Ayant consacré sa vie à se rendre au chevet de personnes malades, le Père Alex Michalopulos se sent mieux placé que jamais pour comprendre les craintes que d’autres ont éprouvées, après avoir reçu lui-même un diagnostic de COVID-19 en avril. Aujourd’hui rétabli, le Père Michalopulos affirme que l’expérience lui a été une véritable prise de conscience et il est reconnaissant pour les soins empreints de compassion qu’il a reçus.

Son état se détériore

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Le Père Michalopulos avec sa femme et ses trois filles.

Le prêtre orthodoxe grec ne se sentait pas bien à la fin mars, période intense pour sa communauté ecclésiale. Le 5 avril, il recevait un diagnostic de COVID-19 et s’était isolé à domicile. Son état a toutefois empiré, lui causant des maux de tête intenses et une toux qui s’aggravait, ce qui a provoqué de la fièvre et des troubles respiratoires. Il a été hospitalisé au Campus Général de L’Hôpital d’Ottawa le 9 avril.

Vu la gravité de son état, il a fallu discuter sans tarder de questions sérieuses. « On a parlé du respirateur dont j’allais peut-être avoir besoin. On a aussi discuté de l’ordonnance de ne pas réanimer et de la manière d’aborder cette question avec ma famille », se souvient le Père Michalopulos.

L’homme de 61 ans a été transféré de l’Urgence à une unité où une équipe spécialisée l’a soigné. « J’avais très peur. Je n’avais aucune idée du dénouement. Médecins et infirmières entraient revêtus de leur équipement de protection individuelle, comme dans les films. Difficulté à respirer, toux sans arrêt, maux de tête – si intenses par moment que je voulais mourir. »

Des soins extraordinaires

Dr. Samantha Halman
La Dre Samantha Halman (à gauche) aide les patients à rester en contact avec leur famille grâce à la technologie.

Le Père Michalopulos se remémore la peur qu’il a éprouvée pendant son combat pour rester en vie, mais il est aussi reconnaissant de ne pas avoir eu besoin d’un respirateur en fin de compte. Il est aussi reconnaissant pour chaque personne qui a aidé à le soigner pendant son séjour à L’Hôpital d’Ottawa. « Les médecins, les infirmières et les membres du personnel d’entretien ménager ont fait un travail formidable. Je leur lève tous mon chapeau. »

Il n’a pas été facile d’être si malade sans avoir sa femme et ses filles à son chevet. Comme les visites étaient restreintes pour protéger les patients et le personnel, il pouvait uniquement communiquer avec sa famille par téléphone. Il ajoute que l’équipe de soins l’a mis à l’aise lorsqu’il a ressenti les douleurs les plus intenses.

« Tous ces professionnels de la santé étaient si attentionnés. C’était rassurant de savoir que j’étais en bonnes mains. Ils me mettaient à l’aise. » Père Alex Michalopulos

La Dre Samantha Halman, spécialiste en médecine interne générale, soigne des patients atteints de la COVID-19 depuis l’arrivée du virus en mars. Elle explique que pour des patients comme le Père Michalopulos, son équipe médicale a joué un double rôle.

« Traiter les patients atteints de la COVID-19 ne se limitait pas toujours à des soins médicaux. Parfois, il s’agissait tout simplement de rester cinq minutes de plus au chevet du patient. Il était important pour les patients de savoir qu’à nos yeux, ils n’étaient pas uniquement des patients, mais bien des personnes. » ‒ Dre Samantha Halman

Il est parfois difficile de travailler en première ligne en cette période sans précédent. La Dre Halman n’a jamais imaginé vivre quelque chose de pareil, mais elle est fière des efforts de ses collègues à L’Hôpital d’Ottawa. « Cette pandémie illustre bien ce qui nous a motivés à faire carrière dans le domaine de la santé : nous voulons aider les gens. »

Le Père Michalopulos s’est tiré d’affaire grâce aux soins empreints de compassion qu’il a reçus et à sa foi. Il reconnaît que l’expérience lui a été une véritable prise de conscience. Il avait déjà eu une chirurgie mineure, mais ce n’est qu’une fois son diagnostic de COVID-19 confirmé et après avoir reçu des soins extraordinaires qu’il a compris à quel point il a de la chance d’avoir accès ici même à des soins de santé d’un tel calibre. « J’étais si reconnaissant pour tous leurs soins; j’ai fait livrer de la pizza pour le personnel lorsque j’ai quitté l’hôpital. »

Heureux de se rétablir

Le Père Michalopulos a obtenu son congé de l’hôpital le 19 avril, jour de la Pâque orthodoxe grecque. Il ne pourrait pas être plus reconnaissant d’être sur le chemin du rétablissement aujourd’hui. « Pour les fois où les médecins ou les infirmières sont venus me voir, pour les fois où j’ai été rassuré, je suis reconnaissant d’avoir été bien soigné avec amour et respect pour la vie humaine. »

Les larmes aux yeux, il se ressaisit avant d’affirmer que parfois, il est bon de se retrouver de l’autre côté, de ressentir ce que d’autres vivent. « J’ai maintenant beaucoup plus de respect pour les professionnels de la santé. J’en ai toujours eu, mais cette fois, cela a atteint un autre niveau. Ils étaient là pour moi.

Fr. Michalopulos in Church
Le Père Michalopulos à l’église orthodoxe grecque

« Ils m’ont tenu la main. Ils ont fait preuve de compassion. Ils ont montré beaucoup de respect et d’amour. Je leur serai éternellement reconnaissant. » ‒ Père Alex Michalopulos

Les petites attentions particulières et les soins reçus de parfaits étrangers ont aidé le Père Michalopulos à trouver la force de retourner chez lui auprès de la famille qu’il aime, et éventuellement, dans sa paroisse.

« Je me souviendrai toujours d’avoir été bien traité par des étrangers. Je les admire et je prierai toujours pour eux. »

État de la recherche

Des chercheurs de L’Hôpital d’Ottawa dirigent plus de 60 projets de recherche appuyant les efforts mondiaux pour trouver de meilleures façons de traiter et de prévenir la COVID-19. Plusieurs de ces projets sont financés par le Fonds d’urgence COVID-19, notamment celui dirigé par les Dres Sara J. Abdallah et Juthaporn Cowan. Leur étude examine les effets à long terme du virus. Elles consulteront les patients participants trois mois, six mois et 12 mois après l’infection initiale. L’étude comprendra des cas d’infection légère, modérée et grave et tiendra compte du recours aux ressources de santé comme les visites à l’Urgence, les hospitalisations et les médicaments utilisés par les survivants. Les résultats aideront à améliorer les soins offerts aux survivants de la COVID-19 et à optimiser l’utilisation des ressources de santé.

Le Père Michalopulos a accepté de participer à l’étude. « J’ai pensé utile d’aider les chercheurs à comprendre les effets, y compris à long terme, du virus par la collecte de données qui donneront lieu à la création d’un vaccin ou d’un remède. »

Il est reconnaissant d’avoir survécu au virus et sa participation à l’étude est une façon de montrer sa reconnaissance pour les soins qu’il a reçus en aidant d’autres personnes. « Je participe parce que je trouve important d’ajouter mes résultats aux données utilisées pour faire progresser la lutte contre ce virus contagieux et agressif qui a bouleversé toutes les sociétés du monde. »


Fièrement affilié à l’Université d’Ottawa, L’Hôpital d’Ottawa est un centre de recherche et de santé universitaire de premier plan.

Dr. Michael Schlossmacher
Le Dr Michael Schlossmacher travaille dans son laboratoire à L’Hôpital d’Ottawa.

Découverte il y a plus de 200 ans, la maladie de Parkinson demeure toujours un mystère pour les chercheurs. Cette maladie neurodégénérative, qui est la plus commune après la maladie d’Alzheimer, touche environ 100 000 Canadiens, dont 8 000 à Ottawa. Le nombre devrait doubler à l’échelle nationale d’ici 2050. Chaque jour, bien des personnes qui en sont atteintes doivent composer avec le tremblement incontrôlable des mains et des membres, l’incapacité de parler fort, la perte de l’odorat et la douleur causée par des raideurs.

La cause exacte de la maladie leur échappe encore, mais les chercheurs de L’Hôpital d’Ottawa, déterminés à assembler toutes les pièces du puzzle, gagnent du terrain. Ottawa est une plaque tournante pour la recherche en neurosciences. Le Dr Michael Schlossmacher, directeur du Programme de neurosciences à L’Hôpital d’Ottawa, admet que la maladie de Parkinson est compliquée et complexe, mais il y a une lueur d’espoir.

« Je crois fermement que nous pouvons résoudre l’énigme. Nous possédons l’expertise nécessaire pour contribuer grandement à la mise au point d’un remède contre cette maladie. » –

Dr Michael Schlossmacher

Prédire le risque d’avoir la maladie de Parkinson

Le Dr Schlossmacher a fait un pas en avant pour percer le mystère du fonctionnement de cette maladie lorsqu’il a eu l’idée d’une équation mathématique susceptible d’aider à prédire l’apparition de la maladie. « Je suis convaincu qu’en incluant les facteurs de risque connus de la maladie de Parkinson dans ce modèle, il est tout à fait possible de prédire qui sera touché par la maladie. »

Voici un aperçu des facteurs de risque de la maladie de Parkinson.

  • âge
  • constipation chronique
  • réduction de l’odorat
  • antécédents familiaux
  • inflammation chronique comme l’hépatite ou des types de la maladie intestinale inflammatoire
  • exposition à des facteurs environnementaux
  • blessures à la tête
  • genre – la maladie touche davantage les hommes que les femmes

Le Dr Schlossmacher et son équipe de chercheurs examinent actuellement des données afin de vérifier l’exactitude de leur théorie pour prédire la maladie de Parkinson.

Voici des géants qui œuvrent à guérir la maladie de Parkinson.

Jusqu’à présent, ils ont analysé les données de plus de 1 000 personnes et leurs résultats sont prometteurs. « Le plus surprenant pour l’instant est que la formule fonctionne dans 88 % à 91 % des cas pour prédire qui a le Parkinson et qui ne l’a pas, et ce, sans examiner les mouvements des patients. »

L’objectif est maintenant d’élargir le projet aux tests sur le terrain au cours des deux prochaines années. Selon le Dr Schlossmacher, si les résultats montrent que l’équation mathématique fonctionne, elle pourrait permettre aux médecins de repérer les patients qui obtiennent une note élevée. « Ils pourraient alors modifier certains facteurs de risque pour possiblement repousser ou éviter la maladie de Parkinson. »

Partenaires investisseurs dans la recherche sur le Parkinson

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Karin Fuller (à gauche) et Kristy Shortall-Cain, cochefs de l’équipe des PIRP, en compagnie d’Elaine Goetz.

La recherche est coûteuse et le soutien de la collectivité est essentiel pour stimuler les découvertes. En 2009, un groupe de conseillers en placements se sont unis pour créer Partenaires investisseurs dans la recherche sur le Parkinson (PIRP). Chaque année, le groupe participe à l’activité de financement Courez pour une raison et amasse des fonds pendant la Fin de semaine des courses Tamarack d’Ottawa. En 11 ans, le groupe a amassé 1,4 million de dollars pour soutenir les chercheurs et les cliniciens de L’Hôpital d’Ottawa.

