditions climatiques d’Ottawa. Vous aurez également un aperçu de recherches de pointe et ferez la connaissance de l’équipe qui travaille fort dans les coulisses à planifier l’hôpital de l’avenir.
  • No. 2 – Dans ce numéro, vous en apprendrez sur la construction d’un hôpital dont l’accès est universel, le début de la dépollution environnementale du site et bien plus.
  • No. 1 – Dans ce numéro, découvrez comment nous allons nous associer au conseil des métiers de la construction.

Vittorio Petrin n’a jamais vu le visage de ses petits-enfants. Le dessinateur italien a commencé à perdre sa vision périphérique au début des années 1980, après la naissance de son deuxième fils, ce qui a forcé un arrêt de travail et une retraite précoce. Il a reçu un diagnostic de rétinite pigmentaire, une maladie génétique incurable qui entraîne la dégénérescence de la rétine. Sa vision a diminué progressivement jusqu’à ce que son monde devienne entièrement noir.

Avant de perdre la vue, Vittorio a construit un modèle miniature de la Basilique de Saint-Marc à Venise. Il lui a fallu six ans pour assembler plus de 3 000 pièces de cuivre. « C’était le plus bel endroit que j’avais vu et je voulais en créer une réplique. La construire détournait mon esprit de ce qui allait se produire », confie Vittorio.

An image of Vittorio Petrin with a replica of St. Mark’s Basilica he built while losing his vision to retinitis pigmentosa.
Vittorio Petrin montre la réplique de la Basilique de Saint-Marc qu’il a construite pendant qu’il perdait la vision à cause de la rétinite pigmentaire.

« Mon père était un artiste. Il était un excellent dessinateur et il aimait faire des vidéos. La vue était essentielle pour lui », affirme son fils, Dino Petrin. « Il ne s’est jamais plaint de perdre la vue. Nous ne l’avons jamais entendu le faire quand nous étions enfants. Il avait toujours le sens de l’humour et un solide caractère. Il n’a jamais cherché à faire pitié. Il a seulement accepté avec sérénité. »

Des millions de gens en Amérique du Nord ont une maladie de la rétine comme la rétinite pigmentaire, le glaucome, une ischémie rétinienne et la dégénérescence maculaire liée à l’âge. Ces maladies peu comprises sont progressives et bien souvent incurables.

Grâce à une thérapie génique et cellulaire prometteuse en cours de conception, Dino espère qu’un jour, d’autres personnes comme son père ne perdront plus la vision.

Dr. Catherine Tsilfidis' research is aimed at developing a gene therapy strategy that blocks apoptosis and slows down retinal disease progression.
Catherine Tsilfidis, Ph.D.

« Bientôt, nous serons en mesure de concrétiser la mission à laquelle nous aspirons depuis le début : amener la thérapie basée sur le gène XIAP au chevet des patients. »

– Catherine Tsilfidis Ph.D.

Une découverte susceptible de changer la donne

La scientifique Catherine Tsilfidis peut imaginer le jour où le premier patient recevra la thérapie génique contre les maladies rétiniennes que son laboratoire tente de mettre au point depuis 20 ans. Il n’arrivera pas demain, mais dans un avenir quand même rapproché.

« La thérapie basée sur le gène XIAP est prometteuse parce qu’elle empêche la mort des cellules au fond de l’œil », explique Mme Tsilfidis, Ph. D., scientifique principale à L’Hôpital d’Ottawa et professeure agrégée à l’Université d’Ottawa. « Cette thérapie pourrait ralentir ou arrêter la perte de la vision causée par un grand nombre de maladies rétiniennes. »

Mme Tsilfidis dirige une équipe de chercheurs de calibre mondial qui a récemment reçu 2,4 M$ du Fonds pour la recherche en Ontario afin de mettre au point des thérapies géniques et cellulaires contre les maladies de la rétine. Un de leurs objectifs est d’accomplir le travail nécessaire pour lancer un essai clinique de la thérapie basée sur le gène XIAP, ce qui pourrait être possible dans quelques années.

La conjoncture actuelle est parfaite pour la thérapie génique et cellulaire

Concrétiser la promesse de remplacer les gènes et les cellules défectueuses de l’œil par des versions saines est tout à fait possible. Bien que ces domaines n’en soient encore qu’à leurs débuts, ils devraient connaître une croissance exponentielle au cours de la prochaine décennie. La thérapie génique contre les maladies oculaires a particulièrement pris son envol, notamment après l’approbation de Santé Canada de la première thérapie génique contre une forme génétique rare de perte de vision en 2020.

« Grâce à ce programme de recherche, l’Ontario pourrait devenir un chef de file en thérapie génique et par cellules souches. »

– Pierre Mattar Ph.D.
The Ottawa Hospital's Dr. Pierre Mattar aims to develop stem cell therapies for retinal ganglion cell diseases such as glaucoma.
Pierre Mattar Ph.D.

Ottawa et Toronto sont des plaques tournantes importantes dans le domaine de la recherche sur les cellules souches à des fins de thérapie cellulaire. En tant que partenaire du programme de recherche sur la rétine dirigé par Mme Tsilfidis, la scientifique Valerie Wallace au UHN s’efforcera d’accroître la survie des cellules souches greffées dans l’œil pendant que le scientifique Pierre Mattar à L’Hôpital d’Ottawa visera à concevoir des thérapies à base de cellules souches pour traiter des maladies qui touchent les cellules ganglionnaires de la rétine comme le glaucome.

