Publié : juin 2023

Une personne qui fait un AVC est confrontée à des effets pouvant être dévastateurs, qui vont de graves séquelles à la mort. Une hémorragie cérébrale, plus communément appelé une hémorragie cérébrale, est la forme d’AVC la plus grave. Cependant, après des décennies pendant lesquelles peu d’avancées thérapeutiques ont été réalisées, une étude de recherche mondiale menée au Canada par L’Hôpital d’Ottawa pourrait se traduire par la découverte d’un traitement prometteur.

L’Hôpital d’Ottawa est reconnu mondialement pour son expertise en neurosciences, et nous avons fait des progrès importants en répondant aux enjeux actuellement les plus pressants dans ce domaine de la médecine, notamment grâce à nos travaux de recherche révolutionnaires sur les AVC dans le monde. À vrai dire, nous pavons la voie à la manière dont les soins post-AVC sont offerts au Canada.

« Les hémorragies cérébrales représentent environ un quart des AVC. Cette forme d’AVC est plus fréquente chez les personnes âgées. Au Canada, compte tenu du vieillissement de la population, nous constatons de plus en plus d’hémorragies cérébrales ».

— Dr Dar Dowlatshahi

Le Dr Dar Dowlatshahi est neurologue spécialisé en AVC et scientifique principal au sein du Programme de neurosciences de L’Hôpital d’Ottawa. Il dirige le site canadien des essais cliniques et espère changer la manière dont nous traitons la forme d’AVC la plus mortelle et la moins traitable. « Les hémorragies cérébrales représentent environ un quart des AVC. Cette forme d’AVC est plus fréquente chez les personnes âgées. Au Canada, compte tenu du vieillissement de la population, nous constatons de plus en plus d’hémorragies cérébrales » précise le Dr Dowlatshahi.

Tout savoir sur l'AVC

L’AVC est une maladie qui survient dans les artères – aussi appelées vaisseaux sanguins – qui circulent vers et dans le cerveau. Ces artères transportent des nutriments vitaux et de l’oxygène dans le cerveau. Un AVC survient quand l’une de ces artères est bloquée par un caillot ou éclate, empêchant ainsi l’oxygène et les nutriments de parvenir dans le cerveau et causant la mort de l’artère et du cerveau.

Déclenchement d’un code AVC

Une personne qui fait un AVC perd d’abord des capacités, et cela survient très rapidement. Tel est le cas qu’il s’agisse d’un AVC ischémique (caillot sanguin) ou d’un AVC cérébrale. « Par exemple, la personne ne pourra soudainement pas bouger un bras ou une jambe; son visage s’affaissera, ou elle perdra l’usage de la parole. Elle pourrait aussi perdre la vue, ou encore s’effondrer à terre », explique le DDowlatshahi.

« Pour toutes les formes d’AVC, nous utilisons l’acronyme VITE. Si vous remarquez soudainement que le visage d’une personne s’affaisse, c’est le V. Demandez-lui de lever les bras et, si elle n’y parvient pas, c’est le I. Si elle a des troubles de la parole, c’est le T, et la lettre E indique l’extrême urgence de la situation. Si vous constatez ces symptômes, composez immédiatement le 9-1-1 ».

Comment savoir si quelqu’un fait un AVC?

Si vous croyez que quelqu’un fait un AVC, pour le confirmer, les experts recommandent la méthode VITE.

Dans la région de Champlain, qui englobe le comté de Renfrew, Ottawa, North Lanark, North Grenville, Stormont, Dundas, Glengarry et Prescott-Russell, le système d’intervention rapide en cas d’AVC est excellent, de dire le Dr Dowlatshahi. « Lorsque vous composez le 9-1-1, ils identifient l’hôpital vers lequel diriger la personne et prennent des dispositions. Pour la région de Champlain, cet hôpital serait le Campus Civic de L’Hôpital d’Ottawa. Notre équipe de traitement des AVC attend le patient de pied ferme ».

Lorsqu’il s’agit d’un AVC où un caillot sanguin s’est formé dans un vaisseau, des avancées majeures ont été faites dans la prise en charge du patient à son arrivée à l’Urgence. Ces traitements comprennent notamment de nouveaux médicaments pour dissoudre les caillots ou les retirer grâce à une nouvelle technologie.

Toutefois, lorsqu’un vaisseau se rompt et saigne dans le cerveau, l’AVC est encore plus dévastateur – un tel AVC se produit toutes les cinq minutes au Canada. Environ 80 % des personnes faisant ce type d’AVC ont des séquelles permanentes, tandis que près de 40 % ne survivent pas au-delà du premier mois.

« Et aucun nouveau traitement n’a été trouvé ces 20 dernières années, à l’exception de faire baisser un peu la pression artérielle. Cela aide, mais pas de façon majeure, précise le Dr Dowlatshahi. Nous ne ménageons donc pas nos efforts depuis 10 ans et, avec l’aide de nos collègues du monde entier, nous avons trouvé une méthode pour traiter ce type d’AVC.

Une étude de recherche mondiale portant sur des essais cliniques sur l'hémorragie cérébrale s’annonce fort prometteuse

De nos jours, une étude de recherche mondiale menée au Canada par L’Hôpital d’Ottawa pourrait aboutir au premier traitement médicamenteux pour des patients ayant fait une hémorragie cérébrale .

L’étude s’appelle FASTEST, en référence à l’importance de traiter un patient qui fait une hémorragie cérébrale dans les meilleurs délais – en moins de deux heures. « C’est un essai très rapide et de choc, et nous administrons au patient un composé qui aide à arrêter le saignement. Ce compose s’appelle « facteur VII », d’ajouter le Dr Dowlatshahi.

« Si un vaisseau se rompt dans le cerveau, il commence par le comprimer avant de l’endommager, et il faut intervenir le plus rapidement possible pour arrêter le saignement ».

– Dr Dar Dowlatshahi
Le facteur VII est l’un des nombreux facteurs de coagulation naturellement produits par notre organisme. Comme l’explique le Dr Dowlatshahi, le médicament visé par l’essai est une version synthétique du facteur VII, et c’est une véritable course contre la montre.« Il nous faut agir vite. Imaginez un tuyau qui éclate et l’eau se répand partout; vous voulez boucher le tuyau avant que toute l’eau ne s’en échappe et endommage tout ce qui l’entoure, dit-il. Cette analogie fonctionne aussi très bien avec le cerveau qui est un compartiment cloisonné. Il est protégé par le crâne. Si un vaisseau se rompt dans le cerveau, il commence par le comprimer avant de l’endommager, et il faut intervenir le plus rapidement possible pour arrêter le saignement ».
Le Dr Dar Dowlatshahi est neurologue spécialisé en AVC et scientifique principal au sein du Programme de neurosciences de L’Hôpital d’Ottawa.

Lorsqu’un patient ayant fait une hémorragie cérébrale arrive à L’Hôpital d’Ottawa, le protocole d’essais permet à l’équipe de traitement des AVC d’avoir accès à cette nouvelle thérapie. Comme il s’agit d’essais aléatoires, ni les patients ni l’équipe de soins ne savent si c’est le médicament ou le placebo qui a été administré.

À ce jour, six pays participent à cet essai : le Canada, les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Espagne, l’Allemagne et le Japon. En 2021, L’Hôpital d’Ottawa a été le premier centre à ouvrir au Canada, et nous avons les deux premiers patients au monde qui ont participé à cet essai. « En temps normal, on aurait pu penser que les États-Unis auraient eu le premier patient en raison de leur importance numérique, car ils ont plus de centres; mais cela a été en fait le Canada », de dire le Dr Dowlatshahi.

Quels sont les premiers indices?

S’il est vrai que les essais sont aléatoires, il existe de premiers indices qui donnent des raisons d’être optimistes quant à l’importance future des résultats de ces essais pour les patients ayant fait un AVC.

De fait, le Dr Dowlatshahi précise que le premier patient inscrit a été une femme de 80 ans qui s’est présentée à l’hôpital en 2021 après avoir fait un AVC pouvant lui être fatal. Elle a participé à l’étude, et moins d’une semaine plus tard, elle a reçu son congé de l’hôpital. Ce n’est pas le genre de situation dont est habituellement témoin ce spécialiste des AVC chez ce genre de patients. « Chose incroyable, elle a complètement récupéré, explique-t-il. Nous avons aussi eu le deuxième patient au monde et, lui aussi, a connu une récupération spectaculaire. Ottawa compte à présent six patients ».

« Si vous êtes à Ottawa et que vous faites ce genre d’AVC, vous avez 50 % de probabilités d’obtenir quelque chose auquel personne d’autre n’a accès – quelque chose qui pourrait fort bien être la future norme en matière de soins ».

– Dr Dar Dowlatshahi
De par le monde, 172 personnes ont participé à l’essai qui vise à atteindre 860 personnes. Bien qu’il s’agisse d’un essai aléatoire à l’insu dont les résultats définitifs ne sont pas encore connus, le Dr Dowlatshahi estime que ce traitement pourrait être révolutionnaire pour les patients ayant fait un AVC, et ce, au terme de plusieurs décennies pendant lesquelles peu d’options thérapeutiques ont été proposées. Les personnes vivant dans la région d’Ottawa ont accès à quelque chose auquel peu de Canadiens ont actuellement accès. « Si vous vivez dans un endroit où cet essai n’est pas disponible, vous iriez à l’Urgence pour faire baisser votre pression artérielle, et vous y recevriez les meilleurs soins possible, précise le Dr Dowlatshahi. Par contre, si vous êtes à Ottawa et que vous faites ce genre d’AVC, vous avez 50 % de probabilités d’obtenir quelque chose auquel personne d’autre n’a accès – quelque chose qui pourrait fort bien être la future norme en matière de soins ».

« Grâce à cette étude de recherche, ce type d’AVC qui touche un patient sur quatre, et qui est actuellement le plus mortel et le plus invalidant, pourrait être complètement traitable ».

– Dr Dar Dowlatshahi

Pendant que les équipes de chercheurs continuent de recruter plus de patients pour participer à l’essai clinique, à L’Hôpital d’Ottawa, mais aussi dans tous les autres sites du monde entier, il y a lieu d’être optimiste que cela pourrait être la percée tant attendue pour les patients ayant fait une hémorragie cérébrale. « Grâce à cette étude de recherche, ce type d’AVC qui touche un patient sur quatre, et qui est actuellement le plus mortel et le plus invalidant, pourrait être complètement traitable ».

Écoutez l’épisode no 85 du balado Pulse pour découvrir notre entretien avec le Dr Dar Dowlatshahi.

Écoutez maintenant :

Le Major à la retraite James Morrison est l’incarnation même du dévouement. Il est profondément dévoué à son pays, à son épouse et à notre système de santé. Une loyauté de plusieurs décennies – le Major aura 100 ans en 2024. Il est né en 1924, l’année de l’inauguration du Campus Civic de L’Hôpital d’Ottawa.

Major James Morrison et sa femme, Betty.

Chaque année, depuis 29 ans, le Major Morrison fait de généreux dons à L’Hôpital d’Ottawa.

« Je le dois bien à l’Hôpital pour les soins que j’y ai reçus. »

— James Morrison

À la question de savoir ce qui motive ses dons durables, il répond par un sourire charmeur. « Eh bien, c’est surtout parce que je suis un client. Je le dois bien à l’Hôpital pour les soins que j’y ai reçus. »

D’abord, c’étaient pour des problèmes cardiaques, ensuite, pour un cancer de la prostate, il y a dix ans.

« On m’a très bien traité », affirme le Major, en revenant sur la façon dont, à la fin de son traitement contre le cancer, il a eu la chance de sonner la cloche, pas une, mais huit fois.

« C’est une tradition dans la marine », explique le Major. Il faisait référence à la cloche d’un navire qu’on fait sonner huit fois pour marquer la fin d’un quart, ou qu’on utilise parfois pour signifier qu’on a terminé une tâche.

Malgré la référence du Major Morrison à cette tradition précise, ce n’est pourtant pas dans la marine qu’il a passé sa longue carrière, mais bien dans l’Aviation royale canadienne, qu’il a rejointe à l’âge de 18 ans.

« Je pesais seulement 118 livres et on m’a dit que je devais en avoir 120 pour pouvoir m’engager et que je devais retourner chez moi et prendre du poids. Alors, je suis rentré et je me suis gavé », se rappelle le Major.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, il était posté au Southeast Asia Air Command. À la fin de la guerre, il a transporté des prisonniers aux procès sur les crimes de guerre.

Le Major Morrison a épousé l’amour de sa vie, Betty, en 1951, avec qui il a fondé une famille. Sa carrière l’a amené dans divers postes au Canada, et en 1970, il était un officier commandant du centre d’opérations des Forces canadiennes où il a offert des instructions quand la Loi sur les mesures de guerre a été invoquée le 16 octobre de la même année.

Plus tard dans la vie, il a commencé à patrouiller dans les zones publiques de l’aéroport comme surveillant aéroportuaire, et Betty l’accompagnait pendant nombre de ses quarts de nuit. Sa dernière patrouille auprès de la Surveillance aéroportuaire était en janvier 2014 – le jour de son 90e anniversaire.