Les PIRP ont aidé à financer la recherche destinée à trouver de nouveaux traitements et un remède contre la maladie de Parkinson, en plus d’attirer une attention fort nécessaire sur cette maladie. Le Dr Schlossmacher estime que le financement de la recherche par des groupes comme les PIRP permet d’envisager l’avenir avec davantage d’espoir. Il ajoute rapidement que les PIRP ont suscité un élan dans notre collectivité parce que les gens voient à quel point L’Hôpital d’Ottawa est déterminé à faire progresser la science.

« Cet investissement par les PIRP dans la recherche à L’Hôpital d’Ottawa a complètement changé la donne pour nous. Il nous a permis de réaliser des projets qui ne seraient autrement pas encore financés. »

Chaque dollar amassé mène à des résultats concrets

Dr. Sachs practicing the use of 3D technology
Le Dr Adam Sachs peaufine sa technique pour utiliser la 3D en neurochirurgie.

Le soutien des PIRP a aidé à offrir la chirurgie de stimulation cérébrale profonde à L’Hôpital d’Ottawa. Une personne comme Karin Fuller, cochef de l’équipe des PIRP, sait bien à quel point ce type de technologie peut avoir des retombées positives. « Mon père a dû aller à Toronto pour avoir ce type de chirurgie, ce qui l’a obligé à faire des allers-retours aux rendez-vous. C’était difficile pour lui et pour notre famille. Aider à implanter ce type de chirurgie dans notre collectivité est un exemple concret de ce que nous avons réussi à accomplir en tant que groupe pour soutenir L’Hôpital d’Ottawa », explique Karin.

C’est aussi à L’Hôpital d’Ottawa qu’a été mis au point le premier système de réalité virtuelle 3D au monde destiné à la neurochirurgie. Il sert à accroître la précision de la chirurgie de stimulation cérébrale profonde des patients atteints de la maladie de Parkinson. Nos neurochirurgiens sont les premiers au monde à utiliser cette technologie à cette fin dans l’objectif d’améliorer le résultat des patients.

Un avenir plein de promesses

La technologie 3D devrait aussi un jour être présente dans tous les départements de l’Hôpital. Les possibilités de cette technologie sont illimitées et, dans l’avenir, elle pourrait aider d’innombrables patients, en plus de ceux touchés par la maladie de Parkinson.

Le Dr Schlossmacher, qui cherche à percer le mystère du fonctionnement de la maladie de Parkinson depuis 20 ans, estime que l’avenir recèle plein de promesses.

« À L’Hôpital d’Ottawa, nous savons innover et c’est ce qui nous permet de percer des mystères grâce à la recherche, qui, un jour nous l’espérons, transformera le visage des soins. »

Dr Michael Schlossmacher

On voit aussi une ferme détermination dans ses yeux. « Au grand dam de ma femme, je ne prendrai pas ma retraite tant que je n’aurai pas porté un solide coup à cette maladie. La bonne nouvelle est que même si j’ai encore une vingtaine d’années devant moi, j’aimerais y parvenir plus tôt que tard. »


Fièrement affilié à l’Université d’Ottawa, L’Hôpital d’Ottawa est un centre de recherche et de santé universitaire de premier plan.

La Dre Rebecca Auer, chirurgienne scientifique, dirige le premier essai clinique au monde dans l’espoir de protéger les patients atteints du cancer contre la COVID 19 et d’autres infections respiratoires en renforçant leur système immunitaire pendant le traitement. L’essai est financé en partie grâce aux généreux donateurs au Fonds d’urgence COVID 19.

« Un diagnostic de cancer est déjà effrayant dans les meilleures des circonstances, mais la pandémie rend la situation encore plus angoissante », explique la Dre Auer, chirurgienne oncologue et directrice de la Recherche sur le cancer à L’Hôpital d’Ottawa et professeure agrégée à l’Université d’Ottawa. « Les patients atteints du cancer ont un système immunitaire affaibli, ce qui les rend susceptibles d’être gravement malades s’ils contractent la COVID 19. »

Une infection grave pourrait retarder un traitement contre le cancer ou même entraîner la mort.

Les patients qui reçoivent des traitements contre le cancer courent le plus de risques parce que ces traitements affaiblissent leur système immunitaire. Et cette population est assez nombreuse : plus de 90 000 personnes ont reçu des traitements de radiothérapie ou de chimiothérapie en Ontario en 2019.

« Il y a de nombreux vaccins prometteurs contre la COVID-19 qui sont en cours d’essai, mais ils ne seront pas offerts avant au moins un an. Les patients atteints du cancer ont besoin d’une protection immédiate »
– Dre Rebecca Auer

Renforcer le système immunitaire pendant les traitements

L’équipe de la Dre Auer à L’Hôpital d’Ottawa a eu l’idée de vérifier si le renforcement du système immunitaire pendant des traitements contre le cancer pourrait aider à prévenir la COVID 19 et d’autres infections respiratoires. En collaboration avec des scientifiques de l’Institut ontarien de recherche sur le cancer, elle a donc exploré le potentiel d’un stimulateur appelé IMM 101. L’équipe a ensuite travaillé avec le Groupe canadien des essais sur le cancer de l’Université Queen’s pour concevoir un essai clinique et le lancer dans neuf centres de cancérologie au Canada.

Les chercheurs recruteront 1 500 patients qui reçoivent actuellement des traitements contre le cancer. Ceux-ci seront répartis de façon aléatoire, dans un groupe qui recevra soit les soins habituels, soit l’IMM 101 en plus des soins habituels. Le stimulateur, qui contient des bactéries inoffensives tuées par la chaleur, a été conçu pour lutter contre le cancer parce qu’il stimule le système immunitaire. Il a déjà été administré en toute sécurité à 300 patients atteints d’un cancer de stade avancé lors de précédents essais.

Instruire le système immunitaire inné

La Dre Rebecca Auer discute avec une collègue
La Dre Rebecca Auer discute avec une collègue (Photo prise avant la pandémie de COVID-19)

L’essai mise sur un aspect moins connu du système immunitaire, appelé l’immunité innée. Cette première ligne de défense du système immunitaire joue un rôle clé pour détecter la présence de virus.

Les cellules immunitaires innées reconnaissent des caractéristiques qui sont communes à de nombreux virus, ce qui leur permet d’attaquer des virus auxquels le corps n’a encore jamais été exposé. Le système immunitaire acquis, au contraire, reconnaît seulement les virus auxquels le corps a déjà été exposé sous la forme d’une infection préalable ou d’un vaccin.

Comme le traitement basé sur l’IMM 101 peut « instruire » le système immunitaire inné, l’équipe de chercheurs espère qu’il aidera à combattre la COVID 19 et d’autres virus responsables d’infections respiratoires.

« La COVID 19 ne cause aucun symptôme chez certaines personnes, mais provoque des complications très graves chez d’autres. Des données probantes laissent croire que cette différence repose sur la capacité du système immunitaire inné à réagir tôt et rapidement à la présence du virus. C’est pourquoi nous avons pensé à utiliser un stimulant du système immunitaire inné pour prévenir une infection à la COVID 19. »
– Dre Rebecca Auer

D’après les données disponibles sur d’autres stimulateurs du système immunitaire, il est probable que la stimulation soit temporaire. Les chercheurs espèrent toutefois qu’elle durera assez longtemps pour aider le patient à terminer ses traitements contre le cancer. Le système immunitaire retrouverait ensuite sa force normale et serait assez fort pour combattre des virus par lui-même..

Protection contre d’autres virus en plus de celui responsable de la COVID 19

L’avantage de l’approche de renforcement du système immunitaire réside dans le fait qu’elle peut aider les patients atteints du cancer à combattre toutes sortes de virus pendant qu’ils reçoivent des traitements contre le cancer qui les rendent vulnérables.

« Le traitement que nous utilisons forme le système immunitaire à accroître son efficacité à combattre la prochaine infection virale, précise la Dre Auer. Il ne cible pas seulement le virus de la COVID 19, mais tout virus qui cause une maladie respiratoire. »

Si les résultats de l’essai sont concluants, l’IMM 101 pourrait aussi comporter d’autres avantages pour les personnes atteintes d’une maladie chronique ou dont le système immunitaire est compromis et qui courent ainsi un risque accru de complications graves de la COVID 19. Il pourrait aussi aider à protéger les personnes atteintes du cancer contre d’autres infections respiratoires comme la grippe saisonnière.

Se préparer à d’autres pandémies

« En 20 ans, nous avons connu trois épidémies ou pandémies de coronavirus : le SRAS, le SRMO et la COVID 19. Nous en connaitrons probablement d’autres,» poursuit la Dre Auer.

« Tirer parti de l’immunité innée pourrait être l’une des meilleures armes pour combattre la COVID 19 et le principe pourrait être facilement adapté pour contrer d’autres pandémies. » – Dre Rebecca Auer

Faites un don aujourd’hui pour soutenir la recherche et les essais cliniques prometteurs comme celui-ci.

Les personnes qui reçoivent des traitements contre le cancer et qui souhaitent participer à l’essai doivent s’adresser à leur spécialiste.

La Fondation de l’Hôpital d’Ottawa a octroyé des fonds de démarrage à ce projet grâce au Fonds d’urgence COVID 19, qui est alimenté par de généreux donateurs dans la collectivité. Renseignez-vous sur les autres projets qui ont reçu un financement grâce au soutien de donateurs et qui aident à faire progresser la lutte contre la COVID 19.

L’essai a également bénéficié de fonds et de soutien en nature de la Société canadienne du cancer, de BioCanRx, de l’Institut ontarien de recherche sur le cancer, de l’Association médicale universitaire de L’Hôpital d’Ottawa, d’ATGen/NK Max Canada et d’Immodulon Therapeutics (fabricant de l’IMM 101).


Fièrement affilié à l’Université d’Ottawa, L’Hôpital d’Ottawa est un centre de recherche et de santé universitaire de premier plan.

La récente ronde de financement du Fonds d’urgence COVID 19, entièrement financée grâce à la générosité de donateurs, a permis de financer le démarrage de nouveaux projets de recherche, d’innovation et de soins. Ces projets vitaux ont été choisis parmi plus de 160 suggestions soumises au Carrefour des idées pour la COVID 19.

L’Hôpital a créé ce carrefour pour inciter tout membre du personnel, peu importe sa formation ou son rôle, à soumettre des idées novatrices pour lutter contre la COVID 19. Des équipes d’experts ont ensuite déterminé si elles pouvaient avoir une incidence positive sur L’Hôpital d’Ottawa, les patients et la collectivité, avant d’évaluer leur faisabilité et les fonds disponibles.

Voici un aperçu des projets de soins, d’innovation et de recherche qui ont reçu des fonds de démarrage grâce au soutien des nombreux généreux donateurs au Fonds d’urgence COVID 19. Merci à tous ceux et celles qui ont fait un don.