La collaboration entre les chercheurs en laboratoire et les cliniciens est la clé du succès

Il faut une équipe exceptionnelle pour relever le défi considérable de mener une découverte en science fondamentale jusqu’aux essais cliniques. Pour réaliser ce programme de recherche, Mme Tsilfidis a mis sur pied une « équipe de rêve » composée de collaborateurs de longue date et de nouveaux partenaires.

En tant que scientifique fondamentaliste, elle a toujours travaillé étroitement avec des cliniciens pour que sa recherche tienne compte des besoins des patients.

« Les ophtalmologistes nous aident à cerner les plus importantes questions à poser, ajoute-t-elle. Notre laboratoire a commencé à se pencher sur des maladies comme la neuropathie optique héréditaire de Leber et le glaucome parce que des cliniciens nous ont dit à quel point elles étaient problématiques. »

Deux collaborateurs cliniciens de Mme Tsilfidis, Stuart Coupland, Ph.D. et le Dr Brian Leonard, prennent part à ce nouveau programme de recherche sur la rétine. Ils travaillent aux côtés du Dr Bernard Hurley et du Dr Michael Dollin, spécialistes de la rétine, qui aident à élaborer des protocoles d’essais cliniques.

« Nos chercheurs se sont taillé une solide réputation pour mener des découvertes du laboratoire au chevet des patients. »

– Dr. Duncan Stewart

Le laboratoire et les bureaux de l’équipe de Mme Tsilfidis sont situés dans le même couloir que les bureaux et les centres de traitement des ophtalmologistes, ce qui facilite la collaboration. Le regroupement de scientifiques et de cliniciens a joué un rôle clé dans le succès de L’Hôpital d’Ottawa pour mener des découvertes du laboratoire jusqu’au chevet des patients.

The highly skilled team at The Ottawa Hospital's Biotherapeutics Manufacturing Centre will make the clinical-grade virus to deliver gene therapy into the eye.
L’équipe spécialisée du Centre de fabrication de produits biothérapeutiques fabriquera des virus de qualité clinique pour livrer la thérapie génique dans l’œil.

Tirer parti de notre expertise en fabrication de produits biothérapeutiques

L’équipe savait qu’elle devait ajouter des ressources et des partenaires, en plus des spécialistes cliniciens, pour assurer la réussite.

« Nous avons surtout mis l’accent sur la science fondamentale dans le laboratoire par le passé, précise Mme Tsilfidis. Maintenant que nous sommes à l’étape de mener la thérapie basée sur le gène XIAP au chevet des patients, nous avons besoin de toute l’aide possible. »

L’une des pièces manquantes pour y parvenir était un virus de qualité clinique pour livrer le gène XIAP dans l’œil, à savoir un virus adéno associé (VAA). Trouver des sources économiques de VAA a été un obstacle majeur au lancement d’essais et à la conception de thérapies géniques.

Heureusement, L’Hôpital d’Ottawa s’est doté du Centre de fabrication de produits biothérapeutiques – une installation de calibre mondial qui a déjà fabriqué plus d’une dizaine de produits viraux et cellulaires différents pour alimenter des essais cliniques réalisés chez l’humain dans quatre continents. Les spécialistes du Centre s’affairaient à étendre leurs activités à la production de VAA lorsque Mme Tsilfidis leur a demandé s’ils aimeraient collaborer à son programme de recherche sur la rétine. Le Centre travaille depuis avec elle et son équipe pour concevoir le processus de fabrication des VAA dont l’équipe aura besoin pour faire approuver les essais cliniques de sa thérapie basée sur le gène XIAP par Santé Canada.

Le Centre est en voie de devenir la première installation au Canada à fabriquer des VAA de qualité clinique pour soutenir des études de thérapies géniques. Cette nouvelle expertise l’aidera à alimenter d’autres essais de thérapies géniques, plus particulièrement ceux ciblant des maladies rares.

Drs. Manoj Lalu and Dean Fergusson along with other experts at the Ottawa Methods Centre are helping to plan a future clinical trial of gene therapy for retinal disease.
Le Dr Manoj Lalu, Dean Fergusson, Ph.D. et d’autres experts du Centre de méthodologie d’Ottawa aident à planifier l’essai clinique d’une thérapie génique contre les maladies de la rétine.

Planifier un essai clinique de calibre mondial

En plus de virus de qualité clinique, l’équipe de recherche a besoin d’aide pour planifier l’essai clinique de la thérapie basée sur le gène XIAP. Fort heureusement, il n’y a pas de pénurie de spécialistes en essais cliniques à L’Hôpital d’Ottawa.

« Je n’ai jamais planifié un essai clinique auparavant, poursuit Mme Tsilfidis. Je connais toutefois quelqu’un qui l’a déjà fait : Dean Fergusson. J’ai toujours été impressionnée par les trajets rigoureux qu’il a aidé à établir. Lorsque je lui ai demandé conseil, il m’a dirigée vers le Centre de méthodologie d’Ottawa. »

Le Centre de méthodologie d’Ottawa est le centre de ressources de L’Hôpital d’Ottawa pour obtenir une expertise et du soutien en recherche. Son objectif est d’aider tous les cliniciens, les membres du personnel et les chercheurs de l’Hôpital à mener des recherches de grande qualité à l’aide des meilleures méthodes. Chaque année, il soutient plus de 200 projets de recherche menés par des chercheurs cliniciens et fondamentaux.