Voilà quelques moments clés de son itinéraire de presque 10 décennies sur cette terre, allant des hauts faits de son engagement dans l’armée comme jeune homme aux épreuves de la maladie d’Alzheimer de son épouse. « Elle ne me reconnaît plus. »

Ils sont mariés depuis 72 ans, et il ne se passe pas un jour sans qu’il ne lui rende visite.

La loyauté incontestable du Major Morrison est évidente. Alors que nombre de ces récits relèvent du passé, c’est sur l’avenir qu’il invite les résidants d’Ottawa à se concentrer. Il encourage aussi les autres à soutenir la campagne Créons des lendemains de L’Hôpital d’Ottawa.

« Vous devriez investir dans ce projet parce que vous pourriez en avoir besoin à l’avenir ».

— Major James Morrison

La campagne de 500 millions de dollars est la plus importante de l’histoire d’Ottawa et concrétise une vision de transformation complète des soins de santé par la construction de l’hôpital de recherche le plus perfectionné sur le plan technologique au Canada et en menant la recherche et l’innovation vers des pistes novatrices encore inégalées. Cette initiative mérite d’être soutenue, selon le Major Morrison.

« Vous devriez investir dans ce projet parce que vous pourriez en avoir besoin à l’avenir », conseille-t-il aux prochaines générations. « Le nouveau campus leur appartient. »

Le nouvel hôpital devrait ouvrir ses portes en 2028, et nous serions ravis d’y voir le Major Morrison le jour de son inauguration. « J’aurais aimé voir ce jour », déclare-t-il.

Major James Morrison, nous vous remercions pour vos services rendus à notre pays et à notre collectivité.

Publié : mai 2023

Une rencontre aléatoire peut réserver bien des surprises. Ce fut le cas de Holly Wagg et de Lynne Strickland, qui se sont connues en Patagonie, au Chili. Les deux vivaient à Ottawa, mais un heureux hasard les a réunies dans la même chambre d’auberge lors d’une expédition à près de 10 000 km de chez elles. Elles allaient bientôt découvrir qu’elles avaient quelque chose de bien spécial en commun : elles avaient toutes les deux un être cher atteint de leucémie. Les deux femmes avaient une trajectoire bien différente, mais l’inattendu les a pourtant réunies. 

Tout a commencé à l’automne de 2015. La femme de Holly, Julia Wagg, avait une fatigue inexpliquée. Cette directrice des ressources humaines à Hydro Ottawa enseignait également à l’école d’administration des affaires Sprott de l’Université Carleton et jonglait une vie avec trois enfants. Elle en avait gros sur les bras. Un jour, cependant, elle a remarqué qu’elle avait du sang dans la bouche. Elle a donc pris rendez-vous chez le dentiste. Début décembre, les symptômes s’intensifiaient. « Une nuit, Julia s’est réveillée vers 2 ou 3 h et a dit qu’elle devait aller à l’hôpital. Elle peinait à respirer à cause d’une douleur thoracique écrasante », se souvient Holly.   

Si cette première visite à l’hôpital n’a rien décelé de clairement anormal, la fatigue de Julia persistait au début de l’année suivante. La famille prévoyait un voyage en Afrique et Julia était déterminée à y aller. Holly allait partir plus tôt pour escalader le mont Kilimandjaro. Julia et leur plus jeune fille, Addison, suivraient deux semaines plus tard. 

Un diagnostic de leucémie qui fait le tour du monde

Holly Wagg

Tandis que Holly atteignait le sommet de la montagne, Julia recevait une nouvelle fulgurante en sol canadien. « Pendant que j’étais là-haut, elle s’était rendue à l’hôpital un matin et on lui avait dit qu’elle ne le quitterait pas – elle avait la leucémie, dit Holly. Julia a attendu des jours avant de m’annoncer la nouvelle, pour que je finisse mon ascension. Lorsque je l’ai appris, je suis revenue en toute vitesse. »  

Holly est revenue à une réalité très différente que celle qu’elle avait laissée à son départ. Julia a reçu un cocktail de chimiothérapie, administré 24 h sur 24, sept jours sur sept. Elle a été hospitalisée de trois à quatre semaines, et lorsque Holly a enfin pu lui rendre visite à l’hôpital, les retrouvailles ont été déchirantes. « Elle menait ce combat pour la vie et avait tellement de complications à cause de la chimio. Je faisais des recherches et je savais à quoi nous avions affaire. »  

Le couple a appris que Julia avait une mutation de la leucémie myéloïde aigüe appelée FLT3. La maladie était agressive. « C’était comme conduire en appuyant à fond sur l’accélérateur; voilà à quelle vitesse le cancer se reproduisait. La plupart des gens ont 10 % de chance de survivre cinq ans, explique Holly. Je me suis donc donné pour mission de faire du temps qu’il nous restait le meilleur temps possible. »  

Après une deuxième chimiothérapie et 12 semaines d’hospitalisation, Julia était en rémission. Elle était admissible à une greffe de cellules souches. Donneuse compatible, sa sœur lui a fait don, trois semaines plus tard en mai 2016, de cellules souches dans l’espoir que Julia aurait plus de temps avec sa famille.  

Mais une complication n’attendait pas l’autre et Julia a passé pratiquement huit mois à l’hôpital. « Toute son équipe de médecins et d’infirmières et l’équipe de greffe de moelle osseuse au 5 Ouest étaient extraordinaires, se souvient Holly. Lorsqu’elle a quitté l’hôpital en décembre, sa mobilité était réduite, mais Julia a commencé à s’entraîner et à skier quelque temps après. Nous avons appris à faire du ski de fond. »  

Profiter au maximum du temps précieux qu’il leur restait

La famille a passé, aux dires de Holly, trois mois parfaits de vie sans cancer. Pendant sa thérapie contre le cancer, Julia n’a jamais promis quoi que ce soit à ses enfants, sauf une chose. Elle a dit à Addison qu’elle serait là pour fêter son sixième anniversaire de naissance, vu que tout allait bien. On a organisé une grande fête sur le thème des fées et tous les amis sont venus célébrer ensemble. « C’était un bel événement joyeux », se souvient Holly.  

Mais après la fête, Julia s’est effondrée sur le plancher, terrassée par une douleur osseuse extrême. Cela s’est reproduit le lendemain et elle est allée à l’hôpital. Les résultats des tests sanguins semblaient normaux. On a donc fait une biopsie de moelle osseuse. Lorsque Holly et Julia sont retournées à l’hôpital pour recevoir les résultats, Julia ne pouvait pas marcher.  

Le cancer de Julia était revenu. Le couple savait qu’une rechute dans les 12 mois suivant une greffe de cellules souches signifiait qu’une deuxième greffe n’était pas possible. Cela faisait seulement 11 mois. 

Julia est décédée à l’Unité de soins intensifs de L’Hôpital d’Ottawa une semaine et demie plus tard. « Toutes les personnes qui l’aimaient entouraient son lit ce soir-là. J’ai amené Addi dans la chambre et j’ai emporté Harry Potter, que nous étions en train de lire à ce moment-là. Pendant que je lisais, le cœur de Julia a commencé à ralentir. Je voulais m’arrêter, mais je savais qu’elle avait besoin de m’entendre. Elle avait besoin de savoir que nous allions tous bien, se souvient Holly. Jules était entourée d’amour et a choisi de lâcher prise pendant ce bien-aimé rituel du coucher. »

Holly Wagg et sa fille, Addison.

Une chercheuse « boule de feu »

Avant de mourir à 36 ans, Julia a eu avec Holly des conversations difficiles, mais sincères. Pendant ses longs mois passés à l’hôpital, elle a été témoin de beaucoup de choses comme patiente dans un hôpital d’enseignement. Elle a vu bien des résidents en médecine et des stagiaires en soins infirmiers. Elle acceptait souvent que des résidents fassent sur elle leur premier prélèvement de sang et a permis à deux médecins de faire sur elle leur première biopsie de moelle osseuse. Elle voulait aider.  

« Elle a été soignée par plusieurs médecins, dont la Dre Natasha Kekre. Véritable boule de feu, cette chercheuse jeune et brillante voulait commencer un essai clinique at L’Hôpital d’Ottawa pour réaliser des percées dans le traitement de la leucémie avec des thérapies immunocellulaires CAR-T. Julia voulait propulser cette recherche. »

– Holly Wagg

Vu l’agressivité de son cancer, elle a également interagi avec de nombreux médecins qui étaient aussi chercheurs. « Julia était très curieuse et leur posait des questions sur leurs projets. Elle a été soignée par plusieurs médecins, dont la Dre Natasha Kekre. Véritable boule de feu, cette chercheuse jeune et brillante voulait commencer un essai clinique at L’Hôpital d’Ottawa pour réaliser des percées dans le traitement de la leucémie avec des thérapies immunocellulaires CAR-T. Julia voulait propulser cette recherche », explique Holly.

Julia et Holly avaient lu au sujet de cette thérapie et savaient quelles possibilités elle pouvait offrir à des patients comme Julia dans le futur. C’était la première grande révolution dans le traitement de la leucémie en plus de 20 ans. Elles avaient vu ce qui se produisait aux États-Unis et croyaient que les patients au Canada devraient y avoir accès. « Il était très important pour nous deux de participer à une recherche qui allait améliorer les choses pour les autres dans l’avenir. Ainsi, pour nous, ce legs avait pour but d’éviter à d’autres familles ce que nous avions vécu. Nous voulions faire partie de ce changement », affirme Holly.  

Dr. Natasha Kekre,hematologist for The Ottawa Hospital's Blood and Marrow Transplant Program.

Read our Q&A with Dr. Natasha Kekre

Qu’est-ce qu’une thérapie immunocellulaire CAR-T?

La thérapie immunocellulaire CAR-T consiste à prélever des cellules T du patient et à les modifier génétiquement à l’aide d’un virus atténué pour produire des molécules synthétiques appelées « récepteurs antigéniques chimériques ». Ensuite, ces nouvelles cellules CAR-T sont réintroduites dans le patient pour cibler et attaquer le cancer.

Le legs de Julia et son engagement envers la recherche

Julia a donc décidé de prévoir dans son testament un don pour soutenir la recherche à L’Hôpital d’Ottawa. Son legs lui survivrait. Holly a pris le même engagement afin d’appuyer les vœux de Julia et de financer davantage encore des recherches qui leur étaient si chères.

En 2019, L’Hôpital d’Ottawa est devenu l’un des trois centres de la province à administrer le programme ontarien d’immunothérapie cellulaire CAR-T pour adultes. C’était précisément le genre de progrès que Julia aurait souhaité. Grâce à ce programme, il était possible de prélever ici des lymphocytes T de patients et de les envoyer aux États-Unis pour qu’elles soient génétiquement transformées en cellules CAR-T. Retournées à l’hôpital, ces cellules pouvaient être réinjectées dans le patient afin de cibler et d’attaquer le cancer. Cependant, seuls les patients qui ont un type bien précis de lymphome et de leucémie y sont admissibles. De plus, l’immunothérapie cellulaire CAR-T commerciale est très coûteuse et demande beaucoup de temps : il faut jusqu’à huit semaines pour fabriquer, mettre à l’essai et transporter les cellules, temps dont les patients les plus gravement touchés ne disposent pas.

Qu'est ce qu'un legs ou un don testamentaire?

Il s’agit d’un don de bienfaisance prévu dans votre testament. Il peut prendre différentes formes : de l’argent, des valeurs mobilières ou même des biens.

La Dre Kekre n’était pas satisfaite de cette situation. Elle voulait créer une solution canadienne au problème. Aujourd’hui, elle aide à diriger un essai clinique d’immunothérapie cellulaire CAR-T, inédit au Canada, dans notre hôpital. Cet essai pourrait rendre possible un traitement plus rapide, moins coûteux et plus équitable dans tout le pays. Il sert aussi de plateforme pour l’élaboration d’immunothérapies cellulaires encore meilleures qui pourraient fonctionner pour d’autres types de cancer.  Des installations de recherche de calibre mondial à L’Hôpital d’Ottawa, comme le Centre de fabrication de produits biothérapeutiques, ont joué un rôle clé dans la création de cette plateforme.

« C’était incroyable de recevoir des nouvelles du projet, car nous avons appris qu’il y aurait un essai clinique et qu’il y avait déjà des résultats très prometteurs, dit Holly. Et puis, j’ai vu le premier visage d’un participant à l’essai clinique, un homme appelé Owen. J’ai ensuite lu l’histoire de Camille, que j’ai trouvée renversante. »  

Un essai clinique inédit au Canada lui donne une troisième chance
L’essai clinique de la thérapie par cellules CAR-T offre « un dernier espoir » à une patiente atteinte de leucémie

Créer un lien

Les répercussions de la vision d’avenir de Julia sont devenues encore plus personnelles lors d’une rencontre au hasard dans un autre hémisphère en février 2020. Holly et Lynn étaient toutes les deux en quête d’aventure en Patagonie. C’était un moment charnière pour Holly : le premier voyage qu’elle faisait depuis la mort de Julia. Un lien s’est tissé entre les deux femmes lorsqu’elles se sont aperçu que quelque chose les unissait : la fille de Lynne, Nicole Strickland, avait reçu en 2018 un diagnostic de leucémie lymphoblastique aigüe et été traitée à L’Hôpital d’Ottawa. 