L’oxygénothérapie hyperbare pour contrer la pneumonie causée par la COVID 19

Dr. Boet 
Dr Sylvain Boet

Lorsque la COVID-19 envahit les poumons, il est possible d’avoir l’impression de ne pas avoir assez d’air, même en prenant des respirations profondes. Lorsque ce type de pneumonie s’installe, la seule solution est bien souvent de brancher le patient à un respirateur (ventilation artificielle) à l’aide d’un tube inséré dans la gorge (intubation) par voie orale. Malheureusement, seulement la moitié des personnes qui subissent cette intervention invasive de dernier recours survivent. Le Dr Sylvain Boet et ses collègues croient que l’oxygénothérapie hyperbare pourrait faire diminuer le besoin de recourir à cette intervention et augmenter le taux de survie chez ces patients. L’oxygénation hyperbare consiste à placer le patient dans une chambre ou une enceinte pressurisée qui lui permet de respirer de l’oxygène pur à 100 %. Ainsi, cela peut permettre aux tissus de recevoir de 10 à 20 fois plus d’oxygène et de renforcer le système immunitaire, ce qui aide le corps à combattre des infections. Des études limitées réalisées dans d’autres pays montrent que l’oxygénation hyperbare pourrait aider à traiter les patients atteints d’une pneumonie causée par la COVID-19, mais des recherches plus poussées sont nécessaires. Le DrBoet entreprendra avec son équipe une étude de l’oxygénation hyperbare pour des patients atteints d’une pneumonie causée par la COVID-19 à L’Hôpital d’Ottawa et collaborera avec des collègues du monde entier à réaliser un essai clinique multicentrique.

« L’oxygénothérapie hyperbare est sécuritaire et non invasive. Notre objectif est d’aider des patients atteints d’une pneumonie causée par la COVID 19 à éviter le branchement à un respirateur. »
– Dr Sylvain Boet, scientifique et anesthésiologiste, L’Hôpital d’Ottawa

Mise à jour :
Le Dr Boet a formé une équipe d’experts nationaux et internationaux en oxygénothérapie hyperbare, effectué une revue systématique et parlé de l’étude dans un média. L’équipe a obtenu l’approbation de Santé Canada et d’Essais cliniques Ontario, et a récemment présenté une demande de financement de plus de 1,2 million de dollars pour l’étude. Le Fonds d’urgence COVID-19 a fourni les fonds de démarrage du projet.

Pour en savoir plus sur l’équipe de recherche et les ressources mises à profit.


Protéger nos gens grâce à des prototypes novateurs

Il est essentiel de trouver des solutions novatrices pour assurer la sécurité du personnel pendant la pandémie. Nous devons les doter d’excellents outils pour les soutenir pendant la crise. Cette initiative utilisera les fonds de démarrage pour concevoir et tester des prototypes d’équipement de protection individuelle (ÉPI), de dispositifs et de fournitures prioritaires pour soutenir les soins aux patients et renforcer la sécurité du personnel.

Certains des projets financés dans le cadre de l’initiative consisteront à concevoir, à tester et à évaluer de l’équipement comme un casque muni d’un système de ventilation pour les patients en détresse respiratoire, des masques stérilisables produits par impression 3D et des lames de système Glidescope pour accélérer l’intubation, ainsi qu’à produire des masques N100 pour le personnel du bloc opératoire. D’autres consisteront à évaluer des dispositifs de blocage comme un caisson à pression négative pour accroître la sûreté d’interventions médicales produisant des aérosols (comme une intubation ou une succion) et à créer des vidéos éducatives sur la réalité virtuelle pour accroître la sécurité de la pratique en milieu clinique, notamment divers scénarios de traitement et la technique sécuritaire pour mettre et enlever de l’ÉPI.


Prévenir de dangereux caillots de sang chez les patients atteints de COVID-19

Dr. Castellucci
Dre Lana Castellucci

Les Drs Marc Carrier, Lana Castellucci et ses collègues participent à un essai clinique international visant à déterminer si une forte dose d’un anticoagulant peut prévenir l’apparition de caillots de sang dangereux chez les patients hospitalisés pour la COVID-19. Environ 60 % de ces patients auront des caillots de sang, qui peuvent entraîner la mort s’ils se déplacent jusqu’aux poumons. Les anticoagulants peuvent non seulement empêcher la formation de caillots, mais, selon certaines études, ils pourraient aussi entraver une infection à la COVID-19 en empêchant le virus de s’accrocher aux cellules humaines et de les envahir. L’administration d’une faible dose d’anticoagulant fait déjà partie des soins donnés aux patients hospitalisés pour la COVID-19. Les chercheurs vérifieront si une plus forte dose peut réduire les décès, les transferts aux Soins intensifs et le recours à la ventilation artificielle. L’équipe se penchera aussi sur l’effet du traitement sur les caillots de sang et les hémorragies graves. Cette étude pourrait immédiatement avoir une incidence sur les soins des patients atteints d’une infection grave à la COVID-19 à 13 endroits au Canada, aux États-Unis et en Europe.

« Nous savons que les patients atteints de la COVID-19 courent un risque plus élevé d’avoir des caillots de sang. C’est pourquoi nous cherchons des façons de les protéger. » – Dre Lana Castellucci, scientifique adjointe, L’Hôpital d’Ottawa

Mise à jour :
Grâce au financement du Fonds d’urgence COVID-19, l’équipe prend part à deux études visant l’évaluation de différents dosages d’anticoagulants chez des patients atteints de la COVID-19. Jusqu’à présent, 22 patients ont été recrutés pour l’essai ATTACC, et 1 pour l’essai RAPID COVID COAG, qui n’est que depuis peu ouvert au recrutement.

Pour en savoir plus sur l’équipe de recherche et les chercheurs


Paver la voie à une approche commune des stratégies de tests de dépistage dans la région

Pour accroître l’efficacité des tests de dépistage de la COVID 19, il faut approfondir la recherche pour mieux comprendre les diverses approches disponibles et dans quels contextes (p. ex. en milieu hospitalier ou en milieu communautaire) elles sont les plus efficaces.

À l’heure actuelle, de multiples groupes s’affairent à tester une variété d’approches des tests de dépistage dans la région. Grâce à ce projet, notre hôpital assumera un rôle de leadership et créera une équipe qui centralisera et orientera les stratégies de tests adoptées dans l’ensemble de la région.

Il est particulièrement important d’avoir une optique centralisée pour assurer la sécurité des travailleurs de la santé, des patients et du public pendant la reprise des interventions et des chirurgies.

L’équipe mettra aussi au point des algorithmes pour déterminer la probabilité de l’infection à la COVID 19 avant la réalisation d’un test et rationalisera l’utilisation d’applis novatrices pour la recherche de contacts.

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Un aperçu de certains renseignements pouvant être tirés d’un système de surveillance actif en temps réel.

Des mégadonnées pour découvrir des médicaments prometteurs contre la COVID-19

Dr. Derek MacFadden 
Dr Derek MacFadden

Le Dr Derek MacFadden et ses collègues veulent trouver des médicaments prometteurs pour traiter la COVID-19 en analysant des données au sujet de 3 000 patients ontariens qui ont reçu des traitements pour d’autres infections au coronavirus entre 2014 et 2018. Une fois qu’ils auront déterminé quels médicaments ont donné les meilleurs résultats, les chercheurs procéderont de la même manière pour vérifier quels médicaments ont été les plus efficaces pour traiter des patients atteints de la COVID-19. Les médicaments retenus pourraient faire l’objet d’études cliniques auprès de patients atteints de la COVID-19 ou à risque de l’être. Contrairement à la plupart des études menées en laboratoire dans le même but, celle-ci a l’avantage de montrer le fonctionnement des médicaments chez l’humain infecté par le virus et quelle dose est nécessaire pour assurer leur efficacité.

« En examinant quels médicaments ont été efficaces pour traiter des infections à de précédents coronavirus, nous pouvons prédire lesquels sont susceptibles d’être efficaces contre la COVID 19. » – Dr Derek MacFadden, scientifique, L’Hôpital d’Ottawa

Mise à jour :
Les chercheurs terminent leurs analyses, en passant en revue la grande quantité de données amassées. Lorsque ce sera fait, ils publieront leurs méthodes et leurs résultats. Ils espèrent que ceux-ci pourront orienter des recherches futures.

Pour en savoir plus sur l’équipe de recherche, les chercheurs et les ressources mises à profit, rendez-vous à ici.


Optimiser la capacité en matière de soins virtuels

The Ottawa Hospital - Virtual Care

Pour limiter la propagation de la COVID 19 et de toute autre maladie largement répandue dans l’avenir tout en évitant de perturber les services de santé, il sera essentiel d’explorer des façons d’améliorer l’offre de soins virtuels. Grâce à ce projet, une équipe sera mise sur pied pour évaluer les initiatives de soins virtuels à L’Hôpital d’Ottawa.

Le projet permettra d’explorer des sujets comme les soins virtuels après une chirurgie, les soins virtuels aux personnes atteintes d’une maladie chronique ou d’une incapacité, l’adaptation des milieux de soins ambulatoires aux rendez-vous par voie virtuelle et les options virtuelles possibles pour soutenir nos partenaires communautaires du secteur de la santé.

Il sera important de réaliser une évaluation approfondie, notamment des défis et des obstacles potentiels de la perspective des patients et des professionnels de la santé, pour déterminer la faisabilité et la viabilité de programmes de soins virtuels.


Miser sur les données et l’analyse pour améliorer les soins aux patients

Depuis le début de la pandémie, il y a eu une demande importante de données sur la COVID 19 pour soutenir une variété de travaux à l’Hôpital, y compris des projets de recherche, des activités d’amélioration de la qualité et des soins cliniques. Ce projet permettra de créer un minientrepôt de données qui inclura les données versées dans Epic, le système d’information sur la santé de l’Hôpital. Le minientrepôt reliera les données à l’échelon du patient au statut d’infection à la COVID 19, aux renseignements démographiques, aux antécédents médicaux, aux résultats d’analyses de laboratoire et d’examens d’imagerie médicale et aux ordonnances.

Ce projet permettra d’utiliser des données pour examiner une variété de sujets allant de l’évaluation de protocoles de traitement aux Soins intensifs à la probabilité d’infection à la COVID 19 de certaines populations. Il améliorera aussi en définitive la capacité de l’Hôpital d’offrir des soins de grande qualité et de faire progresser la recherche sur la COVID 19.


Fièrement affilié à l’Université d’Ottawa, L’Hôpital d’Ottawa est un centre de recherche et de santé universitaire de premier plan.

À mesure que nos chercheurs font progresser plus rapidement que jamais de nouveaux projets de recherche sur la COVID-19, les dons versés au Fonds d’urgence COVID-19 continuent de financer le démarrage de ces projets vitaux. Consultez ci-dessous certains des nouveaux projets prometteurs approuvés dans la deuxième série de financement. Ces projets n’auraient pas été possibles sans l’appui de nos généreux donateurs – merci!


Miser sur des virus oncolytiques pour concevoir un vaccin contre la COVID-19

John Bell, Ph.D

Carolina Ilkow, Ph.D., John Bell, Ph.D. et leurs collègues mettent à profit leur expertise en fabrication de virus oncolytiques (qui s’attaquent au cancer) pour concevoir un vaccin contre la COVID 19 en partenariat avec des scientifiques et des cliniciens du Canada et d’ailleurs dans le monde. Ils ont notamment découvert que les meilleurs virus oncolytiques stimulent aussi le système immunitaire du corps, plus particulièrement en montrant aux cellules immunitaires à reconnaître et à attaquer les cellules cancéreuses.