« Le Centre de méthodologie nous épaule avec brio, ajoute Mme Tsilfidis. Son expertise en méthodologie de recherche a renforcé notre programme de recherche et nos demandes de financement. »

Au Centre de méthodologie, l’équipe tire parti du programme Excelerator du groupe de recherche translationnelle Blueprint. Codirigé par Dean Fergusson, Ph.D. et le Dr Manoj Lalu, ce programme est conçu pour favoriser la transition efficace de découvertes en recherche fondamentale vers des essais cliniques à l’aide de méthodes et d’approches rigoureuses. Son personnel aide à concevoir le protocole d’essais cliniques et appuie l’élaboration de demandes d’essais cliniques à Santé Canada en réalisant des examens systématiques des données précliniques et cliniques disponibles.

Un programme de recherche extrêmement prometteur

S’attaquer aux maladies de la rétine sera un grand défi, mais Mme Tsilfidis a réuni une excellente équipe de partenaires de longue date et nouveaux pour cheminer vers la réussite.

« Ces thérapies pourraient transformer la vie des gens. Si nous pouvions guérir des maladies ou ralentir la perte de la vision, ce serait extraordinaire. »

– Dino Petrin

« Nos chercheurs se sont taillé une solide réputation pour mener des découvertes du laboratoire au chevet des patients, mais nous ne réussirons que grâce à un effort d’équipe comme celui-ci », affirme le Dr Duncan Stewart, vice-président exécutif de la Recherche à L’Hôpital d’Ottawa et professeur de médecine à l’Université d’Ottawa. « Tirer pleinement parti de l’expertise de nos chercheurs, de nos cliniciens et de nos ressources fondamentales en recherche est la clé pour offrir de nouveaux traitements aux patients qui en ont besoin. »

L’enthousiasme est palpable, selon Mme Tsilfidis. « Bientôt, nous serons en mesure de faire ce que notre laboratoire essaie de faire depuis le début : amener la thérapie basée sur le gène XIAP au chevet des patients. »

Dino, ancien étudiant diplômé du laboratoire de Mme Tsilfidis, voit le potentiel des thérapies géniques pour aider des personnes comme son père. « Ces thérapies pourraient changer la vie des gens. Si nous pouvions guérir des maladies ou ralentir la perte de la vision, ce serait extraordinaire. »

Vittorio Petrin pictured with his wife Maria Petrin
Vittorio Petrin et sa femme Maria Petrin

Fièrement affilié à l’Université d’Ottawa, L’Hôpital d’Ottawa est un centre de recherche et de santé universitaire de premier plan.

Le moment est venu de donner un nouvel élan à nos équipes de calibre mondial, grâce à des technologies de calibre mondial.

L’avenir des soins de santé est ancré dans la technologie et l’innovation. 

Fermement ancré au cœur de l’industrie canadienne de la haute technologie, notre nouveau campus tirera profit du savoir-faire local pour devenir le centre plus technologiquement avancé du pays – offrant aux patients les soins les plus perfectionnés et modernes qui soient. 

Le carrefour des soins de santé virtuels

Le carrefour des soins de santé virtuels sera situé stratégiquement sur le nouveau campus et servira de premier point de contact pour les patients, qui pourront ainsi communiquer plus facilement avec leurs professionnels de la santé. De plus, il permettra la prise en charge de tous les patients, sauf ceux les plus gravement malades, en dehors du milieu hospitalier. Les innovations de ce genre nous permettront d’offrir aux patients un accès aux soins nécessaires, à l’endroit le plus propice et aux fournisseurs de soins les plus compétents.

Innovation = Recevoir les bons soins, au bon endroit, des fournisseurs les plus compétents

Une capacité d’analyse de données inégalée, pour des soins exceptionnels

Dans le domaine des « mégadonnées », nous avons près de deux décennies d’avance sur beaucoup d’établissements et notre hôpital est reconnu comme un chef de file de l’analyse et la mise en œuvre des données en soins de santé. 

Nous avons l’intention de déployer l’une des plateformes d’analyse de données les plus perfectionnées au Canada, sinon au monde. En exploitant les données, nous améliorerons les soins offerts aux patients du monde entier. 

« Nous sommes prêts à passer au niveau supérieur, en exploitant les données, les dernières technologies numériques et l’intelligence artificielle pour sauver des vies. »

— Dr Alan Forster, Vice-président, innovation et qualité, L’Hôpital d’Ottawa

Innover grâce à des soins de santé hautement technologiques

Les gens exceptionnels qui ont accès à des technologies exceptionnelles accomplissent des choses exceptionnelles.

En établissant un laboratoire vivant, propice aux idées, au développement, aux expérimentations et à l’expansion au service de l’innovation numérique, nous nous attaquerons à certains des plus grands défis en santé mondiale – tout en formant les pionniers de demain.

« Ensemble, nous redéfinissons ce qui est possible et nous entrons d’un pas assuré dans l’avenir des soins de santé. Les innovations qui prennent vie ici même, dans notre hôpital, auront des répercussions dans le monde entier, pendant des générations. Avec votre soutien, nous ouvrirons la voie. »

— Cameron Love, Président-directeur général, L’Hôpital d’Ottawa

Des technologies qui transforment la personnalisation des soins

Nous sommes déterminés à développer des technologies qui sauveront des vies.

Les outils technologiques mobiles et portatifs aideront les patients à s’occuper de leur santé, tout en permettant au personnel médical de suivre leur parcours et de leur offrir des soins au besoin. La prestation de soins de santé s’en trouvera radicalement transformée.

Ensemble, nous pouvons faire profiter les patients des dernières percées médicales.

Le moment est venu de créer de meilleurs lendemains.

À propos de la campagne « Créons des lendemains »

Notre campagne de financement « Créons des lendemains », la plus importante de l’histoire de la région, vise à récolter 500 millions de dollars. Cette campagne nous permettra de réaliser notre vision extrêmement ambitieuse de l’avenir de L’Hôpital d’Ottawa, portée par quatre piliers essentiels.