« Nous nous comprenions l’une l’autre, car nous avions toutes les deux un être cher qui avait vécu une leucémie, avec les difficultés que cela comporte, et une greffe de cellules souches. Mais lorsque Nikki a fait une rechute, je me suis souvenue que Holly avait parlé du legs de Julia qui avait été destiné au financement de la recherche sur l’immunothérapie cellulaire CAR-T », explique Lynne.  

Holly et Lynne en Patagonie.

Nicole n’avait que 19 ans et étudiait au collège militaire lorsqu’elle a reçu son diagnostic. Elle était en poste à la Base des Forces canadiennes Petawawa pour acquérir de l’expérience auprès de l’escadron d’hélicoptères. Elle a reçu une chimiothérapie, mais comme son cancer était agressif, son équipe de soins à L’Hôpital d’Ottawa a recommandé une greffe de cellules souches. Celle-ci a eu lieu en septembre 2018, après quoi Nicole est entrée en rémission.  

À l’été 2021, Nicole était en poste avec une nouvelle unité à Halifax et faisait des analyses de sang régulières. Elle a alors appris que son cancer était revenu. Mais cette fois-ci, elle a reçu une immunothérapie à Halifax, suivie d’une immunothérapie cellulaire CAR-T qui l’obligeait à retourner à L’Hôpital d’Ottawa.  

« Entre l’immunothérapie cellulaire CAR-T et la greffe de cellules souches, il y avait un monde de différence, explique Nicole. J’ai perdu 40 livres avec la greffe de cellules souches. Je ne pouvais pas manger. Je suis même passée à deux doigts d’avoir une sonde d’alimentation, ce qui m’a fait peur. J’ai mis environ huit mois à me rétablir, et j’ai dû attendre une année complète de plus pour retourner au centre de conditionnement physique. C’était aussi exigeant mentalement. Mais avec la thérapie CAR-T, j’avais de l’énergie et mon moral était bon. Il y avait seulement quelques jours où je n’étais pas dans mon assiette, mais cela ne durait pas. »  

L’immunothérapie cellulaire CAR-T redonne espoir à Nicole

Nicole était admissible au programme d’immunothérapie cellulaire CAR-T de l’Ontario. Ainsi, on a envoyé aux États-Unis des lymphocytes T prélevés sur la patiente pour qu’elles soient génétiquement modifiées en cellules CAR-T. Une fois renvoyées à L’Hôpital d’Ottawa, les cellules ont été injectées dans l’organisme de Nicole.  

« Si on n’a pas vécu ce que ma famille et moi avons vécu, il est très difficile de comprendre à quel point appuyer une telle cause peut faire une différence. L’immunothérapie cellulaire CAR-T m’a redonné ma vie – je suis tellement reconnaissante. »

– Nicole Strickland

Aujourd’hui, 18 mois après ce traitement, Nicole poursuit sa carrière militaire en tant qu’officier opérationnel à Halifax et gagne en force chaque jour. Elle est profondément reconnaissante envers des personnes comme Julia qui ont eu la prévoyance d’investir dans la recherche sur le cancer. « Si on n’a pas vécu ce que ma famille et moi avons vécu, il est très difficile de comprendre à quel point appuyer une telle cause peut faire une différence. L’immunothérapie cellulaire CAR-T m’a redonné ma vie – je suis tellement reconnaissante. »  

Ce sont les gens qui appuient la recherche qui ouvrent pour des patients comme Nicole la voie vers de meilleurs résultats. Selon Lynne, les travaux qui ont précédé des percées comme l’immunothérapie cellulaire CAR-T sont aussi importants que le reste. « Lorsque Nikki a eu sa greffe de cellules souches, le personnel avait un plan pour la soigner, et ce plan existait à cause de la recherche et des investissements que d’autres ont faits avant que la thérapie CAR-T soit une option. C’est une question d’amener des solutions qui ne font pas que sauver la vie d’une personne, mais qui sauvent aussi toute la famille », affirme Lynne. 

Nicole Strickland

« C’est une question d’amener des solutions qui ne font pas que sauver la vie d’une personne, mais qui sauvent aussi toute la famille. »

– Lynne Strickland

Quant à Holly, elle ne s’attendait pas à nouer des liens avec Lynne et à voir une personne aussi jeune que Nicole réussir. « Comme donatrice, quelqu’un qui investit dans la recherche, je ne me serais jamais attendue à voir une transformation pendant ma vie. Je suis prête à attendre et à être patiente. Mais je ne m’attendais pas du tout à voir de mon vivant un changement dans la pratique médicale. Et encore moins de le voir seulement quelques années après la mort de ma femme. »  

L’héritage de Julia subsiste à ce jour, non seulement chez ses trois enfants, Robin, Brandin et Addison, mais aussi par la recherche qu’elle a aidé à financer, une recherche qui est en train de changer le cours de la cancérologie. Plus Holly fait de liens entre des visages et la recherche et plus elle entend parler d’histoires de survie, plus elle voit la vie de Julia se perpétuer. « Quand on pense à un héritage, à ce qu’on laisse derrière soi pour les autres et à comment on façonne le monde, il n’y a rien de plus puissant que de savoir que d’une certaine façon, on a donné à d’autres une nouvelle chance de vivre. »  

Téléchargez l’épisode no ___ pour entendre Holly Wagg parler de la vie et de l’héritage de Julia.

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Le 25 avril 2023, OTTAWA, ON – Un an après le lancement public de la campagne Créons des lendemains dans le but de récolter la somme historique de 500 millions de dollars, la Fondation de l’Hôpital d’Ottawa a annoncé avoir dépassé la moitié de son objectif de financement en recueillant à ce jour 268 millions de dollars. Cette campagne a ainsi fait un grand pas en avant pour soutenir le nouvel hôpital ultramoderne sur l’avenue Carling et donner un coup de pouce à la recherche de calibre mondial qui se fait à l’hôpital.

Avec 53,6 % de l’objectif de la campagne déjà atteints, Tim Kluke, président-directeur général de la Fondation de l’Hôpital d’Ottawa, a déclaré que les habitants d’Ottawa, de sa région et d’ailleurs comprennent le caractère essentiel que revêt ce nouvel hôpital pour les générations futures. « Au cours de la dernière année, nous avons vu de nombreuses familles et de nombreux particuliers et organismes faire d’importants dons philanthropiques encore jamais égalés. Voilà un excellent exemple de la manière dont notre ville s’apprête à concrétiser cette vision de transformer le futur des soins de santé. S’il est vrai que notre objectif de campagne est ambitieux et qu’il y a encore beaucoup à faire, il n’en reste pas moins que nous savons que notre objectif est atteignable. Cette campagne est ouverte à tous et notre succès à ce jour prouve qu’Ottawa est prête à faire sa part. »

Qu’il s’agisse d’améliorer les soins en traumatologie ou l’excellence en neurosciences, ou encore de propulser la recherche vers de nouveaux sommets, cette campagne va contribuer à renforcer la capacité de L’Hôpital d’Ottawa de transformer les soins aux patients dans notre ville et dans le monde entier.

La première phase des travaux de construction se déroule comme prévu; Roger Greenberg, président de la campagne Créons des lendemains explique que cela a insufflé un nouvel élan d’enthousiasme au sujet de l’avenir des soins de santé. « J’attendais depuis longtemps ce moment critique – voir les travaux progresser sous mes yeux. C’est un moment charnière de cette campagne, et je sais que cela va dynamiser l’engagement de notre collectivité face à ce que l’avenir nous réserve dans le domaine de la santé. »

Pour contribuer à la campagne Créons des lendemains en soutien à L’Hôpital d’Ottawa, visitez CréonsDesLendemains.ca.

À propos de L’Hôpital d’Ottawa :

À L’Hôpital d’Ottawa, l’un des plus importants centres hospitaliers d’enseignement et de recherche au Canada, nous sommes guidés par notre vision d’offrir des soins de calibre mondial avec une compassion digne des personnes qui nous sont chères. Affilié à l’Université d’Ottawa et réparti sur plusieurs campus, L’Hôpital d’Ottawa abrite les centres régionaux de traumatologie et de cancérologie. Nous y réalisons des découvertes qui rayonnent partout dans le monde.

Grâce au généreux soutien de la collectivité, nous sommes à redessiner l’avenir des soins de santé au bénéfice de notre population diversifiée de patients provenant de l’Est ontarien, de l’ouest du Québec et du Nunavut.

Pour en savoir plus sur L’Hôpital d’Ottawa, visite le site FondationHO.ca.

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Publié : avril 2023

Si vous passez près de l’endroit où sera érigé le nouveau campus sur l’avenue Carling, vous verrez des gens déjà en action. Nous avons entamé la première phase de la construction sur le terrain de 50 acres, qui consiste à préparer les lieux à l’érection du nouvel hôpital et à construire le stationnement à étages. Après des années à planifier et à rêver de l’avenir des soins de santé, notre vision pour remplacer le Campus Civic quasi centenaire se concrétise.

Une fois achevé, le nouveau campus ultramoderne sera le catalyseur de la transformation des soins de santé offerts à la population de l’Est de l’Ontario, de l’Ouest du Québec et du Nunavut. Le potentiel de réaliser des percées en recherche pourrait être illimité, plus particulièrement au chapitre des traitements contre le cancer, l’AVC, la maladie de Parkinson, la sclérose latérale amyotrophique et d’autres maladies.

Lorsque le nouveau campus ouvrira ses portes, il prendra appui sur la solide position avant-gardiste déjà adoptée par Ottawa en matière de soins, de recherche et de formation en santé, ce qui attirera la crème des médecins et des scientifiques dans le monde. Plus important encore, il révolutionnera l’expérience des patients en matière de soins.

Jason-Emery Groën, vice-président et directeur de la conception à HDR.

L’expérience à l’arrivée au nouveau campus

Un projet de cette magnitude inclut une vaste équipe unie par un objectif commun : créer une expérience exceptionnelle pour les patients, leur famille et les membres du personnel.

C’est là que Jason-Emery Groën entre en jeu. Il est vice-président et directeur de la conception à HDR, un cabinet d’architectes et d’ingénieurs qui collabore au projet. Jason-Emery possède plus de deux décennies d’expérience à l’échelle internationale. Son expérience en conception est extrêmement vaste et comprend des établissements et des campus de soins de plusieurs milliards de dollars.

« Notre équipe estime que ce projet est extrêmement rare. C’est peut-être même une occasion qui ne se présente qu’une fois par génération de redéfinir les espaces et les environnements où sont prodigués les soins »

– Jason-Emery Groën

« Notre équipe estime que ce projet est extrêmement rare. C’est peut-être même une occasion qui ne se présente qu’une fois par génération de redéfinir les espaces et les environnements où sont prodigués les soins », explique-t-il.

Les plans prennent davantage forme jour après jour, ce qui permet à Jason-Emery de nous donner une idée de l’expérience de soins dans le nouveau campus. Son point de départ? L’arrivée sur l’esplanade centrale. La porte d’entrée s’ouvre ensuite pour nous permettre de pénétrer dans le grand hall lumineux situé à l’avant du nouvel édifice. « Le plafond du hall s’élève jusqu’au 2e étage. Deux tours principales accessibles à partir de l’entrée principale permettent de faire un choix entre plusieurs directions. »

Le bureau d’information sera situé directement en face de l’entrée et près de cliniques essentielles au volume élevé. Ainsi, la plupart des gens qui se rendent à l’hôpital n’auront pas de longs déplacements à faire. À gauche sera située la tour des patients hospitalisés renfermant des chambres d’hôpital de soins spécialisés : soins mère-enfant, critiques, de courte durée, etc. À droite, une autre tour abritera plusieurs services différents, dont des services de santé mentale pour patients hospitalisés et externes.

Comme l’explique Jason-Emery, une ligne maîtresse de la planification de l’esplanade principale de l’édifice est de « rassembler tout le monde à un lieu central et similaire à l’arrivée. Les gens se déplacent ensuite dans les principaux couloirs, qui se déploient près de la paroi extérieure de l’édifice en face de l’esplanade. Il est donc toujours possible de regarder à l’extérieur et de voir notre point d’arrivée. C’est une caractéristique très simple bénéfique pour la nature humaine, et nous estimons qu’elle est très importante dans un lieu axé sur le mieux-être ».

Dans l’épisode 81, Jason-Emery Groën décrit l’avenir des soins de santé au nouveau campus qui verra le jour sur l’avenue Carling.

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Les avantages du nouveau centre de traumatologie pour les patients

L’arrivée d’urgence des patients au nouveau campus a également été entièrement repensée de façon à leur offrir des soins le plus rapidement possible. Il y aura des voies d’accès réservées aux ambulances, un héliport sur le toit, ainsi qu’un bloc opératoire et des salles d’opération à la fine pointe de la technologie, ce qui favorisera la fluidité des déplacements des patients et des membres du personnel.