Ils ont conçu certains virus qui sont très efficaces pour renforcer le système immunitaire et leur innocuité a déjà été éprouvée chez l’humain. L’idée est maintenant de modifier ces virus pour y introduire des gènes clés du nouveau coronavirus et ainsi créer plusieurs vaccins potentiels qui pourraient enseigner au corps humain à déclencher une réponse immunitaire contre la COVID-19.

Dr. Caroline Ilkow
Caroline Ilkow, Ph.D

Ce vaccin vivant serait particulièrement important pour les travailleurs de la santé et les personnes vulnérables, y compris celles atteintes du cancer. Dès que le vaccin sera mis au point, il sera possible d’en produire de grandes quantités au Centre de fabrication de produits biothérapeutiques de L’Hôpital d’Ottawa.

« Il est avéré que les personnes atteintes d’un cancer sont plus susceptibles de tomber gravement malades lorsqu’elles contractent la COVID-19. Nous pensons donc que la conception d’un vaccin est le meilleur moyen de les aider à l’heure actuelle. La meilleure chose que je peux faire pour les patients atteints du cancer est de trouver un remède contre la COVID-19. »
– John Bell, Ph.D

Mise à jour :
L’équipe de recherche a mis au point des vaccins candidats, et les essais en laboratoire se déroulent rondement. Grâce au financement, l’équipe pourra commencer les essais cliniques sur les humains en 2021.


Créer un nouveau modèle murin pour étudier la COVID-19

Dr Manoj Lalu

Les Drs Manoj Lalu, Duncan Stewart ainsi que leurs collègues s’efforcent de créer un modèle murin de la COVID-19 qui reproduit la maladie pulmonaire grave attribuable à la COVID-19 chez l’humain. Le manque de modèles animaux bien conçus et accessibles de cette maladie limite énormément la recherche partout dans le monde. Le nouveau coronavirus n’infecte pas très bien les souris de laboratoire et il est dangereux à manipuler parce qu’il est très contagieux pour l’humain.

Les Drs Lalu et Stewart collaborent avec les scientifiques Carolina Ilkow et John Bell, qui s’emploient à créer un nouveau virus hybride qui serait composé d’une protéine clé du nouveau coronavirus (la pointe appelée protéine de spicule) insérée dans le virus de la stomatite vésiculeuse, qui est bien connu et sécuritaire.

Dr Duncan Stewart

L’équipe mettra ce virus hybride à l’essai chez des souris génétiquement modifiées pour être plus susceptibles de contracter la COVID-19 afin de reproduire la maladie pulmonaire grave chez l’humain. Pour s’assurer que le modèle est exact, ils utiliseront des techniques de pointe afin de comparer les résultats de souris à ceux de patients, principalement les effets sur les poumons, le sang et les vaisseaux sanguins. Ils utiliseront ensuite ce modèle pour tester de nouveaux traitements, y compris des cellules stromales mésenchymateuses.

Mise à jour :
Le laboratoire de Mme Ilkow a produit un nouveau virus hybride (VSV-Cov2-S) très concentré de grande qualité qui sera mis à l’essai chez le modèle murin de l’équipe de chercheurs. Les experts ont travaillé avec le Comité de protection des animaux de l’Université d’Ottawa et obtenu l’approbation du comité d’éthique. L’équipe a commencé à inoculer le virus aux souris transgéniques pour le récepteur de l’ECA2 en décembre, en contrôlant la durée d’exposition et la dose, et à évaluer les lésions résultantes aux poumons.


Étudier la réponse immunitaire de patients atteints de la COVID-19 à l’Unité de soins intensifs

Dr. Shirley Mei

Pourquoi la COVID-19 cause-t-elle des symptômes graves et la mort chez certains patients et seulement de légers symptômes chez d’autres? Une partie de la réponse pourrait se trouver dans la façon dont le système immunitaire réagit (et parfois surréagit) au nouveau coronavirus. Pour répondre à la question, la scientifique Shirley Mei et ses collègues chercheurs en soins intensifs étudieront les patients gravement malades à cause de la COVID-19 à l’aide de la technologie d’analyse protéomique unicellulaire la plus perfectionnée au monde.

Cette technique, appelée CyTOF, permettra aux chercheurs d’étudier jusqu’à 60 facteurs biologiques différents en même temps dans une seule cellule. Ils créeront une carte multidimensionnelle de la réaction immunitaire à la COVID-19 qui montre son évolution au fil des jours et lorsqu’elle devient parfois incontrôlable. Tous les cliniciens et les chercheurs du monde pourront accéder aux données pour améliorer le traitement de la COVID-19 et sauver des vies.

Mise à jour :
Après avoir donné leur consentement, les patients recrutés pour l’étude donneront des échantillons de sang pendant 15 jours. Les chercheurs, qui ont obtenu l’approbation du comité d’éthique de la recherche, travaillent actuellement à recruter des patients pour les quatre volets de l’étude : patients septiques aux soins intensifs (cohorte témoin), patients atteints de la COVID-19 dans une autre unité (cohorte légèrement malade), patients gravement atteints de la COVID-19 aux soins intensifs (cohorte fortement malade) et volontaires en bonne santé (cohorte saine). À ce jour, 34 patients ont été recrutés, et 147 échantillons sanguins ont été prélevés. Les expériences pilotes visant à valider les paramètres du profilage immunitaire personnalisé pour la cytométrie de masse (CyTOF) sont terminées. En suivant cette approche, les chercheurs pourront étudier la progression de la maladie à l’aide de la technologie d’analyse protéomique unicellulaire la plus perfectionnée au monde.


Reprendre tous les soins réguliers aux patients malgré les risques associés à la COVID-19 : une question d’équilibre

Dre Kednapa Thavorn

La scientifique Kednapa Thavorn et ses collègues utiliseront les données administratives sur la santé en Ontario fournies par l’IC/ES pour modéliser les risques inhérents à divers scénarios de reprise des procédures cliniques habituelles dans les hôpitaux. Les hôpitaux ontariens ont reporté bien des procédures cliniques afin de préserver les ressources pour les patients atteints de la COVID-19, mais ces procédures ne peuvent pas être reportées indéfiniment sans qu’il y ait de conséquences graves sur l’état de santé de la population.

Comme des hôpitaux envisagent de reprendre certains services courants, il faudra user de prudence pour trouver un équilibre entre les risques que pose la COVID-19 et ceux associés aux autres maladies et problèmes évitables.

Le modèle estimera le nombre de décès, les coûts des soins de santé et d’autres facteurs de divers scénarios pour aider les administrateurs d’hôpitaux et les décideurs à prendre des décisions fondées sur des données probantes. Le modèle pourrait être adaptable à différentes régions et à différents scénarios possibles, y compris une seconde vague.

Mise à jour :
Les chercheurs ont élaboré le protocole détaillé de l’étude et la structure d’un modèle d’optimisation des ressources. Ils ont demandé les données hospitalières nécessaires à leur modèle et s’attendent à les recevoir en janvier.


Aider les survivants de la COVID-19 à rester en santé

Drs. Sara J. Abdallah and Juthaporn Cowan
La scientifique Sara J. Abdallah, la Dre Juthaporn Cowan

La scientifique Sara J. Abdallah, la Dre Juthaporn Cowan et leurs collègues étudieront les effets à long terme de la COVID-19 chez des survivants trois, six et douze mois après l’infection initiale. Bien que les chercheurs commencent à comprendre ce qui se produit dans le corps pendant l’évolution de symptômes graves de la COVID-19, ils en savent beaucoup moins sur les effets à long terme chez les survivants. D’après les données probantes sur d’autres infections virales, les effets à long terme pourraient être graves dans les poumons, le cœur et les muscles, ainsi que pour la santé mentale. Ils incluront des cas d’infection légère, modérée et grave dans l’étude. Les chercheurs quantifieront aussi l’utilisation des ressources de santé par les survivants. Les résultats aideront à améliorer les soins offerts aux survivants de la COVID-19 et à optimiser l’utilisation des ressources de santé.

Mise à jour :
Avec le soutien du Fonds d’urgence COVID-19 de L’Hôpital d’Ottawa, l’équipe de recherche a entrepris d’étudier les répercussions à moyen et à long terme de la COVID-19 sur la santé globale. En date du 31 octobre 2020, elle avait fait passer un test cardiorespiratoire complet à 64 participants recrutés, et accompli des progrès importants dans la compréhension des effets résiduels de la maladie sur les fonctions cardiaques et pulmonaires. En évaluant à nouveau les patients six et douze mois après leur infection par le virus, l’équipe espère trouver de quoi éclairer les futures stratégies de prise en charge de l’essoufflement après la COVID-19.


Premier essai clinique au monde visant à protéger les patients atteints du cancer contre la COVID 19

Dr. Rebecca Auer speaks with a colleague
La Dre Rebecca Auer discute avec une collègue (Photo prise avant la pandémie de COVID-19)

La Dre Rebecca Auer, chirurgienne scientifique, dirige le premier essai clinique au monde dans l’espoir de protéger les patients atteints du cancer contre la COVID-19 et d’autres infections respiratoires en renforçant leur système immunitaire pendant le traitement.

En collaboration avec des scientifiques de l’Institut ontarien de recherche sur le cancer, des chercheurs étudieront un stimulateur immunitaire appelé IMM-101. Le Groupe canadien des essais sur le cancer à l’Université Queen’s concevra et pilotera l’essai dans neuf centres de cancérologie du Canada et recrutera 1 500 patients qui reçoivent actuellement des traitements contre le cancer.

L’essai mise sur un aspect moins connu du système immunitaire, appelé l’immunité innée. Cette première ligne de défense du système immunitaire joue un rôle clé pour détecter la présence de virus. L’équipe de recherche espère que le traitement d’IMM 101 entraînera le système immunitaire à combattre le nouveau coronavirus ainsi que d’autres virus responsables d’infections respiratoires.

Cette stimulation immunitaire pourrait aider les patients atteints du cancer à combattre toutes sortes de virus pendant leurs traitements contre le cancer, alors qu’ils sont plus vulnérables.

Approuvé par Santé Canada, l’essai se déroulera tout l’été jusqu’en automne. Les chercheurs s’attendent à obtenir des résultats préliminaires dans environ neuf mois.

Mise à jour :
L’essai clinique a été lancé en septembre, et le recrutement a commencé à Ottawa. Les chercheurs comptent recruter 1 500 patients dans tout le Canada, dont environ 200 à Ottawa. Les patients ottaviens participeront à l’étude translationnelle financée en partie par le Fonds d’urgence COVID-19.

« Il y a de nombreux vaccins prometteurs contre la COVID-19 qui sont en cours d’essai, mais ils ne seront pas offerts avant au moins un an. Les patients atteints du cancer ont besoin d’une protection immédiate »
– Dre Rebecca Auer


Appui de prochains projets

La recherche sur la COVID-19 réalisée à L’Hôpital d’Ottawa pourrait transformer notre compréhension de ce virus et ainsi permettre de trouver de nouveaux moyens de prévenir et de traiter la maladie et de sauver des vies. Cette recherche vitale est possible grâce à l’appui de la collectivité. Songez à faire un don dès aujourd’hui au Fonds d’urgence COVID-19.