INNOVATION ET TECHNOLOGIE

Découvrez comment nous créerons l’établissement de santé le plus perfectionné au pays, doté des outils les plus modernes, pour offrir à la population un accès aux soins nécessaires, à l’endroit le plus propice et aux fournisseurs de soins les plus compétents.
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RECHERCHE DE CALIBRE MONDIAL

Grâce à notre modèle collaboratif unique, amenant cliniciens et chercheurs à travailler main dans la main, les patients d’Ottawa – et du monde entier – bénéficieront de découvertes révolutionnaires.
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RENFORCEMENT DES SERVICES CRITIQUES

Qu’il s’agisse de traumatologie, de percées dans la lutte contre le cancer ou de neurosciences, nous améliorerons les services critiques que nous offrons aux patients dans toute la région.
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L’Hôpital d’Ottawa a contribué à réaliser de grandes avancées en neurosciences en s’attaquant aux plus grands défis de notre époque. Nous sommes déjà reconnus à l’échelle internationale pour nos recherches révolutionnaires et nos traitements avant-gardistes contre de nombreuses maladies neurologiques, y compris l’AVC, les maladies neuromusculaires et la maladie de Parkinson.

L’Hôpital est l’un des rares établissements au Canada où les cliniciens travaillent directement avec des chercheurs fondamentalistes pour s’attaquer à des problèmes non résolus. Notre objectif est de cultiver de nouvelles idées et d’élargir la portée de nos essais cliniques pour offrir les tout derniers traitements directement à nos patients. Nous sommes d’ailleurs à l’origine de certaines découvertes qui ont engendré de nouvelles interventions.

La maladie de Parkinson, qui touche plus de 100 000 Canadiens, est la maladie neurodégénérative la plus commune après la maladie d’Alzheimer. C’est une maladie qui nous échappe encore, explique le Dr Michael Schlossmacher, neurologue et titulaire de la Chaire de recherche Bhargava sur la neurodégénérescence à L’Hôpital d’Ottawa. Cette chaire de recherche est un exemple de ce que des philanthropes comme la famille Bhargava peuvent faire pour soutenir activement l’hôpital.

« Nous étions en 1961 quand l’un de mes professeurs, à Vienne, a été le premier à découvrir l’effet semblable au phénomène de Lazare d’un traitement à la dopamine, qui peut freiner les symptômes de la maladie. Cela remonte à 60 ans. Aujourd’hui, nous comprenons mieux les mécanismes derrière les déficits moteurs, mais nous n’avons toujours pas mis au point un traitement qui stoppe la progression de la maladie », déplore le Dr Schlossmacher.

Chercher un traitement hors des sentiers battus

Dr. Michael Schlossmacher, The Ottawa Hospital

« Pour arriver à traiter la maladie de Parkinson, ralentir sa progression ou la freiner, il faut absolument faire de la recherche pour trouver de meilleurs moyens de distinguer les différentes formes de la maladie et valider les cibles à viser, afin d’élaborer des médicaments aux fins d’intervention. »

– Dr Michael Schlossmacher

Même si les progrès de la recherche sont lents et souvent frustrants pour les patients, les efforts se poursuivent activement pour trouver des réponses. « Pour arriver à traiter la maladie de Parkinson, ralentir sa progression ou la freiner, il faut absolument faire de la recherche pour trouver de meilleurs moyens de distinguer les différentes formes de la maladie et valider les cibles à viser, afin d’élaborer des médicaments aux fins d’intervention. Ensuite, il faut les tester en milieu clinique et, après avoir démontré qu’ils sont sécuritaires, les administrer à de nombreux patients dans le cadre d’essais cliniques qui permettront de mesurer l’efficacité de ces traitements », explique le Dr Schlossmacher. Il poursuit en soulignant que notre Consortium pour la recherche sur le Parkinson s’est forgé une réputation au Canada et dans le monde, autant pour ses travaux cliniques que sa recherche fondamentale. Certains des essais cliniques consistent entre autres à améliorer l’intégration des soins qui sont déjà offerts.

La philanthropie et les subventions jouent un rôle crucial dans l’avancement de la recherche. Pour le Dr Schlossmacher et son équipe, ces modes de financement créent des occasions de sortir des sentiers battus en testant des idées encore jamais mises à l’épreuve. « La philanthropie peut transformer les activités de recherche en les amplifiant et en aidant de brillants étudiants à approfondir des idées nouvelles et novatrices. »

La maladie de Parkinson commence-t-elle dans le nez?

Les recherches menées au fil des années ont démontré que plus de 80 % des personnes atteintes de la maladie de Parkinson présentent une diminution de l’odorat, qui apparaît souvent des années avant le début des symptômes moteurs typiques. En comprenant mieux ces signes précoces, nous pourrions peut-être diagnostiquer la maladie plus tôt.

Une subvention de 9 millions de dollars US de l’initiative ASAP (Aligning Science Across Parkinson’s) annoncée récemment permettra d’explorer cette avenue, dans l’espoir de déterminer si les nerfs olfactifs qui connectent l’intérieur du nez au cerveau pourraient jouer un rôle dans le développement de la maladie. Le Dr Schlossmacher est le grand responsable de ce projet.