L’Hôpital abrite le seul centre de traumatologie de niveau 1 pour adultes dans l’Est de l’Ontario. Il dessert 1,3 million de personnes dans la région et jusqu’au Nunavut, et les besoins en soins ne cessent de croître. Au cours des cinq dernières années, l’équipe du centre a lancé environ 40 % de plus de codes de traumatologie. Les chutes et les collisions de véhicules motorisés sont les principales causes de blessures.

Aux yeux du Dr Edmund Kwok, chef adjoint, Qualité, Sécurité et Performance au Département de médecine d’urgence de L’Hôpital d’Ottawa, l’approche efficace de la circulation au nouveau centre de traumatologie changera complètement la donne pour l’équipe de soins.

« Nous n’en sommes qu’aux premières étapes de la planification, mais il est important de déterminer quel est le moyen le plus efficace d’offrir des soins aux patients, explique le Dr Kwok. Pour être efficace, il faut notamment avoir à proximité des ressources essentielles comme la tomodensitométrie et les salles d’opération. »

Nous avons prévu une plateforme interventionnelle pour les nouvelles salles d’opération, c’est-à-dire de les construire au même étage que le service de radiologie. « C’est un élément fondamental dans un centre de traumatologie, précise Jason-Emery. Il y a de nombreux progrès dans ce domaine de soins. Les salles d’opération hybrides intégrant un espace pour l’imagerie médicale en sont un excellent exemple. La conception doit en plus être flexible pour que nous puissions nous adapter aux changements technologiques dont nous serons assurément témoins dans l’avenir. »

Dr Edmund Kwok, chef adjoint, Qualité, Sécurité et Performance au Département de médecine d’urgence de L’Hôpital d’Ottawa.

Répondre aux besoins des patients tout en incluant leurs proches

Le temps est un facteur essentiel lorsque chaque seconde compte. C’est pourquoi il faut aménager judicieusement le centre de traumatologie. « Nous souhaitons que le déplacement des patients nécessite le moins de mouvements physiques possible, ajoute le Dr  Kwok. Nous étudions également la façon dont les gens interagissent dans l’espace entourant chaque patient. Nous nous demandons par exemple comment nous devrions installer l’équipement dans l’aire de traumatologie et comment nous devrions déplacer – lorsque c’est inévitable – non seulement le patient, mais aussi toute l’équipe de soins sans perturber les services. »

« Je pense que nous avons ici les meilleurs ingrédients pour bâtir un véritable centre de traumatologie de calibre mondial. C’est d’ailleurs un élément fondamental pour attirer les talents. Nous constaterons un effet domino : les gens seront enthousiastes et voudront venir apprendre et exercer ici ».

– Dr  Edmund Kwok.
Nous n’oublions pas non plus l’importance de la famille et des proches du patient. Qu’ils arrivent avec le patient en ambulance ou par leurs propres moyens, ces proches ont hâte d’avoir des informations. « Les proches peuvent vivre un stress intense, poursuit le Dr Kwok. Nous devons leur fournir un espace calme et privé où des travailleurs sociaux et d’autres membres de l’équipe peuvent communiquer avec eux, et ce, loin du travail mouvementé réalisé dans l’aire de traumatologie. Ce sont des éléments importants auxquels il faut penser. » De la conception physique du nouveau centre de traumatologie à la prise en compte des facteurs humains pour les patients, leur famille et les membres du personnel, nous produirons une incidence à long terme. « Je pense que nous avons ici les meilleurs ingrédients pour bâtir un véritable centre de traumatologie de calibre mondial. C’est d’ailleurs un élément fondamental pour attirer les talents. Nous constaterons un effet domino : les gens seront enthousiastes et voudront venir apprendre et exercer ici », soutient le Dr Kwok.

Des chambres individuelles amélioreront l’expérience du patient

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Grâce à des fenêtres s’étalant du plancher au plafond chaque patient pourra contrôler l’éclairage naturel de son espace.

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Un écran numérique « intelligent » en chambre pour communiquer avec les professionnels de la santé, consulter les renseignements et rendez-vous médicaux, commander les repas et rester en contact avec les êtres chers.

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Une salle de bain privée accessible, avec sa propre douche.

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L’espace pour accueillir un proche pour la nuit.

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Grâce à l’espace aéré autour du lit, les travailleurs de la santé ne seront pas gênés dans leurs mouvements pour offrir des soins.

Les patients qui seront admis au nouveau campus vivront une expérience totalement différente. Le plus grand changement sera la chambre individuelle, qui s’impose peu à peu en tant que norme de choix pour les nouveaux hôpitaux partout dans le monde.

« De nombreux membres de la communauté nous en avaient parlé. Imaginez pouvoir simultanément voir la terre et le ciel – c’est important pour de nombreuses cultures. Le simple fait que chaque patient puisse admirer la vue, franchement, ça nous paraît formidable ».

– Jason-Emery Groën

En entrant dans la chambre d’un patient, nous verrons une fenêtre allant du plancher au plafond qui permet au patient d’avoir une vue imprenable du sol jusqu’au ciel depuis son lit. Cela peut sembler simple, mais elle fait partie des éléments importants pour favoriser le mieuxêtre. « De nombreux membres de la communauté nous en avaient parlé. Imaginez pouvoir simultanément voir la terre et le ciel – c’est important pour de nombreuses cultures. Le simple fait que chaque patient puisse admirer la vue, franchement, ça nous paraît formidable », poursuit Jason-Emery.

Nous tenons également à donner aux patients un plus grand contrôle sur leur environnement. Par exemple, l’équipe responsable de la conception étudie la possibilité d’utiliser un « verre intelligent » pour qu’il soit plus facile de s’adapter aux différentes situations. Ce verre technique est composé de fils qui peuvent assombrir progressivement la fenêtre jusqu’au point où elle devient opaque. Le patient peut ainsi ajuster la quantité de lumière qui entre dans sa chambre à l’aide d’un simple bouton.

Un terminal de chevet intégré à un écran numérique intelligent permettra aux membres du personnel, au patient et à ses proches de faire le suivi des renseignements sur la santé. Il permettra également au patient de rester en contact avec des gens à l’extérieur de l’hôpital.

Un autre aspect merveilleux de la chambre du patient est la salle de bain privée et son exceptionnelle accessibilité. « Le concept est vraiment novateur, soutient Jason-Emery. Nous étudions un système de porte double qui coulisse pour offrir une entrée quatre fois plus grande que l’entrée habituelle d’une salle de bain d’hôpital. C’est important compte tenu des besoins à venir en matière de soins de santé et du vieillissement de la population. La possibilité d’élargir cet accès tout en restant discret et en favorisant l’intimité est donc prise en compte dans la conception. »

La chambre de chaque patient comprendra un espace permettant à un proche de passer la nuit confortablement, et il y aura des salons pour les familles. « L’idée est aussi d’offrir aux familles un espace approprié pour se réunir, précise Jason-Emery. Nous avons prévu un seul patient par chambre. Celle-ci n’a donc pas nécessairement la capacité d’accueillir une grande famille ou une réunion. Comment une famille pourraitelle alors faire une cérémonie, par exemple de purification par la fumée, ou participer à d’autres activités culturelles? »

Place à l’accessibilité universelle

Les chambres des patients seront entièrement accessibles, tout comme l’ensemble du nouveau campus. Il sera un lieu accueillant pour tout le monde. « L’accessibilité est intégrée dans tous les volets du processus de conception du projet », explique Marnie Peters, l’experte en accessibilité pour le nouveau campus.

La réflexion va au-delà de la salle de bain dans la chambre du patient, où il y a des portes coulissantes et un chemin direct du lit à la toilette et à la douche accessible en fauteuil roulant. « Nous voulons que toutes les toilettes soient accessibles. Ainsi, toute personne – membre du personnel, visiteur, patient – pourra utiliser n’importe quelle toilette. C’est un besoin humain fondamental », ajoute Marnie.

Nous voulons aussi veiller à ce que tous les espaces soient accessibles aux personnes utilisant des aides à la mobilité ou d’autres types d’équipement et à ce que la signalisation soit claire et facile à comprendre. Nous ne pouvons pas, par exemple, demander à un patient de suivre des points rouges pour se rendre là où il doit aller s’il est daltonien ou malvoyant. « Nous allons donc étudier différentes stratégies de signalisation et vérifier leur efficacité combinée, affirme Marnie. L’idée est de prévoir des itinéraires directs et logiques et de permettre aux gens de trouver facilement leur destination. »

Marnie Peters, experte en accessibilité pour le nouveau campus.

Nous noterons la plus grande accessibilité dès notre arrivée au nouveau campus. Il y aura 72 places de stationnement accessibles, dont un grand nombre sera accessible aux fourgonnettes, et 144 places de stationnement réservées aux personnes à mobilité réduite – qui n’ont pas besoin d’une place accessible plus grande, mais plutôt d’une place près de l’entrée.

« C’est un honneur et un plaisir de travailler avec ce groupe de personnes très talentueuses, mais aussi de veiller à ce que cet hôpital de premier plan soit entièrement inclusif pour tous les membres de la communauté. »

– Marnie Peters

Et ce n’est pas tout! Il y aura également des trottoirs roulants extérieurs pour réduire la fatigue des gens et le stress associé au déplacement vers la destination. Marnie veillera à créer un environnement accueillant pour tous tout au long du processus de conception détaillée. « C’est un honneur et un plaisir de travailler avec ce groupe de personnes très talentueuses, mais aussi de veiller à ce que cet hôpital de premier plan soit entièrement inclusif pour tous les membres de la communauté. »

Plus près que jamais de concrétiser l’avenir des soins

Les travaux de conception se poursuivent et la première étape des travaux de construction progresse. Les différents éléments commencent à prendre forme. Le nouveau campus offre une occasion incroyable de fournir un espace conçu spécifiquement pour la prestation de soins ultras modernes et le rétablissement. La recherche de pointe sera également intégrée à tous les aspects du campus pour donner aux patients un accès à des thérapies novatrices qui recèlent le potentiel de sauver leur vie. Nous miserons sur les réussites que nous cumulons déjà à ce chapitre. Tout ce qui se passera à l’intérieur aura un effet d’entraînement dans la région, le pays et le monde entier. Ce seront les patients qui en tireront de véritables bienfaits en définitive. À l’aube du 100e anniversaire du Campus Civic (l’an prochain), nous construisons une fois de plus un hôpital pour les générations à venir. Il ouvrira la voie à une transformation des soins de santé qui est cette fois sans précédent. Le Dr Kwok estime que l’édifice doit être à la hauteur des capacités des personnes incroyablement talentueuses qui y travaillent. « Il est temps pour Ottawa de revoir sa conception, d’avoir un hôpital plus grand et assurément un centre de traumatologie. Nous aurons besoin de la capacité physique nécessaire pour accomplir ce qu’on attend de nous. Ce sera donc une bonne chose pour la ville et la région. »

La vidéo est uniquement disponible en anglais.

Publié : mars 2023

La recherche de la solution miracle contre la sepsie dure depuis des décennies. L’Hôpital d’Ottawa la propulsera toutefois à un niveau encore inégalé grâce à la prochaine phase d’un essai clinique inédit au monde d’un traitement par cellules souches du choc septique. Il n’apportera pas vraiment la solution miracle, mais plutôt une piste de solution qui pourrait mener à des options de traitement novatrices pour des millions de patients. Les chercheurs espèrent non seulement sauver davantage de vies, mais aussi améliorer la qualité de vie des personnes qui survivent à cette infection dévastatrice.

La sepsie est causée par la réponse du corps à une infection. Lorsqu’une infection se propage par la circulation sanguine et suractive le système immunitaire et le système de coagulation, elle peut entraîner la défaillance du cœur et d’autres organes. La sepsie est associée à un taux de décès allant de 20 % à 40 % et parfois plus, selon l’état de santé de la personne. Les survivants ont en outre bien souvent une piètre qualité de vie, et ce, bien souvent à long terme. La sepsie ne connaît pas de frontière et touche des gens partout sur la planète. 

Qu’est-ce que la sepsie?

La sepsie se produit lorsque le corps déclenche une réponse tellement extrême à une infection qu’elle peut entraîner la mort. L’infection survient quand une bactérie entre dans la circulation sanguine et déclenche une réaction en chaîne qui amène le système immunitaire, ce qui peut entraîner l’arrêt d’organes et la mort.

La Dre Lauralyn McIntyre est médecin à l’Unité de soins intensifs et scientifique principale à L’Hôpital d’Ottawa. C’est la prise en charge de patients dans un état critique qui la motive à réaliser une recherche sur la sepsie. Au fil des ans, elle a été témoin des répercussions débilitantes qu’elle peut avoir sur les patients et leur famille. « C’est ce qui me pousse à mener cette recherche. Les chercheurs adorent la science. Nous aimons poser des questions et tout le raisonnement qu’elles entraînent. Nous aimons répondre à des questions scientifiques. La principale raison qui nous motive demeure toutefois les patients : nous voulons les aider, explique-t-elle. S’il existe une façon de faire progresser nos connaissances pour aider ces patients et leur famille, cette façon revêt une importance primordiale. »

Répercussions mondiales de la sepsie

La sepsie est reconnue comme une priorité mondiale en matière de santé. Il y a environ 48,9 millions de cas de sepsie qui causent 11 millions de décès chaque année dans le monde, ce qui représente près de 20 % des décès sur la planète. Elle est aussi l’une des causes principales de décès chez les personnes atteintes de la COVID-19.