Pour en savoir plus sur nos projets de recherche sur la COVID-19 et les nombreux collaborateurs qui les mettent en œuvre, consultez le site Web de l’Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa.

Consultez régulièrement la page pour des mises à jour sur la façon dont vos dons sont rapidement utilisés et changent la donne dans la lutte contre la COVID-19 à L’Hôpital d’Ottawa. Pour recevoir des mises à jour régulières directement dans votre boîte de réception, abonnez-vous à notre bulletin, Liens Vitaux.


Fièrement affilié à l’Université d’Ottawa, L’Hôpital d’Ottawa est un centre de recherche et de santé universitaire de premier plan.

Les solutions à certains de nos plus grands défis en santé au cœur de la pandémie de COVID-19 en constante évolution ne proviendront pas d’une seule et même idée ou personne. L’innovation viendra d’une communauté de chercheurs et d’universitaires, mais aussi de travailleurs de la santé de première ligne, de membres du personnel de soutien, de bénévoles et de patients. Pour recueillir des idées de projets de recherche et d’innovations dans les soins aux patients concernant la COVID-19 après le déclenchement de la pandémie, L’Hôpital d’Ottawa a rapidement mis sur pied le Carrefour des idées pour la COVID-19, qui s’adresse à toute personne à l’Hôpital ayant une idée – petite ou grande. C’est en grande partie grâce au soutien des donateurs que nous pouvons accélérer la mise en œuvre de certaines de ces idées créatives dans tout notre hôpital.

Dès que nous recevons une idée, elle est acheminée à une équipe d’experts chargée d’évaluer sa faisabilité et son incidence possible. Avec le soutien remarquable de la collectivité, bon nombre de ces idées recevront du financement et, en retour, stimuleront l’innovation à notre hôpital afin d’assurer la sécurité du personnel et des patients alors que nous continuons à faire face à cette pandémie de COVID 19.

Nous sommes ravis d’annoncer que bon nombre de ces idées sont déjà en cours de réalisation à notre hôpital. Voici quelques-unes des initiatives prometteuses élaborées ici même à Ottawa, qui seront financées grâce au soutien des donateurs par l’entremise du Fonds d’urgence COVID-19.

Cultiver des tissus humains en laboratoire pour trouver d’éventuels traitements

Dr. William Stanford
Dr. William Stanford

William Stanford, Ph.D., et ses collègues utilisent des modèles de tissus humains afin de comprendre pourquoi certains patients atteints de la COVID-19 deviennent gravement malades. L’équipe espère également trouver et tester de nouveaux médicaments pour contrer les graves atteintes aux poumons qui sont généralement responsables des décès liés à la COVID-19. Premièrement, les chercheurs feront une analyse accélérée de deux voies cellulaires qui contribuent à endommager les poumons. Ensuite, ils sélectionneront rapidement des médicaments ayant déjà été approuvés par Santé Canada et la FDA qui sont capables de bloquer ces voies, ce qui pourrait réduire la gravité et la mortalité de la maladie. Les travaux de l’équipe pourraient aussi donner lieu à la découverte de biomarqueurs pouvant cerner les patients atteints de la COVID-19 les plus susceptibles d’avoir besoin de soins intensifs.

Mise à jour :
Le financement du Fonds d’urgence COVID-19 a servi à obtenir les services d’un technicien supplémentaire. L’équipe de recherche étudie les lésions rénales graves et l’insuffisance rénale aiguë chez les patients atteints de la COVID-19. Les néphrologues ne s’entendent pas à savoir si ces problèmes rénaux sont des effets primaires ou secondaires de la maladie. Les chercheurs du projet utilisent des cellules souches pour faire croître en laboratoire des tissus semblables aux reins qu’on appelle des organoïdes. À l’aide du modèle ainsi produit, ils ont constaté que certaines parties du rein sont rapidement infectées par un virus hybride imitant celui à l’origine de la COVID-19. Leurs données indiquent que la maladie du rein qui touche les patients atteints de la COVID-19 est probablement due à l’infection de cet organe. Ils travaillent avec des partenaires de Toronto pour forcer l’infection de leurs organoïdes de rein humain par un virus actif afin d’en analyser les effets.


Employer les sciences comportementales et l’intelligence artificielle contre la COVID-19

Justin Presseau
Dr. Justin Presseau

Justin Presseau, Ph.D., et ses collègues prévoient d’exploiter les toutes dernières connaissances en sciences comportementales et en intelligence artificielle pour mettre au point une application qui peut aider les gens à se toucher moins fréquemment les yeux, le nez et la bouche. Cette région du visage, que l’on appelle « zone T », est la principale voie d’entrée du virus de la COVID-19 dans le corps. En réduisant les contacts avec la zone T, on pourrait réduire non seulement la transmission de la COVID-19, mais aussi celle d’autres infections qui se propagent par le nez et la bouche. La plupart des gens se touchent la zone T de 15 à 20 fois par heure, souvent sans même s’en rendre compte. L’application aiderait les utilisateurs à prendre conscience de ce comportement tout en leur offrant des techniques et apprentissages pour le corriger. Le projet fera appel à des spécialistes du monde entier des domaines de l’apprentissage automatique et de la vision artificielle, de la psychologie de la santé et de la modification du comportement, de la conception axée sur la personne et du contrôle des infections.

Mise à jour :
L’équipe de recherche, dirigée par L’Hôpital d’Ottawa et composée d’experts mondiaux en psychologie de la santé et en science de la mise en œuvre, cherche des moyens d’aider les Canadiens à cesser de se toucher la région du visage qu’on appelle « zone T ». Elle a trouvé plusieurs facteurs qui pourraient influencer ce comportement critique et la propagation de la maladie. Pendant la saison de la grippe, elle lancera une enquête nationale et interrogera des personnes de partout au pays pour mieux comprendre le toucher de la zone T et ainsi orienter l’élaboration d’une stratégie de protection complémentaire à la distanciation physique, au lavage des mains et au port du masque.


Comprendre les effets de la COVID-19 sur les personnes les plus vulnérables à Ottawa

Dr. Smita Pakhale
Dr. Smita Pakhale

La Dre Smita Pakhale et ses collègues, qui tissent des liens de confiance avec les populations les plus marginalisées d’Ottawa depuis 10 ans grâce à des recherches participatives, miseront sur ces relations pour étudier les répercussions de la COVID-19 sur ces personnes. Les personnes marginalisées qui ont de faibles revenus, qui sont en situation d’itinérance ou qui sont susceptibles de le devenir sont aussi aux prises avec de nombreuses inégalités sociales et en matière de santé, qui peuvent être exacerbées quand survient une crise comme la pandémie de COVID-19. Pour accéder à des services de santé, elles doivent surmonter des obstacles exceptionnels et peuvent être les dernières à obtenir du soutien. Les données recueillies et analysées en collaboration avec des personnes qui ont vécu une telle expérience pourraient servir à élaborer des politiques et des programmes pour mieux aider les populations vulnérables pendant la pandémie de COVID-19 et de prochaines crises.

Mise à jour :
Depuis l’annonce de financement, les chercheurs ont terminé le processus d’approbation éthique et lancé le projet au Centre de mobilisation Bridge de Vanier, à Ottawa. Ils misent sur une approche de recherche participative communautaire, et ont achevé la sélection et la formation des pairs chercheurs de la communauté ayant une expérience vécue. Ces derniers ont aidé à élaborer les questionnaires et les guides d’entrevue. Ils s’activent maintenant à recruter des participants et à recueillir des données par téléphone à partir du Centre, en toute sécurité. Les résultats préliminaires sont intéressants : ils montrent que les populations les plus marginalisées éprouvent plus de difficultés qu’avant la COVID­19. Les chercheurs visent à terminer d’ici quelques mois le recrutement et la collecte de données, ce qui comprend des entrevues semi-structurées pour connaître en détail les expériences vécues par ces populations durant la COVID-19 et un exercice de tri par cartes concernant les messages des médias sur la maladie. Cette approche assure que les personnes à faible niveau de littéracie pourront communiquer leurs pensées et leurs expériences relativement à la pandémie de COVID-19.


Signaler par appareil mobile des effets indésirables d’un vaccin contre la COVID-19

Dr. Kumanan Wilson
Dr. Kumanan Wilson

Le Dr Kumanan Wilson et ses collègues tireront profit de leur plateforme de suivi de la vaccination, CANImmunize, pour permettre aux Canadiens de signaler les manifestations cliniques inhabituelles qui pourraient découler d’un vaccin éventuel contre la COVID-19 à l’aide de leur appareil mobile. Il sera indispensable de pouvoir signaler ces situations afin de veiller à la sécurité d’un vaccin potentiel favoriser la confiance de la population. L’équipe a déjà mis au point et évalué une application pilote à des fins de validation en partenariat avec le réseau canadien de sécurité des vaccins, pour surveiller les manifestations cliniques inhabituelles associées au vaccin contre la grippe saisonnière. Aux fins d’évaluation, la fonction de déclaration sera d’abord activée pour les employés participants de L’Hôpital d’Ottawa pendant la saison de la grippe saisonnière, en prévision de la mise au point espérée d’un vaccin contre la COVID-19 en 2021.

Mise à jour :
L’application a été créée et fait l’objet de tests. CTV National News a parlé du projet en novembre.


Essai d’un traitement possible contre la COVID-19 à base de plasma de patients guéris

Dr. Dean Fergusson
Dr. Dean Fergusson

Les Drs Alan Tinmouth et Dean Fergusson participent à l’effort mondial pour déterminer l’efficacité du plasma de personnes rétablies de la COVID-19 (appelé plasma de convalescent) comme traitement possible contre la maladie. Lorsqu’une personne est atteinte de la COVID-19, son corps produit des anticorps pour combattre le virus. Une fois la personne guérie, les anticorps restent dans son plasma pour le défendre contre une nouvelle infection. En théorie, ces anticorps pourraient être administrés par transfusion à d’autres personnes atteintes de la COVID-19 pour les aider à lutter contre le virus. L’essai sera réalisé par le réseau canadien de recherche sur les transfusions (Canadian Transfusion Research Network, en collaboration avec la Société canadienne du sang et Héma-Québec qui recueilleront et analyseront le plasma de convalescent chez des adultes (étude CONCOR-1) et des enfants (étude CONCOR-Kids).

Mise à jour :
Le traitement proposé, le plasma de convalescent de la COVID-19, est le plasma de personnes qui ont contracté le SRAS-CoV-2 et la COVID-19 et développé des anticorps neutralisants. L’équipe de recherche s’est associée à la Société canadienne du sang et à Héma-Québec pour solliciter, recueillir, préparer et distribuer le plasma de convalescent. L’essai clinique est réalisé de manière randomisée dans 59 endroits au Canada, 3 à New York, 1 en Israël et 3 au Brésil. Le premier patient a été recruté en mai. On en compte aujourd’hui 425, dont plus de 30 à L’Hôpital d’Ottawa. Aucun événement négatif grave n’a été signalé à ce jour en lien avec le plasma de convalescent, alors que 2 400 unités ont été recueillies et distribuées sur le territoire canadien. L’essai se terminera en juin 2021, et les résultats seront diffusés le mois suivant.