Julianna Tomlinson, chef de projet scientifique au sein de l’équipe internationale et codirectrice de la recherche au laboratoire Schlossmacher de notre hôpital, explique pourquoi cette étude est importante. « Pour nous, c’est une occasion formidable d’harmoniser les efforts d’équipes de partout dans le monde, car ce projet réunit des scientifiques qui œuvrent déjà dans le domaine de la maladie de Parkinson avec des chercheurs qui n’y étaient pas rattachés auparavant. »

Huit instituts, situés dans cinq pays, collaborent à cette étude d’envergure mondiale. Il s’agit d’une occasion unique pour les scientifiques d’Ottawa de répondre à des questions qu’ils se posent depuis longtemps, notamment sur le rôle des facteurs environnementaux (autres que les toxines) dans la maladie de Parkinson quand ils interagissent avec la génétique. « À l’heure actuelle, les traitements atténuent les symptômes, mais ils n’empêchent pas la maladie de progresser. Si nous pouvions détecter des mécanismes de la maladie à un stade précoce, nous pourrions peut-être bloquer, ou du moins ralentir sa progression avant qu’elle n’atteigne les stades plus avancés », avance Mme Tomlinson.

L’Hôpital d’Ottawa dirige ce projet international

Cette étude interdisciplinaire et multinationale porte sur cinq grands thèmes. Notre hôpital se concentre sur les liens entre le système immunitaire et la maladie de Parkinson. Nous utilisons des modèles de laboratoire pour déterminer comment les virus et les bactéries pourraient engendrer des changements dans le corps qui sont associés à des pathologies observées dans le cerveau humain. Nous tenterons également de comprendre la fonction des gènes liés à la maladie et de déterminer si ces gènes pourraient remplir une fonction dans le système immunitaire plutôt que dans le cerveau seulement.

Le soutien de notre hôpital est indispensable pour que nous puissions diriger ce projet international. « Il y a tant de gens qui contribuent au succès de ces recherches. Nous avons une équipe complète, qui comprend des responsables des finances, des experts des publications scientifiques et des collègues spécialisés dans le transfert des technologies », explique le Mme Tomlinson.

L’objectif ultime est de trouver des réponses pour nos patients et leur famille, qui attendent désespérément une percée. Comme le mentionne le Dr Schlossmacher, c’est pour cela que les yeux du monde seront rivés sur ces scientifiques. « Sur les plans de l’innovation et de la créativité, notre équipe ouvre une nouvelle voie vers la combinaison de différentes démarches de recherche complexes, en permettant aux chercheurs de travailler en collaboration et de façon constructive. Personne ne nuit à personne; nous nous complétons et nous nous entraidons. »

Faire le lien avec les patients

Pendant près de vingt ans, Kelly McDonald a eu l’impression que quelque chose clochait dans son corps, et même le diagnostic de fibromyalgie qu’elle a fini par obtenir dans la trentaine ne répondait pas à toutes ses questions. Pour Mme McDonald, une photographe professionnelle à l’œil acéré, il manquait un morceau au casse-tête. Manquant d’assurance en position debout, peinant à garder sa posture, elle se fatiguait facilement. Cependant, elle ne rencontrait que des difficultés et de la frustration en tentant de résoudre le mystère de sa santé. « Vous savez, les gens nous prennent pour des hypocondriaques », confie-t-elle.

Ce n’est qu’en 2021, à 52 ans, que Mme McDonald a reçu un diagnostic de maladie de Parkinson. Ces dernières années, les tremblements sont apparus, son écriture s’est dégradée, puis elle a commencé à avoir de la difficulté à placer son pied correctement dans sa chaussure. C’est à ce moment que son mari l’a convaincue de consulter son médecin. En peu de temps, son côté droit a commencé à se raidir par moments. Parfois aussi, elle se sentait engourdie, et elle a cru faire un AVC.

Kelly McDonald

« Je me considère comme une guerrière de la maladie de Parkinson. Je veux être une guerrière. Je veux mieux faire connaître cette maladie et je veux que les personnes atteintes reçoivent un diagnostic plus tôt. »

– Kelly McDonald

Kelly McDonald

Quand Mme McDonald a rencontré un neurologue à L’Hôpital d’Ottawa, des examens ont révélé qu’elle avait la maladie de Parkinson. Étonnamment, elle a accueilli ce diagnostic avec soulagement. « J’étais réconfortée, car je croyais que j’allais mourir d’un AVC comme mon père », se souvient-elle.

Il se trouve que le père de Mme McDonald avait également eu la maladie de Parkinson. De plus, après avoir eu son diagnostic, elle a découvert beaucoup de choses sur ses antécédents familiaux, dont le fait que la maladie avait sévi du côté paternel de sa famille. C’est le Dr David Grimes, chef de la Division de neurologie de notre hôpital et expert en troubles du mouvement, qui s’occupe d’elle et qui lui a demandé si elle voudrait participer à une étude appelée PPMI (Parkinson’s Progression Markers Initiative).

Mme McDonald avoue qu’elle a connu des jours sombres après l’annonce de son diagnostic, mais quand elle a accepté sa nouvelle réalité, elle s’est réveillée un matin avec une nouvelle perception de sa vie. « Je me suis dit : “J’ai cette maladie, alors faisons quelque chose de bien.” Je me considère comme une guerrière de la maladie de Parkinson. Je veux être une guerrière. Je veux mieux faire connaître cette maladie et je veux que les personnes atteintes reçoivent un diagnostic plus tôt », dit-elle.

« La majorité des personnes atteintes commencent seulement à trembler quand ils sont plus âgés alors les gens pensent que cette maladie frappe seulement les personnes âgées. Pourtant, Michael J. Fox a reçu son diagnostic à 29 ans. »

– Kelly McDonald

Mme McDonald s’est inscrite dans l’étude PPMI pour aider toutes les personnes qui portent une mutation génétique associée à la maladie, comme elle, et qui ne réalisent pas qu’elles en sont atteintes. Ce n’est que quand les tremblements commencent que l’alarme retentit. « La majorité des personnes atteintes commencent seulement à trembler quand ils sont plus âgés, alors les gens pensent que cette maladie frappe seulement les personnes âgées. Pourtant, Michael J. Fox a reçu son diagnostic à 29 ans. »

Qu’est-ce que l’étude PPMI?