Pour mettre les choses en perspective, une étude publiée en 2021 par des chercheurs de L’Hôpital d’Ottawa et de l’Institute for Clinical Evaluative Sciences (ICES) révèle qu’une sepsie grave est associée à une hausse de la mortalité, des réadmissions à l’hôpital et des coûts des soins de santé. Les chercheurs estiment que ces coûts s’élèvent à un milliard de dollars en Ontario seulement.

« C’est la complexité de l’infection et le défi qui m’ont incitée à entreprendre la recherche, tout comme le potentiel d’aider les patients et d’améliorer leurs résultats. »

– Dre Lauralyn McIntyre
La Dre McIntyre estime que la sepsie est la raison la plus courante de l’admission dans une unité de soins intensifs. « Elle représente environ 20 % des cas dans cette unité de l’Hôpital. À l’échelle provinciale sur une période de quatre ans, 270 000 patients ont été admis dans les hôpitaux de l’Ontario en raison d’une infection. Environ 30 % d’entre eux présentaient la forme la plus grave de sepsie, c’est-à-dire une infection accompagnée de la défaillance d’organes, ce qui représente environ 67 500 patients par année seulement en Ontario. C’est ahurissant! », poursuit la Dre McIntyre.

Ces données la motivent donc au plus haut point à mieux comprendre la sépsie et son traitement. « C’est la complexité de l’infection et le défi qui m’ont incitée à entreprendre la recherche, tout comme le potentiel d’aider les patients et d’améliorer leurs résultats », ajoutetelle.

Consultez la foire aux questions avec la Dre Lauralyn McIntyre

Donner un visage à l’infection

Il y a 10 ans, la sepsie a changé la vie de Christine Caron, une mère célibataire qui avait un emploi et quatre enfants âgés à l’époque entre 15 et 24 ans. Tout au long de l’hiver et du printemps de 2013, elle ne se sentait pas en bonne santé. Vers la fin de mai, pendant qu’elle jouait au souque à la corde avec ses quatre chiens, l’un d’entre eux a accidentellement mordu sa main gauche. « Ce n’était pas une morsure grave : juste une petite plaie. Comme je n’avais ni rougeur ni douleur, j’ai nettoyé et désinfecté la région », se souvient Christine.

Quatre jours plus tard, alors qu’elle était au travail, elle s’est rendu compte qu’elle n’était pas allée aux toilettes de la journée – elle a appris plus tard que c’était parce que ses reins étaient en train d’arrêter de fonctionner. Le lendemain, elle est allée faire une course matinale. « J’étais essoufflée et j’ai dû rentrer à la marche, mais je me suis sentie mieux après une douche. Plus tard dans la journée, j’ai ressenti une douleur terrible au ventre – comme si quelqu’un m’avait frappée – et je me suis sentie désorientée. Je suis rentrée chez moi et je me suis endormie. Mon fils m’a réveillée à un moment donné pour me dire que je respirais bizarrement, mais je lui ai assuré que j’allais bien et je me suis rendormie. J’ai été étonnée à mon réveil quand j’ai pris conscience du nombre d’heures dormies », poursuit Christine.

Christine Caron is a survivor of sepsis.

Elle se rappelle de s’être sentie agitée et d’avoir eu d’autres symptômes, notamment transpirer même si elle avait froid et avoir extrêmement soif. Elle s’est rendue dans un centre de soins d’urgence local, mais il était fermé. « Je ne savais pas à quel point j’étais malade et je n’avais absolument pas envie d’aller attendre dans une urgence. J’ai décidé que j’irais à l’hôpital le lendemain matin si je ne me sentais pas mieux. »

Plus tard cette nuit-là, pendant que ses enfants dormaient, son état a empiré considérablement. Elle avait cette fois des symptômes semblables à ceux de la grippe. « Je suis restée allongée sur le sol de la salle de bain probablement jusqu’à trois heures du matin. J’ai pensé à appeler une ambulance, mais je ne voulais pas réveiller ma famille, confie-t-elle. Je n’avais pas les idées claires. Je sais maintenant que c’était du délirium. »

Le matin suivant, un ami a amené Christine à un hôpital local. « J’étais étourdie. J’arrivais à peine à respirer. J’ai remis ma carte d’assurance-santé à l’infirmière, puis je me suis évanouie. »

Christine a repris connaissance seulement un mois plus tard. Le 13 juin, elle s’est réveillée au Campus Civic de L’Hôpital d’Ottawa et a appris avec dévastation les dégâts causés par la sepsie dans son corps. C’était la première fois qu’elle entendait parler d’un choc septique. « J’avais une bronchite qui s’est transformée en pneumonie ambulatoire. C’est cette maladie qui a compromis mon système immunitaire et causé la réaction à la bactérie qui est entrée lorsque mon chien m’a mordu. Le tout s’est rapidement aggravé jusqu’au choc septique. »

Le 22 juin, Christine a commencé une série de chirurgies pour amputer ses jambes et son bras gauche et retirer des tissus morts de son unique membre et de son visage. Sa vie ne serait plus jamais la même. À l’époque, elle ne se doutait pas qu’elle deviendrait la porte-parole des survivants à la sepsie. Début juillet, elle est sortie de l’hôpital et a appris un nouveau mode de vie dans notre centre de réadaptation. Elle a réappris à marcher et a reçu du soutien en raison d’un trouble de stress post-traumatique. Aujourd’hui, Christine défend activement les droits des survivants à une sepsie, en plus de sensibiliser les gens à cette infection et à la recherche sur le sujet.

Améliorer le traitement de la sepsie

Il y a eu peu de progrès dans le traitement de la sepsie pendant des décennies, mais une recherche inédite au monde réalisée dans notre hôpital montre qu’un certain type de cellules souches pourrait être la clé pour aider à équilibrer le système immunitaire qui réagit à la sepsie. Des études en laboratoire et les premiers résultats de son essai clinique sont si prometteurs que les Instituts de recherche en santé du Canada et le Réseau de cellules souches ont accordé 2,3 M$ à la recherche de la Dre McIntyre pour qu’elle entreprenne un essai de plus grande envergure. « Dans le monde entier, des chercheurs ont passé des décennies à essayer de trouver de nouvelles thérapies contre le choc septique, mais rien n’a jusqu’à présent amélioré la survie ou la qualité de vie des survivants à cette infection dévastatrice, précise la Dre McIntyre. Nous avons urgemment besoin de nouveaux traitements contre le choc septique et de les mettre à l’essai dans le cadre d’un essai clinique à répartition aléatoire comme celui-ci. »

Cet ajout de fonds permettra à l’équipe d’élargir l’essai à 10 centres au Canada pour vérifier si les cellules souches peuvent réduire le besoin de soutenir les organes des patients aux Soins intensifs.

La recherche a lieu en collaboration avec des collègues de l’Hôpital, dont le Dr Duncan Stewart, Dean Fergusson, Ph.D. et Shirley Mei, Ph.D., et des collègues d’ailleurs au Canada et à l’étranger. Elle permet de nourrir l’espoir que des années de dévouement à ce problème mystérieux puissent enfin faire avancer le traitement de la sepsie. « Ces cellules souches sont à mon avis très prometteuses pour traiter la sepsie parce qu’elles agissent par le truchement de nombreux mécanismes liés à la sepsie. Elles reconnaissent et finissent par tuer les microbes à l’origine de l’infection, en plus de calmer le système immunitaire et le système de coagulation activés par l’organisme pour lutter contre l’infection », ajoute la Dre McIntyre.

« Je considère donc cet essai comme le tout début. C’est un petit bourgeon et nous allons assurer sa croissance. »

– Dre Lauralyn McIntyre
La Dre McIntyre affirme que sa recherche a montré que ces cellules ont d’autres bienfaits, par exemple restaurer l’énergie dans les tissus et réduire les fuites dans les vaisseaux et le gonflement qui l’accompagne, mais le traitement de la sepsie demeure un problème extrêmement complexe. « Nous ne pouvons pas nous attendre à découvrir une solution miracle qui permettra de guérir complètement la sepsie, mais d’après ce que nous avons appris jusqu’à présent, ces cellules ont le potentiel de réduire véritablement l’énorme taux de mortalité et d’améliorer la qualité de vie des survivants. »
La Dre Lauralyn McIntyre est médecin spécialisée en soins intensifs et scientifique principale à L’Hôpital d’Ottawa.

Un petit bourgeon qui deviendra le fruit de la prochaine recherche sur la sepsie

Cet essai clinique n’est que le point de départ pour mieux comprendre cette infection mortelle. Les résultats aideront à orienter d’autres essais cliniques. À mesure que la recherche progresse et que nous en apprenons davantage sur la façon dont l’organisme réagit à ces cellules pendant une sepsie, nous pourrons déterminer quels patients pourraient en bénéficier le plus dans l’avenir. « Je considère donc cet essai comme le tout début. C’est un petit bourgeon et nous allons assurer sa croissance », explique la Dre McIntyre.

La recherche a pu prendre de l’expansion grâce à ce que la Dre McIntyre décrit comme une approche de collaboration en équipe d’envergure considérable. Elle regroupe des chercheurs, tant fondamentaux que cliniciens, des spécialistes de la fabrication de cellules, des stagiaires, des gestionnaires de projet, des cliniciens et des infirmières, ainsi que des patients-conseillers, des proches-conseillers et des survivants à une sepsie, comme Christine, qui est la principale patiente-conseillère. « Travailler avec ces patients-conseillers a été très instructif sur la survie après la sepsie. Des personnes comme Christine nous ont aidés à comprendre qu’il est nécessaire d’étudier davantage à quoi ressemble la survie des patients et de leur famille et la qualité de cette survie », poursuit la Dre McIntyre.

« La sepsie m’a enlevé beaucoup de choses; elle m’a marquée à bien des égards. Nous devons défendre les droits et sensibiliser, car la sepsie ne fait pas de discrimination. »

– Christine Caron
La Dre Lauralyn McIntyre en compagnie de Christine Caron, qui est patiente-conseillère active en recherche sur la sepsie.
Il y a d’ailleurs une admiration mutuelle entre les deux femmes, qui ont chacune vu la sepsie d’un angle très différent. Christine est ravie de faire entendre sa voix et de constater que la recherche progresse. « La recherche de la Dre McIntyre est phénoménale parce que les organes de beaucoup de patients sont endommagés à leur sortie de l’hôpital. La recherche sur les cellules souches pourrait sauver beaucoup de fonctions pour beaucoup d’entre eux. Ce serait merveilleux, n’est-ce pas? La sepsie m’a enlevé beaucoup de choses; elle m’a marquée à bien des égards. Nous devons défendre les droits et sensibiliser, car la sepsie ne fait pas de discrimination. »

« S’il y a quelque chose que nous pouvons faire pour réduire les décès et améliorer la vie des patients qui survivent à cette immense épreuve, nous avons le devoir de le faire. »

– Dre Lauralyn McIntyre
Quant à la Dre McIntyre, ce sont les visages qu’elle voit dans l’Unité de soins intensifs et les personnes comme Christine, qui travaillent à ses côtés, qui continuent de la motiver à chaque étape de la recherche de réponses pour lever le voile extrêmement lourd sur la sepsie. « S’il y a quelque chose que nous pouvons faire pour réduire les décès et améliorer la vie des patients qui survivent à cette immense épreuve, nous avons le devoir de le faire. »

La vidéo est uniquement disponible en anglais.

Fièrement affilié à l’Université d’Ottawa, L’Hôpital d’Ottawa est un centre de recherche et de santé universitaire de premier plan.

Des entrepreneurs en construction philanthropes façonnent le paysage d’Ottawa

Urbandale Corporation et les familles Nadolny et Sachs font un don de 7 millions de dollars à la campagne Créons des lendemains afin de s’assurer que la ville qu’ils aiment offre les soins de santé que mérite la région.

De nos jours, rares sont les affaires qui se concluent d’une simple poignée de main. Or lorsque vous recueillez le genre de confiance digne de celle de Herbert Nadolny et Lyon Sachs, c’est tout ce qu’il faut. Les deux camarades de classe, qui se sont rencontrés pour la première fois en 7e année à l’école publique de la rue York, sont devenus de bons amis qui ont noué un lien qui allait durer plusieurs décennies. Ce lien allait donner naissance à la compagnie Urbandale qui est aujourd’hui aussi prospère et solide que le jour où Herb et Lyon ont conclu leur première affaire d’une poignée de main.

« Nous ignorions tout du secteur de la construction », avait dit un jour Lyon Sachs, parlant du terrain qu’ils venaient d’acheter et qui allait devenir Urbandale Acres. « Il y avait un fossé et une planche de bois de 2 po sur 10 po pour le traverser. Herbie a essayé à son tour de le traverser, mais s’est retrouvé dans le fond, dans la boue ».

C’était l’évidence même, à partir de ce moment-là, que Herb et Lyon étaient deux visionnaires qui verraient tout le potentiel que revêtait une parcelle de terrain boueuse.

Lyon Sachs et Herbert Nadolny.