Prévoir l’évolution de la COVID-19

Dr. Doug Manuel
 Dr. Doug Manuel

Le Dr Doug Manuel et ses collègues ont créé, en partenariat avec Santé publique Ottawa, un site Web interactif (613ottawa.ca) qui présente divers scénarios prévoyant le nombre d’hospitalisations et de décès attribuables à la COVID-19 à Ottawa. Les méthodes élaborées par l’équipe permettront d’améliorer les prévisions relatives à la COVID-19 à l’échelle mondiale, en plus de faciliter la planification à l’échelle locale. Les chercheurs comptent perfectionner leurs méthodes et élaborer des approches encore plus efficaces pour prévoir les effets de différents degrés de distanciation physique. Ces projections seront extrêmement utiles dans le cadre des discussions entourant l’assouplissement des mesures de distanciation physique.

UPDATE:
Le financement de ce projet a servi à faire fonctionner le site 613covid.ca. L’équipe de recherche est la seule au Canada, et l’une des seules au monde, à publier chaque jour des projections automatisées relatives à la COVID-19. Celles-ci ont été vues plus de 100 000 fois depuis le lancement du site au printemps. Le programme s’est élargi et offre maintenant :

  • des projections des cas et des hospitalisations à court et à long terme;
  • des données de surveillance et de modélisation sur les eaux usées – une première au pays;
  • SCRiPS, un calculateur en ligne utilisé par les experts en santé publique pour orienter l’élaboration des protocoles de contrôle et de dépistage de la COVID-19.

Adapter des médicaments existants et en trouver de nouveaux

Dr. Jean-Simon Diallo
 Dr. Jean-Simon Diallo

Jean-Simon Diallo, Ph.D., et ses collègues ont mis au point un nouveau biocapteur pouvant cerner les médicaments qui empêchent le virus de la COVID-19 de se fixer aux cellules, évitant ainsi l’infection. Les chercheurs ont d’abord l’intention de tester cette technique inédite sur une banque de plus de 1000 petites molécules déjà approuvées pour le traitement d’autres maladies. Ensuite, ils essaieront de trouver de nouveaux antiviraux dans une banque de plus de 200 000 petites molécules.

Mise à jour :
Le projet a pour but de trouver des médicaments antiviraux efficaces contre le coronavirus. Grâce à un nouveau biocapteur de sa conception, l’équipe de recherche peut tester l’action de centaines de milliers de médicaments. Comme première étape, elle visait à relever, parmi plus de 1 000 médicaments déjà approuvés, ceux qui pourraient servir d’antiviraux. Le plus prometteur est un antifongique commun qui semble bloquer l’interaction entre le SRAS-CoV-2 et la protéine à laquelle il se lie en temps normal pour pénétrer les cellules et les infecter. La prochaine étape consiste à mettre à l’essai ce médicament contre le coronavirus en faisant appel à d’autres chercheurs canadiens, et à étendre les essais à beaucoup plus de nouveaux médicaments potentiels.


D’autres projets inspirants

Les projets en cours ne sont que le début. Dans les prochaines semaines, d’autres subventions provenant du Fonds d’urgence COVID-19 seront accordées à des projets de recherche ainsi qu’à la mise au point de traitements novateurs et à de nouvelles façons créatives de combattre le virus. Notre travail n’est toutefois pas encore terminé. Nous avons besoin du soutien des donateurs pour que le Fonds d’urgence COVID-19 puisse continuer d’appuyer les équipes médicales de première ligne et l’achat d’équipement essentiel, et ainsi contribuer aux soins et au confort des patients.

Pour en savoir plus sur notre recherche et les nombreux collaborateurs qui travaillent à la réalisation de ces projets, veuillez consulter le site Web de l’Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa.

Demeurez à l’affût pour en savoir plus sur la façon dont les dons sont utilisés immédiatement et font une différence dans la lutte contre la COVID-19 à L’Hôpital d’Ottawa. Si vous souhaitez recevoir des nouvelles directement dans votre boîte de courriel, inscrivez-vous à notre bulletin Liens vitaux.

Nous avons besoin de votre soutien pour financer des projets de recherche sur la COVID-19 afin de contribuer à la lutte mondiale contre cette maladie infectieuse. Faites un don dès aujourd’hui au Fonds d’urgence COVID-19 de L’Hôpital d’Ottawa.


Fièrement affilié à l’Université d’Ottawa, L’Hôpital d’Ottawa est un centre de recherche et de santé universitaire de premier plan.

LE 29 AVRIL 2020, OTTAWA (Ont.) – Le Fonds d’urgence COVID-19 de L’Hôpital d’Ottawa a reçu un important coup de pouce grâce à la Fondation de la famille Nanji qui a offert de doubler les dons reçus jusqu’à concurrence de 100 000 $.

« La Fondation de l’Hôpital d’Ottawa est profondément reconnaissante de l’appui de la Fondation de la famille Nanji et espère que ce geste de générosité inspirera d’autres personnes à donner », affirme Tim Kluke, PDG de la Fondation.

Le Fonds d’urgence COVID-19 viendra en aide aux patients et au personnel directement touchés par la pandémie de COVID-19. Ainsi, vos dons et les dons de contrepartie de la Fondation de la famille Nanji serviront :

  • au soutien des équipes de soins de première ligne
  • à l’achat d’équipement de protection spécialisé
  • à l’élaboration de traitements novateurs grâce à des technologies spécialisées de pointe
  • aux soins et au réconfort des patients
  • au soutien des scientifiques et des chercheurs travaillant à combattre la COVID-19.

Au fur et à mesure de l’évolution de la pandémie, des histoires de générosité exceptionnelle émergent. Notre équipe de soins de première ligne doit s’adapter rapidement et les dons aideront à protéger le personnel et les patients. Ils appuieront également nos chercheurs qui participent à la lutte mondiale contre la COVID-19. La Fondation de la famille Nanji a contribué de façon importante à ces efforts collectifs par un don total de 1,6 M$ à 16 hôpitaux du Canada.

Nous sommes très reconnaissants de l’appui de la collectivité et nous remercions la famille Nanji pour son leadership inspirant.

À propos de L’Hôpital d’Ottawa

L’Hôpital d’Ottawa est l’un des plus importants hôpitaux d’enseignement et de recherche au Canada. Inspirés par la recherche et guidés par la compassion, son personnel de soutien, ses chercheurs, ses infirmières, ses médecins et ses bénévoles assurent l’excellence des soins et persévèrent à trouver des solutions aux défis les plus complexes en santé.

Affilié à l’Université d’Ottawa, l’Hôpital attire sur ses nombreux campus des esprits scientifiques parmi les plus influents au monde. L’enseignement et la recherche sont au cœur de nos activités. Nos techniques de pointe et les fruits de nos recherches sont adoptés partout dans le monde.

Nous sommes le centre régional de traumatologie de l’Est ontarien et nos soins nous ont valu l’agrément avec mention d’honneur, reconnaissance la plus prestigieuse d’Agrément Canada. Nos programmes de recherche novateurs nous placent à l’avant-garde des progrès scientifiques mondiaux en thérapeutique anticancéreuse, en traitement de maladies chroniques, en épidémiologie clinique, en neurosciences, en médecine régénératrice et en innovation pratique.

Grâce au généreux soutien financier de la collectivité, nous continuons d’offrir des soins de calibre mondial avec une compassion digne des personnes qui nous sont chères.

Pour en savoir plus sur L’Hôpital d’Ottawa, consultez le www.ohfoundation.ca.

À mesure que la pandémie de COVID-19 évolue, des experts à L’Hôpital d’Ottawa et nos partenaires dans toute la région ne ménagent rien pour faire cesser la propagation de cette maladie infectieuse. Que ce soit par notre plan de préparation aux crises ou nos recherches en cours sur la COVID-19, nous possédons le savoir et l’expérience voulus pour prendre le taureau par les cornes. Nos chercheurs font appel à leur expertise unique et explorent plus de 50 projets de recherche sur la COVID-19 pour contribuer au combat mondial contre ce virus.

Tous les exercices de simulation et projets de recherche envisagés à L’Hôpital d’Ottawa pour la COVID 19 se feront avec de l’équipement de recherche, des ressources et des installations mis au point pendant des années, grâce au généreux soutien de notre collectivité.

« Grâce au généreux soutien de la collectivité au fil des années, nous avons mis au point des installations et des technologies de recherche uniques que nous nous empressons de mettre à profit pour combattre la COVID-19, affirme le Dr Duncan Stewart, vice-président exécutif, Recherche, L’Hôpital d’Ottawa. Par ailleurs, le soutien de notre population pour la recherche aujourd’hui aura pour heureuse conséquence que nous serons prêts à relever les défis de demain, quels qu’ils soient. »

Calmer le système immunitaire des personnes gravement malades

Le Dr Stewart dirige une équipe de chercheurs qui œuvre à lancer un essai clinique de la thérapie par cellules stromales mésenchymateuses (CSM) pour traiter la COVID-19 chez les patients aussi atteints du syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA).

Le système immunitaire est critique pour défendre l’organisme contre la COVID-19, mais il peut aussi se suractiver et endommager gravement les poumons. Chez les patients atteints de la COVID 19, le SDRA est la principale cause de symptômes graves et de décès.

Des études montrent que les cellules souches, appelées cellules stromales mésenchymateuses (CSM), peuvent calmer un système immunitaire survolté et aider ainsi les patients atteints du SDRA causé par certaines infections.

Experts en fabrication de CSM, nos chercheurs ont réalisé une première mondiale : un essai clinique des CSM pour traiter le choc septique. Ils mettront ces atouts à profit, probablement de concert avec des partenaires ontariens et européens, afin de trouver des thérapies nouvelles pour les patients atteints de la COVID 19.

Adapter et créer des médicaments

Researcher doing work in a laboratory.
Dr John Bell

D’autres chercheurs à L’Hôpital d’Ottawa et à l’Université d’Ottawa évaluent le potentiel de certains médicaments pour traiter une infection à la COVID-19. Taha Azad, Ph.D., Ragunath Singaravelu, Ph.D., Jean-Simon Diallo, Ph.D. et le Dr John Bell ont innové en créant des biosenseurs capables de déceler des médicaments à petites molécules pouvant empêcher le virus de la COVID-19 de se fixer aux cellules de l’organisme, prévenant ainsi l’infection. Ils commenceront par consulter le répertoire de plus de 1 000 petites molécules approuvées pour traiter d’autres maladies. Puis, ils tâcheront de trouver les médicaments antiviraux qui pourraient traiter efficacement ce virus.

Apprendre de nos patients atteints de la COVID-19 et mettre des thérapies à l’essai

Les chercheurs du monde entier mettent en commun leurs expériences et leurs découvertes et collaborent pour trouver la meilleure façon de traiter les patients atteints de la COVID-19

Les chercheurs de L’Hôpital d’Ottawa et de l’Université d’Ottawa mettent l’épaule à la roue en tentant de créer un registre des patients atteints de la COVID-19 dans notre région. Avec les Drs Michaeline McGuinty William Cameron à la barre, ils veulent trouver les caractéristiques communes aux différents cas d’infection et déterminer l’efficacité des traitements. Ils utiliseront aussi des échantillons de sang pour étudier le virus et voir comme l’organisme réagit à chaque traitement.