PPMI (Parkinson’s Progression Markers Initiative – en français : « initiative sur les marqueurs de progression de la maladie de Parkinson) est le nom d’une étude très importante menée par la Fondation Michael J. Fox, afin d’explorer de meilleures solutions pour traiter et prévenir la maladie.

L’Hôpital d’Ottawa fait partie de la cinquantaine de sites, dans 12 pays, qui prennent part à la phase d’expansion de l’étude PPMI. En ce moment, l’équipe de notre hôpital recrute des participants : des personnes ayant reçu récemment un diagnostic de maladie de Parkinson et qui ne prennent pas encore de médicaments pour en contrôler les symptômes, ainsi que des personnes de 60 ans ou plus qui n’en sont pas atteintes, mais qui présentent certains facteurs de risque. Les personnes qui souhaitent s’inscrire à L’Hôpital d’Ottawa trouveront les critères d’admissibilité et les coordonnées de l’équipe de recherche à cette adresse. L’Hôpital d’Ottawa a été le premier site du Canada à recruter des participants quand l’initiative s’est étendue à l’extérieur des États-Unis. D’ici la fin de 2023, l’ensemble des sites de la phase d’expansion pourrait compter 4 000 participants.  

« Nous sommes fiers de nous associer à la Fondation Michael J. Fox et à d’autres sites associés à l’initiative PPMI, et nous sommes reconnaissants envers les participants volontaires dévoués qui nous aident à avancer vers un avenir où la prévention de la maladie et de meilleures options pour les personnes vivant avec la maladie de Parkinson seront réalités. »

– Dr Tiago Mestre

Le Dr Tiago Mestre, chercheur principal de l’étude PPMI à L’Hôpital d’Ottawa, explique que les premières découvertes qui ressortent de cette étude mondiale ont déjà des répercussions. « Les premiers résultats de l’étude ont révolutionné la compréhension de la biologie de la maladie de Parkinson et la conception des essais cliniques pour de nouveaux traitements potentiels, mais il reste encore beaucoup de découvertes à faire. Nous sommes fiers de nous associer à la Fondation Michael J. Fox et à d’autres sites associés à l’initiative PPMI, et nous sommes reconnaissants envers les participants volontaires qui nous aident à créer un avenir où la prévention de la maladie et de meilleures options de traitement seront une réalité. »  

Mme McDonald, qui s’est jointe à l’étude au milieu de l’année 2021, sera suivie pendant 13 ans. Elle adore son expérience et elle invite les autres à se porter volontaires. « En plus d’en apprendre sur vous-même et votre état de santé, vous pourrez aussi aider les personnes qui seront atteintes un jour. Et puisque la maladie de Parkinson semble être répandue dans ma famille, j’apprendrai peut-être quelque chose qui peut aider ma sœur ou ma nièce », conclut-elle.

Pour l’instant, elle regarde droit devant et se concentre sur la lumière, que ce soit à travers l’objectif de son appareil photo ou dans son combat contre la maladie.


Fièrement affilié à l’Université d’Ottawa, L’Hôpital d’Ottawa est un centre de recherche et de santé universitaire de premier plan.

Au moment d’apprendre pour la troisième fois en dix ans qu’un lymphome menaçait sa vie, Owen Snider croyait avoir épuisé ses options. Or, un nouveau traitement révolutionnaire à base de cellules CAR-T lui a redonné espoir. L’Hôpital d’Ottawa recrutait justement des patients à l’essai clinique d’une approche avant-gardiste uniquement canadienne. Il devait toutefois y être admissible.

En 2010, Owen amorçait la soixantaine lorsqu’il a reçu un diagnostic de lymphome à grandes cellules B. Il a alors suivi une chimiothérapie connue sous le nom de R CHOP, qui dure habituellement 18 semaines. « C’était un traitement rigoureux. Je m’en suis bien sorti et j’ai vécu six ans sans cancer. Le lymphome est toutefois revenu en 2016 », explique Owen.

Lorsque le cancer est réapparu, son équipe de soins à L’Hôpital d’Ottawa lui a recommandé une greffe de cellules souches. Cette année-là, il a suivi un programme intensif exigeant de fortes doses de chimiothérapie pour éliminer puis remplacer ses cellules souches au moyen d’une greffe. « C’est très éprouvant. Mais après deux ou trois mois à souhaiter ne plus être là, les choses se sont améliorées. J’ai ensuite passé quatre années de plus sans cancer. »

« Il m’a donné cinq ou six mois à vivre. Ma femme et moi étions abattus. »

— Owen Snider

Troisième récidive

Pendant ces quatre années, Owen a profité de sa retraite chez lui, dans une belle région boisée près de Calabogie, avec sa femme, Judith Snider. Puis s’est présenté son plus grand défi : une troisième récidive. Cette fois, le diagnostic est tombé en mai 2020, en plein cœur de la pandémie. « Mon oncologue m’a dit qu’ils avaient fait à peu près tout ce qu’il était possible de faire. Il m’a donné cinq ou six mois à vivre. Ma femme et moi étions abattus. Je me suis résigné à recevoir des soins palliatifs pour alléger ma souffrance pendant mes six derniers mois », ajoute Owen.

Judith and Owen Snider kayaking.