Et leur vision, tout comme leur compagnie, a grandi pendant plus de 60 ans et continue de grandir, pour créer des quartiers solides et accueillants, tout en améliorant notre collectivité grâce à la philanthropie.

« Depuis plus de 60 ans, Urbandale a pour philosophie de bâtir une collectivité et d’en être un membre actif. Cela demeurera notre priorité au cours du prochain siècle » a déclaré Richard Sachs, le fils de Lyon.

Herb est malheureusement décédé en 2005, mais les familles Nadolny et Sachs restent très impliquées au sein de notre collectivité et rendent ainsi hommage à l’héritage particulier laissé par Herb et Urbandale. En tant que famille et compagnie, ils ont soutenu de nombreuses causes, des arts à l’éducation, en passant par des banques alimentaires et la Ottawa Jewish Community Foundation. Leur générosité et leur passion ont connu, certes, peu de limites quand il s’agit des besoins en santé de notre collectivité.

« Nous n’avions pas d’autres choix! », de dire la famille en riant et parlant de la manière dont elle a ressenti un besoin immense de donner en retour à l’hôpital où est né Lyon en 1927. 

« Nous sommes fiers de vivre dans cette ville et remercions L’Hôpital d’Ottawa d’avoir pris si bien soin de nos familles, de nos employés et de nos clients. Ce don est notre façon de donner en retour ».

— Richard Sachs

« Il est primordial pour nous de paver la voie à la prochaine génération. Nous devons soutenir l’hôpital et tous les services qu’il offre, a ajouté Richard. Nous sommes fiers de vivre dans cette ville et remercions L’Hôpital d’Ottawa d’avoir pris si bien soin de nos familles, de nos employés et de nos clients. Ce don est notre façon de donner en retour ».

C’est ce qu’ils font en fait et, bien plus encore, avec leur récent don de 7 millions de dollars à la campagne Créons des lendemains. Même si les familles Nadolny et Sachs préfèrent rester dans l’ombre, les deux espèrent que leur démarche servira d’exemple et encouragera d’autres personnes à faire un don.

« C’est ainsi que nous avons été élevés et que nous élevons nos enfants et petits-enfants » a dit Sharon Weinstein, la fille de Herb, qui parle avec fierté de l’importance de donner en retour qui a été inculquée à chaque membre des deux familles depuis des générations. 

Avec la campagne Créons des lendemains, qui a pour objectif d’amasser 500 millions de dollars, L’Hôpital d’Ottawa amorce la réalisation de sa vision qui transformera les soins de santé dans le monde entier – en construisant l’hôpital de recherche le plus technologiquement avancé du Canada et en appuyant les recherches révolutionnaires et les projets novateurs de demain.

L’inauguration du nouveau campus en 2028 coïncidera avec le 70e anniversaire de la création d’Urbandale par Herb et Lyon. Ils nous ont incités à nous concentrer sur l’importance de la collectivité. Aujourd’hui, avec ce don, ils nous incitent aussi à accorder de l’importance aux soins de santé.

Merci à Urbandale ainsi qu’aux familles Nadolny et Sachs pour leur leadership transformationnel et leur dévouement indéfectible à l’égard de notre collectivité.

À propos de la campagne « Créons des lendemains »

Notre campagne de financement « Créons des lendemains », la plus importante de l’histoire de la région, vise à récolter 500 millions de dollars. Cette campagne nous permettra de réaliser notre vision extrêmement ambitieuse de l’avenir de L’Hôpital d’Ottawa, portée par quatre piliers essentiels.

INNOVATION ET TECHNOLOGIE

Découvrez comment nous créerons l’établissement de santé le plus perfectionné au pays, doté des outils les plus modernes, pour offrir à la population un accès aux soins nécessaires, à l’endroit le plus propice et aux fournisseurs de soins les plus compétents.
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RENFORCEMENT DES SERVICES CRITIQUES

Qu’il s’agisse de traumatologie, de percées dans la lutte contre le cancer ou de neurosciences, nous améliorerons les services critiques que nous offrons aux patients dans toute la région.
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Publié : janvier 2022

Vers la fin de 2019, Camille Leahy envisageait l’avenir avec enthousiasme. Elle était prête à se lancer dans une nouvelle aventure professionnelle après 17 années au même endroit. Tout a changé en janvier 2020 lorsqu’elle a commencé à sentir un malaise qui s’est transformé en vive douleur. Camille s’est rendue à l’urgence la plus proche de son domicile à Newmarket. Elle savait que quelque chose clochait. Elle a reçu un diagnostic dévastateur le jour suivant : leucémie aiguë lymphoblastique. C’était le début de son parcours en dents de scie qui l’a menée jusqu’au premier essai clinique canadien de la thérapie par cellules CAR-T réalisé à L’Hôpital d’Ottawa.

Elle n’avait pratiquement pas eu le temps de digérer la nouvelle du diagnostic quand elle a appris qu’elle devait débuter immédiatement les traitements. Ils auraient lieu à l’Hôpital Princess Margaret de Toronto dès qu’un lit serait libre. « J’ai commencé une chimiothérapie intense d’un mois destinée à m’amener vers une rémission. L’objectif était de poursuivre ensuite par un traitement d’entretien pendant quelques années qui inclurait une chimiothérapie, des stéroïdes et d’autres médicaments », explique Camille.

Ce soudain diagnostic et la nécessité de débuter immédiatement les traitements ont empêché cette mère célibataire de commencer son nouvel emploi. Elle s’est donc retrouvée sans emploi. « À ce moment, mes préoccupations étaient surtout de rester en vie », confie Camille.

Des nouvelles éprouvantes après des cycles de traitement

Prête à rentrer chez elle après 30 jours à l’hôpital, Camille a reçu un autre coup dur. Le traitement n’avait pas fonctionné. Des cellules cancéreuses persistaient. Son équipe de soins devait essayer une autre option immédiatement. Elle a cette fois entamé l’administration d’un médicament d’immunothérapie : le blinatumomab. Après un deuxième mois à l’hôpital loin de sa fille, elle a enfin vu une lueur d’espoir. Elle était en rémission.

Elle a toutefois aussi appris que le cancer allait continuer de revenir. Son équipe lui a donc recommandé une greffe de cellules souches. « J’étais un peu en état de choc », poursuit Camille.

« Environ huit mois après la greffe de cellules souches, j’ai senti une douleur au cou à mon réveil un matin. Je ne pensais pas que c’était grave, mais des analyses de sang ont montré que le cancer était de retour et de façon agressive cette fois. »

– Camille Leahy

En juillet 2020, elle avait enfin terminé la greffe de cellules souches au terme d’un autre séjour d’un mois à l’hôpital – en pleine pandémie. Sa famille, y compris sa fille, n’a donc pas pu lui rendre visite. Camille a finalement pu quitter l’hôpital, mais une autre tuile allait bientôt lui tomber sur la tête. « Environ huit mois après la greffe de cellules souches, j’ai senti une douleur au cou à mon réveil un matin. Je ne pensais pas que c’était grave, mais des analyses de sang ont montré que le cancer était de retour et de façon agressive cette fois. »

Avez-vous déjà entendu parler de la thérapie par cellules CAR-T?

C’était en mars 2021. Elle n’avait plus d’option de traitement. Son équipe de soins a recommandé un autre protocole de chimiothérapie, mais Camille ne s’en sentait plus capable. « Lorsqu’ils ont commencé à nommer les types de médicaments de chimiothérapie, je me suis effondrée parce qu’ils ressemblaient trop à ceux du début qui n’avaient pas fonctionné », se souvient Camille. « En plus, cette fois, nous étions en pleine pandémie. Au moins quand j’ai reçu le diagnostic en janvier, ma famille et mes amis pouvaient me rendre visite tous les jours. Cette fois-ci, je n’allais pas avoir le droit de voir ma fille. Je n’allais pas pouvoir avoir la visite de mes amis et de ma famille aussi souvent que je le souhaitais. Ils disaient peut-être une fois par semaine. Je ne pouvais pas y arriver sans eux. Je n’étais pas assez forte. »

C’est là qu’elle s’est rappelé la thérapie par cellules CAR-T qui avait été mentionnée au début du processus. Elle a donc questionné sa médecin à ce sujet. « Elle m’a confirmé qu’il y avait un essai en cours à Ottawa et a décidé de vérifier si je répondais aux critères pour y participer. »

Camille a reçu peu après la nouvelle encourageante dont elle avait désespérément besoin : elle était acceptée dans l’essai. Elle a donc rencontré la Dre Natasha Kekre, qui est la chercheuse principale responsable de l’essai.

Dr. Natasha Kekre,hematologist for The Ottawa Hospital's Blood and Marrow Transplant Program.

Consultez la foir aux questions avec la DreNatasha Kekre

Le premier traitement contre le cancer par cellules CAR-T fait au Canada se révèle prometteur

Plus d’une dizaine de personnes atteintes du cancer qui avaient épuisé toutes les options de traitements possibles sont aujourd’hui en vie et libérées du cancer grâce à un essai clinique canadien avant-gardiste. Il porte sur une immunothérapie extrêmement personnalisée au patient qui aide ses cellules T à reconnaître et à tuer les cellules cancéreuses. Les résultats obtenus jusqu’à présent pourraient ouvrir la voie à une nouvelle ère d’immunothérapies canadiennes contre le cancer.

Chaque patient qui prend part à l’essai, comme Camille, permet aux chercheurs de prélever ses cellules immunitaires (cellules T). Ceux-ci les modifient ensuite génétiquement en laboratoire à l’aide d’un virus atténué pour produire des molécules synthétiques appelées « récepteurs antigéniques chimériques » (CAR en anglais). Ils administrent ensuite au même patient ces nouvelles cellules CAR-T maintenant mieux équipées pour tuer les cellules cancéreuses.

Quelle est la différence entre une cellule T et une cellule CAR-T?

Les cellules T sont une catégorie de globules blancs qui jouent un rôle très important dans la défense du système immunitaire. Elles se forment dans la moelle osseuse et arrivent à maturité dans le thymus, une petite glande située dans le thorax et qui fait partie du système lymphatique. Les cellules T ciblent principalement certaines particules étrangères, notamment des bactéries, virus et autres microbes.

Les cellules CAR-T sont des cellules T qui ont été modifiées en laboratoire afin de s’attaquer aux cellules cancéreuses. Dans un premier temps, des cellules T sont prélevées chez le patient, puis manipulées dans le but de produire des protéines à leur surface appelées des « récepteurs antigéniques chimériques » ou CAR‑T. Ces protéines aident les cellules à les reconnaître et à s’attacher à la surface des cellules cancéreuses. Une fois modifiées, les cellules CAR‑T sont réinjectées dans le patient afin d’accomplir leur mission.
Santé Canada a approuvé plusieurs thérapies commerciales par cellules CAR‑T, mais leur accès est actuellement limité aux personnes atteintes de quelques types seulement de leucémie et de lymphome qui se situent dans certaines tranches d’âge. Ces thérapies sont aussi très coûteuses et nécessitent l’aller-retour de cellules entre le Canada et les États-Unis. Cet essai est le premier à utiliser des cellules CAR‑T fabriquées au Canada selon un processus différent qui ouvre la voie à la mise au point de traitements moins dispendieux et plus équitables.

« Nous sommes vraiment ravis des résultats préliminaires de l’essai et nous allons en lancer d’autres à l’échelle du Canada. »

– Dre Natasha Kekre
« Les patients canadiens méritent d’avoir accès aux meilleurs traitements qui existent dans le monde, et nous avons besoin de réaliser de la recherche au Canada pour y parvenir », affirme la Dre Kekre, qui est également scientifique et hématologue à L’Hôpital d’Ottawa. « Nous sommes vraiment ravis des résultats préliminaires de l’essai et nous allons en lancer d’autres à l’échelle du Canada. »

L’essai de la thérapie par cellules CAR-T lui offre un dernier espoir

Camille a connu revers après revers dans sa lutte contre le cancer jusqu’à cette étape et a essuyé des revers de plus dans le cadre de l’essai clinique. À la première tentative, l’équipe l’a retournée chez elle parce qu’elle avait une infection pulmonaire. Avant le deuxième essai, Camille a eu des symptômes neurologiques, notamment un engourdissement au visage. « Pour trouver la cause, l’équipe de soins a fait une ponction lombaire qui a montré que le cancer s’était propagé au système nerveux central. Elle n’avait pas pu le détecter parce qu’il y a une barrière entre le sang et le cerveau. J’ai dû rentrer chez moi de nouveau », se souvient Camille.

« C’est certain que quand on m’a dit que c’était ma dernière chance, j’étais terrifiée. Je savais qu’il comportait des risques, mais mes options étaient limitées. J’ai pris un risque, mais je savais à quel point la Dre Kekre est passionnée par cet essai. J’ai fait beaucoup de recherches sur les cellules CAR‑T et leur efficacité. »

– Camille Leahy
Camille avec sa fille Michela.

Elle a ensuite dû subir des ponctions lombaires deux fois par semaine et une chimiothérapie pour éliminer les cellules cancéreuses du système nerveux central – un processus qu’elle qualifie « d’atroce ». Elle n’a toutefois pas lâché prise.