« Grâce au généreux soutien de la collectivité au fil des années, nous avons mis au point des installations et des technologies de recherche uniques que nous nous empressons de mettre à profit pour combattre la COVID-19. » — Dr Duncan Stewart, vice-président exécutif, Recherche, L’Hôpital d’Ottawa

Vers un vaccin

Pendant que certains cherchent de meilleurs traitements contre la COVID-19, Carolina Ilkow, Ph.D., le Dr John Bell et leur équipe d’experts en fabrication de virus contre le cancer à L’Hôpital d’Ottawa poursuivent sans relâche leurs travaux pour créer un vaccin, de concert avec des scientifiques au Canada et dans le monde. Ce vaccin contiendrait de petites parties du matériel génétique du virus de la COVID 19 intégrées dans un virus différent qui ne cause pas de symptômes chez les humains. Ce vaccin viral se reproduit et produirait son propre adjuvant, substance qui stimule le système immunitaire pour accroître l’efficacité du vaccin. Une fois un vaccin prometteur créé, l’équipe pourra en générer en grande quantité dans le Centre de fabrication de produits biothérapeutiques de L’Hôpital d’Ottawa. Il s’agit du seul laboratoire en milieu hospitalier au pays capable de produire des vaccins et des thérapies à base de virus pour des essais cliniques.

Mettre notre préparation à l’essai

L’agilité de nos chercheurs face à la COVID-19 est évidente. Cependant, bien avant l’apparition de ce virus, L’Hôpital d’Ottawa se préparait déjà à l’éventualité d’une pandémie. Lorsqu’il s’agit de se préparer pour le pire, nous montrons la voie en produisant de solides stratégies de gestion de crise.

Les Unités de soins intensifs aux campus Général et Civic, où nous traiterons les patients atteints de la COVID-19 qui ont les symptômes les plus aigus, pourront tripler leur capacité en cas de besoin. Si cette capacité accrue ne suffit pas, nous utiliserons d’autres locaux de l’Hôpital pour traiter les patients les plus gravement atteints.

Dans l’Est ontarien, les hôpitaux collaborent à créer une stratégie de cheminement des patients en cas de besoin. Nous pourrons transférer à des hôpitaux désignés les patients atteints de la COVID-19 qui ont besoin de soins aigus ou critiques. Les patients qui n’ont pas besoin de ce niveau de soins seront transférés au milieu hospitalier le plus adéquat. Ainsi, le système de santé ne sera pas engorgé par l’éclosion de COVID-19.

Les exercices de simulation sauvent des vies

Dans un hôpital qui a cent ans, transférer des patients de l’Urgence aux Soins intensifs présente tout un défi. Voilà pourquoi le Centre de compétences et de simulation de l’Université d’Ottawa a préparé le personnel en organisant des exercices de simulation et des essais.

Pendant les exercices, un mannequin doté de technologies de pointe et qui peut éternuer sert à perfectionner le transfert et le transport sécuritaires d’un patient gravement malade en arrêt respiratoire.

Les simulations sont essentielles, car elles permettent au personnel de se perfectionner dans un milieu réel et en temps réel, de corriger le tir au besoin, et, au bout du compte, de mieux soigner les patients. Un peu comme les simulations de Code orange tenues deux mois avant l’accident d’autobus à la station Westboro le 11 janvier 2019, cette formation pratique prépare encore mieux le personnel de première ligne.

Le 6 novembre 2018, L’Hôpital d’Ottawa avait effectué un exercice d’intervention d’urgence afin de toujours mieux se préparer aux catastrophes, dont le lancement d’un vrai Code orange.

Seulement deux mois plus tard, un autobus à deux étages a fait collision avec la station Westboro. En tout, 13 patients gravement blessés ont été transportés à l’Urgence. Grâce à l’exercice de simulation, le personnel de L’Hôpital d’Ottawa était encore mieux préparé à sauver des vies.

Votre appui est essentiel

Un hôpital fort a besoin du soutien de la population, surtout pendant cette période sans précédent. Appuyez dès aujourd’hui des soins de calibre mondial et une recherche de pointe. Vous pouvez appuyer des soins de calibre mondial et une recherche de pointe qui sauvent des vies tous les jours.


Fièrement affilié à l’Université d’Ottawa, L’Hôpital d’Ottawa est un centre de recherche et de santé universitaire de premier plan.

Une course contre la montre

Karen Lawrence sait très bien ce que c’est que d’aider ceux qui en ont besoin. Après tout, elle est gestionnaire clinique en oncologie à L’Hôpital d’Ottawa. Son poste, qui consiste en gros à prodiguer des traitements et des soins spécialisés à certains des patients les plus mal en point de l’hôpital, lui a enseigné à quel point il importe de défendre les intérêts des personnes malades et d’amasser des fonds pour la recherche essentielle.

Aujourd’hui, sachant que son propre corps commencera bientôt à se détériorer, elle réfléchit à sa vie, et à l’avenir de ses trois fils.

Incertitude quant à l’avenir

Le 27 janvier 2014, Karen a reçu les résultats d’un test génétique qui ont confirmé une de ses plus grandes peurs. Elle est porteuse d’un gène qui cause la sclérose latérale amyotrophique (SLA), une maladie rare qui paralyse graduellement les personnes atteintes en détruisant les neurones moteurs responsables d’envoyer les signaux du cerveau vers les muscles.

Assise dans son salon, Karen fixe une grande horloge montée au mur et réfléchit à l’importance du temps – chaque seconde qui passe la rapproche de son inévitable destin. Comme tant d’autres membres de sa famille avant elle, Karen contractera la maladie. C’est seulement une question de temps.

« Ma famille souffre de la forme familiale de la SLA, explique-t-elle avec tristesse. Cette maladie dévastatrice a emporté 14 membres de ma famille, dont mon père. »

Après avoir vu la SLA rendre son père incapable de faire quoi que ce soit, tout en restant parfaitement lucide, Karen est cruellement consciente que pour le moment, on ne peut vaincre cette maladie. « Les espoirs sont encore très minces. Aujourd’hui, tout n’est que douleur et souffrance. Devant de telles perspectives d’avenir, nous devons trouver un traitement curatif, le plus rapidement possible », ajoute-t-elle.

Karen Lawrence sitting at the kitchen table in her home.
Les résultats d’un test génétique ont révélé que Karen Lawrence est porteuse d’un gène qui cause la SLA.

Liens familiaux

À l’époque, personne dans la famille de Karen n’était conscient du problème. Plusieurs membres de sa famille élargie ont reçu un diagnostic de SLA et sont décédés avant qu’on réalise ce qui se passait. C’est seulement quand son grand-père, son oncle et son père ont reçu le diagnostic que la famille a commencé à envisager la probabilité d’un problème génétique. Les femmes de sa famille, sa tante et des cousines, ont reçu le diagnostic dans la quarantaine. Les hommes ont reçu leur diagnostic un peu plus tard, mais tous avant d’atteindre 60 ans. Après le diagnostic, la plupart ont survécu entre 12 et 18 mois.

Avec un risque de 50 % d’être porteuse du gène, Karen était toujours inquiète. « C’est comme être une cible vivante. On est toujours en attente », explique-t-elle. Et elle n’en pouvait plus d’attendre. Elle a donc décidé de faire des tests de dépistage.

« Je me sens comme une cible vivante. » – Karen Lawrence

« Quand on m’a dit que j’étais porteuse du gène, je suis restée très calme jusqu’à ce que je pense à mes enfants, c’est alors que j’ai fondu en larmes. C’est à ce moment-là que j’ai vraiment ressenti le choc. J’avais potentiellement transmis une maladie mortelle à mes enfants. C’est extrêmement lourd à porter. »

Et la course commence

Quand Karen a appris qu’elle était porteuse du gène, chaque petit incident comme laisser tomber un crayon ou trébucher légèrement la projetait vers l’avenir.

Karen est parfaitement consciente que ce n’est qu’une question de temps avant que son cerveau ne puisse plus communiquer avec ses muscles. Un jour ou l’autre, elle aura des problèmes d’équilibre, puis elle perdra la capacité de marcher, puis de parler et de manger. Mais son esprit restera parfaitement intact, prisonnier de son corps jusqu’à ce que la SLA lui fasse perdre la capacité de respirer. Après avoir vu son père subir le même sort quelques années auparavant, Karen a une excellente idée de ce qui se passera et de ce qu’elle ressentira.

Alors, comment compose-t-elle avec ces sombres perspectives d’avenir? Elle court, littéralement. Et elle en profite pour amasser des sommes substantielles au profit des soins et de la recherche sur les maladies neuromusculaires.

Elle a couru son tout premier marathon à Copenhague et son deuxième à New York. Récemment, elle a pris part à l’événement Courez pour une raison de L’Hôpital d’Ottawa où, avec son équipe, elle a amassé des fonds destinés à la création d’un tout nouveau Centre sur les maladies neuromusculaires ici même à Ottawa.

« La course est commencée pour financer la recherche en vue de trouver un traitement curatif ou une solution pour prévenir l’apparition de la maladie avant que mes trois magnifiques garçons soient obligés de prendre la décision déchirante de faire des tests de dépistage ou non, comme moi. » – Karen Lawrence

Un nouveau Centre sur les maladies neuromusculaires

Dans l’Est de l’Ontario, des milliers de personnes sont touchées par une maladie neuromusculaire. Jusqu’à tout récemment, les patients devaient aller à Montréal ou à Toronto pour participer à des essais cliniques en vue de contribuer à la poursuite des recherches sur ces maladies. Toutefois, la Dre Jodi Warman Chardon a fait remarquer qu’il y a plus de 50 chercheurs et cliniciens qui travaillent pour aider les gens comme Karen à L’Hôpital d’Ottawa. Chacun d’eux travaille sur divers aspects des maladies neuromusculaires, des soins cliniques à la recherche en laboratoire. Il n’y avait pas de raison pour que les essais les plus prometteurs ne puissent pas être offerts à Ottawa.

La Dre Warman Chardon s’est associée au Dr Robin Parks, scientifique principal qui mène des recherches en laboratoire sur les maladies neuromusculaires. Leur rêve d’avoir un centre qui réunit ces experts en un seul endroit a suscité de l’intérêt et en mai 2018, L’Hôpital d’Ottawa a ouvert ses portes aux patients.

« Ce qui est réjouissant, c’est que c’est plus qu’une simple clinique. C’est un centre de recherche clinique », déclare le Dr Robin Parks. « L’idée est donc de faire de la recherche et d’obtenir des résultats qui seront ensuite transmis au patient afin de lui donner un aperçu des nouveaux traitements. »

Ottawa est actuellement l’épicentre mondial de la recherche sur les maladies neuromusculaires. L’Hôpital a la meilleure équipe de recherche en neurosciences au monde et est bien placé pour découvrir de nouvelles options de traitement et de nouveaux remèdes qui amélioreront les résultats pour les patients du monde entier.

« Lorsqu’un remède sera trouvé pour cette maladie [la SLA], il y a de fortes chances que ce soit à Ottawa », a déclaré Duncan Stewart, viceprésident exécutif de la recherche, L’Hôpital d’Ottawa.