La semaine suivante, un appel de son oncologue lui propose une autre chance à la vie; l’essai clinique d’un traitement par cellules CAR-T venait de débuter à L’Hôpital d’Ottawa – une première au Canada. Il restait à vérifier si Owen répondait aux critères de participation. Pour le savoir, il passe le mois de juin 2020 à subir une multitude de tests et d’examens d’imagerie.

« Ce type de recherche en immunothérapie est extrêmement novateur et n’avait jamais été réalisé au Canada. »

– Dre Natasha Kekre

Quand Owen reçoit le feu vert en mi-juin, sa décision était déjà prise : « Soit je participais à l’essai, soit je restais allongé ici pendant des mois à attendre la fin. Qui aurait fait autrement à ma place? J’ai saisi l’occasion parce que chez nous, on voit toujours le verre à moitié plein ».

Traitement par cellules CAR-T

Le traitement par cellules CAR-T est une immunothérapie émergente qui tire parti de la puissance des lymphocytes T d’un patient – un type de cellules immunitaires – pour traiter son cancer. Les lymphocytes T jouent un rôle essentiel pour tuer les cellules qui sont anormales, infectées par des germes ou cancéreuses.  Ces dernières peuvent, comme dans le cas du lymphome ou de la leucémie, devenir invisibles pour les lymphocytes T. Le traitement consiste alors à prélever ces cellules CAR-T et à les reprogrammer en laboratoire de sorte qu’elles reconnaissent et détruisent les cellules cancéreuses

La Dre Natasha Kekre est hématologue et scientifique adjointe à L’Hôpital d’Ottawa. Elle dirige la conception de la première plateforme de recherche sur les cellules CAR-T au Canada en collaboration avec le centre de cancérologie de la Colombie Britannique. « Ce type de recherche en immunothérapie est extrêmement novateur et n’a jamais encore été réalisé au Canada. Le traitement utilise le système immunitaire du patient même. C’est de la médecine très personnalisée », précise la Dre Kekre.

L’Hôpital d’Ottawa est l’un des premiers hôpitaux au Canada à participer à des essais CAR-T dirigés à l’échelle nationale. Étant l’un des plus importants centres de recherche et de traitement en santé au Canada, l’Hôpital est bien positionné pour jouer un rôle de premier plan pour doter les Canadiens d’un programme de recherche novateur sur le traitement par cellules CAR-T.

Effet « Pacman »

Vers la fin de juin 2020, Owen était prêt pour une aphérèse, intervention qui permet de prélever des lymphocytes T dans le sang. « Ils posent dans mon bras droit un cathéter intraveineux pour acheminer mon sang dans l’appareil d’aphérèse, d’où il ressort pour m’être injecté par un second cathéter dans mon bras gauche. L’appareil pompe le sang et en extrait les cellules avant de retourner le reste du sang dans mon corps. Je suis resté étendu pendant les trois ou quatre heures du processus. Sans bouger, je dois ajouter. »

« C’est un peu comme dans le jeu Pacman : les cellules modifiées se déploient dans la circulation sanguine et tuent les cellules cancéreuses. »

– Owen Snider

Ils ont ensuite envoyé les lymphocytes T à un laboratoire en Colombie-Britannique, où on les a reprogrammés et multipliés avant de les renvoyer à l’hôpital deux semaines plus tard. Les cellules sont administrées au patient par transfusion sanguine. « Ces cellules peuvent ensuite circuler pour trouver les cellules cancéreuses, les attaquer et les tuer. Elles stimulent aussi le système immunitaire afin qu’il passe à l’attaque et combatte le cancer », ajoute la Dre Kekre.

Le 2 juillet, Owen s’est fait poser un cathéter central inséré par voie périphérique, puis une chimiothérapie de trois jours. Quatre jours plus tard, il a reçu ses lymphocytes T reprogrammés, qui se sont mis au travail. « C’est un peu comme dans le jeu Pacman : les cellules modifiées se déploient dans la circulation sanguine et tuent les cellules cancéreuses. »

Ses lymphocytes T étaient programmés pour reconnaître et détruire précisément des cellules cancéreuses. Owen devait maintenant attendre qu’elles fassent leur travail.

Owen Snider

Le traitement allait-il fonctionner?

Un mois plus tard, Owen et Judith ont reçu des nouvelles exceptionnelles. « Lors de ma visite de suivi, je n’avais presque plus de cellules cancéreuses. L’examen d’imagerie a montré qu’il ne restait presque plus rien. J’étais stupéfait », confie-t-il.

Trois mois plus tard, Owen était « propre comme un sou neuf » comme il aime affirmer. Dix-huit mois plus tard, toujours aucune trace de lymphome.

Donner aux patients comme Owen un nouvel espoir pour l’avenir est ce qui inspire la Dre Kekre. « Pour la première fois depuis longtemps, Owen a senti que le lymphome pouvait véritablement disparaître. De nombreux examens d’imagerie semblent le confirmer. Je pense qu’il commence maintenant à y croire. C’est pour cette raison que je fais ce travail : d’autres patients qui ont épuisé leurs options pourraient bientôt avoir recours au traitement par cellules CAR-T. C’est ce qui s’est passé dans le cas d’Owen et c’est ce que nous espérons pour beaucoup d’autres patients », poursuit la Dre Kekre.

Prochaines étapes de l’essai clinique

La Dre Kekre et son équipe suivent tous les patients inscrits à l’essai et espèrent en publier les résultats en 2022. L’objectif est de fournir à Santé Canada la preuve que le traitement est sécuritaire. « Notre comité de surveillance de la sécurité des données et de l’essai n’a eu aucune inquiétude. Du point de vue de la sécurité, nous sommes donc très satisfaits de l’essai. C’est pourquoi il est toujours possible de s’y inscrire », affirme la Dre Kekre.