Camille a finalement reçu le feu vert pour retourner une troisième fois à Ottawa, mais le jour avant son départ, une fièvre s’est installée. Elle a dit à sa famille : « Je sais qu’il y a un risque que je ne puisse pas commencer la thérapie, mais j’y vais quand même. ». Sa température est redescendue entretemps et l’équipe a pu prélever ses cellules.

Deux semaines plus tard, le 15 septembre 2021, elle a reçu ses cellules CAR‑T maintenant reprogrammées pour être capables de reconnaître les cellules cancéreuses et de les tuer.

Camille et sa fille ont ensuite attendu pour voir si elles allaient obtenir des nouvelles encourageantes. « C’est certain que quand on m’a dit que c’était ma dernière chance, j’étais terrifiée. Je savais qu’il comportait des risques, mais mes options étaient limitées. J’ai pris un risque, mais je savais à quel point la Dre Kekre est passionnée par cet essai. J’ai fait beaucoup de recherches sur les cellules CAR-T et leur efficacité. »

La recherche en immunothérapie change des vies

Le parcours de Camille a été long et éprouvant, mais elle est véritablement reconnaissante envers tous les membres de l’équipe de L’Hôpital d’Ottawa qui étaient prêts pour prendre soin d’elle lorsqu’elle n’avait plus d’option de traitement. Ce n’est qu’un an après le traitement par cellules CAR‑T que Camille a réellement commencé à croire qu’elle pourrait s’en sortir. Après tant de revers, elle savait que son corps avait besoin de temps et elle voulait lui donner un an.

Le 15 septembre 2022, elle s’est sentie renaître et était libérée du cancer. « J’ai recommencé à conduire. Je me sens de nouveau aussi normale que possible. Bien sûr, une certaine peur persiste, mais je ne pouvais pas marcher l’an dernier. J’utilisais une canne et une marchette. J’avais beaucoup de difficultés. Cet essai a changé ma vie. »

« Même si le cancer revient, j’aurai eu un temps précieux et je sais que la recherche aidera beaucoup d’autres personnes. Elle m’a donné une chance de me battre. »

– Camille Leahy

Camille et sa fille Michela ont repris les activités mère-fille qu’elles aiment faire. Camille soutient également la recherche qui lui a sauvé la vie dans le but de donner de l’espoir à plus de patients. Elle veut s’assurer que la thérapie par cellules CAR-T est accessible à d’autres personnes confrontées à un avenir incertain comme elle l’a été. « Il serait merveilleux que cette thérapie soit plus largement disponible au Canada. L’équipe de recherche de L’Hôpital d’Ottawa m’a permis de recevoir ce traitement ici, au Canada. Je n’ai pas eu à réunir des fonds pour quitter le pays afin d’obtenir ce traitement aux ÉtatsUnis. Mon objectif est maintenant de raconter mon histoire pour que l’équipe puisse continuer à traiter les gens au Canada et que leur traitement devienne plus accessible à tous ici. »

Aujourd’hui, à 38 ans, Camille reprend doucement goût à la vie et pense à l’avenir. Elle espère pouvoir reprendre le travail lorsque son système immunitaire sera suffisamment fort. Pour l’instant, elle profite du temps précieux qu’elle a l’occasion de passer avec sa fille pour créer des souvenirs, par exemple la conduire à l’école, l’emmener à des matchs de baseball et la regarder jouer au soccer – des moments qu’elle ne considère pas comme acquis. « Même si le cancer revient, j’aurai eu un temps précieux et je sais que la recherche aidera beaucoup d’autres personnes. Elle m’a donné une chance de me battre. »

Téléchargez l’épisode 75 du balado Pulse pour entendre Camille expliquer ce qui la motive à promouvoir la recherche sur le cancer.

Écoutez maintenant :

Fièrement affilié à l’Université d’Ottawa, L’Hôpital d’Ottawa est un centre de recherche et de santé universitaire de premier plan.

Publié : décembre 2022

Avertissement : Description explicite des blessures.

Travis Vaughan raconte la nuit de décembre 2019 où il a été amené d’urgence par ambulance aérienne au Centre de traumatologie de L’Hôpital d’Ottawa après un accident de motoneige qui lui a causé des blessures potentiellement mortelles. Il explique comment l’équipe de Traumatologie orthopédique était préparée pour lui sauver la vie.

C’est arrivé en fin d’après-midi un mercredi de décembre après la première véritable bordée de neige de la saison. J’avais hâte d’arriver chez moi après le travail pour partir en motoneige. Mon épouse allait bientôt revenir rentrer elle aussi. Je ne pensais donc pas partir très longtemps. J’avais seulement prévu de faire une petite boucle, puis de rentrer pour la soirée. Il y avait encore une faible lueur dans le ciel, mais nous approchions du jour le plus court de l’année.

J’ai fait ma boucle et j’étais sur le chemin du retour – à environ 300 mètres de la maison – quand ma motoneige a heurté une surface très dure sous la neige. Dès que les skis ont frappé une crête de glace au sol, l’avant de la motoneige s’est démoli. L’engin a culbuté sur un côté en m’emportant avec lui.

C’est arrivé en un clin d’œil. J’ai à peine pu me demander pourquoi la motoneige s’est renversée pendant que j’étais projeté dans les airs, puis j’ai heurté durement le sol.

Je suis reconnaissant d’avoir réussi malgré tout à garder mon calme et à respirer régulièrement grâce au soutien rassurant de la personne à l’autre bout du fil. »

– Travis Vaughan

Au début, je ne pensais pas que j’étais si mal en point, puis j’ai regardé le bas de mon corps. Une jambe était presque sectionnée en deux et le fémur était complètement exposé. Il y avait beaucoup de sang, mais je n’avais aucune douleur. J’ai senti immédiatement une montée d’adrénaline. Heureusement, j’avais mon cellulaire dans une poche. J’ai donc pu composer le 911. J’ai expliqué à la voix calme de l’opérateur que j’étais couché seul dans un champ juste au nord d’Almonte. Il a posé plusieurs questions. Je lui ai expliqué la gravité de la situation. Ma jambe gauche pendait et était presque détachée. J’essayais de faire un garrot, mais je n’avais pas de ceinture et je n’arrivais pas à arracher la bande de la taille de mon pantalon de neige. J’étais parfaitement conscient de la gravité de la situation – si des secours n’arrivaient pas rapidement, les choses risquaient de mal finir. L’opérateur m’a dit que différents secouristes étaient en route, y compris l’ambulance aérienne Ornge.

Mes mains ont commencé à s’engourdir à cause du froid glacial. J’ai voulu appeler mon épouse, mais l’opérateur a insisté pour que je reste en ligne jusqu’à l’arrivée des secouristes. Je suis reconnaissant d’avoir réussi malgré tout à garder mon calme et à respirer régulièrement grâce au soutien rassurant de la personne à l’autre bout du fil.

Attendre désespérément les secours

Malheureusement, mon cellulaire s’est éteint à cause du froid, ce qui m’a coupé de l’opérateur du 911. Assis, seul, je me suis dit que j’avais 32 ans et que ce n’était pas comme ça que je devais mourir. C’était un sentiment surréaliste. Étrangement, je n’avais pas peur. Une sorte d’apaisement doux s’est installé dans mon corps. Je me souviens d’avoir pensé que soit j’entendrais les sirènes et verrais les secouristes arriver, soit que je ne les verrais pas et que ce serait ensuite la fin. J’ai commencé à penser à ma famille, et à toutes les étapes heureuses que j’allais manquer. Ma prochaine réflexion m’a alors donné un coup de fouet : si je ne survivais pas, ce serait ma famille qui devrait ramasser les morceaux à ma place. J’étais furieux contre moi d’avoir succombé à l’apitoiement sans penser à la dévastation et à la difficulté que cela représenterait pour mes proches. C’est la pensée la plus intense que j’ai jamais eue. À partir de ce moment, j’ai décidé de donner tout ce qu’il me restait pour vivre. J’ai mis une main devant l’autre et j’ai commencé à ramper. Tout d’un coup, notre chien a traversé le champ en courant vers moi. Il avait l’air de se demander ce que j’avais fait. Il savait que j’étais en mauvais état. Il est resté à mes côtés pendant que je rampais lentement jusqu’à la maison.

Ma femme, Jenn, et mon frère, Tyler, qui vivait avec nous à l’époque, étaient rentrés du travail lorsque j’ai fini par atteindre la maison. J’ai ouvert la porte et ma femme m’a regardé. Je n’oublierai jamais le choc sur son visage. Ella a trouvé une ceinture, m’a recouvert d’une couverture, puis est allée chercher mon frère.

« À partir de ce moment, j’ai décidé de donner tout ce qu’il me restait pour vivre. J’ai mis une main devant l’autre et j’ai commencé à ramper. »

– Travis Vaughan
Le chien de Travis a entendu son appel à l’aide et est resté à ses côtés alors que Travis se traînait jusque chez lui.

Tyler s’est dépêché de faire un garrot pour arrêter la perte de sang. Ce n’est pas tout le monde qui aurait pu le faire. Je suis vivant grâce à ça. Les secouristes ont ensuite commencé à arriver. Ils ont fait un véritable garrot, m’ont administré des liquides et ont essayé de me stabiliser. Ils m’ont embarqué dans l’ambulance routière. Comme chaque minute comptait, ils m’ont rapidement amené à l’ambulance aérienne. Le pilote avait essayé d’atterrir dans le champ, mais les arbres et le terrain accidenté l’avaient obligé à atterrir dans une rue. Mes souvenirs sont flous à partir de ce moment. Je suis tellement reconnaissant envers ma femme, mon frère, les policiers, les ambulanciers et les pompiers de tout ce qu’ils ont fait pour me sauver la vie.

« Quand je dis une équipe complète, je n’exagère pas. Ma famille m’a dit qu’il y avait près de 20 professionnels à pied d’œuvre. C’était extrêmement touchant. Je sais très bien que j’ai eu accès immédiatement à tout l’équipement nécessaire parce que j’étais à un centre de traumatologie de niveau 1. Ce niveau de soins est incroyable. »

– Travis Vaughan

Des soins incroyables prêts à prodiguer au Centre de traumatologie

Lorsque nous avons atterri au Campus Civic de L’Hôpital d’Ottawa, une équipe complète m’attendait. Quand je dis une équipe complète, je n’exagère pas. Ma famille m’a dit qu’il y avait près de 20 professionnels à pied d’œuvre. C’était extrêmement touchant. Je sais très bien que j’ai eu accès immédiatement à tout l’équipement nécessaire parce que j’étais à un centre de traumatologie de niveau 1. Ce niveau de soins est incroyable.

Travis avec sa femme, sa fille et son frère.

L’équipe a reçu des renseignements sur mes blessures pendant que j’étais en vol. Je me souviens de mon premier soupir de soulagement à mon arrivée : j’étais en bonnes mains. Et c’était très réconfortant d’apprendre par la suite que ma famille l’était également. Lorsqu’elle était en chemin vers l’hôpital, mon épouse a reçu l’appel d’un médecin qui lui a expliqué ce qui avait déjà été fait et ce qui était prévu. Lorsque ma mère, ma sœur et mon épouse sont arrivées à l’hôpital, elles ont été accueillies par une travailleuse sociale exceptionnelle qui leur a expliqué de nouveau ce qui se passait.

« C’est donc mon épouse et mon frère qui m’ont donné ma première chance de survivre, puis c’était à l’équipe de traumatologie de faire le reste. »

– Travis Vaughan

Je suis toujours étonné aujourd’hui de me souvenir de tant de choses sur cette expérience. Je me souviens du visage des membres de l’équipe de traumatologie qui ont fait une évaluation complète pour déterminer si j’avais d’autres blessures. Chaque personne a agi rapidement avec concision pour obtenir des réponses. Un examen d’imagerie a révélé que je n’avais pas de traumatisme crânien et que mon cou était en bon état. Je souffrais toutefois d’hypothermie parce que j’étais resté longtemps au froid.

Les dommages au fémur et aux tissus environnants étaient profonds et graves. Une personne a dit que le garrot posé par Tyler est probablement ce qui m’a permis d’arriver à l’hôpital en vie. C’est donc mon épouse et mon frère qui m’ont donné ma première chance de survivre, puis c’était à l’équipe de traumatologie de faire le reste.

À quoi ressemble aujourd’hui la traumatologie à L’Hôpital d’Ottawa?
L’Hôpital d’Ottawa et son Centre de traumatologie au Campus Civic ont sous leur responsabilité une population de 1,3 million d’habitants, qui s’étend d’ouest en est, de Pembroke jusqu’à Hawkesbury.
À quoi ressemble aujourd’hui la traumatologie à L’Hôpital d’Ottawa?
Il s’agit du seul Centre de traumatologie de niveau 1 pour les adultes dans l’est de l’Ontario.
À quoi ressemble aujourd’hui la traumatologie à L’Hôpital d’Ottawa?
L’Urgence du Campus Civic rénovée en 2003 pour pouvoir traiter 60 000 patients par an prend actuellement soin, chaque année, de plus de 90 000 personnes, et d’ici 2030, ce chiffre devrait passer à plus de 120 000 patients par an.
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TOH_Clipboard_Colour

En 2021–2022, 992 patients ont été admis au Centre de traumatologie de L’Hôpital d’Ottawa, un nombre en hausse par rapport à 958 en 2020–2021.