Le goût de vivre

Karen n’a pas encore la SLA, elle ne suit donc aucun traitement. Mais elle a bon espoir que quand les symptômes de la maladie commenceront à se manifester, elle pourra participer aux essais cliniques du Centre de recherche sur les maladies neuromusculaires et profiter d’un traitement mis au point à L’Hôpital d’Ottawa.

D’ici là, elle s’efforce de ne pas trop penser à ce qui l’attend et cherche plutôt à se concentrer sur son espoir d’un avenir en pleine santé pour ses fils.


Fièrement affilié à l’Université d’Ottawa, L’Hôpital d’Ottawa est un centre de recherche et de santé universitaire de premier plan.

Début 2023, l’équipe du Dr Thébaud a traité son premier patient dans le cadre d’un essai clinique visant à prévenir la dysplasie bronchopulmonaire chez les bébés prématurés. Il s’agit du premier essai clinique du genre au monde. Lisez l’entretien du Dr Thébaud pour en savoir plus sur son travail critique et ses motivations.

Publié : août 2020

La petite Olivia Eberts a eu des tubes d’oxygène dans le nez jusqu’après son premier anniversaire. Parce qu’elle est née prématurément, ses petits poumons n’étaient pas encore entièrement formés et elle ne pouvait pas respirer sans oxygène. Ironiquement, pour Olivia comme pour beaucoup d’autres bébés prématurés, l’oxygène qui lui a sauvé la vie a aussi endommagé ses poumons, la laissant avec une dysplasie bronchopulmonaire : l’équivalent d’une nouvelle vie marquée par l’emphysème. Cependant, un essai clinique mené à L’Hôpital d’Ottawa sous la direction du Dr Bernard Thébaud pourrait tout changer. Le traitement à base de cellules souches pourrait guérir les poumons des bébés prématurés.

Une naissance prématurée inattendue

Jamie Eberts, qui attendait des jumeaux, était enceinte de 22 semaines quand elle a commencé à ressentir de la douleur. À son arrivée au Campus Général de L’Hôpital d’Ottawa, elle a été hospitalisée : son travail avait commencé prématurément.

Heureusement, les médecins et les infirmières de L’Hôpital d’Ottawa étaient prêts à toute éventualité pour Jamie, son mari, Tim, et les bébés. Chaque jour, on discutait posément de l’état des bébés, de la façon de les mettre au monde et de leurs chances de survie. Chaque heure comptait. C’est alors que l’un des bébés a contracté une infection. Les trois vies étant en jeu, il fallait que Jamie accouche.

Baby in NICU
La petite Olivia à l’Unité de soins intensifs néonataux

« Nos bébés, Liam et Olivia, sont nés à 5 heures du matin le 29 janvier 2017, à 23 semaines et demie de gestation. Liam est né en premier. Il était petit, rouge et ne faisait aucun son », se rappelle Jamie. Olivia pesait une livre et deux onces et Liam, seulement quelques onces de plus. Les deux bébés ont eu besoin d’oxygène et d’une ventilation artificielle pour rester en vie. Tous deux ont donc développé une dysplasie bronchopulmonaire — la cause de décès la plus courante chez les bébés prématurés.

Malheureusement, bébé Liam est décédé quelques semaines après sa naissance, tandis qu’Olivia a séjourné à l’Unité de soins intensifs néonataux (USIN) de L’Hôpital d’Ottawa pendant neuf longs mois.

La dysplasie bronchopulmonaire au Canada

Jamie Eberts portant sa fille Olivia

Au Canada, 1000 bébés reçoivent un diagnostic de dysplasie bronchopulmonaire chaque année. Ils présentent bien souvent d’autres maladies pulmonaires chroniques, comme l’asthme, et bon nombre d’entre eux ont besoin d’un apport prolongé en oxygène et de ventilation. De plus, ils présentent dans bien des cas un taux élevé de réadmissions à l’hôpital pendant leurs deux premières années de vie. Les bébés atteints de dysplasie bronchopulmonaire ont souvent des problèmes qui touchent d’autres organes, dont le cerveau ou les yeux.

Quand Olivia a enfin pu sortir de l’hôpital, elle est rentrée chez elle branchée à une bonbonne d’oxygène. Au cours de sa première année de vie, elle a passé plus de temps à l’hôpital qu’à la maison.

« Même aujourd’hui, une simple grippe qui me cloue au lit pendant quelques jours lui vaut un séjour à l’hôpital et se transforme en pneumonie. C’est inquiétant », confie Jamie. Le docteur lui a dit qu’en raison de ses problèmes respiratoires, Olivia pourrait se retrouver très souvent à l’hôpital pendant toute sa vie.

Des possibilités de traitement limitées

À l’heure actuelle, il n’y a aucun traitement pour cette maladie », explique le Dr Bernard Thébaud, néonatologiste et chercheur principal à L’Hôpital d’Ottawa. Celui-ci est toutefois déterminé à changer les choses pour les bébés qui, comme Olivia, sont atteints de dysplasie bronchopulmonaire.

 « Au laboratoire, nous avons découvert qu’un type particulier de cellules souches peuvent prévenir la dysplasie bronchopulmonaire ou régénérer les poumons des nouveau-nés. » — Dr Bernard Thébaud

Dr. Bernard Thebaud in the neonatal intensive care unit (NICU) at The Ottawa Hospital
Le Dr Bernard Thébaud à l’Unité de soins intensifs néonataux de L’Hôpital d’Ottawa

« Dans nos recherches, nous utilisons des cellules souches isolées du cordon ombilical de nouveau-nés en santé, pour prévenir une lésion pulmonaire ou même dans une certaine mesure régénérer en laboratoire un poumon endommagé. Nous prévoyons que ces cellules souches, transplantées pendant un certain temps durant le séjour à l’hôpital des bébés, pourraient empêcher l’évolution de la maladie pulmonaire. »

Plutôt que de remplacer directement les cellules et les tissus endommagés comme le font les cellules souches habituelles, celles que le Dr Thébaud étudie produisent des facteurs de guérison qui favorisent la régénération et la réparation des cellules.

Un essai clinique porteur d’espoir

Le Dr Thébaud et son équipe de chercheurs ont lancé la première phase de l’essai clinique afin de vérifier la faisabilité et l’innocuité d’un traitement par cellules souches administré aux bébés prématurés. L’équipe fait tout en son pouvoir pour assurer le succès de cet essai clinique, notamment en consultant des professionnels de la santé et des parents de bébés prématurés.

Ces consultations leur ont appris, entre autres choses, que beaucoup de parents ont l’impression de ne pas en savoir assez sur les cellules souches et les essais cliniques pour décider s’ils veulent que leur enfant en fasse partie. Le Dr Thébaud et son équipe ont donc créé une vidéo animée qui explique ces concepts et aide les parents à prendre une décision éclairée. Les parents peuvent partager la vidéo avec des proches s’ils veulent un autre avis.

Jamie a participé à ces consultations et son expérience concrète a été très instructive pour l’équipe de recherche pendant la planification de ce projet. Voilà un exemple parmi tant d’autres qui illustre comment la collaboration entre les chercheurs de L’Hôpital d’Ottawa, les patients et leurs fournisseurs de soins améliorent la qualité et la réussite de la recherche.

Le Dr Bernard Thébaud regarde un bébé prématuré dans un incubateur
Le Dr Bernard Thébaud regarde un bébé prématuré dans un incubateur

Le Dr Thébaud et son équipe ont fait une « répétition générale » de leur essai clinique. « Cette répétition générale nous permet de tester et de perfectionner nos outils pour nous adresser aux parents, comme la vidéo, afin de savoir ce qui fonctionne le mieux quand nous serons prêts à commencer à offrir le traitement expérimental. »

Si ce premier essai est fructueux, le , Dr Thébaud et son équipe lanceront un essai clinique plus vaste au Canada. « Nous venons de franchir une étape décisive dans la mise au point d’un traitement révolutionnaire qui pourrait aider les bébés prématurés du Canada et du monde entier », affirme le Dr Thébaud.

L’essai clinique conçu à Ottawa est appuyé par le Centre de méthodologie et le Centre de fabrication de produits biothérapeutiques de L’Hôpital d’Ottawa, ainsi que par le groupe de recherche translationnelle Blueprint.

Un essai unique en son genre au Canada

« Les recherches sur les cellules souches sont incroyablement novatrices. Ici, nous disposons d’un nouveau traitement très prometteur qui pourrait prévenir une lésion pulmonaire et améliorer le développement du cerveau et la vision », déclare Janet Brintnell, gestionnaire clinique à l’USIN, qui a vu des dizaines de bébés prématurés atteints de dysplasie bronchopulmonaire.

« Quand on y pense, c’est incroyable ce que ce traitement pourrait faire pour donner une meilleure qualité de vie aux enfants et à leur famille et améliorer notre système de santé. Il pourrait réduire la durée des séjours et le nombre d’admissions à l’hôpital et améliorer les résultats à long terme. Il pourrait aider ces petits êtres à vivre en meilleure santé. » — Janet Brintnell

« Nous sommes les seuls à faire ce genre de recherches sur les cellules souches au Canada et seulement quelques équipes en font autant dans le reste du monde. » — Dr Bernard Thébaud

Pourtant, il y a trois ans, quand Olivia se trouvait à l’USIN, ce traitement n’était pas encore offert. Maintenant, Jamie et Tim encouragent les travaux du Dr Thébaud et sont optimistes quant à l’avenir des prochains bébés prématurés et de leur famille.

« Je crois que notre avenir est là, dit Jamie. Quand je pense à ce que ce traitement aurait pu faire pour notre famille, je me demande si Liam aurait pu survivre. Olivia ne vivrait peut-être pas avec les retards qu’elle connaît aujourd’hui. Même maintenant, si on nous demandait d’inscrire Olivia à l’essai clinique comme candidate plus âgée, nous le ferions. »

Jamie ajoute aussi que la maladie a eu des répercussions du point de vue de la santé mentale et des finances. « Les quatre premières années de la vie de notre aîné, Jacob, ont été très particulières parce qu’il a dû s’adapter énormément à cette situation difficile. Notre famille a aussi été mise à l’épreuve financièrement par toute cette expérience en raison des divers traitements dont Olivia a besoin. Nous avons dû apprendre à compter sur un seul revenu pendant plusieurs années pour gérer l’horaire complexe d’Olivia. Si nos jumeaux avaient eu accès aux recherches du Dr Thébaud à l’époque, nous aurions peut-être évité tout cela. »

Un nouveau départ

Olivia est maintenant une petite fille heureuse et active qui adore imiter son grand frère Jacob. Elle est toujours atteinte de dysplasie bronchopulmonaire, mais sa maladie est de plus en plus gérable et elle n’a plus besoin d’oxygène d’appoint. Olivia souffrira peut-être toute sa vie d’une maladie respiratoire, mais un jour, un traitement par cellules souches mis au point ici à Ottawa pourrait faire en sorte que la prochaine génération de bébés échappe à la dysplasie bronchopulmonaire.

Jamie Eberts with her daughter, Olivia
Jamie Eberts et sa fille Olivia

Écoutez le balado Pulse et découvrez comment les cellules souches pourraient un jour guérir les poumons de bébés prématurés, avec le Dr Bernard Thébaud, et ce que cela pourrait représenter pour des parents comme Jamie Eberts.


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