Caractère unique du traitement par cellules CAR-T de L’Hôpital d’Ottawa

Le traitement par cellules CAR-T doit être fabriqué à partir de cellules du patient et d’une grande quantité de virus extrêmement purs afin de livrer le gène pour le CAR, qui est un récepteur antigénique chimérique. Le Centre de fabrication de produits biothérapeutiques de L’Hôpital d’Ottawa est bien positionné pour fabriquer les virus de qualité clinique nécessaires pour créer des cellules CAR-T à des fins d’essais cliniques. En fait, nous avons la seule installation au Canada qui produit ce type de virus précisément à ces fins

On espère que ce traitement pourra un jour servir à combattre une variété de cancers. Selon la Dre Kekre, « nous avons reçu beaucoup d’attention du Danemark et quelques autres pays européens nous tendent la main. Ils adhèrent à un système de santé similaire au nôtre, où les patients ont tous le droit d’accéder aux soins. Si les lymphocytes CAR-T sont ici pour de bon, ils doivent être fabriqués selon une approche durable pour les patients. Globalement, ce n’est que le début, alors tout le monde nous observe pour savoir comment nous nous y prenons. »

« Sans la philanthropie, nous n’aurions ni le Centre de fabrication de produits biothérapeutiques ni le Centre de méthodologie à L’Hôpital d’Ottawa. Nous ne serions pas en mesure de réaliser des essais cliniques novateurs comme celui-ci. »

– Dre Natasha Kekre

La plateforme de recherche sur les cellules CAR-T fabriquée au Canada permettra aux Canadiens d’avoir un meilleur accès à des essais cliniques novateurs. « Les Canadiens atteints du cancer ne devraient pas devoir attendre que la recherche soit effectuée ailleurs. Ils devraient pouvoir participer à des essais cliniques novateurs ici, chez eux », précise la Dre Kekre.

Apprécier chaque jour et soutenir la recherche

Aujourd’hui, Owen a une bonne qualité de vie grâce à l’essai clinique. Il se sent fort et attend avec impatience le jour où Judith et lui pourront à nouveau voyager. Ils sont reconnaissants pour la recherche qui sauve des vies. « Ce fut un honneur et un privilège d’être choisi pour l’essai. »

Il rend également hommage à l’extraordinaire équipe de soins et se rappelle avec émotions des moments privilégiés lors de ses visites à l’hôpital. « Je me suis toujours senti si bien accueilli. Je suis ressorti de chaque rencontre encouragé. L’équipe du 5 Ouest est merveilleuse. J’ai eu l’occasion d’y retourner ce printemps et ce fut de si belles retrouvailles. »

Owen donne depuis longtemps à L’Hôpital d’Ottawa, et il soutient encore davantage la philanthropie depuis qu’il a constaté son rôle important dans la concrétisation de l’essai clinique qui l’a sauvé. « Le financement de base des hôpitaux ne suffit pas pour propulser les réalisations novatrices et avant-gardistes ni pour acheter certains équipements hautement spécialisés. C’est là que chaque don fait la différence. »

Owen and Judith Snider. Owen was accepted into a made-in-Canada CAR-T therapy clinical trial at The Ottawa Hospital to treat his lymphoma.
Owen et Judith Snider.

La philanthropie permet d’amorcer des essais cliniques de ce type et peut contribuer à les faire progresser. « Sans la générosité de la collectivité, nous n’aurions ni le Centre de fabrication de produits biothérapeutiques ni le Centre de méthodologie à L’Hôpital d’Ottawa, estime la Dre Kekre. Nous ne pourrions pas réaliser des essais cliniques novateurs comme celui-ci. Nous avons besoin de ce type de recherche pour que tous les Canadiens puissent bénéficier de ces traitements. Sans la philanthropie, nous n’y arriverions jamais. »

Owen souhaite transmettre un message simple à la Dre Kekre et à son équipe pour leurs efforts collectifs qui donnent de l’espoir aux patients. « Merci. Vous avez créé un programme remarquable. »

Quelques mots sur le programme de recherche CLIC

Le programme de recherche CLIC, établi en 2016, réunit chercheurs, cliniciens et patients de l’ensemble du Canada afin de bâtir une expertise et une capacité canadienne qui nous permettra d’innover dans le domaine prometteur de l’immunothérapie cellulaire contre le cancer, y compris en thérapie par lymphocytes T à CAR. Le premier essai clinique (CLICL-01) a été lancé en 2019 à L’Hôpital d’Ottawa et à BC Cancer avec le soutien de BioCanRx, de BC Cancer, de la Fondation de l’Hôpital d’Ottawa et de l’Institut ontarien de recherche sur le cancer. Les principales installations et ressources qui appuient le programme CLIC incluent le Centre de fabrication de produits biothérapeutiques de L’Hôpital d’Ottawa, le laboratoire d’immunothérapie familiale Conconi de BC Cancer, le Centre de méthodologie d’Ottawa et le Groupe de recherche translationnelle Blueprint. Les chercheurs mobilisés dans le programme CLIC incluent les Drs Natasha Kekre, Harold Atkins, Kevin Hay et Manoj Lalu, ainsi que les scientifiques John Bell, Rob Holt, Brad Nelson, John Webb, Kednapa Thavorn, Dean Fergusson, Justin Presseau et and Jen Quizi.


Fièrement affilié à l’Université d’Ottawa, L’Hôpital d’Ottawa est un centre de recherche et de santé universitaire de premier plan.