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40,3% des patients en traumatologie en 2021–2022 avaient 65 ans et plus.

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Les chutes et les accidents de la circulation constituent les principales causes de blessures, soit 43 % et 33,8 % respectivement en 2021–2022.

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67 % des patients arrivent directement du lieu de l’accident, et 33 % d’un autre établissement.

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Nombre de fractures par an : plus de 3 000 (dont plus de 2 000 nécessitant une hospitalisation).

Permettre un rétablissement complet

Repositionner le fémur dans la jambe allait être la première étape – très douloureuse – à franchir. Le Dr Allan Liew, directeur de la Traumatologie orthopédique, était responsable de l’intervention. Un résident en orthopédie était près de ma tête. Ils m’ont expliqué qu’ils devaient essayer de replacer le fémur dans la jambe. Le résident avait un bon sens de l’humour, ce qui m’a beaucoup aidé à ce moment-là. Il m’a dit : « Ok, ça va être l’enfer ».

Ce fut effectivement l’enfer, mais c’était pour me permettre de me rétablir. Plus tard dans la nuit, une fois mon état stabilisé, le Dr Liew m’a emmené au bloc opératoire. Il a fait un débridement, c’est-à-dire un nettoyage complet de la plaie. C’est là qu’ils ont constaté une perte osseuse. Il manquait un morceau de mon fémur – qui était toujours sur le terrain. Ils ont donc stabilisé ma jambe à l’aide de broches et de barres juste audessus du genou.

Cette chirurgie était cruciale pour réduire le risque d’infection. Le Dr Liew a réalisé un travail formidable avec ce qu’il restait de ma jambe. Cette première chirurgie a été essentielle.

Je suis retourné en salle d’opération le 21 décembre pour qu’ils fassent un autre débridement, ce qui leur a permis de réévaluer l’état des tissus et de l’os. Quatre jours plus tard, la veille de Noël, j’ai eu une troisième intervention chirurgicale – une solution définitive, comme ils disaient. Ils ont utilisé une plaque et des vis pour stabiliser mon fémur. Ils devaient aussi entamer le processus de reconstruction de l’os manquant. Ils ont placé un bloc de ciment osseux à l’endroit où je n’avais plus d’os. J’ai été étonné d’apprendre que le corps induit la formation d’une membrane qui favorise la guérison autour du ciment. De six à huit semaines plus tard, je suis retourné sous le bistouri pour qu’ils retirent le bloc et fassent une greffe osseuse à l’intérieur de la membrane.

Travis a eu plusieurs interventions chirurgicales complexes pour améliorer ses chances d’un bon rétablissement.

Permettre un rétablissement complet

Repositionner le fémur dans la jambe allait être la première étape – très douloureuse – à franchir. Le Dr Allan Liew, directeur de la Traumatologie orthopédique, était responsable de l’intervention. Un résident en orthopédie était près de ma tête. Ils m’ont expliqué qu’ils devaient essayer de replacer le fémur dans la jambe. Le résident avait un bon sens de l’humour, ce qui m’a beaucoup aidé à ce moment-là. Il m’a dit : « Ok, ça va être l’enfer ».

 

Travis a eu plusieurs interventions chirurgicales complexes pour améliorer ses chances d’un bon rétablissement.

Ce fut effectivement l’enfer, mais c’était pour me permettre de me rétablir. Plus tard dans la nuit, une fois mon état stabilisé, le Dr Liew m’a emmené au bloc opératoire. Il a fait un débridement, c’est-à-dire un nettoyage complet de la plaie. C’est là qu’ils ont constaté une perte osseuse. Il manquait un morceau de mon fémur – qui était toujours sur le terrain. Ils ont donc stabilisé ma jambe à l’aide de broches et de barres juste audessus du genou.

Cette chirurgie était cruciale pour réduire le risque d’infection. Le Dr Liew a réalisé un travail formidable avec ce qu’il restait de ma jambe. Cette première chirurgie a été essentielle.

Je suis retourné en salle d’opération le 21 décembre pour qu’ils fassent un autre débridement, ce qui leur a permis de réévaluer l’état des tissus et de l’os. Quatre jours plus tard, la veille de Noël, j’ai eu une troisième intervention chirurgicale – une solution définitive, comme ils disaient. Ils ont utilisé une plaque et des vis pour stabiliser mon fémur. Ils devaient aussi entamer le processus de reconstruction de l’os manquant. Ils ont placé un bloc de ciment osseux à l’endroit où je n’avais plus d’os. J’ai été étonné d’apprendre que le corps induit la formation d’une membrane qui favorise la guérison autour du ciment. De six à huit semaines plus tard, je suis retourné sous le bistouri pour qu’ils retirent le bloc et fassent une greffe osseuse à l’intérieur de la membrane.

Après dix jours d’hospitalisation, j’ai finalement pu rentrer chez moi. Je n’ai pas passé Noël avec les membres de ma famille, mais je n’étais jamais seul à l’hôpital. Le personnel a également été au-delà de toute attente en soulignant Noël avec moi. J’avais de la chance d’être vivant et j’avais bon espoir que les spécialistes de L’Hôpital d’Ottawa me mettent sur la voie d’un rétablissement complet. En revanche, mon cheminement n’était pas terminé – j’avais encore besoin d’une autre chirurgie importante.

Un chirurgien exceptionnel produit une impression inoubliable

C’est à ce moment que j’ai rencontré le Dr Geoff Wilkin ou, comme je le surnomme : Superman. C’est le chirurgien orthopédiste qui allait diriger ma dernière opération. Initialement, le plan était de réaliser une brève intervention pour greffer de l’os. Il n’était toutefois pas satisfait de la façon dont ma jambe guérissait d’après les images et a décidé de réaligner le fémur – une nouvelle fois. Je dois avouer que cette décision a produit l’effet d’une véritable bombe. Je m’étais préparé mentalement à une courte chirurgie. Elle allait maintenant durer six heures. La réalité était toutefois que j’avais de la difficulté à plier le genou et que c’était la meilleure façon de corriger le problème selon le Dr Wilkin. S’il ne le corrigeait pas maintenant, j’allais avoir une série de problèmes qui auraient des répercussions sur ma qualité de vie pendant le restant de mes jours.

« La minutie et la détermination du Dr Wilkin m’ont donné la meilleure chance d’avoir une jambe entièrement fonctionnelle. Il s’est surpassé pour m’accorder une véritable possibilité de guérir et je lui en serai éternellement reconnaissant. »

– Travis Vaughan

Le 13 février 2020 – juste avant l’arrivée de la COVID-19 à Ottawa – j’étais de retour au bloc opératoire. Mon cas était complexe. Le Dr Wilkin devait d’abord retirer l’espaceur en ciment dans mon fémur. Il devait ensuite réaligner le fémur dans une meilleure position et y fixer deux nouvelles plaques. Venait ensuite l’étape de la greffe d’os qui avait été prélevé dans mon bassin.

La minutie et la détermination du Dr Wilkin m’ont donné la meilleure chance d’avoir une jambe entièrement fonctionnelle. Il s’est surpassé pour m’accorder une véritable possibilité de guérir et je lui en serai éternellement reconnaissant.

Travis avec son chirurgien orthopédiste, le Dr Geoff Wilkin.
Travis avec sa fille.

Voici maintenant la plus belle partie de l’histoire. Grâce à l’équipe qui m’attendait le soir de l’accident et aux professionnels que j’ai rencontrés au cours des jours et des semaines qui ont suivi, dont une longue liste d’infirmières extraordinaires, je vais bien. Je ne sais pas si je skierai dans les Rocheuses ou courrai un marathon un jour, mais j’ai survécu pour vivre un moment beaucoup plus délicieux. En octobre 2021, mon épouse et moi avons accueilli notre premier enfant : une fille. Je peux maintenant courir derrière elle au terrain de jeu et profiter de toutes les autres activités qu’elle choisira de faire en grandissant.

Je suis extrêmement chanceux de vivre dans une ville où il est possible d’accéder à des soins de calibre mondial comme ceux que j’ai reçus par cette nuit froide de décembre. Au moment où ma vie était en jeu, l’équipe de la Traumatologie était prête à m’accueillir. Je ne l’oublierai jamais.

Dr Geoff Wilkin

« Il y a deux moments clés lors de la prise en charge d’un traumatisme orthopédique aigu. Il y a le moment initial de la blessure, où nous nous concentrons sur la stabilisation pour sauver la vie et les membres. La deuxième partie de mon travail, la plus difficile, consiste à reconstruire le membre le plus parfaitement possible pour optimiser le rétablissement et le retour des capacités fonctionnelles. Mon objectif est de permettre aux gens de retrouver leur niveau d’activité avant la blessure. C’est ce que nous nous efforçons de faire pour chaque patient.

Travis est l’une de ces personnes qui, à chaque rencontre, allait de mieux en mieux. Malgré les épreuves, son attitude positive et sa détermination à se rétablir n’ont jamais faibli. Aujourd’hui, il va vraiment bien. Il mène une vie active avec sa jeune famille et ses blessures sont largement chose du passé. C’est merveilleux d’avoir pu l’aider à y parvenir. »
Téléchargez l’épisode 72 du balado Pulse pour entendre Travis Vaughan et son chirurgien orthopédiste, le Dr Geoff Wilkin, réunis pour l’occasion.

Écoutez maintenant :

Pour Sol et Zelaine Shinder, le concept hébraïque de tzedakah – donner en retour – revêt une immense importance. Leur générosité de longue date à l’égard de la collectivité, notamment de L’Hôpital d’Ottawa, est jalonnée de certains chiffres, voire d’événements marquants, qui ont de l’importance et aident à brosser le tableau de leur legs.

Par exemple, ils viennent tout juste d’ajouter leur 409e membre sur l’arbre généalogique des Shinder. À chaque fois que leur famille s’agrandit, à la suite d’une naissance ou d’un mariage, le nouveau membre se voit remettre un tee-shirt spécial Shinder.

Que dire aussi des 62 ans de mariage de Sol et Zelaine? Au cours de leur union, ils ont accueilli deux enfants et cinq petits-enfants, dont plusieurs nés au Campus Civic.

Le Campus Civic s’apprête, lui aussi, à célébrer un événement marquant à l’occasion de ses 100 ans d’existence en 2024. Il a été construit la même année où le grand-père de Sol est venu s’installer avec sa famille au Canada. C’était une décision tout aussi fortuite pour
Sol et Zelaine que celle de choisir Ottawa. L’engagement de la famille Shinder à l’égard de la collectivité remonte très loin dans son histoire, avec Sol et Zelaine ayant tous les deux appris l’importance de tzedakah.

« Chaque ville d’exception ne peut pas se passer d’un excellent hôpital. Il est indispensable qu’Ottawa offre des soins de santé et un enseignement hors pair pour attirer les plus talentueux et proposer les meilleurs soins possible ».

— Sol Shinder 

« Nous pouvons seulement contribuer en faisant nous-mêmes notre part et en aidant notre prochain », de dire Sol Shinder. Et ils ont tenu leur promesse.

Sol a été pendant 12 ans membre du Conseil des gouverneurs de l’Hôpital Civic et président de ce Conseil, en 1998, durant la fusion des trois campus – et il est aujourd’hui le dernier des quatre administrateurs fondateurs. La motivation première de Sol était son désir profond d’aider les patients et d’améliorer les soins. Sa motivation reste intacte de nos jours.

En plus de son action bénévole pour L’Hôpital d’Ottawa, Sol est depuis longtemps bénévole au sein de la communauté juive, en plus d’avoir été président de Vaad Ha’Ir (l’actuelle Jewish Federation of Ottawa) entre 1979 et 1981. En 1986, la collectivité a décerné à Sol sa plus haute distinction – le prix Gilbert Greenberg pour services distingués. Zelaine partage cet engagement indéfectible envers la collectivité en tant que bénévole de longue date, enseignante, puis fondatrice et directrice du Jewish Resource Center, qui offrait du matériel pédagogique sur le judaïsme à des écoles publiques et privées d’Ottawa. Sol et Zelaine qui ont suivi les traces de leurs parents qu’ils qualifient de bâtisseurs communautaires, ont à leur tour inculqué ces mêmes valeurs philanthropiques à leurs enfants et petits-enfants, en perpétuant ainsi la tradition du tzedakah.

Il y a encore un chiffre qui reflète l’histoire de la famille Shinder et représente un jalon important quant à son impact continu sur la collectivité. Dans la religion juive, le chiffre 18 symbolise le « chai » ou la vie. C’est un présage de chance et de prospérité. Et c’est pour cette raison que Sol et Zelaine ont annoncé le versement de 180 000 $ à la campagne
Créons des lendemains
– une chance salutaire qui, l’espèrent-ils, incitera d’autres à faire un don.

Pour les Shinder, leur avenir s’accompagne incontestablement de l’ajout de nouveaux membres au sein de leur famille, de la célébration de nombreux autres anniversaires et de l’atteinte de nouveaux jalons. Par-dessus tout, le leadership et la générosité dont ils font preuve continueront d’avoir des retombées durables sur notre collectivité.